Droit au logement, luttes... à Paris

Re: Droit au logement, luttes... à Paris

Messagede bipbip » 19 Sep 2015, 12:07

Paris : expulsion de deux campements de migrant-e-s hier

Jeudi 17 septembre 2015, deux campements de migrant-e-s ont été évacués à Paris. Environ 800 personnes qui vivaient près de la gare d’Austerlitz (dans le XIIIe) et devant la mairie du XVIIIe ont été expulsées et sont censées être « prises en charge » par différentes structures institutionnelles.

Bien qu’un dispositif policier ait été mis en place dans le quartier, le lycée occupé rue Jean Quarré, dans le XIXe, n’a pas été expulsé.

[Sources: Paris-Luttes.Info | Le Monde | France 2.]

https://fr.squat.net/2015/09/18/paris-e ... -e-s-hier/
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Re: Droit au logement, luttes... à Paris

Messagede Pïérô » 20 Sep 2015, 13:13

Évacuation des campements parisiens : de la rue à la mise au placard

Texte de migrants évacués du campement de la mairie du 18e, à propos de la proposition d’hébergement d’urgence dans un hôpital psychiatrique de Nanterre, la contrainte policière et l’arrestation de 3 de leurs camarades pour avoir mis en question les conditions de cet hébergement.

Nous réfugiés avons fuit des situations critiques, nos vies étaient menacées, nous avons migré dans des conditions catastrophiques et risqué nos vies chaque jour. Beaucoup d’entre nous sont morts en traversant le désert et la mer. Le peu qui est arrivé en France espérait une vie digne sur cette terre d’asile et des droits de l’homme comme elle est présentée dans les médias. Mais, l’accueil a été la misère des rues, la clochardisation, la pluie, le froid, et le dénuement.

Après l’évacuation du campement de la mairie du 18e, nous avons été amenés dans un centre d’hébergement d’urgence où tous les engagements des autorités et de l’administration se sont avérés faux. Lors de notre arrivée au CHU de Nanterre, annexe de l’hôpital psychiatrique, la vision était surprenante et terrifiante pour nous, à cause de la laideur, et des nombreux malades dont l’état nous inquiétait. Nous ne sommes pas descendus du bus par crainte. L’administration nous a demandé de choisir 3 d’entre nous pour visiter les dortoirs à l’intérieur du centre et faciliter le dialogue. Les 3 réfugiés ont confirmé que l’endroit n’était pas convenable et non conforme aux promesses des responsables intervenus le matin même avant l’évacuation du campement.
Lorsque nous avons tous refusé d’accepter cet hébergement à cause des conditions indignes, la police est intervenue sur ordre des autorités. Ils ont alors interpellé les 3 personnes désignées pour discuter avec l’administration et faciliter le dialogue en ce qui concerne l’hébergement. L’administration a usé de ruses contre nous et a employé 50 policiers pour nous effrayer et exercer des pressions. Ils ont pris les 3 que nous avions choisis, la police les a emmenés à un endroit inconnu et nous n’avons plus eu de nouvelles d’eux.

Le cauchemar ne s’est pas arrête là, nous sommes restés enfermés durant plusieurs heures dans le bus. Ils ont interdit l’accès aux toilettes, et nous ont affamé, pour nous obliger à accepter cet hébergement. Nous avons été choqué de l’attitude et du comportement inacceptable de l’État français envers les réfugiés.

Au final certain réfugiés ont accepté cet hébergement contraire à la dignité humaine mais sous la contrainte.
Nous autres vu ces mauvaises conditions, avons délaissé ce centre, et préféré l’errance.
Nous ne demandons que le respect de nos droits humains et une vie digne. Nos droits ne sont pas des exigences élevées. Nous ne demandons qu’un logement dans des conditions normales et dignes, et la reconnaissance de notre statut de réfugiés, dans les pays qui prétendent respecter les droits de l’homme.

Des migrants témoins ayant fuit l’hébergement
(traduit de l’arabe)


et Témoignage d’un des gardé-à-vue : https://paris-luttes.info/evacuation-de ... ments-3793



Marches unitaire convergentes des différents collectifs d’expulsés, de réfugiés, de sans logis dimanche 20 septembre

Rendez-vous :

1 – Sortie métro La Chapelle (Paris 18e) – 15h

2 – Porte des Lilas – 15h

3 – Gare d’Austerlitz (coté Quai) – 15h

http://droitaulogement.org/2015/09/dal- ... e-beziers/
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Messagede Pïérô » 23 Sep 2015, 07:36

Important communiqué des réfugié-es et migrant-es. Manifestation depuis le lycée occupé

Manifestation ce mercredi 23 septembre à 17h30 au départ du lycée occupé, rue Jean Quarré (Place des Fêtes - 19e).

Paris, Lycée place des fêtes

Nous les réfugiés de la ville de Paris, avons quitté nos différents et nombreux pays aux situations catastrophiques, (guerres, conflits politiques, guerre civiles...) qui ont fait d’innombrables morts et blessés et des pertes matérielles... C’est ce qui nous a poussé et obligé à migrer, fuyant l’horreur de ces conflits.

Lors de ce parcours migratoire vers des pays plus sûr, nous avons rencontré de nombreuses difficultés qui ont causé de grandes pertes humaines dans le désert et en mer où beaucoup d’entre nous ont péri noyés/es.
Nous sommes des rescapés qui avons pu arriver jusqu’à ce pays des droits de l’homme, cet État de droit où l’on peut vivre dignement, tel qu’on le prétend dans les médias.

À notre arrivée à Paris, nous avons dormi dans la rue, puis dans un ancien lycée désaffecté, Place des Fêtes, qui ne fournit pas le minimum vital. Les salles transformées en dortoirs ne supportent plus le nombre important des migrants qui s’y entassent. Malgré les efforts des réfugiés et de leurs soutiens, les problématiques quotidiennes ne peuvent être résolues. Ceci est une négligence et un déni de la part des autorités qui refusent de prendre leurs responsabilités vis à vis des migrants, les laissant abandonnés à leur propre sort.

Et même les centres d’hébergements d’urgence ne fournissent pas les conditions minimum d’accueil. Dans la plupart des cas, nos droits les plus élémentaires sont bafoués malgré les promesses des autorités de respecter les engagements dont elles se vantent dans les médias au sujet de l’accueil des réfugiés « dans des conditions dignes ». Preuve s’il en fait, ce qu’on subit les réfugiés au centre de Nanterre : accueil méprisant, menaces de répression des réfugiés jusqu’à l’arrestation et la détention de certains d’entre eux dans le but de les terroriser.

Pour toutes les raisons évoquées précédemment nous demandons aux autorités compétentes ce qui suit , et nous demandons cela pour tous :

- Des logements convenables, correspondant à la dignité de l’être humain
- Des papiers pour résider et circuler librement
- Le respect des droits, dont la possibilité de manger à sa faim

APPEL à la solidarité et à participer à la manifestation de ce mercredi 23 septembre 2015
À 17h30 au départ du lycée " La Maison Des Réfugié-es" à 1 minute de Places des Fêtes
Refugees WELCOME


https://paris-luttes.info/important-com ... fugie-3806
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Messagede Pïérô » 25 Sep 2015, 11:45

La ville de Paris assigne les occupants du lycée Jean Quarré au tribunal administratif

La ville de Paris compte expulser le lycée occupé par des migrants et réfugiés de la rue Jean Quarré (Place des Fêtes, 19e) malgré les annonces de cet été. La mairie, à l’époque, déclarait qu’aucune "évacuation" ne serait demandée.

La mairie, par le relais des médias, se faisait de plus en plus affirmative sur l’expulsion prochaine : réunions de crise, "dialogue repris", proposition de récupération du lieu par Emmaüs (pour un total de 80 places d’hébergement), et un grand nombre d’articles sur l’aspect "hors contrôle" du lycée. Comme à son habitude, la Mairie de Paris occulte les revendications des migrants et leur colère face à la gestion humanitaro-policière de la situation.

C’est donc par le biais d’un "référé conservatoire" que la Mairie de Paris s’exprime au prétexte que le lycée désaffecté ne le serait pas (une seule classe s’y réunissait, une classe "relais"). Et que l’occupation empêcherait la tenue d’un service public. La décision d’expulsion, selon cette procédure, pourrait être donnée "sans délai", sans possibilité d’appel (seul un recours en Conseil d’État est possible, non suspensif et pouvant mettre plus d’un an).

Cette convocation n’a été connue des migrants qu’hier, et aucune assignation ne semble avoir été donnée au lycée occupé. Or si les personnes assignées ne le savent pas, aucun avocat ne peut se constituer. Ce qui n’empêchera pas la justice étatique de faire son travail.

Le jugement se tiendra ce vendredi 25 septembre, à 14h30, au 7 rue de Jouy (4e - métro St Paul). L’accès y est libre.

https://paris-luttes.info/la-ville-de-p ... e-les-3819
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Re: Droit au logement, luttes... à Paris

Messagede Pïérô » 27 Sep 2015, 14:24

Mise à jour du 26/09 : Le tribunal administratif a prononcé l'expulsabilité du lycée occupé, et a accordé un maigre délai d'un mois aux centaines de personnes qui y résident pour quitter les lieux.
https://paris-luttes.info/la-ville-de-p ... e-les-3819
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Messagede Pïérô » 28 Sep 2015, 11:32

Déclaration des migrants "évacués" de la Halle Pajol en juillet, et hébergés dans des conditions lamentables et dégradantes au centre d’hébergement Aurore de la Place de Clichy, sur la grève de la faim qu’ils ont débuté hier, samedi 26 septembre. Ils appellent à un rassemblement ce lundi à 18h.

Communiqué important des réfugiés du centre d’hébergement d’urgence Aurore de la place de Clichy

27 septembre 2015

Nous sommes des migrants de différents pays arrivés en France dans des conditions difficiles et dangereuses pour nos vies. Nous avons traversé le désert, la mer et affronté leurs dangers.

Nous sommes venus à cause des conditions de guerre dans nos pays. Nous avons vécu dans la rue, puis avons été emmenés dans un centre Aurore après différentes expulsions. Depuis plus de 3 mois nous n’avons pas trouvé ce qui nous avait été promis, il n’y a pas eu d’accompagnement dans les démarches, ils ne nous ont pas donné de carte de réfugiés, ni le droit de résider et n’ont pas fait cas de notre situation. Et en plus de cela nous avons subi des brimades à l’intérieur du centre de la part de certains travailleurs. Nous avons entendu de leur part du mépris, des insultes et nous avons subi leurs attitudes racistes.
Un des travailleurs du centre qui travaille à l’accueil et distribue les repas nous a dit que nous étions des réfugiés venant de la rue, que nous mangions et dormions gratuitement et donc n’avions pas le droit de nous plaindre et que lui travaillait, avait des papiers et valait mieux que nous.

Nous demandons nos droits au sein de la société française en tant qu’êtres humains, au minimum un comportement respectueux, et le droit à la protection en France, puisqu’il est dit que c’est une terre d’asile.

Dans ce centre nous souffrons de mauvaises conditions psychiques, de santé, matérielles et sociales (pas de cours de français, pas de visites...)

Depuis notre arrivée et jusqu’à aujourd’hui nous n’avons pas eu accès à l’eau ailleurs que dans les sanitaires.

Nous demandons également qu’on s’intéresse à notre cas, la liberté de circulation, l’amélioration de notre situation et le droit de résider et de protection, d’être traités comme des humains. Nous avons besoin de respect au sein de la société. Et la liberté de transport (pas de titre de transport).

Nous avons alerté l’administration que nous étions en protestation par une grève de la faim (nourriture et boisson). Depuis hier et jusqu’à ce deuxième jour de grève de la faim nous essayons toujours de dialoguer avec la direction, mais ils ne nous ont toujours pas répondu.

Nous ne mangerons pas jusqu’à satisfaction de nos revendications.

Nous appelons à la présence des personnes solidaires avec nous lundi 28 septembre 2015 à partir de 18h devant le centre d’hébergement Aurore 26bis rue Saint Petersbourg - 75018 Paris Metro Place de Clichy

https://paris-luttes.info/greve-de-la-f ... es-de-3828
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Re: Droit au logement, luttes... à Paris

Messagede Pïérô » 14 Oct 2015, 08:31

Compte rendu de la réunion du 12 octobre 2015, mairie de Paris et campements parisiens d’Austerlitz, du XVIIIème et du lycée Jean Quarré.

Etaient présentes :
• la délégation du campement d’Austerlitz
• la délégation du campement de la mairie du XVIIIème
• la délégation du lycée Jean Quarré
• William Todeschini, conseiller auprès de la maire adjointe en charge de la solidarité, des familles, de la petite enfance, de la protection de l'enfance, de la lutte contre les exclusions et des personnes âgées.

Notre participation à cette réunion répondait à l’invitation du campement d’Austerlitz. Celle-ci avait été validée par l’Assemblée Générale du dimanche 11 octobre 2015, 20 heures.

L’ordre du jour de cette réunion était le suivant:
• Suite des évacuations des campements d’Austerlitz et du 18ème arrondissement.
• Maison Des Réfugiés
• Point sur la situation des mineurs isolés étrangers, des femmes et des enfants.

1) Evacuation des campements d’Austerlitz et du 18ème.

Les représentants du campement d’Austerlitz ont insisté sur les conditions disparates d’accueil des centres d’hébergement.
La première est géographique, il est en effet très différent d’être hébergé intra-muros que dans la grande couronne parisienne, du fait du coût des titres de transport, par exemple.
La seconde est liée à la préparation et au traitement des dossiers de demandeurs d’asile. En effet, la délégation a insisté sur le manque de formation et la faiblesse des compétences des travailleurs sociaux présents dans les centres quant au suivi des demandes d’asile. De surcroît, l’OFII, pourtant chargée de l’information et de l’orientation des demandeurs d’asile, se contente le plus souvent de dresser une liste des personnes accueillies dans les centres, sans aller plus loin dans le traitement des dossiers. La délégation relève les nombreuses difficultés des réfugiés hébergés à obtenir une domiciliation. Pour répondre à cette difficulté, la CIMADE, propose de former les travailleurs sociaux des centres d’hébergement. Il est aussi demandé que l’OFII aille plus avant dans le conseil et l’orientation des demandeurs d’asile.
La troisième distinction porte sur la structure d’accueil. Il est ainsi relevé par la délégation que les demandeurs d’asile placés dans les hôtels sont confrontés à des problématiques extrêmement compliquées, du fait, notamment, de leur dénuement et de leur isolement. Il en est ainsi à Chilly-Mazarin et à Montreuil.
Le délégué des migrants d’Austerlitz a souligné que l’accès aux structures sociales, sanitaires et juridiques était plus facile dans la rue que dans les centres. Il a évoqué les relations parfois difficiles entre les salariés des centres d’hébergement et les réfugiés.
La mairie indique que les engagements pris lors de l’évacuation doivent être tenus et qu’elle va se rapprocher de la Préfecture de région afin d’obtenir un retour.

La délégation du 18ème arrondissement a insisté sur les difficultés rencontrées par les demandeurs d’asile dans les centres :
• Le difficile accès à l’apprentissage du français
• L’isolement des demandeurs d’asile du fait des règlements des centres interdisant les visites.
• Les problématiques d’accès à la santé. Il est en effet relaté qu’il n’est pas organisé d’accompagnement vers les dispositifs de soin et qu’aucune infirmerie n’est prévue.
• Le peu de suivi dans la scolarisation des enfants
• Les nombreuses difficultés matérielles et besoins en nourriture non satisfaits.
• La nécessaire présence de traducteurs dans ces centres.
Le représentant de la mairie souligne la nécessaire hiérarchisation des besoins. Il faut ainsi, selon lui régler en priorité les questions de santé. Les autres points pouvant être réglés lors du placement CADA.
Le représentant de Médecin du monde de la délégation d’Austerlitz souligne la faible prise en compte par les salariés des centres du parcours migratoire du réfugié et le difficile accès à l’aide médicale d’état.
Les délégués des réfugiés du XVIIIeme ont souligné le peu d’accompagnement et de suivi dans les centres. ils ont notamment rappelé qu’aucun cours de français n’étaient prévus , que la nourriture était insuffisante et que certains travailleurs sociaux avaient une attitude irrespectueuse. Se sentant en grande difficulté, ils ont décidé de revenir au lycée Quarré.

2) Maison Des Réfugiés.

Quatre interventions ont été faites pour le lycée.
M. a insisté sur la nécessité de prendre en compte les personnes sous le coup d’une circulaire Dublin. Il a relevé la nécessité pour les personnes évacuées d’être dans Paris ou dans sa très proche périphérie afin que les migrants puissent mener à bien leurs démarches administratives et les cursus scolaires entamés. Il évoque la nécessaire délivrance de titres de transport afin de mener à bien ces projets. M. a aussi interrogé le représentant de la mairie quant à la date de l’évacuation et à la liste des centres d’hébergement. Il relève que la mairie s’était engagée à fournir deux repas chaud au lycée et à mandater des associations pour ce faire. Il a aussi évoqué le fait que l’aide pécuniaire prévue par les textes est délivrée trop tardivement aux réfugiés. Il note qu’en Allemagne, les demandeurs d’asile sont autorisés à travailler beaucoup plus rapidement qu’en France. Il a tenu à souligner le retentissement psychologique engendré par ces situations.

A. insiste sur la nécessaire intervention des pouvoirs publics. Il relève que les migrants ne doivent pas être traités différemment lors de l’évacuation. Il a aussi tenu a souligner sa surprise à l’ énoncé des conditions de vie difficile dans les centres et a annoncé qu’il serait particulièrement vigilant.

Z. insiste sur le devenir des personnes du lycée après le 25/10. Il a aussi tenu à souligner la situation particulière des sans-papier.

H. insiste sur la nécessité d’être tenu informé de la date d’évacuation en amont. Elle souligne l’importance d’obtenir des garanties écrites pour l’évacuation telles que celles obtenues par Austerlitz et des garanties écrites pour l’accueil des personnes dans les centres. Elle insiste sur la nécessaire prise en compte des personnes dublinisées et sans-papier. Elle relève que les hébergements doivent être garantis jusqu’à la fin de la période hivernale.

La mairie indique qu’il n’y aura pas d’évacuation avec présence policière. Ils ne connaissent pas encore la date de l’évacuation.
Une évaluation sociale des habitants du lycée doit être mise en place. Ils ne disposent pas à ce jour de la liste des centres prévus pour l’évacuation. Ils insistent sur le fait que tous et toutes ne pourront pas être relogés dans Paris.
Il n’y aura pas de traitement différencié des réfugiés, des demandeurs d’asile, des dublinés et des sans-papiers lors de l’évacuation. Tous seront hébergés pour un mois renouvelable à condition d’entamer n’importe quelles démarches administratives.
Ii est confirmé que deux distributions alimentaires auront lieu le midi et le soir à partir de jeudi. Seront mandatées : l’Armée du salut et la Chorba pour tous.

3) Mineurs isolés étrangers, femmes , familles et enfants.
La délégation d’Austerlitz a soulevé la question de la difficile situation des mineurs isolés étrangers et de leur peu de prise en charge par les pouvoirs publics. Il en va de même pour les femmes, les familles et les enfants du lycée Quarré.

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Re: Droit au logement, luttes... à Paris

Messagede Pïérô » 20 Oct 2015, 07:03

Manifestation mardi 20 octobre pour soutenir les migrants et réfugiés du lycée Jean Quarré

Après les innombrables expulsions de juin et juillet dans le XVIIIème, des centaines de personnes ont trouvé abri depuis le 31 juillet dans un lycée désaffecté du XIXème arrondissement, à Place des Fêtes. La décision du tribunal administratif de Paris a rendu ce lycée expulsable à partir du 26 octobre, sans que des garanties d’hébergements pour l’ensemble des personnes qui y vivent n’aient été données autrement qu’oralement.

Rendez-vous à 17h30 au lycée Jean Quarré à Place des Fêtes pour partir ensemble manifester de République (à partir de 18h30) jusqu’à la place du Châtelet.

Aujourd’hui, nous sommes plus de 700 personnes vivant dans des conditions difficiles dans l’ancien lycée Jean Quarré, dans le 19èmearrondissement de Paris. À partir du 25 octobre, le lycée pourra être expulsé, et quelles seront les solutions pour toutes les personnes qui y vivent ?

Le 12 octobre, une délégation de migrants du lycée et de soutiens ont été invités par le comité de soutien de l’ancien camp d’Austerlitz à la mairie de Paris, au cabinet de la maire adjointe Dominique Versini, où des promesses ont été faites. Cette rencontre a été suivie par une autre, le 16 octobre, à la préfecture de région.
Parmi les promesses faites, les deux institutions ont affirmé que toutes les personnes vivant dans le lycée, quelles que soient leurs situations administratives, seraient relogées temporairement et que le renouvellement de cet hébergement serait conditionné aux démarches administratives entreprises. Ces hébergements seraient répartis dans l’ensemble de la région Île de France.

Nous demandons le respect de ces promesses, et au-delà, nous demandons pour toutes les personnes vivant dans le lycée :
• Un logement décent et durable de façon à être protégé. Ces logements doivent se trouver dans Paris ou dans sa proche banlieue, pour nous permettre d’effectuer toutes nos démarches administratives.(Par exemple, les personnes domiciliées à France Terre d’Asile doivent chaque semaine aller chercher leur courrier à l’association, dans le 18èmearrondissement)
• Des papiers pour tous et toutes, quelle que soit leur situation administrative, pour pouvoir travailler et étudier
• La possibilité pour ceux et celles qui le souhaitent d’être scolarisés et de poursuivre leurs études.
• Qu’il n’y ait pas d’expulsion hors de France car les gens sont gravement menacés dans leurs pays.
• L’abolition du règlement Dublin II, qui oblige les personnes ayant donné leurs empreintes dans un autre pays à y retourner ou à attendre six mois et plus avant de pouvoir faire leur demande d’asile en France.Toutes les personnes qui le souhaitent doivent pouvoir entamer leur procédure en France sans délais.


https://paris-luttes.info/manifestation ... tobre-3964
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Re: Droit au logement, luttes... à Paris

Messagede Pïérô » 24 Oct 2015, 14:07

Paris : communiqué des migrants à la rue, rassemblés devant l’Hôtel de Ville

Les fausses promesses de la Mairie !

Ce matin, après l’expulsion du lycée Jean Quarré, la préfecture et Emmaüs laissent de nouveau une centaine de réfugiés à la rue. Un dispositif policier hors du commun a été mis en place pour une évacuation sous les feux de la rampe. Après plusieurs heures d’expulsion, le lycée est maintenant fermé et occupé par des vigiles. Tandis que des migrants ont été dispersés aux quatre coins de la France (Ile-de-France au sens large, Nancy, Vichy…) dans des conditions déplorables, certains ont refusé de descendre des bus, d’autres ont déjà quitté leurs hébergements. Une centaine n’a pas eu de place et est de nouveau à la rue. Ils ont décidé avec des personnes solidaires de se rassembler devant l’Hôtel de Ville.

La Mairie a fait savoir que ce n’était pas son problème.

Venez soutenir les migrants à la rue, devant l’Hôtel de Ville.


COMMUNIQUE DES MIGRANTS A LA RUE :

1. « La mairie a dit qu’elle allait nous reloger mais c’est un mensonge, certains ont été pris mais d’autres réfugiés ont été laissés à la rue. On a besoin d’un logement et de papiers. Nous sommes ici [devant la Mairie] pour qu’elle trouve une solution à notre situation aujourd’hui. »
2. » Notre priorité c’est d’avoir un abri. Ce matin, certains avaient des rendez-vous et d’autres avaient des démarches à faire, quand nous sommes revenus, on a dit qu’il n’y avait plus de places. Ils ont évacué les autres du lycée et nous, nous sommes toujours dehors. La Mairie de Paris nous a menti et n’a pas tenu sa promesse. »

Samedi 24 octobre 2015, manifestation à Paris, RDV à 15h Place des Fêtes.
https://paris-luttes.info/manifestation-contre-les-3938

https://fr.squat.net/2015/10/23/paris-c ... more-32739
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Re: Droit au logement, luttes... à Paris

Messagede bipbip » 28 Oct 2015, 12:17

Migrantes et migrants à la rue : Mais que fait la mairie de Paris ?

Avec l’expulsion du lycée Jean-Quarré, la mairie et la préfecture de Paris ont montré une nouvelle fois leur hypocrisie sans nom face aux migrantes et aux migrants, samedi 24 octobre.

L’expulsion du lycée Jean-Quarré, où vivaient plus de 700 migrantes et migrants, s’est faite sous l’œil des médias et a consisté en une vaste opération de communication médiatique. Son but : faire croire que la mairie mène une politique humaniste de relogement et de protection des réfugié-es. Les promesses étaient là : relogement pour toutes et tous en Île de France pour une durée d’un mois, en vue de l’examen des situations individuelles.

Mais, une nouvelle fois, les promesse n’ont pas été tenues, et c’est plus d’une centaine de personnes qui ont été laissé-e-s sur le carreau vendredi matin, tandis que plusieurs dizaines de migrantes et migrants se trouvaient contraints de revenir à Paris tant leurs hébergements se sont avérés inadaptés (trop loin et isolés pour effectuer démarches administratives, etc.)

Et les migrantes et les migrants ne s’y sont pas trompés : le soir même, ils et elles se rassemblaient devant la mairie, et, au lendemain de l’expulsion, ils et elles sont venus nombreux à la manifestation parisienne de solidarité avec les réfugié-e-s.

Au terme de celle-ci, sans solution d’hébergement, ils et elles sont resté-e-s avec de nombreux soutiens pour protester contre le mépris dont les accable la mairie. La seule réponse a été l’intervention des flics, qui ont allègrement chargé les réfugié-es et les militantes et militants qui les accompagnaient. Le résultat : plusieurs blessé-e-s, des membres cassés... et toujours pas de solution d’hébergement.

Nous ne devons pas être dupes de l’enfumage médiatique ni des discours politiques tenus sur les habitants et habitantes du lycée Jean-Quarré : c’est toujours la même vieille soupe qui est resservie, allant de l’épouvantail de l’appel d’air aux mensonges les plus vils quant à la situation des personnes laissées à la rue et leurs soutiens.

Papiers et logements, ici et maintenant, pour toutes et tous !

Alternative libertaire, le 26 octobre 2015

http://alternativelibertaire.org/?Migra ... s-a-la-rue
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Re: Droit au logement, luttes... à Paris

Messagede Pïérô » 29 Oct 2015, 13:30

Retour sur l’expulsion du lycée occupé et les manifestations du week-end
https://paris-luttes.info/retour-sur-l- ... lycee-3991

Jeudi 29 octobre : Le campement installé à République a été expulsé violemment ce matin. Un rassemblement est prévu à 17h30 à République.

Communiqué des migrants expulsés de la place de la République :

Nous n'avons ni maison ni aucun droits depuis plus d'un an.
Certains des réfugiés sont des demandeurs d'asile nouvellement arrivés.
Ce matin 29 octobre à 5h la police est venue à nos tentes place de la république, et ils nous ont expulsés de force, et nous ont pris toutes nos affaires.
Lorsque nous étions au lycée Place des Fêtes, le gouvernement nous avait évacué, et avait promis de nous donner des logements et ils en ont donné pour certains mais pas pour tous.
Nous n'avons pas d'endroit pour dormir, pas d'école, aucune aide du gouvernement.
C'est la France ! Pas l'Afghanistan ni la Palestine.
Nous ne sommes pas des criminels, ils nous ont traités comme des criminels, nous sommes traités avec violence comme des criminels, ils nous ont blessés, et se sont comportés comme des criminels.
Nous appelons les gens à se rassembler avec nous ce soir jeudi 29 octobre à 17h30 à republique pour soutenir nos droits et nos revendications.

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Re: Droit au logement, luttes... à Paris

Messagede Pïérô » 01 Nov 2015, 12:03

Nouvelle évacuation-expulsion : les exilés vidés de la place de la République

Alors que le rassemblement du jeudi 29 octobre avait permis de reconstruire, enfin plutôt de retendre une bâche, précaire abri contre le froid, pour les dizaines de personnes laissées sur le carreau après l’expulsion du lycée Jean Quarré, la préfecture et la mairie sont revenues hier après-midi "évacuer" et "mettre à l’abri".
Bilan : 88 places d’hébergement plus ou moins précaires, et encore des dizaines de personnes à la rue.

... https://paris-luttes.info/nouvelle-evac ... n-les-4020
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Re: Droit au logement, luttes... à Paris

Messagede Pïérô » 02 Nov 2015, 12:07

Nouvelle manifestation des migrants de la place de la République

ce lundi 2 novembre à 17h30 à République

Après une expulsion du campement de place de la République jeudi matin et une "évacuation" vendredi après-midi, où de nombreuses personnes sont restées sans solutions, tandis que les autres sont trimballés de centres d'hébergement en centres d'hébergement aux conditions indignes, les migrants à la rue ou "hébergés" appellent à une nouvelle manifestation lundi 2 octobre à République. Un campement a été réinstallé ce samedi soir.

Communiqué des migrants de la place de la République

Nous n’avons ni maison ni aucun droits depuis plus d’un an.

Certains des réfugiés sont des demandeurs d’asile nouvellement arrivés.

Ce matin 29 octobre à 5h la police est venue à nos tentes place de la République, et ils nous ont expulsés de force, et nous ont pris toutes nos affaires.

Lorsque nous étions au lycée Place des Fêtes, le gouvernement nous avait évacué, et avait promis de nous donner des logements et ils en ont donné pour certains mais pas pour tous.

Nous n’avons pas d’endroit pour dormir, pas d’école, aucune aide du gouvernement.

C’est la France ! Pas l’Afghanistan ni la Palestine.

Nous ne sommes pas des criminels, ils nous ont traités comme des criminels, nous sommes traités avec violence comme des criminels, ils nous ont blessés, et se sont comportés comme des criminels.

Avec une centaine de personnes nous avons réinstallé le camp mais nous sommes toujours à la rue.

Nous appelons les gens à manifester avec nous.

lundi 2 novembre à 17h30 à République pour soutenir nos droits et nos revendications.


Les migrants de la place de la république, vendredi 30 octobre 2015


https://paris-luttes.info/nouvelle-mani ... n-des-4025
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Re: Droit au logement, luttes... à Paris

Messagede bipbip » 06 Nov 2015, 10:25

Respect pour les réfugiés et les droits des migrants ! Rassemblement Vendredi 6 novembre à 20.00 Place de la République

Appel/communiqué des migrants de la place de la République

Nous sommes migrants, nous sommes sans-abri. Nous sommes place de la République. Nous ne pouvons pas dormir. Il pleut. Chaque fois que nous installons des tentes ou même seulement des bâches la police nous pousse et les prend de force. Alors nous restons toute la nuit sous la pluie et dans le froid sans protection. Mais cela n’est encore pas assez pour les autorités. Chaque matin, tôt, la police nous attaque et prend nos affaires.

Nous ne sommes pas des criminels. Nous demandons le respect. Nous voulons des droits. Nous voulons de l’humanité. Nous voulons un toit aujourd’hui. Nous n’abandonnerons jamais jusqu’à ce que vous acceptiez nos demandes.

Nous demandons à la population d’aider les réfugiés. Nous sommes place de la République pour demander nos revendications. Les autorités ne peuvent pas nous laisser sous la pluie et dans le froid. Elles ne peuvent pas ne rien nous accorder et nous attaquer quand nous essayons de mettre des tentes ou des bâches.

Nous vous demandons d’aider les réfugiés. Nous avons besoin de nourriture.
Nous avons besoin de tentes. Nous avons aussi besoin de sacs de couchage.
Nous avons besoin de couvertures et de vêtements.

Nous faisons appel à vous pour se rassembler avec nous vendredi soir à 20H00 pour résister avec nous pour mettre les tentes et les bâches et soutenir nos revendications.

Merci à vous.

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Re: Droit au logement, luttes... à Paris

Messagede Pïérô » 15 Nov 2015, 15:59

Évacuation des migrants de République : bricolage et impasse

Ce vendredi 13 novembre 250 migrants ont été évacués de la Place de la République dans des cars vers des centres d’hébergement. Énième évacuation depuis début juin, 2ème évacuation depuis 3 semaines sur la place.

Ahmad ne s’appelle pas Ahmad mais on ne donnera pas son nom parce qu’en Afghanistan il est censé être mort. Pour que sa famille ne soit pas en danger. Il était une des figures de ce campement et de la solidarité parmi les migrants. La veille il avait passé sa soirée à emmener des familles vers des lieux pour la nuit. Épuisé et ayant raté le dernier métro il n’avait pas dormi là. Ce matin, voulant revenir il s’est fait contrôler par des flics, suffisamment longtemps pour ne pas être accepté dans les cars qui vidaient le campement. Malgré la pression des quelques soutiens il n’a pu partir comme quelques autres des ses camarades.

Après avoir tenté l’intimidation et l’humiliation policière pendant des jours, espérant que les migrants lâcheraient l’affaire la préfecture et la mairie avaient laissé le campement se construire depuis une semaine. Depuis le rassemblement de vendredi dernier.

Nous savions donc qu’après la répression, le pouvoir allait utiliser son autre carte pour vider la place avant la COP21 : organiser une évacuation pour justifier la destruction du campement. Le souci des migrants était d’avoir une stratégie pour éviter la répétition des scénarios précédents et de laisser des camarades sur le carreau. Cela a presque fonctionné. Aussi parce que c’était la volonté des autorités : s’assurer que, juste avant la COP21, ne s’installe un autre campement, ici ou ailleurs. Aux yeux du monde entier. Éviter aussi de risquer, au même moment que les révoltes de Calais, des affrontements avec les migrants en plein Paris. Alors cette fois on a obtenu que de nombreux migrants arrivés après la constitution de la nasse policière puissent monter dans les cars.

Pourtant Ahmad et quelques autres sont restés sur le carreau... Et si des migrants qui n’étaient pas sur le campement ont pu bénéficier de la combattivité de leurs camarades pour monter dans les cars, des dizaines d’autres sont arrivés trop tard.

Bricolage

Ce bricolage crée une situation sans fin. Depuis juin - où la mairie et la préfecture disaient déjà qu’il n’y avait plus de places - ce sont des milliers de places qui ont été trouvées sur Paris et la banlieue. Depuis l’évacuation du lycée Jean Quarré où là, juré craché, tout ce qui était possible avait été fait, ce sont 80, il y a presqu’un mois, puis 88 il y a 15 jours et aujourd’hui 250 nouvelles places qui ont été ouvertes. À chaque fois il a fallu que les migrants luttent et que le soutien s’exprime. Depuis le lycée, systématiquement le pouvoir a d’abord utilisé le bâton avant de céder.

Mais, même quand, pour leurs propres raisons, les autorités essaient d’évacuer tous les migrants, elles échouent. Les raisons sont simples : elles ne le font pas dans l’intérêt des migrants. Si c’était le cas la solution serait simple : elles entreraient en contact avec ceux-ci pour savoir leur nombre et leurs demandes, pour planifier les solutions avec eux. Pour éviter ainsi que certains restent à la rue après une évacuation.

Pour éviter aussi, qu’arrivés dans les centres, un certain nombre de migrants n’en reviennent aussitôt parce que les conditions ne répondent pas à leurs légitimes attentes. Ce matin encore, arrivés à Champcueil, les migrants ont refusé de descendre du car pour aller dans un ancien hôpital désaffecté, dans un lieu isolé et loin de Paris eux qui doivent y faire leurs démarches. Malgré la pression policière plusieurs sont revenus sur Paris. À la rue.

Impasse

Alors ça va continuer, dans les rues de Paris. Alors que des migrants viennent même d’Allemagne ces derniers jours, là où le climat a tourné comme partout en Europe. Alors que le combat se développe dans les centres. Tant que la logique politique ne sera pas d’accueillir et de régulariser les migrantEs mais de les invisibiliser, les intimider et les déporter si possible.

Ce matin comme il y a 15 jours les autorités n’avaient pas convié la presse pour montrer à l’opinion qu’elles s’occupent des migrantEs. Montrer de nouvelles évacuations c’est aussi démontrer désormais que le bricolage ne fonctionne pas.

Alors Ahmad et ses camarades ont décidé de maintenir la manifestation qu’ils avaient prévu ce dimanche (16h00 à Gare du Nord) pour mettre la pression et exiger d’être tout simplement considérés comme des êtres humains et entendus.

À nous d’être au rendez-vous ce dimanche puis à la manifestation du 22 novembre. Pour Ahmad. Pour les autres. Pour nous touTEs.

https://paris-luttes.info/evacuation-de ... ts-de-4131

la manifestation a été interdite, voir ici : viewtopic.php?f=65&t=13171#p221459
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