Expulsion du campement de la Chapelle : suites et suiviPublié le 5 juin 2015 | Maj le 7 juin
Plusieurs centaines de migrants, installés dans un campement à La Chapelle, se sont faits expulsés mardi matin. Loin de proposer des solutions pour ces personnes, la préfecture et la mairie les a éparpillés à travers l’Île de France. Depuis jeudi soir, certains d’entre eux se sont regroupés devant l’église Saint-Bernard dans le XVIIIe puis expulsés ce vendredi. Suivi du harcèlement policier.
Dimanche 7 juin : Les expulsés de la Chapelle sont toujours devant la bibliothèque de la rue Pajol. Point info et communiqué des parents d’élèves du 18e.
Devant la halle PajolPrécédents articles :
La préf prépare l’expulsion (29/05)
La préf, avec l’aide d’Emmaüs, tente de diviser les migrants par nationalité (30/05)
Publication de l’arrêté d’expulsion en préf (01/06
Le campement de la Chapelle expulsé à l’aube(02/06)
Au milieu de l’indifférence générale (02/06)
Paris 13e : expulsion programmée d’un campement à gare d’Austerlitz (03/06)
Retour sur l’expulsion du camp de la Chapelle du mardi 2 juin (03/06)
Opération humanitaire ou rafle “de gauche” ? (04/06)
Dimanche 7 juin :
Communiqué des parents d’élèves du 18e :Mesdames, Messieurs,
Nous collectif de parents d’élèves des écoles publiques du 18° arrondissement, sommes très en colère concernant la situation faite aux migrants qui campaient sous le métro à la Chapelle, en particulier depuis leur expulsion de mardi matin et le déploiement des forces de l’ordre. Cette présence policière envahissant l’espace public est plus agressive et plus violente pour nous et nos enfants que la présence des migrants. Nous sommes indignés que les squares, qui devraient être des espaces pour tous, soient désormais fermés et inaccessibles sans qu’aucune solution sérieuse ne soit proposée aux migrants. Nous avons pu constater les moyens déployés par les services de la ville : Direction de Prévention et de la Protection zélée pour évacuer le square Saïd Bouziri, Service Technique de la Propreté de Paris mobilisés pour faire disparaître tentes, matelas, couvertures… où est le service du logement ?
Nous, riverains, pouvons attester que les personnes qui ont dormi à la Salle Saint Bruno, puis dans le square, puis sur l’esplanade Pajol sont bien ceux qui ont été expulsés de la Chapelle. Nous attendons de vous une solution pérenne pour mettre à l’abri et protéger la centaine de migrants, hommes, femmes, enfants, que les forces de l’ordre tentent inutilement de disperser.
Depuis vendredi après-midi plusieurs d’entre-nous sont mobilisés, nous étions sur l’esplanade Nathalie Sarraute et avons apporté le soutien et la solidarité que nous estimons nécessaire. Nous comptons vivement sur votre sens de la liberté, de l’égalité, de la fraternité.
Les migrants interrogent notre solidarité, sachons y répondre.
Point info dimanche 7 juin : Samedi, une centaine d’expulsés de la Chapelle ont rejoint dans l’après-midi la manifestation antifasciste en hommage à Clément Méric. Après avoir descendu la rue Oberkampf depuis la sation Ménilmontant, malgré la pression policière, ils ont été bien accueilli et ont pris la tête de la manifestation. Arrivés à Ménilmontant, ils ont pris la parole aux côtés d’autres collectifs en lutte. Une caisse de solidarité a tourné et pu récolter de l’argent pour organiser un repas le soir même et acheter bâches et couvertures de survie (Ils ont perdu la plupart de leurs affaires lors de l’expulsion de la Chapelle).
Le soir, un repas chaud a pu s’organiser malgré la pression policière. De nombreux/ses voisin-e-s ont montré leur solidarité avec les expulsés, et ont apporté vêtements chauds, couvertures, et nourriture.
- Un récit depuis l’expulsion du campement sous le métro aérien. La photo de logo de cet article en est tirée.
Samedi 6 juin :- 18h : Pour le moment, une centaine de personnes sont rassemblées devant l’auberge de jeunesse de la rue Pajol suite à l’appel diffusé aujourd’hui. Une cantine s’organise alors que la police continue à être très présente. Tous les soutiens sont les bienvenues !
- 11h20 : le harcèlement continue : expulsion en cours de l’esplanade devant le gymnase Ostermeyer (Halle Pajol) où les expulsés ont passé la nuit. Soutien bienvenu.
Vendredi 5 juin :- 19 h : la manifestation fait une pause pour l’instant devant le gymnase Ostermeyer, rue Pajol. Toujours une importante présence policière. Soutien bienvenu !
- 18h30 : le gymnase Ostermeyer, 22 rue Pajol (XVIIIe) a été investi par les manifestants. Les flics ont réussi à les évacuer assez rapidement et violemment. Regroupement sur l’esplanade du gymnase. Les gardes mobiles jouent l’épuisement.
- 18 h : une grosse partie du cortège a été prise dans une nasse. Les flics poussent la nasse vers Marx Dormoy. Ils empêchent les manifestant·es de retourner au square de l’égise Saint-Bernard.
Vendredi 5 juin, 17h50 : départ en manif en direction de Marx Dormoy. Environ 150 personnes présentes. Toujours une forte présence policière.
Vendredi 5 juin, 17h30 : un migrant frappé par les flics et arrêté.
Vendredi 5 juin, 17h15 : les manifestants et migrants ont été divisés par les flics, pour qu’ils puissent contrôler des migrants. Les gendarmes mobiles chargent sur la place de la Chapelle.
Vendredi 5 juin, 17 h : après avoir tenté de forcer les manifestants de rentrer dans la ligne 2 au métro La Chapelle, la police les fait sortir. Le métro était bloqué depuis un quart d’heure. Une nasse a été organisée pour bloquer tout le monde, migrants et soutiens.
- Vendredi 5 juin, 16h30 : les "migrants" sont forcés de se replier vers le métro La Chapelle
- Vendredi 5 juin, 16h : plusieurs dizaines de migrants enfermés dans une nasse : soutien bienvenu !!
- Vendredi 5 juin, 15h30 : les flics ont encerclé le square devant l’église St Bernard et essaient d’en expulser les migrants
- Vendredi 5 juin : la police intervient en force sur le square pour disperser migrants et soutiens.
Le tract diffusé sur place :
La suite et les liens se lisent
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"Si les abattoirs avaient des vitres, tout le monde deviendrait végétarien ! ", Paul McCartney