Réquisitions et autogestion dans le Gers (32)

Réquisition d’un hameau dans le Gers

Messagede Pïérô » 12 Mai 2012, 13:50

Réquisition d’un hameau dans le Gers
Nouveau lieu ouvert à toutes et à tous, à l’Isle Bouzon dans le Gers


. . . . . . Image


Infos, article, photos, sur Jura Libertaire : http://juralib.noblogs.org/2012/05/11/r ... s-le-gers/
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Re: Réquisition d’un hameau dans le Gers

Messagede Pïérô » 15 Mai 2012, 01:27

info locale

L'Isle-Bouzon. Les squatteurs sont dans le pré

Gers

Les squatteurs sont arrivés le jour du 1er tour de la présidentielle./ DDM
Dans le Gers, des squatteurs viennent de « s'approprier » un grand domaine où ils comptent mener un projet « paysan et culturel ». La population est en émoi.

« Ce lieu est dorénavant notre domicile et notre résidence principale selon l'article 102 du Code civil. S'introduire ou tenter de s'introduire dans le domicile d'autrui est jugé de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende ».

Voilà ce qu'a placardé sur la boîte aux lettres la quinzaine de membres de l'association La Paz qui ont réquisitionné La Fallot, un domaine de 5 hectares de L'Isle-Bouzon dans le Gers.

Désormais, bien que sans bail ni autorisation, ces jeunes, issus de la mouvance Droit au logement de Midi-Pyrénées, sont chez eux et le font clairement savoir en soulignant, toujours dans cette affiche, que « toute mesure d'expulsion doit être l'objet non d'une expulsion immédiate mais d'une procédure contradictoire devant un tribunal d'instance ».

La pilule a du mal à passer pour le centre social Cantaloup-Lavallée, le propriétaire des lieux, qui était sur le point de vendre ce hameau qui comprend six vieilles bâtisses pour la plupart délabrées. Jean-Charles Lecocq, son directeur, a porté plainte dans l'espoir d'obtenir leur départ.

Dans ce petit village de 259 habitants, cette « intrusion » surprend et crée des tensions. « D'habitude ce n'est pas en pleine campagne mais en ville que les squatteurs déboulent » s'étonne Jean-Michel.

« Quand on cure un fossé on se retrouve au tribunal. Eux, ils prennent le bien des autres et on ne dit leur dit rien. C'est scandaleux ! » s'insurge un agriculteur à la retraite. Cabaillot, un trentenaire, prévient : « C'est simple : s'ils ne font pas d'histoire il n'y en aura pas. Sinon… ».

Accueillir des familles en difficulté

Dimanche dernier, les nouveaux venus ont organisé une journée portes ouvertes pour se présenter à la population et lui expliquer le projet collectif qu'ils comptent mener ici. « J'y suis allée et je me suis retenue d'être désagréable, explique Roselyne Bégué, première adjointe de la commune. Ils sont tellement accueillants que c'en est malhonnête. Il ne faudrait pas oublier que cette maison n'est pas la leur et qu'ils font capoter le projet d'éco-hameau de ceux qui comptaient l'acheter ».

L'objectif de La Paz est « d'établir un lieu de vie pour ses membres et proposer un accueil temporaire et solidaire à des familles en difficulté ». Elle souhaite aussi établir « des liens courtois et durables » avec les habitants. « C'est loin d'être gagné regrette un Lislois qui dit comprendre la démarche de l'association ».

Jean Carrère, premier adjoint, s'inquiète, pour sa part, de la dangerosité de la maison : « Il n'y a ni eau, ni électricité. Les planchers sont pourris et des toitures menacent de s'effondrer. Si un accident survient, la responsabilité de la commune pourrait être engagée ». L'élu ne cache pas qu'un arrêté d'insalubrité pourrait être pris.

Si la loi protège ces nouveaux habitants, la préfecture décidera-t-elle malgré tout, comme cela s'est produit à Toulouse à la fin avril, d'envoyer les forces de l'ordre pour les déloger ? En cette période d'élections personne ici ne croit vraiment en cette éventualité.

Dans la nuit de samedi à dimanche, deux voitures des squatteurs ont brûlé. La tension monte…


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"Cette intrusion bloque la vente"

« Nous connaissons une situation financière difficile et nous avons besoin de vendre ce domaine pour renflouer notre trésorerie » clame Jean-Charles Lecocq, le directeur du centre social Canteloup-Lavallée à qui appartient le hameau La Fallot. La vocation de cet établissement public qui emploie 200 personnes est de propose r une aide sociale aux jeunes et un accueil pour les adultes handicapés. C'est en 2005 que le centre social l'avait acheté auprès du liquidateur du Patriarche, cette association qui se proposait de soigner des toxicomanes.

Aujourd'hui, explique M. Lecocq, « nous avons deux acheteurs potentiels, mais l'intrusion de ces gens bloque tout désormais. C'est pourquoi j'ai porté plainte pour obtenir leur expulsion ».

Et le directeur de lancer une mise en garde : « Ils ne se rendent pas compte mais ils sont en territoire hostile. Ici, presque chaque famille à un membre qui travaille pour le centre social qui est le plus gros employeur du canton. Personne n'acceptera que des emplois puissent être menacés à cause d'eux, à cause de la vente de La Fallot que nous ne pouvons plus réaliser à cause d'eux ». G.A


--------------------------------------------------------------------------------

[b]L'association a un projet "culturel et paysan"[/b

]L'association La Paz est composée de jeunes travailleurs, de chômeurs mais aussi de familles. Ici, chaque décision est prise en commun. Le projet de La Paz est de mettre en place « une agriculture paysanne et des activités culturelles en partenariat avec les habitants et les associations locales ». Quant aux dépenses de réhabilitation et de fonctionnement du domaine « nous fonctionnerons sur le don, la participation libre, la récup, le recyclage et les entrées liées aux activités que nous organiserons » expliquent-ils. S'ils ont choisi de squatter « c'est qu'aujourd'hui, que l'on soit salarié ou sans emploi, les difficultés liées à l'accès au logement, à la terre ou à l'espace public sont importantes ».

http://www.ladepeche.fr/article/2012/05 ... e-pre.html
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Re: Réquisition d’un hameau dans le Gers

Messagede Pïérô » 03 Juin 2012, 01:04

Appel du collectif LA PAZ

Le monde d’après...

Nous assistons ces dernières années à un drôle de phénomène. Une logique établie comme un idéal indépassable se retrouve brutalement mise en question. Un rêve sublime qui finalement tourne au cauchemar... Aujourd’hui, nous ne savons plus s’il est pire de prolonger ce rêve absurde, ou de s’éveiller et de plonger dans l’inconnu.

Une guerre a lieu, sous nos yeux, et elle dresse ceux qui contre tout bon sens s’obstinent à surtout ne rien changer, contre ceux qui hésitent, ceux qui ne savent plus, ceux qui voudraient prendre le temps de réfléchir.

Les banques, le FMI, les banques centrales avec la complicité de l’Europe et des États ne nous laissent que deux possibilités :


Première possibilité :

Pour éviter le pire, faire le choix du pire.

En effet, la majorité des gouvernements des pays dits développés pensent que la pire chose qui puisse arriver, c’est une faillite du système financier. Ils mettent donc tout en œuvre pour l’éviter.

Il leur faut alors renflouer les banques, et pour renflouer les banques il faut continuer à appliquer les politiques d’austérité qui, depuis 2008, sont la seule voie connue et reconnue pour éviter un effondrement immédiat du système économique et financier mondial.

Mais la situation économique s’empirant, il faudra toujours prendre plus d’argent dans l’enseignement, dans le social, dans la santé et dans tout ce qui constitue un bien commun ou public, pour le reverser directement sur les comptes de ceux qui ont crée cette situation désastreuse.

Pourquoi alors cette logique devrai-t-elle s’arrêter un jour ? Si l’enfant capricieux reçoit lorsqu’il pleure, il ne reste qu’à espérer qu’il reste longtemps quelque chose à lui donner... Qu’adviendra-t-il quand nous n’aurons plus rien à prendre au peuple pour le donner aux banques ? Ou quand celui ci voudra garder un peu de la dignité qu’on lui arrache jour après jour ? Au final cette solution mène droit vers l’inconnu.


Deuxième possibilité :

Pour éviter le pire, l’inconnu tout de suite.

Si le nouveau gouvernement, comme il ne l’a pas promis, décidait de faire un moratoire sur la dette publique, de nationaliser les banques françaises, d’arrêter de rembourser ses créanciers, de reprendre tout ce qui a été versé à ses amis, de le redistribuer... Il risquerait d’être, au final, responsable de la pire chose qui puisse arriver au Capitalisme. Que l’aiguille cesse de tourner dans le sens de la croissance, voir qu’elle tourne à l’envers. S’engagerait alors une lutte pour la préservation des souverainetés populaires qui dresserait l’Europe de la finance contre l’Europe des peuples. Nous avons déjà vu ce que pouvait provoquer chez l’oligarchie financière l’idée d’un référendum sur la dette en Grèce, nous ne pouvons qu’imaginer quelle sera sa réaction si un peuple décidait qu’il ne payerait plus une dette illégitime.

Dans tous les cas, quelque chose cloche. Nous voyons tous que ce qui vient n’augure rien de bon, mais nous sommes incapables de réagir.

Le 6 Mai dernier en France, un nouveau président a été élu, et ce n’est pas que rien n’a déjà changé, c’est que nous savons tous, que rien n’ira mieux. L’oligarchie financière et économique mondiale, à la tête d’un navire en plein naufrage, compte bien embarquer le monde dans sa chute.

En attendant, il y a une vérité que nous sommes tous capables de voir. C’est l’école où nos enfants s’instruisent qui ferme, c’est le service de maternité qui se retrouve à une heure de route, c’est toutes les choses vitales que hier encore nous pouvions payer et dont nous devons aujourd’hui nous passer. Car tout augmente et nos salaires (si on a un travail), nos retraites ou nos aides sociales diminuent.

Nous, le collectif La Paz, avons décidé de ne pas attendre pour voir. Nous avons décidé de prendre ce qui, un jour ou l’autre, sera dans les mains des banquiers. Et comme des millions de personnes en Europe ou dans le monde, d’y mettre en place ce que l’État, les institutions financières et les banques s’acharnent à nous retirer.

Depuis le 22 Avril, nous avons donc réquisitionné le hameau de Fallot, à l’Isle-Bouzon dans le Gers et à une dizaine (Adultes, enfants, salariés, étudiants, paysans, précaires...) proposons ici et partout autour, avec nos voisins, nos amis et tous ceux qui nous entourent, de mettre en place et de préserver, tout ce qui nous paraît essentiel et qui disparaît chaque jour.


Nous proposons un lieu dans lequel...

Par la mise à disposition d’espaces et d’outils nous voulons créer et recréer à une échelle locale un réseau d’entraide et de partage.

Par la mutualisation de moyens matériels, nous voulons rompre avec des habitudes consuméristes, individualistes et de gaspillage.

Par l’élaboration, l’amélioration et l’apprentissage de techniques, nous voulons construire, réparer et concevoir de manière pérenne, non polluante et intelligente, tout ce qui constitue une nécessité ou un progrès.

Par une gestion cohérente et réfléchie des déchets, nous voulons limiter l’impact sur notre environnement.

Par la mise en question des rapports humains établis, nous voulons gérer, discuter et prendre des décisions de manière collective.

Par l’ouverture, l’accueil et l’organisation d’événements culturels, festifs, ludiques et sportifs, nous voulons nous réapproprier un lien social et humain, indispensable au bonheur.

Par le travail de la terre, respectueux des sols, des cycles, des saisons et du vivant. Par l’élevage, par l’échange et le troc, nous voulons nous alimenter de manière saine et variée.

Par la recherche et le développement de médecines multiples, nous voulons appréhender différemment la maladie, le soin et la santé.

Par l’échange, la critique et la réflexion, nous voulons partager et transmettre nos savoirs.


Pourquoi ici ?

Nous avons choisi Fallot car c’est un lieu où nous pourrions concentrer notre énergie, nos savoirs et nos compétences pour proposer rapidement un lieu ouvert.

En effet les 5 hectares de terres permettent la mise en place de cultures vivrières et d’élevages pour garantir une alimentation saine, variée et peu coûteuse à ceux qui y participent. (Création d’une ADAP -Association pour le Développement d’une Agriculture Participative). Une partie de ces terres sera aussi utilisée pour la formation, l’apprentissage et la transmission de techniques d’agriculture paysanne et naturelle. Enfin, ils constituent un moyen pour proposer des denrées, à un prix qui soit accessible à tous.

Les 1000 m² d’habitations permettent d’accueillir non seulement un certain nombre d’habitants permanents mais aussi, dans les 5 gîtes autonomes, de proposer un accueil temporaire pour des familles en difficulté. Une grande partie des bâtiments sera surtout dédiée aux activités. Les nombreux espaces seraient autant d’ espaces ouverts à toutes les propositions des voisins et des associations locales œuvrant pour le partage, l’entraide, la formation et la culture accessible au plus grand nombre. D’ores et déjà nous proposons ici une bibliothèque, un atelier, une salle de projection et de concert, une friperie, une salle de jeux, le tout participatif et à prix libre.

Ce lieu appartient à une structure publique. Le Centre médico-social Contoloup Lavallée (CCL), a acheté le hameau pour en faire un lieu de formation et d’apprentissage, mais au vue d’une situation financière catastrophique et faute de financement public, le centre n’a pu en faire usage pendant sept ans et se retrouve aujourd’hui dans l’obligation de le revendre. Cette vente est sensée renflouer provisoirement les déficits de la structure. Cependant, le CCL a déjà perdu 70 emplois ces dernières années, et ce, malgré des grèves et une forte mobilisation pour tenter de faire augmenter la contribution de l’Etat dans son financement. Ce dernier subventionne pourtant allègrement les grosses entreprises privés et le secteur de la finance. Ce n’est au final qu’une question de choix, et le CCL n’est autre qu’une des nombreuses victimes des politiques de destruction du service public. Le CCL ne pourrait préserver ses emplois et son action, sans mettre à contribution l’état. C’est pourquoi nous pensons que l’initiative La Paz devrait être pérennisée par un financement public au profit du CCL.


Nous avons aussi choisi « Fallot » car ce lieu a été bâti par des femmes et des hommes qui n’ont jamais reçu aucun salaire. Les anciens de l’association d’aide aux toxicomanes Le Patriarche, qu’ils aient volontairement donné de leur temps et de leur énergie pour ce lieu, ou qu’ils aient été abusés et exploités, ont bâti cet endroit afin qu’il serve à accueillir et aider des gens. Le vendre serait donc un mépris de leur travail et de leur volonté.

Nous avons choisi « Fallot » parce que ce lieu doit absolument rester d’utilité publique !!!

Nous appelons tous les habitants du village de l’Isle-Bouzon et des environs, tous les salariés du CCL et leurs familles, tous les anciens du Patriarche et tous ceux qui souhaitent faire de « Fallot » un lieu ouvert à toutes et à tous, à nous rejoindre, pour exiger que ni les salariés du CCL, ni l’association La Paz, ni les usagers des deux associations ne soient les victimes d’une crise, qui fait la misère des uns pour le profit des autres.


Si vous souhaitez nous aider :

Vous pouvez écrire au Conseil Général du Gers, au Conseil Régional de Midi-Pyrénées, à l’Agence Régionale de la Santé, à la Préfecture du Gers... pour exiger que soit immédiatement financé le Centre Contoloup Lavallée pour permettre que l’initiative La Paz, puissent continuer d’exister. Car l’Etat doit soutenir les initiatives solidaires et non les banques. Inondez leurs boites aux lettres et leurs boites mail, appelez-les !

Vous pouvez écrire également à la direction du CCL, pour qu’ils entendent combien de personnes soutiennent l’initiative La Paz et les salariés du CCL dans leur lutte. Exigez qu’ils retirent immédiatement la demande d’expulsion à l’encontre de l’association La Paz.

Vous pouvez aussi imprimer la pétition sur notre site (collectiflapaz.blogspot.fr), la remplir et nous l’envoyer.

Vous pouvez prendre contact avec nous, nous rencontrer et participer directement à cette aventure. Venez nombreux ici à Fallot pour nous aider dans notre projet et notre lutte.

Vous pouvez surtout diffuser très largement cet appel pour créer un mouvement qui soutient et s’approprie ces pratiques.

A touts ceux et celles qui ne veulent plus être dépossédés de leurs vies. A tous ceux et celles qui veulent bâtir un nouveau monde, le monde d’après...

LA PAZ


Blog : http://collectiflapaz.blogspot.fr/
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Re: Réquisition d’un hameau dans le Gers

Messagede Pïérô » 15 Juin 2012, 13:42

manifestation festive ce Samedi 16 Juin 15h à Auch, place de la cathédrale, pour demander que soit retirée la procédure d’expulsion à l’encontre de l’association La Paz.

Nous souhaitons que le CCL retire sa procédure d’expulsion et que soient engagées des négociations afin de trouver une solution, permettant à l’association La Paz de pérenniser son action sur le hameau de Fallot. Nous savons que des solutions existent qui permettraient au CCL de ne pas être pénalisé financièrement, mais nous savons aussi que ces solutions impliquent l’Etat, dans le financement du CCL, duquel il s’est complètement désengagé.

Ce n’est pas la voie qui est engagée actuellement, au contraire même, puisque le tribunal va se réunir en séance extraordinaire le 25 juin pour juger notre affaire au plus vite. C’est pour cela que nous allons avoir besoin de votre soutien pour pouvoir continuer nos actions.
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Réquisitions et autogestion dans le Gers (32)

Messagede Pïérô » 16 Juin 2012, 00:05

Domaine autogéré des Quintarets, L'isle jourdain (32)

Depuis le 2 juin un collectif a réquisitionné dans le Gers un château abandonné depuis plusieurs années pour y mener un projet social, paysan et associatif.

Amap, Hébergement social, Espaces collectivisé
Pour Les Initiatives populaires et politique,

Domaine autogéré des Quintarets
32600 L'isle jourdain
D634 direction samatan lombez
train ligne toulouse auch


Chers Lislois, chères Liloises,

Nous nous adressons à vous afin de vous tenir informés de la situation.

En réquisitionnant le château des quintarets pour héberger provisoirement notre projet, nous suspections que ce château était l'objet d'une évasion fiscale, mais ce n'était que la face visible de l'iceberg. Nous ne pensions pas nous retrouver au milieu de combines et de magouilles d'hommes d'affaires.

Nos propriétaires, durant les quatres années où ils vécurent à l'Isle Jourdain, ont mené grand train de vie, plongeant dans la folie dépensière allant jusqu'à l'endettement en escroquant l'Etat, les banques mais surtout le "petit personnel" et plusieurs artisants du coin.

En affaire avec des grands noms de l'industrie Française en 2004, ils investissent une très grosse somme qui les conduira dans une spirale politico-financière jusqu'au départ précipité pour la Suisse.

Aujourd'hui la propriétaire et gérante de plusieurs sociétés dans le monde débarque en force au chateau accompagnée de sa fille et "d'un ami proche" ramené de Suisse ou des Pays-Bas. Elle nous déclare qu'elle est sur le point de se faire expulser de Suisse... et comme par hasard, elle est venu pour s'installer au château qu'elle a abandonné depuis plusieurs années et dans un état délabré.

Nous l'acceuillons, touché par son histoire, nous décidons de l'inviter elle, sa fille et son ami. Nous proposons alors de discuter d'un accord. Nous avons bien compris depuis qu'elle se jouait de nous. Depuis d'autres informations nous sont parvenues, pour l'instant nous ne pouvons en parler car elles influeront sur la négociation.

Ce que nous revendiquons, c'est de pouvoir utiliser les lieux laissés à l'abandon mais sûrement pas de s'accaparer le lieu de vie d'autrui quand il en a réellement besoin. Mais en a-t-elle réellement besoin ? Nous prenons l'engagement de quitter les lieux au 30 septembre, ce qui nous laisse le temps d'adapter notre projet d'activité pour les mois à venir et surtout poursuivre les recherches et partenariats pour la suite.

Ce que nous voulons, c'est devenir agriculteurs et sans apport ou héritage, il est impossible de s'installer, même en travaillant dix ans de plus, nous n'aurons jamais de quoi convaincre un banquier.

C'est pourquoi nous allons jusqu'à réquisitionner des lieux abandonnés, appartenant souvent à des spéculateurs et escrocs, pour nous loger, pour construire nos projets, pour créer notre outil de travail garant de notre dignité.

Nous tenons à rappeler que l'agriculture de demain peut aussi être sociale : en revenant à des pratiques respectueuses, harmonisées avec les rythmes naturels et humains, en abandonnant la surmécanisation, la terre aura besoin de main d'oeuvre. Il y a 50 ans, ce secteur d'activité représentait 31% de l'emploi total en France (6,2 Millions de personnes). Chaque exploitation faisait vivre une dizaine de personnes.

Nous pensons que le chômage est le cancer de la société et reste le grand responsable des problèmes sociaux (errance, délinquance, dépression).

En tant qu'association, nous proposons de dépasser ce constat par notre projet et sommes ouverts à débattre de cette solution active.

N'hésitez pas à passer un coup de fil, nous prendrons aussi le temps de passer en ville.
. Tel0623527856
. domaineautogeredesquintarets@gmail.com
. http://domaineautogeredesquintarets.wordpress.com
. facedebouq :domaineautogeredesquintarets




Dimanche 17 juin à partir de 12h :

Châtelin un jour, châtelin JAMAIS !

Rencontre et pic nic (selon meteo) au domaine des Quintarets.
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Re: Domaine autogéré des Quintarets, L'isle jourdain (32)

Messagede Pïérô » 06 Juil 2012, 01:35

Nouveau communiqué :

ChèrEs GersoisEs,

Les occupants du Domaine des Quintarets (vulgairement appelés « squatteurs ») vous communiquent les nouvelles de leur situation et leur point de vue. Voilà un mois que le Château refait parler de lui après 5 ans de silence. Derrière une simple histoire de squat se déroule un combat : celui des « petits » contre les « gros », celui de ceux qui ont tout contre ceux qui n’ont rien.



Après avoir escroqué employés et artisans du coin (qui n’ont jamais récupéré un centime même après poursuites judiciaires), les propriétaires reviennent. Ils claquent des doigts, obtiennent une ordonnance de la présidente du tribunal d’instance d’Auch qui les autorise à expulser nous et nos enfants sans possibilité de nous défendre. Dans le Pays de D’Artagnan, on est revenu au temps des lettres de cachet, qui permettent de faire incarcérer, d’interner ou de réduire à l’exil tout dissident au régime, sans procès. Nous demandons le retrait de l’ordonnance établie à notre encontre le 18 juin dernier, qu’une enquête soit ouverte sur les réseaux et les affaires financières de la famille Le Marie – Tranier et vous invitons à vous positionner partant du constat que ça nous concerne tous.

Nous ne sommes pas des voleurs de biens, ni des « squatteurs ». Nous sommes issus d’un mouvement social né il y a de nombreuses années dans plusieurs pays d’Europe. Si nécessité fait loi, nous ne réquisitionnons jamais des biens appartenant à des « petits propriétaires ». Bien au contraire, nous occupons toujours des lieux détenus par des escrocs, spéculateurs et qui mettent en lumière des dysfonctionnements. C’est le mécanisme propriété privée / publique qu’il nous faut remplacer par une propriété d’usage.

Notre mouvement est politique, il est né dans le désespoir d’une jeunesse pour qui l’avenir est synonyme de crise. Il porte l’espoir de ceux qui luttent et la volonté de ne plus se construire sur dogmes et mensonges, ça suffit ! Nous sommes la génération sacrifiée aux trente ans de gloire du capitalisme. Ce dernier arrive à son terme et c’est tant mieux car il a détruit toutes ces valeurs qui faisaient de nous des humains. Venant tous de familles ayant travaillé toute leur vie pour laisser quelque chose à leurs enfants, nous combattons pour la justice sociale. Nous nous sommes toujours retrouvés autour de valeurs telles que la Liberté, l’Égalité, la Fraternité… et nous prônons la réappropriation de nos vies, la reprise en main de notre avenir, la reconstruction des rapports sociaux et des liens qui unissaient les générations.

Ce mouvement social, présent partout en France, a permis l’hiver dernier à Toulouse de colmater la disparition programmée de la solidarité en répondant à plus de 40 % des demandes d’hébergement d’urgence.

Plus de 200 personnes dont au moins 50 enfants ont habité des lieux de vie réquisitionnés et autogérés. Des centaines de concerts et représentations dont l’accès est à prix libre, des dizaines d’ateliers d’entraide (plomberie, électricité, potagers, informatique, réflexions, scolarité, soins…) ont également vu le jour. Ces bâtiments appartenaient soit au domaine public, soit aux spéculateurs, exceptions faites de quelques SCI et surtout de la communauté Jésuite avec qui nous avons trouvé des terrains d’entente ou des accords moraux.

Aujourd’hui ce mouvement social arrive dans le Gers, après ces dernières années de destructions par le gouvernement Sarkozy. À Auch, préfecture du département, le seul lieu d’accueil pour les SDF est en liquidation judiciaire… Il n’y aura bientôt plus un seul endroit dans la ville pour se nourrir, se laver ou dormir… Comble du ridicule, à l’Isle-Bouzon, une petite association (La Paz) s’efforçant de redonner vie et utilité publique à un ensemble autrefois bâti par des personnes en difficulté est aujourd’hui la cible d’une guérilla populaire où on oppose les salariés du centre Canteloup (propriétaires actuels) aux nouveaux habitants des lieux. Le directeur de l’association a même fortement conseillé par courrier à ses salariés de ne pas communiquer avec les membres de la Paz, sans oublier les 2 véhicules brûlés…

On évite encore de saluer leurs initiatives pourtant sans ambiguïté et de pointer les responsables de cette situation absurde mais éloquente d’abandon de lieux et d’activités incontournables pour garantir une vie sociale saine et respectueuse les uns des autres. L’État est plus pressé de réclamer sa redevance TV quand on oublie de cocher la croix sur le formulaire… alors qu’ici et ailleurs quelques personnes concentrent des centaines de milliers d’€.

Ne nous laissons pas entraîner dans le repli sur soi et dans la peur qui nous conduisent déjà trop souvent aux déchaînements de violence, au chacun pour soi et moi d’abord… On reprend les rennes de nos vies et on partage les responsabilités. La meilleure façon de « détruire » ce monde c’est de faire ensemble, sinon on verra la victoire de l’extrême droite et surtout de la haine.

Nous avons sollicité les responsables politiques du Gers à nous aider à trouver une solution à la création de notre projet agricole et social. On remercie tous les coups de klaxon, tout le monde qui s’est déplacé pour nous aider et nous accompagner dans cette aventure et nous portons une attention particulière à M. Tourné, dont les attitudes montrent clairement qu’il connaît bien la situation, tout comme son absence de propositions sur la situation sociale révèle sa véritable éthique politique.

Nous continuerons à occuper des lieux laissés à l’abandon pour réaliser notre projet qui reste une solution directe, concrète et peu coûteuse à de nombreux problèmes sociaux. Comme disait l’autre le changement, c’est maintenant !


Les occupantEs du Domaine Autogéré des Quintarets
Association pour L’Entraide Sociale, l’Émancipation et le Développement Durable
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Re: Domaine autogéré des Quintarets, L'isle jourdain (32)

Messagede Pïérô » 17 Juil 2012, 11:26

Comuniqué de départ en attendant la suite…

Ça y est, Madame la châtelaine a récupéré son château ! Bah oui, elle est à la rue !!! C’est une citoyenne lambda en galère comme nous tous !!!

C’est sûr, avoir brassé des millions d’€uros, avoir un château qui vaut au bas mots 1 million d’€, c’est notre vie à tous. On a tous été dans école privée à 50 000 euro l’année, on passe tous des séjours de cinq ans en suisse.

Nous les méchants squatteurs, comme la Dépêche et autres médias aiment nous appeller, quand même faudrait pas trop donner d’importance à ce qu’on raconte…

Pourquoi avons-nous réquisitioné ce bâtiment ?

C’est un très bon exemple de la realité dans laquelle nous vivons tous. En france, les informations d’ensemble sur la crise du logement, actualisées chaque année par la fondation Abbé Pierre, montrent l’importance d’un phénomène qui concerne aujourd’hui dix millions de personnes même s’il n’a pas la même intensité pour toutes celles qui y sont confrontées. Tous les mois, on risque l’ulcère quand les factures arrivent, quand faut payer les impôts, penser à l’avenir…

Certains privilégiés peuvent devoir des centaines de milliers d’€ au fisc, arnaquent tous les gens autour d’eux et dormir tranquille. Tout le monde s’en fout ? Si tu entreprends des actions pour crier à l’injustice, y aura toujours des fous pour se mettre de leur côté et les défendre, même Hitler a ses défenseurs…

Nous sommes des “précaires”, c’est logique qu’on dénonce ces inegalités mais si on se base d’un point de vue international, ces gens sont de véritables assassins ! Dans le monde, un enfant de moins de 10 ans meurt de faim ou de ses suites directes toutes les 5 secondes, on a tous une part de responsabilité.

Ce que nous voulons, c’est devenir agriculteur et sans apport ou héritage il est impossible de s’installer, même en travaillant dix ans de plus, nous n’aurons jamais de quoi convaincre un banquier.

C’est pourquoi nous allons jusqu’à réquisitionner des lieux abandonnés, appartenant souvent à des spéculateurs et escrocs, pour nous loger, pour construire nos projets, pour créer notre outil de travail garant de notre dignité.

Nous tenons à rappeler que l’agriculture de demain peut aussi être sociale : en revenant à des pratiques respectueuses, harmonisées avec les rythmes naturels et humains, en abandonnant la surmécanisation, la terre aura besoin de main d’oeuvre. Il y a 50 ans, ce secteur d’activité représentait 31% de l’emploi total en France (6,2 Millions de personnes). Chaque exploitation faisait vivre une dizaine de personnes.

Nous pensons que le chômage est le cancer de la société et reste le grand responsable des problèmes sociaux (errance, délinquance, dépression). Favorisons les pratiques d’entraide, prenons soin de nous aussi…
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Re: Réquisition d’un hameau dans le Gers

Messagede Pïérô » 30 Juil 2012, 13:21

Mauvaise nouvelle

Notre départ de Fallot

Ce lundi 23 juillet, nous, collectif La Paz, avons quitté Fallot, conformément à ce que nous avions annoncé. L'huissier est passé lundi vers 16h (un des membres du collectif était sur place) et non la semaine dernière comme l'a déclaré M. Taupiac dans le Sud-Ouest du 22/07/2012.

Nous nous retrouvons donc sans lieu et sans terre, et une des trois familles en hébergement d'urgence à Fallot est de nouveau à la rue (une belle victoire pour le Centre Sanitaire et Social Cantoloup-Lavallée!!). Nous avons trouvé des solutions pour les deux autres familles.
Nous partons en laissant à Fallot la bibliothèque, la friperie ainsi que le potager, pour qu'ils servent à ceux qui en ont besoin car nous persistons et le répétons: Ce lieu doit rester d'utilité publique.

Fallot est désormais vide et jonchée de petits panneaux "Propriété Privée"...

Nous tenons à remercier Emmaüs Auch et le Point du jour (115 Auch) et le NPA32 pour leur soutien.
Un grand merci à tous ceux qui été curieux de passer nous voir, à ceux qui ont mis la main à la pâte, aux généreux donateurs et tous ceux qui nous ont soutenu politiquement et moralement.

Merci aussi aux paysans qui nous ont donné et aidé.

Un remerciement particulier aux Saint Clarais qui se reconnaîtrons et au Mwasbi et ses poussins de combat.


Bilan photos des trois mois passés à Fallot :
http://collectiflapaz.blogspot.fr/search/label/Photos
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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