http://www.article11.info/spip/spip.php?article353
de Nico37 » 06 Avr 2009, 21:46
de arvn d » 06 Avr 2009, 22:02
de Berckman » 06 Avr 2009, 22:59
de Johan » 06 Avr 2009, 23:51
de PoussiereDesToiles » 07 Avr 2009, 03:40
de poolpikan » 07 Avr 2009, 07:05
de Nico37 » 07 Avr 2009, 08:41
de Johan » 07 Avr 2009, 10:41
de Renaissance » 07 Avr 2009, 10:42
Ouf ! Les Black Blocks (Schwartzer Blocks, Blocs Noirs) étaient à Strasbourg !
Ce titre, déjà, vous fait peur ? Je vous assure que vous avez tort mais vous n'étiez pas à Strasbourg à devoir, parce que vous n'auriez pas eu le choix, affronter notre chère police, notre chère armée, la chère politique sécuritaire du minuscule qui nous gouverne, la chère paranoïa de MAM (Menottes, Assauts, Mitard), nos chers fonctionnaires militarisés, véritables insultes à notre société.
A se demander où ils peuvent bien embaucher de telles personnes ! Grossières, ne sachant même pas parler correctement la langue du pays et qui, lorsqu'une personne qu'elles fouillent (sans raison autre que de la faire chier et lui faire, peut-être, rater son train, son car) demandent si elles parlent allemand répondent qu'elles doivent appeler leur responsable qui n'y entrave pas plus au germain que si on lui parlait par surprise de Mme de la Fayette et de sa célèbre princesse.
Ceux-là ne vous font pas peur à tous. Vous dites souvent, certains d'entre vous assez nombreux pour avoir élu le minuscule en tous les cas, vous dites souvent que « si on n'a rien à se reprocher, on n'a pas à avoir peur ». Cette bonne blague manifestement indémodable ! En revanche, Black Blocks, ouh là ! Si ça se trouve, ce n'est même pas français !
Effectivement ! C'est la police allemande qui a inventé ce mot, sauf qu'en allemand ça se dit Schwartzer Blocks, lorsque dans les années 1980 sa jeunesse se révoltait contre, par exemple, l'évacuation violente de squats autogérés qu'elle défendait avec autant de violence que la police en exerçait alors. Aujourd'hui, c'est international. Attention, pour bien vous faire flipper, j'ajouterais que, comme à l'époque de l'invention de nom par la police, c'est politisé un Black Block. C'est d'ailleurs pour ça que le minuscule a tout fait pour qu'il se forme à Strasbourg.
Un Black Block ce n'est qu'un groupe de manifestants, souvent anarchistes même si le fait qu'ils s'habillent en noir afin de ne pas être individuellement reconnus et arrêtés gênent les tenants de l'anarchisme officiel qui voient là une armée ; souvent membres d'aucune organisation ; souvent pourtant très organisés sur des bases simples : la destruction de ce qui nous détruit, disent-ils, soit l'éradication du capitalisme ; l'égalité, la fraternité entre les peuples et/ou membres d'organisation pas forcément libertaires mais ayant le même but et trouvant, le temps d'une manifestation, un ennemi commun. Ils n'ont pas de chefs ! Les journalistes qui vous racontent qu'ils agissent sur ordre, sur un signal vous mentent ! Les signes de reconnaissance servent à ne pas rester isolé et les membres de Black Blocks s'organisent sur place, spontanément, par affinités.
Ainsi, un Black Block n'est qu'un bloc d'individus choisissant, individuellement (tout en portant pour certains le drapeau de leur organisation), d'aller affronter la police, attaquer commissariats et casernes, détruire des banques, brûler des hôtels ayant servi de centres de rétention pour les personnes indésirables dans notre pays, les hôtels aux noms d'oiseau sacrés par exemple mais ne s'attaquant jamais à des personnes en dehors des flics. A Strasbourg, le Black Block était composé d'autonomes, d'anarchistes bon ton, de communistes, maoïstes, trotskystes (allez savoir, peut-être des npistes), de staliniens mais ne craignez rien, pas de membres du PCF ou alors ils s'étaient perdus.
Rue de la Ganzau, par exemple, une longue rue le long du célèbre quartier du Neuhof au Sud-Est de Strasbourg assiégée, au bout de laquelle les chers négociateurs avaient trouvé bon d'accepter que nous soyons parqués, lorsque les flics sont arrivés après avoir agressé, vendredi 3 avril près de l'église de Neuhof la non moins célèbre armée des clowns (que l'on ne pourra accuser d'être violente) et ont attaqué le cortège qui allait à leur rencontre, le Black Block s'est formé aussitôt.
Qui le composait ? C'est simple, c'était nous, les habitants du camp autogéré.
Nous étions le Black Block ! Les casseurs annoncés dans vos chers médias, les ravageurs de quartier, c'était nous, hommes et femmes ! Les voyous, quoi ! Une sommation au mégaphone et dans la seconde qui suit, je n'exagère pas, une pluie de grenades lacrymogènes font de n'importe qui un membre du Bloc Noir. Dans le camp, ce camp si gentiment concédé au terme de longues négociations avec les autorités et dans lequel des enfants jouent ! Ce camp où sont nos amis ! Ce camp où nous sommes légalement chez nous pour le week-end !
Et, savez-vous quoi ? Allez voir ce quartier que nous avons soit disant ravagé, vous serez surpris de ne voir aucune destruction en dehors de quelques vitres d'abris-bus Decaux ou autre et des matériaux de construction pris sur un chantier pour faire des barricades. Pas de cabine téléphonique détruite comme on a pu le lire dans un journal local et, savez-vous pourquoi ? Il n'y a pas de cabine téléphonique ! Allez voir. Allez demander aux riverains qui étaient à leurs fenêtres et même devant leurs portails à regarder la bagarre s'ils ont été agressés.
Qu'ils aient eu peur, ça, je n'en doute pas ! Grenades assourdissantes qui vous arrachent tympans et chevilles et font voler les poubelles et la moitié de la barricade et la moitié de tout ce que ça touche, ça fait peur ! Les balles en caoutchouc qu'ils n'ont pas fini de ramasser dans leurs pelouses, ça, c'est sûr, ça fait peur. D'ailleurs qui n'a pas eu peur ? Mais allez demander aux riverains combien ont aidé les méchants Black Blocks lorsqu'ils étaient blessés et vous serez surpris de voir à quel point ils avaient peur du Block.
Une fois les flics partis, aussi soudainement qu'ils étaient arrivés (comme bien souvent, ce sont les consignes, c'est pour la communication), le méchant Black Block a éteint le feu de la barricade, dégagé la route à moitié pour que les riverains puissent circuler, etc.
Entre nous soit dit, ce quartier est déjà ravagé par la misère, le chômage, le délabrement et ce n'est pas pour rien que les habitants du Neuhof ont si fortement soutenu les manifestants, allant jusqu'à les avertir de chaque mouvement policier. Les habitants du Neuhof, un Black Block ?
Mais en titre, j'ai écrit « Ouf ! Les Black Blocks étaient à Strasbourg. » Oui, je le répète, n'en déplaise à l'Etat, n'en déplaise à Marie-Georges Buffet qui réclame des condamnations exemplaires, n'en déplaise à Olivier Besancenot, à sa fumeuse analyse politique avec son sempiternel concept du rapport de force et dont les partisans se prenaient au retour pour des héros parce qu'ils avaient été gazés et leur leader maximo avec, n'en déplaise à Mélanchon et son PDG, n'en déplaise aux Pace christi et à leurs prières si le Black Block n'avait pas été là ils ne seraient jamais arrivés sur l'esplanade où se tenait pourtant LEUR meeting !
Car, sur le pont Vauban, qui s'est battu pour que des milliers de personnes avancent vers le lieu de rendez-vous autorisé ? Qui a affronté les CRS, gardes mobiles et autres uniformisés à casques et carapaces ? Le Black Block, c'est à dire des manifestants comme eux, venant parfois de leurs propres mouvements, j'en témoigne.
Sont-ce les Black Blocks qui ont empêché la rencontre des manifestants d'Allemagne et de France sur le pont de l'Europe, réputé symbole de paix en Europe ? Sont-ce les Black Blocks qui ont jeté des grenades des hélicoptères coûtant 2000 euros l'heure ? Sont-ce les Black Blocks qui ont négocié un trajet de manifestation (négocier le droit de manifester est déjà étrange dans un pays démocratique où c'est un droit) devant traverser les quartier délaissés de cette ville démocratiquement socialiste et décidé de protéger les maîtres de la planète et maîtres de la misère de la majorité des peuples du monde ? Sont-ce les Black Blocks qui, postés sur un pont de chemin de fer ont agressé les manifestants pacifiques ?
Non, les Black Blocks se sont juste opposés à l'agression policière permanente. Quand sept mille personnes se trouvent enfermées dans une rue avec de part et d'autre des tirs de grenades lacrymogènes, des tirs de grenades assourdissantes certains disent que le Block ajoute du danger. Je n'en suis pas sûr. J'ai trop de souvenirs de manifestations ayant mal fini et dans lesquelles il n'y avait pourtant pas de Black Blocks. J'ai trop souvent été gazé pour accusé le Block d'être responsable.
Le danger était casqué et armé. Le danger avait défilé en voitures blindées en faisant des coucous sympathiques et en décidant d'augmenter encore l'armement de l'Europe pour continuer sa politique impérialiste. Le danger était dans l'immobilisme forcé de ces sept mille personnes apeurées par quelques clownesques bidasses.
Le seul reproche que je fais quant à moi au Black Block c'est que ses actions, relayées par la chère presse aux ordres de l'Etat, sa défense de nos libertés n'a amené que des images tronquées et mal commentées sur les écrans de vos chères télévisions. Le fond a été occulté.
On a préféré vous parler de la douleur de ce quartier qui voyait brûler avec sa pharmacie sur laquelle était peint le mot Collabo son dernier commerce (et rien que ce mot devrait mettre la puce à l'oreille) et de l'hôtel appartenant à un groupe exploitant des milliers de personnes à travers le monde plutôt que du monde qui se prépare avec le sommet du G20 (où un homme est mort) et cet anniversaire honteux de l'OTAN qui assassine en Afghanistan, en Irak, soutient Israël et qui est le bras armés du patronat mondial.
Ouf ! Le Black Block international était là ! L'honneur des Anticapitalistes est sauf.
de Nico37 » 07 Avr 2009, 10:52
Johan a écrit:
Ca y est, la France découvre une nouvelle chimère: les black blocs de l'ultra-gauche adeptes de la violence gratuite!
"Une centaine d'individus en France..."
Pour un vrai débat, FR5 aurait au moins pu faire l'effort d'inviter un des organisateurs du contre-somment. Là on se retrouve avec un flic, un prof d'unif, un chercheur,... Bref des gens qui n'y étaient pas et qui ne savent pas.
Coordination indispensable des soutiens sinon l'Etat récupère le fric...de vroum » 07 Avr 2009, 11:17
http://public.federation-anarchiste.org/article.php3?id_article=361
STRASBOURG : DEBORDEMENTS ORGANISES PAR LES FLICS ET MENSONGES D’ETAT.
Présente dans la manifestation contre le sommet de l’OTAN, où elle a porté ses revendications antimilitaristes au sein du cortège libertaire, la Fédération anarchiste s’inscrit en faux contre les propos de la ministre des forces de répression visant à accréditer l’idée qu’elles auraient été débordées . Pendant douze heures samedi 4 avril, la quinzaine de milliers de personnes qui avaient pu parvenir sur le trajet n’ont pu accomplir un geste, effectuer un déplacement qui n’ait été contrôlé par des effectifs policiers supérieurs en nombre (11.000 français, 15.000 allemands) et dotés des équipement les plus modernes en la matière : aucun manifestant n’a pu échapper aux caméras postées sur les trois hélicoptères dont le bruit lancinant contribuait à créer une ambiance de guerre, et d’où étaient projetées des grenades lacrymogènes, pas plus qu’il n’était possible d’éviter la surveillance d’un drone, ni celle des caméscopes dont se servaient les CRS, Gardes mobiles et officiers de la BAC. Aucun manifestant ne pouvait s’extraire du parcours imposé par la préfecture dans la zone portuaire, véritable souricière où tous les mouvements du cortège étaient prévus et canalisés, avec un départ au milieu d’ une chicane de camions de CRS disposés pour faire un premier filtrage et, probablement, humilier et provoquer des réactions d’hostilité justifiant l’emploi de la force. Puis c’est pris en tenailles, littéralement bloqué à l’avant et à l’arrière, dans une véritable embuscade militaire, que chacun a dû, mains levées, passer devant une double haie de robocops bien décidés à briser jusqu’au bout le moral des militants qui ne pouvaient imaginer que la police d’une aussi belle démocratie ne pouvait se comporter avec autant de morgue, de sauvagerie, et il faut porter au crédit de la détermination calme des cortèges libertaire et kurde le fait que la fin de la manifestation ne se soit pas soldée par un affolement général et un bain de sang. Même après la dislocation, les manifestants n’ont pas eu le choix de l’itinéraire pour parcourir à pied dans une ambiance de retraite de Russie les dix kilomètres qui les séparaient du camp de la Ganzau ;les faits sont établis, les policiers étaient postés à chaque intersection, à qui fera-t-on croire qu’ils étaient en nombre insuffisant ? La réalité est terrible à admettre, mais il est du devoir politique de la Fédération anarchiste de dire le vrai : cette manifestation a subi une lourde défaite ; pis, le combat revendicatif n’a pas eu lieu, tant les slogans scandés au milieu d’usines désertes paraissaient dérisoires....
Dans ces conditions, la thèse des débordements au pont de l’Europe relève du mensonge d’Etat, le choix a été fait de sacrifier un quartier défavorisé pour faire la part du feu, ce choix n’avait d’autre motivation que de justifier la répression et d’empêcher la population de fraterniser avec les manifestants ; le dispositif policier était au point, de l’aveu même d’ Alliot-Marie, et le maire de Strasbourg, qui adopte une posture de dénonciation, était dans la confidence depuis le début, il s’agit donc purement et simplement d’une combinaison cynique dont les habitants d’un quartier défavorisé, plus faciles à punir et à surveiller que les flux de capitaux, ont fait les frais, ce qui, à l’évidence, n’a pas suffi à désolidariser les strasbourgeois des militants.
Pour la Fédération anarchiste, c’est le visage de la guerre des classes dans un très proche futur qui s’est dessiné à Strasbourg pendant le sommet de l’OTAN, pour elle, seul un mouvement social généralisé peut vaincre la brutalité policière et débarrasser la planète des fauteurs de guerre.
Fédération anarchiste, lundi 6 avril.
de Pïérô » 07 Avr 2009, 11:48
"texte" a écrit:Ouf ! Le Black Block international était là ! L'honneur des Anticapitalistes est sauf.
"texte" a écrit:Le seul reproche que je fais quant à moi au Black Block c'est que ses actions, relayées par la chère presse aux ordres de l'Etat, sa défense de nos libertés n'a amené que des images tronquées et mal commentées sur les écrans de vos chères télévisions. Le fond a été occulté.
de Pïérô » 07 Avr 2009, 13:10
de kuhing » 07 Avr 2009, 13:34
qierrot a écrit:Reportage sur comparutions immédiates (Stras TV) :
de Harfang » 07 Avr 2009, 14:17
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 3 invités