Droit au logement, luttes...à Rennes

Re: Droit au logement, luttes...à Rennes

Messagede Pïérô » 10 Fév 2015, 15:50

Le DAL 35 empêche une expulsion illégale

Nous avons appris qu’une famille allait être expulsée aujourd’hui, en pleine trêve hivernale et sans jugement. C’est Coallia qui voulait faire « état des lieux et remise des clés » sans autre forme de procès. Cette famille de 5 personnes, dont le père et un enfant handicapés, subit un imbroglio administratif lui supprimant tous ses droits, en particulier celui de solliciter un logement social. Leur avenir était à coup sûr le 115 et la rue.

L’intervention s’est passée calmement ; le représentant de Coallia étant vite persuadé de renoncer à son méfait par la trentaine de personnes, dont de nombreux voisins, réunies pour l’accueillir.

Le DAL a rappelé l’article 432-8 du code pénal qui stipule : « Le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée de mission auprès du service public, agissant dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonction ou de sa mission, de s’introduire ou de tenter de s’introduire dans le domicile d’autrui contre le gré de celui-ci hors les cas prévus par la loi est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000€ d’amende ».

Le DAL35 s’opposera, de façon non-violente, à toute tentative d’expulsion illégale qui sera portée à sa connaissance.

Rennes, le 09/02/2015

http://rennes-info.org/Le-DAL-35-empeche-une-expulsion


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Re: Droit au logement, luttes...à Rennes

Messagede Pïérô » 18 Fév 2015, 07:41

Jeudi 19 février

Réunion publique sur la situation des sans-abris

L'association « Un toit c'est un droit » invite toutes les personnes préoccupées par la situation des sans-abris à venir discuter à la MIR (7 quai Chateaubriand à Rennes) le 19 février à partir de 20h.

Ce sera l'occasion de faire un retour sur la situation rennaise depuis cet été et de travailler sur l'organisation d'actions d'interpellation des autorités pour la fin de la trêve hivernale fin mars.

http://untoitundroit35.blogspot.de/2015 ... -h-la.html
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Re: Droit au logement, luttes...à Rennes

Messagede Pïérô » 23 Fév 2015, 03:25

Ce lundi 23 février

Rassemblement à Rennes pour la venue de la ministre du logement

à 11h au métro Clémenceau pour dénoncer le mal-logement.

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Re: Droit au logement, luttes...à Rennes

Messagede Pïérô » 09 Mar 2015, 02:54

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Re: Droit au logement, luttes...à Rennes

Messagede Pïérô » 05 Avr 2015, 15:34

Mettre les gens à la rue quand il existe des lieux pour les accueillir : un très mauvais poison d'avril tous les ans !

Ce matin, une quinzaine d'adhérents et de sympathisants de « Un toit c'est un droit » et du DAL se sont retrouvés à 5 h du matin devant l'abri de nuit pour protester contre son démantèlement aujourd'hui, du fait de la fin de la trêve hivernale. Après une courte occupation, ils ont été expulsés par les forces de l'ordre vers 6 h.

Alors que 70 places d'hébergement d'urgence existaient à l'hôtel Dieu (chauffé en permanence, avec ses petites couvertures bien pliées en 4 dans les armoires), l'État a préféré payer une société privée pour « accueillir » les sans-abris dans des préfabriqués durant tout l'hiver. Pas de lits, juste des transats, histoire qu'on ne fasse pas la confusion avec un « hébergement », fut-il d'urgence. Horaires d'ouverture : 22 h-5 h. Il y avait 21 personnes cette nuit à bénéficier de cette mise à l’abri précaire, dont 4 enfants.

Non, non, ce n'est pas un poisson d'avril ! A partir d'aujourd'hui les sans-abris devront, chaque nuit, partir à la recherche de petits coins douillets sur les trottoirs de Rennes, pendant que l'hôtel Dieu restera désespérément vide, bouclé mais chauffé aux frais du contribuable ! Cherchez l'erreur …

Vers 7 h, un représentant de la DDCSPP est venu sur place pour faire le point. À 10 h 30, nous apprenions enfin que, suite à l'occupation de ce matin, la famille serait provisoirement relogée à la Guerche de Bretagne. Toujours rien pour les célibataires.

La fin de la trêve hivernale c'est : la fermeture de l'abri de nuit, la diminution des places en hébergement d'urgence et les expulsions locatives et l’évacuation programmée de 6 squats dans l'agglomération rennaise (environ 150 personnes dont 92 enfants).

Nous invitons l'ensemble des personnes soucieuses du respect des droits fondamentaux à rester vigilantes dans les jours qui viennent pour contraindre l'État à respecter son obligation légale de protection des personnes vulnérables.

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Re: Droit au logement, luttes...à Rennes

Messagede Pïérô » 13 Avr 2015, 10:36

Évacuation d'un squat et nouvelle réquisition.

Le jeudi 9 avril s'est déroulé l'évacuation "négociée" de l'immeuble situé 23 rue Quineleu, occupé depuis le 8 janvier 2014 successivement par plusieurs familles.

Après des mois d'occupation, il restait 5 familles dans ce bâtiment qui ont toutes été relogées par la Ville de Rennes, propriétaire du bâtiment, dans 3 lieux différents :
1. Un pavillon situé au 24 rue Louis Armand pour 2 familles (11 personnes).
2. Un pavillon situé au 130 Boulevard de Vitré pour 2 familles (11 personnes).
3. Un appartement situé au 23 rue de Guyenne pour 1 famille (5 personnes).
Soit 27 personnes relogées : 16 adultes et 11 enfants.

Les conditions de relogement des occupants ont été négociées sur la base d'une convention de mise à disposition de ces bâtiments pour une durée de 6 mois renouvelable une fois.
L'accompagnement de ces familles est effectué par "Un toit, c'est un droit", le DAL 35 et la Ville de Rennes.

Une nouvelle réquisition

Le vendredi 10 avril, des demandeurs d'asile majoritairement somaliens, ont officialisé l'ouverture d'un nouveau lieu situé 112 rue de la Chaussairie, au lieu-dit "La Belle Épine", sur la commune de Chartres de Bretagne.

Philippe Bonnin, maire de la commune, est venu sur place rencontrer les occupants. Après quelques échanges avec les demandeurs d'asile, il les a autorisés à se maintenir provisoirement dans les lieux à condition de ne pas accueillir pour l'instant de nouveaux occupants. Le maire a fait rétablir l'eau dans la maison, en attendant d'étudier une proposition de convention d'occupation avec "Un toit, c'est un droit".

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Re: Droit au logement, luttes...à Rennes

Messagede bipbip » 23 Avr 2015, 15:07

Jeudi 23 avril à 20h au cinéma l’Arvor

Projection du film « L’Abri » de Fernand Melgar (Suisse - 2015 - 1h41)



Un hiver au cœur d’un hébergement d’urgence pour sans-abris à Lausanne. A la porte de ce souterrain méconnu se déroule chaque soir le même rituel d’entrée qui donne lieu à des bousculades parfois violentes. Le personnel a la lourde tâche de « trier les pauvres » : femmes et enfants d’abord, hommes ensuite –de tous horizons, et de plus en plus d’Europe… Alors que la capacité totale de l’abri est de 100 places, seuls 50 « élus » seront admis à l’intérieur et auront droit à un repas chaud et à un lit. Les autres savent que la nuit va être longue.

Regardant à la fois le personnel et les « demandeurs d’asile », sans juger, mais avec une récurrence obstinée et une rigueur aiguë des cadres, Fernand Melgar parvient à dessiner des trajectoires.

Isabelle Danel (Première)

Fernand Melgar filme, bien en face, les deux côtés de la barrière : les travailleurs SDF s’abîmant à vue d’oeil, mais aussi les veilleurs triant les pauvres au pifomètre, la mort dans l’âme.

Mathilde Blottière (Télérama)

A l’issue de la projection, rencontre sur le thème :

« L’hébergement d’urgence : un droit fondamental bafoué »

Séance mise en place en collaboration avec le MRAP 35, un Toit c’est un droit, la L.D.H, la Fondation Abbé Pierre et la FNARS (La Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion).

http://www.rennes-info.org/Projection-du-film-L-Abri-de
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Re: Droit au logement, luttes...à Rennes

Messagede bipbip » 07 Mai 2015, 13:38

Dossier – L’affaire Maryvonne Thamin : quand les fascistes s’en prennent aux squatters

Vendredi premier mai 2015, un groupe d’individus aux profils plus ou moins clairs a tenté d’attaquer un squat rue de Châtillon à Rennes. L’information présentée telle quelle est celle que l’on a vu fleurir dans les différents médias nationaux, argumentant paresseusement sur la nécessité de protéger une pauvre propriétaire dépossédée de son lieu de vie (qu’elle laissait depuis des années en jachère…).
Nous entendons, par le biais de ce dossier, mettre à jour la réelle nature de ces « défenseurs de la propriété privée », en l’occurrence un agrégat de royalistes, de supporters de football d’extrême droite, de néo-fascistes bretonnants, et de restes des « fameux » Bonnets Rouges.

Nous décortiquerons également la mécanique particulière instiguée en premier lieu par le journal Ouest France, qui par le ton employé et les appels lancés à certaines catégories politiques, porte une lourde responsabilité dans la constitution de ce que l’on peut qualifier de milice d’extrême droite.

http://www.antifabzh.lautre.net/roazhon ... squatters/
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des squatteurs gauchistes expulsent une petite vieille

Messagede abel chemoul » 11 Mai 2015, 12:15

A Rennes, de dangereux squatteurs gauchistes expulsent une petite vieille de 83 ans de son logement. Résultat, elle se retrouve à la rue! un comité de soutien à Maryvonne (c'est son nom) s'est monté contre cette injustice.
c'est du moins ce que rapportent le Figaro et Ouest-France
http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... maison.php
http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2015/05 ... e-fou.html

En fait, Maryvonne vit dans un appartement et veut vendre depuis plusieurs années la maison squattée (qu'elle laissait à l'abandon) à des promoteurs immobiliers! Et son comité de soutien est constitué de fafs dont les identitaires bretons d'Adsav et du FN...
une vision donc bien moins victimaire que celle relayée par la presse de droite!
le point ici: http://www.liberation.fr/societe/2015/0 ... te_1299214

Une vidéo des dangereux squatteurs expliquant la situation:
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Re: Droit au logement, luttes...à Rennes

Messagede bipbip » 22 Mai 2015, 11:56

Canard enchainé

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Rennes, rassemblement ce vendredi 22 mai 2015 à 19h30

Soutien aux habitants du 94 rue de Chatillon !

Rendez-vous ce vendredi 22 mai 2015 à 19h30 devant l’ancienne station service du 104 rue de Châtillon

Depuis déjà trois semaines, les occupants du squatt rue de Chatillon ont été la cible d’un défouloir de haine et d’attaques venant de toute la frange la plus réactionnaire et opportuniste de Bretagne, jusqu’à prendre une ampleur nationale. En plus d’attaquer physiquement le squat sous l’oeil bienveillant de Ouest France et de la police, elle a pu s’étaler dans la presse à grands renforts de mensonges et de faux-sentimentalisme au service d’une récupération politique répugnante.

Comme nous l’avons déjà expliqué longuement, « l’affaire Maryvonne » est en fait une construction médiatique basée sur une fiction : celle d’une grand-mère délogée de chez elle par des squatteurs, construite en réalité par les groupuscules d’extrême droite les plus fascisants de Bretagne, et très vite récupérée par des parlementaires UMP dans le cadre d’un projet de loi contre les occupations de lieux inhabités.

Nous les amis, les proches, les camarades des habitants, souhaitons aujourd’hui appeler à soutenir les habitants du 94 rue de Chatillon pour de multiples raisons :

- parce que nous n’acceptons pas dans notre ville que des néonazis de la pire espèce attaquent des squats où des jeunes précaires sans ressources s’organisent pour sortir de la misère, de l’isolement et d’une posture victimaire dans laquelle on cherche à les enfermer.

- parce qu’il nous semble indispensable de combattre cette construction médiatique mythomane et dégueulasse, bricolée conjointement par Ouest France, des groupuscules d’extrême droite et soutenue politiquement par la frange la plus décomplexée de l’UMP.

- parce qu’on ne pourra pas combattre le projet de loi contre les occupations déposé récemment par la droite - et qui propose ni plus ni moins d’emprisonner les occupants de lieux inhabités- sans défendre ceux qui ont servi de cible et de prétexte pour lancer cette attaque en règle contre les pauvres et la pratique politique des occupations.

- parce le squat est une pratique historique de résistance à la misère, une base d’organisation et de solidarité hors des circuits institutionnels qui a toujours été une partie intégrante et indispensable du mouvement social et révolutionnaire.

Nous appelons donc à nous rassembler dans la rue autour d’un verre et d’un bon repas, afin d’afficher publiquement notre solidarité envers les occupants du 94, de reprendre la rue et discuter ensemble des perspectives d’une lutte contre les lois anti-squat proposées par l’UMP.

Rendez-vous ce vendredi 22 mai 2015 à 19h30 devant l’ancienne station service du 104 rue de Châtillon (Métro Jacques Cartier/Clémenceau), avec boissons et victuailles !

Le comité de soutien aux habitants

http://www.rennes-info.org/Soutien-aux- ... -94-rue-de
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Re: Droit au logement, luttes...à Rennes

Messagede bipbip » 27 Mai 2015, 00:09

Communiqué du comité de soutien aux habitants du 94 rue de Châtillon
Affaire Maryvonne : du fait divers à la proposition de loi contre les occupations

C’est avec consternation que nous avons appris le dépôt par le député UMP Julien Aubert d’une proposition de loi qui viserait à sanctionner pénalement les occupations sans droit ni titre.

Elle est rendue publique trois semaines après le début du phénomène « Maryvonne », une affaire rennaise qui a directement inspiré le texte de loi du député du Vaucluse, initiateur en 2003 d’un mouvement subtilement intitulé « Rassemblement Bleu Lavande ».

Son texte, déjà signé par quarante de ses confrères, propose que les préfets soient dans l’obligation de recourir à la force publique pour expulser les occupants sans droit ni titre d’un bien immobilier dans les 48 heures après la décision du juge, et propose également de frapper les contrevenants d’une sanction d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende. Il fait suite à la proposition de loi « anti-squat » de sénatrice-maire UMP de Calais Natacha Bouchart, approuvée par le Sénat en 2014 à gauche comme à droite.

Si cette nouvelle proposition de loi vise les squats en premier lieu, elle ouvre également les possibilités de sanctionner par une peine de prison la pratique politique des occupations.

Avant de parler de cette loi qui attaque de plein fouet le droit au logement tel qu’il existe aujourd’hui, il nous semble important d’expliquer le buzz qui a justifié pour l’UMP le dépôt d’une proposition de loi en à peine trois semaines : « l’affaire Maryvonne », un événement médiatique et politique construit de toutes pièces par des groupuscules d’extrême droite radicale et des journalistes de Ouest France.

De très nombreux articles ont été écrits sur le sujet, essentiellement à partir du site d’extrême droite BreizhInfo et des articles des journalistes Pierre Norah et Serge Leluyer de O-F. Compte tenu du caractère partial et politiquement très orienté de ces deux sources, nous pensons qu’il est aujourd’hui nécessaire de faire un rappel clair des faits concernant l’affaire qui est à la base de la proposition de loi de Julien Aubert, afin de pouvoir en dynamiter les fondations.

Quelques faits importants concernant l’occupation du 94 rue de Châtillon

Tout d’abord et contrairement à ce qui a été dit dans la presse, Maryvonne n’a jamais été délogée par les occupants du 94 rue de Châtillon.

Comme cela est mentionné dans la demande d’expulsion délivrée par son avocat, la maison n’était pas son domicile puisqu’elle était inhabitée depuis 12 ans, et laissée à l’abandon par cette dernière. Il ne s’agissait donc pas d’une violation de domicile comme on a pu le lire à peu près partout dans la presse. Dans une volonté de jouer sur la peur et la paranoïa sécuritaire ambiante, BreizhInfo et les journalistes de Ouest France (repris par un grand nombre de leurs confrères et les députés UMP) ont sciemment entretenu la confusion entre deux notions de droit complètement différentes : le délit pénal de violation de domicile (le fameux cas où des personnes débarquent dans votre maison pendant que vous partez en week-end), qui n’a rien à voir avec l’affaire Maryvonne, et qui aurait engendré une intervention directe des forces de l’ordre. et l’occupation d’un logement inhabité (en l’occurrence depuis 12 ans) sans droits ni titres, comme c’est le cas au 94 rue de Châtillon, et dont le traitement légal se fait via une juridiction civile et sur décision du juge. Afin d’appuyer la légende de la pauvre grand mère délogée alors qu’elle était partie aux champignons, le journaliste de Ouest France Samuel Norah a notamment produit pour la cause un article complètement mensonger d’un point de vue du droit, intitulé pompeusement « Ce que dit la loi » et dans lequel il entretient ouvertement cette confusion.

Autre fait qui ruine le mythe de la grand-mère qui ne pourrait plus revenir vivre chez elle : l’intention de longue date de Maryvonne est de vendre la maison, certainement pas d’y habiter au vu de l’état dans lequel elle l’a laissé. Elle l’a dit très publiquement dans le Nouvel Obs, et le confirme à travers des pièces présentes dans la demande d’expulsion déposée par son avocat au tribunal d’instance. Maryvonne a d’ailleurs dépêché des promoteurs immobiliers en 2014 pour évaluer la valeur de la parcelle, et refusé les propositions de relogement de la mairie.

Quant à la procédure d’expulsion décrite comme interminable dans la presse, elle est en fait une procédure très expéditive à l’égard des squats, puisqu’elle est engagée dans une juridiction civile qui ne met que quelques semaines à se prononcer.

A bien y regarder, Maryvonne et ses proches n’avaient pas grand chose à faire ni attendre pour engager les démarches depuis deux ans s’il n’y avait pas en réalité un défaut dans leur dossier. Nous y reviendrons plus tard...

L’affaire Maryvonne : une arnaque montée par l’extrême droite devenue proposition de loi de l’UMP

Avec du recul et au regard de la rapidité à laquelle les événements se sont enchaînés, on finit par comprendre qu’on est en présence une opération médiatique soigneusement préparée :

un premier article de Ouest-France du 30 avril en faveur de Maryvonne est immédiatement suivi par celui du blog BreizhInfo, blog d’extrême droite tenu par Yann Vallerie ; actif dans la fachosphère depuis 2000, ce dernier est un des fondateurs de Jeune Bretagne (l’équivalent du Bloc identitaire local), et milite activement au sein du groupe néo nazi ADSAV.

une pétition est lancée immédiatement après ; l’extrême droite radicale et des pontes du FN en sont les premiers signataires, avec un facebook sur le modèle du soutien au bijoutier meurtrier de Nice, pris rapidement d’assaut par les militants fachos de toute la France.

en quelques jours (le 1er et le 3 mai), deux rassemblements sont organisés devant la maison par ADSAV et la frange d’extrême droite des bonnets rouges, dont le groupe « Vivre et travailler en Bretagne » s’est dissocié en raison de la présence avérée de néonazis dans le comité. Il faut préciser que ces groupes ne viennent absolument pas de Rennes et ont du se coordonner et converger des quatre coins de Bretagne pour tenir leurs rassemblements de 30 personnes.

Aux côtés de ces bonnets rouges douteux (dont ADSAV s’est déjà fait le porte voix par le passé), il est à noter que toutes les soutiens de Maryvonne présents devant la maison sont des militants d’extrême droite reconnus (et non pas des riverains comme l’expliquent les journalistes de Ouest France de manière mensongère et sans vérifier leurs sources). Ce pot-pourri rassemble un spectre large de la fachosphère, allant du skinhead néonazi au jeune royaliste antisémite, en passant par le supporter de foot ratonneur et le candidat FN condamné pour port illégale d’insignes militaires. Un dossier du collectif antifasciste de Rennes détaille en profondeur l’appartenance de ces soit-disant « citoyens indignés ».

Lors du premier de ces micro rassemblements non déclarés ni annoncés publiquement, les journalistes Samuel Norah et Serge Leluyer sont déjà présents sur place pour filmer en plan fixe l’arrivée d’une trentaine de manifestants ; cela indique qu’il y a eu entente préalable et coordination entre les journalistes de Ouest France et les militants d’extrême droite.

Les interviews sont bien ficelées, et toujours avec la complicité des deux journalistes, tout est fait pour minimiser l’identité politique du comité de soutien à Maryvonne, ce qui permet à des néonazis notoires d’avoir de longues interviews vidéo et de supplanter médiatiquement l’avocat de Maryvonne. Un exemple sur la volonté manifeste de dissimuler l’identité politique réelle du comité de soutien à Maryvonne : le 1er mai, le petit attroupement pour la défense de la propriété privée de la vieille dame prend la direction de la sous-préfecture de Rennes, et probablement frustrés de ne pas avoir pu tomber sur les habitants, des membres du comité de soutien tabassent un SDF sous les yeux des deux journalistes de Ouest France. Toujours dans l’optique de préserver les apparences du comité de soutien à Maryvonne, ces derniers ne mentionneront jamais dans leurs articles cette ratonnade menée en plein jour à Rennes.

De même, on ne trouve aucune image de bonnets rouges au crâne rasé défonçant à coup de masse la porte vitrée du squat lors du deuxième rassemblement, ni celles montrant des membres du comité de soutien à Maryvonne insultant et menaçant physiquement l’avocate des occupants du 94. Pourtant, les deux reporters de Ouest-France étaient présents sur place, aux côtés des caméras de BreizhInfo et LDC News - un média freelance tenu par un mythomane candidat FN aux dernières municipales en Basse Normandie.

Au total, près de 11 articles de Ouest France ont été publiés entre le 30 avril et le 8 mai sur le sujet, soit plus d’un article par jour, tous en faveur de Maryvonne et sans vérification en profondeur des tenants de l’affaire.

Une semaine plus tard, lorsque le buzz a bien pris médiatiquement avec le relais de la presse nationale et le soutien du FN et de députés UMP, l’avocat a finalement déposé un banal dossier d’assignation au tribunal d’instance, une démarche qui aurait pu être faite depuis déjà deux ans avec la même vitesse de traitement.

Bref, beaucoup d’éléments indiquent qu’il s’agit d’une opération médiatique menée de manière conjointe par Maryvonne, son avocat, les journalistes de Ouest France et des groupes d’extrême droite nostalgiques de Pétain et d’Hitler.

La question qui vient logiquement est : pourquoi toute cette agitation s’il s’agit d’une procédure accélérée au tribunal d’instance et toujours en faveur des propriétaires ?

Grâce au dossier d’assignation qui nous a été remis la semaine dernière, nous avons pu avoir des explications plus claires sur le scandale organisé ces dernières semaines : la grande révélation est que Maryvonne n’est pas pleinement propriétaire de toute la parcelle. Elle n’est en fait qu’usufruitière de l’un des lots de la maison (le salon de coiffure notamment) ; son droit se limite donc à l’entretien et l’exploitation locative de cette partie la parcelle, et ne lui permettrait à priori pas de raser la maison ou d’expulser les occupants du lieu sans le consentements des enfants de son ex-compagnon qui possèdent la nue propriété du lot en question.

A notre connaissance, ceux-ci n’ont jamais manifesté leur volonté de faire expulser le 94 rue de Châtillon et lors du procès, la représentante des nus propriétaires du salon de coiffure a déclarée ouvertement au juge se joindre aux positions de Maître Peltier, l’avocate des squatteurs.

Si Maryvonne n’est sans doute pas une idéologue et une militante d’extrême droite, force est de constater qu’elle et son avocat ont fait le choix opportuniste et assumé de s’allier avec l’extrême droite néonazie bretonne (avec le soutien actif et complaisant des deux journalistes de Ouest France), sans doute pour faire monter le buzz et faire pression sur la justice et la police pour qu’ils expulsent le squat sans la demande des autres propriétaires des murs du 94 rue de Châtillon.

Cela expliquerait leur volonté de faire passer l’occupation d’une maison inhabitée depuis douze ans pour une violation de domicile, et les tentatives de créer un trouble à l’ordre public avec les rassemblements pour pousser les forces de l’ordre à vider la maison sans décision du juge.

Par ailleurs, le fait que le seul article de « presse » versé dans le dossier d’assignation par l’avocat soit un article du blog BreizhInfo, prouve que même la ligne juridique de l’avocat de Maryvonne Maître Billaud s’appuie sur des écrits réalisés par un des chefs de file de l’extrême droite radicale bretonne.

Au regard de l’audience de ce vendredi, ce dernier mérite qu’on s’attarde sur son cas :

Philippe Billaud est ce qu’on pourrait appeler un ponte du barreau rennais, considéré comme l’une des 25 personnalités les plus influentes de Rennes. Il défendait récemment la police dans la très médiatique affaire Zyed et Bouna, où il s’est gargarisé ostensiblement d’une « grande victoire judiciaire » devant les familles des victimes et a salué « les policiers pour leur courage, et leur affirmant combien la République serait démunie sans sa police  » après la prononciation de la relaxe.

Après avoir fait concurrence à Marion-Maréchal Le Pen en accusant par voie de presse les squatteurs d’être des « voyous qui ne travaillent pas et coûtent très cher à la société" et d’être « cagoulés comme des djihadistes », Mtre Billaud a construit une grande partie de sa plaidoirie sur une remise en question de la loi DALO, avec un argumentaire plus politique que légaliste, où la récupération politicarde de Maryvonne apparaît de plus en plus clairement.

Le mythe de la « pauvre grand mère infirme et malvoyante délogée par les squatteurs » est donc une arnaque politique, dont nous voyons aujourd’hui les résultats avec la nouvelle proposition de loi déposée par les parlementaires de droite.

Nouvelle loi contre « l’occupation sans droits ni titres » : ou comment l’UMP se sert des milices d’extrême droite et d’une affaire bidon pour lancer une campagne contre les squats et la pratique politique de l’occupation.

Si cette histoire locale prend aujourd’hui une ampleur politique beaucoup plus grave, c’est qu’à partir d’une affaire créée par les pires fachos bretons et deux journalistes de Ouest France avides de buzz, l’UMP a déposé une proposition de loi qui vise ni plus ni moins à mettre en taule tous ceux qui occupent des biens immobiliers inhabités :

« Jusqu’à 1 ans de prison et 5000 euros d’amende, avec un recours obligatoire à la force publique 48h après la décision de justice. » L’intention de criminaliser les pauvres ne fait plus aucune doute.

Par ailleurs, la forte présence de migrants dans les squats en France rend la récupération de « l’affaire Maryvonne » particulièrement attractive pour l’extrême droite et la politique migratoire raciste de l’UMP : ceux-ci voient dans l’histoire de la pauvre grand-mère délogée une opportunité de prolonger leur campagne contre les occupations de migrants menée l’année dernière dans des villes comme Calais, ou comme lors de l’expulsion du squat à Pacé non loin de Rennes en 2013. Déjà à cette époque, le groupuscule Jeune Bretagne fondé par le blogueur Yann Vallerie de BreizhInfo (encore lui), avait déjà menacé d’attaquer les familles occupantes pour précipiter l’action d’une préfecture trop heureuse de pouvoir invoquer un risque de trouble à l’ordre public.

Même si nous ne nous attendions pas à mieux venant d’une droite qui racole depuis bien longtemps l’électorat du FN, nous sommes inquiets de voir à quelle vitesse des groupuscules néonazis peuvent voir leurs actions encouragées et concrétisées en quelques semaines par des députés. Et preuve que cette entente est assumée dès le début de l’affaire Maryvonne, la députée UMP Isabelle le Callenec a accordé dès le 4 mai un entretien exclusif au blog d’extrême droite Breizhinfo sur le sujet.

Malgré les postures faussement populaires de l’extrême droite « anti-système », on retrouve bien là un des grands terrains d’entente entre ces derniers et la droite républicaine parlementaire : la défense de la propriété privée et du marché de l’immobilier, qui est en France l’un des placements les plus constants, les plus protégés par l’État et le plus investi par la vieille bourgeoisie nationale. Car ce n’est évidemment pas la protection du domicile des personnes qui est en réalité défendue dans la proposition de loi UMP, mais celle des logements vides qui sont au cœur de la stratégie de spéculation immobilière. Ceux-ci jouent un grand rôle dans le maintient à la hausse du prix des locations et dans la pression immobilière qui s’abat plus que jamais dans le quartier du squat de Châtillon, où le projet d’extension de la gare Euro-Rennes exproprie à tours de bras et fait flamber les prix.

Ainsi, la composante centrale de la proposition de loi de Julien Aubert serait de créer un « cadre législatif autour de l’occupation sans droit ni titre de mauvaise foi d’un immeuble, au-delà de la simple protection du « domicile » au sens de la jurisprudence".

Alors que l’UMP colportait sur tous les médias que l’occupation du 94 rue de Châtillon était une violation de domicile, son député demande aujourd’hui d’étendre ce délit pénal à l’ensemble des occupations illicites de biens immobiliers, c’est à dire tous ceux qui sont inhabités ou laissés à l’abandon.

On a donc à la fois la preuve que l’occupation du 94 n’était pas une violation de domicile (puisque l’UMP cherche à changer la loi en ce sens), mais qu’il s’agit également d’une tentative pour mettre en place une répression pénale contre l’occupation des logements vides.

Plus dangereux encore, cette proposition de loi permet, par l’extension de la violation de domicile à l’ensemble des biens immobiliers et l’obligation aux préfets d’intervenir sous 48h, de réprimer pénalement et physiquement la pratique générale des occupations, entendez par là des entreprises, des universités, des administrations...

Sans avoir à invoquer le trouble à l’ordre public, les préfectures auraient toute latitude pour poursuivre les occupants par delà le flagrant délit constaté.

Derrière l’idée de cette défense de la propriété au sens large, on sent bien les ambitions de privatisation et de verrouillage pénal des espaces publics au même titre que ceux qui sont aujourd’hui inoccupés. A partir de ce fait divers qu’elle a pleinement exploité, l’UMP assume d’avoir comme ennemi commun les squatteurs, mais également les salariés qui bloquent leurs entreprises, les étudiants qui occupent leur fac, les chômeurs et précaires en lutte dans les Poles Emploi et les CAF...

C’est donc ici tout un ensemble de pratiques inhérentes au mouvement social et révolutionnaire qui sont visées, et dont la capacité à ne pas se dissocier est mise à l’épreuve aujourd’hui.

A nous de se saisir de cette occasion pour reconstruire un discours commun et offensif sur la pratique des occupations, et contre-attaquer !

CONTRE LA PROPOSITION DE LOI DE L’UMP :

SOUTENONS LES HABITANTS DU 94 !

DÉFENDONS LES SQUATS ET LES OCCUPATIONS !

Le comité de soutien aux habitants du 94 rue de Chatillon

http://rennes-info.org/Affaire-Maryvonn ... t-divers-a
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Re: Droit au logement, luttes...à Rennes

Messagede bipbip » 31 Mai 2015, 12:31

Affaire Maryvonne, de la manipulation à l'expulsion

Ce matin, les occupants de la maison laissée à l'abandon par Maryvonne Thamin à Rennes reçoivent l'ordonnance d'expulsion immédiate du tribunal de Rennes. Comme prévu, une fois les recours en justice déposés, l’État se range rapidement du côté des propriétaires. Les journalistes qui mettaient l'accent sur le prétendu "laxisme" de la justice ont, comme d'habitude, menti.

Cette expulsion est l'occasion pour les médias nationaux de remettre une couche de mensonges pour enrober l'affaire. BFM va jusqu'à interviewer pour l'occasion « Arnaud, un père de famille poussé à bout par une trentaine de squatteurs en face de chez lui ». Arnaud peut ainsi lancer des appels au meurtre de squatteurs tranquillement à la télé. L'affaire d'Arnaud n'a évidemment strictement rien à voir avec celle de Maryvonne, elle sert juste a alimenter mensonges, fantasmes et haine des pauvres.


Pourtant tout le monde sait depuis longtemps que l'affaire de Maryvonne à Rennes est une imposture totale : le Canard Enchainé avait enquêté sur ce dossier. L'article qui démonte la manipulation est ici : https://www.facebook.com/Nantes.Revolte ... =3&theater

Pour rappel, les mensonges étaient allé encore beaucoup plus loin que tout ce qu'on avait pu imaginer :

- Maryvonne n'est pas propriétaire unique de la maison.

- La maison était mise en vente depuis 2013.

- La maison était abandonnée depuis 12 ans. Oui, 12 ans.

En d'autres termes : elle n'était ni habitée, ni habitable, ni même supposée être habitée à l'avenir par Maryvonne puisqu'elle était déjà mise en vente. Les occupants n'ont fait que retaper et s'installer dans une maison délabrée, en vente, vide depuis plus d'une décennie.

Maryvonne, les fascistes et autres bonnets rouges qui l'ont soutenue sont donc des mythomanes aggravés, des manipulateurs.

Pendant que les médias créent ces manipulations, des scandales biens réels se produisent dans l'indifférence quasi-générale :

- Des skinheads ont attaqué les participants d'un Fest Noz dans le Finistère :
http://www.ouest-france.fr/violente-bag ... oz-3431951

- Les nazis vendent des armes aux djihadistes sous l’œil bienveillant des gendarmes :
http://www.lavoixdunord.fr/region/trafi ... b0n2806501

- Malgré une vidéo, des manifestants de Sivens condamné suite à des faux témoignages de la gendarmerie :
http://www.reporterre.net/A-Sivens-une- ... re-que-des

- La police européennes aux frontières FRONTEX est renforcée. Au lieu d'accueillir les désespérés qui meurent en Méditerranée, les États Européens veulent renforcer la chasse :
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/ ... 83396.html

https://fr-fr.facebook.com/Nantes.Revoltee
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Re: Droit au logement, luttes...à Rennes

Messagede Pïérô » 01 Juin 2015, 01:08

Affaire du squat de Rennes :

Non à la criminalisation des squatters !

Stop aux amalgames !


A la suite d’une campagne de presse alimentée par l’ultra-droite identitaire, le FN et la droite la plus conservatrice, sur l’affaire du squat de Rennes, une proposition de loi (PPL) répressive a été déposée par des députés UMP pour criminaliser et permettre l’expulsion expéditive des « occupants sans droit ni titre » (sur décision préfectorale sans passer par le juge).

Les occupants sans droit ni titre, donc y compris les locataires qui sont l’objet d’un jugement d’expulsion, seraient passibles d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende, selon cette PPL.

Cette proposition de loi doit être examinée à l’assemblée par une commission parlementaire présidée par le député UMP Daubresse, le 3 juin prochain et débattue le 11 juin (à la faveur d’une autre proposition de loi sur le squat qui avait été débattue au Sénat en novembre).

Le contexte :

Rappelons que le nombre de sans abri n’a cessé d’augmenter (140 000 actuellement selon l’INSEE), tout comme le nombre de jugements d’expulsions (126 000 en 2013). On assiste également à une hausse historique et constante du nombre de logements vacants : 2 460 000 selon l’INSEE.

C’est donc dans ce contexte d’aggravation de la crise du logement, et d’inapplication de la loi de réquisition, de violation des obligations légales du droit au logement et du droit à l’hébergement, que la droite parlementaire s’apprête à relayer une revendication des groupuscules fascistes.

L’affaire de Rennes :

L’affaire de Rennes qui justifie ce soudain activisme est troublante, car elle repose sur de nombreuses contre-vérités, d’omission et d’arguties juridiques, avancées par l’avocat de la plaignante, et par la milice d’extrême droite, relayées dans la presse locale puis la presse nationale dès le début de cette affaire :

- cette maison était vide de tout meuble et laissée à l’abandon depuis 12 ans, en centre-ville : pourquoi cette propriétaire n’a t’elle pas loué ce bien dont elle était usufruitière ? (7 héritiers se partagent ce bien en indivision)

- Le bien, selon le relevé cadastral de propriété, est classé en catégorie 7, très dégradée, c’est-à-dire juste avant la ruine qui est la 8e catégorie.

- Après 10 ans de vacance, des jeunes en situation de précarité, confrontés aux loyers chers et par ailleurs militants antifascistes s’installent dans cette maison délabrée. Ils la retapent un minimum pour éviter qu’elle ne tombe en ruine.

- Cette propriétaire, malgré les relances de la préfecture et de la mairie de Rennes ne réagit pas à cette occupation et n’entame aucune démarche juridique d’expulsion ou de négociation avec les jeunes.

- Deux ans plus tard, cette dame, par son avocat, réclame au préfet l’expulsion immédiate des occupants. L’avocat demande au préfet d’appliquer l’article 38 de la loi DALO, qui met en place une procédure d’expulsion en 2 ou 3 jours, sans jugement, par le Préfet, dans les cas de « d’introduction et de maintien dans le domicile d’autrui ». Il s’agit donc d’une disposition qui protège contre le « vol de domicile » qui devient pourtant bizarrement la cible des ténors anti squats … Le Préfet ne peut satisfaire à cette requête puisqu’il ne s’agit pas du domicile de cette dame : elle n’y habite plus depuis 12 ans.

- Il faut donc saisir le juge d’instance en référé, procédure d’urgence, qui seul peut prononcer l’expulsion des occupants. Peu importe, l’extrême droite locale est prête à en découdre et tente d’expulser les occupants à coup de barre de fer début mai, lançant dans la foulée une campagne antisquat. Aucune poursuite n’est engagée contre eux, qui selon les habitants, ont été ensuite tabasser un pauvre sans abri de Rennes sans défense pour se défouler.

- Aujourd’hui le tribunal d’instance a prononcé l’expulsion sans délai des occupants. Cette dame et son avocat, très impatients, et après 12 ans de désintérêt, ont du attendre moins d’un mois malgré les ponts pour obtenir un jugement d’expulsion définitif … était ce vraiment justifié ?

- Que va faire désormais cette dame de cette maison, qu’elle ne peut vendre avant d’avoir l’accord des autres héritiers, et qu’elle ne peut habiter compte tenu de l’état d’abandon dans lequel elle l’a laissé pendant 10 ans ?

Pas touche à la législation en vigueur !

Droit Au Logement estime que la législation actuelle est équilibrée, car :

- d’un coté le domicile d’autrui est protégé de toute occupation par une procédure d’expulsion de quelques jours et des poursuites pénales ;

- de l’autre, les biens immobiliers vacants, comme cette maison à Renne, peuvent être occupé par des sans logis, et donner lieu à une procédure d’expulsion si le titulaire du droit d’usage se manifeste, tout en laissant la possibilité au juge, suivant la nature du propriétaire et les circonstances de l’occupation, d’accorder des délais jusqu’au relogement des occupants.

Un toit c’est un droit !


DAL :

- attend que se dégonfle cette bulle médiatique irrationnelle, qui conduit des français à craindre « de se faire squatter leur propre logement pendant qu’ils sont partis en vacances » ;

- dénonce l’instrumentalisation de ce fait divers, par les milieux politiques les plus rétrogrades, au nom de la défense du droit de propriété, et à partir d’une interprétation douteuse et fallacieuse des faits et de la législation, par l’extrême droite .

- revendique « la réquisition par nécessité » de nombreux immeubles vides de grands propriétaires, comme l’a fait le DAL à de nombreuses reprises, avec le soutien de nombreuses personnalités, telles que l’Abbé Pïerre, Léon Schwartzenberg, Albert Jacquard, Josiane Balasko, Mgr Gaillot, ou avec d’autre mouvement tels des jeunes Jeudi noir notamment 24 rue de la Banque, et demande le relogement des « squatters par nécessité »…

- appel à se mobilier contre cette poussée anti-squat, car il n’y a pas lieu de modifier la législation actuelle, sauf à vouloir mettre en prison ou laisser mourir dans la rue toujours plus de sans abris et de victimes de la crise du logement …

- demande aux rédacteurs de projets de loi de circonstance anti-squat de retirer leurs propositions et dénonce en particulier celle du député Aubert qui vise non seulement les occupants de logements vides, mais aussi tous les locataires qui sont devenus « occupants sans droit ni titre », à la suite d’un jugement d’expulsion, et qui se maintiennent dans leur logement faute de relogement.

Droit au logement : http://www.droitaulogement.org/

________________________________________________________

PIÈCES JOINTES

1 – Législation actuelle,

2 – PPL Aubert – UMP

http://droitaulogement.org/2015/05/non- ... amalgames/
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Re: Droit au logement, luttes...à Rennes

Messagede Pïérô » 06 Juin 2015, 15:41

mercredi 10 juin à 15 h

"Classe sauvage" mercredi 10 juin 2015 place de la Mairie

Un toit, c'est un droit organise mercredi 10 juin à 15 h place de la Mairie à Rennes,

une "classe sauvage" avec les enfants de migrants

pour revendiquer des conditions d'hébergement dignes et stables permettant une scolarisation correcte et ininterrompue :

Animations pour les enfants
Des écrivains publics (militants et sympathisants) écriront les demandes des enfants et des parents
Signature de pétition

http://untoitundroit35.blogspot.fr/
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Re: Droit au logement, luttes...à Rennes

Messagede Pïérô » 13 Juin 2015, 17:52

Un nouveau campement de migrants au cœur de Rennes

Les demandeurs d'asile somaliens ont dressé un campement de fortune aux abords du Théâtre du Vieux Saint Etienne.

Nous ignorons combien de temps va être tolérée cette situation dans des conditions précaires. Des négociations sont en cours avec la Ville de Rennes pour tenter de trouver une solution plus digne et pérenne.

En attendant nous demandons une présence militante sur le campement et un soutien matériel.

http://untoitundroit35.blogspot.fr/2015 ... u-cur.html
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