Droit au logement, luttes... à Poitiers (86)

Re: Droit au logement, luttes... à Poitiers

Messagede Pïérô » 25 Oct 2013, 11:37

Expulsion du squat des Glières
déroulement, témoignage : http://fa86.noblogs.org/?p=10059

Le DAL 86 propose une réunion à toutes les personnes révoltées par la politique préfectorale à l’égard des habitant-e-s expulsé-e-s du squat des Glières (individus, orgas politiques, syndicats, associations), ce vendredi 26 octobre à 18h, à la Maison de la Solidarité (22 rue du pigeon blanc à Poitiers). Il s’agira de réfléchir aux suites, avec l’idée d’un rassemblement mercredi 30 octobre à 18h.

Le DAL 86 vous invite aussi à l’assemblée générale du squat de l’Etape, ce même vendredi 26 octobre, à 20h au squat l’Etape (rue d’Oléron à Poitiers).
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Re: Droit au logement, luttes... à Poitiers

Messagede Pïérô » 29 Oct 2013, 14:16

Lettre ouverte
Lettre ouverte Collectif Squat l’Etape à la préfète et au maire

La lettre ouverte que les habitants du Squat l’Etape ont envoyée à la préfète de région et au maire de Poitiers concernant l’éventualité de leur expulsion à partir de demain 29 octobre 2013.

Le 28 octobre 2013

Madame la préfète de la Vienne,
Monsieur le député maire de Poitiers,

Nous vous avons envoyé une lettre vous demandant un rendez-vous par recommandé le 19 octobre dernier. Sans réponse de votre part, nous envoyons cette lettre ouverte aux médias.

En effet, nous sommes les familles et célibataires expulsables du squat l’ETAPE à partir du 29 octobre 2013, et nous nous demandons : « qu’allons nous devenir ? Nous et nos enfants ? »

Ceux- là mêmes que vous dites non insérés, nos enfants, notre famille, ont fait leur première rentrée scolaire malgré bien des difficultés administratives qui se poursuivent, et ce sont ceux- là les premiers de nos familles qui apprennent pour la première fois à lire, écrire, compter, à parler français, comme nous, leur parents, au secours catholique. Nous sommes fiers d’eux, et eux, sont contents d’aller à l’école. Nous avons rencontré les professeurs, les classes ; ils ont fait une rentrée comme tout le monde, avec des cahiers, des crayons, des cartables. Ils n’ont toujours pas de carte de bus. Savez-vous ce que c’est de traverser la ville tous les jours avec deux, voire quatre tickets de bus ? Sans cantine, trop chère…

Nous sommes aussi de jeunes femmes enceintes, qui avons vécu ici des choses dures et difficiles dans la misère, nous avons souffert de fausses couches mais avons créé des liens entre nous : nous sommes autant solidaires entre nationalités semblables, qu’entre femmes venues de pays différents ; Nous avons accueilli les Africains seuls, les Africaines avec enfants, des Français, des familles de passage, tous à la rue. Nous leur avons préparé à manger, le café, une chambre. Nous aussi sommes « humaines », et connaissons la faim.

Nous avons toutes connu la rue et, pour certaines, le 115 (CHUS : Centre d’Hébergement d’Urgence Sociale), la caravane miteuse l’hiver à 25 personnes, savons combien vivre dans ces conditions est difficile, et sommes heureuses de nous retrouver ici. Nous nous aidons mutuellement, nous accrochons, et nous toutes, ne voulons pas partir ; pour aller où ? Et nos futurs enfants à naître, où iront –ils ?

Pourquoi est ce à nous de donner à manger, à boire, un lit, si c’est pour nous mettre à la rue après ? Nous sommes parfois fatiguées, à bout, nos enfants sont malades, on ne peut pas bien les soigner, Est ce notre faute ? Nous ne pouvons même pas avoir de bons traitements. Tout est difficile ; Notre mère ici (pour certaines) est très malade, qu’attendez-vous pour faire quelque chose pour elle ? Cela fait des mois qu’elle est souffrante.

Nous allons voir depuis plusieurs mois les assistantes sociales, nous voulons un hébergement décent, et on nous dit « désolé je ne peux rien pour vous », le SIAO (Système Intégré d’Accueil et d’Orientation), vous-mêmes, dîtes : « pas d’hébergement : votre seule solution : le 115 ! » Et le 115 dit qu’il n’y a pas de place. Où allons-nous aller ? Nous appelons le 115 tous les jours et c’est toujours la même réponse, et c’est dur d’aller au 115, allez y, allez voir comment c’est là bas, allez y dormir ; on ne peut même pas boire le thé au 115 avec son propre mari qui lui dort souvent dehors, faire sa lessive, manger, et certainement comme vous, nous n’aimons pas dormir séparé de notre époux (épouse).

Il n’y a personne pour nous aider à avoir une vie normale, à payer des charges, car nous voulons payer, certains d’entre nous vivent avec 250 euros par mois, d’autres sans rien, que devons nous faire ? Nous n’avons pas grand-chose, mais le peu que nous avons nous voulons le garder : quelques meubles, quelques objets. Et l’on devrait tout quitter ? De quel droit ? Etes vous prêts, vous, à tout quitter tout le temps, ne pas savoir où dormir, ne pas savoir à qui faire confiance, à qui demander de l’aide et tous les jours à avoir faim ? Êtes-vous prêts à prendre notre place ? Car nous toutes sommes d’accord pour vous la laisser.

Nous savons que la famille des Glières a été expulsée, mise dans un gymnase et séparée, que des pères et mères de famille ont des OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français), que des enfants scolarisés vont partir. Nous, nous sommes là dans cet endroit depuis avril 2013, des riverains nous aident, d’autres nous soutiennent et sont venus ici ; depuis avril 2013 nous n’avons aucune solution ; c’est à nous seuls de nous débrouiller. Et, dans le journal télévisé France 3 Poitou-Charentes et dans l’article paru dans 7 à Poitiers, vous dites aux journalistes que nous sommes « suivis » ici . Mais par qui ? Plusieurs d’entre nous ont été convoqués à l’OFII avec une personne de la Préfecture, avec interprète par téléphone. Certains ont signé des documents sans avoir copie de ce qu’ils signaient. Certains n’ont pas été convoqués. Aucun travailleur social n’est venu nous voir où nous habitons. Et nous n’avons à ce jour aucune réponse.

Nous n’avons qu’une chose à vous dire :

Nous voulons rester ici, à Poitiers, avoir une vie de famille, avoir des papiers pour pouvoir travailler et subvenir à nos besoins sans dépendre de l’assistanat ; nous sommes domiciliés ici, nous ne partirons pas. Car on en a marre de tout quitter tout le temps.

Nous lançons un appel aux personnes de Poitiers et d’ailleurs : qu’ils contactent la Préfecture de région et la Mairie de Poitiers s’ils veulent nous soutenir, nous, les familles et les personnes seules du squat l’ETAPE, à la rue pour certains depuis trois ans. Nous sommes humiliés dans ces institutions, nous comprenons vos regards et ce que vous dites dans notre dos et parfois en face. Maintenant on dit « stop ».Quant au harcèlement policier, lorsque nous sommes en règle, le chef nous dit souvent « je vais te ramener dans ton pays », dites leur que nous avons l’habitude. Nous n’avons plus rien dans nos pays : pas de maison, pas de suivi médical, plus d’attaches familiales. Certains d’entre nous sont en France depuis plusieurs années. La France est maintenant notre pays. Nous ne partirons pas. Nous attendons la Police.

Le collectif des familles et personnes seules du squat de l’ETAPE

http://dal86.fr/2013/10/28/lettre-ouver ... -28-10-13/
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Re: Droit au logement, luttes... à Poitiers

Messagede Pïérô » 31 Oct 2013, 17:03

article NR
Stress au squat de l'Étape : " On ne dort plus la nuit "

Poitiers. Les familles roms et caucasiennes de l’ex-foyer de l’Étape vivent dans l’angoisse d’une expulsion. Elles gardent l’espoir d’être relogées. Reportage.

Viorica s'avance d'un air décidé. Elle est entourée d'autres mamans, le visage tendu, et de mômes, l'œil rigolard. « On veut vous parler de notre situation, lance la jeune Rom dans un Français plus que correct. Ce n'est plus tenable. On vit dans l'angoisse, on ne dort plus la nuit. On couche les enfants tout habillés pour ne pas avoir à les vêtir à la hâte comme aux Glières. » Une chape d'effroi a gagné l'Étape rue d'Oléron depuis l'évacuation matinale de l'autre squat de Poitiers avenue des Glières mercredi dernier. L'inconnu du lendemain pèse le plomb pour les grands.
Insouciants, les gamins, dont beaucoup sont scolarisés, profitent des vacances. Pour jouer, tout simplement

" On veut bien partir mais pour aller où ? "

Ici pas de strass pour soigner son stress. Mais dans les bâtiments, il y a l'eau courante et l'électricité. « Quand on a dormi dans la rue, dans une voiture, ce n'est pas si mal. »
Ils sont des dizaines - Roms de Roumanie, Caucasiens de Georgie ou d'Arménie - à vivre ici en grande famille dans l'ancien foyer transformé en squat. La date fatidique pour vider les lieux (le mardi 29 octobre) est dépassée. Ce mercredi de bon matin, c'est l'huissier qui est passé pour signifier à tout le monde de déguerpir. « On ne demande qu'à respecter la loi, s'enflamme la jeune femme. On veut bien partir. Mais pour aller où ? Qu'allons-nous devenir nous et nos enfants ? »
Impossible de s'extirper de la tête la peur de l'expulsion que l'on pressent imminente. « La police va venir. »
Les squatters ont devancé l'appel allant dès lundi à la préfecture, pour tenter de trouver une solution avant la date butoir. Hier, Viorica et quelques compagnons y sont retournés. On leur a conseillé de revenir à « L'Étape » en attendant…
Regroupés en « collectif des familles du squat de l'Etape », ils ont envoyé une lettre ouverte à la préfète et au député-maire de Poitiers. On peut y lire. « Nous voulons rester ici à Poitiers, avoir une vie de famille, avoir des papiers pour pouvoir travailler sans dépendre de l'assistanat. On en marre de tout quitter tout le temps. »
Et Viorica de conclure. « Nous sommes Roumains mais notre pays c'est la France. On n'a rien là-bas : ni maison, ni attaches, ni famille. On veut vivre ici. En paix. »

http://www.lanouvellerepublique.fr/Vien ... it-1670409
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Re: Droit au logement, luttes... à Poitiers

Messagede Pïérô » 15 Nov 2013, 04:23

Le DAL 86 aime bien les lettres ouvertes à la préfète en forme d'humour décapant
Lettre ouverte à la préfète de région concernant les réparations du CHUS

Nous avons l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance une enveloppe supplémentaire pour que la Croix Rouge ait les moyens d’effectuer les réparations qui s’imposent pour le CHUS (Centre d’hébergement d’urgence social) « 115 », sans utiliser pour ce faire des sans abris, qui plus est étrangers en situation irrégulière, réduits en esclavage.

En effet, dimanche 27 octobre au CHUS rue de Montbernage, sept hommes prennent leur douche, à tour de rôle, dans une cabine qu’ils apprendront qu’elle était condamnée car ayant une fuite d’eau. Le lendemain, ils sont tous convoqués à 14h par le directeur de la Croix Rouge pour cette grave faute. Les sanctions exemplaires tombent : quatre d’entre eux, les plus bricoleurs bien-sûr, sont punis. Ils seront condamnés à venir réparer leur forfait.

Dès le lendemain et durant plusieurs jours, pendant 6 à 7 heures par jour quand même, ils ont repeint les murs, nettoyé les parquets, changé les linoléum, réparé la fuite de la cabine de douche, bouché les trous des murs avec du plâtre…

L’un d’eux, étranger malade pour qui la Croix Rouge refuse de trouver un hébergement et ce malgré la demande de son médecin, et dont c’est le métier, a travaillé ainsi pendant 6 à 7 heures par jour durant deux jours puis, étant donné que le CHUS refusait de l’héberger le soir, ce qui était quand même la moindre des choses, n’a pas voulu continuer. En effet, non seulement, comme c’est l’usage, il est hébergé au CHUS épisodiquement, non seulement il « tourne » avec les autres hommes n’étant hébergé qu’un jour ou deux par semaine, mais travaillant au noir, enfin gratis comme un esclave, il n’a même pas été hébergé le soir…

Utiliser des esclaves, pourquoi pas ? Mais les traiter comme des salariés dénote une confusion regrettable et assez dommageable. Car enfin, il est de notoriété publique que, partout dans le monde, les esclavagistes mettent un point d’honneur à donner le gîte et le couvert à leur esclaves, condition nécessaire du travail bien fait…

Bien-sûr, il serait préférable que la Croix Rouge ait les moyens de payer les sans abris étrangers en situation irrégulière qui travaillent au noir pour elle. Aussi, nous réitérons notre demande : merci de penser à donner quelque chose à cette association vénérable dont le but, rappelons-le, est, sans rire, « de s’employer à prévenir et à apaiser toutes les souffrance humaines ».

Nous vous prions de croire, Madame la Préfète de Région, en l’assurance de notre considération distinguée.

DAL86 – dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56
Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

http://dal86.fr/2013/11/13/lettre-ouver ... s-du-chus/
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Re: Droit au logement, luttes... à Poitiers

Messagede Pïérô » 24 Nov 2013, 16:34

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Re: Droit au logement, luttes... à Poitiers

Messagede Pïérô » 27 Nov 2013, 16:02

Expulsion du squat de l’Etape ce matin

[Poitiers] expulsion du squat de l’Etape en cours (6 rue d’Oléron) !

8h30 :

Info DAL 86 : expulsion du squat de l’Etape en cours (6 rue d’Oléron à Poitiers) !

Mise à jour Pavillon Noir

10h30 :

-les familles ont été transférées sous bonne escorte policière au gymnase des Ecossais, avec les enfants (juste à côté du commissariat de police). Puis les familles ont été amenées une par une à la préfecture. Force est de constater que la stratégie consiste une fois de plus à disperser et à éclater les solidarités. Quelques personnes ont obtenu un titre de séjour (valable 6 mois), et on attend les décisions de la préfecture pour les autres, menacées d’OQTF (obligations de quitter le territoire français), mais si c’est le cas sous combien de temps ? On attend aussi de savoir quelles seront les conditions de relogement provisoires (chambres d’hôtels, CADA = centres d’accueils pour demandeurs d’asile, … ?).

http://fa86.noblogs.org/?p=10266
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Re: Droit au logement, luttes... à Poitiers

Messagede Pïérô » 29 Nov 2013, 16:47

Article NR
Le squat de l’Etape évacué à Poitiers

Ce matin, les forces de l'ordre sont intervenues pour procéder à l'expulsion d'une vingtaine de personnes, en majorité des familles de Roms, qui occupaient depuis plusieurs mois l'ancien foyer, rue d'Oléron.

Et de deux ! Après le squat des Glières il y a quelques semaines, les services de police de Poitiers sont intervenus ce matin à 8 h, pour l’évacuation du squat de l’ancien foyer L’Etape, situé en centre-ville, au 6, rue d’Oléron. L’opération a duré environ une heure. Cet ensemble immobilier était occupé illégalement par 20 personnes de différentes nationalités, dont plusieurs familles de Roms, dont 13 adultes et 7 mineurs.

La justice avait ordonné cette expulsion le 28 juin dernier pour laquelle le concours de la force publique avait été accordé. "Cette opération a été menée dans le respect des instructions de la circulaire ministérielle du 26 août 2012, souligne la préfecture de la Vienne dans un communiqué. Les entretiens préalablement menés ont permis d'appréhender au mieux, outre le parcours migratoire de ces personnes, notamment leur situation socioprofessionnelle et leurs projets, la scolarisation des enfants, ainsi que leur état de santé".

Le groupe a été conduit dans un premier temps au gymnase de la rue des Ecossais. Chaque famille est reçue par les services de la préfecture. "Suite à l'analyse complémentaire de la situation et au regard de leurs antécédents, les personnes concernées se verront orientées pour certaines d'entre elles vers une démarche d'insertion alors que d'autres feront notamment l'objet d'une décision d'éloignement", précise la préfecture. Dans l'attente, chaque personne se verra proposer une solution d'hébergement d'urgence. Les familles de Roms s'étaient installées, début avril, dans l’ancien foyer qu’un promoteur envisage de transformer en logements

http://www.lanouvellerepublique.fr/Vien ... rs-1703060
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Re: Droit au logement, luttes... à Poitiers

Messagede Pïérô » 11 Déc 2013, 01:39

Poitiers : suite aux expulsions des squats

Suite à l’expulsion du squat de l’Etape, M. Séguy, secrétaire général de la préfecture, à déclaré au journal de France 3 Poitou-Charentes du 23 novembre dernier : « La volonté affichée par l’ensemble des pouvoirs publics c’est qu’effectivement il n’y ait plus de squats dans le département de la Vienne. » VOIR http://youtu.be/zW_auiaW8b8. Si cela veut dire qu’il n’y aura plus personne à la rue, le Dal86 applaudit des deux mains et signe.

Mais malheureusement cela ne semble pas être le cas car le secrétaire général continue en disant : « Ce type d’habitat présente beaucoup de risques pour ceux qui les occupent. Des problèmes d’insalubrité, des problèmes d’insécurité. Et puis par ailleurs, il n’est pas évidemment normal d’occuper de manière illégale des lieux qu’ils soient d’ailleurs publics ou privés. » Allez monsieur Séguy assez d’hypocrisie, dites-nous pourquoi les squats existent. N’est-ce pas essentiellement parce qu’il y des gens à la rue, un 115 saturé et votre impuissance ou votre incurie face à leur prise en charge ?

Où en est-on aujourd’hui ? Suite aux différentes résistances et luttes des principaux intéressés soutenus par le Dal86 concernant l’hébergement d’urgence, la préfecture a cédé sur plusieurs points. Il ne semble plus y avoir, depuis début septembre, de familles avec enfants, demandeurs d’asile attendant leur rendez-vous OFII / préfecture, à la rue. Elles sont à l’hôtel. Et, plus de quatre vingt personnes dont la moitié d’enfants ont été prises en charge par la préfecture soit à l’hôtel soit en appartement.

La situation des migrants sur Poitiers a donc changé radicalement depuis l’année dernière. Rappelons par exemple qu’une famille élargie de 25 personnes dont 11 enfants ont vécu, durant 8 mois, dont les mois d’hiver, l’année dernière, dans une caravane de 5 mètres, qu’une famille de 7 personnes dont une femme enceinte et 2 enfants de 7 mois et de 13 ans et qu’une autre famille de 3 personnes dont une petite fille de 4 ans ont vécu plusieurs mois d’hiver dans une voiture.

Ces victoires sur des pouvoirs publics cyniques et revanchards ou incompétents c’est selon ! ne doivent pas faire oublier que le compte n’y est pas. La préfecture ne rate aucune occasion d’échapper à ses devoirs et de faire payer le plus cher possible ses défaites et les concessions qu’elle a faites.

D’abord, tous les expulsés des squats n’ont pas obtenu de solutions d’hébergement ou de logement puisque cinq d’entre eux ont été placés en centre de rétention. Trois ont d’ores et déjà été inutilement expulsés, puisqu’ils sont déjà de retour, aux frais du contribuable : 21 000 € par expulsion quand même, soit 63 000 € !

Ensuite, aucun de ceux qui ont eu un hébergement ou un logement n’a eu la possibilité de pouvoir se nourrir décemment. Pire ceux qui sont dans des hôtels ne peuvent pas y faire la cuisine. Et comme ils sont séparés, la solidarité qu’ils avaient mis en place ne s’exerce plus ou mal. Nous constatons qu’une fois de plus il n’y a aucun suivi. La manœuvre était spécifiquement de disperser les familles. Ainsi elle deviennent plus vulnérables.

La famille du squat des Glières ayant été séparée sur cinq lieux – quatre hôtels l’un à Chasseneuil du Poitou, l’autre à Fontaine le Comte, l’autre encore à la gare et le dernier à Beaulieu -, et un appartement aux 3 Cités, n’échappe pas à ces manœuvres malveillantes de la préfecture. Les deux familles qui logeaient dans les hôtels les plus éloignés, sans voiture ou avec une voiture souvent en panne et ayant leur enfants scolarisés à Bel Air, ont renoncé à aller tous les soirs à leur hôtel. La préfecture leur a collé un « refus d’hébergement » tout aussi absurde que de payer 10 000€ par mois pour les hôtels aux quatre coin de l’agglomération alors qu’une maison coûterait bien moins cher !

Si dix personnes, dont une femme enceinte de 8 mois (et vingt enfants), ont eu des récépissés, quatre de trois mois et quatre de six mois – chose assez curieuse pour les 6 roumains puisqu’ils sont européens -, sept roumains ont eu des OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) qui vont les bloquer durant de longs mois en les empêchant en particulier de travailler et donc de s’intégrer. De plus la préfecture et sa police s’acharne sur eux : contrôles incessants et convocations au commissariat et au TGI (Tribunal de Grande Instance) à répétition. La préfecture continue scélératement de monter le dossier à charge afin de montrer que ces personnes ne sont pas intégrables donc régularisables et de justifier les OQTF.

Une mère qui ne conduit pas avec sa fille de 14 ans scolarisée au collège sur Poitiers s’est vue attribuer un logement social à Couhé-Veyrac soit à 35 km de Poitiers. Il paraît que Logiparc n’avait pas de logement disponible plus proche…

Sans compter la dizaine de personnes qui n’a pas bénéficié de la prise en charge, oubliées par la préfecture qui fait preuve d’amateurisme et de laxisme dans cette affaire et et par des services sociaux incompétents voire invisibles.

Il est clair que tous ceux qui ont été pris en charge, sont aujourd’hui dans une situation bien meilleure que celle qu’ils avaient l’année dernière. Mais il faut constater que leur situation est aujourd’hui bien pire que lorsqu’ils vivaient dans les squats. Alors de deux choses l’une, soit la préfecture fait n’importe quoi, soit elle reprend malignement d’une main ce qu’elle a donné de l’autre. Le harcèlement, les intimidations, les droits fondamentaux bafoués… la politique de la préfecture n’a pas changé et est donc claire : mettre les gens dans des situations d’injonctions paradoxales afin de les pousser à partir d’eux mêmes de Poitiers et de dissuader de venir ici ceux qui pourraient avoir envie de le faire.

De deux choses l’une : soit la préfecture respecte scrupuleusement les lois et accueille dignement toutes ces personnes, soit des squats vont continuer à fleurir dans le département de la Vienne.

Nous exigeons que toutes ces personnes et bien-sûr tous ceux qui le nécessitent, soient pris en charge effectivement par la préfecture comme cela est prescrit par la loi : le gîte et l’hygiène bien sûr mais aussi le couvert et un accompagnement social digne de ce nom.

Nous exigeons que les personnes hébergées en hôtel soient très rapidement orientées vers des logements. N’oublions pas que la préfecture et le conseil général ont signé le Plan départemental pour le logement des personnes défavorisées qui préconise comme principe de base « le logement d’abord ».VOIR http://www.cg86.fr/uploads/Document/63/ ... 130562.pdf

Nous exigeons que le harcèlement policier et administratif cesse : annulation des OQTF, titres de séjour de 6 mois pour tous, plus de contrôles incessants et de convocations à répétition au commissariat et annulations des assignations au TGI.


Les habitants des squats appellent à la solidarité. Faites un don pour les aider. Les habitants des squats ont toujours besoin de nourriture, de vêtements, de couvertures, d’ustensiles de cuisine, de meubles… Les habitants du squat l’Etape sont aussi à la recherche de lieux, genre garages, pour stocker leurs meubles suite à l’expulsion et ce avant le 7 janvier.

Chèques à l’ordre du DAL86 a envoyer à DAL86, Maison de la Solidarité, 22 rue du pigeon blanc 86000 POITIERS en précisant au dos « Squat l’Etape ».

http://dal86.fr/2013/12/08/poitiers-sui ... es-squats/
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Re: Droit au logement, luttes... à Poitiers

Messagede Pïérô » 16 Déc 2013, 02:39

Appel à rassemblement le 18 décembre

Pour un 115 digne !
Rassemblement devant le CHUS “115″ 15 rue de Montbernage 18 décembre 17h30


Imaginez vous êtes en urgence médicale, vous faites le 15, le SAMU vous répond qu’il n’y a personne pour vous secourir et que vous n’aurez pas d’hébergement. Ce serait l’horreur, non… ! C’est pourtant ce qui se passe tous les jours avec le SAMU social. En urgence sociale… le plus souvent à la rue, vous faites le 115 et là “on” vous répond une fois sur deux, qu’il n’y a pas de place pour vous au CHUS (Centre d’Hébergement d’Urgence Sociale) et de retéléphoner ultérieurement.

C’est scandaleux ! De qui se moque-t-on ? Alors que l’année n’est pas finie, il y a déjà au 27 novembre (330ème jour), 410 personnes mortes dans la rue, jusqu’à quand l’Etat, les préfectures et les mairies vont-ils nous faire croire que c’est une fatalité ?

L’accueil inconditionnel à Poitiers comme ailleurs, n’est pas assuré à cause du manque de places – des personnes seules et des familles se retrouvent régulièrement à la rue. Si les femmes et les enfants sont à peu près toujours accueillis, les hommes « tournent » c’est-à-dire ne sont hébergés qu’une nuit sur deux ou trois voire qu’une nuit par semaine, hiver comme été.

Et lorsque vous avez la chance d’être hébergé au CHUS, vous subissez un régime abrutissant… Malgré la loi qui prévoit un « accueil digne », les locaux du CHUS sont vétustes, on vous impose une vie en dortoirs séparée, les hommes d’un coté , les femmes et les enfants d’un autre. Malgré la loi qui prévoit un accueil continu, les personnes et les familles doivent sortir à 10h30 le matin et ne pas y revenir avant 16h15 et pas après 21h. Et le règlement est draconien, il n’est pas rare d’être puni à rester à la rue ou à faire des réparations.

Malgré la loi qui, outre le gîte et l’hygiène, prévoit le couvert, il n’y a pas de repas servis le soir ni a fortiori le midi et les résidents ont interdiction de se faire à manger même pour leur petits enfants et de laver leur linge.

Malgré la loi qui prévoit une première orientation « vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état », un accompagnement personnalisé et une seconde orientation « vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation » les personnes et les familles sont livrés à elles-mêmes et il est certain que des familles subissent ces mauvais traitements durant deux longues années, voire trois ans.

Le CHUS est-il digne de sa fonction ? Son indignité et ses carences s’ajoutent à l’expulsion des squats, à l’impuissance du SIAO, au défaussement du social sur le caritatif, mais aussi à la violation des droits élémentaires des personnes, aux discriminations, aux procédures administratives ubuesques, à la mauvaise volonté de la préfecture et au « dysfonctionnements » de ses services, et, pour être sûr de son succès l’appareil d’Etat organise la répression, le torpillage des associations de soutien et d’accompagnement, la désactivation des services sociaux… participe à l’entreprise de dissuasion et d’intimidation des migrants et autres indésirables. Le but des autorités (préfecture-mairie-conseil général) étant de ne pas faire un fantasmatique appel d’air et de passer la patate chaude.

Le maire de Poitiers l’a clairement expliqué lors du petit déjeuner avec les associations du 4 mars 2011 : interpellé par Resf86 sur la question de l’hébergement des migrants de manière plus générale « le maire est satisfait de son bilan : Poitiers fait plutôt plus qu’ailleurs en moyenne. La mairie ne peut se substituer à l’Etat dans le contexte actuel tout est plus difficile. Les villes sont en concurrence face à l’accueil (ou au non-accueil) des migrants. On ne peut en faire plus car il y a un risque d’afflux de ces personnes « en errance » en provenance des villes moins accueillantes ». VOIR Et l’ex secrétaire général – préfet de la Vienne M. Setbon explique clairement les prises de positions du maire de Poitiers concernant les marchands de sommeil en disant dans la Nouvelle République du 29-06-11 Pour Jean-Philippe Setbon le problème se lève à l’Est NR 29/06/2011 ; « l’action qui a été menée avec la ville de Poitiers depuis 3 ans pour éradiquer les unes après les autres les poches d’habitats insalubres, qui étaient en fait tenus par des marchands de sommeil, a singulièrement rendu plus difficile la venue de sans-papiers. » Sans commentaires, sauf peut-être ceux de Patrick Coronas (conseiller municipal délégué PCF de Poitiers) dans la Nouvelle République du 29-06-11 :« Je me sens démuni par ces décisions qui sont prises en dehors de toute logique apparente. Je pense pourtant qu’il y a bien une logique sous-jacente qui est de créer la tension chez certaines populations visées. Tout est fait pour rendre la vie impossible à ces gens-là »

Déjà que les lois, sont très peu en faveur des mal-logés et sans-logis et sont très largement dédiées à la défense des intérêts des propriétaires, de surcroît les plus riches sont beaucoup mieux armés pour faire marcher la justice dans le sens de leurs intérêts, alors que, les quelques lois en faveur des plus précaires, des mal-logés et sans-logis, ne sont même pas appliquées par les institutions qui en ont la charge.

Nous exigeons donc, qu’au lieu de dissuader les gens d’exercer leurs droits, qu’au lieu d’être au service des propriétaires immobiliers, les pouvoirs publics, préfecture, mairie, Conseil général… respectent la loi et mettent en place un véritable service d’hébergement et de logement. En fait, tout ce qui est prescrit par la loi du 25 mars 2009 et qui est inexistant sur Poitiers : Un accueil inconditionnel et pérenne car « Ce dispositif fonctionne sans interruption et peut être saisi par toute personne, organisme ou collectivité » « toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir […] y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite » ; un accueil « conforme à la dignité de la personne humaine » ; des « prestations assurant le gîte, le couvert et l’hygiène, une première évaluation médicale, psychique que physique et sociale » ; une première orientation « vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état, notamment un centre d’hébergement et de réinsertion sociale, un hébergement de stabilisation, une pension de famille, un logement-foyer, un établissement pour personnes âgées dépendantes, un lit halte soins santé ou un service hospitalier » ; un accompagnement personnalisé digne de ce nom : « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé » ; une seconde orientation « vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation » . Le but ultime est bien de vivre dans un logement stable car le seul hébergement n’est pas une fin en soi puisqu’il s’agit d’aider « les personnes et les familles qui connaissent de graves difficultés, notamment économiques, familiales, de logement, de santé ou d’insertion » à « accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle et sociale ».

Nous n’accepterons jamais des lois ségrégationnistes, les exploitables d’un coté et les indigents à la rue !

Nous exigeons :

- un accueil sans condition. L’accueil en hébergement d’urgence relève de plus en plus de l’arbitraire et du discrétionnaire. Les structures effectuent une sorte d’écrémage assez honteux pour écarter les personnes sans titre de séjour.

- Un accueil pérenne avec le droit à un parcours résidentiel pour passer de l’hébergement vers le logement pérenne en tant que locataire.

- Des conditions d’hébergement convenable. Depuis que la Croix-Rouge gère l’hébergement d’urgence et ce centre de Monbernage, on constate un retour vers des pratiques d’un autre âge : promiscuité insupportable, ni droit à l’intimité avec un espace personnel, ni droit à vivre en famille. Considère-t-on que les individus sans logement soient des sous hommes, une sorte de sous-prolétariat que l’on pourrait traiter n’importe comment ?

Rassemblement devant le CHUS “115″ 15 rue de Montbernage
Mercredi 18 décembre 17h30


Les habitants des squats appellent à la solidarité. Faites un don pour les aider. Les habitants des squats ont toujours besoin de nourriture, de vêtements, de couvertures, d’ustensiles de cuisine, de meubles, en urgence, couffins, poussettes, vêtements de nouveaux nés… Les habitants du squat l’Etape sont aussi à la recherche de lieux, genre garages, pour stocker leurs meubles suite à l’expulsion et ce avant le 7 janvier.

Chèques à l’ordre du DAL86 a envoyer à DAL86, Maison de la Solidarité, 22 rue du pigeon blanc 86000 POITIERS en précisant au dos « Squat l’Etape ».

http://dal86.fr/2013/12/15/pour-un-115-digne/
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Re: Droit au logement, luttes... à Poitiers

Messagede Pïérô » 04 Fév 2014, 17:03

Nouvelle occupation réquisition

Nouveau squat à Poitiers

Depuis le 22 janvier 2014, plusieurs familles en état de nécessité ont élu domicile dans un ancien hôtel de 36 chambres, inoccupé depuis 2001, appartenant à la Polyclinique de la Providence.

Ce soir, la propriétaire, la directrice de la polyclinique, s’étant sans doute aperçue de l’occupation a appelée la police. Cette dernière est arrivée vers 18h, a frappé, l’un des occupants leur a ouvert et les policiers sont rentrés. Les occupants leur ont dit qu’ils étaient chez eux et leur ont demandé de sortir. Les policiers sont retournés jusqu’à la porte puis une longue attente a commencé. La police a effectué un contrôle général d’identité puis au bout d’un long moment, a demandé à visiter. Les occupants ont refusé, leur ont redit qu’ils étaient chez eux et leur ont demandé de sortir. Les policiers sont ressortis jusqu’à la porte, ont discuté entre eux encore un long moment puis sont revenus et, malgré les protestations des habitants, ont visité tout l’immeuble. Un membre du Dal86 présent sur les lieux les a averti que c’était une violation de domicile mais rien n’y a fait, les policiers accompagnés de la police scientifique, ont tout visité, pris des photos et des empreintes et traces. Puis, ils ont cantonné les deux familles présentes sur les lieux sur un espace du rez-de-chaussée en fermant les portes et en leur interdisant le reste de l’immeuble, et sont partis à 19h20.

Nouveau squat donc mais limité illégalement par la police. Affaire à suivre puisque les occupants vont porter plainte pour violation de domicile contre elle.

Concernant le fond de l’affaire, suite à l’expulsion du squat de l’Etape, M. Séguy, secrétaire général de la préfecture, à déclaré au journal de France 3 Poitou-Charentes du 23 novembre dernier : « La volonté affichée par l’ensemble des pouvoirs publics c’est qu’effectivement il n’y ait plus de squats dans le département de la Vienne. » VOIR Mais malheureusement cela ne voulait pas dire qu’il n’y aura plus personne à la rue, car le secrétaire général a continué en disant : « Ce type d’habitat présente beaucoup de risques pour ceux qui les occupent. Des problèmes d’insalubrité, des problèmes d’insécurité. Et puis par ailleurs, il n’est pas évidemment normal d’occuper de manière illégale des lieux qu’ils soient d’ailleurs publics ou privés. »

Nous répondons : Les squats existent parce qu’il y des gens à la rue, un 115 saturé et indigne, l’impuissance voire la mauvaise volonté de la préfecture face à la prise en charge de familles et de personnes en état de nécessité et parce qu’il y a des immeubles vides avec tout le confort comme cet hôtel 2 étoiles désaffecté depuis 2001, avec l’électricité et tout le matériel pour dormir, qui remplacerai avantageusement le Centre d’accueil d’urgence du 115, rue de Montbernage !

Au fond, après l’expulsion des squats l’automne dernier, il est clair que tous ceux qui ont été pris en charge, ont été dans une situation bien meilleure que celle qu’ils avaient l’année dernière. Mais il faut constater que leur situation était bien pire que lorsqu’ils vivaient dans les squats. Et elle s’est aujourd’hui gravement détériorée puisque la préfecture reprend malignement d’une main ce qu’elle a donné de l’autre. Le harcèlement, les intimidations, les déportations loin de Poitiers, les droits fondamentaux bafoués… la politique de la préfecture n’a pas changé et est donc claire : mettre les gens dans des situations d’injonctions paradoxales afin de les pousser à partir d’eux mêmes de Poitiers et de dissuader de venir ici ceux qui pourraient avoir envie de le faire.

D’abord, toutes les familles et personnes qui le nécessitaient, n’ont pas été prises en charge effectivement par la préfecture comme cela est prescrit par la loi : le gîte et l’hygiène bien sûr mais aussi le couvert et un accompagnement social digne de ce nom.

Ensuite, les personnes hébergées en hôtel n’ont pas été rapidement orientées vers des logements. N’oublions pas que la préfecture et le conseil général ont signé le Plan départemental pour le logement des personnes défavorisées qui préconise comme principe de base « le logement d’abord ».VOIR

De plus, nous avons appris que le financement fort cher – certainement 20 à 30 000 € par mois – des hôtels va s’arrêter dans quelques semaines. Que vont devenir ces familles et ces personnes ?

Le harcèlement policier et administratif n’a pas cessé : les OQTF n’ont pas été annulées, les titres de séjour de 6 mois, ou mieux de un an, pour tous, n’ont pas été délivrés, les contrôles incessants et les convocations à répétition au commissariat continuent et les assignations au TGI n’ont pas été annulées.

Le « 115 » n’a absolument pas changé ses pratiques scandaleuses. VOIR L’accueil en hébergement d’urgence relève de plus en plus de l’arbitraire et du discrétionnaire. Les structures effectuent une sorte d’écrémage assez honteux pour écarter les personnes sans titre de séjour et autres indésirables. Les conditions d’hébergement sont lamentables. Depuis que la Croix-Rouge gère l’hébergement d’urgence du centre de Monbernage, on constate un retour vers des pratiques d’un autre âge : promiscuité insupportable, ni droit à l’intimité avec un espace personnel, ni droit à vivre en famille. Et dernière chose, alors que la préfecture reconnaît qu’il y a 25 personnes à la rue chaque soir, le nombre de place : 25 va rester constant. De qui se moque-t-on ?

La préfecture n’a pas respecté scrupuleusement les lois et accueilli dignement toutes les personnes dans le besoin, et donc par la force des choses un squat s’est ouvert sur Poitiers pour pallier à ses manquements.

Les habitants des squats appellent à la solidarité. Faites un don pour les aider. Les habitants des squats ont toujours besoin de nourriture, de vêtements, de couvertures, d’ustensiles de cuisine, de meubles… Les habitants des squats sont aussi à la recherche de lieux, genre garages, pour stocker leurs meubles.


Chèques à l’ordre du DAL86 a envoyer à DAL86, Maison de la Solidarité, 22 rue du pigeon blanc 86000 POITIERS en précisant au dos « Squat Poitiers ».

http://dal86.fr/2014/02/03/nouveau-squat-a-poitiers/
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Re: Droit au logement, luttes... à Poitiers

Messagede Pïérô » 06 Fév 2014, 02:13

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Re: Droit au logement, luttes... à Poitiers (86)

Messagede Pïérô » 06 Avr 2014, 12:45

Appel à rassemblement le jeudi 10 avril à 14h30 au Tribunal d’instance pour soutenir les squateurs du Gibautel : http://dal86.fr/2014/04/05/tous-au-trib ... -gibautel/
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Re: Droit au logement, luttes... à Poitiers (86)

Messagede Pïérô » 11 Avr 2014, 01:52

Nouveau squat

Nouveau squat au centre ville de Poitiers !

Plusieurs familles et personnes seules, arméniens, azéris, français, géorgiens, roumains…, sans logis en état de nécessité, ont élu domicile depuis le 15 mars 2014 dans une maison du centre-ville de Poitiers.

Rien d’étonnant car malgré l’augmentation du nombre de personnes hébergés chaque soir (multiplié par plus de 3 en un an!) et les 40 000 € par mois (soit 480 000 € par an pour une centaine de personnes !) donnés par la préfecture par l’entremise de la Croix Rouge 86 au titre de l’accueil d’urgence pour payer des chambres d’hôtels où des familles s’entassent dans des conditions indignes, de nombreuses familles et personnes seules sont à la rue ou dans des conditions de logement très précaires à Poitiers.

La préfecture et son âme damnée la Croix Rouge 86 ne respectent pas la législation en vigueur concernant l’hébergement d’urgence afin de pourrir la vie des sans papiers et autres indésirables. Non seulement l’accueil inconditionnel n’est pas respecté, il y a encore de nombreuses personnes à Poitiers y compris des femmes et des enfants qui dorment dans la rue, et alors que leurs femmes et leurs enfants sont hébergés dans les conditions indignes qu’on connaît (les locaux du CHUS sont très vétustes et la vie en dortoirs sépare les couples et les familles ; les personnes et les familles doivent sortir à 10h30 le matin et ne pas y revenir avant 16h15 et pas après 21h ; pas de repas servis le soir ni a fortiori le midi et les résidents ont interdiction de se faire à manger même pour leur petits enfants et de laver leur linge) ,les hommes tournent et sont hébergés seulement deux ou trois nuits par semaine. Les autres nuits, ils dorment ou seulement somnolent dans les halls d’immeubles, la gare, le CHU, les bus de nuit…

Suite à l’expulsion du squat de l’Etape, M. Séguy, secrétaire général de la préfecture, à déclaré au journal de France 3 Poitou-Charentes du 23 novembre dernier : « La volonté affichée par l’ensemble des pouvoirs publics c’est qu’effectivement il n’y ait plus de squats dans le département de la Vienne. » VOIR http://youtu.be/zW_auiaW8b8. Nous nous demandions à l’époque si cela voulait dire qu’il n’y aurait plus personne à la rue, malheureusement nous snous sommes trompés. Or il y a à Poitiers 4754 logements vacants. Qu’attendent les autorités pour réquisitionner ces logements puisqu’il y a des besoins. A commencer par l’ex-hôtel Gibautel dont les occupants sont assignés au Tribunal d’Instance jeudi prochain à 14h30 (merci de venir massivement les soutenir) et ce dernier squat.

La Dal86 apporte son soutien inconditionnel aux squatteurs !

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Re: Droit au logement, luttes... à Poitiers (86)

Messagede Pïérô » 13 Avr 2014, 01:11

Ouille !
Assignation du squat Gibautel à Poitiers : de mieux en mieux !

Les squatteurs de l’ex-hôtel Gibautel et… le DAL 86 étaient assignés jeudi 10 avril 2014 à 14h30 devant le tribunal d’instance de Poitiers en référé heure à heure. La séance n’a pas duré bien longtemps, un petit quart d’heure. Pire qu’un revers, c’est une véritable humiliation, qu’ont vécue ceux qui ont intenté ce référé heure à heure. Sous le regard d’abord incrédule puis atterré du juge et des ses accesseurs, par la voix de leur avocat, ils ont eux-mêmes demandé le renvoi de leur propre référé heure à heure !

L’affaire sera donc jugée le mardi 6 mai à 14h30.

La raison de cette débandade ? C’est que le « propriétaire », la société l’Aquarium dont l’actionnaire majoritaire est le société Polyclinique de Poitiers, qui a assigné les squatteurs du Gibautel et… le DAL 86 jeudi n’était pas le « vrai » propriétaire ! Enfin si, ou peut-être, puisque l’assignation est vide de toute pièce prouvant que ceux qui assignent sont les propriétaires. D’après leur avocat, mais là-aussi il faut le croire sur parole, la société l’Aquarium ne serait propriétaire que des fondations du bâtiment et de la partie basse. Il n’a toutefois pas indiqué jusqu’à quel rang de parpaing… Le propriétaire des murs serait, toujours selon les dires de l’avocat, la société Gibautel !

Les conséquences de cette révélation pourraient être énormes. D’abord, il se pourrait que ce ne soit pas le propriétaire qui ait appelé la police. Police qui n’a pas du tout vérifié si c’était vraiment le propriétaire avant de pénétrer dans les locaux et de commettre une violation de domicile, puis de laisser pénétrer le supposé propriétaire dans le domicile des squatteurs l’invitant à commettre lui-même une violation de domicile, et, en concertation avec le supposé propriétaire, de se faire justice eux-mêmes en restreignant arbitrairement les habitants du lieu à une petite partie des locaux. Le Dal86 attend avec impatience le résultat des plaintes déposées par les squatteurs contre la police et celui qui se disait propriétaire…

Ensuite, la plainte déposée le 3 février à 19h59 au nom de la Polyclinique de la Providence par sa directrice, puis corrigée le 6 février, au nom de la SCI l’Aquarium par le directeur technique du groupe Polyclinique de Poitiers, ne serait pas valable puisque, ce n’est pas le vrai propriétaire, la société Gibautel, qui l’a déposée.

Même chose pour l’enquête de police pour “effraction avec dégradation en réunion” pour laquelle les squatteurs et un membre du Dal86 ont été entendus. Quelle est sa valeur si ce n’est pas le vrai propriétaire qui a porté plainte ?

Enfin, concernant la requête aux fins de constat accordée par le vice-président du Tribunal d’instance de Poitiers, Philippe Maury, qui ne s’est pas le moins du monde lui non plus inquiété de savoir si c’était le vrai propriétaire qui faisait cette demande. D’autant plus qu’il a accepté avec une grande légèreté cette requête « afin de constater les conditions d’occupation des lieux et de vérifier l’identité des occupants » alors que la police et ceux qui se disaient propriétaires avaient déjà pu constater tout cela lors de leur violation de domicile et de leur plainte du 3 février. D’autant plus que, d’après ce que constate l’huissier pour la requête même, huissier qui n’a pas plus vérifié que les autres l’identité du propriétaire, les noms des personnes étaient apposés sur « une boite aux lettres non normalisée ». Concernant l’huissier, il était déjà entré dans les lieux avec la personne qui se disait propriétaire le 4 février et avait pu constater de ses propres yeux l’occupation des locaux. Il n’avait donc aucune raison de revenir le six mars avec la requête signée par le juge Maury. Alors pourquoi un juge fait-il exécuter une requête aux fins de constat alors qu’il a tous les éléments demandés dans le texte même de la requête ?

La suite le 6 mai !

http://dal86.fr/2014/04/12/assignation- ... -en-mieux/
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Re: Droit au logement, luttes... à Poitiers (86)

Messagede Pïérô » 17 Avr 2014, 08:34

Expulsion du squat rue Carnot

Le squat rue Carnot a été expulsé sans jugement et sauvagement

Le squat rue Carnot a été investi par la police qui a défoncé les portes hier à partir de 15h45. Nous n’avons pas beaucoup d’informations à cette heure. Il semblerait que le prétexte soit un « vol manifeste d’énergie ». Un employé d’EDF serait passé dans la rue au petit matin et aurait constaté une lumière allumée… Quoi qu’il en soit, les pouvoirs publics en ont profité pour expulser les habitants sans jugement et sauvagement, et poser les scellés. Une famille de trois personnes qui vivait là depuis près d’un mois, a été arrêtée y compris la petite fille de 2 ans, et conduite au commissariat pour qu’ils soient interrogés. Nous ignorons s’ils ont été mis en garde à vue. Ils ont été conduits dans un hôtel vers 23h. Les autres personnes qui vivaient dans le squat, ont dormi dans la rue. Tous ont laissés leur affaires y compris leur papiers personnels au squat. D’autres infos suivront.

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