Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrification

Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede Pïérô » 14 Mar 2014, 10:05

vendredi 14 mars, Bruxelles

Conférence : Paris sans le peuple. La gentrification de la capitale

Anne Clerval, Maîtresse de conférences en géographie à l'Université de Paris-Est, Marne-la-Vallée, rejoindra l'ULB pour nous parler de son dernier opus « Paris sans le peuple. La gentrification de la capitale » (La Découverte, 2013).

Elle travaille sur les transformations contemporaines de l'espace social parisien, dans une approche de géographie radicale.

Le vendredi 14 mars à 19 h, à l'ULB, avenue Jeanne 44, Salle Baugniet (rez-de-chaussée).
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede Pïérô » 24 Mar 2014, 00:28

Marseille
Un piquet dans les reins des requins du BTP

Destructions de quartiers, créations de kilomètres carrés de bureaux et offensives de gentrification : l’opération politico-militaire nommée Euroméditerranée et ses effets collatéraux espèrent rendre Marseille bankable en lui dessinant un nouveau visage. Courant janvier, d’autres visages, ceux des habitants d’un quartier populaire, stigmatisés à l’envi, se sont manifestés pour poser leurs conditions aux promoteurs. Respect !

Quel bel équipage, en ce jeudi 10 octobre 2013, à quelques pas du parc Bellevue rassemblant la cité éponyme et celle de Félix-Pyat dans le 3e arrondissement de Marseille, que le déplacement du maire, Jean-Claude Gaudin, de son adjointe déléguée au logement, de la mairesse de secteur, Lisette Narducci et de l’architecte Roland Carta !

Festivité du jour : la pose de la première pierre d’un ensemble immobilier créé sur l’implantation d’anciens magasins industriels liés au passé de l’activité portuaire. En maître de cérémonie, Jean-Philippe Ruggieri, promoteur et directeur de la société Nexity, s’enthousiasme : « Les trois chiffres clés sont 70 millions d’euros, 70 000 m2 pour la première tranche et un millier de logements », avant de laisser à l’architecte du projet le soin d’exposer le « concept » : « C’est dans les endroits les plus inattendus que, parfois, on fait émerger les quartiers les plus “hype”, New York en est le meilleur des exemples. »

Si ce n’était le mépris masqué derrière l’expression « endroits les plus inattendus » pour nommer un territoire où vivent plusieurs milliers de personnes en situation de précarité, le bon mot de Roland Carta va se voir, justement, confirmer d’une manière pas très attendue.

Par Caroline Sury. {JPEG} « On habite là et on est presque tous au chômage. On voit devant nous un énorme chantier, et il n’y a personne d’ici qui y travaille. Ce n’est pas normal ! », s’enflamme Aburata [1], père de famille, habitant de la cité Bellevue. Il est un de ceux qui, avec plusieurs dizaines d’autres, ont entrepris de bloquer le chantier à l’aube du 13 janvier. Un conteneur à verre devant le portail, des chaines cadenassées condamnant les accès : le promoteur avait été prévenu. Le 8 janvier, des jeunes du parc Bellevue, soutenu par le Collectif des quartiers populaires de Marseille (CQPM), avait rendu publique une « lettre ouverte » se concluant par un appel à un rendez-vous pour la semaine suivante. « Parfois les médias […] nous décrivent comme des personnes ayant fait un choix de vie négatif. Le choix de la facilité, de l’argent malhonnête, ou de l’oisiveté. Certains politiques nous désignent à la vindicte populaire et font de nous des parasites, des moins-que-rien, niant nos droits, nos aspirations tout en se foutant de notre humanité. Car oui, et n’en déplaise à certains, nous sommes des jeunes d’un quartier populaire de Marseille et cela nous le revendiquons comme une fierté et non comme un stigmate ! […] Plus qu’ailleurs nous souffrons de ce manque de considération, de cette relégation perpétuelle qui finit par se transformer en réclusion à ciel ouvert. […] Le parc Bellevue est bien connu des Marseillais, et il partage avec de nombreux autres quartiers le fait d’être devenu le symbole de l’inégalité en France, et le symbole de cette contradiction entre les discours qui prônent la mixité sociale, l’égalité et la justice sociale et les pratiques individuelles ou institutionnelles du quotidien. […] Nous exigeons que les demandes d’emploi de notre quartier soient examinées sérieusement et si possible avec bienveillance ! […] Nous voulons que Nexity comprenne l’obscénité de ce chantier pharaonique aux portes du quartier et dont nous sommes exclus ! »

Le lundi 13 janvier, impossible donc pour les camions, engins et ouvriers de rejoindre le chantier. Devant le portail, un chef d’équipe s’énerve. Des voitures de police d’où s’extraient quelques uniformes arrivent. L’un d’entre eux exhibe son Flash-Ball. Sur le trottoir opposé, les salariés observent jusqu’à ce qu’ils reçoivent l’ordre de repartir, non sans leur préciser qu’ils ne seront pas payés par leur employeur, l’entreprise Travaux du Midi, filiale du céphalopode Vinci. Pendant trois jours, le chantier va être ainsi bloqué dès les premières heures, la journée se poursuivant en discussions et rencontres autour de quelques boissons, un repas et un feu de palettes. « Les gens qui travaillent sur le chantier viennent du Portugal, de Pologne… Ils sont employés par des sous-traitants avec des salaires très bas », avance Kader, un des jeunes du quartier. « Ils sont logés dans des espèces de camps à l’extérieur de la ville. Ils ne peuvent rien dire sinon ils sont foutus dehors. C’est tout bénéfice pour les patrons », explique un de ses copains, non sans préciser : « On n’a rien contre les étrangers. Ils sont en galère comme nous ! » Et Zied, un trentenaire, de poursuivre : « La seule chose qui compte pour ces entreprises, c’est de faire de l’argent, il n’y en a que pour les financiers. Les gens n’existent pas pour eux. Faire travailler les gens qui habitent ici, ça veut dire faire vivre le quartier, nous donner les moyens d’aller un peu mieux. Eux, ils partent avec l’argent qu’ils font ici et il n’y a rien pour nous. Quand on entend dire que Marseille est le plus grand chantier d’Europe et qu’on nous parle du “vivre ensemble”, il y a de quoi être en colère ! » Yassine, lui, a un boulot et est venu soutenir les bloqueurs. « Qu’est-ce qu’ils peuvent faire, nos jeunes quand ils n’ont pas d’argent ? Des conneries, bien sûr. On va pouvoir dire, alors, que ce sont de voleurs, des dealers, des fous. C’est à croire que ça arrange certains que les choses se passent ainsi. Ils font tout pour les accuser, faire peur, nous enfoncer toujours plus. Et en tirer les bénéfices politiques. »

Un homme d’une soixantaine d’années s’est approché du cercle formé par la discussion. Il porte agrafé au revers de son manteau un badge du Front de gauche. Deux femmes du CQPM venues prêter main-forte au mouvement le rejoignent. L’une d’entre elles s’adresse à lui : « Monsieur, s’il vous plaît, pourriez-vous enlever votre signe politique ? » L’homme s’étonne. « Vous comprenez : ici, on fait pas de politique. On n’a aucune étiquette. On se bat pour le respect et la dignité. Les gens qui sont ici ont leurs idées et votent comme ils veulent : ce n’est pas le sujet. On ne veut pas être récupérés. » L’homme : « Je suis là pour vous soutenir. » La femme : « C’est super, merci ! Si vous venez en tant que personne, vous êtes le bienvenu ! »

Après trois jours d’arrêt du chantier, une délégation de bloqueurs est reçue en préfecture le 15 janvier, afin d’engager une discussion avec un responsable des Travaux du Midi, la préfète à « l’égalité des chances », un représentant de la Direccte [2] et un membre du cabinet du préfet. « La clause d’insertion, qui précise que les habitants des zones urbaines sensibles doivent avoir accès à 5 % des heures travaillées sur les chantiers de rénovation urbaine, a permis de ne donner que trois emplois dans le quartier. Et en CDD de trois mois… », explique une participante du CQPM. En fin de soirée, le préfet annonce que trois emplois vont être attribués à des résidents du Parc. Il s’engage de plus, selon ses termes, à « bâtir un dispositif permettant de trouver une solution d’emploi ou d’insertion pour sept à huit autres personnes dans un délai d’un mois… »

« C’est un début », commente, le lendemain, Soraya, habitante de Félix-Pyat et membre du collectif. Le début d’un rapport de force instauré contre le mépris des investisseurs et leur soif infinie de gains financiers engrangés sur le dos de travailleurs low-cost et qui se manifeste par des pressions sur des chantiers à proximité de quartiers populaires ?

Au-delà du travail précaire devenu, aujourd’hui, un sinistre privilège, la revendication centrale de ce mouvement semble toute contenue dans cette phrase extraite de la lettre ouverte du 8 janvier : « Cette démarche doit mettre en lumière le fait que nous existons ! »

http://cqfd-journal.org/Un-piquet-dans-les-reins-des
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede Pïérô » 01 Avr 2014, 11:55

Mercredi 2 avril Paris

Projection débat « Home sweet home »
à 20h, Centre culturel, Cinéma La Clef, 34, rue Daubenton / 21, rue de La Clef, Paris 5e

Les rendez-vous du documentaire engagé - Politis et Voir & Agir
"Home sweet home" propose une plongée sensible et vivante dans un quartier populaire londonien où les habitants tentent de faire valoir leur droit à être relogés. Mais, peu à peu, la loi du marché et de la spéculation immobilière s'impose... Le film réunit toute une palette de personnages qui, de l'urbaniste à l'institutrice à la retraite, dessine le portrait d'une société anglaise à la fois proche et exotique.
La projection sera suivie d'un débat animé par Antoine GIRARD avec Sylvie BRENET, productrice pour les Films d'ici, Jean-Pierre GARNIER, sociologue et urbaniste, auteur de nombreux articles et ouvrages.
Libre participation aux frais.

Home sweet home
Un film de Enrica COLUSSO, 2012, 92 mn
En 1997, pour incarner le changement après les années Thatcher, Tony Blair se rend dans le quartier londonien d'Elephant & Castle, le plus grand complexe de logements sociaux d'Europe. Il est alors question de réhabilitation des quartiers sensibles. Une nouvelle ère doit s'ouvrir où égalité et justice sociale seront au cœur des priorités du gouvernement.
Dix ans plus tard, la crise a fait des ravages et les tours de béton, qui abritent une population défavorisée et multi ethnique, doivent être détruites et leurs habitants, relogés. Pour rentabiliser au mieux cet impressionnant espace situé au cœur d'une des villes les plus chères du monde…
Enrica Colusso vit dans le quartier depuis 20 ans. Pendant quatre ans, elle tient un journal filmé et croise témoignages d'habitants, d'architectes et images d'archives. Son film est le récit d'une épopée immobilière contemporaine qui nous interroge sur la société que nous sommes en train de bâtir.
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Messagede Pïérô » 27 Avr 2014, 00:59

Mardi 29 avril Toulouse

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Messagede bipbip » 02 Mai 2014, 02:09

Vidéo
Anne CLERVAL, La « gentrification » : une lutte de classes dans l’espace urbain ?
http://vimeo.com/32034932
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Messagede Pïérô » 17 Mai 2014, 11:38

Dimanche 18 mai
soirée de soutien au collectif "Prenons la ville"

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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede Pïérô » 25 Mai 2014, 10:40

Les Films de l'An 2

Anne CLERVAL, La « gentrification » : une lutte de classes dans l’espace urbain ?

à regarder sur vimeo : http://vimeo.com/32034932
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 28 Mai 2014, 00:37

Egalement, en petite présentation vidéo
Anne Clerval - Paris sans le peuple, la gentrification

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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede Pïérô » 13 Juin 2014, 00:50

Samedi 14 juin 2014
Marseille

Grandes tables de la Friche Belle de Mai, rue Jobin, 13003 Marseille

" Quel urbanisme pour Marseille ? Densification, verticalité et ségrégations "
"Rendez-vous d’Un Centre Ville Pour Tous" co-organisé avec "Pensons le Matin"


Marseille a maintenant un nouveau front de mer « pacifié », et trois nouvelles tours sont en projet au cœur d’Euromed, ébauche d’une future « Skyline » marseillaise rêvée par ses décideurs : la tour de logements de luxe H99 (1), la tour de bureaux Nouvel (dite « La Marseillaise ») de Constructa, la tour Icade. N’est pas la preuve que Marseille a « accéléré » et entre dans la modernité, sous le dessin de grands architectes ?

Marseille est-elle vouée à copier l’urbanisme des « villes mondialisées » dont le signe se veut une forêt d’Immeubles de Grande Hauteur ? La densification passe elle nécessairement par ces constructions couteuses à édifier et entretenir, sécurisées et écologiquement peu durables comme l’estime Thierry Paquot (2) ?

Cette verticalité ne rythme elle pas avec ségrégation et recomposition du cœur de la ville en écho au recul de la mixité sociale et à la relégation de ses actuels habitants ? A quelles logiques correspond l’investissement de Hedge Funds dans l’immobilier haut de gamme de bureaux et commerces à Marseille ? Est-ce aux contribuables d’assurer la commercialisation d’immeubles privés comme la Marseillaise ? Pourquoi construire de nouvelles tours tandis que l’ANRU démolit les tours d’habitation, pas si dégradées, de Picon et la Castellane ?

Ces questions font dissensus au sein du collectif « pour la ville –pensons le matin » et seront débattues largement autour des contributions des quatre intervenants précités.


Notes :

(1) Pour découvrir la « H99, l’immobilier prestige à Marseille : 1ere Tour de logement à Marseille, H99 est un lieu de vie hors norme. Découvrez votre appartement d’exception », allez sur http://www.h99.fr/

(2) « La Folie des hauteurs : pourquoi s’obstiner à construire des tours ? ». On peut lire une interwiew de Thierry Paquot à Mouvements.net ici : http://www.mouvements.info/Vers-un-urba ... oriel.html

Pensons le matinest un espace de réflexion et de débat créé à l’initiative d’artistes, de structures culturelles, de chercheurs en sciences humaines et sociales et de militants du « droit à la ville ».
Les rencontres Pensons le matin ont lieu un samedi matin par mois, aux Grandes tables de la Friche La Belle de Mai. Un espace de débat public, gratuit et ouvert à tous !

Table ronde avec Jean Canton, Thierry Durousseau, Patrick Lacoste, Fabrice Lextrait

Association Un Centre Ville pour Tous
Adresse Postale : Co/ Cité des Associations- BP n° 241 – 93 Canebière - 13001 Marseille

Site internet : http://www.centrevillepourtous.asso.fr
E-mail : info@centrevillepourtous.asso.fr

http://www.millebabords.org/spip.php?article26240
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede niouze » 16 Juil 2014, 11:38

Première victoire judiciaire pour les opposants au grand projet Lyon-Turin

par Sophie Chapelle 16 juillet 2014

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Une première bataille judiciaire a été remportée le 11 juillet par les opposants au projet de ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin. La société Lyon Turin Ferroviaire (LTF) poursuivait Daniel Ibanez, l’un des plus fervents opposants au projet, pour injure publique. Ce dernier contestait ces propos qui lui avaient été attribués par un journal local. « S’il y a injure dans cette affaire, c’est une injure au bon sens en voulant utiliser des deniers publics pour un projet inutile détruisant des terres agricoles » a ainsi lancé Daniel Ibanez, devant quelque 150 militants français et italiens, avant d’entrer dans le palais de justice de Chambéry.

Cette première procédure en France concernant la ligne Lyon-Turin a finalement tourné court. Le tribunal a en effet jugé la citation à comparaitre irrecevable, les avocats de LTF n’ayant pas joint les bilans et comptes de résultats de la société comme l’exige la procédure. « C’est terminé, sauf s’ils font appel », a commenté l’avocat de Daniel Ibanez, Stephen Duval. « Ce projet n’a pas seulement un enjeu régional, avec les dévastations des terres agricoles, a rappelé Daniel Ibanez à la sortie du tribunal. C’est un projet dangereux économiquement par le tarissement des finances publiques, au moment où le gouvernement cherche 50 milliards chez les contribuables, que des écoles et des hôpitaux sont fermés alors que la ligne existante n’est pas utilisée. »

Soulagé, Daniel Ibanez a tenu à exprimer sa solidarité aux militants italiens poursuivis, « victimes d’une répression organisée ». Les membres du mouvement No Tav en Italie font en effet l’objet d’une centaine de procédures, certains étant même accusés d’ « acte de terrorisme » (voir notre article). « Nous sommes aujourd’hui devant le palais de justice de Chambéry mais nous pourrions être aussi devant celui de Turin », renchérit Paolo Prieri, du mouvement No Tav. « C’est un combat pour l’environnement, la démocratie et l’argent public. » Un appel à rejoindre les manifestations dans le Val de Suse du 17 au 27 juillet a été lancé.

- Tous nos articles sur le projet Lyon-Turin

http://www.bastamag.net/Grands-projets-la-societe-Lyon
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede Pïérô » 25 Oct 2014, 16:07

Histoire & Patrimoine, ou quand Saint-Denis s’acoquine avec les spéculateurs immobiliers

Ce jeudi 16 octobre 2014, le conseil municipal de Saint-Denis a cédé des immeubles au 103 et 105 rue Gabriel Péri. Il les revend sans appel d’offre à une société nommée Histoire et Patrimoine, à un prix supérieur à la préemption mais certainement en dessous des prix du marché.

... http://paris-luttes.info/histoire-patri ... uand-saint
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede Pïérô » 09 Nov 2014, 11:53

La Duchère, un autre visage de la gentrification à Lyon

Reportage sur le quartier de la Duchère, à Lyon, depuis la politique des "grands ensembles" dans les années 1960 jusqu’aux grands travaux actuels où les termes de "mixité sociale" et de "rénovation urbaine" cachent mal la réalité d’un quartier en pleine gentrification...

http://rebellyon.info/La-Duchere-un-aut ... de-la.html
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede Pïérô » 24 Nov 2014, 14:39

« Gentrification ou ghetto », décryptage d’une impasse intellectuelle

Dans une partie de la littérature savante, on en vient à se demander si la gentrification n’aurait pas des effets positifs. L’arrivée massive de cadres en costard serait-il un bienfait pour les classes populaires au point que l’on devrait plutôt saluer l’arrivée de cette diversité et proclamer la fin de certains ghettos ? Cela serait oublier que les processus de gentrification ne sont jamais des jeux à somme nulle ou « toutes choses égales par ailleurs ». Dans cet article, Anne Clerval et Mathieu Van Criekingen répondent avec force à ceux qui voient dans la gentrification un processus positif et rappellent que dans bien des cas, l’on peut observer tout à la fois un renouvellement des habitants et la paupérisation des classes populaires dans un même quartier.

... http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=4285
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 23 Jan 2015, 01:43

La gentrification : comment y résister ?

Le mouvement de relégation des classes populaires vers la périphérie des grandes villes semble parfois relever d’un mouvement inexorable. Il est cependant possible de le freiner.

La gentrification – l’embourgeoise - ment des quartiers populaires par la transformation de l’habitat et du tissu urbain – est un processus local qui résulte des reconfigurations du système capitaliste à différentes échelles : transformation sociale des emplois dans les grandes villes, en lien avec la nouvelle division internationale du travail, fonctionnement du marché immobilier comme enjeu croissant d’absorption des surplus de capitaux, mais aussi politiques économiques néolibérales, déréglementation du marché du logement [1], et surtout politiques locales d’embellissement des espaces urbains au détriment des usages populaires de la ville.

Si tous ces facteurs sont réunis et puissants dans une ville ou un quartier donné, il n’est pas facile de résister à ce processus, surtout dans un contexte de délitement de la conscience de classe des dominé-es. On peut toutefois envisager quelques pistes, à deux niveaux.

À court terme, dans le cadre du système économique et politique existant, des actions peuvent être menées pour freiner la gentrification. On peut citer les luttes contre les expulsions locatives, contre les projets de promotion immobilière qui font monter les prix, mais aussi l’occupation des logements vacants.

Ces luttes ont tout intérêt à se coordonner au niveau de l’agglomération, voire de tout le pays ou au niveau international. Aux États-Unis existe ainsi la coalition Right to the city, qui exige un contrôle des loyers, la réquisition des logements vides et la création de logements sociaux.

Solidarité et politisation

Toujours au niveau local, il est possible de s’attaquer aux politiques d’urbanisme qui prônent la mixité sociale, l’embellissement de la ville ou la création de nouveaux équipements culturels, tant leur objectif réel est la gentrification. Même quand elles mettent en avant la création de logements sociaux, il faut se battre pour éviter leur création au strict bénéfice des classes moyennes (PLS) et demander de vrais logements sociaux (PLUS et PLAI) en quantité.

Ces politiques dépassent la seule question de l’habitat et supposent une lutte pour maintenir l’appropriation populaire des quartiers qu’elles visent. À cet égard, les squats qui proposent des activités favorisant la solidarité et la politisation, comme la CREA à Toulouse, le Dilengo à Ivrysur- Seine ou jadis la Cantine des Pyrénées à Paris 20e, expulsée l’été dernier [2], sont des appuis décisifs au maintien de cette appropriation populaire des lieux.

Cependant, les luttes centrées sur le logement sont au coeur des résistances à la gentrification, mais elles ne suffisent pas : pour maintenir cette appropriation populaire et développer les pratiques solidaires, ces luttes doivent s’accompagner d’un travail de politisation et de développement de la conscience de classe. Cela suppose aussi pour les militantes et les militants de s’interroger sur leur position sociale dans ces quartiers (aussi bien en termes de classe et de « race » que de genre) pour ne pas reproduire, dans les luttes, la domination qui est déjà en jeu dans la gentrification.

La politisation est à la fois un moyen et une fin de la lutte contre la gentrification au quotidien. Car encadrer les loyers et lutter contre les projets d’urbanisme qui visent à effacer la ville populaire ne suffiront pas, et les militantes et les militants sont parfois, malgré eux, des avant- gardes de la gentrification des quartiers populaires.

À long terme, lutter contre la gentrification devrait être l’occasion de remettre en cause le capitalisme et l’État, en faisant le lien avec les luttes d’émancipation : il s’agit de porter des principes politiques plus larges comme la socialisation et l’autogestion du logement, ou encore l’autogestion collective de la ville (ou « droit à la ville ») afin de l’arracher aux logiques d’accumulation du capital.

Anne Clerval (géographe)


[1] Malgré une tentative récente, insuffisante et contestée, en France pour le re-réglementer avec la loi Alur, dite loi Duflot

[2] Lire « La Cantine n’est pas morte », dans Alternative libertaire de septembre 2014

http://alternativelibertaire.org/?La-ge ... -comment-y
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 08 Fév 2015, 12:16

Le fardeau de la métropolisation

Il faut dénoncer les conséquences sociales, écologiques et territoriales de ce modèle de concentration urbaine. Derrière le mythe métropolitain, les classes possédantes sont à l’offensive.

La loi du 27 janvier 2014 dite de « modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles » a créé 9 (puis 11) « métropoles » en France. La métropole est un nouveau statut de collectivité territoriale aux compétences larges en matière de « développement économique, d’innovation, de transition énergétique et de politique de la ville ». Cependant, il ne s’agit pas que d’un statut juridique. Les pouvoirs publics encouragent cette métropolisation au nom de la « compétitivité ».

Corollaire d’une désindustrialisation sélective, la métropolisation vise à concentrer dans les plus grandes villes les activités tertiaires stratégiques (direction, conception, finance, immobilier, etc.). C’est un processus qui résulte de la nouvelle division internationale du travail, et qui s’inscrit pleinement dans les exigences de compétitivité et la concurrence que se livrent les territoires (que ce soit pour les affaires, la rente foncière, le tourisme ou les grands événements sportifs). Cette logique spatiale du capitalisme transforme l’économie des grandes villes (notamment au détriment de l’emploi ouvrier), centralise le pouvoir économique, et ronge les terres agricoles, les espaces naturels et la qualité de vie des habitantes et des habitants.

Pour faire de la métropole un lieu de passage obligé des flux mondiaux de capitaux, qu’ils soient matériels, financiers ou humains, il faut des infrastructures de transports et de communication. Les restructurations coûtent cher et accentuent les inégalités de classe, en rejetant les classes populaires vers la périphérie.

Les grands projets métropolitains sont portés par des coalitions d’acteurs incluant les politiques locaux, l’État, les grandes entreprises capitalistes, en particulier les promoteurs immobiliers, et une nébuleuse de conseillers issus des agences d’architecture ou d’urbanisme. Certains sont parfois directement membres des conseils d’administration des Établissements publics d’aménagement. Ces coalitions nous rappellent que la production de la ville participe à l’accumulation du capital, en absorbant les surplus dans des projets à long terme, qui ralentissent un peu la circulation instable du capital. Les métropoles sont des avaleuses de surproduit, présentant une grande sécurité pour les investissements immobiliers.

Tous les discours de glorification du fait métropolitain masquent mal l’enjeu crucial que sont devenues les grandes villes pour la stabilité du capitalisme mondial, et les processus de concentration et d’éviction en leur sein. Pour nous, habitantes et habitants, se battre pour rester sur place, dans de bonnes conditions implique de remettre en cause la production capitaliste de la ville, pour la décider nous-mêmes.

Fanny Meyer (AL Saint-Denis)

http://alternativelibertaire.org/?Dossi ... deau-de-la


Luttes urbaines, vers un nouveau souffle

Dans un contexte de lutte des classes de basse intensité sur les lieux de travail, et d’augmentation de la précarité du logement, la ville, lieu d’extorsion de plus-value au détriment des classes populaires, peut être un champ de lutte à fort potentiel.

Les chiffres sont accablants : près de 10 millions de personnes en France sont touchées par la crise du logement [1]. Environ 3,5 millions d’individus sont mal logés (141 500 étant carrément sans logis), 1,25 million ne peuvent plus payer leur loyer, 15 % des ménages connaissent une situation de précarité énergétique. Parallèlement – conséquemment ? – à ce sordide constat, on assiste à une montée des luttes dites urbaines. Et celles-ci ne se résument pas au logement, mais questionnent plus largement l’aménagement de l’espace public, la répression, les grands projets inutiles et imposés, et vont jusqu’à dénoncer la précarité sociale et économique de façon large.

La ville, un espace hétérogène et productif

Cependant, le terme « urbain » est-il adéquat ? L’expansion de l’urbanisation abolit peu à peu la distinction entre ville et campagne, et fait qu’aujourd’hui plus de 80 % des Français vivent dans une aire urbaine [2]. Les espaces urbains sont en fait une mosaïque d’espaces hétérogènes, dans leur aspect comme dans leur composition sociale, imbriqués dans des relations d’interdépendance inégales. Dans l’idéal il faudrait, selon le géographe David Harvey [3], parler de « luttes contre la production d’un développement géographique inégal ». Mais par souci d’efficacité, on préfèrera utiliser les termes de « luttes urbaines », ou encore de « luttes pour le droit à la ville ». Cette dernière notion s’entend largement comme le droit de produire la ville, collectivement, dans un but de réappropriation et d’émancipation. Ces luttes sont porteuses d’un énorme potentiel, alors que pendant longtemps la gauche traditionnelle délaissa, et même combattit ce type de mobilisa- tion qu’elle considérait comme « petite-bourgeoise » [4]. Dans les années 1960-1970, le PCF dénigra l’opposition naissante aux rénovations-bulldozers dans les centres-villes anciens, taxant d’« aclassisme » les comités de quartiers qui contestaient la façon dont la réno vation urbaine était menée. Pourtant, tout comme les biens industriels, la ville est ellemême un produit et une source de valeur, et par là même le terrain d’expression de la lutte des classes. Du chauffeur de bus à l’éboueur, en passant par la masse disparate des employés de services et d’entretien à destination des entreprises ou de la population, des dizaines de milliers de travailleurs participent à la fabrication de la ville et à son fonctionnement, à la maintenance des infrastructures servant la circulation et la fixation des flux de capitaux. Ces travailleurs, bien souvent employés sous un statut précaire, sont une composante essentielle de la production de valeur, sans pour autant être rattachés à un lieu de production délimité. Dans le Manifeste du parti communiste, Marx et Engels relèvent bien que l’exploitation des ouvriers ne s’arrête pas aux portes de l’usine et que le salaire de ces derniers est l’objet de multiples accaparements, notamment par les propriétaires immobiliers. Dans la mesure où la lutte des classes ne se réduit pas au lieu de travail, l’organisation des travailleurs, précaires ou non, ne devrait pas s’y cantonner. Les syndicats et autres collectifs ont tout intérêt à se développer hors du cadre strict de l’entreprise, en inves - tissant le territoire. L’augmentation continue du précariat pousse en ce sens. Travail temporaire ou à temps partiel, alternance de périodes d’emploi et de périodes de chômage, cette configuration salariale en expansion laisse peu de possibilités matérielles et psychologiques aux intéressé-e-s pour s’intégrer à un collectif de travail et, a fortiori, à un syndicat professionnel. Pourtant, ces travailleurs précaires appartiennent bien à un territoire, à un espace de production et de consommation. C’est sur cette base que les syndicats, à travers les unions locales ou les collectifs de précaires peuvent s’organiser pour faire converger les revendications et aspirations de cette masse croissante de travailleurs isolés. A l’image des syndicats de locataires du début du XXe siècle, inspirés par le syndicalisme révolutionnaire [5], réinvestir les associations de locataires ou redynamiser des comités de quartier existants peut être une perspective attrayante selon les situations locales.

Réorganisation territoriale et urbaine

En tout cas, face à la recomposition du salariat, la gauche révolutionnaire doit intégrer à sa stratégie de transformation sociale cette question de la réorganisation territoriale et urbaine. Pour esquisser une conclusion stratégique, nous citerons encore une fois le géographe David Harvey, pour qui « soit nous décidons de nous mettre en deuil de la possibilité de la révolution, soit nous modifions notre conception du prolétariat pour y inclure les hordes inorganisées de producteurs d’urbanisation dont nous acceptons d’explorer la puissance et les capacités révolutionnaires singulières » [6].

Julien (AL Alsace)


[1] Rapport 2014 de la Fondation Abbé Pierre http://www.fondation-abbe-pierre.fr/19e-reml .

[2] Selon l’Insee, une aire urbaine est un « ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain (unité urbaine) de plus de 10 000 emplois, et par des couronnes périurbaines dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci ».

[3] David Harvey, Le Capitalisme contre le droit à la ville, éd. Amsterdam, 2013.

[4] François Madore, Ségrégation sociale et habitat, PUR, 2004.

[5] L’Union syndicale des locataires en 1911-1912, animée par Georges Cochon ; puis l’Union confédérale des locataires dans les années 1920.

[6] David Harvey, op. cit.

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