Réquisitions, occupations de logements à Toulouse

Re: Réquisitions, occupations de logements à Toulouse

Messagede anouchka » 28 Aoû 2012, 22:49

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Re: Réquisitions, occupations de logements à Toulouse

Messagede Pïérô » 29 Aoû 2012, 02:47

Exercice pitoyable de communication des "autorités"

Logement-social-pauvreté-expulsion

Occupation illégale: un immeuble de l'Etat évacué à Toulouse

TOULOUSE, 28 août 2012 (AFP) -

Un immeuble appartenant à l'Etat, occupé depuis avril 2011 par une association accueillant des familles en grande précarité, a été évacué mardi matin, à un moment où il n'y avait aucun sans-abri à l'intérieur, a-t-on appris de diverses sources.

L'évacuation a été réalisée en exécution d'une "décision du tribunal administratif de Toulouse rendue le 29 juin 2012", a précisé la préfecture de la Haute-Garonne dans un communiqué. "Le tribunal avait donné aux occupants illégaux un mois pour quitter les lieux (et) le délai fixé par la justice est écoulé", a-t-elle ajouté.

Seuls 4 membres du Collectif pour la réquisition, l'entraide et l'autogestion (Crea) étaient présents sur les lieux au moment de l'intervention de la police. L'un d'entre eux, Thomas, a déclaré à l'AFP que les 3 autres, réfugiés sur le toit, avaient été "molestés alors qu'ils résistaient pacifiquement", puis "menottés" et emmenés au commissariat.

Les 9 familles hébergées récemment, selon lui, avaient quitté les lieux ces derniers jours pour ne pas être là au moment de l'expulsion attendue.

La préfecture a précisé dans son communiqué que "les occupants ont toujours refusé les propositions de contact formulées par les services de l'État, ce qui aurait pourtant permis de proposer l'accompagnement social le plus adapté".

Enfin, elle a annoncé la prochaine création dans cet immeuble d'un centre d'hébergement hivernal pour des personnes sans-abri, qui sera "ouvert dès cet hiver" et "permettra de proposer un accompagnement social professionnel".

Ce centre complétera une offre de 3.405 places tout au long de l'année, a encore précisé la préfecture en rappelant qu'en Haute-Garonne l'aide aux personnes en situation précaire coûte près de 19 millions d'euros à l'État.


"Ce centre complétera une offre de 3.405 places tout au long de l'année", c'est une histoire "à dormir debout" et qui tente de prendre le pion à l'autogestion en parlant de "professionnels", alors que l'accueil existait, et que la politique de l'Etat dans le domaine vise par mesure d'économie à restreindre les professionnels dans ce champ de l'accueil justement, et dans un schéma d'accueil et d"hébergement qui ne satisfait pas à la demande et aux besoins, et laisse des personnes et des familles à la rue. Un centre d"hébergement, restreint en plus à "l'hivernal", ne resoudra pas le problème. Au delà c'est la question de l'accession au logement décent pour toutes et tous qui posé par le CREA et cette lutte et alternative en acte.
Soutien au CREA, et que d'autres espaces d'accueils autogérés se multiplient
Réquisition des logements vides !
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Re: Réquisitions, occupations de logements à Toulouse

Messagede Pïérô » 30 Aoû 2012, 01:08

Témoignage, liste mail

Sale temps pour les pauvres.

August 28, 2012


Six heures vingt du matin. Texto: l’expulsion du CREA est en cours. Je suis reveillee.

[Parenthese avant que je me laisse emporter par le feu de l'action: c'est quoi, le CREA?

Depuis un an et quelques mois, a Toulouse, c'est le Collectif pour la Requisition, l'Entraide et l'Autogestion, installe dans les locaux abandonnes et requisitionnes de l'AFPA pour y construire un centre social autogere (le CSA, qu'on appelle simplement le CREA par commodite). Dans ce centre habitent neuf familles, soit une quarantaine de personne dont quinze enfants. La majorite de ces familles est en situation extremement precaire (immigrants, sans-papiers, etc).

Le CREA, depuis un an, c'est donc un lieu d'habitation. Il vient du constat fait par plusieurs personnes que les structures de l'Etat qui sont censees aider les precaires, personnes a la rue, etc, ne sont pas efficaces. Il y a peu de place en hebergement, 95% des appels au 115 sont rejetes par manque de place en centres d'hebergement ou de moyens pour payer les nuitees d'hotel.

Le CREA a donc ete cree comme un lieu de vie stable pour que ces familles puissent trouver un endroit ou vivre tranquillement sans etre transbahutes d'un service social a l'autre a la recherche d'une solution. Et ca marche: pendant un an, le lieu a fonctionne en autogestion (assemblees generales regulieres des habitants du lieu, decisions communes, etc) et sans argent. Tout se fait a partir de recup', de solidarite, de dons. Les enfants sont tous scolarises, le CREA devient un veritable lieu de vie ; on y trouve diverses activites pour les enfants et pour les adultes (activites artistiques, cours de langues, sport, echange de competences...) et une stabilite dans la vie en commun qui fonctionne au cours du temps, permettant au CREA de creer du lien social, des solidarites, de l'entraide.

Le CREA n'a jamais demande un centime de subventions.

Le batiment, au 70 allees des Demoiselles, appartient au Ministere du Logement.et des Solidarites Sociales (ha, ha). Le ministere decide d'engager une procedure d'expulsion contre le collectif, lance un proces. La raison de cette volonte d'expulsion? Il veut construire un centre d'aide aux personnes precaires dans ces locaux (ha, ha).

Au cours de l'annee, diverses personnes (policiers et autres) s'introduisent dans le CREA pour en examiner la "securite", pinailler parce que le toit est vert de mousse et que cela mettrait en danger la vie des habitants, en faisant un logement insalubre, tester le taux d'amiante, verifier que les portes anti-incendie s'ouvrent bien, casser les autres portes de facon parfaitement illegale, et generalement embeter les habitants.

A la suite du rendu de la decision du juge, le CREA est expulsable depuis mi-aout. Depuis avant la tenue du proces, les habitants du CREA tentent de contacter la mairie, la secretaire d'etat au Logement, la ministre, la prefecture, etc, tout cela sans reponse. Ce matin, la prefecture publie un communique de presse dans lequel on peut lire ceci: "les occupants ont toujours refuse les propositions de contact formulees par les services de l’etat".]

Il est six heures trente et je suis sur la route du CREA. Je me retrouve devant un cordon de police qui m’empeche de passer. Je fais le tour pour retrouver les autres personnes qui sont sur le pont des Demoiselles.

La situation? a six heures du matin, les flics defoncent les fenetres du premier etage et font irruption dans l’immeuble. Les familles arrivent a se mettre en securite ailleurs, restent quatre personnes qui decident de monter sur le toit pour attendre.

Nous observons tout ca d’en bas. Quatre types sur le toit glissant (il pleut), dont un assis a califourchon sur une poutre en metal qui depasse. Les pompiers se ramenent... pour preter leur nacelle aux flics qui veulent cueillir les mecs sur le toit. Ils montent la nacelle pour voir et redescendent.

Pendant ce temps, les ouvriers arrivent. Leur travail est de murer le batiment le plus rapidement possible pour que plus personne ne puisse y rentrer.

Nous sommes toujours devant un cordon de flics, a crier des encouragements a nos oiseaux perches.

La compagnie qualifiee pour intervenir est normalement le GIPN, mais aujourd’hui, innovation: ce sont des CRS alpins. Ils essaient de mettre un crochet dans la gouttiere a partir du 5eme etage pour monter sur le toit, mais ils n’arrivent pas a monter a l’echelle de corde. Pendant ce temps, les types du toit enlevent leurs cordes de securite, je suppose que c’est pour obliger les flics a etre un minimum prudents dans leur gestes. Les flics font des gestes brutaux alors que les mecs du toit risquent leur vie au moindre mouvement.

La nacelle remonte. Un flic arrive sur le toit par la lucarne, c’est le negociateur. Y a-t-il negociation? Non. Les trois mecs du toit ne veulent pas se laisser embarquer, ils ne sont toujours pas attaches. Celui de la poutre reste sur sa poutre.

Que font les flics pour embarquer les types qui ne veulent pas se laisser embarquer? Je vous le donne en mille: ils sortent un täser.

Ils täsent une personne sur le toit glissant, a une vingtaine de metres de hauteur, sans securite. Ou le täsent-ils? Au visage. Combien de fois? Cinq. (Dans la loi, l’utilisation du taser doit se faire "a l’encontre des "personnes violentes et dangereuses", doit "rester strictement necessaire et proportionne", et seulement dans le cas de legitime defense (article L. 122-5 du code penal), l’etat de necessite (article 122-7 du code penal), ou en cas de crime/delit pour arreter les auteurs du delit.) Ou est la personne violente et dangereuse dans un mec assis sur un toit? Ou est la proportion dans le fait de repeter cinq fois la decharge de täser?

Les flics chopent ensuite ce gars et le font descendre pendu par les pieds, tete la premiere, dans la lucarne, pour l’embarquer. Les deux autres mecs du toit ont aussi resiste, on les emmene de facon musclee (coups, etranglement) et on les fait descendre egalement tete en bas pour les emmener au poste.

Pour protester contre cette violence inutile, les personnes qui etaient la en soutien derriere le cordon de police decident de bloquer le pont. Apres environ une minute de blocage de pont (nous empechons les voitures de passer), les CRS, qui devaient s’ennuyer, depuis tout ce temps, chargent sans sommation. Matraque au vent, flashball sortis. Nous sommes trente, ils sont le double au moins. Nous resistons et tentons d’encaisser la charge. Gros choc. Une dizaine de personnes se font matraquer a tout va, ca tape dans les bras et dans les cuisses. Nous courons pour nous enfuir. Je me retourne pour voir une copine entouree de quatre flics qui la frappent avec leurs matraques sur les bras et les jambes. Finalement nous nous enfuyons tous en courant pour souffler un peu, prendre du recul et soigner les bobos. Beaucoup de bleus, quelques bosses, pas d’arrestations.

Je publie cet article parce qu’aucun media n’a parle de la violence policiere ni de la disproportion de toute cette affaire. Cinq ou six medias differents etaient presents pendant tous ces evenements. La majorite de ces medias se sont contentes de citer le communique de presse de la prefecture et le point de vue de la police.

Je publie cet article pour livrer ma version des faits. Je tiens ce blog seule, je n’obeis pas a la pression d’un redac-chef ou a la hierarchisation des sujets selon le revenu publicitaire qu’ils doivent apporter.

Au-dela de la revolte que cette violence suscite en chacun de ceux qui la subissent, il importe de s’interroger.

Nous etions tout au plus quarante. Ils etaient deux cents

Une operation de ce genre coute plusieurs dizaines de milliers d’euros a l’etat.

L’etat ferme chaque annee des places en hebergement de SDF par "manque de moyens".

Les trois mecs du toit sont restes une douzaine d’heures au poste. Chefs d’accusation: outrage et rebellion. Ils ont refuse d’obtemperer aux ordres des CRS, et se sont accroches a la cheminee pour ne pas descendre. Ils n’ont pas eu de geste agressif envers les flics.

Les CRS qui sont intervenus sur le toit ont demande cinq jours d’interruption temporaire de travail a l’hopital. Quand les CRS demandent des ITT, on leur donne une prime (ca fait partie des risques du metier de se blesser en frappant des gens, hein.). Il n’y a de toute evidence pas de blessure qui justifierait cette ITT.

L’etat expulse le CREA parce que le CREA sort de la logique qui veut que nous ayons besoin de chefs et d’argent pour vivre. Le CREA montre de facon eclatante que l’organisation et la solidarite sont possibles entre nous et creent des espaces de vie que l’on n’aurait jamais imagines autrement.

Pour qu’il y ait un tel empressement a l’expulsion et des mensonges aussi gros a propos du suppose "projet" pour le batiment, c’est bien que le CREA derange. Que les pauvres qui s’organisent entre eux derangent. Il faut donc les degager a coup de matraque.

Merci, gouvernement socialiste.

(S’il vous plaît, faites tourner ce texte.)



Communiqué CREA

Le CREA expulsé, et maintenant?

Mardi 28 août 2012, à la demande des ministères concernés, le préfet de la Haute Garonne a fait procéder à 6h du matin à l’expulsion du bâtiment appartenant à l’Etat (AFPA) occupé par le CREA depuis avril 2011. Ce bâtiment accueillait de nombreuses familles en attente de solutions d’hébergement ou de logement.

Dès 6h du matin, une centaine de gendarmes et policiers ont bloqué le quartier pour pénétrer dans le bâtiment afin d’en chasser ses habitants, dont certains s’étaient réfugiés sur le toit. Arrestations violentes, coups de tazer (5 fois sur une même personne!), destruction de l’intérieur du bâtiment, ils n’ont pas chômé !

Trois des résidents ont été emmenés en garde à vue, inculpés d’outrage et rébellion, refus d’empreinte et violence sur agents, quand la violence était clairement du fait de la police. Les personnes venues en soutient ont été matraquées, plusieurs d’entre elles blessées.

Les 40 personnes, dont une quinzaine d’enfants, qui vivaient depuis plus d’un an au CREA ont été remises à la rue par l’État. Elles ont trouvé une solution temporaire d’hébergement auprès des militants mobilisés. Ces personnes vivaient encore au CREA jusqu’au matin de l’expulsion, même si celles-ci ont pu s’échapper à temps et ainsi protéger les enfants de la violence policière et psychologique.

La préfecture a justifié l’expulsion d’un lieu de vie reconnu, par divers arguments fallacieux. Ces derniers ayant été repris dans une dépêche AFP puis par de nombreux médias, nous exerçons ce jour notre droit de réponse.

L’état expulse 40 personnes qui avaient trouvé un lieu de vie pérenne. Pour donner le change, il annonce vouloir créer un centre d’hébergement, impersonnel, à horaires limités, exclusivement pour la période hivernale, et ce dès cet hiver. Les demandes répétées du CREA et de plusieurs médias n’ont reçues aucune réponse et aucun élément n’a été fourni par la préfecture pour justifier de la réalité du projet : aucun appel d’offre public et aucune information transmise aux professionnel-les concerné-es par l’hébergement d’urgence. Nous ne sommes pas dupes, on ne rénove pas un bâtiment, qui plus est ravagé par la police, en seulement 3 mois.

Contrairement aux affirmations de la préfecture, les habitant-es n’ont non seulement pas refusé « les propositions de contact » mais ils et elles ont à travers de très nombreux courriers et appels téléphoniques contacté la préfecture, le ministère des affaires sociales et le ministère du logement afin de trouver des solutions viables et concrètes pour les familles.

Il semble nécessaire de préciser que chaque famille présente sur ce lieu de vie a toujours bénéficié « d’un suivi social qualifié » assuré par des professionnels, lors des permanences hebdomadaires au CREA et régulièrement par divers services sociaux.

Partout en France, nous constatons que l’Etat ne respecte pas la loi MOLLE qui lui impose d’héberger de manière inconditionnelle tous les sans-abris qui le demandent. Prétendre que « le suivi par des travailleurs sociaux aurait également pu permettre le relogement de chacune des personnes » est donc une manipulation mensongère et cynique, alors que l’Etat préfère investir dans la surveillance, la « sécurité », etc.

La préfecture se gargarise de l’offre de places disponibles tout au long de l’année pour les sans abris et des moyens financiers débloqués par l’Etat, mais la réalité est toute autre. En effet, 80% des demandes d’hébergement sur le 115 obtiennent une réponse négative et aucun des foyers fermés sous l’ancien gouvernement n’a été ouvert depuis. Bon nombre de demandes DAHO et DALO n’aboutissent pas. La préfecture reconnaît clairement que, ne pouvant assumer sa mission d’hébergement en période hivernale, elle doit compter sur l’aide de la Mairie qui réquisitionne chaque hiver des gymnases ouverts seulement de 20h à 7h.

Par l’entraide et l’autogestion, sans aucune subvention, le CREA a accueilli 40 personnes sur une période d’un an et demi. Pour l’équivalent, l’Etat aurait fait dépenser 750 000 euros à la collectivité.

D’un bâtiment vide, le CREA avait su faire un bâtiment vivant, un centre social autogéré avec des activités, des ateliers, une piscine, un lieu de rencontres, de concerts, un lieu d’organisation, de solidarité et d’entraide. Dans cet espace libéré, on s’amusait, on se cultivait, bref on vivait.

Dès l’expulsion du créa de nombreuses manifestations de soutien et de protestation ont eu lieu spontanément (rassemblement dans l’après-midi, blocage du trafic, manif nocturne, tags).


Elles continueront.

Réquisition, entraide, autogestion !

Tout pour tou-te-s, Pouvoir au peuple !

Non à toutes les expulsions : sans-papiers, campements Roms, expulsions locatives, squats, rénovation urbaine.


Le CREA et des membres de la campagne Zéro personne à la rue



Lettre ouverte

Lettre ouverte au préfet de Haute-Garonne
et à celles et ceux qui ne se satisfont pas des déclarations officielles et des violences policières.


Ainsi ça y est, les familles et les militant-es qui ont transformé un bâtiment vide et abandonné en un lieu collectif de vie, de créations et d’échanges de savoirs réciproques, toutes et tous renvoyé-e-s à la rue !

Nous, soussigné-e-s, avons participé à notre manière, suivant nos possibilités, à cette vie collective du 70 allées des Demoiselles depuis avril 2011.

Nous y avons développé de multiples activités, qui en ont fait un lieu d’échanges multiculturels où nous avons partagé, habitant-es et militant-es, nos savoirs et savoirs faire, permettant de développer sur le long terme des relations de confiance et une valorisation de toutes et tous.

Ces activités mises en place prennent tous leurs sens au sein des engagements politiques du CREA.

Parmi les activités permanentes :

-Atelier lecture: tous les mardis avec les enfants. Régulièrement, ce moment partagé d’écoute d’histoires, de découvertes de beaux albums permettaient aux plus grands scolarisés, de vérifier leurs apprentissages et aux plus petits le plaisir de découvrir, d’écouter, de patienter et d’apprendre ainsi le « vivre ensemble ».

-Atelier français : les mardis et jeudis soir. Nous nous sommes adapté-e-s aux personnes venant de tous les horizons avec des expériences et des besoins différents. Nous avons tenu compte de chacun-e et des idées et pratiques de la collectivité CREA : bavardages, échanges d’expériences, de tuyaux, de recettes, rigolades, discussions sur les différentes langues, sur les difficultés de l’orthographe, des règles de grammaire française, avec les débutant-e-s, un travail méthodique sur la prononciation, l ’écriture et la construction de phrases.

-Atelier cuisine : tous les mercredis après-midi, il a accueilli tous les publics. Le lieu, où vivent des familles originaires des cinq continents, se prête particulièrement bien aux échanges de recettes et à l’apprentissage des différentes cuisines du monde. L’idée de « faire ensemble » dans cet atelier est très importante.

-Coin jardinage : dans un autre lieu réquisitionné, un jardin potager a été mis en place progressivement puis entretenu par des militant-e-s en sensibilisant les enfants au travail de la terre.

-Escalade : tous les vendredis, adultes et enfants se retrouvent dans une pratique encadrée de l’escalade en salle.

- Permanences psychologiques : proposées tous les quinze jours, elles étaient ouvertes à toutes celles et ceux qui souhaitaient rencontrer un psychologue pour prendre un temps d’échange et d’écoute, nous y avons rencontré des habitant-e-s du lieu mais aussi des personnes extérieures qui n’avaient jamais faits cette démarche ou bien dont la démarche n’avait pas aboutie (coups d’une consultation libérale, liste d’attente dans les dispositifs de droit commun, accueil classique trop formel ou peu engageant…). Ce lieu nous a permis d’envisager d’autres modalités d’accueil et d’accompagnements psychosociaux plus respectueux des choix et contextes de vie de chacun-e (mise en lien sur le lieu avec les pratiques sportives ou culturelles, connexion avec d’autres initiatives militantes, accessibilité de l’échange par une proposition de contributions non monétaire pour le lieu…).

D’autres activités comme la boxe, la capoeira, des ateliers d’arts plastiques… se sont également déroulées et l’accès à la bibliothèque et à la salle de jeux était permanent. De plus, des activités ponctuelles ont régulièrement eu lieu durant toute l’année comme des ateliers théâtre, visites de musées, des soirées d’observation astronomique, piscine, projections et spectacles…

Les échanges ainsi créés ont permis aux habitant-es de s’exprimer individuellement sur leur parcourset nous avons pu leur faciliter ainsi l’accès à leurs droits légitimes face aux administrations (aide médicale, scolarisation…) en les accompagnant dans leurs démarches.


Militant-e-s, nous nous sommes simplement engagé-e-s dans cet « autre chose »: faire vivre ensemble, ici et maintenant, l’hospitalité, l’entraide et la dignité!

L’expulsion ne mettra pas fin à tout ce qui a émergé dans ce lieu!

Nous continuons.

On peut abattre des murs, on n’abat pas la solidarité.


Patrick Baggi, Aurélie Bonneville, Anne Bouvier, Anaïs Canal, Gabrielle Carvin, Agnès Dantagnan, Sandra Lima, Chantal Limare, Alain Petit, Émilie Quérol, Gérard Vallerey.
http://creatoulouse.squat.net/lettre-ou ... olicieres/
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Re: Réquisitions, occupations de logements à Toulouse

Messagede Pïérô » 30 Aoû 2012, 17:42

communiqué du DAL 31

Pas d'expulsion sans politique de logement et d'hébergement pour tous

Mardi 28 août, dès l'aube, les forces de police ont violemment évacué les occupants du CREA, au 70 allée des Demoiselles à Toulouse, où étaient hébergées 40 personnes dont 15 enfants.

Le DAL Toulouse dénonce avec force cette politique gouvernementale qui perpétue celle du gouvernement précédent.

Nous estimons scandaleux de mettre à la rue des familles alors qu'aucun relogement n'a été trouvé pour ces dernières depuis la décision du tribunal il y a deux mois, et qu'aucune raison ne justifiait cet empressement.

La Préfecture dit vouloir créer à cet emplacement un dispositif d'accueil hivernal. Nous nous questionnons sur la pertinence de ce projet qui engendrera des coûts considérables sans garantir l'hébergement des familles que les militant-e-s du CREA assurait bénévolement depuis plus d'un an et demi, totalement méprisé-e-s par les pouvoirs publics.

Dans la pénurie de logements et d'hébergements où nous sommes, le DAL demande un plan d'urgence national dans lequel figure des solutions auto-gérées. Au lieu d'expulser sans relogement des structures qui ont pallié aux absences d'hébergement l'hiver dernier quand le 115 faisait 90% de refus, il faut les mettre en place quand elles répondent au besoin.

Nous nous insurgeons par ailleurs contre la violence perpétrée à l'encontre de ces militants dont le seul « crime » est d'avoir voulu résister à cette expulsion le plus longtemps possible, alors que les personnes à la rue meurent autant en été qu'en hiver et que le conseil d'Etat a rappelé en février que l'hébergement est un droit inconditionnel.

*« Zéro personne à la rue »* est le slogan du CREA, c'est également le souhait du DAL Toulouse, et nous resterons solidaires de toutes formes d'occupation tant que ce vœu ne sera pas réalisé.

Un toit c'est un droit ! un toit c'est la loi !



Soirée de soutien à la campagne "0 enfant à la rue", le 1er septembre

Depuis le 26 avril 2011, le bâtiment d’Etat géré par l’AFPA, et laissé vide pendant plusieurs années, a été réquisitionné par des membres de divers collectifs afin de mettre à l’abri 70 personnes vivant à la rue.

D’un côté du bâtiment, à « la maison Goudouli », vivent désormais des grands précaires. De l’autre côté, au « CREA », vivent des familles et des personnes.

De cet élan solidaire est née la campagne « 0 personne à la rue ». Ainsi, le collectif, qui comprend des militant(e)s de tous horizons mais avec un même objectif, a réquisitionné par la suite de nombreux bâtiments.

Certains existent toujours, d’autres ont été expulsés mais de nouveaux ont fait leur apparition !

Si « la maison Goudouli » a été légalisée et compte maintenant une équipe d’accompagnant, le projet a encore besoin de soutien. Un soutien encore plus important est nécessaire pour le CREA, expulsable depuis août 2012.

Les autres bâtiments de la campagne sont tout aussi en danger, sous menace d’expulsion. Nous parlons ainsi de plus de 150 personnes à l’ abri et de 7 bâtiments qui ont besoin de vous.

C’est pourquoi toute aide est la bienvenue, aussi bien humaine que matérielle.


La campagne organise une soirée de soutien le 01/09/12.

Diverses activités seront proposées dès 17h00 telles que, pêle-mêle :

Rencontre d’informations et d’échanges autour de la campagne, exposition, vide grenier, activités pour les enfants, repas, bar, concerts et surprise !

La soirée se déroulera au 70 allées des demoiselles/4 bis rue Goudouli (2 entrées possibles).

Venez nombreux et n’hésitez pas à diffuser l’information le plus largement possible, notamment par vos réseaux, pour un soutien festif.


Contact : Virginie : 06 03 90 30 90
viviyapo@hotmail.com
http://gps.midipy.over-blog.com/article ... 21431.html

Malgré l’expulsion du CREA mardi matin, la campagne continue plus que
jamais et organise une soirée de soutien le 1er septembre.

. 18H : point sur la campagne « 0 personne à la rue » et l’expulsion du CREA

. 19H-21H : buffet participatif et à prix libre

. 20H30 : Kalakuta Selectors

. 21H30 : Grifolklor

. 22H30 : Kasbah Orchestra

. 23H30 : Sessions rap français, rock et années 80
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Re: Réquisitions, occupations de logements à Toulouse

Messagede Pïérô » 31 Aoû 2012, 01:47

Sur Article 11
À Toulouse, le 70, allée des Demoiselles est redevenu un bâtiment comme les autres
avec des photos et tout et tout : http://www.article11.info/?A-Toulouse-le-70-allee-des


Sur SONS EN LUTTES

. Expulsion du CSA - Entretien avec deux membres du CREA :
http://sonsenluttes.net/spip.php?article486

. Retour sur un an de vie et de luttes au CREA :
http://sonsenluttes.net/spip.php?article487
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Re: Réquisitions, occupations de logements à Toulouse

Messagede altersocial » 02 Sep 2012, 08:52

Communiqué de presse du 31 août des Alternatifs31 :

Les Alternatifs soutiennent le CREA, Collectif pour la Réquisition, l'Entraide et l'Autogestion suite à l'expulsion du squat du 70 allée des Demoiselles à Toulouse de 40 personnes dont une quinzaine d'enfants le mardi 28 août, ce malgré l'absence de solution pérenne proposée aux familles. Ils dénoncent la violence policière et l'utilisation de tasers qui ont accompagné cette action, tout comme le surnombre de représentants de l'ordre présents dès 6H du matin (gendarmes, police nationale, CRS montagne, STUP...).

Les Alternatifs constatent la publication d'articles qui ne se font l'écho que du point de vue de la Préfecture, diffusés par une certaine presse plus attachée à défendre les intérêts financiers institutionnels dont elle est elle-même totalement dépendante, qu'au travail d'information du public. Les Alternatifs demandent aux journaux concernés de publier le rectificatif proposé par le CREA, qui tient compte de la réalité des faits.

Les Alternatifs 31


Un reportage à paraître dans le futur Rouge&Vert (septembre 2012) :

AUTOGESTION TOUJOURS : FINI L’ALIENATION DES SANS-TOIT A TOULOUSE !

Un reportage de la correspondante du Rouge&Vert des Alternatifs de Haute-Garonne

Le mardi 28 août 2012, la police s’introduit dans le squat du 70 allée des demoiselles à Toulouse, expulsant ainsi les 4 militants du CREA, Collectif pour la Réquisition, l'Entraide et l'Autogestion à Toulouse, mettant à la rue des familles roumaines, bulgares, afghanes, Sri lankaises et congolaises, soit 40 personnes dont une quinzaine d’enfants, sans qu’aucune solution pérenne ne soit proposée.

Le CREA, c’est toute une philosophie du Faire en-dehors du cadre institutionnel. Il travaille au sein du CSA, Centre Social Autogéré. Il est en relation avec des professionnels, contrairement à ce que la presse, au service des intérêts financiers institutionnels, postule.



Une travailleuse sociale explique : Le service de veille sociale du 115 ne peut honorer toutes les demandes d’hébergement. La loi, qui exige un logement d’urgence pour les demandeurs, n’est pas appliquée : l’état « n’en a pas les moyens ». Ainsi, le G.P.S., Groupement Pour la défense du travail Social, membre du collectif « Urgence un Toit » (DAL, Don Quichotte, Robins des Bois, ACT UP, handi-31,…), a-t-il rejoint le CREA dans sa campagne de l’automne 2011, « Zéro enfant à la rue », devenue « zéro personne à la rue » suite aux grands froids de février 2012. Ceci a permis l’officialisation d’un lieu de vie atypique pour grands précaires sur Toulouse. Aujourd’hui, la Maison Goudouli est une association, composée de travailleurs sociaux et militants qui reçoit des subventions, dons et aides mais dont le fonctionnement interne favorise l’autogestion malgré le manque d’autonomie des personnes hébergées.

Dans le cadre de « Zéro personnes à la rue », le CREA est aujourd’hui présent dans plusieurs bâtiments réquisitionnés par Intersquat sur Toulouse, précise Thomas, référent Médias de la campagne. La particularité, c’est que ces lieux autogérés mettent en lien squats et travailleurs sociaux. Ils représentent 40% des hébergements proposés par le 115, alors qu’ils ne pèsent en rien dans le budget de la commune ni de l’état : seul Goudouli, avec ses 18 personnes, est dépendant économiquement.

Le soir même de l’expulsion se tient une assemblée générale à « la Chapelle », lieu toulousain occupé depuis le 4 Juillet 1993, géré par « l’Atelier Idéal ».

200 personnes, dont certains expulsés ainsi que les militants de retour de garde à vue, sont rassemblées pour débattre selon un ordre du jour en 10 points.

Fouad, s’adressant, en bonne entente, aux deux travailleuses sociales du G.P.S. qui participent à l’AG s’exprime : « L’accompagnement professionnel aussi peut parfois laisser place aux aides autogérées, pour remplir des formulaires par exemple. Le mouvement populaire est démocratique. Nous sommes un espace libéré et revendiquons notre indépendance des institutions ! »

Unanimement on dénonce le communiqué de presse de l’AFP qui reprend les propos de la Préfecture : « le com de presse se moque du monde. Le droit au relogement est bafoué : la préfecture n'a pu fournir aucun élément probant aux travailleurs sociaux ou aux médias sur un « projet d'hébergement hivernal ouvert dès 2012 ». Aucun professionnel n'en a entendu parler ni aucuns travaux ne semblent prévus. Ce sont de fausses promesses pour légitimer l’expulsion. »

Le DAL, Droit au Logement, est là. Lui aussi souhaite intervenir.

Interviewé, le représentant du DAL explique : « Suite à la « Réquisition du Grand Rond », nous avons négocié que des appartements soient occupés en attendant qu’ils soient vendus. Ils sont à présent gérés par des associations diverses désignées par la mairie. Le collectif « Urgence un Toit » regroupe des associations dont certaines ne sont pas favorables à l’autogestion mais le DAL, lui, soutient depuis le début la démarche ainsi que toutes les actions du CREA dans sa campagne. Le DAL, financé par des dons, cotisations et ventes (badges…), fonctionne sans chef, de façon collégiale. »

Dans la cour, François, du PCF, actif au CREA, déplore pour sa part qu’il y ait si peu de militants politiques qui s’investit dans la campagne.

Plusieurs riverains sont là en soutien. Gérard a même animé l’atelier Arts Plastiques pour les enfants et Chantal, l’atelier français pour les adultes. La bibliothèque du Pont des Demoiselles a aussi participé, avec des lectures de contes, tous les mardis. Les activités des squats, décidées en AG, sont dans la mesure du possible animées par les usagers des bâtiments, comme cela a été le cas pour la boxe et boxe féminine dont les cours avaient lieu dans le parking. Escalade, psychologie (2 associations investies), observations astronomiques, marionnettes, voilà un aperçu de la diversité des activités pratiquées.

A présent, même si le bar et les garages sont encore accessibles, la police a muré le bâtiment de l’allée des Demoiselles et cassé tout ce qui était à l’intérieur. A l’AG, on cherche des solutions pour proroger les actions qui étaient prévues dans le squat, le concert rock de samedi et tout le reste.

Les familles ont des solutions d’hébergement toutes provisoires. L’objectif de préserver un regroupement maximal des 40 personnes est une des priorités du CREA.

Article du Rouge&Vert du mois de septembre 2012.
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Re: Réquisitions, occupations de logements à Toulouse

Messagede anouchka » 02 Sep 2012, 20:24

De : "creatoulouse@squat.net" <creatoulouse@squat.net>
À : Crea <crea@squat.net>
Envoyé le : Dimanche 2 septembre 2012 13h02
Objet : Expulsion du CREA à Toulouse : 2 jours sous haute tension !

Mardi 28 août, 6h00 : plus de 200 agent-e-s des forces de l’ordre puisé-es dans les
différents corps de sécurité de l’Etat (Police, Gendarmerie, CRS, CRS de Montagne,
GIPN…) forcent l'entrée du centre social autogéré. Quatre habitants se réfugient sur
les toits pour faire face à l'expulsion. Seul l'un d'entre eux est attaché mais au
bout d'une poutre à 22 mètres du sol.
Trois heures plus tard, après avoir été violentés (l'un tazé 5 fois) ils se font
descendre, tête la première, arrêter puis emmener en garde à vue pour : outrage,
rebellion et violence sur Agent de la Force Publique.
Un an et demi après son ouverture, le bâtiment est saccagé, puis muré jusqu'à nouvel
ordre.
Les soutiens rassemblés à l'extérieur tentent de ralentir la fermeture mais se font
disperser à grand coup de matraques (plusieur-e-s blessé-e-s légers).
Trois des camarades postés sur le toit sont maintenus en Garde à Vue jusqu'en début
de soirée, et finalement relâchés avec risque de poursuites judiciaires.

La préfecture, sortant de son mutisme habituel, déclare dans un élan mensonger sa
volonté de prendre en compte les situations personnelles et d'établir un dialogue
avec les habitant-e-s du Centre Social Autogéré.
Tout au long de la journée, des actions sont menées en protestation et en soutien,
dans le centre-ville de Toulouse.
Le soir même, une assemblée d'urgence réunit plus de 200 personnes pour organiser la
suite du mouvement. Une manifestation de nuit s'organise qui dénonce toutes les
politiques d'expulsions (locatives, campements stigmatisés Roms, déplacement des
quartiers populaires mais aussi d'étranger-e-s...). Au cours de la marche, le
cortège prend de l'ampleur. Les forces de l'ordre réagissent et tentent de mettre
fin à la manifestation en harcelant les participant-e-s, ils cherchent à interpeller
certaines personnes. Malgré la crainte de la violence policière, le cortège continue
et ne se dispersera que plus tard. Profitant de ce moment, les forces de l'ordre
frappent, fouillent et contrôlent à tour de bras sans arriver à mettre la main sur
les personnes recherchées.

Le lendemain, toujours en réaction à cette expulsion mais aussi aux déclarations
mensongères de la Préfecture, le mouvement (pour la Réquisition, l'Entraide et
l'Autogestion) et ses soutiens décident d'occuper l'antenne locale du Ministère des
Affaires Sociales et de la Santé, propriétaire du bâtiment expulsé : la Direction
Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale. Cette occupation a
pour but de faire remonter les revendications suivantes aux responsables de la
situation : la réouverture immédiate du CSA, la reconnaissance de l'utilité des
centre sociaux et du caractère mensonger du communiqué de la Préfecture ainsi que
l'arrêt de toute forme d'expulsion.
Le bâtiment est donc occupé par une soixantaine de personnes. La directrice adjointe
prétend accepter une rencontre tout en appelant le cabinet du préfet. Alors que la
délégation est reçue, les forces de l'ordre se déploient et délogent le reste du
rassemblement qui se retrouve à l'extérieur. Le préfet donne l'ordre d'interrompre
la réunion tandis que des policiers « raccompagnent » la délégation. Bilan : deux
personnes blessées (7 points de suture au visage et une côte fêlée, sans compter les
nombreuses ecchymoses), cinq interpellations et aucune solution proposée.
Quatre des personnes interpellées sont relâchées dans la soirée, dont une avec une
date de procès en poche, la cinquième sortira après 22h de garde à vue.

Sans aucun doute, l'Etat ne lésine pas sur les moyens employés pour remettre les
gens à la rue, les réprimer, lorsqu'ils ou elles contestent sa légitimité, et tente
d'enfermer celleux qui pensent qu'il est une partie du problème et non pas la
solution. Confonté-e-s à la férocité policière, que certain-e-s vivent
quotidiennement, nous ne nous faisons toujours aucune illusion sur les changements
promis : coups de matraque, arrestations, inculpations imaginaires, misères et
injustices sociales.
Face à ces réalités, nous continuons de penser que quels que soient les partis au
pouvoir, les intérêts défendus sont ceux des riches et des dominants. Nous les
combattons en tant que tels. Seule-s l'organisation collective, l'autogestion,
l'entraide et le vivre ensemble nous permettent de trouver les moyens de nous
émanciper de la servitude du travail, des rapports marchands et de toutes les formes
d'emprisonnement (prisons, sexisme, racisme, domination de classe...).

Nous exigeons dès à présent :

- La réouverture du centre social autogéré

- L'arrêt de toutes les expulsions (expulsions de squats, locatives, des
étrangers...)

- L'arrêt immédiat des poursuites engagées contre des habitants du CSA et des
membres de la Campagne « Zéro personne à la rue »

- La reconnaissance de l'utilité des centres sociaux autogérés

- Le démenti officiel par la préfecture de la Haute-Garonne, les ministère des
Affaires Sociales et du Logement des mensonges relayés à l'égard du CREA.
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Re: Réquisitions, occupations de logements à Toulouse

Messagede Class War » 03 Sep 2012, 01:53

Et même quand les keufs sont contre toi on reste vénèr’ et pas tranquilles !

« Ah non ! Pas un énième communiqué, ça va on en a assez entendu sur le crea ! » D’accord, le net et la presse abondent de fresh news sur cette agitation toulousaine ces derniers jours. On avait quand même envie de faire sortir quelques réactions et analyses, quelques ressentis et opinions. De là où on est, sans trop de prétentions. On ne souhaite pas représenter la voix de cette campagne de réquisitions, ni même une partie de celle-ci. On est juste quelques potes qui se bougent depuis un ptit temps sur cette lutte, pas forcément depuis le début, pas forcément de manière continue, et qu’ont envie de partager ces trucs là, provoquer des discussions partout là où des situations similaires se sont produites...En gros exprimer notre subjectivité radicale quoi !

Mardi 28 août au petit matin. Dispositif policier installé, une quarantaine de personnes se regroupe petit à petit au plus près du lieu. De là, on voit une partie du toit, où quatre personnes se sont déjà réfugiées pour compliquer l’expulsion. Quand les soutiens débarquent, les poulets sont déjà à l’intérieur. Le dispositif est conséquent, une grosse partie du quartier est bouclée et grouille de condés, les bus sont déroutés pour la journée, et un nombre hallucinant de corps de flics sont représentés. Des camions de CRS, des gendarmes, dont des Mobiles qui tiennent le périmètre, une brigade de montagne pour aller cueillir les camarades perchés, des stups (? ?), des spécialistes des cambriolages (? ??), la SDIG (anciennement Renseignements Généraux), des nationaux lambda, les BACeux, les pompiers (quand ils collaborent aussi fort, on appelle ça des kisdés aussi), et on en oublie sûrement...

Pendant deux heures environ, ça gueule, ça insulte les keufs, ça embrouille les ouvriers qui viennent murer, ça tape sur les palissades, ça chante sexion d’assaut, ça gueule contre la flicaille et les expulsions. Le petit nombre ne permet pas aux soutiens d’avoir une grosse marge de manoeuvre pour saper un peu l’énergie des bleus. Puis les camarades sur leur toit sont rejoints par les decks spécialistes de la montagne. Au début, ça négocie, puis d’un coup ça devient tendu, on voit le premier occupant se faire interpeller, plaquer, et on entend ses cris quand il se prend cinq coups de taser successifs. Deux autres se font encore choper, « sans aucun souçi pour leur sécurité » : personne n’est assuré sur le toit, et les keufs en question se privent pas d’avoir des mouvements brusques.

Alors en bas, la rage monte d’un coup, et les soutiens se regroupent sur le pont derrière eux, pour bloquer la circulation. Forcément, à trente sur un pont, ça tient pas long et les CRS tardent pas à se ramener pour débloquer la situation : aucune arrestation, mais ils se gênent pas pour taper dans le tas d’une manière désordonnée : coups de latte, de bouclier et de tonfas. Hématomes multiples et poignet cassé en conséquences. Échauffourée rapide, et le groupe des soutiens se retrouve vite coupé en deux ; le premier rejoint alors le centre-ville pour se disperser, en laissant quelques traces sur son passage (poubelles renversées, tags : « CREA expulsé bordel partout », « Inssurection »...). Mais la plupart des soutiens retournent devant le CREA et restent encore un moment pour voir le dernier occupant délogé. Lui ne sera pas arrêté, mais les trois autres, en plus de se prendre des coups pendant leur descente des escaliers, sont embarqués au poste fissa. Les trois sont accusés d’outrage et rébellion, ainsi que de refus de signalisation (empreintes et ADN), deux d’entre eux, ceux qui en ont bien sûr le plus pris plein la gueule sont aussi accusés de violences sur deux decks qui ont trouvé un médecin pour leur prescrire cinq jours d’ITT. Normal. Malgré la démonstration musclée et cette volonté de mettre le rapport de force en leur faveur, la rage ne retombe pas pendant le reste de la journée, et une dynamique spontanée de riposte s’installe.

Face à cette expulsion , on avait pas envie de s’indigner, de retourner tranquillement nous coucher, de déprimer toute la journée sur un canap’ en soufflant, comme d’hab. C’est viscéral, pas moyen que ça passe sous silence ,on voulait mettre la zone, que tout le monde le sache ! On a commencé par se rejoindre dans l’hyper centre bourge de la ville (Jean jaurès ). Y’avait l’idée de bloquer plusieurs carrefours, alors on est restés une demi-heure à faire chier les automobilistes avec nos tracts et nos slogans, puis on est parti en direction d’Arnaud bernard en cortège en bloquant la circulation, aucun keuf, il est midi , y’a un bouchon énorme qui nous suit,on est contentEs. On reste pas longtemps sur le deuxième rond point, en voyant la BAC arriver. Après ça, ça a continué à tracter toute l’aprem. Le soir même on se réunit à 200 pour parler de ce matin, embrasser les potes sortis du comico, se filer la patate pour la suite, proposer, échanger... Mais vu qu’on est pas assez rassasiés de bordel, on décide de partir en manif sauvage direct, on est un peu moins de 400 000, genre 50 mais on est déter’ ! On commence par s’arrêter à un concert de hippie sur Arnaud bernard, on leur taxe le micro, ça lit le communiqué du jour, les gens sont attentifs et y’en a plusieurs qui nous rejoignent pour continuer notre parcours freestyle. Ça gueule « Créa expulsé, guerre sociale déclarée » ou encore « Ils expulsionnent ,on réquisitionne », « PS, UMP, la guerre aux pauvres c’est toute l’année », on a la rage , on se lâche un peu comme on veut, on est là la nuit à empiéter sur leur territoire hostile de bourges, plein centre, les gens en terrasse de luxe hallucinent un peu on dirait. On est plutôt 70 maintenant et toujours pas de keufs. Ça tag tout le long, « Squat ta ville » ; « Ici c’est vide » ; « Mort aux bourgeois », « Nik la bac » « La france tu l’aimes ou tu la brules » « Flic suicidé à moitié pardonné » ;« Mairie collabo »,« Anarchie toupar » , etc. On se marre bien quoi. Des DAB et leurs caméras sont aussi recouverts de peintures. Des motards keufs et une caisse commencent à nous suivre, ils ont le signalement de plusieurs personnes à choper, ça s’accélère, on cherche un endroit pour se disperser, on revient sur nos pas avec l’envie de pas ramener les porcs sur Arnaud Benz, ils passent déjà assez de temps à contrôler, arrêter, harceler les gens là-bas. On se disperse avant la place en courant avec les keufs derrière. La balade aura duré une bonne heure, personne ne s’est fait arrêter à part quelques contrôles avec fouilles. On s’endort avec les gyrophares qui tournent dans la ville.Et ça toute la night !

On décide le lendemain matin de mettre un peu d’agitation dans les locaux de la Dauberie Régionale des Creuvards Sociaux et de la Jeunesse Suicidée (DRJSCS), dépendance à lousetou du proprio. L’idée étant de les embêter un peu et d’obtenir un coup de tel au ministère depuis ce lieu VIP. Ça se balade dans tous les étages, on visite avec la même euphorie douce que lorsqu’on rentre la nuit dans un bat ou comme des gosses dans une fête foraine. Au bout d’une demi heure on arrive à savoir qui a la sale tache d’être au top de la hiérarchie et on décroche une réunion avec elle, où dix personnes sont autorisées à ouvrir leur bouche. Ça traînaille, la directrice adjointe nous balade, recoit des milliards de coup de fil. On saura plus tard qu’elle était en direct avec la pref’. Ggrrrr ! Pendant ce temps là les kisdés se ramènent, SDIG et commissaire divisionaire commencent à venir nous faire leur blabla et nous imposer de faire comme eux ils veulent. Rapidement ça devient un peu confus, des decks se massent de plus en plus à l’exterieur et nous on est de moins en moins à l’intérieur. On se donne la pêche en scandant des slogans à la hauteur du sérieux de cette journée : « des pizzas, du tofu et plus d’état du tout », « des chatons des minous et plus d ’état du tout » ou encore « Non aux expulsions ».

Au final, des coups, des crânes ouverts, une personne embarquée sur l’instant et nous de se disperser un peu maladroitement dans les abords de cet immeuble immonde. Quelques minutes plus tard, c’est des BACeux qui interpellent un des participantEs sur la route, télescopique à la main, ils nous ordonnent de rester au loin et de ne surtout pas désarrêter. Dans un autre coin, toujours au même moment, c’est trois clowns partis vers la pref’ qui se verront interpellés et embarqués pour quelques heures au frais sous les néons.

On garde un goût amer de cette matinée et comme une piqûre de rappel. Nous rappeller que ces interlocuteurs, les institutions, nous la mettront toujours à l’envers, sous de belles paroles galvaudées. Que quand bien même on met les formes, on se place sur leur terrain, on utilise leurs codes, on se fait bouffer parce que c’est comme ça qu’ils ont appris à se relationner avec nous. Parce que c’est nos ennemis point barre ! Pendant toute la durée du bras de fer institutionel biaisé pré-expulsion, on a tenté, de diverses façons de leur foutre la pression, d’obtenir des réponses et des engagements. Toute cette énergie ne nous a rapporté que de la fatigue, de la haine et de l’experience en girouettomanie. Goût amer aussi de se rendre compte une fois de plus des tactiques policieres de vouloir taper sur les têtes qui dépassent un tant soit peu, de tenter, encore, de nous faire peur. La veille, au point de sortir les täsers sur le toit. Ce jour, en usant de la matraque à tout-va. Les kisdés avaient en vue des têtes bien précises (dont celles du soir précédent), et ont voulu coûte que coûte embarquer et calmer. On sent que la pref’ perçoit un rapport de force s’installer, et nous aussi, et elle tentera par tous les moyens de maintenir sa position toute puissante. Mais blessures, expulsions, hématomes et poursuites judiciaires ne sont que plus de prétextes pour tout niquer, elle et ses potes n’ont pas fini d’en baver.

Ces actions immédiates et collectives montrent non seulement de nombreuses volontés de réponses face à l’expulsion du CREA, mais surtout sont révélatrices des dynamiques que le bâtiment abritait : activités diverses, cours d’alphabétisation, mouvement de réquisitions, organisations de rencontres et de festivals, campagne zéro personnes à la rue, soirées de soutien, etc. L’expulsion du CREA dépasse alors le simple fait qu’une quarantaine de personnes se retrouvent sans logement, elle marque aussi la fin d’un lieu autonome et autogestionnaire et où s’échangeaient des pratiques et des savoirs. Le fait qu’autant de personnes se sentent concernées et décident d’agir ensemble montre qu’en 16 mois le CREA a permis la mise en place d’un socle commun offensif entre de nombreuses personnes venant de nombreux horizons. Et c’est pour ça que l’état et ses chiens de garde ont décidé de l’expulser : ne pas laisser les indésirables, qu’illes soient pauvres, sans papiers, militantEs ou marginaux, s’organiser entre elleux, sans son intervention, ne pas laisser un rapport de force s’installer. Malgré tout, il semble, en vue des réactions immédiates et nombreuses, que ce socle existe bien, et qu’il est parti pour durer. Alors quoi, c’est bien d’écrire des communiqués de soutien (dédicace à EELV, qui réussissent à mimer la colère bien calés au ministère), de s’indigner, de revendiquer. On trouverait quand même plus intéressant que chacunE puise dans ces evenements la force de mener des actions collectives enragées, directes là où ille lutte, et que cette rage qu’on peine à contenir chaque jour explose sous plein de formes, partout, pour les faire trembler et s’essayer à respirer.

Tout pour toutes, pouvoir aux peuples, nique les dogmes.
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Re: Réquisitions, occupations de logements à Toulouse

Messagede Pïérô » 07 Sep 2012, 11:27

çà repart, nouvelle réquisition

Communiqué de la campagne de réquisition, d’entraide et d’autogestion.
Toulouse, le 7 septembre 2012

LE CREA, LE GPS, LA CAMPAGNE REQUISITIONNE ET OUVRE UN NOUVEAU CENTRE SOCIAL AUTOGERE AU 22 RUE DEMOUILLES A TOULOUSE

Le 28 aout 2012, l’Etat a expulsé le centre social autogéré et ses 40 habitants du 70 allée des Demoiselles qui ont dû se débrouiller par elles et eux-mêmes.

Toute l’année les propriétaires, la préfecture et la mairie ont mené ou mènent encore des procédures d’expulsion contre des personnes, des projets collectifs ou des maisons d’habitation, occupées ou pour impayés, des campements et des réquisitions. Nous sommes de plus en plus nombreuses à la rue, dans l’impossibilité de payer des loyers, ou simplement en galère, alors qu’il y a de plus en plus de logements et de bâtiments laissés vides pour la spéculation.

Le capitalisme et l’Etat ne nous laissent pas le choix, il faut s’organiser par nous-mêmes.

Dans le cadre de la campagne de réquisition, et en toute logique, depuis plus de 48h nous occupons un bâtiment public, laissé vide depuis 6 ans. Nous mettons toutes les preuves à disposition. Des habitants de quatre maisons expulsables ou expulsées, des familles et des femmes en galère laissées sans solutions par le 115, des travailleurs sociaux en lutte, des étudiants et des précaires, des personnes investies dans les activités du Centre Social Autogéré, différents collectifs culturels, artistiques et politiques concernés par les expulsions et tous les soutiens de la Campagne de réquisition ont le plaisir de vous annoncer leur installation et l’ouverture du nouveau Centre Social Autogéré, 22 rue Demouilles à Toulouse.

Nous avons déjà posé les bases de toutes sortes de nouveaux projets et ateliers : cours d’alphabétisation, soutien scolaire, cours de lecture, bibliothèque autogérée, infokiosk, espace internet, salle de répétition, crèche collective, boxe, capoeira, friperie, zone de gratuité, atelier mécanique, réparation auto, salle projection, sérigraphie, atelier couture et tricot, activités variées pour les enfants, cantine populaire, bien entendu toujours libre et gratuit pour toutes et tous.

Nous avons besoin de soutien immédiat, rencontrons-nous, organisons-nous !


TOUT POUR TOUTES

POUVOIR AU PEUPLE !
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Re: Réquisitions, occupations de logements à Toulouse

Messagede Pïérô » 13 Sep 2012, 01:24

Communiqué de presse du 12 septembre 2012

Une fois de plus, l’Etat à travers son bras justicier et armé veut nous remettre à la rue !

Demain, le 22 rue Demouilles (ancien siège de l’URSSAF Haute-Garonne) occupé depuis 10 jours, passe en procès au TGI à 9h30. De ce bâtiment de 5400m2, vide depuis 6 ans et toujours invendu ; nous en avons fait un lieu de vie pour une centaine de personnes et collectifs qui ce sont déjà fait expulser des espaces qu’ils avaient libérés toute l’année.

Pour toutes ces personnes, femmes, familles et enfants, à nouveau c’est la menace de l’expulsion, l’épée de Damoclès du « retourne à la rue et démerde toi ! »

Le CREA (Collectif pour la réquisition, l’entraide et l’autogestion), Sloli, Emergence, le GPS (Groupement pour la défense du travail social), d’une rencontre entre divers collectifs et énergies individuelles, a émergé cette grande réquisition 22 rue Demouilles ; témoignage de notre force à nous entraider, à être solidaire, à se projeter ensemble dans l’alternative et l’initiative populaire.

Les preuves ne sont plus à faire! La présence de ces collectifs dans les différents quartiers de Toulouse pendant quelques mois ou quelques années ont enrichi des espaces gentrifiés d’une envie de partager, de se rencontrer et de vivre ensemble.

Leur seule réponse face à cette entraide populaire? Deux mots : répression et violence. Réprimer la pensée et punir l’acte, c’est toujours la même rengaine ! Face à ce petit refrain, on continue et on se renforce ! Les enjeux sont la défense du bâtiment, de choix de vie, d’alternatives à la société de consommation capitaliste et aux villes polissées et policées.

La réappropriation de son quartier, de sa ville, de ses relations sociales, ça vous concerne aussi !


Venez nous voir, discuter, et échanger.

Rejoignez-nous le jeudi 13 septembre à 9h devant le Palais de Justice,
2 allées Jules Guesdes.


Les habitant-e-s du 22 rue Demouilles

Contacts presse :
Annabelle 06 75 03 10 91
Thomas 06 01 79 45 72

http://gps.midipy.over-blog.com/article ... 20913.html
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Re: Réquisitions, occupations de logements à Toulouse

Messagede bipbip » 14 Sep 2012, 00:26

Communiqué de presse du jeudi 13 septembre

Aujourd’hui, les habitantes et habitants du nouveau CSA (centre social autogéré) 22 rue Demouilles sont passé⋅e⋅s en procès en référé d’urgence au TGI (tribunal de grande instance) à 9h30. Pour le moment : report d’audience d’une semaine.

Une fois de plus, l’Etat veut nous remettre à la rue !

Il y a 15 jours il virait le CREA et ses 40 habitantes et habitants dont 15 enfants pour murer un bâtiment qui restera vide pendant longtemps.

Depuis 10 jours, nous nous sommes installé⋅e⋅s dans ce nouveau bâtiment de 5400m2 (ancien siège de l’URSSAF Haute-Garonne) vide depuis 6 ans et sans aucun autre projet que sa démolition (un long chantier rééllement nuisible pour la « quiétude » du voisinage.)

Nous en avons fait un lieu de vie pour une centaine de personnes et collectifs qui se sont déjà fait
expulser des espaces qu’ils avaient libérés au cours de l’année.
Pour toutes ces personnes, femmes, familles et enfants, à nouveau c’est la menace de l’expulsion sans aucune solution de relogement malgré les déclarations mensongéres de la préfecture.

Le CREA (Collectif pour la réquisition, l’entraide et l’autogestion), le GPS (Groupement pour la défense du travail social), Sloli, Emergence, ainsi que divers collectifs et personnes, ont, par cette grande réquisition, uni leurs forces pour mettre en pratique l’entraide et l’autogestion dans une perspective autonome et populaire.

La présence de ces collectifs dans les différents quartiers de Toulouse pendant quelques mois ou quelques années a créé des espaces ouverts sur la ville animés d’envies de partager, de se rencontrer et de vivre ensemble.

Leur seule réponse face à cette entraide populaire : criminalisation et répression.

L’enthousiasme de nombreuses voisines et voisins à l’égard de notre projet contrecarre clairement les accusations délirantes du propriétaire et des politiques bourgeois qui tentent de nous isoler.

On continue et on se renforce !

Nos enjeux sont la défense du bâtiment, de choix de vie, d’alternatives à cette vie où tout s’achète . Nous ne sommes pas à vendre ! C’est aussi la réappropriation de son quartier, de sa ville, de ses relations sociales, ça nous concerne toutes et tous!

Toute solidarité est la bienvenue (lettres de soutien, coups de main, savoir-faire, matériel,…).

Venez nous voir, discuter, et échanger, participer et pourquoi pas vous impliquez !

A très bientôt

Les habitantes et habitants du 22 rue Demouilles

Tout pour tout⋅e⋅s, Pouvoir au peuple !

http://creatoulouse.squat.net/communiqu ... septembre/
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Re: Réquisitions, occupations de logements à Toulouse

Messagede bipbip » 25 Sep 2012, 09:13

Expulsion annoncée

Communiqué des habitantes et habitants du 22 rue demouilles et des membres du CREA

100 personnes menacées d'expulsion dont 25 enfants... pour laisser un bâtiment vide et faire du pognon.

Ce lundi 24 septembre, le Tribunal de Grande Instance a décidé, par référé en urgence, l'expulsion immédiate sous 48 heures du nouveau Centre Social Autogéré et de sa centaine d'habitants.

Après 3 semaines d'installation dans les locaux de l'URSSAF (abandonnés depuis 6 ans, vides et sans aucun projet), les habitantes et habitants du 22 rue demouilles sont déjà menacé-e-s d'expulsion, et ceci sans délai.
Parmi toutes ces personnes, beaucoup ont déjà été expulsées d'autres bâtiments, comme le CREA au 70 allée des demoiselles, évacué peu de temps avant et remettant à la rue 40 personnes dont 15 enfants.
En un an le mouvement de réquisition « Zéro personne à la rue » a permis à près de 200 personnes de trouver un toit, ce qui représente d 'après la veille sociale environ 50% de l'ensemble de l'hébergement d'urgence des familles sur Toulouse.
Tout cela sans aucune subvention, simplement en s'organisant par nous-mêmes pour réquisitionner les bâtiments laissés vides par l'Etat et les gros propriétaires.

Pour ce nouveau lieu de vie, cela a permis à de nombreuses personnes de commencer à retrouver une stabilité et aux enfants d'avoir une rentrée normale dans les écoles du quartier. Une quinzaine d'ateliers et d'activités libres et gratuits ont commencé à se mettre en place, en lien avec le quartier : soutien scolaire, ateliers de français, ateliers mécanique et vélo, boxe, théâtre, chant, ateliers son et image, cantine, soutien juridique...

Une fois de plus la justice est restée sourde malgré l'évidence de la réalité. Qu'allons nous devenir à l'approche de l'hiver? Ce sytème veut nous renvoyer crever à la rue, nous refusons d'être à nouveau réduits à rien. Au lieu de financer des solutions, l'Etat met le fric dans la guerre aux pauvres et nous remet à la rue lorsque nous occupons les bâtiments laissés vides. Le propriétaire du bâtiment, la direction de l' URSSAF, a désormais le pouvoir de demander la mise à disposition des forces de l'ordre mais rien ne l'y oblige vraiment. Non à la destruction de nos vies et de celle du nouveau Centre Social Autogéré !

Nous appelons toutes les personnes qui se sentent concernées à se mobiliser contre cette expulsion programmée : que ce soit en faisant part de votre désaccord auprès de la direction de l' URSSAF, ou en vous joignant à nous dans ces combats. Nous encourageons, à Toulouse et ailleurs, toute initiative de soutien, de blocage et de solidarité face à toutes les institutions gestionnaires de la misère.

Passez-nous voir au 22 rue Demouilles, venez-nous rencontrer, Asssemblée Générale tous les jeudis à 19h.

Ne nous laissons pas faire !
Auto-défense populaire

Tout pour tou.te.s, Pouvoir au peuple !
http://gps.midipy.over-blog.com/article ... 22840.html
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Re: Réquisitions, occupations de logements à Toulouse

Messagede bipbip » 28 Sep 2012, 11:50

Appel à soutien samedi 29 et dimanche 30 septembre

Appel à déferler sur Toulouse

Ami.e.s, allié.e.s, galérien.ne.s, camarades,
Déferlez sur Toulouse !


Nous sommes une centaine d’habitant.e.s (dont 25 enfants) et plus d’une centaine de personnes investies dans les ateliers et les activités du Centre Social Autogéré de Toulouse (22 rue Demouilles). Nous sommes menacé-e-s par une expulsion imminente.

D’ici quelques jours l’État enverra ses flics nous re-foutre à la rue, détruire ce lieu, pour laisser un bâtiment de 5400 m² vide depuis six ans et sans aucun projet, aussi mort que possible.

Nous n’avons pour l’instant aucune solution pour nous reloger et nous avons décidé de rester. Nous ne voulons pas abandonner notre bâtiment et nous n’avons désormais plus que ça à perdre.

Camarades d’ici, d’autres villes et d’autres pays, nous avons besoin de vous.
Pour défendre cette lutte, ces vies, ce lieu extraordinaire, nous avons besoin de vos forces.

Débarquez sur Toulouse dès ce week-end (29, 30 septembre) !

Nous vous logerons, nous pourrons échanger et nous rencontrer, nous organiser pour ouvrir d’autres maisons. Luttons ensemble pour empêcher l’expulsion du Centre Social Autogéré !

Montrons aux riches et aux puissants que nous allons défendre ce que nous aimons. Et reprendre tout ce qui est à nous.

Autodéfense populaire !
Tout pour tou.te.s, Pouvoir au peuple !

http://juralib.noblogs.org/2012/09/28/s ... -espagnol/
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Re: Réquisitions, occupations de logements à Toulouse

Messagede bipbip » 03 Oct 2012, 01:46

Occupation du PAIO
communiqué du 2 octobre

TOULOUSE : OCCUPATION DU PAIO PAR LES FAMILLES A LA RUE ET MENACEES D’EXPULSION

Ce mardi, depuis 09h00, nous, les habitants et habitantes (15 familles et 25 enfants, étudiants, chômeurs, femmes isolées, travailleurs pauvres…) du 22 rue Demouilles occupons le PAIO (pôle d’accueil d’information et d’orientation) à Patte d’oie à Toulouse et sommes installés pour y passer la journée et la nuit.

Hier, lundi 1 octobre, nous nous y sommes présentés pour y faire des demandes de logement étant donné que le 22 rue demouilles, où nous vivons, risque d’être expulsé par la police dès demain matin à la veille de l’hiver. Mais nous avons dû repartir sous la menace d’une arrivée imminente de la police.

En effet nous habitons depuis le 3 septembre dernier dans ce bâtiment appartenant à l’URSSAF laissé vide depuis 6 ans, car à part la réquisition de logement vides nous n’avons aucun autre moyen de nous loger.

Nous sommes dans cette situation car le Président du tribunal de grande instance de Toulouse, après avoir mené une procédure bâclée dans laquelle nous n’avons pu nous défendre et faire valoir qu’il n’y avait aucune urgence à nous expulser et que nous pouvions, vu notre situation de précarité, bénéficier de délais, a ordonné notre expulsion sous 48h en avançant des motifs fallacieux selon lesquels l’immeuble où nous habitons serait occupé aux seules fins de dénoncer la pénurie de logement.

Ce magistrat a nié la réalité alors que pour démontrer que nous habitons dans ce bâtiment pour s’y loger, nous avons produit des articles de presse, des témoignages, des déclarations publiques dans lesquelles il est clairement établi que cet immeuble est occupé par des familles avec enfants, des femmes en galère, des chômeurs, des étudiants…pour s’y loger et y vivre, que l’eau et l’électricité sont remis en route, que la cuisine est utilisée pour préparer les repas ensembles, que nous avons aménagé ces anciens bureaux en appartements.

Cette décision de justice est avant tout politique afin de donner les moyens à la préfecture et aux propriétaires de nous remettre à la rue le plus rapidement possible. De toute façon, les habitantes et habitants ont fait appel de ce déni de justice et ont saisi le juge de l’exécution pour qu’ils suspendent au plus vite la procédure d’expulsion.

De plus la Préfecture de Haute-Garonne qui nous remet constamment à la rue, met la pression sur l’URSSAF et les plus hautes instances de la sécurité sociale à Paris pour accélérer notre expulsion alors que nous ne coûtons rien à personne.

C’est cette même préfecture qui doit proposer des hébergements et des logements pour toutes sur le département et que des habitantes et habitants du 22, rue Demouilles ont reçu des avis favorables pour le droit à l’hébergement et au logement.

Le PAIO, service de l’état, a pour mission de proposer une solution d’hébergement à chaque personne qui en fait la demande, ce qu’il est incapable de faire aujourd’hui, faute de volonté politique. Pourtant l’hébergement est un droit fondamental, chacun doit y avoir accès de façon inconditionnelle, quelque soit sa situation administrative. Si nous dormons au PAIO cette nuit, c’est parce qu’aucune solution ne nous a été proposée, que nous voulons que la Préfecture arrête immédiatement cette procédure d’expulsion, et que nous ne voulons pas faire revivre aux enfants une nouvelle expulsion musclée de la part des forces de l’ordre envoyées par la préfecture.

De plus, la mairie entre dans cette même logique en menaçant d’expulser des familles installées depuis bientôt un an dans un petit immeuble lui appartenant et également laissé vide alors que tant de personnes dorment dehors.

Mme DUFLOT, ministre du logement, s’est prononcée pour la réquisition et contre les expulsions sans relogement.


Nous exigeons donc l’arrêt immédiat de l’expulsion du 22 rue demouilles ainsi que toutes les autres expulsions.

Tout pour tou-te-s, pouvoir au peuple
http://creatoulouse.squat.net/occupatio ... -de-letre/


Communiqué de soutien d'Alternative Libertaire

Crea : aussitôt fermé, aussitôt rouvert !

Le 28 août dernier, un bâtiment du CREA (collectif pour la Réquisition, l’Entraide et l’Autogestion) qui abritait une quarantaine d’habitant-e-s, dont des familles et des enfants, a été expulsé par l’Etat. Depuis un an, ce collectif avait lancé une campagne de réquisition de plusieurs logements vides sur Toulouse afin d’accueillir des personnes à la rue. Sous le prétexte fallacieux de créer un centre d’accueil pour sdf, l’Etat a tenté de mettre fin à une expérience d’autogestion, de solidarité et de vie collective qui ne coutait rien à personne.

Peine perdue, quelques jours plus tard, différents collectifs ont réuni leurs forces pour prendre un nouveau lieu, (ancien bâtiment de l’Urssaf, inoccupé depuis 6 ans) encore plus grand, où pourront être logées une centaine de personnes et de nombreuses activités ouvertes vers l’extérieur.

Toutefois le propriétaire avec l’aide de l’état et des politicards réactionnaires toulousains s’est empressé d’assigner en référé le collectif au Tribunal de Grande Instance de Toulouse le lundi 24 septembre. La justice s’est prononcée pour l’expulsion du squat. Ainsi, d’ici quelques jours, l’Etat enverra ses flics remettre les habitant-e-s à la rue et condamner les accès de ce bâtiment de 5 400 m², qui restera inoccupé. Malgré la menace, les occupant-e-s ont décidé de rester et de résister.

Alternative libertaire soutient cette initiative de réappropriation collective de logements vides et dénonce la criminalisation et la répression de ses habitant-e-s. Nous considérons que le loyer est une source d’enrichissement basée sur le vol des locataires, les précarisant davantage. De nombreux logements sont vides, profitons-en !

Face aux profiteurs et à l’Etat : réquisition, autogestion !

Alternative libertaire
, le 2 Octobre 2012
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