Grand Paris

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Messagede ARTHUR » 03 Sep 2014, 12:55

Journée Alternatives au Grand Paris

Dans un contexte de stagnation économique, nos gouvernants entendent « relancer la croissance » via de grands projets d'aménagement, d'architecture et d'urbanisme auxquels les populations devraient, dans leur propre intérêt, adhérer massivement.

À Notre-Dame-des-Landes comme ici, nous sommes confrontés à nombre de Grands Projets Inutiles et Imposés (GPII).

Inutiles ? L'amélioration du cadre de vie et la création d'emplois pourraient contenter habitants et travailleurs... si seulement ces projets étaient conçus pour eux ! Or avant tout, ils visent à concentrer les capitaux pour satisfaire aux exigences de rentabilité des investisseurs en alimentant la spéculation immobilière.

Imposés ? Au prétexte d'assouvir nos supposés rêves de propriété et aspirations à la prospérité économique, s'opère une véritable sélection « au mérite » des populations et des salariés, tous deux contraints par l'argent ou par la force de la loi.

La somme des intérêts égoïstes d'élus franciliens en quête de réalisations territoriales grandioses non seulement dépasse très largement les capacités globales de financement, mais surtout ne répond pas aux besoins du plus grand nombre.

Le Grand Paris redistribue les jeux de pouvoirs locaux en faveur des « décideurs » franciliens et assoit leur domination sur ses habitants actuels et futurs.

Ce projet productiviste intensifie la division et la pénibilité du travail qui nous maintiennent dans l'ignorance et l'insatisfaction de ce que nous réalisons.

Tant que nous resterons dans une vision parcellaire des enjeux et que nous ne comprendrons pas les effets à long terme de ces projets, il ne sera pas possible de nous en défaire.

Le Syndicat Unifié du BTP de la CNT-F vous invite à une journée de rencontre et d'échanges entièrement préparée et animée par ses adhérents (architectes, travailleurs de l'aménagement et du logement, ouvriers du bâtiment) afin de comprendre ce projet du Grand Paris, réfléchir aux stratégies de lutte syndicale et esquisser les modalités d'une autre production du cadre bâti en Île-de-France.
Programme :

10H - Atelier Populaire Architecture et d'Urbanisme (animé par des militants de la chambre syndicale d'architecture du Syndicat Unifié du BTP de la CNT)
Étude de cas sur un territoire du Grand Paris : répondre autrement aux besoins de logement, travail, loisirs et consommation de masse. Pré-inscription nécessaire : sub2@wanadoo.fr

Dès 13H - Exposition présentant les enjeux principaux du Grand Paris.

Historique, présentation des services producteurs, du réseau de transport du Grand Paris et de ses gares.
Comprendre l'organisation territoriale de la région, les schémas d'urbanisme en Île-de-France, les principaux acronymes (SDRIF, PLU, CDT, Paris Métropole, etc…)

14H - Débat : en quoi le Grand Paris est un projet qui s'inscrit dans une logique capitaliste et productiviste ? Animé par la section Équipement Aménagement Logement du Syndicat Unifié du BTP de la CNT.Retour ligne manuel

Un projet fondé : sur la concurrence entre territoires, sur l'idéologie de la croissance, sur l'alibi d'une démocratie participative masquant une recentralisation étatique, sur des hypothèses économiques et démographiques irréalistes, sur des objectifs qui ne répondent pas aux enjeux écologiques et sociaux.

15H- Débat : quelles stratégies de luttes syndicales face au Grand Paris ?
Dans les tâches de conception

Quelles stratégies de résistance pour les salariés des services publics des collectivités locales et de l'État travaillant sur le projet ?

Dans les tâches de réalisation

Quelles luttes pour les travailleurs précaires sur les chantiers ? Intervention de travailleurs du Syndicat Unifié du BTP de la CNT.
Comment l'expérience des luttes sur le métro de Rennes peut-elle nous aider à élaborer une stratégie syndicale face aux conditions de travail dégradées sur les chantiers ? Intervention du Syndicat Unifié du BTP Bretagne.

17H - Débat : construire les alternatives au grand Paris

Illustration au travers des structures et projets en cours ou à venir au sein du syndicat
L'Atelier Populaire Architecture et d'Urbanisme (restitution de l'étude de cas)
L'habitat partagé
Les structures productives coopératives (animé par la commission SCOP) et les coopératives de consommation.

18H30 - Apéritif musical avec le groupe SUB-URBAIN, chorale du syndicat qui interprète des chansons de notre patrimoine social. Venez chanter avec nous !

Un bar et une petite restauration avec des produits locaux vous seront proposés durant toute cette journée. Un espace-enfant est également prévu.


Source : http://www.cnt-f.org/subrp/spip.php?page=even
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Re: Journée Alternatives au Grand Paris

Messagede ARTHUR » 03 Sep 2014, 12:57

Cette journée alternative au projet du "Grand Paris", se tiendra le samedi 11 octobre 2014, au 33 rue des Vignoles 75020 Paris
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Re: Journée Alternatives au Grand Paris

Messagede ARTHUR » 20 Oct 2014, 17:29

Retour sur une inspection syndicale du Grand Paris

Organiser une journée de mobilisation syndicale mérite qu'on en tire un bilan (syndical comme il se doit). Comme nous tentons de le faire à chaque fois, nous vous en livrons ici une première analyse, comme pour laisser ouvert un débat que l'on se doit tous d'approfondir.

Le samedi 11 octobre 2014, notre section : "Équipement-Aménagement-Logement" du syndicat unifié du BTP de la CNT a exprimé publiquement, et pour la première fois, son analyse critique du projet du Grand Paris.
Dans le cadre du syndicalisme d’industrie, et selon son principe d’action directe, l’organisation et l’animation de cette journée a permis de démontrer à nos camarades, et même à ceux peu familiers de l’exercice, que tous nous pouvons, par notre appui mutuel, parler de nos métiers devant une assemblée ; que la tribune n’était pas réservée aux "universitaires", que chacun d’entre nous, même sans savoir lire ni écrire, pouvait y accéder.
Comme dans toutes nos actions, la formation de nos camarades était aussi, voire plus importante, que l’évènement en soi.
Par ce type de journée de réflexion, nous voulons dépasser les luttes immédiates de la section pour la conquête des droits sociaux et syndicaux, et mobiliser plus fortement les travailleurs sur les finalités de nos métiers.
En développant des outils d’analyse critique permettant d’intervenir sur les thématiques de l’aménagement au sein des directions régionales de nos ministères (où trop souvent ces projets sont considérés comme incontournables), nous entendons remettre ces "vendeurs de rêves" devant la réalité et leurs responsabilités d’un projet économique hors sol et surdimensionné, dont nous ne partageons pas les visées capitalistes et productivistes.
A la mesure de nos moyens, nous souhaitons également offrir un point d’appui aux collectifs d’habitants et œuvrer au rapprochement entre les travailleurs de l’aménagement et ses usagers. Dans notre conception syndicaliste, les travailleurs concourant à la conception, à la production et à la gestion du cadre bâti ont un rôle essentiel à jouer dans la constitution de pôles de résistance aux Grands Projets Inutiles et Imposés.
Première journée de mobilisation de notre syndicat sur le sujet, elle demande, comme cela a été répété au cours de cette journée, d’autres occasions pour fédérer et renforcer un mouvement d’opposition aux Grands Projets Inutiles qui ne peut se suffire de surfer sur la médiatisation, et nécessite des convergences qui restent à construire.

La journée ayant été enregistrée par les radios Fréquence Paris Plurielle et Radio Libertaire, nous vous invitons à l’écouter prochainement sur les ondes.

http://www.cnt-f.org/subrp/spip.php?article612
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Re: Journée Alternatives au Grand Paris

Messagede Pïérô » 22 Nov 2014, 13:56

Jeudi 27 novembre

Contre le Grand Paris et son monde, contre le cluster Paris-Saclay

Action-rassemblement à Paris devant la Maison de l’architecture en Île-de-France jeudi 27 novembre à partir de 18h.

Notre Dame des Landes, son projet d’aéroport coûteux, démesuré, destructeur de terres agricoles ; Sivens, son projet de barrage disproportionné, nuisible pour l’environnement ; la ferme des mille vaches en Picardie, son projet d’industrialisation de l’élevage et d’implantation d’un méthaniseur de puissance industrielle... Vous connaissez ces projets d’un autre temps, nuisibles, imposés, qui ne répondent en rien aux besoins et aux aspirations des habitants. Mais savez-vous qu’ici en Île-de-France, plusieurs projets tout aussi destructeurs avancent dans le cadre du Grand Paris ?

Le jeudi 27 novembre, la ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur inaugure l’exposition « Paris-Saclay, le futur en chantier(s) » à la Maison de l’architecture en Île-de-France, consacrée au projet de « cluster » du plateau de Saclay (Essone). Suivront trois journées de tables-rondes au cours desquelles interviendront notamment une brochette d’architectes ayant remporté les contrats d’aménagement du cluster ainsi que quelques-uns des bénéficiaires directs du projet (Alcatel-Lucent, pôle de compétitivité Systematic, le CEA, Air liquide).

Le « cluster Paris-Saclay », c’est le regroupement géographique d’universités, de centres de recherche scientifique et d’entreprises, imposé par la loi sur le Grand Paris en 2010. Ici les maîtres-mots sont innovation, compétitivité, croissance : il s’agit de constituer un outil de recherche-développement au profit des sociétés transnationales comme Thalès, Renault ou EDF. À Saclay, le projet scientifique est entièrement soumis aux impératifs du capitalisme mondialisé et de la guerre économique entre les « villes-mondes », guerre pour laquelle on bâtit la métropole du Grand Paris.

Les discours des décideurs promettent aux habitant-e-s des retombées bénéfiques, surestimées pour ne pas dire mensongères, tout en masquant les dégâts irrémédiables causés par leurs projets. Dans le programme des tables-rondes, il y a ainsi un sujet qui brille par son absence : c’est la disparition des terres agricoles (400 hectares) et des espaces naturels urbanisés par le cluster ; les thématiques débattues laissent croire que le plateau de Saclay est un espace vide sans habitants, sans activités, sans vie, sans projets, sans alternatives au Grand Paris, et qu’on peut par conséquent se l’approprier et l’aménager à sa guise.

Montrons-leur que ce n’est pas le cas et que nous ne voulons pas nous laisser aménager. Manifestons contre la destruction du plateau de Saclay et contre le Grand Paris.

Coordination pour la Solidarité des Territoires d’Île-de-France et contre le Grand Paris

Maison de l’architecture en Île-de-France
148 rue du Faubourg Saint-Martin 75010 Paris

http://paris-luttes.info/contre-le-gran ... monde-2083
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GRAND PARIS

Messagede ARTHUR » 23 Déc 2014, 07:28

GRAND PARIS - Construisez, ils viendront !
Ou peut-être pas...

Le grand Paris repose entièrement une vision de l’offre créant la demande. Ce mode de pensée est désormais complètement dépassé devant la prise de conscience écologique. Entrainant de nouveaux modes de consommation, nous assistons à la disparition de cette économie du gâchis et de l’abondance.

Mais l’ensemble des lobbies immobiliers liés au grand Paris restent incapables de sortir de leurs archaïsmes.

Comme l’industrie du disque et des médias, ils sont inadaptés devant l’évolution de la société et courent vers leur chute. Tout indique que leur modèle du Grand Paris est mort-né. C’est déjà un symbole d’une époque révolue et certainement pas le futur en marche.

1 000 000 DE M² DE BUREAUX INOCCUPÉS
Et pas prêts de l’être...

La suite sur: http://www.cnt-f.org/subrp/spip.php?article622
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Re: Grand Paris

Messagede Pïérô » 28 Jan 2015, 08:16

Vendredi 30 janvier

Conférence débat
Grand Paris: que restera-t-il des villes populaires ?

à 19h30, L'Agora, 20 rue de Stalingrad, Nanterre (92)

intervenants
• Anne Clerval, Maîtresse de Conférence à l'Université de Paris-Est Marne-la-Vallée. Auteure de Paris sans le peuple, la gentrification de la capitale,
• Olivier Le Cour Grandmaison, Historien.
• Jean-Pierre Garnier, Sociologue.
• François Cocq, Conseiller Municipal Ville de Champigny.

Association culturelle « Les oranges »


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Re: Grand Paris

Messagede bipbip » 01 Fév 2015, 00:48

Un Grand Paris pour le Grand Capital

C’est un mélange de « grand projet inutile » à une échelle pharaonique, et de plan de relégation des classes populaires. Le but du Grand Paris : rendre la métropole plus « concurrentielle » sur le marché mondial, sans rapport avec les besoins de la population. Explications.

Lancé sous la présidence Sarkozy, le projet du Grand Paris est censé transformer l’agglomération parisienne, à l’horizon 2030, en une métropole d’envergure mondiale, pour un coût estimé à au moins 26 milliards d’euros.

Ce réaménagement urbain pharaonique se structurera autour du Grand Paris Express (GPE), soit 200 km de nouvelles lignes de métro, et 72 nouvelles gares. Ce « supermétro » reliera entre eux 8 « pôles de compétitivité mondiale » : un quartier d’affaires à la Défense ; un « cluster » scientifique et technologique à Saclay ; le complexe touristico-aéroportuaire du Bourget ; celui de Roissy (qui annexe Gonesse et auquel se greffe Europa City) ; un pôle « culture et création » à l’ouest de la Seine-Saint-Denis ; à l’est, un pôle « développement durable » avec l’université Descartes ; une « vallée des biotech et de la santé » vers Villejuif ; le port d’Achères connecté au port du Havre. S’y ajouteront quelques 340 réaménagements urbains d’ampleur variable.

Image


Parfois implantés en dépit des activités économiques réelles des territoires, de leur population et de leurs besoins, ces projets attireront en région parisienne toujours plus de travailleurs hautement qualifiés. Le but ? Rationaliser la concurrence dans l’Hexagone, pour mieux la mener à l’échelon européen. Autrement dit, faire du Grand Paris un champion dans la compétition mondiale entre métropoles. Le Grand Paris promet de surcroît 250 000 créations d’emplois d’ici 2030 et la construction de 70 000 logements par an, dont 30 % de logements sociaux. Tout cela sera-t-il au bénéfice des Franciliennes et des Franciliens ?

Eh bien la réponse est… ça dépend desquels ! Car cet urbanisme est foncièrement inégalitaire, malgré ses effets d’annonce. Le supermétro dessert moins les zones d’habitation que les « pôles de compétitivité ». La grande couronne en est presque complètement exclue, alors qu’un tiers de ses actifs travaille chaque jour en proche banlieue, et que ce nombre augmentera avec le Grand Paris. Quant aux logements sociaux, ils répondront à des standards divers et ne seront donc pas nécessairement, loin s’en faut, accessibles aux classes populaires.

Dans les centres-villes de la proche banlieue, les classes moyennes employées à Paris ont déjà commencé à remplacer les catégories moins bien payées, repoussées vers la périphérie. D’une manière générale, le Grand Paris élargira la fracture entre emplois hautement qualifiés et sous-emplois précarisés, et accélèrera l’exclusion sociale et géographique.

Un projet de substitution de population

Le programme de logement est, de ce point de vue, très parlant. Même avec des ambitions irréalistes (70 000 constructions annoncés par an, c’est plus du double du rythme actuel), il ne pourra répondre à la demande des ménages les plus modestes pour du logement PLAI ou « très social ». Il y a déjà près de 400 000 demandeurs de logement social en Île-de-France, chiffre qui ne pourra qu’enfler, avec l’augmentation prévue de 900 000 habitants d’ici 2030. Les Franciliennes et les Franciliens savent bien que, pour l’instant, le Grand Paris n’est qu’un prétexte pour détruire de l’habitat et expulser des familles. C’est le cas, entre autres, à Ivry, où le grand projet Ivry-Confluence doit entraîner 450 expulsions. Ce sont les classes populaires qui en font les frais. Ainsi le Grand Paris n’est pas qu’inégalitaire. Différents sociologues critiques vont jusqu’à affirmer qu’il cache un projet de substitution de population.

Liquidation des dernières terres arables

Il est également marqué par le gaspillage et les destructions : la métropole, en se densifiant et en s’étalant, va urbaniser les dernières terres arables d’Ile-de-France, les plus fertiles d’Europe. Outre les destructions d’emplois (ici agricole, ailleurs industriel ou commercial) et de logement, des espaces de vie sont appelés à disparaître sous les noeuds routiers et les centres commerciaux. Une fuite en avant dans la gabegie, alors que la région compte déjà 3 millions de mètres carrés de bureaux vides…

Mais comme il faut « vendre » les projets (à l’électorat, aux élus, aux entreprises), on les justifie par tous les moyens. On gonfle systématiquement les promesses d’emploi – de simples déplacements d’emplois sont ainsi qualifiés de « créations » –, pour atteindre ce chiffre rond de 250 000 qui, à son tour, « garantit » la rentabilité du supermétro. Quand ils ne mentent pas en connaissance de cause, les aménageurs s’autopersuadent, à coup d’arguments idéologiques : les trans ports induiraient automatiquement le dynamisme économique, la concentration de l’emploi rationaliserait les flux, les entreprises et les emplois s’implantant mécaniquement là où on propose des bureaux… Des postulats régulièrement démentis par la réalité.

On peut passer assez vite sur le déni complet de démocratie qui a entouré (et continue d’entourer) la gestation du Grand Paris. C’est devenu tellement habituel qu’on finirait par se répéter. Plus que tout autre métropole, celle-ci aura été imposée aux élus locaux au nom de l’« intérêt national ». Leur adhésion n’aura toutefois pas été difficile à obtenir, avec les fausses promesses et exagérations citées, et surtout grâce à la participation aux financements de leurs projets territoriaux, pour lesquels l’Etat va mettre la main à la poche. La corruption s’institutionnalise à travers les financements croisés et les subventions. Rien de bien nouveau sous le soleil politicien. En résumé : le projet du Grand Paris accentuera la centralisation et aggravera les inégalités entre territoires. Déplacées par la gentrification, éloignées des bassins d’emploi, les classes populaires seront les grandes perdantes de ce bouleversement A moins que les divers foyers de contestation existants ou à naître ne se rassemblent. La dynamique de lutte qui se développe contre les grands projets inutiles peut chambouler le programme.

Fanny Meyer (AL Saint-Denis)

http://alternativelibertaire.org/?Dossi ... Paris-pour
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Re: Grand Paris

Messagede bipbip » 04 Fév 2015, 02:04

"Le Grand Paris : gentrification et projets destructeurs", suivi de "Contrer la capitale du Capital"


"Le Grand Paris : gentrification et projets destructeurs"

Mise en concurrence des territoires, spéculation foncière et immobilière, gentrification des quartiers populaires, mise en œuvre de projets aberrants, disparition des terres agricoles : voilà quelques-uns des aspects méconnus du Grand Paris. Mettre en évidence cette réalité pour s’y opposer est encore une tâche à mener.

Lancé en 2007 puis entériné par une loi en juin 2010, le « Grand Paris » est un projet d’aménagement de l’Île-de-France qui, selon ses promoteurs, vise à renforcer « l’attractivité » et « la compétitivité » de la « région-capitale », déjà la plus prospère de France, c’est-à-dire de soumettre toujours plus les territoires à la logique de guerre économique mondiale dans une perpétuelle quête de croissance. Naturalisé dans les discours des décideurs, ce processus d’affrontement entre « villes-mondes » est présenté comme un état de fait sans cause identifiable : « [Le Grand Paris] c’est la porte d’accès à la France dans le cadre de la mondialisation. Aujourd’hui, c’est plus le Val-de-Marne, la Seine-Saint-Denis, Paris, les Hauts-de-Seine en rivalité. On est en compétition avec Shanghai, Hambourg, Berlin, Londres, Rome », explique ainsi le président de l’Assemblée nationale , dont les propos résonnent sans fausse note avec ceux de Nicolas Sarkozy lors de son discours sur le Grand Paris d’avril 2009.

Projets mégalos et chambardement administratif

Concrètement, la « métropolisation » francilienne repose sur un ensemble de grands projets dont le plus médiatique reste le « Grand Paris Express », nouveau réseau de transport comprenant 205 km de voies et 72 gares, qui doit voir progressivement le jour entre 2020 et 2030. Elle s’appuie aussi sur un ensemble de contrats de développements territoriaux (CDT) – documents d’aménagement qui privilégient une vingtaine de territoires « stratégiques » en matière de développement économique, social et urbain. Pour autant, tout projet d’aménagement, promu par les mêmes arguments de compétitivité et par les mêmes promesses de création d’emplois, est aisément rattaché à la dynamique du Grand Paris. Plus récemment, la loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPTAM) a imposé une nouvelle organisation institutionnelle à l’Île-de-France (et à la France) en créant un nouveau type d’intercommunalité, la métropole : à partir du 1er janvier 2016, les communes de Paris et des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne seront regroupées au sein de la « métropole du Grand Paris » qui captera la plupart des compétences supra-communales (logement, aménagement du territoire, politique de la ville, etc). Les communes auront aussi l’obligation de se regrouper dans de nouveaux établissements publiques de coopération intercommunale, d’au moins 300.000 habitants , les « territoires », qui remplaceront les anciennes agglomérations. Sans personnalité juridique, ces « territoires » seront privés de ressources fiscales au profit de la métropole dont le « conseil métropolitain » sera l’organe dirigeant.

Pour qui le Grand Paris ?

Alors qu’officiellement 550.000 ménages étaient encore demandeurs de logement social en décembre 2013 , les experts du Grand Paris envisagent une augmentation de la population régionale pouvant atteindre 1,1 million de personnes d’ici 2030 . La promesse de construire 70.000 logements neufs par an en moyenne n’arrivant pas à être tenue (moins de 40.000 par an sur la décennie 2001-2011), l’État a récemment décidé de s’octroyer « des pouvoirs exceptionnels en matière d’urbanisme » pour accélérer la construction, là où la technocratique « territorialisation de l’offre de logement » l’a décidé – notamment dans les villes-dortoirs où elle propose d’accroître encore la population (éloignée des zones d’emplois, celle-ci pourra alors « bénéficier » des nouvelles lignes de métro pour aller travailler au loin). Étendant le processus de « gentrification » au delà des limites du périphérique, le Grand Paris encourage les programmes de « rénovation urbaine » et de « lutte contre l’insalubrité », dont le résultat – si ce n’est l’objectif – est l’éviction des classes populaires vers la Grande couronne, voire la périphérie régionale, et leur remplacement par des populations plus solvables et plus appropriées aux activités tertiaires qui y sont développées. Alors que la région concentre déjà une très forte proportion de professions très qualifiées (31 % de la population active contre 14 % en moyenne dans le reste du pays), la métropole met en avant la création d’emplois de même type jugés essentiels au renforcement de sa compétitivité, qui ne correspondent pas au profil de la population francilienne mais qui attireront les diplômés des autres régions. Les promesses reposent aussi sur un tripatouillage des chiffres quand on y inclut les regroupements d’activités qui ne sont que des déplacements d’emplois.

Terres agricoles menacées

Malgré les beaux discours sur la ville dense, la métropolisation se manifeste aussi dans l’étalement urbain. Plusieurs grands projets nuisibles sont de ce point de vue emblématiques. Tout d’abord, la volonté de créer une « Silicon Valley » française en concentrant sur le plateau de Saclay, au nord de l’Essonne, grandes écoles, centres de recherche et entreprises au sein d’un grand « cluster » techno-scientifique. Le plateau de Saclay et ses environs abritent déjà le CEA, le centre francilien de développement des nanotechnologies (NanoInnov) et un ensemble de grands groupes industriels comme Thalès, EADS ou Renault, le cluster en gestation ayant pour vocation de travailler pour les intérêts de ces derniers . Le plateau de Saclay est un vaste territoire agricole réputé pour la fertilité de ses sols. Principalement labouré par une agriculture productiviste, il abrite aussi des expériences d’agriculture biologique à taille humaine et de développement de circuits courts d’approvisionnement. La construction du cluster, avec la prévision de 30.000 habitants supplémentaires, urbanisera 400 ha de ces terres. Si les 1300 ha restants sont préservées au sein d’une fumeuse « sanctuarisation », il y a fort à craindre que le développement d’une ligne du Grand Paris Express à travers le plateau n’encourage toujours plus à l’étalement urbain. Dans le Val d’Oise et à proximité du Grand Roissy, ce sont aussi des terres agricoles qui sont menacées par le béton. Au cœur du Triangle de Gonesse, le groupe Auchan projette de construire « Europa City », le plus grand centre commercial et de loisirs d’Europe qui s’affirme concurrent direct d’EuroDisney. Ce projet aberrant est soutenu par les élus locaux (« ça crée des emplois ») et par l’État qui a autorisé la création au milieu des champs d’une gare du Grand Paris Express, nécessaire à la desserte du projet. Associé à un ensemble d’immobilier de bureaux, Europa City menace 300 des 750 ha de terres agricoles du Triangle et entre aussi en compétition avec des centres commerciaux très proches. Mais peu importe la casse , puisque ce ne sont pas les grands groupes qui la subiront mais les commerçants des nombreuses boutiques de leurs galeries qui leur versent un loyer. L’opposition au Grand Paris a beaucoup de mal à faire jour face à la propagande véhiculée à longueur de temps. En dehors de quelques critiques institutionnelles, des luttes et des contestations existent localement – contre les projets de rénovation urbaine d’Ivry à Saint-Denis en passant par Montreuil, contre les projets sur le plateau de Saclay, dans le triangle de Gonesse ou à d’autres endroits. Mais une critique globale du Grand Paris et des métropoles, qui puisse fédérer les oppositions locales, n’arrive pas à percer (cf article suivant).

Notes

1. - Claude Bartolone, France 5, 2 février 2014.

2. - Les communes proches de la « Grande couronne » sont elles aussi touchées par des formes similaires de regroupements, directement imposés par le préfet de région.

3. - Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement, Qui demande un logement social en Île-de-France ?, mai 2014. 4. - Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France, Note rapide n°598, juillet 2012.

5. - Dossier de presse du comité interministériel sur le Grand Paris, 13 octobre 2014.

6. - C’est ainsi que, de façon très parlante, Dominique Vernay, ancien directeur de la recherche de Thalès et figure francilienne de la promotion des nanotechnologies, ancien président du pôle de compétitivité Systematic, préside la « fondation de coopération scientifique » qui porte de la projet de campus au cœur du cluster, et est membre du conseil d’administration de l’Établissement public Paris-Saclay qui a pour mission l’aménagement global du projet.

7. - La difficulté des centres commerciaux leur permettent aussi d’obtenir des dérogations pour ouvrir beaucoup plus souvent le dimanche.



"Contrer la capitale du Capital"

Le grand paris : voilà un grand projet qui devrait mobiliser du monde et pourtant la timide mobilisation, née voici maintenant trois ans, continue à se chercher.

Cette difficulté s’explique parce qu’il ne s’agit pas d’un projet mais d’une dizaine ( Europa City , Village nature, Silicon valley, etc...) dans la même région. Il ne s’agit donc pas tant d’un grand projet nuisible que d’un projet global d’aménagement capitaliste du territoire d’une métropole internationale. Deux enjeux se dégagent : le maintien des terres agricoles et la gentrification de la petite couronne. A la fois le Grand Paris et Paris métropole . Du coup, ce ne sont pas les mêmes militants qui se mobilisent sur la grande couronne et qui sont sur les luttes urbaines en petite périphérie. D’un coté des collectifs " citoyens " pour défendre les terres agricoles avec des gens plus âgés, plus installés, et d’un autre côté contre la gentrification des militants radicaux regroupés autour de squats. Cette disparité, l’ampleur de la tâche, les différences générationnelles et sociologiques expliquent la difficulté de construire un mouvement d’ensemble. Cette mise au point est à garder en tête par rapport aux luttes qui existent maintenant depuis trois ans.

2012-2013, naissance d’une résistance

Le premier acte fondateur a lieu en mai 2O12, une réunion organisée par le FRAP contre les nanotechnologies et le projet de Silicon valley sur le plateau de Saclay débouche sur une réunion de coordination des différents sites menacés en Île-de-France. Ce sera la COSTIF qui est plus un bureau de liaison entre différents franciliens qu’un véritable collectif . Ensuite le mouvement autour de Notre Dame des Landes va décoller et poser à l’échelle nationale les questions d’aménagement du territoire. En juillet la COSTIF va d’ailleurs participer au forum contre les grands projets inutiles sur la ZAD. Les expulsions de l’hiver vont provoquer un afflux de nouveaux militants en région parisienne. Un débat est organisé au Lavoir Moderne Parisien et se transforme en une assemblée générale de 2OO personnes sur la question du Grand Paris. Néanmoins la présence d’élus et de membres de partis politiques de la gauche institutionnelles créent frustration et mécontentement des uns et des autres. Comment pourrait-il en être autrement quand ceux-ci participent à la région et à son projet d’aménagement ?! Il faudra attendre ensuite l’hiver pour qu’une initiative d’envergure voit le jour. Les 6, 7 et 8 décembre, dans le cadre d’une journée nationale d’action contre les grands projets nuisibles, un week-end entier de mobilisation est organisé contre le Grand Paris ; le vendredi, une trentaine de personnes construisent une fausse piste de ski à la Défense devant le siège d’Auchan contre le projet Europa City, le samedi plus de 1OO personnes manifestent dans les champs sur le plateau de Saclay et le dimanche 2OO personnes traversent Ivry contre le projet de gentrification. Un bilan plutôt intéressant avec néanmoins cette constante, seules une vingtaine de personnes ont suivi les trois événements, la plupart se polarisant sur leur lutte locale.

2014 : Europa City, symbole de la lutte contre le Grand Paris ?

Rappelons-le ! Europa City est le projet le plus spectaculaire en Île-de-France, le plus grand centre commercial d’Europe doublé d’une piste de ski. Doit-on en faire LE symbole qui va booster les autres luttes ? De fait, cette année la lutte contre Europa City a occupé le devant de la scène avec deux initiatives fortes : le 17 mai 2O14, une manifestation nationale contre les projets d’Auchan se tient à Roubaix sur les terres de la famille Mulliez, détentrice de la multinationale. 5OO personnes défilent du siège social en France à Néchin en Belgique, domicile des sus cités ; Europa City, Ferme des bouillons à Rouen, Decathlon à Orleans , projet dans le Vaucluse, plusieurs collectifs défilent ainsi dans le bonne humeur dont une trentaine de parisiens. Ensuite, les 2O et 21 septembre, Alternatiba ( le salon Marjolaine de l’alternative) s’exporte à Gonesse, constituant une tentative de mobiliser toute l’Île-de-France sur un GPII en plein champ : manif de 2OO personnes dans le village désert, concerts dans la boue, débats traditionnels squelettiques, le festival rate la cible d’imposer un rapport de force conséquent. Les choix politiques des organisateurs par rapport aux subventions et aux institutions auront empêché la constitution d’un mouvement large unifiant toutes les composantes possibles de cette lutte. Au-delà du côté un peu trash et mythique de l’évènement, le week-end aura néanmoins permis de faire sortir de l’anonymat Europa City.

2015 : : lutter contre le Grand Paris en tant que tel

Le Grand Paris avance, et avec lui les débats de promotion : l’occasion pour les opposants de se faire entendre. Du coup, deux initiatives ont eu lieu fin décembre pour mobiliser au centre même du pouvoir contre le Grand Paris au delà des luttes locales : 27 novembre : la ministre de la Recherche est annoncée à la Maison des architectes à l’occasion de l’aménagement du plateau de Saclay et du projet de Silicon valley. Distribution de pommes de terres et interpellation des invités en costumes cravates, " votre futur n’est pas le nôtre" 29 novembre 2014 : Libération organise un grand forum "À nous le Grand Paris" ; une dizaine de personnes avec banderole et tracts vont accueillir Hidalgo, Devedjian et tout le gratin de la bourgeoisie éclairée. La lutte contre leur Paris en est là : lutter pied à pied contre chaque projet et essayer de s’unifier à la fois au niveau de la Grande Couronne contre les divers projets, à celui de la Petite Couronne contre la gentrication et enfin tous ensemble contre le Grand Paris. Manque encore l’événement fondateur qui permettrait à la lutte de prendre son envol...

jpp

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1636
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Re: Grand Paris

Messagede Pïérô » 05 Avr 2015, 14:11

Radio : Que nous promet le Grand Paris ?

Emission de Vive la sociale dans laquelle Jean-Pierre Garnier, sociologue critique de l’urbanisme capitaliste, montre comment le projet du « Grand Paris » répond à la volonté de faire de la métropole parisienne un pôle d’attraction pour les nouvelles entreprises de services et leurs cadres, dans la logique capitaliste de mise en concurrence internationale et nationale des territoires.

à écouter : http://paris-luttes.info/que-nous-prome ... paris-2962
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Re: Grand Paris

Messagede bipbip » 12 Avr 2015, 11:31

jeudi 16 avril à Montreuil

De la banlieue rouge au Grand Paris

D'Ivry à Cilchy et de Saint-Ouen à Charenton

Alain Rustenholz présentera De la banlieue rouge au Grand Paris à la librairie Michèle Firk (9 rue François Debergue à Montreuil)

le jeudi 16 avril à 18h30, Café-librairie Michèle Firk, La Maison de l’Arbre / La Parole Errante
9 rue François Debergue, Montreuil (93)

l s'agit d'un Grand Tour, comme on disait au XVIIIe siècle, à travers les quelque 25 communes qui forment la « première couronne » de Paris. Chacune d'entre elles est décrite dans sa géographie physique et humaine, avec une attention particulière pour son passé et son actualité politiques. C'est ce dernier point qui fait le lien entre ces lieux si divers : presque tous ont voté pour le Front populaire en 1936 - Neuilly et Vincennes, qui ne l'ont pas fait, sont d'ailleurs exclues du parcours. Le livre raconte les grandes grèves d'alors, les combats qui firent rage entre les différentes tendances de la gauche, mais aussi entre la gauche et les fascistes (on se souvient de Doriot à Saint-Denis et de Laval à Aubervilliers, mais ils n'étaient pas les seuls). Rustenholz raconte comment dans chaque commune cette industrie, ces usines, ces ouvriers en casquettes souvent venus de loin, ont progressivement laissé la place aux bureaux, aux entreprises du « tertiaire », aux logements où les pauvres n'ont plus leur place - avec des points de résistance, à Ivry, à Saint- Denis, à Aubervilliers, qui gardent, malgré tous les efforts de blanchiment, leur couleur prolétarienne.


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Re: Grand Paris

Messagede Pïérô » 22 Avr 2015, 00:21

Le Grand Paris du sport : arenas et projets territoriaux

Après deux défaites de sa candidature à l’organisation des JO de 2008 et 2012, Paris se prépare à candidater pour accueillir ceux de 2024, 100 ans après les avoir organisés pour la dernière fois. Cette fois-ci la candidature sera métropolitaine. Elle nécessite et justifie une politique de construction d’infrastructures sportives au profit de l’économie du sport de haut niveau et qui s’inscrit dans un processus de métropolisation dont les effets nuisibles en sortiront renforcés.

... http://paris-luttes.info/le-grand-paris ... as-et-3058
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Re: Grand Paris

Messagede Pïérô » 14 Mai 2015, 01:17

Les âmes mortes du Grand Paris

La création de métropoles et de grandes régions, plébiscitée par un large spectre de la représentation politique, constitue une étape décisive de la mise en œuvre de l’agenda libéral qui ordonne les incessantes réformes de l’organisation territoriale française. La région parisienne, vouée, à cette aune, à concurrencer la « City » londonienne, révèle à l’occasion un héritage méconnu : l’existence de grands syndicats techniques interdépartementaux, vieux de plus d’un siècle, aujourd’hui fers de lance des nouvelles technologies de l’aménagement urbain, qui permettent aux multinationales d’accroître leur emprise sur tous les compartiments de notre vie quotidienne. Et de pérenniser les inégalités qui déchirent le tissu social et menacent le pacte républicain.

... http://blog.mondediplo.net/2015-05-12-L ... rand-Paris

Alors évidemment, il ne s'agit pas pour moi de participer à défendre le "pacte républicain", en chimère et collaboration de classes dans le cadre du système capitaliste qui repose sur l'exploitation et l'oppression des un-es par des autres, mais cet article est quand même intéressant dans les éléments apportés. :)
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Re: Grand Paris

Messagede bipbip » 19 Mai 2015, 09:30

« C’est par la périphérie qu’on reprendra la ville »

Sutures sociales et coutures urbaines du Grand Paris.
Entretien croisé entre Eric Hazan et Anne Clerval

Comment Paris s’est-elle transfigurée au cours des derniers siècles pour finir vidée de ses habitants les plus pauvres, emportant avec eux les amorces de mutuellisme et de solidarité populaire qu’ils avaient élaborés ? Comment s’est jouée en détail la gentrification depuis Belleville jusqu’aux couronnes qui entourent la capitale ? Que laissent présager les projets urbanistiques du Grand Paris en termes de nouveaux déplacements de populations, mais aussi de rapports de forces à réinventer ?

Entretien croisé avec Anne Clerval, géographe auteure de Paris sans le peuple aux éditions de La Découverte (2013) et Eric Hazan, auteur de L’invention de Paris (Seuil, 2002), Paris sous tension (La Fabrique, 2011) et plus récemment La dynamique de la révolte (La Fabrique, 2015). Eric Hazan est par ailleurs le fondateur des éditions La Fabrique qui viennent de publier un précieux travail sur l’histoire ouvrière de Paris d’Alain Rustenholz : De la banlieue rouge au Grand Paris (2015).

... http://jefklak.org/?p=1926
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Re: Grand Paris

Messagede bipbip » 07 Juin 2015, 14:21

Jeudi 11 juin 2015 à Paris

Le Grand Paris du séparatisme social

à 19h, Café-librairie Michèle Firk, La Maison de l’Arbre / La Parole Errante
9 rue François Debergue, Montreuil (93)

Présentation d'Hacène Belmessous de son livre : Le Grand Paris du séparatisme social

Comment les luttes de la Zad de Notre-Dame-des-Landes et les jardins collectifs de la Ferme du bonheur, à Nanterre, peuvent-elles aider à inventer et imposer un droit à la ville ? À produire de l'égalité et non des formes urbaines de la séparation sociale, comme le quartier de la Défense par exemple ? La ville de Paris ne manque pas de contestations ni de résistances contre les managers de l'urbain. L'enquête sociologique de Hacène Belmessous dessine ainsi à partir d'expérimentations et de batailles locales ce que pourrait être une autre ville. Il dresse un état des lieux du monopole des expertises qui essayent de produire la ville sans ceux qui l'habitent. Son livre essaie aussi de penser ce qui relie les résistances de NDDL à celles de Nanterre ou d'autres banlieues. Que pourraient être ces liens, au-delà de toute séparation entre luttes sociales et batailles pour l'autonomie de territoires, puisqu'il s'agit de ne pas reproduire le séparatisme social du Grand Paris ? Et si ces résistances tirent leur force de leur ancrage local, comment de telles expérimentations locales peuvent-elles inspirer, être partagées, et surtout indiquer ce que peut être, dans la France d'aujourd'hui, le droit à la ville ?


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Re: Grand Paris

Messagede bipbip » 28 Aoû 2015, 00:22

Sutures sociales et coutures urbaines du Grand Paris.
Entretien croisé entre Eric Hazan et Anne Clerval

Comment Paris s’est-elle transfigurée au cours des derniers siècles pour finir vidée de ses habitants les plus pauvres, emportant avec eux les amorces de mutuellisme et de solidarité populaire qu’ils avaient élaborés ? Comment s’est jouée en détail la gentrification depuis Belleville jusqu’aux couronnes qui entourent la capitale ? Que laissent présager les projets urbanistiques du Grand Paris en termes de nouveaux déplacements de populations, mais aussi de rapports de forces à réinventer ?

Entretien croisé avec Anne Clerval, géographe auteure de Paris sans le peuple aux éditions de La Découverte (2013) et Eric Hazan, auteur de L’invention de Paris (Seuil, 2002), Paris sous tension (La Fabrique, 2011) et plus récemment La dynamique de la révolte (La Fabrique, 2015). Eric Hazan est par ailleurs le fondateur des éditions La Fabrique qui viennent de publier un précieux travail sur l’histoire ouvrière de Paris d’Alain Rustenholz : De la banlieue rouge au Grand Paris (2015).

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