Peines de prison ferme et avec sursis
Dix personnes sont jugées depuis 14h30, en comparution immédiate, devant le Tribunal de grande instance de Strasbourg. Elles sont soupçonnées d’être impliquées dans les différents affrontements et dégradations de ces derniers jours.
19h : les deux Strasbourgeois jugés pour port d’arme, l’un en possession d’un lance-pierre, l’autre avec un couteau, ont été condamnés à six mois de prison avec sursis.
18h30 : le procès des trois Français jugés pour détention de produit incendiaire a été renvoyé au 5 mai. Ils sont maintenus en détention d’ici là.
17h40 : une trentaine de jeunes gens Français et Allemands ont été évacués de la salle d’audience de comparution immédiate du tribunal de Strasbourg, aujourd’hui vers 17h, après avoir crié « Fascistes !!! » pendant l’audience. Puis, les CRS les ont poussé au-dehors, où ils attendaient vers 17h20.
Un de leurs amis, Philip Grunwald, vient d’être condamné à six mois de prison ferme. Le tribunal l’a reconnu coupable de jets de pierres sur des policiers, le 2 avril dernier, lors des premières manifestations violentes qui se sont produites, avant le sommet de l’OTAN. Un autre jeune Allemand, Jan Theurich, soupçonné d’avoir participé aux Black Blocs et trouvé en possession d’une barre de métal au milieu d’affrontements, le 2 avril également, a aussi été condamné à six mois de prison ferme, avec placement en détention.
Un troisième, également âgé de 23 ans, qui avait été interpellé vendredi avec une hachette, a été condamné à 3 mois ferme, sans mandat de dépôt, le tribunal lui recommandant de ne plus remettre les pieds sur le territoire pendant les cinq prochaines années, faute de quoi la peine devrait être exécutée.
15h16 : concernant un Strasbourgeois de 32 ans, sans casier judiciaire, arrêté samedi après-midi en possession d’un lance-pierre, le procureur requiert 140h de travaux d’intérêt général.
15h : les trois Français jugés pour détention de produit incendiaire ont demandé un délai pour préparer leur défense. Le procureur a demandé le maintien en détention. La défense demande, elle, une remise en liberté sous contrôle judiciaire.
Un Russe et un Allemand ont participé aux incendies
(17h48)
Le préfet du Bas-Rhin, Jean-Marc Rebière, a déclaré à aujourd’hui qu’un Russe et un Allemand avaient avoué avoir participé aux incendies lors des violentes manifestations anti-Otan de samedi.-
« Je suis en mesure de vous indiquer, avec l’assentiment du procureur, que deux auteurs au moins ont avoué avoir participé aux incendies, un d’origine russe et un d’origine allemande », a déclaré le préfet lors d’un point de presse.-
Ces deux suspects ne font pas partie des onze personnes jugées en comparution immédiate par le tribunal de grande instance de Strasbourg, qui sont sept Français, trois Allemands et un Hongrois résidant en Allemagne.-
Samedi, des centaines de casseurs se sont mêlés à la foule des manifestants pacifistes lors d’une grande manifestation internationale contre le sommet de l’Otan qui s’est déroulé vendredi et samedi à Strasbourg.-
Lors de ces incidents, un hôtel Ibis, une pharmacie, d’anciens bâtiments des douanes et un office du tourisme ont été dévastés et incendiés. En outre, plusieurs bâtiments publics et privés ont été saccagés, subissant d’importants dégâts.
Mise en cause après les importants dégâts causés par des casseurs samedi pendant la manifestation anti-OTAN à Strasbourg, la stratégie des forces de l'ordre a été défendue lundi par la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie et les syndicats de police.
"Les forces de l'ordre n'ont pas pu tout empêcher" face à des petits groupes de casseurs très mobiles mais ont "permis de protéger les personnes et de limiter les dégâts", a dit lundi sur LCI Michèle Alliot-Marie. La ministre a souligné ensuite sur Europe 1 que la police faisait face à un "phénomène nouveau, qui est celui de ces groupes extrêmement violents, avec une violence totale, qui veulent détruire l'Etat (...) détruire la société qui ne leur convient pas".
Souhaitant des éclaircissements sur la stratégie policière, le sénateur-maire PS de Strasbourg, Roland Ries, a demandé lundi la "lumière" sur le fait que "les casseurs ont pu avoir le terrain libre pendant près d'une heure", selon lui, pour incendier des bâtiments dont un hôtel. Il a précisé avoir été invité par Nicolas Sarkozy à le rencontrer à l'Elysée.
Présent à Strasbourg, le porte-parole du NPA Olivier Besancenot, a affirmé lundi sur France-Inter avoir été pris dans "une vraie souricière". "Des milliers de manifestants ont été emmenés dans une rue avec les deux issues complètement bloquées", a-t-il précisé. "On s'est fait canarder à longueur de temps de gaz lacrymogènes, sans interlocuteurs à ce moment-là (...) et on a frôlé le drame".
Des propos "scandaleux", selon Mme Alliot-Marie, qui s'en est pris vivement au leader du NPA: "Quand (il) demande la libération immédiate de tous les interpellés, est-ce que cela veut dire qu'il cautionne la violence, qu'il approuve les incendies volontaires?"
L'association Mouvement pour la Paix a lancé un appel à témoins pour déterminer les responsabilités des forces de l'ordre et des casseurs et envisager des "suites juridiques". Pour l'association altermondialiste Attac, les forces de l'ordre ont contraint la manifestation anti-Otan "à se former dans la confusion (...) permettant à des groupes violents de s'infiltrer dans le cortège".
L'Unsa-Police, premier syndicat de gardiens de la paix, et le Syndicat général de la police (SGP-FO) ont condamné des "émeutes d'une rare violence" particulièrement contre les forces de l'ordre.
A cet égard, Mme Alliot-Marie a estimé que dans l'hôtel Ibis incendié, "ce qui était visé, c'était certainement les policiers" qui y étaient hébergés.
Alliance (2d syndicat) a jugé que policiers et gendarmes "ont été efficaces" car "seules les périphéries de la ville ont été confrontées à des violences".
Aucun des syndicats n'a remis en cause frontalement la stratégie du maintien de l'ordre (MO). Tous ont souligné qu'il "faut éviter", dans ces cas-là, "l'affrontement direct police/manifestants", que "le MO n'est pas une science exacte" et que "tout doit être tenté afin d'éviter des morts et des blessés".
Jean-Pierre Di Egidio, responsable de Synergie (2d syndicat d'officiers) en Alsace-Loraine, a évoqué lundi une "guérilla urbaine" avec pour "seul but" de "diviser les forces de sécurité" afin qu'elles "se dégarnissent" du centre-ville où avait lieu le sommet.