Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Re: Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Messagede bipbip » 18 Jan 2015, 13:02

Lettre ouverte pour le respect des droits et de la dignité des occupant-e-s de terrains et de bâtiments vides

Préambule : En France, un nombre croissant de personnes se retrouvent à la rue ou dans des conditions d’habitat indécentes et/ou non pérennes. Pour de multiples raisons (exclusion, précarisation de plus en plus grande...), ces personnes sont de plus en plus nombreuses à trouver des solutions par elles-mêmes, occupant ici des terrains, là des bâtiments vides.

C’est pourquoi des collectifs, associations et individus souhaitent tirer la sonnette d’alarme tous ensemble. C’est pourquoi les signataires de cette lettre ouverte (associations, collectifs, syndicats...) lancent un appel à solidarité envers toutes les personnes mal-logées ou sans logement et adressent ce message aux institutions : il est inacceptable de se renvoyer la balle et de multiplier les expulsions.

Un toit, c’est un droit ! Pas un logement sans personne dedans, pas une personne sans logement décent.

Nous invitons les associations, organisations à rejoindre les signataires : collectif.hebergement-logement@laposte.net

Nous remercions par ailleurs les associations qui apportent soutien à la démarche et aux personnes concernées, sans pour autant être en mesure de signer cette lettre ouverte, au regard de leurs relations avec les institutions.


Lettre ouverte à la préfecture, à la DDCS, à la Métro, aux mairies, au Conseil Général, aux médias, aux associations...

Pour le respect des droits et de la dignité
des occupant-e-s de terrains et de bâtiments vides


En France, de plus en plus de personnes se retrouvent à la rue ou dans des conditions d’habitat indécentes et non pérennes. Ces personnes sont en situations d’exclusion, de précarité pour de multiples raisons : expulsions locatives dues entre autres à l’augmentation des loyers et des charges, à l’insuffisance du nombre de PLAI [1], à la difficulté d’accès au droit commun, aux situations administratives n’ouvrant que peu de droits et à la stigmatisation de certaines populations.

Pourtant, au niveau national, européen et international [2], des lois obligent l’État et les pouvoirs publics à garantir un hébergement pérenne et inconditionnel pour toutes et tous. Pourtant, des textes existent pour protéger les enfants, les personnes fragiles, les familles... Mais ces lois et ces textes ne sont pas respectés.

Face à cette situation, de nombreuses personnes n’ont d’autre choix que de recourir à l’occupation de terrains ou de bâtiments vides. Les conditions de vie y sont souvent précaires, d’autant plus quand les acteurs publics ou privés [3] ne respectent pas leurs obligations (en termes d’accès aux fluides, de collecte des déchets, d’installations sanitaires, de protection des personnes [4]…). L’accès à ces fluides et ces services garantirait pourtant des conditions de vie décentes.

De plus, le caractère illégal de ces habitations sans droit ni titre et l’absence de considération pour les occupant-e-s les exposent à une répression souvent violente (expulsions musclées, destruction des affaires personnelles [5], distribution d’Obligation à Quitter le Territoire Français, dans le cas des migrants...).

Les expulsions se font souvent au mépris des textes existants qui garantissent certains droits aux personnes et la France a déjà été condamnée pour cela par les instances européennes et internationales [6].

Depuis des années, le milieu associatif et militant se mobilise, rencontre les pouvoirs publics pour demander l’application du droit au logement et de la loi de réquisition, la fin de l’hébergement d’urgence au thermomètre et l’arrêt des expulsions.

Des promesses ont été faites, des déclarations de principe de personnalités politiques locales ont été prononcées [7] , mais malgré cela, peu de choses avancent, les institutions se renvoient la balle et aux yeux de nombreux acteurs de terrain, la dégradation de la situation s’accélère.

Un plan hivernal est encore une fois instauré, comme toujours insuffisant, notamment en termes de places, et avec à la clé les habituelles remises à la rue sans aucune solution proposée dès le printemps venu.

Nous ne cherchons pas à pérenniser des lieux d’habitat indignes mais à faire en sorte que leurs occupant-e-s puissent y faire respecter leurs droits et leur dignité.

Nous refusons que l’argument de l’insalubrité soit toujours utilisé comme alibi, pour une soi-disant protection des personnes, lorsqu’il ne vise qu’à camoufler la violence de remises à la rue dépourvues de toute préoccupation réelle envers les premier-e-s concerné-e-s.

Nous ne voulons plus que l’argument de projet de logement social soit avancé lorsqu’aucun projet n’est réellement amorcé ou lorsque les délais de réalisation sont dans un terme lointain. Par là, nous refusons la mise en concurrence entre les personnes à la rue et les personnes mal logées candidates à un logement social.

Tant que les personnes parviendront par elles-mêmes à trouver plus de solutions que les institutions publiques ne leur en proposent, nous serons à leurs côtés pour défendre la légitimité de ces actes.

Nous affirmons notre soutien aux occupations de terrains et de bâtiments vides, et demandons le respect des obligations qu’elles impliquent en termes de droits et de dignité des occupant-e-s. Ce mode d’action nous semble être plus que légitime pour faire face aux carences de solutions adaptées.

Les signataires : collectif Hébergement Logement, CIIP (Centre d’information Inter-Peuples), Comité isérois de soutien aux sans papiers, Comité de soutien aux réfugiés algériens (CSRA), Comité Traite négrière Esclavage, RUSF38, Attac38, CIP38, APARDAP, Union Syndicale Solidaires, Solidaires Étudiants Isère, Ras L’ Front Isère , Antigone, Patate chaude, Jardins d’utopie, La CNT38, collectif RESF Painlevé, Survie Isère, collectif Morts de Rue Grenoble, Emmaüs Grenoble, La Plate-forme d’Accès aux Droits, FNARS 38.

Pour rejoindre les signataires : collectif.hebergement-logement@laposte.net


[1] Prêt Locatif Aidé d’Intégration.
[2] http://www.fondation-abbe-pierre.fr/nos ... e-terrains
[3] Acteurs privés : GEG, les propriétaires, les sociétés de surveillance...
[4] Pour l’accès à l’eau, à l’électricité, au ramassage des déchets, nous rappelons : l’article L.2224-7-1 du code général des collectivités territoriales, l’article L.210-1 du code de l’environnement, l’article L.121-1 du code de l’énergie, la convention Européenne des droits de l’homme et des liberté fondamentales (article 2, 3 et 8), la convention internationale des droits de l’enfant (article 37), l’article 14-2.h de la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, l’article 28-2.a de la convention relative aux droits des personnes handicapées...
[5] « Les dispositions du code de procédure civile d’exécution portent une attention particulière au sort des meubles, aux papiers et aux documents de nature personnelle des personnes expulsées. Ces dispositions doivent être rigoureusement respectées, quel que soit le titre ou l’absence de titre d’occupation et le mode d’occupation. » in Défendre les droits des occupants de terrains, Jurislogement, pp.123-127.
[6] Préambule de la charte pour le respect des droits et la dignité des occupants de terrains.
[7] « La réquisition est une solution » exprime par exemple Christine Garnier dans Place Grenette le 15 septembre 2014

http://grenoble.indymedia.org/2015-01-1 ... espect-des
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Messagede bipbip » 27 Jan 2015, 15:02

Ouverture publique d’un Bâtiment d’ EPFL‏

Aujourd’hui, samedi 24 janvier, le collectif Hébergement Logement soutient et accompagne l’occupation d’un bâtiment de l’EPFL, au 16 chemin Robespierre, Grenoble.

Parce que trop de gens sont encore à la rue.

Parce que des familles attendent pour y être logées.

Parce que les pouvoir publics locaux ne peuvent se défausser éternellement sur le désengagement de l’État pour justifier l’inaction ou la répression.

Nous affirmons notre soutien aux occupations de terrains et de bâtiments vides, et demandons le respect des obligations qu’elles impliquent en termes de droits et de dignité des occupant-e-s. Ce mode d’action nous semble être plus que légitime pour faire face aux carences de solutions adaptées.

Après de nombreux contacts téléphoniques avec Christine Garnier, présidente de l’EPFL, nous avons obtenu le départ de la police nationale et de la BAC arrivées sur place, ainsi qu’un rendez-vous avec des représentant-e-s de l’EPFL. Des membres du collectif ainsi que de la famille qui souhaite s’installer dans les lieux se rendront donc à la métro lundi pour faire avancer la situation.

Vous pouvez soutenir cette action en appelant et/ou envoyant vos messages aux responsables de l’EPFL, à vos élus de la métro, de votre mairie...

http://grenoble.indymedia.org/2015-01-2 ... Batiment-d
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Messagede bipbip » 05 Juin 2015, 10:21

Grenoble : occupation et expulsion du 51 rue des Eaux-Claires

Depuis plusieurs années, plusieurs familles du quartier des Eaux-Claires sont accompagnées par un collectif RESF de parents des écoles Painlevé et La Savane. Leur soutien est essentiellement administratif, moral, matériel et humain. Depuis plus d’un an, une très nette aggravation de la problématique du logement est visible partout dans l’agglomération grenobloise. La situation de l’hébergement d’urgence et du logement social est telle aujourd’hui, qu’elle donne lieu à la sélection des familles par des critères d’accueil extrêmement restrictifs qui ne respectent pas le droit au logement, et condamnent à la rue des familles, et cela même lorsqu’elles ont des enfants en bas âge ou gravement malades. Pour nous, habitants du quartier, parents d’élèves, militants du droit au logement, la violence des situations vécues est devenue insupportable. Et pour certaines de ces familles, nous n’avons trouvé aucune solution d’hébergement, malgré toutes nos démarches. L’absence de solutions proposées par les autorités compétentes et l’urgence des situations vécues nous conduisent donc aujourd’hui à soutenir une action de réquisition (sic) du bâtiment public inoccupé, situé au 51, rue des Eaux-Claires, à Grenoble. Elle a eu lieu pour mettre temporairement à l’abri deux familles du quartier sans toit depuis trop longtemps et sans perspective d’en avoir un à court ou moyen terme. Cette action est soutenue par de nombreux citoyens de l’agglomération qui se relayeront sur les lieux.

Des habitants du quartier, RESF Painlevé La Savane, Le collectif hébergement-logement, La patate chaude.



A 18h, le sous-préfet M. Lapouze et les forces de police, appelés par la mairie, sont venus nous déloger du jardin avec une très grande violence (gaz lacrymogènes à bout portant, dans les yeux, sur le visage, coups de matraques, coups de pied sur des personnes à terre, coups de chaîne…). Plusieurs personnes ont eu le visage et les yeux tuméfiés, des hématomes… les pompiers sont venus sur place et ont emmené une personne aux Urgences. Une autre a été emmenée au CHU. Un jeune mineur du quartier qui passait devant la maison s’est fait arrêter, sans aucune raison apparente à part celle du délit de faciès (il a été relâché après contrôle d’identité).

Nous sommes choqués. Il n’y avait pas eu effraction. Seul le jardin était occupé. Les collectifs attendaient la réaction de la mairie pour reloger les deux familles à la rue, ou trouver une autre solution pour l’association Roms Action. La réponse est incroyablement inadaptée et inacceptable.


http://fr.squat.net/2015/06/01/grenoble ... a-journee/
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Messagede Blackwater » 05 Juin 2015, 20:50

Eh ouais elle est belle notre mairie PG-EELV !
En tout cas, c'est un bon exemple à ressortir à toutes celles et ceux qui maintiennent l'illusion d'une "vraie gauche" au pouvoir, les faits sont têtus!
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Messagede Blackwater » 07 Juin 2015, 18:29

Je me permets de poster le message de la part de l'adjoint au maire sur ce sujet.

Bonsoir à tous,

Différentes annonces et actions ces dernières semaines touchant à l'accueil des étrangers sans domicile ont provoqué des incompréhensions pour certains d'entre nous, pour des personnes proches dans nos réseaux et également au-delà.
Je vous prie de trouver ci-dessous des éléments d’appréciation sur les raisons de nos choix, ainsi qu'un certain nombre d'éléments sur les actions menées en faveur de ces personnes. Vous pouvez les partager.

Esmonin :
La situation sur place apparaît depuis avril comme incontrôlable à partir des constatations faites par les agents du CCAS et les associations qui y vont très régulièrement depuis des mois : plus de dialogue possible pour empêcher de nouvelles installations, densification importante des cabanes avec des risques pour les personnes pour s'échapper en cas d'incendie, développement sans doute de la prostitution au sein même du camp, raccordements électriques illégaux non protégés, et groupes électrogènes à essence, avec risques d'électrocution et d'incendie manifestes, présence de personnes monnayant des "services" auprès des autres habitants (matériaux, "droit" d'installation, raccordement électrique, autre ?), heurts avec des personnes des voisinages, débordements le soir et tard dans la nuit (musique, feux) dont une conséquence a pu être dernièrement l'accident d'un enfant à vélo... D'une manière générale, on peut aussi constater qu'une présence aussi importante de personnes à cet endroit, sur un espace étroit en bordure d'une voirie très passante comporte par lui-même un risque majeur d'accidents.
Geodis et GEG ont porté plainte pour des intrusions dans les locaux et pour vol d'électricité. GEG avait coupé l'éclairage public sur l'avenue pendant une semaine avant que des solutions soient trouvées pour sécuriser la trappe électrique des lampadaires.
Pour éviter tout drame inévitable dans cette situation très tendue, la Ville devait intervenir.

En dehors d'une intervention directe de la préfecture, la seule manière pour la Ville d'obtenir une action concertée des différentes institutions est la demande d'évacuation du camp ! C'est violent comme demande, et de fait délicat, mais il n'y a rien d'autre dans les outils juridiques qui assure que la Ville n'assume pas seule l'ensemble du travail nécessaire pour agir sur cette situation.
Le dépôt de la requête au tribunal administratif par la Ville aura lieu dans les jours qui viennent.

Cette demande a été annoncée suite à une réunion en préfecture avec les maires, ou adjoints, de Fontaine, St Martin d'Hères et Echirolles qui avaient aussi interpellé le préfet sur les campements et squats sur leurs communes. L'engagement commun à cette occasion a été de ne pas se retrouver dans une situation où les personnes seraient livrées à elles-mêmes pour se réinstaller de manière de nouveau précaire n'importe où. Le préfet va être invité à une conférence des maires de la Métro pour évoquer ces situations et voir ce qui peut être fait à l'échelle métropolitaine (mi juin).
À l'heure actuelle, les partenaires institutionnels de la Ville n’ont pas indiqué les moyens disponibles pour la mise en œuvre des démarches de suivi et d'accompagnement, ni sur les capacités d'hébergement.

Deux réunions préparatoires ont déjà eu lieu. Il est acté que les enquêtes relatives à la police du droit au séjour et autres seront distinctes de celles relatives au diagnostic social des personnes. Pour celui-ci, un document cadre commun servira aux différents partenaires qui interviendront sur place.
Un comité de suivi des actions menées va être constitué par la préfecture.

La Ville réinvitera très prochainement les partenaires associatifs pour partager ces informations et informer sur la mise en route des démarches de diagnostic social.

Nous mettons tout en œuvre pour que l'ensemble des situations des personnes soient étudiées en amont du jour de l'évacuation pour que celle-ci puisse se faire dans les meilleures conditions pour les personnes.


Rue des Eaux Claires :
La maison dont le jardin a été occupée samedi 30 mai n'était en rien "abandonnée". Suite à la cessation d'activité fin février de l'association La Passerelle qui y était depuis 1987, le CCAS, locataire auprès d'Actis, a récupéré les clefs début avril. Fin avril, la décision a été prise de reproposer cette maison pour un projet associatif ; le choix s'est porté sur Roms Action, contraint de quitter son appartement actuel au 30 juin, et qui éprouvait des difficultés à en retrouver un pour ses activités (le choix a été fait parmi 5 associations qui avaient fait savoir leurs besoins de locaux pour leurs projets). Le CCAS était en passe de faire signer la convention d'occupation à Roms Action ; cela a été fait le 2/06 et l'association possède à présent les clefs.
Soutenir les projets associatifs relève bien des compétences de la Ville, et faire le choix d'implanter cette association qui intervient auprès de personnes fortement stigmatisées est bien un choix politique revendiqué et assumé ; j'irai le défendre auprès de l'union de quartier émue de l'apprendre ainsi. Nous intervenons aussi auprès d'autres associations, et cherchons autant que faire se peut à répondre à leurs différents besoins.

Cette maison dûment dévolue à un projet associatif que nous soutenions, ne pouvait pas être mise à disposition comme demandée par les collectifs de soutien. Il y avait également un fort risque d'une occupation pérenne du site par des militants, et globalement nous n'avions que 24h pour agir en flagrance.
Laisser s'installer une occupation forcée nous aurait mis dans une situation très délicate vis-à-vis des habitants du quartier auprès desquels nous allions aussi intervenir pour accompagner l'installation de Roms Action ; idem pour la préfecture auprès de laquelle nous intervenons pour mobiliser des moyens pour l'évacuation d'Esmonin et l'accompagnement des personnes ; quid des dizaines d'autres demandes individuelles que nous recevons d'autres personnes ou collectifs RESF ?

Je suis resté toute la journée à négocier avec les personnes présentes. J'ai dit que nous pourrions nous rencontrer dès cette semaine pour voir avec eux des solutions éventuelles d'hébergement des familles qu'ils accompagnent. Il faut souligner que nous avions rencontré le collectif RESF Painlevé 10 jours avant à propos du cas d'une des familles qu'ils suivent, et que Fabien Malbet avait écrit une lettre de soutien à leur sujet.
Malgré ces annonces, ils n'ont pas voulu quitter les lieux.
Malgré les événements qui ont suivi, je maintiens ma volonté de les rencontrer très vite ( de fait, j'ai rencontré le collectif RESF Painlevé-La Savane ce jeudi 4 juin).

La seule manière de récupérer la maison était de porter plainte et de demander à l'État d'intervenir. D'où l'intervention de la préfecture et de la police nationale. Celle-ci a utilisé les moyens qui lui ont semblé appropriés, sans que nous puissions intervenir aucunement sur les modalités choisies.
À noter, que les deux familles que les collectifs voulaient loger n'étaient pas présentes sur les lieux.

Une question cruciale dans cette situation : devons-nous proposer de l'hébergement en direct dans toutes les situations, alors qu'il s'agit d'une compétence complète de l'État, via des dispositifs (le 115) et des moyens financiers ? Que des recours légaux (DAHO, référés) existent ? Que nos moyens ne peuvent en aucune sorte suffire ? Que cela arrive à Grenoble, comme ailleurs, ou pas... Le fait que l'hébergement d'urgence actuellement ne réponde plus aux besoins, doit-il faire qu'on ne le mobilise plus ? Comment l'État connaîtrait-il alors l'ampleur des besoins ?...
Nous portons l'idée que seules les démarches collectives auprès des autorités compétentes peuvent aboutir. Les collectifs et associations, et les collectivités n'interviennent pas forcément selon les mêmes modalités ni aux mêmes instants, mais leurs actions doivent aller dans le même sens. Il est possible de travailler sur des propositions communes à faire à l’État, dans lesquelles des moyens des collectivités peuvent être mobilisées, à leur juste mesure.

Ce que nous faisons de manière volontaire :
Nous nous sommes mobilisés pour empêcher la fermeture immédiate du dispositif hôtelier par l’État en avril 2014,
Nous sommes intervenus pour maintenir Verlaine, sans que le bâtiment abandonné par l'État ne se transforme en squat, en juillet 2014,
Nous avons accompagné l'ensemble des familles de Verlaine vers d'autres hébergements → appartements diffus (mise à disposition d'anciens appartements d'instituteurs de la Ville) et site du Rondeau, en novembre et décembre 2014 (80 personnes)
Nous hébergeons, sous tentes sur l'aire des gens du voyage à Esmonin, des familles expulsées en décembre 2013 du parc Flaubert, puis du squat de la rue Boussant (expulsion en juillet 2014, 65 personnes),
Nous avons maintenu les places d'urgence ouvertes cet hiver au Rondeau (grâce au maintien des financements par l'État - 57 personnes) ; nous y avons inclus les 3 personnes isolées qui restaient dans le dispositif hivernal de la Boussole au 31 mars 2015,
Nous travaillons avec les associations qui souhaitent s'engager dans des démarches solidaires d'hébergement,
dans toutes les situations précaires, vigilance sur les conditions de salubrité,
Inscriptions scolaires des enfants identifiés sur le territoire de Grenoble (la situation d'une trentaine d'enfants inscrits mais non affectés a été réglée ces jours-ci, trop tardivement effectivement par rapport à notre volonté d'agir dans ce domaine ; certaines fratries ont dû être séparées du fait des contraintes de places dans les écoles de la ville)
- le CCAS dans le cadre de la MOUS d'agglomération "pour l'insertion des personnes de l'UE dans des campements et squats" intervient pour mobiliser des maisons ou appartements désaffectés pour installer des familles en démarches d'insertion par le travail et le logement (12 familles actuellement, 2 nouvelles maisons versées au dispositif dernièrement).
Nous avons travaillé pendant plusieurs mois avec la préfecture de Région, celle de Département, le Département et la Métro pour la signature d'un protocole qui permettrait de multiplier pratiquement par 5 le nombre de familles intégrées dans un tel dispositif ; notre contribution initiale avait été de l'ouvrir à tous les publics en particulier hors UE. Les changements de préfets et d'exécutif départemental n'ont pas permis d'aboutir jusqu'à présent.
réflexions avec les partenaires État et associations sur le premier accueil social des personnes en difficulté, sur l'organisation et la coordination des maraudes...
soutiens aux associations qui agissent auprès des personnes,
je réponds aux différentes demandes de contact, de discussions...

Voilà quelques informations factuelles sur les décisions et événements passés, et sur ce que nous faisons au titre de l'action sociale pour les personnes en situation de grande précarité.

Alain Denoyelle
Adjoint au maire de Grenoble
délégué à l'action sociale,
Vice-président du CCAS
secrétariat : 04 76 76 38 57
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Re: Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Messagede Blackwater » 07 Juin 2015, 18:30

Communiqué CNT38 concernant la répression "Eaux claires" le samedi 30 mai 2015

Bonjour,

L’UD CNT 38 dénonce la répression d’une violence inouïe de la police sur ordre du maire de Grenoble pour mettre fin à la réquisition légitime, par des militants, du logement 51 rue des Eaux Claires le samedi 30 mai 2015.

Cette réquisition visait à héberger des familles dans la rue dont les enfants sont scolarisés dans le quartier. Nous condamnons fermement cette violence déchaînée dont ont été victimes des militant-e-s présent-es. auxquel-les nous apportons toute notre solidarité.

Violence orchestrée par ceux-là même qui, de par leurs politiques d’inégalités sociales, jettent et maintiennent des personnes à la rue.

Aucune répression contre des militants et des personnes sans logement décent n’entamera notre détermination à combattre des politiques d’exclusion et d’oppression.

Que l’on sache : la ville de Grenoble n’est pas une ville pour toutes et tous. C’est une ville qui matraque !
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Re: Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Messagede bipbip » 13 Juin 2015, 13:30

L’INNOVATION POLITIQUE D’ÉRIC PIOLLE : LE PARTENARIAT AVEC LA POLICE D’ÉTAT !

Samedi 30 mai 2015, le collectif RESF (Réseau Éducation Sans Frontières), le collectif Logement Hébergement, la Patate Chaude et de nombreux habitant-e-s du quartier des Eaux Claires et de la ville étaient venu-e-s occuper le jardin d’une maison vide, appartenant au bailleur social Actis et mise à disposition du CCAS de Grenoble.

Deux familles du quartier (avec enfants) vivent à la rue depuis plusieurs mois. Les nombreuses réunions et tentatives de « dialogue » avec toutes les institutions s’étant révélées infructueuses, cette réquisition s’est imposée aux collectifs comme ultime solution face à ce déni du droit au logement. C’est l’irresponsabilité politique des institutions face à la misère et à l’urgence de relogement des personnes qui nous a amené à recourir à cette forme de désobéissance civile que constitue la réquisition populaire.

Comme d’habitude, toutes les institutions (État, Conseil Départemental, Métropole, Mairie) se renvoient systématiquement la balle. L’urgence sociale est telle qu’aujourd’hui, plus de 1500 personnes vivent dans la rue à Grenoble. Pourtant, les politiques passent plus d’énergie à réduire les droits sociaux plutôt qu’à les appliquer. Et lorsqu’on interpelle les collectivités territoriales, à chaque fois la même réponse :

« C’est pas moi, c’est l’État »

L’occupation, qui ne concernait que le jardin de la maison, était parfaitement non-violente ; des personnes, familles étaient venues apporter leur soutien en pique-niquant, jouant de la musique.

AUCUN DIALOGUE POSSIBLE

Dès l’arrivée de A. Denoyelle (adjoint à l’action sociale et vice-président du CCAS) le ton est donné. Il s’offusque de voir rassemblé-e-s, devant cette maison des militant-e-s des collectifs, des habitant-e-s du quartier, des individu-e-s depuis longtemps impliqué-es dans ces luttes. Il nous apprend le matin-même que le lieu est promis à l’association Roms Action. Nom qu’il préfère taire au départ, car les acteurs du quartier ne sont pas encore informés. Selon lui, la réquisition n’est pas justifiée et irait à l’encontre du travail de cette association. Par ailleurs, la mairie aurait les cartes en main, un bras de fer politique avec la Préfecture serait en cours et nous leur « couperions l’herbe sous le pied ». En gros, nous compromettrions leur stratégie par cette confrontation. Il faudrait les laisser faire, leur faire confiance les yeux fermés au lieu de les « malmener »

« Si vous prenez cette maison, on devra déloger les familles de la rue Mangin pour reloger Roms Action » nous renvoie Agnès Jacquemmoz !

Mais nous refusons de jouer à ce jeu là : nous ne rentrerons pas dans la division entre associations et militant-e-s. La convention entre Roms Action et la mairie en passe d’être signée ne change en rien l’urgence sociale et les raisons qui nous ont poussé-e-s à réquisitionner cette maison. Nous ne sommes pas opposé-e-s au travail de cette association. Nous critiquons ici le fait que la mairie qui détient le pouvoir, a fait le choix de nous mettre en concurrence avec cette association et a préféré expulser. Il y avait là dans ce jardin occupé des gens qui luttent depuis longtemps, des gens qui cherchent, trouvent des solutions, qui assument les responsabilités délaissées par l’État, les collectivités. Les un-e-s interpellent depuis des mois, voire des années, les institutions pour qu’elles répondent aux besoins de la société. D’autres construisent ici et là des espaces de solidarité, d’autonomie qui incarnent d’autres formes de vies ensemble. Tou-te-s différent-e-s, mais tous et toutes d’accord sur une chose : des gens sont à la rue, les droits ne sont pas respectés et les institutions s’en dédouanent. Des gens sont classés, triés, hiérarchisés et les institutions participent à cette logique qui construit le racisme, la xénophobie, la haine et la peur du pauvre.

« Si l’on veut faire de la démocratie directe, il faut aller au delà du cadre juridique, au delà de la loi... En pratique, ça n’est qu’une question de volonté » E. Piolle, le Grand Oral de Science Po.

Nous connaissons aussi la logique répressive de l’État, pour étouffer toute forme d’opposition, de résistance. Elle est incarnée par Mr Bonnetain (ancien préfet de Marseille, connu pour disperser sans sommation des regroupements dans la rue), Mr Lapouze, secrétaire général (ancien préfet de l’Ouest envoyé pour mater les résistances de Notre Dame Des Landes). Si ces hommes de police ont été placés là, à Grenoble, c’est aussi dans une logique de lutte politicarde au niveau de l’État, le PS plaçant des « pions sûrs » face à Piolle le vert, celui qui a gagné les élections municipales. Sachant ce contexte, ce dernier n’a pas hésité à faire appel à cette Préfecture contre qui il dit se battre. C’est ainsi depuis toujours, l’histoire se répète. Les droits reculent et la mairie voudrait nous faire croire qu’elle maîtrise la situation, que les choses vont s’améliorer alors qu’ils utilisent leur pouvoir politique comme tant de gens l’ont utilisé avant : en endossant le costard des gestionnaires de ville et en développant des partenariats avec ceux là-même qui produisent des lois antisociales.

Samedi, la requête des collectifs et individu-e-s mobilisé-e-s était simple :

* Ne matez pas cette résistance politique, ce rapport de force populaire, qui défend des valeurs sur lesquelles vous avez construit votre image pour être élus.

*Laissez un délai afin de trouver des solutions pour ces familles, ou de reloger l’association Roms Action.

*En attendant, deux familles vont avoir un toit, ici, au 51 rue des Eaux-Claires.

La réponse fut sans équivoque : « partez ou j’appelle la police ».

Tout au long de l’après-midi, A. Denoyelle et A. Jacquemmoz ont tous les deux tenté de nous diviser, de nous discréditer, de prendre des personnes à partie simplement pour les « raisonner ». De plus, nous avons appris qu’ils étaient au courant que l’expulsion serait violente, mais ils ne sont jamais intervenus afin que cette situation s’arrête.

Forts de la légitimité de notre action commune, nous sommes tou-te-s resté-e-s.

Sans raisons, la police a attaqué de manière extrêmement violente : coups de matraque (notamment dans le dos), coups de pieds sur des personnes à terre, coups de chaîne même ! Multiples projections de gaz lacrymogène directement dans les yeux ! Des ecchymoses, des hématomes, des inflammations oculaires ont donné lieu à des interruptions temporaire de travail, et des obligations de suivi médical chez des manifestants. Et par dessus tout, un jeune mineur du quartier qui passait devant la maison s’est fait arrêter, sans aucune raison apparente à part celle du délit de faciès. Une fois encore, nous avons assisté à la logique raciste de la police. Ce qui c’est passé ce jour là n’est pas selon nous une « bavure », mais bien une démonstration de violence policière comme il s’en passe tous les jours, la plupart du temps de manière invisible. La police a tous les droits, et elle n’est jamais condamnée.

Ce déferlement de violence absolument disproportionné est inacceptable et visibilise les méthodes de cette mairie, qui s’est ici comportée comme ceux dont elle se dit l’ennemi politique. S’étant opposée à toute négociation et ayant requis l’intervention des forces de l’ordre, la mairie porte la responsabilité pleine et entière de cette violence, des blessures et traumatismes consécutifs. Ce dévoilement politique nous laisse le goût piquant et amer de gaz lacrymogène. Nous ne considérons pas cette violence comme une erreur de leur part. Elle rentre dans la guerre aux pauvres menée actuellement et à laquelle cette mairie cède. Il y a deux semaines, nous avons appris avec stupeur que la mairie, suite à un rendez vous avec la Préfecture, demandait d’expulser le campement d’Esmonin. Selon eux, ce serait la seule chose à faire pour contraindre l’État à assurer ses responsabilités, et pour inciter d’autres communes à venir en aide aux plus démuni-e-s. Nous doutons que beaucoup de personnes seront relogées ; bien pire encore, une pluie d’OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français) va tomber. Nous savons pertinemment que le problème sera déplacé ailleurs. La pauvreté dans laquelle sont maintenues trop de personnes engendre nécessairement la colère. En ne se donnant pas les moyens de combattre réellement la misère, cette mairie en vient à prendre le parti, comme tant d’autres, de laisser les pauvres. Les institutions vont jusqu’à payer des vigiles pour surveiller des maisons vides.

Sous couvert d’avoir une « stratégie » et une vision globale de la situation, la mairie brise toutes les solidarités progressistes et émancipatrices qui pourraient se construire. En réprimant violemment, elle cherche à diviser les collectifs, elle veut éviter que des mouvements sociaux se constituent et les obligent à tenir leurs engagements politiques (notamment permettre un « logement accessible pour tous » !). D’autre part, cette intervention vient flatter l’électorat de droite, en suivant leurs méthodes violentes à la lettre : réprimer plutôt que négocier ; la répression plutôt que le social.

Nous tenons la mairie pour entièrement responsable du déferlement de violence policière qu’elle a appelé et nous exigeons qu’elle rende des comptes à la population. Nous attendons des excuses publiques. Nous exigeons que la Préfecture et la Mairie ne se tiennent plus main dans la main en regardant une expulsion, que leur travail commun servira à reloger des personnes. Nous resterons vigilant-e-s face à cette dérive répressive de la municipalité actuelle. Notre détermination reste entière, nous pensons qu’il est possible de permettre à tous et toutes de vivre décemment sous un toit pérenne, si les mairies et institutions s’en donnent les moyens. Et cela commence par la non répression policières de celles et ceux qui trouvent des solutions par eux-même, et de celles et ceux qui pallient aux désengagements de ces mêmes institutions.

Nous exigeons le relogement immédiat des familles des enfants de l’école Painlevé et la savane.

Nous exigeons le relogement de toutes les personnes du campement précaire de la rue Esmonin.

Nous exigeons l’hébergement pérenne de l’ensemble des familles et personnes à la rue.

Nous exigeons un moratoire immédiat sur toutes les expulsions.

Nous exigeons que les droits soient enfin respectés : « Un toit c’est un droit ! ».

Collectif Hébergement-Logement juin 2015

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Re: Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Messagede bipbip » 14 Juin 2015, 12:31

Lundi 15 juin, soutien à Garave

Lundi 15 juin, Garave est en procès au tribunal d’instance de Grenoble.

Nous vous donnons rendez-vous lundi 15 à 9h devant le tribunal d’instance, place Firmin Gautier (arrêt de tram "palais de justice" sur la ligne B) pour soutenir Garave et communiquer avec nous les bienfaits de la pratique du squat et de la réappropriation des bâtiments vides.

Manifestation avec clowns sur la place, puis départ après l’audience du procès pour une déambulation dans les rues.

http://grenoble.indymedia.org/2015-06-1 ... -clowns-en
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Re: Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Messagede bipbip » 25 Juin 2015, 13:16

Communiqué de membres du RESF Fontaine

Des membres du RESF Fontaine étaient présent.e.s le samedi 30 mai lors de l’occupation du jardin de la maison vide du 31 rue des Eaux Claires à Grenoble et de sa violente expulsion.

Le RESF Fontaine a été solidaire de cette action de réquisition organisée par le RESF Painlevé, les collectifs Patate Chaude et Hébergement-logement car elle apportait une réponse concrète à une urgence sociale : mettre un toit sur la tête de personnes à la rue dont des enfants scolarisé.e.s.

Ce n’était visiblement pas l’avis du président du CCAS de Grenoble et adjoint au maire qui a préféré faire appel à la police pour procéder à une évacuation du lieu plutôt que de chercher des solutions de logement pour les deux familles concernées. Les justifications apportées à cette position autoritaire et répressive sont irrecevables et tentent de justifier l’injustifiable :

- La maison « n’était en rien abandonnée » ?

Elle était bel et bien vide depuis février alors que dans le même temps deux familles signalées à la mairie par le RESF Painlevé sont à la rue : quand on est à la rue, avoir un toit sur la tête, même trois mois, est loin d’être négligeable.

- La mairie était sur le point de proposer cette maison à Roms’action ?

Qu’est ce qui empêchait la mairie de chercher activement une autre solution pour ces familles ou bien pour Roms’action avec qui la convention n’était pas encore signée ? Sous couvert de défaillance effective de l’Etat pour l’hébergement des personnes à la rue, les municipalités se déresponsabilisent en permanence quant au sort des personnes les plus fragiles pourtant habitantes de leurs communes. Elles acceptent donc de les laisser, elles et leurs enfants, être détruites à petit feu par des conditions de vie très précaires sous prétexte que cela ne relève pas de leur compétence. Comment peut-on justifier cela ? Quand donc les communes se décideront-elles à attaquer la préfecture pour non-respect du droit, tout en mettant d’urgence à l’abri les personnes qui nécessitent de l’être ?

- Les habitant.e.s du quartier seraient mécontent.e.s de voir une maison vide occupée pour loger des familles migrantes ? Et aussi de voir arriver une association qui accueille des personnes Roms ?

Quand donc les municipalités arrêteront-elles de faire du populisme en s’abritant derrière la nouvelle figure à la mode qu’est le « riverain », parfois raciste et toujours gêné par des « nuisances » et dont il ne faudrait pas attiser la colère ? Que les bidonvilles et squats où des personnes vivent entassées et sans ressources créent des difficultés de voisinage, c’est logique. Qu’il puisse y avoir des tensions liées à des incompréhensions devant la situation aussi. Mais cela se résout par un travail d’explication et de conviction, pas en reculant sur les droits humains.

Il est temps que les municipalités assument de mettre en place et de revendiquer des politiques sociales, non discriminantes et égalitaires dignes de ce nom car c’est bien dans l’intérêt commun que tou.te.s les habitant.e.s de squats et bidonvilles ou à la rue soient relogées dans des logements salubres et dignes.

Contrairement à ce qui nous a été dit en bureau municipal de Fontaine, nous attendons de la part de mairies qui se revendiquent de gauche, qu’il s’agisse de Grenoble ou de Fontaine, qu’elles fassent respecter les droits fondamentaux de tout.e.s les habitant.e.s de leur commune, et qu’elles arrêtent de mettre sur un même niveau d’importance le respect du droit au logement, à l’éducation, à des conditions de vie dignes pour toutes et tous, avec les demandes de certain.e.s habitant.e.s d’expulser de leur quartier voire de leur commune des personnes migrantes.

- L’occupation aurait mis la mairie dans une situation délicate vis-à-vis de la préfecture en lui faisant prendre le risque que ne soient plus « mobilisés des moyens pour l’évacuation d’Esmonin et l’accompagnement des personnes » ?

Comment peut-on assumer de vouloir rester en bon terme avec la préfecture quand on sait qu’elle ne respecte pas le droit, qu’elle va profiter du recensement préfectoral à Esmonin pour délivrer des OQTF (Obligations à Quitter le Territoire Français) et terroriser les habitant.e.s, à l’aide d’un déploiement policier gigantesque, pour « qu’ils partent d’eux-mêmes » et qu’elle a tout intérêt à mettre en difficulté la majorité municipale grenobloise ? Et on apprend même que le directeur du CCAS est passé sur le bidonville quelques jours avant ce recensement préfectoral pour inciter les habitant.e.s à donner à la police nationale tous les documents « en leur possession attestant d’un attachement local », les rendant ainsi encore plus vulnérables face à la machine à expulser qu’est la préfecture !

- « Quid des dizaines d’autres demandes individuelles » que reçoit la mairie « d’autres personnes ou collectifs RESF » ?

Si les demandes se multiplient c’est bien qu’il y a urgence à agir pour trouver des réponses globales aux situations inacceptables que vivent les familles et individu.e.s migrant.e.s en grande précarité. Ces demandes vont se faire de plus en plus nombreuses et pressantes tant que la question ne sera pas prise concrètement à bras le corps.

- Le président du CCAS souhaitait rencontrer le RESF Painlevé la semaine suivant le 31 mai « pour voir avec eux des solutions éventuelles d’hébergement des familles qu’ils accompagnent » ?

Le RESF painlevé s’est entendu dire par la mairie qu’elle n’avait aucune solution pour les deux familles qu’il soutient, les laissant donc dans l’impasse.

- La mairie n’a pu « intervenir aucunement sur les modalités choisies » par la préfecture via la police nationale pour expulser violemment les personnes présentes lors de l’occupation du 31 rue des eaux claires ?

La mairie semble avoir choisi de passer à une nouvelle stratégie et a certainement tout intérêt à ce que soit violemment réprimée toute action de réquisition pour dissuader toute nouvelle tentative. Elle aurait pu décider de ne pas porter plainte. Elle aurait aussi pu une fois le jardin de la maison évacué, demandé à ce que la police se retire. Elle a plutôt choisi d’assister au déferlement de violence qui s’en est suivi...

- Quant aux questions que la mairie de Grenoble se pose : « devons-nous proposer de l’hébergement en direct dans toutes les situations, alors qu’il s’agit d’une compétence complète de l’État, via des dispositifs (le 115) et des moyens financiers ? Que des recours légaux (DAHO, référés) existent ? Que nos moyens ne peuvent en aucune sorte suffire ? Que cela arrive à Grenoble, comme ailleurs, ou pas... Le fait que l’hébergement d’urgence actuellement ne réponde plus aux besoins, doit-il faire qu’on ne le mobilise plus ? Comment l’État connaîtrait-il alors l’ampleur des besoins ?... »

Que l’Etat doive être mis sous pression par la création d’un rapport de force parce qu’il ne respecte pas le droit et que ses représentant.e.s ont choisi de ne pas accueillir les migrant.e.s, cela ne fait aucun doute. Que les moyens alloués à l’hébergement d’urgence ne soient pas suffisants, nous le déplorons et nous battons contre cela chaque jour en utilisant tous les moyens à notre disposition (aide aux démarches administratives et juridiques, solidarité matérielle et humaine) pour venir en aide aux familles que nous soutenons. Une grande partie des familles qui sont aujourd’hui à la rue à Grenoble et ailleurs, ont déjà fait des demandes « officielles » comme le DAHO. Cela ne débouche sur aucune proposition de logement. Les moyens et dispositifs concernant le logement d’urgence ne suffisent pas pour changer la situation et faire respecter le droit à l’éducation qui passe par des conditions de vie décentes dont l’accès à un toit. Cette faiblesse des moyens légitime notre recours à des réquisitions. Et nous n’avons pas de leçon de morale à recevoir concernant notre action. Les municipalités comme toutes les collectivités font des choix budgétaires et la faiblesse des moyens financiers n’est pas une donnée immuable sur laquelle elles n’auraient pas prise.

- La mairie de Grenoble porte « l’idée que seules les démarches collectives auprès des autorités compétentes peuvent aboutir. Les collectifs et associations, et les collectivités n’interviennent pas forcément selon les mêmes modalités ni aux mêmes instants, mais leurs actions doivent aller dans le même sens. Il est possible de travailler sur des propositions communes à faire à l’État, dans lesquelles des moyens des collectivités peuvent être mobilisées, à leur juste mesure ».

Se mettre autour de la table pour expliquer les situations des personnes que nous soutenons afin que leurs droits soient respectés, nous n’arrêtons pas de le faire et nous en avons marre d’entendre sans arrêt les mêmes réponses, que ce soit à Grenoble, ou dans les autres communes de l’agglomération. Le temps de l’urgence n’est pas le même que celui de la concertation avec la préfecture ou les autres collectivités locales (conseil général, métro).

Si les mairies dont certains élus faisaient partie dans le passé du RESF, répriment des actions pour défendre des causes justes et de première importance car touchant à l’accès aux droits et à des conditions de vie décentes pour tou.te.s, c’est peut-être qu’elles ont choisi une voie incompatible avec les valeurs qu’elles prétendent défendre. Ceci est valable pour Grenoble aussi bien que pour Fontaine où nous tentons d’agir. Les municipalités qu’on interpelle se plaignent d’être très peu à affronter les problématiques d’accueil de populations en grande précarité et nous reprochent de leur mettre des bâtons dans les roues. Pourtant, nous ne sommes pas là pour empêcher les municipalités d’agir mais nous ne sommes pas là non plus pour bénir leurs quelques actions quand nous pensons qu’elles vont contre l’intérêt des migrant.e.s, précaires et de leurs enfants qui grandissent à nos côtés. Nous continuerons donc à nous battre pour qu’ils bénéficient des meilleures conditions de vie possibles et ce, malgré la répression.

http://grenoble.indymedia.org/2015-06-2 ... es-du-RESF
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Re: Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Messagede bipbip » 17 Juil 2015, 02:37

Communiqué suite à l’occupation du terrain au 4 rue Pierre Courtade à Fontaine
Fontaine : Expulsion du squat Joliot-Curie, Occupation du terrain au 4 rue Pierre Courtade

Les collectifs RESF de St Martin le Vinoux, St Egrève et Fontaine, Patate Chaude et Hébergement-Logement, soutiennent l’occupation du terrain appartenant à l’Etablissement Public Foncier Local (la Métro) situé au 4 rue Pierre Courtade à Fontaine.

Le 9 juillet, les familles encore présentes au squat du 143 boulevard Joliot Curie de Fontaine - qu’une soixantaine de personnes occupait depuis plus d’un an - ont été expulsées. Certaines de ces familles sont sur l’agglomération depuis plus de 8 ans et ont connu de multiples expulsions.

Une fois encore, les pouvoirs publics (Etat, Ville de Fontaine, Conseil Départemental) ont conjointement choisi d’appliquer une politique qui expulse à tout va, se déchargeant mutuellement de leurs responsabilités (en renvoyant les personnes en Roumanie, on soulage les institutions de leurs obligations quant à la protection sociale des populations). Une tente a été placée au portail de la maison pour que les agents de la préfecture puissent examiner la situation administrative de chacun.e et distribuer des OQTF. Le partage d’informations entre collectivités et Préfecture, et notamment la communication des diagnostics sociaux réalisés par le CCAS ( au nom d’un travail d’insertion...) permet entre autres d’associer les expulsions des lieux aux expulsions du territoire.

33 personnes dont 12 enfants étaient présentes lors de cette expulsion. 10 personnes se sont vues remettre des OQTF à 30 jours. 2 familles, vont bénéficier de quelques nuits d’hôtel et sont emmenées par des bus affrétés par le CCAS ; une famille, qui devrait intégrer un appartement dans le cadre du dispositif MOUS1, est logée temporairement dans un appartement. 16 adultes et 7 enfants ont été remis à la rue, laissés sur le trottoir avec les affaires qu’ils pouvaient porter et que la police les a laissées prendre.

Qui peut imaginer que ces personnes vont disparaître du paysage ? Les pouvoirs publics semblent l’espérer...

Sans aucune autre solution, toutes les personnes expulsées ont rejoint le terrain du 4 rue Pierre Courtade à Fontaine occupé depuis mardi, suivies par des membres des collectifs RESF St-Martin-Le-Vinoux/St Egrève et Fontaine, La Patate chaude et Hébergement/logement venu.e.s les soutenir.

La solidarité n’a pas tardé à s’organiser, se substituant une fois encore aux obligations de protection de ses habitants pour le maire, de protection de l’enfance pour le Conseil Départemental, d’inconditionnalité de l’hébergement pour l’Etat… Chacune de ces institutions construit son propre discours pour justifier de son désengagement. Protégeant ici ou là quelques familles de manière aléatoire, elles abandonnent ainsi une véritable politique sociale au profit du bon vouloir charitable, de l’arbitraire et des impératifs médiatiques.

Jeter des gens sur le trottoir parce qu’ils sont roms, migrants, pauvres ou « non intégrables » en les rendant responsables de leur misère devient la réalité communément admise, partagée et défendue, toutes tendances politiques confondues. C’est ainsi que l’on construit des catégories d’individus déshumanisés qu’on peut en toute bonne conscience priver de l’accès au droit commun.

Cette logique des pouvoirs publics laisse à penser que les « riverains » sont dans leur bon droit quand ils mettent en balance leur tranquillité avec l’accès aux droits élémentaires des plus précaires, développant ainsi une idéologie fascisante alors même que les politiques s’en défendent.

Il y a pourtant de la place pour tout le monde. C’est une question de choix politique et de répartition des richesses.


Un toit, c’est un droit.

Pas d’expulsion sans relogement.

Réquisition de bâtiments et terrains vides.

Respect des droits fondamentaux des occupant-e-s de terrains et maisons vides dans l’attente de solutions de relogement dignes et pérennes.

Nous appelons les organisations à venir rencontrer les habitant-e-s du terrain, au 4 rue Pierre Courtade, en face du parking du Géant Casino Fontaine, afin d’apporter leur soutien politique et logistique le plus rapidement possible.

Contacts :
Pour les médias : 07 55 70 39 31
Pour les associations : 07 83 03 57 28, O6 10 89 07 95, 07 81 87 23 43

Collectifs RESF Fontaine/St-Martin-Le-Vinoux /St Egrève, La Patate Chaude, Hébergement-Logement

http://grenoble.indymedia.org/2015-07-1 ... uat-Joliot
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Re: Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Messagede Blackwater » 29 Juil 2015, 18:20

Pour info,

Suite à un arrêté du maire de Grenoble, Eric Piolle (EELV), les flics sont venus expulser le camp/bidonville Allibert rue d'Esmonin (vers Grand Place) et distribuer des obligations de quitter le territoire. Ce soir, c'est 150 personnes qui sont à la rue (les médias locaux prétendent qu'elles sont déjà relogées, et c'est faux).
De manière générale, actuellement on estime à 800 personnes le nombre de personnes à la rue à Grenoble.
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Messagede bipbip » 12 Aoû 2015, 13:50

Expulsion illégale du Squat Garave = Réoccupation.
Le 8 Août au matin, le squat Garave a été expulsé illégalement. Il a été repris le 11 Août au matin.

Avant de revenir sur ces évènements il nous semble bon de rappeler que le squat Garave (a.k.a La Fausse Commune) était un squat de vie et d’activité ouvert depuis la mi-mars 2014, au 21 bis rue Jean Pain à Fontaine, « banlieue rouge » de Grenoble, dans un bâtiment vide depuis de nombreuses années, en indivision et sans projet concret dessus. On y trouvait pêle-mêle des projections de films et documentaires, un atelier vélo avec une permanence régulière, des concerts, des spectacles, du théatre, une zone de gratuité, un infokiosque, un atelier éléctronique, des ateliers terre glaise/papier mâché/peinture, des après-midi jeux, de la place pour stocker du matériel, une bibliothèque, des redistributions de légumes récupérés, des fosses pour réparer son véhicule, ainsi qu’un espace d’habitation et de vie collective avec une importante capacité d’accueil. Toutes les activités se voulaient orientées sur l’ouverture, la participation libre et la solidarité. C’était un lieu où l’on pouvait facilement se retrouver et où il était possible de s’organiser collectivement pour tenter de vivre sur des bases anti-autoritaires et rompre avec les systèmes de dominations institués. Les décisions internes quant à l’organisation du lieu et de la vie en son sein se voulaient tenir compte de la sensibilités de chacun-e-s et étaient prises en réunions hebdomadaires par consensus. Le fait que le lieu ait brassé un bon nombre de personnes somme toute assez différentes notamment du fait du grand espace que constituait le hangar [1] permettait de confronter nos propres contradictions, parfois assez durement ; de faire ressortir nos conflits et nos envies incompatibles, d’assumer nos divergence parfois jusqu’à la rupture. Mais aussi, et surtout, d’affirmer et déployer nos forces communes.

Après notre procès en Juin dont le le jugement a été rendu fin Juillet, nous avions 1 mois de délai avant expulsion. Soit jusqu’au 30 Août. Nous avons donc déménagé une bonne partie de nos affaires et avons décidé que le concert du premier Août serait notre dernière activité, après cette date le lieu demeurerait uniquement un lieu d’habitation et donc moins ouvert vers l’extérieur. [2] Entre temps nous avons accueilli deux familles roms avec enfant-e-s suite à l’expulsion du camp Esmonin par le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle [3], comme pour beaucoup d’autres personnes aucun relogement ne leur était proposé.

Profitant du fait qu’une bonne partie d’entre nous soit partie en vacances pour quelques jours, le squat a été expulsé alors qu’il restait une vingtaine de jours de délais légaux. Dans cette affaire la Mairie de Fontaine, dirigée par Jean Paul Trovero du PCF a joué un rôle majeur et a ainsi pu démontrer encore une fois toute sa considération envers les populations roms et migrantes, que nous avions déjà pu constater tout récemment avec l’expulsion d’un squat de voisin-e-s [4] dont certain-e-s passaient souvent chez nous pour profiter de notre espace, jouer au billard, recharger leur portable, se baigner ou tout simplement passer du temps avec nous.

Retour sur l’expulsion, Samedi 8 Août :

Prevenue la veille par des voisin-e-s soucieu-x-ses de ne pas avoir de rom dans le quartier, la police municipale s’est introduite illégalement dans notre domicile au matin en ordonnant aux personnes sur place à ce moment -soit les familles roms- de quitter les lieux immédiatement, menaçant d’appeler la police nationale. On a pu entendre de la bouche de leur donneur d’ordre répondant aux contestations « Je m’en fous que l’expulsion soit illégale ». Entre temps des élu-e-s de Fontaine sont venu-e-s avec les propriétaires terminer l’expulsion, constater que le lieu était bien « vide de ses occupants » et finalement lui restituer son bien.

Par la suite la Mairie a condamné le bâtiment, mis une chaîne au portail et fait appel à une boîte privée de gardiennage pour surveiller 24h/24. Aucune proposition de relogement n’a été formulée et personne n’a été autorisé à récupérer ses affaires. Les habitant-e-s expulsé-e-s ce jour-là ont dormi à droite à gauche les jours suivants sans solution pérenne ou du moins confortable.

Mobilisation et Réoccupation.

Plusieurs personnes se sont mobilisés pour aider les habitant-e-s expulsées, notamment en leur trouvant où dormir. Des personnes se sont plaint auprès de la Mairie ou directement auprès des vigiles qui ne voulaient pas nous laisser récupérer nos affaires. Notre avocat a rapidement contacté le Maire contestant l’expulsion et lui affirmant que c’était illégal.

Pour s’organiser face à cette expulsion, un appel à se réunir le 10 Août a été lancé. Suite à cela des habitant-e-s revenu-e-s rapidement en apprenant la nouvelle et des personnes désirant apporter leur soutien se retrouvèrent dans la nuit pour tenter, à minima, de récupérer les affaires. Sur place les vigiles furent formels : pas question pour nous de rentrer dans notre domicile. Il nous a aussi été dit que l’huissier allait passer le lendemain matin accompagné de l’équipe de nettoyage. Pour pouvoir agir à leur arrivée, maintenir la pression et éviter que l’huissier constate que nous « n’habitions plus là » il a été décidé de rester devant le portail autant de temps qu’il le faudra. Des matelas, de coussins et de la nourriture furent ramenés, les plus fatigué-e-s s’installèrent pour dormir, certain-e-s commencèrent à jouer aux cartes, d’autres à bavarder. Les personnes ne voulant pas rester repartirent peu à peu. Les quelques balladeu-r-euse-s nocturnes s’interpellaient, venaient nous voir et afficher leur sympathie.

Le lendemain matin, une élue est venu s’enquérir de la situation, se présenter aux vigiles et nous rappeler qu’il était dangereux pour nous de s’allonger sur la chaussée. Une heure plus tard un élu s’arrête en voiture, nous dit que les personnes expulsées le 8 pouvait récupérer leurs affaires. Il nous a dit qu’aucun-e de nous étions là ce jour-ci. Après maints efforts et à l’aide du papier du tribunal, il nous a finalement laissé nous réinstaller dans notre domicile rappelant les vigiles derrière lui.

Tou-te-s les habitant-e-s ont ainsi pu réinvestir le lieu jusqu’au 30 Août, date d’expulsion légale. A noter que nous n’avons pour l’instant aucune solution pérenne de logement après cette date pour certain-e-s habitant-e-s et particulièrement pour les familles roms qui risquent à nouveau de se retrouver à la rue. Au moins, d’ici là personne ne sera surpris à son retour de retrouver des vigiles lui interdisant l’accès à son domicile et mis à part une inondation de l’étage, un peu de bazar et de la monnaie disparue, il nous semble que tout est en ordre. Nous saluons au passage toute personnes ayant apporté à sa manière son soutien ou son aide suite à cette expulsion, que ce soit le jour même, le 10 ou 11 Août ou dans l’intervalle.

Nous nous rendons bien compte que tout cela n’aurait pas été possible si c’était les familles roms qui avait fait la démarche de réoccupation et tenons à dénoncer le racisme toujours dégoulinant de la Mairie de Fontaine prête à tout dans sa démarche populiste et électoraliste pour apporter son soutien aux lubbies réactionnaires de quelque un-e-s de ses administré-e-s. Leur idéologie de la tranquilité se concrétise aux dépens des autres surtout quand ceux/celles-ci sont « non intégrable », racisés, jeunes, précaires ou « communautaristes » sa pire expression est bien visible dans cette haine des roms qui ronge cette ville (et pas qu’elle !) qui se revendique « depuis toujours terre d’accueil » [5] ou encore dans la situation actuelle des migrant-e-s à Calais [6].

Trovero expulse, les squats résistent !

Des gen-te-s de Garave.


[1] Par ex : parfois plus de 15 à y habiter en plus des nombreux passages, environ 200 lors du dernier concert qui, soit dit en passant, restera un très bon souvenir pour nous
[2] http://grenoble.indymedia.org/2015-07-3 ... r-le-squat
[3] http://grenoble.indymedia.org/2015-07-2 ... bidonville
[4] http://grenoble.indymedia.org/2015-07-1 ... uat-Joliot
[5] citation de Jean Paul Trovero tirée du journal de la communauté de commune, la Métro, dans un article où il se félicite de l’installation à Fontaine de l’usine qui fabriquera les nouveaux compteurs intelligent, les compteurs Linky, plus d’info : http://grenoble.indymedia.org/2015-02-1 ... -dans&nbsp ;; http://grenoble.indymedia.org/2011-06-1 ... eurs-Linky
[6] https://passeursdhospitalites.wordpress.com/

http://grenoble.indymedia.org/2015-08-1 ... uat-Garave
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Re: Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Messagede bipbip » 04 Sep 2015, 01:27

Vendredi 4 septembre 2015

Rassemblement de soutien à tous les squats

Appel à une manifestation le vendredi 4 Septembre 2015 à la gare de Grenoble, 18h00 en soutien aux squats !!!
Depuis quelques mois, l’État et ses défenseurs redoublent de virulence contre les pauvres et précaires. Comme toujours, en situation de crise économique et de violence sociale, les puissantEs de ce monde cherchent à diviser les plus vulnérables en alarmant la conscience publique et en montant en épingle des faits divers sortis de leur contexte et présentés par les médias à charge comme par exemple « l’affaire Maryvonne ». De plus, l’État et les médias font largement le jeu du racisme anti-rrom en discriminant cette population et en renforçant leur paupérisation, ceci étant bien souvent facteur de leur ostracisation sociale.

Le procédé est vieux comme le monde, mais fonctionne à merveille. On crie au loup, favorise l’émotion publique et l’affect et on regarde les plus nécessiteux-ses se déchirer entre eux/elles. Bien sur, tout le profit va aux décideur-euse-s qui peuvent asseoir leur pouvoir et consolider leurs intérêts. Localement, depuis plusieurs mois, nous constatons une augmentation de la répression envers les squatteurs, qui, bien sur, occupent des bâtiments laissés vides par des privés et publics depuis de long mois, au mieux, voire bien souvent depuis des années. Entre des expulsions illégales, des violences lors de ces mêmes expulsions, des intimidations, des expulsions dites « propres » mais laissant les occupantEs tout autant démuniEs… rien ne semble aller vers une politique sociale qui permet à chacunes et chacuns de vivre décemment. Nous constatons également que s’intensifie la stigmatisation de celles et ceux qui sont les plus touchés par les attaques sociales, subissant déjà les dominations et oppressions du dictat politique mais aussi l’opprobre populaire et les discours moralisants des médias. Nous entendons bien dénoncer et lutter contre les systèmes qui divisent nos forces et cherchent à créer des boucs émissaires, là où nous ne pouvons que chercher des solutions nous-même, créer un front social, et reprendre du pouvoir sur nos vies et nos espoirs.

Aujourd’hui, la médiatisation de l’affaire Maryvonne permet une attaque contre les pratiques de squat, en se focalisant sur une vision réactionnaire et paranoïaque, qui ne prend pas en compte le minimum de réalisme social et sont basés sur des éléments mensongers. Même si rien de concret n’a, pour l’instant changé au niveau légal, nous avons pu constater un renforcement de la répression pratiques et nous attendons à voir la situation empirer. Parce qu’au delà des divers projets de loi et des polices, c’est bien une attaque sociale qui se perpétue, touchant les plus pauvres et niant la légitimité de s’approprier un toit, tout simplement. Nous espérons que se renforcent les initiatives qui unissent les précariséEs de ce monde contre le pouvoir et ses valets et que nous sentions, pour une fois, leur impunité et leur vanité vaciller.

Nous voulons voir le jour (mais la nuit aussi).

Cette manifestation sera suivie d’un concert quelque part dans le centre ville avec :
- Moon Bandits (anarcho folk, Los angeles)
- GizMedium (folk punk, Nice)
- Old Trees (anarcho folk punk, partout) prix libre, resto vegan, prix libre

http://grenoble.indymedia.org/2015-08-2 ... ien-a-tous

Concert post manif au 102, rue d’alembert, Grenoble
pour finir en beauté ce petit rassemblement
- Gizmedium (folk punk, Nice)
- Old Trees (anarcho folk, partout)
- Moon Bandits (anarcho folk, Los Angeles)
prix libre, DIY, restau vegan
http://grenoble.indymedia.org/2015-08-2 ... nif-au-102
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Re: Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Messagede bipbip » 10 Sep 2015, 11:50

bref récit de la manif en soutien aux squats

Vendredi 4 septembre, plus d’une centaine de personnes se sont retrouvées à la gare pour manifester en soutien à tous les squats ( http://grenoble.indymedia.org/2015-08-2 ... ien-a-tous ). Quelques banderoles, une carriole sono, et on part faire un tour dans le quartier St Bruno afin de passer devant des anciens squats. Si au début il n’y a que deux motards de la municipale, ils sont très rapidement rejoints par une première camionette de nationaux alors qu’on arrive devant une maison occupée trois fois avant d’être cédée à un collectif d’artistes suite à la dernière expulsion ( http://grenoble.indymedia.org/2008-10-0 ... pulsion-du ). Une seconde camionette nous rejoint une rue plus loin mais les flics se contenteront d’encadrer la manif devant et derrière tout le long de la balade. Ça n’empêche pas quelques personnes de laisser des traces de leur passage sur les murs du quartier ("Squats partout", "flics hors de nos vies/nos quartiers", etc) ainsi que des pochoirs dédicaces devant chaque ancienne maison occupée que nous croisons sur notre chemin. Pendant plus d’une heure, nous déambulons alors devant les anciens Bale-Bale, Polotti, Pigeonnier et autres Greta (j’en oublie surement) avant de finir rue d’Alembert. La soirée s’est poursuivie par un concert.

... http://grenoble.indymedia.org/2015-09-1 ... en-soutien
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Re: Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Messagede bipbip » 04 Nov 2015, 00:40

Grenoble / Saint Martin d’Hères : Communiqué du 1 novembre 2015
Le procès, prévu à la base pour le 26 octobre, a été reporté au 11 janvier, cause surcharge du tribunal. Ça fait une bonne bouffée d’air fraîche, ça nous donne envie d’investir plus le lieu, de démarrer des activités, bref, c’est une saison qui commence !
La mairie ne lâche pas l’affaire : vendredi 23 octobre elle nous coupe l’élec une deuxième fois, quelques jours après notre poubelle disparaît mystérieusement…
Mais on ne se laisse pas faire ; un poêle à bois réchauffe à partir d’aujourd’hui la nouvelle cuisine au rez de chaussée, les premières activités démarrent, ça bouillonne de plus en plus, les journées sont riches d’échanges et d’événements.
C’est parti !

Les activités prévues pour la suite :
→ Mardi 3 novembre à 20h (et tous les mardis qui suivront) : cours de langue française pour personnes étrangères.
→ Mercredi 4 novembre on se retrouve à 13h pour un repas de quartier ; dans la cour s’il fait beau, sinon à l’intérieur. N’hésite pas à venir plus tôt pour filer la main à la cuisine…
→ Vendredi 6 novembre : on s’organise pour proposer régulièrement des repas végétaliens à prix libre dans le centre ville. Si ça t’intéresse et que tu veux y participer, viens en discuter avec nous ! RV à 13h, autour de la table…
→ Mardi 10 novembre : discussion féministe sur le thème « sexe et genre ». Commence à 18h, ramène des lectures à partager, des gâteaux pour accompagner le thé !
→ Mardi 10 novembre à 20h30 : projection de Cliveland contre Wall Street, un docu-fiction qui raconte l’histoire du procès intenté par la ville de Cliveland contre la bourse de New York, suite à la crise financière de 2008
→ Samedi 14 novembre à 20h30 : projection du film « Jean-Michel Basquiat – The radiant child »

Sans oublier nos permanences et l’AG hebdomadaire du mercredi soir.

Si tu souhaites nous aider matériellement, en ce moment nous sommes à la recherche de :
→ De quoi aménager cette grosse maison vide : tables, chaises, tapis, étagères, meubles…
→ Couvertures, draps, oreillers
→ Un bon plan bois de chauffe (genre gratuit ou contre coup de main)
→ Bidons plastique de 5, 10, 20 litres – avec bouchon qui ferme !
→ Seaux (en plastique ou en métal), serpillières, pelles

Pour toute information appelle au 06.41.18.41.61 (portable collectif) ou passe nous voir pendant les permanences.

Bonne journée à toi !

Les habitant-e-s du Pass’ Muraille (Parpaing),
au 102 3/4, av. Ambroise Croizat

https://fr.squat.net/2015/11/03/grenobl ... mbre-2015/
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