Appel à soutien pour un lieu à nouveau menacé, et à coup de main :
L’avenir des Tanneries est de nouveau compromis par les mégalomanies de la Mairie. Retour à la lutte ! On ne sait pas de quoi demain sera fait... mais on sait qu’on ne se laissera pas faire.
On vous invite à venir parer au danger et donner des coups de pieds aux fatalités. Ensemble on reste en chantier, on planche sur les options, et on hausse le ton !
On aime trop les petits et grands bonheurs collectifs des chantiers d’été et cette opportunité de croiser plein de gens en continuant la construction, en renouvelant et transformant les Tanneries.
Cette année c’est particulier parce qu’on se prépare à lutter de nouveau pour l’avenir de l’espace autogéré (des appels là-dessus d’ici peu sur squat.net/tanneries). Après avoir construit les Tanneries, c’est pas vraiment « range tes outils », mais « finis ou démolis ». Alors on a tout spécialement envie de soutien, besoin de se sentir renforcé et inspiré par plein de gens qui ont croisé les Tanneries et pour qui ce lieu a du sens. On voudrait aussi que ce soit l’occasion pour plein d’autres d’y passer pour la première fois.
Si ce chantier s’annonce donc d’humeur plus offensive que d’habitude, ça n’empêchera pas les concerts (du hiphop-dub-ska-crust le 15 juillet pour ceux qui arrivent en avance, de la surf music prof de skids ou des violons revengers en sauvage ou encore de la pop synthétique le 27 juillet pour ceux qui resteront fignoler le rangement - voir les annonces complètes sur brassicanigra.org).
Ca n’empêchera pas non plus les danses, ni les balades dans les combes et le tournoi de Ping Pong, les soirées lectures et films, les journées potagères, les étirements après le travail, les gestes pour se défendre ou grimper, les blind tests...
Alors on vous attend nombreux-ses, ravivé-e-s par la chaleur de l’été, boosté-e-s par la lutte qui s’annonce !
Venez avec des tentes si vous voulez, parce que les sleepin’ sont à reconstruire, et plutôt sans vos animaux de compagnie.
Pour les Dijonnais-es qui ne seraient pas hébergés sur place, il sera possible de rejoindre les chantiers tous les jours ou de passer après le boulot.
Au programme :
Préparations de manifs, actions, interventions Edification de la navette spatiale de la cuisine et du salon de l’espace collectif Ajout d’un pan d’escalade Exploration, vide-grenier et rangement des Hangars Qui Puent Déco, éclairages et graphismes en grand Création d’une piste de roller derby Château en papier mâché Archivage de tracts, affiches, journaux, photos pour cultiver la mémoire des luttes Mécanique pour un pool de vélos collectifs Journée au potager collectif des Lentillères Tournoi international de ping pong 5e édition Visite guidée de l’histoire des squats à dijon Lecture de "tôt ou tard, politique de l’auto-stop" sur un péage ...
... http://www.brassicanigra.org/contributi ... -2010.html
Des nouvelles,
communiqué de l’assemblée des Tanneries :
Hier, nous apprenions que la Mairie avait fait voter au Conseil Municipal un budget destiné à pouvoir reloger l’espace autogéré des Tanneries. Aujourdhui, face aux flous créés par cette annonce ou aux franches attaques de l’opposition municipale, il nous semble nécessaire de « mettre les points sur les i ». Ce d’autant plus qu’en réalité, rien n’est réglé en ce qui concerne l’avenir de l’espace autogéré.
L’espace autogéré des Tanneries, c’est — effectivement — une salle de concert accessible à tou·te·s, et investie par des dizaines d’associations et de collectifs dijonnais·es, attirant de multiples groupes locaux et internationaux chaque année, ainsi que des centaines de personnes chaque semaine. C’est un espace indépendant et ouvert, qui fonctionne sans hiérarchie ni subventions, et qui abrite de nombreux autres projets collectifs. C’est une bibliothèque, des locaux de répétition, une salle de sports, de cinéma, des ateliers vélo/mécanique, de l’impression et de la sérigraphie, un potager, des projets de médias indépendants et d’informatique libre, une zone de gratuité, des espaces de réunions. C’est aussi un lieu de vie collective en rupture avec l’isolement et l’atomisation des individus. C’est enfin un espace de convergence de luttes, de mise en commun et de critique des rapports marchands et de domination.
Cet espace est né d’une occupation, en octobre 1998, de locaux industriels laissés à l’abandon par la mairie de Dijon. Depuis 12 ans, nous nous sommes employé·e·s à restaurer, aménager, construire dans ces locaux à nos seuls frais (et non pas aux frais du contribuable comme le fantasme l’opposition, qui a été, rappelons-le, la première à négocier avec nous une convention, du temps du Maire Poujade). Pendant ces 12 ans, quelle que soit la couleur de la muncipalité, nous avons cependant dû lutter, à diverses reprises, pour garantir que le lieu ne soit pas expulsé. Le soutien populaire a toujours été fort, aussi bien à Dijon que beaucoup plus largement en Europe, où l’espace autogéré est devenu un symbole de dynamiques culturelles, sociales et politiques indépendantes et autogestionnaires.
Il y a 3 ans, la Mairie annonçait qu’en cas de projet d’urbanisme, elle proposerait des solutions de relogement garantissant la continuité du projet Tanneries, et la remise en œuvre des activités actuelles. Nous avons été clair·e·s, de notre côté, sur le fait qu’il n’était pas envisageable de quitter ces lieux pour nous retrouver dans un cube de tôle vide, sans l’assurance de conserver notre autonomie, de pouvoir redéployer la diversité de nos activités, et d’obtenir un bail stable.
Si, aujourd’hui, la Mairie s’engage sur certains travaux infrastructurels qui ne font que partiellement compenser la perte de tous les aménagements réalisés au fil des années, il ne s’agit en aucun cas d’une subvention de fonctionnement régulière, dont nous n’avons jamais voulu et ne voulons pas ! Rappelons que cet engagement financier sera largement compensé par la mise en vente au prix fort des terrains actuels à des promoteurs immobiliers. Rappelons aussi que cette somme ponctuelle ne pèse pas lourd face en comparaison des subventions bien réelles allouées chaque année aux diverses structures culturelles de la ville, de l’Auditorium au Zénith en passant par le Grand Théâtre (pour ne citer que l’Auditorium, la ville de Dijon donne annuellement environ 3 millions de subventions, pour un coût de construction de 53 millions, tandis que le budget annuel accordé aux subventions culturelles est d’environ 50 millions). Précisons que malgré l’apport municipal sur certaines partie du gros œuvre — indispensable vu l’état du bâtiment proposé — nous aurions encore bien des chantiers d’ampleur à réaliser pour reloger les activités.
Mais nous tenons surtout, aujourd’hui, à attirer l’attention sur le fait que nous ne sommes pour l’instant arrivé.e.s à aucun accord sur un bail qui garantisse l’avenir et l’indépendance des Tanneries. Rien ne servirait de déménager, si cela impliquait une situation plus précaire encore que par le passé et une marge d’autogestion limitée, qui ferait alors perdre au projet sons sens et sa singularité de fonctionnement. Nous attendons donc de voir ce qui va avancer sur cet aspect dans la suite des négociations. En l’absence de solution satisfaisante, nous ne sommes pas parti.e.s — travaux ou pas — et restons déterminé·e·s — si cela s’avèrerait nécessaire — à faire résonner le soutien aux Tanneries dans la rue, et à rappeler que cet espace autogéré est défendu dans sa globalité par de nombreuses personnes et associations, à Dijon et ailleurs.
Pour ceux et celles qui ne seraient jamais passé·e·s par ici, ceci est aussi une invitation à venir découvrir l’espace autogéré, plutôt que de s’en tenir aux fantasmes et "on-dit".
Le 29 juin 2011, L’assemblée de l’espace autogéré des Tanneries