Droit au logement, luttes... à Clermont-Ferrand

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Messagede Pïérô » 04 Sep 2013, 00:48

Des centaines de personnes à la rue à Clermont-Ferrand : mobilisation urgente !

Lundi 2 septembre : les familles hébergées par le 115 ont dû quitter les hôtels à partir de 9 heures car l’ANEF qui gère l’hébergement d’urgence ne pouvait plus payer. L’Etat n’a rien versé à l’ANEF depuis janvier. Les sommes engagées sont énormes (350 000 euros par mois) car l’Etat a choisi l’hébergement en hôtel plutôt que dans des appartements qui reviendraient 3 fois moins cher, ceci afin d’accentuer le sentiment de précarité des personnes hébergées. Environ 350 personnes se sont retrouvées à la rue lundi matin. Les personnes mises à la rue, dont de nombreuses familles avec enfants, se sont rassemblées place de Jaude. Au cours de la journée, le rassemblement a grossi et ce sont des centaines de manifestant-e-s qui en début de soirée ont décidé d’occuper l’église des Minimes place de Jaude à Clermont-Ferrand.

Dans la nuit, aux alentours de 4h du matin, un incendie d’origine criminelle a conduit à l’évacuation de l’église, qui est maintenant fermée.

Mardi 3 septembre : les familles sont dehors, sur le parvis de l’église. Les militants se sont organisés pour que tous les enfants puissent faire leur rentrée des classes. Les familles ont besoin de soutien de toute nature, n’hésitez-pas à passer – même pour un court moment.
http://www.sudeducation63.org/Des-centa ... -a-la.html

L'hébergement d’urgence est saturé comme partout.
En proie à des difficultés financières, l’Association nationale d’entraide féminine (Anef), gestionnaire du 115 dans le Puy-de-Dôme, a été contrainte de cesser le paiement des hébergements d’urgence à l’hôtel. Hier matin, aucune solution concrète n’avait encore été trouvée pour reloger les 360 personnes à la rue...

L'hébergement d'urgence en crise à Clermont-Ferrand

L'association chargée de payer les hôtels hébergeant demandeurs d'asile, personnes isolées et sans domicile fixe a cessé ses versements, évoquant l'insuffisance des aides qu'elle reçoit de l'Etat.

Par AFP

Quelque 360 personnes dont plus de 150 enfants ont dû quitter, lundi, les hôtels où elles bénéficiaient d’un hébergement d’urgence à Clermont-Ferrand, a-t-on appris auprès de l’association chargée de les loger, qui dénonce un financement insuffisant de l’Etat.

Le conseil d’administration de l’ANEF, l’association gestionnaire du 115 dans le Puy-de-Dôme, a décidé de ne plus payer, à compter du 2 septembre, les hôteliers assurant ces hébergements, a indiqué à l’AFP Gilles Loubier, son directeur général. Les personnes concernées, dont beaucoup de demandeurs d’asiles ou de déboutés du droit d’asile, mais aussi des mères seules avec enfant(s), des femmes victimes de violence ou des SDF, risquent donc de se retrouver à la rue.

Environ 150 d’entre elles se sont rassemblées, avec enfants et bagages, place de Jaude dans le centre de Clermont-Ferrand, à l’initiative de plusieurs associations de défense des droits de l’homme, notamment la LDH, la Cimade et RESF, ont indiqué deux de leurs représentants à l’AFP. Selon Gilles Loubier, l’ANEF n’est plus en état d’assurer le financement de l’hébergement d’urgence, dont elle a la charge dans le cadre d’une convention avec l’Etat, le conseil général du Puy-de-Dôme et l’agglomération clermontoise.

«Depuis janvier 2013, l’Etat ne nous a remboursé que 5% environ des 350 000 euros par mois que nous avons engagés pour loger ces personnes», a indiqué Loubier. «Nous ne pouvons plus continuer car ce serait mettre en danger la survie de l’association et de ses 110 salariés», a-t-il précisé. Outre l’hébergement d’urgence, l’ANEF gère également une quinzaine d’établissements et services spécialisés dans la protection de l’enfance et l’insertion sociale et professionnelle par le logement, à Clermont-Ferrand, Riom et Vichy.

«Si on continue ainsi, ce sont tous les services de l’association qui vont être mis à mal, faute de trésorerie, et on ne pourra pas payer les salaires de septembre», a ajouté le directeur général de l’ANEF. Celui-ci s’est défendu de vouloir faire un coup de force, affirmant que «les services de l’Etat sont au courant depuis plusieurs mois de la situation» et ont été informés de la décision de l’ANEF.

De son côté, la préfecture du Puy-de-Dôme a appellé lundi à «rétablir et maintenir le 115, dont le fonctionnement est d’ores-et-déjà financé pour l’année 2013», tout en affirmant que «dans l’immédiat, des moyens de trésorerie suffisants seront débloqués par l’Etat afin de faire face temporairement aux besoins de l’hébergement hôtelier». Elle souligne, dans un communiqué, qu’elle travaille avec les partenaires locaux pour «trouver des solutions adaptées aux cas particuliers des familles».

En trois ans, le nombre de personnes bénéficiant d’un hébergement d’urgence dans des hôtels est passé à Clermont-Ferrand d’une centaine à près de 400, a souligné Gilles Loubier, déplorant que ce type d’hébergement «extrêmement cher» soit souvent la seule solution pour les personnes prises en charge. «La demande d’hébergement d’urgence ne cesse d’augmenter, expliquant le recours croissant au parc hôtelier et entraînant une charge financière insoutenable», a confirmé la préfecture. Face à cette «situation critique», elle assure que l’Etat a doublé depuis un an le nombre de places qu’il finance : il «atteint aujourd’hui 775 et sera bientôt augmenté de 50 nouvelles places».

L’effort financier de l’Etat est passé de 1,8 million d’euros en 2010 à 2,21 millions en 2013, soit une hausse de plus de 20%, a souligné la préfecture.

http://www.liberation.fr/societe/2013/0 ... and_928866

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Clermont-Ferrand: les réfugiés dans l'attente d'un "vrai" logement

"On attend que l'État fasse quelque chose: quelque 300 personnes dont la moitié d'enfants, réfugiés des Balkans et d'Afrique pour la plupart, restaient rassemblées mardi sous des campements de fortune sur une place de Clermont-Ferrand, privées depuis lundi de leurs hébergements d'urgence. Installées sous des barnums, sous un chaud soleil, place de Jaude, les familles trompaient l'ennui au pied de la statue équestre de Vercingétorix, tandis que se poursuivaient à la préfecture des négociations pour leur trouver un nouveau toit.

Après la décision de l'Anef, l'association qui gère l'hébergement d'urgence dans le Puy-de-Dôme, de ne plus payer les hôtels où 360 personnes étaient accueillies, depuis parfois plusieurs années, faute de financement suffisant de l'Etat, voilà deux jours qu'elles se retrouvent à la rue, avec leurs maigres bagages.

"C'est très dur de se retrouver dehors comme cela", confie Arthur, 19 ans, dont la famille originaire d'Arménie et vivant depuis quatre ans à Clermont-Ferrand a fini par obtenir du tribunal administratif de Lyon le droit de résider en France. "Les familles ne savant pas quoi faire. Il y a des malades, des personnes handicapées, des femmes enceintes... On ne peut pas rester ici des jours et des jours", dit-il.

En ce jour de rentrée, une partie des enfants est quand même allée à l'école, mais beaucoup, "stressés et fatigués", sont restés avec leurs parents, explique Cécile Buisson, une militante de la Ligue des droits de l'Homme qui assiste juridiquement certaines familles.

La majorité des réfugiés sont kosovars, albanais, roms de Serbie ou du Kosovo, certains tchétchènes. D'autres, qui refusent de s'exprimer, viennent du Congo ou de Guinée. Tous demandeurs d'asile, déboutés pour la plupart. Il y a aussi quelques femmes seules avec leurs enfants, comme Houria, originaire d'Algérie mais française, qui ne comprend pas pourquoi ses deux enfants de 13 et 9 ans sont contraints de "dormir et manger dehors".

La nuit de lundi à mardi, les familles pensaient avoir trouvé un abri dans l'église voisine, mais un incendie s'est déclaré dans la crypte de l'édifice après qu'une porte eut été fracturée, obligeant les réfugiés à retourner dehors, à 4H00 du matin.

"Je suis profondément choqué. La police va devoir faire la lumière là-dessus. Si c'est criminel, c'est très grave", s'insurge Paul Destable, le curé de la paroisse. Le parquet a ouvert une enquête pour incendie volontaire.

Assis ou allongés sur des matelas posés par terre, sans point d'eau ni sanitaires, les réfugiés sont assistés par la Croix-Rouge, qui distribue vivres et boissons, et par les militants de plusieurs associations.

Islam, un Kosovar, se dit "triste mais aussi en colère". "On est venu nous dire: +l'ANEF ne paye plus, l'Etat ne paie pas, vous ne pouvez pas rester+", raconte-t-il, évoquant une situation "difficile" pour sa famille et ses trois enfants de 9, 12 et 13 ans. "Mais on va rester ici jusqu'à ce que l'Etat fasse quelque chose".

Comme lui, beaucoup sont réticents à rejoindre un gymnase que la municipalité de Clermont-Ferrand a mis à la disposition des familles, et souhaiteraient se voir proposer un "vrai" logement.

"Avec le prix que coûte à l'année la résidence où nous étions hébergés, on pourrait acheter deux appartements", lance Arthur.

Le directeur général de l'ANEF, Gilles Loubier, ne dit pas autre chose. Pour lui, l'hébergement d'urgence en hôtels, qui "devrait être l'exception", est "en train de devenir la norme" dans le département avec seulement 110 places en structures pérennes, contre 400 dans le parc hôtelier.

"Il faut que les pouvoirs publics, les collectivités territoriales et les associations engagent une réflexion pour trouver des solutions durables", dit-il.

En attendant, les discussions se poursuivaient en fin de journée à la préfecture pour tenter de débloquer la situation. Avec les 50 places du gymnase municipal, 10 autres mises à disposition par une association et 60 à 70 hébergements hôteliers dans le Cantal voisin, le compte n'y était pas.
http://news.fr.msn.com/m6-actualite/fra ... i-logement
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Messagede Pïérô » 05 Sep 2013, 12:36

Pansement insuffisant

Le gouvernement «a délégué 400 000 euros de crédits afin d’apporter une solution de financement», a fait valoir mardi le ministère du Logement. Mais pour l’association, les 400 000 euros ne seront pas disponibles concrètement avant «au moins un mois» et ne couvrent qu’une partie de la dette déjà contractée auprès des hôteliers, sans assurer les hébergements futurs :
http://www.liberation.fr/societe/2013/0 ... and_929305


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Messagede Pïérô » 06 Sep 2013, 01:47

Hébergement d’urgence : mobilisation à Clermont-Ferrand
Communiqué Solidaires
L’arrêt brutal de l’hébergement d’urgence sur Clermont-Ferrand renvoit des centaines de personnes à la rue : mobilisation urgente !

Le dispositif d’hébergement d’urgence a été totalement suspendu au 1er septembre par l’association ANEF, gestionnaire du 115 sur le département. Plus de 350 personnes dont près de 150 enfants ont été obligés de quitter leurs chambres d’hôtel dès ce lundi matin !

L’ANEF justifierait sa décision expéditive et sans préavis par le retard depuis janvier du versement par l’Etat des fonds dédiés à l’hébergement. Alors que l’hébergement en appartement reviendrait trois fois moins cher qu’une chambre d’hôtel, l’Etat impose ce dernier choix, ce qui maintient la précarité des hébergé-e-s et concourt largement à les reléguer.

Les familles et isolé-e-s se sont alors rassemblé-e-s dès le jour de leur expulsion en plein centre, place de Jaude. Par la suite, les militant-e-s se sont organisé-e-s pour que tous les enfants puissent faire leur rentrée scolaire. Aucune réponse acceptable n’a été donné à ce jour aux besoins des familles et après une telle violence institutionnelle.

Soutenu-e-s par les militant-e-s Resf, Ldh, Cgt, Fsu et Solidaires, les occupant-e-s de la Place de Jaude luttent ensemble et demandent un hébergement digne pour chaque famille.

Le mouvement continuera d’interpeler les pouvoirs publics et la population sur la question de l’égalité des droits entre toutes les personnes présentes en France et appelle tous les sans logis, sans-papiers, demandeurs d’asile à se mobiliser partout pour un véritable changement, pour le droit des enfants à une véritable scolarité, pour l’égalité des droits ici, en France.

Contact [SUD éducation 63/03 tél 04 73 37 59 09 sudeducation.clermontfd@laposte.net]

5 septembre 2013
http://www.solidaires.org/article45585.html


la Fnars (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale) a fait savoir que l’exemple de Clermont-Ferrand pourrait «n’être que le premier d’une longue liste»

Cécile Duflot cherche des solutions locales, la Fnars veut une réponse nationale

L'affaire de Clermont-Ferrand tourne au débat national. Le 2 septembre, l'Anef 63, association qui gère l'hébergement d'urgence sur le département du Puy-de-Dôme, annonçait aux hôteliers accueillant des familles sans domicile qu'elle n'était plus en mesure d'assurer ses activités d'hébergement et Siao (système intégré d'accueil et d'orientation).
Près de 400 personnes, dont nombre d'enfants, se sont donc retrouvées à la rue (quelques hôteliers ayant toutefois accepté de prolonger le séjour sans garantie d'être payés à court terme). Après avoir trouvé refuge dans une église, elles ont dû l'évacuer après un début d'incendie. Depuis lors, environ 300 personnes ont déjà passé deux nuits en plein air sur la principale place de la capitale auvergnate. Pour justifier sa décision radicale, l'Anef 63 fait valoir que l'Etat lui a remboursé, depuis le début de l'année, seulement 5% des sommes qu'elle a engagées pour l'hébergement hôtelier et qu'elle n'est donc plus en mesure de régler les intéressés et risque même la faillite.

Eteindre l'incendie

Dans un communiqué du 3 septembre, soit une semaine avant l'examen en première lecture, par l'Assemblée nationale, du projet de loi Alur (pour l'accès au logement et un urbanisme rénové), Cécile Duflot assure que "l'Etat est mobilisé pour apporter des réponses pérennes". En pratique, "le gouvernement a immédiatement délégué 400.000 euros de crédits afin d'apporter une solution de financement". De même, l'Etat et la préfecture se sont rapprochés, "afin que des solutions d'hébergement individuel soient proposées au plus vite à chaque personne". Les collectivités et tous les acteurs concernés ont également été sollicités.
La ministre du Logement indique par ailleurs que l'Etat poursuivra ses efforts pour renforcer les capacités d'accueil d'urgence (hors hôtels) dans le Puy-de-Dôme. En 2013, la capacité du département est passée de 49 places d'hébergement d'urgence à 113 et 76 nouvelles places ont été créées pour accueillir les demandeurs d'asile.

Remède ou rustine ?

Si le gouvernement s'active ainsi à éteindre l'incendie à Clermont-Ferrand, la Fnars - qui avait déjà alerté les pouvoirs publics sur les difficultés de l'Anef 63 - a le sentiment que le problème dépasse les frontières du Puy-de-Dôme. Dans un communiqué du 4 septembre, l'association - qui regroupe 870 associations d'accueil et de réinsertion sociale - estime que "l'exemple dramatique" de Clermont-Ferrand "pourrait n'être que le premier d'une longue liste cet automne, si l'Etat ne réagit pas en allouant des rallonges suffisantes aux associations gestionnaires de 115 et de Siao qui ne peuvent plus financer les frais d'hébergement hôtelier pour les familles à la rue".
La Fnars formule deux revendications. D'une part, elle demande "que des moyens d'urgence soient débloqués et les retards de versement comblés pour faire face à la situation critique actuelle". D'autre part, elle souhaite que le projet de loi Alur "intègre ces urgences sociales" et rappelle qu'elle a proposé au gouvernement et aux députés des amendements en ce sens (voir notre article ci-contre du 23 juillet 2013). Aux yeux de la Fnars, le vote de la loi de finances 2014 - et le montant des crédits affectés à l'hébergement d'urgence - constitueront un autre test décisif.

Jean-Noël Escudié / PCA
http://www.localtis.info/cs/ContentServ ... 0265857350
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Re: Droit au logement, luttes... à Clermont-Ferrand

Messagede Pïérô » 07 Sep 2013, 00:11

Déclaration des occupants de la Place de Jaude et de leurs soutiens réunis en assemblée jeudi 5 septembre (40 personnes dont 30 représentants des sans logis de 20H à 21H15)

La manifestation de ce jour est un succès, elle a rassemblé plus de 700 personnes, nette augmentation par rapport à la manifestation précédente.

Malgré les tentatives de division du mouvement orchestrées par la préfecture la mobilisation se renforce et la solidarité des clermontois gagne chaque jour davantage.
L’engagement militant permet que tous les enfants soient présents chaque jour à l’école.

Les sans logis, mis tous ensemble à la rue revendiquent une solution politique qui les concerne tous et pas un échelonnement des réponses famille par famille. Tous revendiquent l’égalité des droits pour toutes les personnes présentes en France.

Tous ensemble ils s’organisent pour interpeler la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

Les sans logis, sans-papiers, demandeurs d’asile appellent au renforcement de la solidarité (eau, alimentation…). Ils invitent les citoyens clermontois à s’associer à eux durant la nuit du samedi 7 septembre.

Un nouveau rassemblement se déroulera
samedi 7 septembre 14H30
Place de Jaude devant l’église des Minimes.


http://solidaires.org/article45594.html
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Re: Droit au logement, luttes... à Clermont-Ferrand

Messagede Pïérô » 09 Sep 2013, 00:39

Tout petit pas précaire, astreinte pour l'Etat et le prefet à reloger
Clermont-Ferrand : le relogement de 16 familles sans abri sur 23 ordonné

Le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a majoritairement donné gain de cause aux familles sans abri qui dormaient dans la rue depuis lundi à Clermont, en astreignant le préfet du Puy-de-Dôme à reloger 16 familles sur 23.

Vingt-quatre des familles privées d'hébergement d'urgence depuis lundi à Clermont-Ferrand faute de financement, avaient saisi vendredi en référé le tribunal administratif pour demander que le juge enjoigne au préfet "d'organiser leur accueil en tant que sans-abri, en détresse", et que "leur soient fournies des conditions matérielles décentes".

Sur les 24 recours, il manquait samedi soir la décision pour un seul des dossiers, a précisé l'avocat des familles et sans-abri.

"Toutes les familles avec enfants ont eu gain de cause. Cela prouve que les conditions d'accueil dans un gymnase proposé par la préfecture étaient largement insuffisantes", a noté samedi soir Me Borie.

Dans une des ordonnances, le tribunal administratif "enjoint au préfet de proposer un hébergement (...) dans un délai de 72 heures à compter de la notification de la présente décision".

L'avocat a estimé que ce dossier était géré par l'Etat "comme une catastrophe naturelle avec la Croix rouge dans un gymnase, comme s'il y avait eu une avalanche, alors que cette situation était prévisible. L'Etat n'a pas su anticiper une situation de crise qu'il connaissait", a ajouté Me Borie.

Le référé des familles s'appuyait notamment sur une ordonnance du Conseil d'Etat de février 2012, affirmant qu'il "appartient aux autorités de l'Etat de mettre en œuvre le droit à l'hébergement d'urgence reconnu par la loi à toute personne sans abri" et "qu'une carence caractérisée dans l'accomplissement de cette tâche peut (...) faire apparaître (...) une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale".

La requête s'appuyait également sur le principe de continuité du droit à l'hébergement d'urgence, soulignant que les 360 personnes qui ont dû quitter lundi matin les hôtels où elles étaient logées ont été contraintes de la faire "uniquement du fait de la carence de l'Etat à dégager un budget conséquent".

De son côté, la préfecture du Puy-de-Dôme avait indiqué vendredi dans un communiqué poursuivre ses efforts pour trouver des solutions d'hébergement à toutes les familles auparavant logées à l'hôtel, précisant que des solutions avaient été proposées à 124 personnes depuis lundi.

Elle a précisé que 5 familles, qui avaient accepté de passer la nuit précédente dans le gymnase mis à disposition par la ville, ont été orientées vers des structures d'accueil adaptées.

Plus de 350 personnes s'étaient retrouvées lundi privées d'hébergement d'urgence à Clermont-Ferrand où l'Anef, l'association qui gère le 115 dans le Puy-de-Dôme, avait décidé de ne plus payer les hôteliers assurant cet hébergement en dénonçant un financement insuffisant de l'Etat.

http://www.lamontagne.fr/auvergne/actua ... 82730.html
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Re: Droit au logement, luttes... à Clermont-Ferrand

Messagede Pïérô » 11 Sep 2013, 06:51

CONCERT DE SOUTIEN AUX SANS LOGIS
avec Géraud Bastar(Rock)
MERCREDI 11 SEPTEMBRE
à partir de 14H00
place de Jaude devant l'église des minimes

Image

http://alterclermont.blogspot.fr/
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Re: Droit au logement, luttes... à Clermont-Ferrand

Messagede Pïérô » 12 Sep 2013, 13:34

Lettre ouverte
LA HONTE,
LETTRE AUX ELUS ET GOUVERNANTS DE LA REPUBLIQUE.

Nous, sans-logis, militants et citoyens solidaires, occupants de la place de Jaude, à Clermont-Ferrand, interpellons par la présente l'ensemble des élus et des responsables politiques de France.

Depuis maintenant une semaine, depuis que 350 personnes, hommes, femmes et enfants ont été jetés à la rue du jour au lendemain faute de financement d’État pour un hébergement d'urgence saturé, nous dormons dehors.

La solidarité des clermontoises et des clermontois nous permet de survivre, pendant que les pouvoirs publics tentent par tous les moyens de faire partir les sans-logis de la place centrale de la capitale auvergnate.

Depuis plus d'une semaine, nous n'avons aucune garantie quant au relogement de toutes ces personnes, qui jusqu'à dimanche 1er septembre étaient hébergées par le 115, sans conditions.

Le système d'hébergement d'urgence en hôtel, unanimement reconnu comme inconfortable et inadapté pour les familles (changement de logement chaque semaine, impossibilité de cuisiner, promiscuité, ...) et très coûteux, doit laisser la place à un hébergement permettant à chaque famille de se stabiliser, de se reconstruire après l'exil, d'espérer reprendre une vie normale.

Nous partageons donc depuis longtemps la volonté de l'ANEF, qui gérait jusqu'ici l'hébergement d'urgence en Auvergne, de proposer aux familles sans-logis un hébergement en appartement.

Samedi, après cinq jours de campement place de Jaude, le tribunal administratif a donné tort à la préfecture, et enjoint le préfet à reloger décemment, dans les 72h, les familles avec enfants.

Cette décision, n'a pour l'instant donné lieu à aucune mesure sérieuse. Seulement 120 places en gymnase pour héberger les 350 sans-logis, quelques studios de 9m2 où sont dirigées des familles avec 3 enfants, des places dans des cabanes de chantier, maintes fois dénoncées par les associations comme un pis-aller indigne.

Pire, sept familles hébergées la semaine dernière ont été sorties de foyers hier matin, pour que leur place soit proposés aux occupants de la place de Jaude. Ils viennent d'arriver, certains au gymnase, d'autres avec ceux qui maintiennent l'occupation.

Aucune solution, aucune considération pour la détresse de ces familles, ballottées d'hôtels en foyers, pour finir dans un gymnase, ou sous une tente collective place de Jaude.

Aujourd'hui encore, la préfecture refuse de s'engager concrètement, et gagne du temps... Pourtant les solutions politiques existent, elles sont même d'une redoutable simplicité. Tout d'abord, plus de 7000 logements (srce INSEE) sont vacants sur la seule ville de Clermont-Ferrand, quasiment 10% du parc immobilier.

Nous savons que des lois facilitant la réquisition publique d'appartements sont à l'étude. Comme le démontrent les chiffres, elles seraient largement à même de couvrir les besoins des sans-logis, français ou étrangers, et de proposer une solution économique à la crise du logement.

Nous demandons donc courage et détermination à Mme la Ministre Cécile Duflot, pour que État et collectivités puissent facilement et rapidement mettre à disposition de ceux qui en ont besoin, une solution de logement digne et pérenne.

Ensuite, comprenez, élus et gouvernants, que parmi les Sans-logis qui occupent depuis une semaine la place de Jaude, la plupart sont étrangers, et attendent, souvent depuis de nombreuses années, la reconnaissance de leur situation de réfugiés, et/ou un titre de séjour autorisant à travailler.

Ne croyez pas qu'ils ont quitté leur pays, leur famille et leur vie d'avant pour recueillir des allocations familiales au pays des Droits de l'Homme. Ils ont fui leur pays, la misère, la guerre ou les persécutions, se sont ruinés en payant des passeurs capables de les amener sur ces terres françaises dont la devise, au fronton des édifices publics, proclame Liberté,Égalité, Fraternité.

Mais faute de droits, faute de papiers, ils sont confinés dans le système d'aide d'urgence, dans l'attente d'un titre de séjour, humiliés de devoir réclamer le nécessaire pour vivre, soumis à la froideur d'une politique migratoire qui refuse de leur laisser la moindre perspective depuis des années.

Nous vous appelons donc, élus et gouvernants de la République, à venir vous-même interroger les occupants sur leurs motivations, et ce qu'ils demandent à l’État. Ils vous confirmeront eux-mêmes qu'ils ne demandent que le droit de travailler, d'offrir une scolarité sereine à leurs enfants, et d’être jugés comme des êtres humains à part entière, non comme d'effrayants étrangers avides de subsides publics.

Nous demandons donc au Ministre de l'Intérieur et au gouvernement de rompre avec «l'immigration choisie » du précédent quinquennat, bâtie sur le mythe d'une fermeté nécessaire face à un risque d' «appel d'air » migratoire démenti par les faits et la statistique.

Cette politique est inefficace, douloureuse pour tous ceux qui la subissent, injuste car favorisant les passe-droits, les passeurs et le travail illégal.

Nous vous appelons donc, élus et gouvernants de la République, à comprendre qu'il est impossible de régler la question de la saturation des hébergements d'urgence sans revoir en profondeur la politique migratoire, la délivrance de titres de séjour, et l'application du droit d'asile conformément à la Convention de Genève et à nos textes constitutionnels.

Nous appelons aussi les élus de la Mairie de Clermont-Ferrand à nous soutenir pour que cette situation indigne du Pays des Droits de l'Homme trouve une issue favorable, tant pour les sans-logis que pour les pouvoirs publics.

Nous appelons tous ceux qui défilaient à nos côtés sur ces mêmes propositions pendant la présidence Sarkozy, à réaffirmer leur soutien aux Sans-Papiers.

Nous remercions encore la population clermontoise, toutes celles et ceux qui ont contribué par leurs dons, leur mobilisation, leur présence massive aux manifestations, à rendre à ces naufragés de la République l'espoir de reconquérir un toit, leurs droits et leur dignité. Et à nous libérer, devant cette situation absurde et dégradante, d'un peu de notre sentiment de honte.

Prise de parole de Clément
pour les occupants de la Place de Jaude
à la manifestation du 10 septembre

http://alterclermont.blogspot.fr/

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Re: Droit au logement, luttes... à Clermont-Ferrand

Messagede Pïérô » 15 Sep 2013, 01:00

Communiqué Solidaires
Le rappel du droit ne suffit pas,
les sans logis de la place de Jaude à Clermont Ferrand s’adressent aux ministères


Exclu-e-s de l’hébergement d’urgence et jeté-e-s à la rue depuis le 2 septembre, les occupant-e-s de la Place de Jaude à Clermont Ferrand continuent à être appuyé-e-s par un large soutien de militant-e-s et d’habitant-e-s pour le relogement de tous et toutes.

Alors que le tribunal administratif a ordonné à la préfecture le relogement sous trois jours des familles avec enfants, les pouvoirs publics n’ont proposé que quelques « solutions » dont certaines sont des plus précaires et indignes. Une partie des 350 sans logis n’a toujours pas d’autre abri qu’un gymnase sous dimensionné et géré par la Croix Rouge.

Alors que la préfecture avait affirmé mercredi soir et sans engagement concret qu’elle avancerait des propositions dans les prochaines semaines, elle recourt désormais à l’intimidation des familles et des soutiens : les forces de l’ordre ont empêché durant plusieurs heures toute entrée ou sortie dans le bâtiment jeudi soir.

Solidaires appuie la lettre ouverte des sans logis, militant-e-s et citoyen-ne-s solidaires adressée aux Ministères du Logement et de l’Intérieur : la préfecture du Puy-de-Dôme doit respecter les décisions de justice et recourir à des procédures de requisition de logements vacants !

Contact : SUD éducation 63/03
tél 04 73 37 59 09
sudeducation.clermontfd@laposte.net
http://www.solidaires.org/article45637.html



Repression
Sans-logis : les CRS délogent des militants place de Jaude

Une quinzaine de cars de CRS est intervenue à Clermont-Ferrand ce vendredi, aux alentours de 16 h pour démanteler le campement des sans logis. Dans une ambiance électrique, une militante a été interpellée après avoir été poursuivie sous les yeux de la foule.

Tensions sur la place de Jaude. Vers 16 h 30, ce vendredi, des policiers ont effectué un contrôle d'identité sur le campement des sans papiers. Il restait encore une quinzaine de militants sur place, tous les sans logis ayant déjà quitté les lieux. Le contrôle s'est déroulé sous tension amenant les CRS à déloger de force les militants.

La police a ensuite procédé au démantèlement du campement, protégée par un cordon de quinze cars de CRS. La tension s'est faite encore plus forte, sous les invectives de plusieurs membres de collectifs. L'une d'entre eux a d'ailleurs été poursuivie par un policier, exaspéré par ses cris. La femme âgée d'une trentaine d'années a couru pour se réfugier dans un magasin de la place avant d'être rattrapée, sous les yeux des passants médusés. L'interpellation s'est faite sous les huées de la foule.

Une réunion est prévue avec le préfet à 18 h 30. Les militants comptent exprimer leur colère. Ils ne comprennent pas cette intervention alors qu'ils étaient en train de déménager.

Selon la préfecture, le gymnase Verlaguet, qui abritait plusieurs de ces sans-logis, sera fermé ce soir. Une autre structure, rue Anatole-France, devrait accueillir ces personnes.

+ vidéo : http://www.lamontagne.fr/auvergne/actua ... 90224.html
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Re: Droit au logement, luttes... à Clermont-Ferrand

Messagede Pïérô » 20 Sep 2013, 10:38

Ne pas relâcher la mobilisation,
APPEL À RASSEMBLEMENT RESF 63

VENDREDI 20 SEPTEMBRE -18H DEVANT LA PRÉFECTURE de CLERMONT-FERRAND

Après les deux semaines d’occupation de la place de Jaude, l’hébergement de toutes les familles dans des hôtels, foyers ou au centre Anatole France, le RESF 63 (Réseau Éducation Sans Frontières) appelle à un nouveau rassemblement, le vendredi 20 septembre, à 18h.

En effet :

- le 115 refuse déjà des hébergements aux nouvelles personnes qui font appel à lui. Le principe de l’hébergement inconditionnel est toujours bafoué, et des familles se voient à nouveau proposer de... dormir dehors !Ils sont hébergés par la solidarité militante.

- les personnes arrivées seules en France, dont certaines très malades, ne se sont vus proposer que des places dans les cabanes de chantier des Chandiots, indignes et insalubres. Devant leur refus légitime, la préfecture a décidé de ne rien leur proposer d’autre. Ils sont hébergés par la solidarité militante.

- quant aux familles hébergées depuis vendredi soir, rien n’a été prévu pour qu’elles puissent se restaurer, ou assurer la propreté de leur hébergement. Au centre Anatole France, les matelas, couverture et produits ménagers ont été fournis par la solidarité militante (la préfecture n’avait rien prévu), et le flou est total quant à la durée de leur prise en charge...

De même, alors que pendant l’occupation de la place de Jaude, chaque enfant a pu se rendre à son école, rien n’a été mis en place pour qu’ils puissent continuer à le faire maintenant qu’ils sont pris en charge par l’État. Rappelons que les enfants avaient été inscrits avant d’être mis à la rue le 2 septembre, et que certains le sont dans des écoles très éloignées de la rue Anatole France. Les parents qui les accompagnent chaque matin n’ont pas les moyens de payer le bus et, en cas de contrôle, sont verbalisés ou…éjectés sans aucun égard ! Cette négligence de la préfecture est pour nous une illustration du mépris du Préfet pour l’avenir de ces familles et de ces enfants.

- enfin, nous craignons toujours pour celles et ceux à qui la préfecture a refusé de reconnaître le séjour en France. Nous craignons qu’ils soient expulsés de France vers le pays qu’ils ont fuit. Nous craignons donc pour leur sécurité...

RESF 63 dénonce les violences policières de vendredi après midi au moment où des militants pacifistes démontaient les dernières installations du campement de Jaude, nous affirmons notre solidarité avec la camarade qui a été molestée, arrêtée au cours de cette charge et qui fait l’objet de poursuites judiciaires.

RESF 63 rappelle que seul l’abandon du système d’hébergement d’urgence « tout-hôtel » et la régularisation des Sans-Papiers pourront permettre de résoudre l’engorgement chronique et coûteux du 115.

Nous appelons toutes celles et ceux qui nous ont soutenus pendant l’occupation de la place de Jaude à réitérer leur soutien aux sans-logis et aux sans-papiers.

Pour toutes ces raisons nous vous appelons à diffuser largement cet appel à la mobilisation, vendredi 20 septembre, devant la préfecture de Clermont-Ferrand, à 18h.

http://auvergne.fsu.fr/spip.php?article535
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Re: Droit au logement, luttes... à Clermont-Ferrand

Messagede Pïérô » 30 Oct 2013, 12:00

Occupation de la mairie de Clermont-Ferrand...

Un hébergement pour les familles de demandeurs d'asile à Clermont

Après une tentative d'occupation de la mairie de Clermont-Ferrand, lundi soir, suivie d'une évacuation par les forces de l'ordre, une délégation d'associations de défense des demandeurs d'asile a été reçue à la préfecture mardi matin. Quelques solutions, provisoires, ont pu être trouvées.

... suite et vidéo : http://auvergne.france3.fr/2013/10/29/u ... 48097.html
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Re: Droit au logement, luttes... à Clermont-Ferrand

Messagede Pïérô » 25 Jan 2014, 15:40

Retour sur les évènements et la lutte par le groupe de Clermont-Ferrand de la CGA, Coordination des Groupes Anarchistes, dans IAL 98, Infos et Analyses Libertaires.

Clermont-Ferrand : la mairie et la préfecture main dans la main contre les sans-logis

Lundi 2 septembre 2013 à Clermont-Ferrand, veille de rentrée scolaire, 360 personnes (hommes, femmes et enfants) ont été jetées à la rue. L’ANEF631, ne recevant plus d’aides de l’État depuis 6 mois s’est trouvée dans l’incapacité de payer les hôtels hébergeant les demandeur·se·s d’asile, personnes isolées, femmes victimes de violences conjugales et sans domicile fixe qu’elle finançait jusqu’alors. De son côté, l’État a tenté d’invoquer une mauvaise gestion de l’association alors qu’une convention passée avec l’ANEF lui impose un « devoir d’accueil inconditionnel ». L’hébergement hôtelier a coûté 2 millions d’euros à l’ANEF, mais la dotation de l’État qui doit servir à rembourser l’association n’était que de 150 000 euros. Après saisie du tribunal administratif en référé par 24 familles jetées à la rue, le préfet s’est vu enjoint de proposer à 17 d’entre elles un hébergement adapté dans un délai de 72 heures. L’État a donc débloqué 400 000 euros. Soit à peine un quart de la somme qu’il devait à l’ANEF.

Le naufrage de l’hébergement d’urgence

Voilà donc une crise qui démontre encore une fois s’il le fallait l’inefficacité des gouvernements, quelle que soit leur couleur politique, face aux urgences humanitaires. Les victimes du naufrage de l’hébergement d’urgence, dont de nombreux·ses sans-papiers et demandeur·se·s d’asiles, ont donc trouvé refuge dans une église, mais un incendie d’origine criminelle les a obligé·e·s à regagner la rue à 4 h du matin, mardi 3 septembre. Depuis nous n’avons aucune information concernant l’enquête ouverte par la Police Judiciaire sur cette affaire. Pour notre part nous avons bien une petite idée sur l’identité des auteurs présumés de cet acte criminel. Pendant 11 jours de campement, nous avons eu droit à toutes sortes de provocations nationalistes et racistes : des gens alcoolisés qui chantent « Maréchal nous voilà », qui miment le bruit du singe, ou crient « on a qu’a leur balancer des paquets de riz ! » ou encore quelques têtes rasées bombers qui passent doucement en voiture pour crier par la fenêtre « clandestins rentrez chez vous ! ». La police conclura sans doute que c’est sans rapport, on a l’habitude...

La solidarité s’organise, l’État réprime

Les sans-logis, les réseaux militants et des Clermontois·e·s se sont donc mobilisé·e·s pour répondre aux besoins sanitaires les plus urgents en installant un campement sur le parvis de l’église.

La Préfecture a d’abord proposé d’ouvrir un gymnase dans un quartier loin du centre-ville, mais les sans-logis ont préféré refuser cette solution, bien conscient·e·s que là-bas, ils/elles seraient rapidement invisibilisé·e·s, puis oublié·e·s. Et chez ces personnes ballotté·e·s d’hébergements d’urgences en hébergements d’urgences, de CADA2 en rendez-vous à la préfecture, des « Restos du Cœurs » au « Secours Populaire », occuper soudain la place publique sous l’œil des médias à fait naître un fort désir de lutte.

Face à elles/eux, la mairie et la préfecture. La pref a refusé d’utiliser la loi de réquisition, pour se contenter de proposer un autre gymnase, plus près du centre-ville que le premier. Mais les sans-logis, lucides, refusèrent une deuxième fois. Quant à la mairie, dès le départ elle a refusé d’ouvrir un accès à l’eau potable et une source d’électricité.

Mais sur la place de Jaude, les sans-logis ne sont pas seul·e·s, et la solidarité s’organise avec le réseau militant et plusieurs centaines d’habitant·e·s.

Pour user le mouvement, la préfecture a ordonné au Secours Populaire et à la Croix-Rouge de ne pas livrer de nourriture sur le campement, mais de la distribuer au gymnase, afin d’obliger les sans-logis à se déplacer là où elle voulait les parquer. Dès que la décision de la pref a été connue sur le campement, la solidarité n’en a été que redoublée : le soir même, bouteilles de gaz, réchauds, marmites et nourriture sont arrivés sur place. Une soupe et une ratatouille exquise furent distribuées dans les gamelles ; meilleures que les plateaux-repas du Secours Populaire ou de la Croix Rouge !

La cuisine au campement aura prouvé qu’en s’organisant sans attendre après les autorités et les soupes populaires à leurs ordres, la population sait faire face aux urgences et trouver du pain pour celles et ceux qui en ont besoin. En effet, en l’absence d’électricité, il a fallu bricoler un poteau d’éclairage municipal puis sur les bornes des vélos électriques de la ville, pour l’eau, il a fallu se ravitailler au parking souterrain de la place avec des jerricans. Il faut saluer l’élan de solidarité venu des employés de ce parking, ou encore des ouvriers des chantiers BTP alentour qui ont dépanné du matériel.

Puis, le 13 septembre, en reniant ses engagements, la pref a réprimé le mouvement sans sommation, sous prétexte d’un contrôle d’identité. Et les CRS ont donc fait ce qu’ils savent faire le mieux : coups et blessures (notamment une militante violemment projetée au sol), insultes, destruction des biens partagés par des hommes et des femmes solidaires, et une autre militante arrêtée, jugée le 27 novembre, écopant de 3 mois avec sursis, obligation de soins et 18 mois de mise à l’épreuve. Dans cette affaire, la seule obsession des autorités (mairie et préfecture main dans la main) aura été de « nettoyer » à tout prix la place avant le 14 septembre.

Force et limites de l’autogestion sur le campement

L’urgence humanitaire était telle dès le départ que la plupart des actions se sont faites de manière très spontanée et au jour le jour. Si le volontarisme des un·e·s et des autres a permis de palier très rapidement aux besoins primaires des sans-logis, cette façon de fonctionner n’a pas su aller plus loin dans la structuration. Et si certain·e·s militant·e·s voyaient bien comme nous la nécessité de mettre en place une assemblée générale quotidienne pour donner le contrôle de la lutte aux sans-logis elles/eux-mêmes, la quantité de travail à fournir pour tenir le campement a occulté cette nécessité des esprits. Pour autant, l’incapacité du mouvement à aller vers l’autogestion ne peut pas s’expliquer par la seule pression de l’urgence sanitaire. Il faut bien dire que de nombreux·ses militant·e·s ne considèrent pas que l’assemblée générale soit indispensable. À tort selon nous. En effet, l’AG quotidienne aurait plus soudé les participant·e·s à la lutte entre elles/eux, aidé à surmonter les conflits et les désaccords et aurait apporté de la transparence dans les décisions et la répartition des tâches. Face à la stratégie de pourrissement de la pref, les familles ont peu à peu quitté le campement en ordre dispersé. C’est ce qui a signé la défaite. Avec une AG et une intégration plus forte du mouvement, elles auraient peut-être réussi à tenir quelques jours de plus. Et plus généralement, une assemblée générale aurait pu nous munir d’une parole commune dès le début.

Nous n’oublierons pas les moments forts d’entraide et de fraternité, mais une analyse des défaillances en termes d’organisation s’impose pour travailler à la cohésion des luttes sociales futures à Clermont-Ferrand.

Hypocrisie institutionnelle

Quoi qu’il en soit, le 14 septembre était programmée par la mairie de longue date la fête dite de « l’égalité et de la diversité », sorte de foire aux associations locales. Il était donc hors de question pour le PS que cette belle fête républicaine se déroule avec un camp de réfugié·e·s en toile de fond, surtout à quelques mois d’une élection municipale.

Quant à la pref, durant les 11 jours de lutte sur la place de Jaude, elle a refusé obstinément de réquisitionner des logements vides que l’on évalue à environ 7500 à Clermont-Ferrand. Mais pourquoi donc l’État préfère-t-il payer plus cher un hôtel plutôt que de réquisitionner un logement, ou une expulsion, plutôt que de régulariser un·e sans-papiers ? L’objectif est d’empêcher les gens de s’enraciner (et donc de s’intégrer comme ils disent), de les rendre indésirables, précaires, et pour encourager l’ostracisme de la part des Français. En effet, particulièrement pour les demandeur·se·s d’asile ou sans-papiers à qui l’on a refusé ce droit, se retrouver dans un nouveau pays sans pouvoir s’installer sereinement est difficile à vivre. La rotation fréquente d’hôtels (très souvent miteux) en foyers divers, rend impossible toute accommodation à la nouvelle vie que les réfugié·e·s sont venus chercher ici. L’État cultive habilement et avec détermination leur instabilité.

Ensuite, il a beau jeu d’accuser les sans-logis et les sans-papiers de coûter cher, mais pour les sans-logis et les sans-papiers la solution la moins chère ce n’est pas l’hôtel et l’avion, c’est la réquisition et la régularisation.

L’État français, comme les autres grandes puissances économiques de ce monde, ses entreprises et ses institutions, cultivent la misère dans des pays néo-colonisés qui poussent tout naturellement les populations à émigrer en quête de conditions de vie moins odieuses. La manne financière de cette exploitation organisée à l’échelle internationale vaut bien tous les efforts de propagande déployés pour inciter la population française à s’en prendre aux immigré·e·s et aux pauvres en général. Nous ne l’acceptons pas. Les immigré·e·s qui arrivent en France sont poussé·e·s par le colonialisme, la mondialisation capitaliste et le libéralisme économique. Les sans-papiers ne sont que des victimes du capitalisme, les expulser c’est exercer à leur encontre une double injustice.

Le parti socialiste et « l’hémorragie rom »

À ce jour, face aux problèmes de l’hébergement d’urgence à Clermont-Ferrand, le gouvernement a finalement décidé de relancer le système tel qu’il était avant le naufrage de l’ANEF, ce qui alimentera encore le racisme grandissant dans la société. Et Serge Godard, le maire PS de Clermont, soucieux de flatter l’électorat raciste pour s’assurer de quelques points supplémentaires en faveur de son probable successeur Olivier Biancci aux prochaines municipales, s’évertue déjà à montrer que l’immigration est trop onéreuse pour la France en déclarant dans le journal Le Monde : « Il faut cesser toute forme d’angélisme dans le traitement du dossier rom. Il n’est pas question de stigmatiser une population, mais, dans une période de pénurie d’emplois et de logements, nous ne sommes pas en mesure de réussir leur intégration. Il faut mettre un terme à l’hémorragie rom en France ».

Nous, nous disons qu’il faut mettre un terme à l’hémorragie étatique et capitaliste.

Groupe de Clermont-Ferrand

1. ANEF : Association responsable de la gestion du 115 à Clermont-Ferrand
2. CADA : Centre d'Accueil de Demandeurs d'Asile

http://www.c-g-a.org/motion/clermont-fe ... sans-logis
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[63] : Début de la Campagne pour la Libération des Espaces

Messagede Durruti » 04 Juin 2014, 11:46

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La CLE, ça remonte à l’occupation de la Place de Jaude à Clermont-Ferrand avec 350 personnes jetées à la rue et, au bout de neuf jours, le démantèlement du camp par la CGT et l’expulsion par les CRS. Suite à ça, nous nous sommes retrouvé-e-s à quelques un-e-s autour du refus de la cogestion de la misère avec la préfecture et une critique sans concession des nations et des frontières. Dans un premier temps, nous avons continué un travail de terrain avec des personnes en situation d’étrangisme.

L’idée d’occuper un lieu nous trottait dans la tête depuis un bout de temps. Mais, il faut l’avouer, l’ouverture d’un bâtiment qui conviennent à notre projet a pris plus de temps qu’on pensait.
Tout a changé le 22 mai. Un immeuble, voué à la destruction, a été occupé : 300m carré sur 4 étages, des espaces d’habitation, d’autres d’activités… Nous avons nettoyé de fond en comble, reçu l’habituelle visite des flics, puis il fut l’heure de l’AG d’ouverture.
« Avec » ou « sans » (travail salarié, papiers…) mais avec le même désir de reprendre nos vi(ll)es en main. L’autogestion, l’autonomie, c’est pas inné, chaque jour on avance, on apprend, ensemble et c’est le plus important.
Depuis, il y a de plus en plus de personnes qui vivent dans ce lieu, que nous avons baptisé « Le Guantanamo » (parce qu’on aimerait bien y rester toute notre vie). Nous avons de plus appris des voisines que le quartier est voué à la gentrification, et surprise, c’est Vinci qui s’y colle ! Raison de plus pour s’installer et en faire baver à l’Etat qui prend plaisir à l’engraisser.

Ce n’est que le début de notre campagne.
Avec rage et joie.
Contre l’Etat, ses papiers, ses frontières, sa gentrification.

« Si tu fais un pas vers la liberté, elle en fera deux vers toi » The Nightwatchman.

CLE (Campagne pour la Libération des Espaces)
cle[arrobase]riseup[point]net
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PROCES D’EXPULSION DU PREMIER SQUAT DE LA CLE

Messagede Durruti » 09 Juil 2014, 14:37

Jeudi matin à 9h, le Guantanamo, premier lieu libéré par la CLE, passe en procès en vue de son expulsion. Toutes et tous devant le tribunal (Place de l’Etoile) dès 8h30 en soutien à la CLE.

La Campagne pour la Libération des Espaces remonte à l’occupation de la Place de Jaude en septembre 2013. Comme la CREA à Toulouse, le Collectif 100 Papiers à Saint-Etienne, l’AG de luttes contre les expulsions à Caen, les ZAD, nous avons décidé, par l’action directe, de réquisitionner des bâtiments laissés à l’abandon par l’Etat, et de permettre à toutes et tous de reprendre en main nos vi(ll)es.

Le 22 mai nous avons libéré un premier lieu nommé le Guantanamo qui est un espace autogéré et autonome des institutions. Confrontés aux pratiques de l’hébergement d’urgence (le 115…) qui métamorphose les gens en numéros et dossiers sans humanité, nos moyens de lutter ici et maintenant sont de créer des lieux d’habitation (pas des hébergements), de transmission de connaissances, d’ouverture sur le quartier et la ville…

Aujourd’hui face à la justice et une municipalité répressive, nous en appelons à votre soutien. Nous devons rendre ce procès politique. Il nous
concerne toutes et tous.

Pour reprendre en mains nos vi(ll)es.
Contre l’Etat, les frontières, les papiers, la gentrification.
Avec rage et joie.

Rendez-vous 8h30, jeudi 10 juillet devant le tribunal de Clermont-Ferrand, place de l’Etoile.
Venez nombreux-euses, seul-es ou accompagné-es, sans drapeau ni autocollant.

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Re: Droit au logement, luttes... à Clermont-Ferrand

Messagede Pïérô » 17 Aoû 2014, 00:00

Le Guantanamo, késako ? Petite visite illustrée du bâtiment…

Le Guantanamo, c’est un bâtiment d’environ 300 m2 situé au 42 avenue Pasteur, sur la commune de Chamalières (63). Occupée depuis le mois de mai, la surface a peu à peu été aménagée et découpée, selon les étages, entre espaces individuels et collectifs. Les deux bonnes dizaines de personnes qui l’habitent actuellement y expérimentent aussi de nouvelles formes de vie basées sur l’autogestion, le partage et la solidarité.

... https://cle.squat.net/le-guantanamo-kes ... -batiment/
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Re: Droit au logement, luttes... à Clermont-Ferrand

Messagede Durruti » 17 Aoû 2014, 00:23

Pour info : 3e procès (on a gagné 2 reports) le 4 septembre

Avec Rage et Joie !
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