Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrification

Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 20 Nov 2018, 20:08

La Plaine n’est pas à vendre - Documentaire réalisé par Primitivi

Marseille vendredi 23 novembre 2018

19h, Local de Solidaires, 29 boulevard Longchamp

" Occuper l’espace public ! "
Projection-Débat suivi d’un apéro dînatoire

Carte blanche est donnée à PRIMITIVI qui cette année fête ses 20 ans de lutte, caméra au poing, pour la reconquête des espaces publics. Malgré une mobilisation sans précédent des habitants de la Plaine qui se réunissent mensuellement depuis deux ans et réclament d’avoir droit au chapitre, qui luttent, produisent analyse et contre-propositions, Chenoz et la SOLEAM-Attila, tentent le passage en force pour un massacre à la tronçonneuse de la Plaine ! Un chantier interminable s’apprête à étouffer le quartier. Ce qui saute aux yeux, c’est une volonté de déraciner l’existant. Il y sera bien sûr question de la rénovation /renouvellement /reconquête / réhabilitation /gentrification de la Plaine, exemple même du « cleanage » et de la marchandisation de notre ville.

http://www.millebabords.org/spip.php?article32252
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 26 Nov 2018, 23:21

Il y avait masse contre le mur !

Entre 1500 et 2000 personnes ont répondu, samedi 24 novembre, à l’appel aux masses contre le mur de la Plaine et la politique de la ville de Marseille. A la détermination des habitant.e.s du quartier à faire entendre à la Mairie que personne ne veut du chantier de la Plaine, la préfecture a répondu par le grotesque d’un dispositif policier surréaliste...

... https://mars-infos.org/il-y-avait-masse ... e-mur-3562
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 30 Nov 2018, 20:38

Les murs et la colère

À Marseille, le mur aveugle et ruineux de la Plaine réfute d’emblée le droit des habitants et usagers d’un quartier à décider de l’avenir de leurs espaces de vie. Les effondrements de ceux, lézardés, abandonnés, de la rue d’Aubagne, avec leurs morts, ne révèlent pas une incurie municipale en matière de réhabilitation des logements, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ils dévoilent une stratégie d’élimination de certains habitants jugés non désirables par des dirigeants. Le même processus est en cours à la Plaine. La gentrification programmée des quartiers est un objectif qui semble justifier tous les moyens. Comment les dirigeants de Marseille ignoreraient-ils l’état insalubre des logements de certains quartiers de la ville comme Noailles, alors que cet état est notoire pour tout le monde ici ? Le fait que les propriétaires visés par les arrêtés de péril soient des proches du pouvoir local n’est pas un hasard. Un jour, on prouvera sans aucun doute le projet partagé que dissimule cette désaffection des instances locales dans l’entretien des immeubles de quartiers du centre et d’ailleurs. Les politiques responsables de cet état des choses ne sont ni séniles, ni incompétents en la matière. Ils sont complices à tout le moins, et le plus souvent acteurs de la dégradation urbaine et de l’état d’abandon de ces habitations. Les arrêtés de péril actuels posés sur de nombreux immeubles de la ville n’ont été déclenchés que par l’alerte médiatique, et prouvent le blocage auparavant posé sur de tels constats et décisions de réhabilitation : un projet est en cours depuis bien des années, celui d’une élimination, d’une chasse de ces habitants qui, malheureusement pour eux, n’ont pas toujours les moyens de partir. Les enquêtes récemment menées montrent aussi la colère de certains propriétaires dans ces quartiers, suffisamment aisés pour pouvoir y acheter un bien, et qui ne soupçonnaient pas le danger et l’état de dégradation de ces biens qu’ils ont acquis, faisant confiance aux pouvoirs publics pour veiller au respect des lois fondamentales de l’entretien d’une surface locative habitable. N’est-ce pas une des charges de l’État ?Voici la définition de la Loi sur les Associations de Malfaiteurs, telle qu’on la trouve dans l’article 265 du 18 décembre 1893 : « Toute association formée, quelle que soit la durée ou le nombre de ses membres, toute entente établie dans le but de préparer ou commettre des crimes contre les personnes ou les propriétés, constitue un crime contre la paix publique. ». Dans cette même loi, on peut lire aussi :« Art. 267. - Sera puni de laréclusionquiconque aura sciemment et volontairement favorisé les auteurs des crimes prévus à l'art. 265 en leur fournissant des instruments de crime, moyens de correspondance, logement ou lieu de réunion. »

C’est tout le mépris des dirigeants de la ville pour les plus pauvres qui éclate au grand jour à cette occasion. La marche blanche en hommage aux morts de la rue d’Aubagne s’est achevée devant une mairie vide. Les discours de deuil et de commémoration devant cette même mairie n’ont pu se faire entendre de la foule, faute de matériel, car rien n’était prévu par la municipalité pour permettre aux proches de se faire entendre. Seule une grosse baffle, tenue à portée de bras par un membre d’un collectif, tentait vainement de porter leur parole aux oreilles des « 8000 » manifestants descendus à la manifestation pour y exprimer leur tristesse et leur colère. La semaine suivante, lors de la marche de la colère, les mêmes manifestants ont trouvé la mairie barricadée par des barrières de métal et gardée par de forts bataillons de CRS, dont les premières manœuvres, quelques minutes après l’arrivée de la foule, ont eu pour objectif de séparer les orateurs du reste du cortège. Des gazs lacrymogènes, des grenades ont été lancées contre les manifestants séparés des représentants du collectif de la rue d’Aubagne. À plusieurs reprises, les CRS ont chargé la foule échaudée par cet accueil. Nombreux sont les témoignages de personnes isolées et inoffensives aux alentours, jeunes femmes, jeunes hommes qui ont été matraquées sans sommation et sans raison par des CRS. Les charges ont semé la panique dans la foule, des personnes âgées ont chuté dans les mouvements de la course collective. Des grenades de désencerclement ont été lancées, en l’air, provoquant par leurs éclats des blessures aux visages des manifestants, au hasard, parmi ceux qui fuyaient les charges de CRS et même à grande distance. Chaque semaine voit son lot de colère, de manifestations, et d’attaques musclées de la part de ces mêmes CRS, envoyés par la mairie et l’État pour défendre des bastions représentants de la force politique locale, la mairie, la Plaine, qui, retranchée derrière son mur de béton, sert désormais de fort aux camions et escadrons de policiers et de CRS qui en déboulent pour gazer et charger des manifestants que cette main mise sur la ville rend de plus en plus déterminés. Parfois, au premier rang, devant les rangées de CRS, apparaissent des hommes non cagoulés, en noir, portant un brassard rouge au bras, et qui mènent la charge. Qui sont-ils ? La technique des forces de l’ordre est toujours la même, provoquer la terreur, diviser la foule quelques minutes à peine après son arrivée sur les lieux emblématiques par les gazs et par la panique provoquée par leurs charges rangées, massives, agressives, et continuer à attaquer des groupes toujours plus réduits, souvent en nombre inférieur à celui des forces armées, jusqu’à leur dispersion.

La foule des manifestants est hétéroclite, mais non armée, si ce n’est de quelques gros pétards et de colère. Elle est même parfois peu réactive aux slogans scandés en choeur. Parmi elle, des jeunes et des moins jeunes, en quête de justice sociale, des gens plus aisés, des gens plus pauvres, des fonctionnaires, des indépendants, des membres actifs du tissu associatif qui fait la richesse de la ville, des retraités, qui ont tous en commun, au-delà de leurs différences, de vivre et d’habiter ensemble les quartiers du centre-ville, et d’être révulsés par la manière dont le pouvoir les ignore dans ses décisions, les chasse de leurs espaces, les gaze, les charge, et les dessaisit brutalement et cyniquement de tout forme de droit à la parole quant à l’avenir des quartiers dont ils font pourtant aujourd’hui la vie et le quotidien. Cette foule n’est sans doute pas aussi unie qu’il le faudrait, disparate, pleine d’indépendants, rétifs à l’étiquette. Face à elle, le pouvoir municipal impose par la force brute des plans d’aménagement d’un autre âge, aveugle et sourd qu’il est aux enjeux environnementaux de notre époque, incapable d’amorcer une réflexion sur ces questions cruciales, incapable d’envisager un projet d’avenir qui ne soit pas fait d’arbres en pot et de béton, incapable aussi de comprendre l’enjeu qu’est le développement de transports publics efficaces et suffisants. Et c’est à coup de terreur, de haine et de violence que ces choix d’outre-tombe nous sont infligés.


https://blogs.mediapart.fr/julie-boukob ... -la-colere
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 11 Déc 2018, 16:42

Montpellier : encore du béton sur le Lez

Une pétition recueille 2 300 signatures contre un nouveau projet immobilier en face de Port-Marianne.

Au sud de la nouvelle mairie, au bord des quartiers Le Mas – La Rauze, de discrètes zones préservées continuent de border la rive droite du Lez. Ici les rues se terminent en impasse, les enfants jouent sur l’herbe rase, les arbres dispensent leur ombre, et le stationnement n’est pas un casse-tête. On y trouve un côté village gaulois, narguant les bastides de béton de Port-Marianne sur la rive d’en face.

Cela pourra-t-il durer ? Sans doute pas, craignent des riverains du secteur Acconiers Sud. Sur un hectare, deux de quatre terrains construits de bâtisses privées ont déjà été préemptés par la ville. Peut-être déjà un troisième. Ne resterait plus qu’un quatrième, et deux autres bandes non bâties, pour accueillir un projet à hauteur de sept, huit ou neuf étages, pour cent trente à cent cinquante logements nouveaux.

Pour moitié, cette bande de terre est en zone inondable, mais de celles que des aménagements particuliers (constructions sur pilotis, drainages, bassins déversoirs) sont susceptibles de rendre néanmoins constructibles, surtout si la très prochaine révision des Plans de prévention des risques inondations, et Plan local d’urbanisme, se montrent opportunément compréhenfis.

Les riverains concernés ont été alertés par la réalisation d’une étude de faisabilité du projet. Ils ont collecté 1 700 signatures d’opposants via change.org, et 500 sur le terrain, lorsqu’une édition de la Zone artistique temporaire eut la délicieuse idée de diriger un grand nombre de badauds vers ce secteur encore bucolique. Ils ont adressé un courrier en mairie dans l’espoir de remettre ces signatures à qui de droit. Il leur fut opposé qu’une étude préalable ne suffit pas à dire qu’un projet va se réaliser.

D’où leur crainte de se laisser mener en bateau. En conférence de presse vendredi 7 décembre, ces habitants se sont montrés fort bien informés des risques qu’il y aurait à attendre qu’une enquête publique survienne quand le projet serait déjà complètement ficelé, pour n’émettre qu’un avis, généralement favorable, et de toute façon purement consultatif. Saine prudence.

Plusieurs organisations environnementalistes s’étaient jointes à ce rendez-vous, telles la Fédération France Nature Environnement ou Eau – Secours 34. Toutes ont insisté sur les risques qu’il y a à accentuer la pression sur les rives du Lez, perturber ses modalités naturelles d’écoulement, dans un contexte de réchauffement climatique et de montée des eaux de mer, laissant craindre des scénarios de plus en plus catastrophiques pour les populations en aval de Montpellier.

Gérard Mayen


http://www.lepoing.net/montpellier-enco ... ur-le-lez/
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 23 Déc 2018, 23:09

À Marseille, « voilà des années que nous nous battons pour nos droits et contre le mépris des institutions »

Le 5 novembre à Marseille, deux immeubles se sont effondrés dans le quartier populaire de Noailles, tuant huit personnes. Sur place, médias, associations et collectifs d’habitants dénoncent une situation connue de longue date, résultat d’une « stratégie de pourrissement » délibérée de la part de la mairie. Les opérations d’aménagement qui s’enchaînent dans le centre-ville s’accompagnent d’une éviction progressive des milieux populaires au profit de populations plus aisées. Exposant cette politique et ses effets délétères au grand jour, le drame de la rue d’Aubagne est également en train de catalyser un puissant mouvement d’opposition local.

... https://www.bastamag.net/A-Marseille-vo ... -contre-le
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