La Clinique et La Demie-Lune à Montreuil expulsées

MANIF 13 JUILLET 19 HEURES

Messagede georges » 13 Juil 2009, 02:11

Lundi 13 juillet, Manifestation rendez-vous Rue piétonne Croix de Chavaux (M9), Montreuil, 19h

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georges
 

Manif 13 juillet

Messagede georges » 14 Juil 2009, 01:19

500 manifestants.
Charge violente sans sommations des flics.
Une dizaine de manifestants interpelés.
Même le journaleux de France Info paraît choqué par la violence des flics...
(cela change des communiqués policiers de l'Agence Rance Presse)
Fichiers joints

[L’extension mp3 a été désactivée et ne peut plus être affichée.]

georges
 

Manif 13 juillet : récit à plusieurs mains

Messagede georges » 14 Juil 2009, 03:35

Tout d'abord, plusieurs personnes ont été arrêtées et transférées au
commissariat de Bobigny. Plus de nouvelles dans la matinée...

À Montreuil de nouveau la police frappe, la police mate


Ce 13 juillet, une manifestation a réuni 600 personnes dans les rues de
Montreuil (93) contre l'action de la police qui a occasionné de graves
blessures par des tirs tendus de flashball mercredi, dont la perte d'un
oeil pour l'un des blessés. Ces tirs avaient eu lieu lors d'une
déambulation en soutien à la Clinique, lieu occupé depuis janvier 2009
et expulsée le matin même.

La manifestation, qui a débuté par un rassemblement et des prises de
parole regroupait une foule hétérogène : habitants de Montreuil,
squatteurs, élus, chômeurs, parents d'élève, résidents des foyers,
enfants, intermittents, lycéens, étudiants, syndicalistes... Au vu de la
violence extrême de la récente intervention, certains manifestants était
casqués afin d'assurer la sécurité du cortège.

Alors que la manifestation, qui tentait d'éviter les confrontations avec
les escadrons de policiers stationnés un peu partout dans le centre
ville de Montreuil, passait devant la place du marché --- à proximité
même de l'endroit des tirs de mercredi dernier --- des fonctionnaires
des BAC (Brigade anti criminalité), postés sous le marché couvert, ont
chargé les manifestants en les matraquant à la tête. Rapidement rejoints
par des CRS, ils ont scindé le cortège pour s'en prendre violemment, et
de manière clairement préméditée, aux porteurs de banderole. Plusieurs
personnes ont alors été matraquées puis embarquées par la police,
certaines ligotées, tandis que le reste des manifestants était repoussé
par des jets de gaz lacrymogène. Le cortège s'est disloqué, et les
manifestants se sont retrouvés confrontés par petits groupes à la
police, qui a, une fois de plus blessé à coup de flashball, puisqu'une
jeune femme a été atteinte par un tir à la jambe.

Nous exigeons la mise en liberté immédiate des personnes interpellées et
l'abandon de toutes les poursuites éventuelles.

Aujourd'hui on nous rend la vie plus difficile, on nous expulse, on nous
voudrait corvéables à merci, sans broncher, acceptant un couvre feu
permanent face à toute velléité de révolte, de refus de la précarité et
de l'ordre répressif. On voudrait intimider par une violence extrême.

Le nouveau ministre de l'intérieur est Brice Hortefeux, il semble
vouloir donner le ton de son arrivée aux affaires. On le savait, après
la suppression totale de libertés des sans papiers, il confirme sa
volonté de supprimer toutes les libertés, libéré de toutes les
contraintes limitant l'usage de la force par l'Etat.

On voudrait nous dessaisir définitivement de la rue. On voudrait nous
empêcher une bonne fois pour toute de nous organiser collectivement pour
répondre ensemble contre un ordre répressif et inégalitaire.

georges
 

Suite répression

Messagede georges » 14 Juil 2009, 03:36

500 personnes étaient là, derrière les banderoles, au bout d'une heure nous avons été chargés par l'arrière par la police de Montreuil au niveau de la Croix de Chavaux.
11 personnes ont été arrétées lors de la charge, nous avons ensuite contre chargé, repoussé les flics et des accrochages ont eut lieu dans toute la ville.

L'intention de la police, de l'état est claire: nous briser, mater toute contestation par la répression.
Nous ne nous laisserons pas faire, nous occuperons la rue, nous organiserons pour nous protéger. Chaque coup sera rendu.
http://laclinique.over-blog.net/article-33793922.html
georges
 

suite GAV

Messagede georges » 14 Juil 2009, 09:52

Les 11 personnes gardées à vue ont été relâchées sans poursuites ni convocation.
georges
 

Re: MONTREUIL: LA CLINIQUE INCISE DANS LE VIF DU SUJET

Messagede Seitanarchist » 18 Juil 2009, 16:05

La lutte continue !!! :twisted:

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Messagede georges » 29 Juil 2009, 15:53

Au moment de l'expulsion de La Clinique à Montreuil, le sujet avait déjà été ouvert ici viewtopic.php?f=11&t=2344 ...

Prochaine assemblée le 2 août

Suite à l'expulsion de la Clinique et la répression qui en a suivi, nous
continuons les assemblées. S'organiser pour affiches, organisation d'une
projection (pour le 22 août normalement), discussions sur les suites... et
plus si affinité. Prochaine assemblée dimanche prochain le dimanche 2 août à
15h au square de la Résistance
(de la Croix de Chavaux, prendre l'avenue de
la Résistance sur le trottoir de droite, c'est au 48). Amenez de quoi manger
et boire, pour le goûter...
georges
 

Re: MONTREUIL: LA CLINIQUE INCISE DANS LE VIF DU SUJET

Messagede FRED » 02 Aoû 2009, 19:52

Le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a ouvert une information judiciaire jeudi contre X après des incidents survenus entre la police et des manifestants le 8 juillet à Montreuil au cours desquels Joachim Gatti, 34 ans, avait perdu un oeil, a-t-on appris de source judiciaire.

L'IGS a rendu son rapport mercredi et celui-ci "comporte des éléments constituant des présomptions graves sur les faits visés", a-t-on encore indiqué de source judiciaire.
http://actu.orange.fr/articles/france/T ... tre-X.html
* « Nous n’avons pas peur des ruines. Nous sommes capables de bâtir aussi.

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Re: MONTREUIL: LA CLINIQUE INCISE DANS LE VIF DU SUJET

Messagede FRED » 19 Aoû 2009, 18:29

Des policiers n'ont pas respecté les règles d'utilisation du flashball lors d'un tir qui a coûté un oeil à un homme de 34 ans, le 8 juillet à Montreuil (Seine-Saint-Denis), selon l'Inspection générale des services (IGS), la "police des polices".
AFP Orange
* « Nous n’avons pas peur des ruines. Nous sommes capables de bâtir aussi.

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Re: MONTREUIL: LA CLINIQUE INCISE DANS LE VIF DU SUJET

Messagede Nico37 » 19 Aoû 2009, 23:45

Remarques : selon ce responsable policier sous couvert d'anonymat, il y a donc des éléments de la BAC qui sont des brutasses :?: :mrgreen:
Et que dire de cet énorme mensonge que les BAC ne sont pas aptes au MO :?: C'est notamment une 15aine d'éléments de la BAC qui ont mené avec un succès certain (vu le déséquilibre du rapport de force) pendant 3h le MO place Plumereau à Tours lors de la trop fameuse "émeute" Facebook de ce printemps... Vu le recrutement, l'armement et la formation continue, ce n'est d'ailleurs pas étonnant...

Affaire Joachim Gatti : l'auteur du tir de Flash-Ball n'était pas en légitime défense
Le Monde, 30 juillet 2009

Les faits Tir de Flash-Ball à Montreuil : des policiers n'ont pas respecté les règles, selon l'IGS

L'enquête de l'Inspection générale de la police (IGS) sur les incidents graves survenus le 8 juillet à Montreuil (Seine-Saint-Denis) au cours desquels Joachim Gatti, 34 ans, a perdu un oeil après un tir de Flash-Ball, est presque achevée. Le parquet de Bobigny a demandé, mercredi 29 juillet, qu'on lui transmette le dossier en vue d'une éventuelle ouverture d'information judiciaire.

Selon nos informations, il apparaît que l'auteur du tir, un policier de la brigade anticriminalité (BAC), ne se trouvait pas en situation de légitime défense. L'IGS, la police des polices compétente sur Paris et la petite couronne, avait été saisie après la plainte déposée par M. Gatti.

Le 8 juillet, ce réalisateur participait à un rassemblement de soutien aux occupants d'une clinique désaffectée expulsés le matin même, et gardés aussitôt après leur évacuation par des policiers. Après l'incident dont a été victime M. Gatti, la préfecture a reconnu l'existence de tirs de Flash-Ball (arme qui utilise des balles de caoutchouc), tout en indiquant que des projectiles avaient été tirés en premier sur les policiers. Selon ces derniers, ils se trouvaient "une quinzaine face à 40 ou 50 individus".

L'IGS a entendu M. Gatti et les fonctionnaires de la BAC à plusieurs reprises. Au fur et à mesure des auditions, des précisions ont ainsi été apportées. Le fonctionnaire n'était pas directement menacé. Dans ces conditions, les conséquences pour le policier de la BAC peuvent être lourdes, du fait de la gravité des blessures infligées à M. Gatti. A tout le moins, ce tir de Flash-Ball, hors des conditions d'usage, sera considéré comme une riposte disproportionnée. Embarrassée par cette affaire, la hiérarchie policière attend les dernières conclusions. "Le fonctionnaire en question n'est pas une brutasse", indique, sous le
couvert de l'anonymat, un responsable policier.

A la demande des policiers du commissariat de Montreuil, inquiets pour leur collègue, Jean-François Herdhuin, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), s'est d'ailleurs rendu vendredi 24 juillet, à midi, dans leurs locaux.

Pendant deux heures, le patron des policiers du département a dû faire face à des fonctionnaires sur la défensive. Selon le témoignage d'un participant, les policiers ont dit se sentir "en parfaite insécurité juridique" et évoqué la perspective de ne plus travailler dans les quartiers difficiles.

La présence de membres de la BAC, qui ne sont pas des spécialistes du maintien de l'ordre et qui, à la différence des CRS et des gendarmes mobiles, sont dotés de Flash-Ball, est néanmoins sujette à questions. "Les CRS n'étaient pas disponibles ce jour-là, on a pris les policiers qu'on avait sous la main", plaide un responsable hiérarchique sous le couvert de l'anonymat. Dans les faits, les policiers de la BAC, en civil avec un brassard orange de la police sur le bras, travaillent surtout dans le cadre des violences urbaines, où selon les statistiques de la direction départementales de la sécurité publique, les Flash-Ball sont souvent utilisés. Trois fois par jour en moyenne rien qu'en Seine-Saint-Denis.

Dans un article rédigé fin juin et publié dans La Tribune du commissaire, M. Herdhuin fait état d'accidents quotidiens et répétés et affirme avoir fait effectuer des rappels à l'ordre sur "les conditions d'utilisation des armes non létales". "Il m'était apparu, écrit-il avant les incidents de Montreuil, que leur utilisation avait peut-être été abusive dans quelques situations où des jeunes hostiles avaient été blessés sérieusement." Mais, ajoute-t-il, "comment faire la part des choses dans ces situations où, la nuit, des groupes de délinquants attaquent nos policiers même lorsqu'ils verbalisent un véhicule ?"

Ce n'était pas le cas à Montreuil et les incidents du 8 juillet ont entraîné une manifestation, le 13 juillet, de protestation contre les "violences policières". Des échauffourées se sont alors produites avec de jeunes autonomes. Les policiers ont essuyé des jets de projectiles, dont des "boules de pétanque", ont-ils relevé. Mais aucun incident d'une gravité comparable à la fois précédente n'a été signalé.

C'est au cours de cette journée que le journaliste stagiaire du Monde a été interpellé et placé plus de huit heures en garde-à-vue bien qu'il ait fait état à plusieurs reprises de sa qualité.

Isabelle Mandraud
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Après la "Klinik", un nouveau squat à Montreuil

Messagede Seitanarchist » 01 Oct 2009, 16:47

Article trouvé sur Le Post et L'en Dehors.
Après la "Klinik", un nouveau squat à Montreuil
par "PACO"

Après la violente expulsion de la Clinique de Montreuil, les squatteurs viennent d’investir un nouveau lieu de vie, de solidarités et de luttes.

L’été a été brutal pour les squatteurs de Montreuil. On se souvient de l’expulsion de la « Clinique » (ancienne clinique désaffectée) qui s’est déroulée le 8 juillet. A six heures du matin, plus de 200 policiers accompagnés par le RAID et un huissier délogeaient des habitants désemparés. En réaction, un rassemblement prenait aussitôt forme sur place, dans la rue. Des banderoles, des tracts et des milliers de gnocchis étaient préparés pour ouvrir une belle cantine populaire.

A la surprise générale, la police s’est subitement invitée. En guise de dessert, les cognes ont distribué des balles de Flash-Ball. Cinq personnes pacifiques ont été blessées. Joachim Gatti, acteur et réalisateur, fils de Stéphane Gatti et petit-fils d’Armand Gatti, s’est relevé avec trois fractures au visage, une paupière arrachée, un globe oculaire fendu en deux. Son œil ne reverra jamais.

Depuis cette époque, les squatteurs se débrouillaient en allant chez des amis qui acceptaient de leur faire une petite place. Solutions provisoires. Que faire quand les loyers sont trop chers, les apparts minuscules ou délabrés ? Après quelques repérages, des visites au cadastre, des échanges de bons plans, ça y est, ils ont trouvé un point de chute. « Aujourd’hui, nous sommes contents de vous annoncer que nous avons une nouvelle maison, nous disent les squatteurs de Montreuil dans un communiqué. Une maison pour habiter à plusieurs, un espace assez grand pour inviter, un jardin à cultiver, un toit sous lequel dormir, manger, palabrer, conspirer, aimer, crier, projeter et tutti quanti, le plus longtemps possible. Une maison pour habiter le monde. »

La maison, vide depuis longtemps, fermée, murée, morte, appartient à Quartz Properties, une société immobilière qui possède une entreprise à proximité et des dizaines des terrains à Montreuil, notamment le long des Murs-à-Pêches dont elle a contribué largement à la destruction. « Quartz Properties appartient à Proudreed, fonds d’investissement spécialisé dans l’immobilier d’entreprise. Proudreed possède des dizaines d’entreprises comme Quartz Properties, elles-mêmes propriétaires de centaines de terrains et bâtiments en France », expliquent nos ami-e-s fouineurs.

Crée en 1999, Proudreed est en effet un fonds d’investissement privé d’origine britannique. Dotée d'une équipe de près de 100 personnes, Proudreed a construit en neuf ans un patrimoine de plus de deux milliards d'euros, représentant au total 2,872 millions de m². « 2007 reste une année record pour Proudreed en terme de hausse des revenus locatifs, de valeur de patrimoine, de cashflow et de baisse du taux de vacance, et ce malgré un contexte mondial en crise », affiche insolemment la page d’accueil du site Internet de Proudreed qui n’hésite pas à détourner le dadaïste Francis Picabia pour faire adhérer son cadavre au libéralisme.

Tout cela a le don d’énerver celles et ceux qui en ont ras-le-bol des logiques financières qui ratatinent le monde, qui installent les plus pauvres toujours plus dans la précarité. Pour les squatteurs, l’individualisme et la solitude face à la crise ne sont pas des fatalités. Au « chacun pour soi », ils opposent des pratiques d’entraide et de solidarité. « L’entraide, c’est des grandes choses et des petites choses, un désir de commun qui habite le quotidien. C’est mon voisin qui me prête sa voiture et une île en grève qui trouve à se nourrir tout en bloquant les flux. C’est se regrouper pour veiller sur les enfants quand les crèches sont pleines et c’est abriter un homme sans papiers poursuivi par les flics. Ce sont des ouvriers qui arrêtent le travail pour soutenir leurs collègues licenciés et des habitants qui font du pain pour tout le quartier. C’est se défendre à nombreux contre les institutions de contrôle social ou faire une grande manifestation contre l’occupation policière de la rue. » Tout un programme.

Une nouvelle expérience voit le jour à Montreuil. Compte tenu de la violence policière ambiante, il faudra rester vigilant. « Ouvrir une maison dont les propriétaires n’ont aucun usage est un acte simple, modeste, expliquent encore les nouveaux occupants. Mais ce que cela implique : l’organisation collective, la solidarité des voisins, le partage des savoirs manuels et juridiques, l’autodéfense face aux polices, ce sont autant de gestes de solidarités qui font rupture avec les logiques de gestion qui isolent, enferment, écrasent. C’est une attention au commun parfois fatigante, mais toujours vitale. Alors on continue… »

Bonne continuation.

http://endehors.org/news/apres-la-klinik-un-nouveau-squat-a-montreuil


Et le tract diffusé sur le site de la clinique occupée/expulsée.

Aujourd'hui dimanche 27 septembre nouvelle maison occupée à Montreuil. Le squat quitté il y a quatre mois n'est pas La Clinique... il s'agit d'un autre collectif d'habitation...

ILS INVESTISSENT DANS L'IMMOBILIER INVESTISSONS LEUR MAISONS

C’est la rentrée. Loyers trop chers, squats expulsés pendant l’été, fin de bail, appartements minuscules ou délabrés, nombreux sont ceux qui cherchent à se loger, sans en avoir les moyens ou les garanties exigés. Il y a quatre mois, suite à une décision d’expulsion, il nous a fallu quitter la maison que nous habitions sans droit ni titre. Depuis nous vivions à droite à gauche, comme tant d’autres, hébergés chez des amis qui voulaient bien nous faire un brin de place, nos affaires éparpillées un peu partout. Promenades-repérages, à pied en voiture, cercle de recherche de logements, échange de bons plans entre camarades, enquêtes au cadastre : nous cherchions une maison.


AUJOURD’HUI, NOUS SOMMES CONTENTS DE VOUS ANNONCER QUE NOUS AVONS UNE NOUVELLE MAISON.

Une maison pour habiter à plusieurs, un espace assez grand pour inviter, un jardin à cultiver, un toit sous lequel dormir, manger, palabrer, conspirer, aimer, crier, projeter et tutti quanti, le plus longtemps possible. Une maison pour habiter le monde. Nous avions repéré cette maison, vide depuis un certain temps déjà. Une maison fermée, murée, morte. Elle appartient à Quartz Properties, société immobilière qui possède l’entreprise voisine et des dizaines d’autres terrains à Montreuil, notamment le long des Murs-à-Pêches dont elle a contribué largement à la destruction. Quartz Properties appartient à Proudreed, fond d’investissement spécialisé dans l’immobilier d’entreprise. Proudreedpossède des dizaines d’entreprises comme Quartz Properties, elle-mêmes propriétaires de centaines de terrains et bâtiments en France.


Les dirigeants sont bien contents : « 2008 reste une année record pour Proudreed en terme de hausse des revenus locatifs, de valeur de patrimoine, de cashflow et de baisse du taux de vacance, et ce malgré un contexte mondial en crise », pérorent-ils en première page de leur site internet. Et encore: « La seule façon d’être suivi, c’est de courir plus vite que les autres. » Triomphalisme cynique et décomplexé de l’idéologie libérale.


MAIS L’INDIVIDUALISME NE RÈGNE PAS PARTOUT.

Les pratiques d’entraides et de solidarité n’ont jamais cessé d’exister, d’autant moins alors qu’on organise la précarisation de tous en invoquant une crise historique. L’entraide, c’est des grandes choses et des petites choses, un désir de commun qui habite le quotidien. C’est mon voisin qui me prête sa voiture et une île en grève qui trouve à se nourrir tout en bloquant les flux. C’est se regrouper pour veiller sur les enfants quand les crèches sont pleines et c’est abriter un homme sans papiers poursuivi par les flics. Ce sont des ouvriers qui arrêtent le travail pour soutenir leurs collègues licenciés et des habitants qui font du pain pour tout le quartier. C’est se défendre à nombreux contre les institutions de contrôle social ou faire une grande manifestation contre l’occupation policière de la rue.


Ouvrir une maison dont les propriétaires n’ont aucun usage est un acte simple, modeste. Mais ce que cela implique : l’organisation collective, la solidarité des voisins, le partage des savoirs manuels et juridiques, l’autodéfense face aux polices ; ce sont autant de gestes de solidarités qui font rupture avec les logiques de gestion qui isolent, enferment, écrasent. C’est une attention au commun parfois fatiguante mais toujours vitale. Alors on continue…

À bientôt, dans la rue, ici ou ailleurs.
http://laclinique.over-blog.net/
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Expulsion du squat de la demi-lune , Montreuil

Messagede Pïérô » 18 Oct 2010, 08:04

communiqué :

Expulsion du squat de la demi-lune à Montreuil

Tous à la rue, tous dans la rue !

« Il y aura toujours quelque chose à nettoyer »


7 h du mat’, des connards en uniformes viennent nous tirer du lit, le premier d’entre nous qui croise la brigade d’intervention se fait embarquer, on apprendra plus tard que les flics l’ont tasé dans la cuisine. On a quelques minutes pour rassembler les affaires qu’on ne veut pas perdre avec ce lieu qu’on nous arrache. De toutes façons, la pelleteuse est là, les 2 mi-lunes sont détruites juste après l’évacuation. Les talkies crachent une autre info : un camarade venu en soutien s’est fait arrêter. Quelques habitants parviennent à pénétrer par derrière dans le jardin et montent sur le toit de l’entrepôt – troisième bâtiment des 2 mi-lunes qui servait de salle de concert, lieu de discussions à beaucoup, cantine à une époque, free shop etc… - , on gueule comme on peut, improvise des banderoles, on veut dire qu’on est toujours là, qu’on partira pas du quartier, assistant en direct à la démolition de nos maisons.

« C’est la poussière de nos rêves »

Hier à la Boissière, des gens ne se sont pas juste fait expulser de leur logement. Nous n’avons pas seulement été viré de chez nous, avec nos enfants, notre bébé tout près de naître, et tout ça, la veille de la trêve hivernale.

Hier à Montreuil une grosse opération policière a tenté de casser tout ce qui ne passe pas dans le soi-disant ordre républicain qu’on veut nous imposer, de faire taire toute parole incontrôlée, de détruire nos luttes et nos rêves. Il ne faut pas seulement que le promoteur immobilier, Foncière Résidence (qui a ses bureaux à Nogent sur Marne) à qui appartient ces maisons, puisse à nouveau jouir de son droit de propriété, il faut aussi qu’on arrête d’essayer de vivre autrement, qu’on rentre dans le rang et qu’on se taise. Parce qu’à la Demi-lune on essayait de créer un espace d’organisation et de discussions politiques, un lieu de fêtes et d’échanges, un lieu où l’on accueille aussi bien des gens de passage que des gens qui cherchent un endroit à habiter pour plus longtemps.

Nous cherchions à partager nos galères, nos débrouilles pour en faire des forces et des victoires. Partager nos galères de chômeurs, de travailleurs exploités, de sans-papiers, d’étudiants à mi-temps, d’indésirés, et bricoler à partir de là. La Demi-lune n’était pas un centre social, pas plus un squat d’habitation ou un lieu artistico-culturel, ni tout à fait un lieu strictement politique, mais un bricolage entre toutes ces choses-là, un étrange mélange de gens, d’histoires et de pratiques. Parmi les projets des derniers mois, il y a la création d’une caravane radio, un studio ambulant pour enregistrer et diffuser la parole, la faire voyager. Mardi dernier, jour de grève, la caravane s’installe de bon matin devant la mairie de Montreuil, pour diffuser des paroles, des colères, de la musique et des envies de grève. Une quarantaine de CRS envoyés par le préfet arrivent finalement pour nous faire dégager. Deux jours plus tard, le même préfet accompagne ses troupes pour notre expulsion, décidée depuis 1 an et demi par le juge.

La répression s’abat quand la colère monte

Il faut que la ville soit propre. La mairie tente d’expulser illégalement un bâtiment dont elle est propriétaire, boulevard la Boissière, ses agents de sécurité (ASVP, tranquillité publique) ont ordre d’empêcher toute occupation de logements municipaux, à l’aide de boites de sécurité qui n’hésitent pas à lâcher les chiens. Un homme a été mordu la veille. La préfecture expulse les 2 mi-lunes, en même temps qu’un autre squat dans une rue perpendiculaire – et ils en profitent pour mettre en garde-à-vue les 6 personnes sans-papiers qu’on trouve à l’intérieur. Circulez tout est en ordre, le quartier est clean. Au même moment, des lycéens en colère, en plein mouvement social, reçoivent aussi le message de la répression : la BAC et les CRS interviennent au lycée Jean Jaurès pour mater les jeunes qui oseraient se révolter. Un lycéen de 16 ans est touché à l’œil par un tir de flash-ball. Rentre en cours y’a rien à voir, t’as rien à faire dans la rue. Il faut briser tout mouvement social dès son début, que surtout rien n’arrive.

On veut nous terroriser pour nous faire taire.

Le 8 juillet 2009, après l’expulsion de la clinique à Montreuil, la police avait tiré au flash-ball en visant les têtes, un ami a perdu un œil. Les jeunes qui descendent dans la rue depuis 3 jours sont la cible des cow-boys de la BAC qui les arrêtent violemment à chaque manif. Nous n’avons pas encore revu l’un des nôtres, celui qui s’est fait tasé. Brusquement réveillé, il était derrière la porte à l’entrée des policiers qui ont tiré aussitôt. Et comme d’hab’ quand les flics te cognent c’est toi qu’on arrête pour rébellion. Matraqué en 2006, il avait écopé d’une première condamnation. Il purge maintenant une peine de 5 mois fermes à Fleury.

Nous n’accepterons jamais leur monde hideux, le vide et la peur qu’ils installent un peu partout.

Malgré l’isolement qu’ils cherchent à créer, des gens se croisent, se rencontrent. Nous partageons des colères, et peut-être des espoirs et des rêves.

Ils n’ont détruit qu’un espace d’échanges et de luttes, mais partout d’autres continuent de se construire...

Des réseaux de solidarité sont présents et actifs, et les habitants de la demi-lune ont trouvé les soutiens nécessaires pour ne pas s’éclipser.

Avec ou sans maison, à Montreuil comme ailleurs, la colère monte, tous à la rue, tous dans la rue !

Rassemblement DIMANCHE 24 OCTOBRE, 15H, à La Boissière (lieu précisé plus tard), MONTREUIL, pour ne pas s’éclisper, continuer de résister, fêter nos envies, gueuler nos colères

Assemblée Mercredi 20 octobre, 20H, au 28 rue Carnot, métro croix de Chavaux, pour discuter de jeudi 14, des suites, et préparer dimanche


contact : 2milunes@gmail.com
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Re: La Clinique et La Demie-Lune à Montreuil, expulsées

Messagede Pïérô » 26 Nov 2016, 20:59

Archives éparses de la Clinique occupée, Montreuil/2009

Quelques archives de la Clinique occupée, lieu squatté à Montreuil en 2009, de son ouverture en janvier 2009 à son expulsion le 8 juillet 2009. Le soir de l’expulsion, un rassemblement est organisé, mais les policiers tirent au flashball et 6 personnes sont blessées, l’une d’entre elles perd un oeil. Le procès de trois des policiers se tient, 7 ans après les faits, du 21 au 25 novembre 2016 au TGI de Bobigny.

La clinique occupée, sur la place du marché à Montreuil, a été ouverte en janvier 2009 et expulsée le 8 juillet 2009 par plus de trois cents policiers et le RAID (l’expulsion sera excessivement rapide malgré les nombreuses barricades, ils passeront d’ailleurs par le toit).

... https://paris-luttes.info/archives-epar ... nique-7058
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