Les réacs contre une école ouverte et émancipatrice (JRE...)

Les réacs contre une école ouverte et émancipatrice (JRE...)

Messagede Béatrice » 31 Aoû 2011, 17:09

Retraits de manuels scolaires : identité sexuelle

Sur la théorie du genre : 80 députés UMP exigent le retrait de manuels scolaires sur l'identité sexuelle .

http://www.rue89.com/2011/08/31/genre-s ... out-219988
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Re: Retraits de manuels scolaires : identité sexuelle

Messagede bipbip » 03 Sep 2011, 11:47

Sur blog Alternative Libertaire 93

Mauvais genre : la droite et l'enseignement scolaire du "sexe biologique"

On a appris dans le journal Libération daté du 30 août que 80 députés UMP ont demandé au ministre de l'éducation, Luc Chatel, le retrait de manuels scolaires jugés scandaleux parce qu'ils expliquent que l'identité sexuelle des individus est autant déterminée par le sexe biologique que par le contexte socio-culturel. Dans la continuité des remous dont ont déjà témoigné au printemps la direction de l'enseignement catholique et cet été l'association Familles de France concernant des manuels de SVT (sciences et vie de la terre) imprégnés de la « théorie du genre sexuel », les députés menés par Richard Maillé, élu des Bouches-du-Rhône, ont donc écrit au ministre une lettre au coeur de laquelle on trouvera ce passage édifiant : « Selon cette théorie, les personnes ne sont plus définies comme hommes et femmes mais comme pratiquants de certaines formes de sexualités : homosexuels, hétérosexuels, bisexuels, transsexuels ». Il s’agirait, selon les rédacteurs du courrier parmi lesquels on reconnaîtra les tristes sires ayant fondé la Droite populaire, Christian Vanneste, Lionnel Luca et Jacques Myard, mais aussi Bernard Debré, Eric Raoult et Hervé Mariton, d’une « théorie philosophique et sociologique qui n’est pas scientifique, qui affirme que l’identité sexuelle est une construction culturelle ». Une circulaire ministérielle datée du 30 septembre 2010 avait pourtant indiqué que les programmes de SVT de première devaient inclure un chapitre intitulé « devenir homme ou femme ». Avec cette précision : « Si l’identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l’orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée ». Si la droite ne souffre visiblement pas trop de ses contradictions internes, c'est qu'il existe bien des droites dont le sarkozysme aura signifié l'instable et provisoire synthèse idéologique (en attendant la reconquête des franges extrêmistes et islamophobes par Marine Le Pen). On verra ainsi par cet exemple un ministre UMP faire preuve d'un plus grand libéralisme en termes sexuels (par ailleurs, le même ministre veut mettre en place des cours de morale en primaire : le libéralisme a quand même ses limites...) que bon nombre de députés UMP qui appartiennent au courant idéologique le plus réactionnaire s'agissant notamment des questions sexuelles.

Le libéralisme des un-e-s s'appuyant sur la distinction entre sphères publique et privée, ou le naturalisme des autres considérant que la dichotomie homme-femme est un fait de nature irréductible, ratent de notre point de vue l'essentiel. A savoir, d'une part, l'analyse de la construction sociale, historique et culturelle des identités sexuelles et, d'autre part, l'existence d'un ordre sexuel considéré comme le seul légitime (l'hétérosexualité) induisant un régime de domination économique dans l'espace domestique (l'hétéropatriarcat) et l'infériorisation et la stigmatisation de toutes les autres formes de sexualités ou d'identités sexuelles. Ce double déni qui participe à fonder le consensus idéologique des droites (et au-delà) sur ces questions se justifierait à partir de la prétendue non-scientificité de la théorie du genre entendu précisément ici comme sexe social. On peut rétorquer simplement en citant les résultats de cet outil statistique d'origine britannique qu'est le Times Higher Education Guide, sorte de méga-moteur de recherches qui comptabilise annuellement les noms les plus cités dans le champ académique et universitaire mondial de chercheu-r-se-s en sciences humaines, toutes nationalités confondues (cf. http://www.timeshighereducation.co.uk/s ... ioncode=26). En 2007, Michel Foucault était le chercheur le plus cité par ses pair-e-s ; viennent ensuite les noms de Pierre Bourdieu et Jacques Derrida. Autrement dit les chercheurs qui ont parmi d'autres le plus contribué à déconstruire les évidences du sens commun (y compris quand il est colporté par certain-e-s intellectuel-le-s) en montrant précisément que les faits sociaux et les institutions (de la prison à l'école en passant par la sexualité et même la philosophie) sont des constructions sociales et historiques particulièrement hétérogènes et susceptibles de relectures critiques, pour ne pas dire de modifications matérielles pratiques. Quant à la principale (ou la plus connue) théoricienne étasunienne du genre, Judith Butler, elle est classée selon ce moteur de recherches en neuvième position, avant Sigmund Freud, Gilles Deleuze, Noam Chomsky ou Karl Marx ! Et ses travaux qui ont été profondément influencés par ceux de Michel Foucault se déploient au sein de ces « gender studies » consacrées depuis quelques années maintenant par l'université ou l'académie. Certes, il ne faut pas céder au fétichisme du nombre comme le dirait Alain Badiou, mais la récurrence des noms dans le champ international de la recherche en sciences humaines témoigne de l'influence des travaux tout en consacrant la légitimité scientifique de leurs auteur-e-s. Du coup, profitons dialectiquement de l'occasion offerte par les flatulences de la réaction umpiste pour ouvrir les fenêtres en rappelant ces quelques fondamentaux s'agissant du genre (voir aussi : Le Monde, en retard d'une guerre sur la question des rapports de genre, http://libertaires93.over-blog.com/arti ... 01074.html) :


1/ Définition :

Le genre, c'est ce que la chercheuse au CNRS et militante anti-patriarcale Christine Delphy nomme le « sexe social ». On se souvient du mot célèbre de Simone de Beauvoir ouvrant Le Deuxième sexe écrit il y a plus de 60 ans maintenant : « On ne naît pas femme, on le devient ». Le sociologue Pierre Bourdieu note, dans La Domination masculine, que cette phrase est également valable pour les personnes masculines : « On ne naît pas homme, on le devient ».

On dira alors que le genre est cette conceptualisation ou catégorisation au nom de laquelle les déterminations masculines et féminines ne sont pas le produit naturel de dispositions biologiques ou génétiques, mais le résultat historique d'une socialisation différenciée. Il s'agit donc de mettre en avant les processus économiques et sociaux, symboliques et politiques d'acculturation normative des êtres humains qui les séparent et les divisent en deux groupes posés comme fondamentalement différents, le groupe des hommes et le groupe des femmes dont la coordination ou la pseudo-complémentarité s'effectue dans le cadre de l’hétérosexualité.

Le genre implique donc une perception du monde sensible dans une perspective matérialiste et constructiviste. Le genre, irréductible au sexe biologique, est une construction sociale (dans un espace donné) et historique (dans un temps déterminé). Le genre est même une esthétique qui préexiste aux individus et les conforme à tenir des rôles, adopter des attitudes et se forger des postures et des identités définies en fonction de différences spécifiques tout aussi construites.


2/ Les trois principes structurants une approche « genrée » :

Le genre est une conception induisant, au nom du constructivisme qui la sous-tend, un anti-naturalisme radical. Etre un homme ou une femme dans un modèle culturel de société donné ne relève pas d'une nature préexistante ou d'une essence immuable, mais d'un devenir, d'une éducation, de l'incorporation de règles et de représentations, de manières de faire et de manières de dire, de façons de penser et de façons de sentir, qui signalent à toutes et tous l'appartenance à tel ou tel genre - le sexe supposé immuable. Si des différences biologiques indéniablement existent, elles ne sont valables que pour des mammifères (et les êtres humains en sont) catégorisables en classes de mâles et de femelles. Ce ne peuvent être ces différences qui doivent justifier une différenciation des comportements et des modes d'être dont l'origine ne peut être alors que sociale, induisant une inégalité collective des situations individuelles.

Le genre appelle en conséquence une approche critique des différentes formes sociales (notamment les représentations collectives) qui participent à la conformation générale des individus en terme de genre. En ce sens, cette approche s'inscrit parfaitement dans le registre scientifique des sciences sociales au nom desquelles le fait social, loin d'être le produit mécanique de l'addition d'actes individuels, dispose d'une autonomie qui surdétermine largement, mais pas totalement, objectivement et subjectivement, activement et passivement, l'agir individuel.

Le genre induit enfin une pensée relationnelle : en effet, un genre n'existe qu'en rapport ou en composition avec un autre genre. Or, une situation différentielle peut également entraîner des logiques de hiérarchisation et de domination. Une pensée en terme de genre appelle en conséquence à approfondir l'aspect relationnel en pensée dialectique qui appellerait la critique des rapports de domination qui s'exercent entre les genres, et des représentations qui les légitiment symboliquement. Une dialectique des genres, c'est déjà penser à leur dépassement. D'où l'apparition, au mitan des années 1990, du concept de « transgenre », issu des communautés anglo-saxonnes LGBT (lesbienne, gay, bisexuel, et transsexuel) à partir duquel la non-conformité aux normes dominantes et aux injonctions de genre traditionnelles, indépendamment du sexe biologique, devient un acte revendicatif fort, et forcément politique car il remet en cause le partage du sensible tel qu'il est dominé par la policière et consensuelle « différence des sexes ».


3/ La généalogie d'un concept :

Le concept de genre provient des Etats-Unis. En 1972, Ann Oakley, auteure de l'ouvrage Sex, Gender and Society influencé par les travaux du psychanalyste Robert Stoller, initie un mouvement d'introduction dans les universités étasuniennes d'une contestation sociale portée par le mouvement féministe d'alors, et qui allait ensuite lui profiter sous la forme de productions théoriques et de recherches empiriques ayant pour fonction de les valider scientifiquement. Mais les militantes féministes ne seront pas les seules à bénéficier d'une telle dynamique. A partir des révoltes de Stonewall en 1969 qui virent des homosexuels être réprimés par la police newyorkaise, les militant-e-s issu-e-s des minorités sexuelles, gay, lesbienne, puis trans vont s'infiltrer à leur tour dans cette brèche. Les « Gender Studies » sont nées. Gayle Rubin, Donna Haraway, Judith Butler, Teresa de Lauretis, Joan W. Scott en représentent les figures les plus marquantes.

L'université française mettra plus de vingt ans avant d'élargir son champ de recherche aux études de genre. Christine Delphy, Colette Guillaumin (qui parlait de « rapports de sexage »), Nicole-Claude Mathieu en sont ou ont été les principales représentantes (avec Eric Fassin également ; citons aussi pour l'Italie Paola Tabet), ayant assuré (surtout Delphy) l'introduction du concept de genre en France. Notons ici la trajectoire exemplaire de Monique Wittig, romancière acclamée par Marguerite Duras pour L'Opoponax en 1964, créatrice avec entre autres Christine Delphy du Mouvement pour la Libération des Femmes en 1970, activiste chez les Gouines Rouges en 1971. Au départ, Monique Wittig est adepte, comme Delphy, d'un féminisme matérialiste au nom duquel le groupe social des femmes est appréhendé dans les termes d'une lutte de « classes de sexe » au sein d’un certain type d’exploitation économique (le patriarcat valorisant le travail domestique) dont profite invisiblement et gratuitement le groupe des hommes. Mais son féminisme matérialiste mais aussi critique du réductionnisme marxiste (qui ne s'intéresse qu'à la lutte anticapitaliste, et pas à la lutte anti-patriarcale) va s'orienter vers un féminisme lesbien et radical au nom duquel c'est aussi l'hétérosexualité imposée comme ensemble systémique de normes qu'il faut combattre. L'« hétéronormativité », la « pensée straight » et la « matrice hétérosexuelle » sont ces dispositifs symboliquement et psychiquement contraignants, et dont la sous-estimation par la recherche française la conduira à partir aux Etats-Unis en 1976 (elle est décédée en 2003). La sociologue Marie-Hélène Bourcier est aujourd'hui une digne héritière de Monique Wittig.

Si la France a mis bien du temps à mettre en œuvre ses propres « Gender Studies » (et encore, pas avec la même densité académique qu'aux Etats-Unis), elle a en revanche influencé très largement celle-ci sur le plan intellectuel. C'est le cas de Monique Wittig, mais aussi des penseurs tels Michel Foucault, Jacques Derrida, Jacques Lacan, et Gilles Deleuze qui ont fourni un ensemble d'outils théoriques (le souci de soi et ses techniques chez Foucault, la déconstruction et la dissémination chez Derrida, l'inconscient structuré comme un langage selon Lacan, les agencements machiniques deleuziens) largement repris par les chercheur-se-s de l'époque. C'était le temps de la « French Theory » (François Cusset), de la philosophie poststructuraliste, postmarxiste, postmoderne qui a influencé les « Gender Studies » étasuniennes, et à laquelle ont également participé des intellectuelles telles Luce Irigaray, Hélène Cixous, Julia Kristeva. Sauf que ces trois dernières figures ont insisté sur une approche différentialiste pour laquelle existerait entre les hommes et les femmes une différence ontologique que manifesterait symptomatiquement l'écriture. Ce différentialisme rejoint par certains aspects les principes défendus par Antoinette Fouque, fondatrice (et désormais propriétaire du sigle) du MLF, et qui pense que l'égalité civile et sociale entre les femmes et les hommes ne doit pas écraser les différences morales ou psychologiques entre les sexes qu'exemplifieraient particulièrement les questions de paternité et de maternité. En face, c'est l'universalisme abstrait défendu (et soutenu médiatiquement) par Elisabeth Badinter pour qui la notion de genre est théoriquement improductive puisque, selon elle, les hommes et le femmes, égaux juridiquement et semblables anthropologiquement, doivent enfin s'accorder après les virulentes oppositions promues par le féminisme des années 1970.


4/ Les problématiques du genre : leur hétérogénéité et leur actualité

On le voit, la problématique du genre est particulièrement hétérogène, cette hétérogénéité témoignant d'une complexité qui refusent les approches binaires, naturalistes ou différentialistes. Des formes grammaticales (le masculin qui l'emporte en règle sur le féminin dans la langue française depuis le 17ème siècle seulement) aux représentations collectives dominantes (telles qu'elles triomphent dans ces techniques de masse que sont le cinéma ou la publicité). Des positions sociales inégalitaires entre les individus selon leur appartenance de genre ou leur sexualité aux discriminations dont sont victimes les minorités sexuelles. De l'homoparentalité à la parité en politique en passant par le PACS. Du « masculinisme » comme critique d'une identité masculine qui s'envisage dominatrice à l’« hominisme » comme défense active (on le voit avec Eric Zemmour, un cas quasi-clinique de ce point de vue-là) du « masculinisme » critiqué. Des techniques médicales qui tantôt soutiennent la plasticité humaine en terme (de changement) sexuel, tantôt parachèvent la réification des identités de genre, au « backlash » des années 1980 qui, selon la chercheuse Susan Faludi, a voulu remettre en cause les acquis sociaux et symboliques du féminisme. De la pensée « straight » critiquée comme Monique Wittig à l'introduction par Judith Butler de la pensée « queer » qui s'attache à subvertir les positions genrées. Des transsexuel-le-s aux transgenres en passant par les intersexes (quand les premiers sont en situation de changer médicalement de sexe, et les troisièmes sont difficilement classifiables en mâles ou femelles, les seconds refusent les identités sexuelles ou de genre figées pour toujours). Etc. Toutes choses dont peut d'ailleurs subtilement témoigner le cinéma (Des nouvelles du front cinématographique (6) : sexisme et cinéma, trois études de cas ; Des nouvelles du front cinématographique (8) : l'homosexualité dans le cul de l'hétéro-patriarcat ; Des nouvelles du front cinématographique (23) : White Material de Claire Denis ; Des nouvelles du front cinématographique (37) : Vénus noire d'Abdellatif Kechiche ; Des nouvelles du front cinématographique (38) : Répulsion (1964) et Rosemary’s Baby (1968) de Roman Polanski) (liens ici : http://libertaires93.over-blog.com/arti ... 66264.html).


Tout cela exprime la multitude entrecroisée des causes et des effets, des jeux et des enjeux que le terme générique de genre peut englober. Et visiblement, la lutte pour l'émancipation libertaire des individus hors des injonctions normatives et réactionnaires du « sexe biologique » n'est pas terminée, comme on le voit avec la pas si ridicule affaire des manuels de SVT. Opprimé-e-s de tous les pays, encore un effort pour nous unir et continuer par-delà les différences sexuelles l'universel combat pour l'abolition libertaire des rapports de domination tant sexiste que (hétéro)sexuelle.
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Les réacs contre une école ouverte et émancipatrice (JRE...)

Messagede bipbip » 07 Fév 2014, 01:52

Retour sur quelques intox de ces derniers jours à propos de la "théorie du genre"
http://www.arretsurimages.net/articles/ ... ire-id6518

La manip pour tous... Théorie du genre et co ou comment E&R manipule l'opinion!
http://www.debunkersdehoax.org/la-manip ... -l-opinion

Pire
Circulaires, manuels, livres : les ministères censurent le mot «genre»
Cédant à la pression des lobbies les plus conservateurs, le gouvernement a déjà, et depuis plusieurs mois, choisi de faire disparaître partout le mot « genre », désormais jugé trop sulfureux. Au prix d'absurdes acrobaties. Enquête sur une censure discrète qui signe aussi une incroyable défaite idéologique.
...
Fichiers joints
Censure du mot genre.pdf
(55.97 Kio) Téléchargé 396 fois
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Re: Les réacs contre une école ouverte et émancipatrice (JRE

Messagede Pïérô » 08 Fév 2014, 12:57

Dans Le Monde :
. Cinq intox sur la « théorie du genre »
http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html
. Education sexuelle et genre : 5 (autres) intox décryptées
http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html


De SUD Éducation
Contre les offensives homophobes et sexistes !
Pour une école ouverte et émancipatrice !


La mobilisation des réseaux fascistes et réactionnaires se poursuit, et l’école est désormais une de leur cible. Ils s’attaquent frontalement aux programmes de lutte contre les stéréotypes de genre, et contre les discriminations sexistes et homophobes, proposés dans les établissements scolaires.

Sur les réseaux sociaux, et à travers l’envoi de textos et la distribution locale de tracts, les parents d’élèves ont été invités la semaine dernière à ne pas envoyer leurs enfants à l’école pour protester « contre la théorie du genre » ainsi qu’une prétendu « éducation sexuelle prévue à la maternelle à la rentrée 2014 avec démonstration ».

Sur la forme, cette opération a été lancée par le site "Journée de retrait des enfants de l’école", tenue notamment par Farida Belghoul, proche du groupe d’extrême-droite Egalité et Réconciliation d’Alain Soral. Cette même Farida Belghoul a elle même depuis longtemps retiré ses enfants de l’école et prône la scolarisation à domicile. De son côté la Manif pour Tous organise des comités "vigi-gender" un peu partout en France, visant à mobiliser les parents et à mettre la pression sur les équipes pédagogiques. Tous ces groupes se sont retrouvés dimanche 26 janvier à la manifestation d’extrême-droite à Paris.

Sur le fond il faut démystifier le propos : il n’est évidemment pas question de démonstration d’éducation sexuelle à la maternelle, c’est tout simplement mensonger ! Et la question du genre n’est pas une théorie. Le genre signifie « le sexe social », c’est à dire la façon dont une société assigne des comportements et des rôles aux filles et aux garçons en fonction de leur sexe. L’objectif de cette offensive est de chercher à limiter l’enseignement aux « outils de bases » (lire, écrire, compter), comme le souhaite une partie du patronat, et à empêcher toute réflexion et émancipation par l’échange et la connaissance. Car pour l’extrême-droite la vision des sexes est basée sur l’inégalité assumée entre femmes (cantonnée à la sphère privée, au travail domestique, aux enfants...) et hommes (qui travaillent, décident de tout...).

Sud Éducation dénonce ces tentatives de l’extrême-droite de mettre la main sur l’école publique. Nous rappelons avec force la pertinence des études de genre pour comprendre, et combattre, les stéréotypes et discriminations sexistes qui aliènent les individus. Nous soutenons toutes les initiatives visant à combattre les LGBTphobies.

Nous lutterons avec la plus grande détermination contre la propagation de tous les discours véhiculant des partis pris sexistes et homophobes. L’école est et doit rester un lieu d’émancipation de toutes les formes de haines et de discriminations. Nous nous battons pour une école publique qui permettent à toutes et à tous d’apprendre ensemble, de réfléchir et d’élaborer un esprit critique.

Organisons la riposte par les mots et par l’action !





Féminisme, antisexisme et questions de genre
Un journal de SUD éducation Créteil

Au sommaire :
Edito : De l’hétérosexisme p.1
Mauvais genre ? p. 2
Education nationale et enseignement des genres, il faut revoir la copie p. 3
Institution et anti-sexisme p. 4
Pour la justice sociale, halte au sexisme à l’école p.5
Pour une pédagogie débarrassée de la domination masculine p 6
Bulletin d’adhésion pp7-8
Avec qui travailler dans nos pratiques pédagogiques ? p 9
Formations syndicales de SUD éducation et de Solidaires p.10
Contre l’exclusion des mères voilées p.10
Le 8 mars, grève des femmes ! p.11
Biblio/filmographie étude de genre p.12

Télécharger PDF : http://www.sudeduccreteil.org/IMG/pdf/journalfemmes.pdf

http://www.sudeduccreteil.org/spip.php?article1796
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Re: Les réacs contre une école ouverte et émancipatrice (JRE

Messagede Pïérô » 10 Fév 2014, 14:37

En Ile-de-France, annulation d’interventions contre l’homophobie dans des établissements scolaires.
Depuis la polémique sur la prétendue «théorie du genre» enseignée à l’école, le MAG Jeunes LGBT déplore l'annulation de 11 interventions dans des collèges et des lycées de la région parisienne en à peine une semaine.
...http://yagg.com/2014/02/05/le-mag-jeune ... de-france/



Tract distribué dans l’agglomération de Nancy

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http://www.collectif-debout.org/
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Re: Les réacs contre une école ouverte et émancipatrice (JRE

Messagede Pïérô » 15 Fév 2014, 13:04

Fachos et réacs déchainés

« Théorie » du genre : Aurélie Filippetti dénonce des pression contre des bibliothèques
. http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html
. http://www.liberation.fr/societe/2014/0 ... ues_979222

Tours, un spectacle sur la condition des femmes annulé suite à des pressions exercées auprès du rectorat
http://tours.mediaslibres.org/un-specta ... n-des.html
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Re: Les réacs contre une école ouverte et émancipatrice (JRE

Messagede Pïérô » 24 Fév 2014, 20:34

Offensives de l’extrême droite à l’école : ATTENTION DANGER
Quatre-pages de SUD éducation Créteil

Ce quatre-pages de SUD éducation Créteil apporte une analyse sur les "journées de retrait de l’école" de janvier 2014, rappelle que la "théorie du genre n’existe pas", rappelle ce que sont les études de genre, et, propose un texte d’Alain Chevarin, "Système" ? Vous avez dit : "système" ? , contribution pour comprendre en quoi les mots "système" et "anti-système" sont les principaux marqueurs lexicaux de l’extrême droite depuis trois décennies au moins.

Au sommaire de ce quatre-pages :
- Edito : "Attaques contre l’école laïque" : p.1
- Unitaires contre l’extrême droite, ses idées, ses pratiques : extrait du communiqué intersyndical CGT-FSU-SOLIDAIRES-UNEF-UNL-FIDL suite à la journée unitaire anti-fasciste du 29 janvier p.1
- "Journée de retrait de l’école" : analyses p.2
- La "théorie du genre n’existe pas" : p.3
- Les études de genre, la recherche et l’éducation : la bonne rencontre (extraits d’un texte signé par 100 enseignants chercheurs de l’Université de Strasbourg) p.3
- "Système ?" Vous avez dit "système" ? (contribution d’Alain Chevarin) p.4
- Pour une offensive solidaire et antifasciste p.4

pdf : http://www.sudeducation.org/docrestrein ... naljre.pdf
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Re: Les réacs contre une école ouverte et émancipatrice (JRE

Messagede Pïérô » 31 Mar 2014, 15:27

Indre-et-Loire (37)

Rumeur à l’école maternelle de Joué-lès-Tours : un lynchage orchestré par l’extrême-droite

De comptes Facebook en sites internet, de courriels en sms, une rumeur visant une institutrice de Joué-lès-Tours se répand comme une trainée de poudre depuis le vendredi 28 mars, afin d’affoler les parents crédules et les attirer dans les réseaux des « Journées de retrait des écoles » orchestrées par Farida Belghoul.

... https://tours.mediaslibres.org/rumeur-a ... le-de.html


Communiqué SUD Education 37

Jour de retrait de l’école et théorie du genre Propos calomnieux, diffamatoires et grotesques

L’association d’extrême droite Journée de Retrait de l’Ecole appelle à une nouvelle journée de retrait ce lundi 31 mars et a ciblé une école de Joué-lès-Tours (37) pour promouvoir celle-ci.

A été publiée le samedi 29 mars sur le site national de cette association une vidéo dans laquelle une enseignante d’une école de Joué-les-Tours est accusée publiquement d’attouchements sexuels. D’après cette vidéo, relayée sur la blogosphère d’extrême droite, les faits semblent graves et établis.

Pour mémoire, à l’occasion de la précédente journée de retrait, ce collectif avait affirmé que l’apprentissage de la masturbation était au programme de la maternelle.

On ne peut que souligner l’incohérence des propos accusateurs tenus qui ne correspondent à aucune réalité. Face à l’absurdité des actes suspectés, aucun recul n’est pris alors qu’il s’agit d’accusations graves. Nous ne pouvons que nous étonner de la rapidité avec laquelle cette vidéo a été réalisée et diffusée (moins de 12 h après l’entretien avec la directrice).

Le contexte dans lequel s’inscrit cette diffusion n’est pas un hasard puisque la vidéo apparait dans un environnement politique national et local spécifique qui attaque l’Ecole et la laïcité. Ces propos arrivent de plus dans une campagne de dénigrement qui affecte l’ensemble de cette école de quartier, et ce depuis plusieurs jours.

C’est donc bien à un lynchage public d’enseignants auquel se livre ce témoignage, sans le moindre scrupule, au nom d’une idéologie nauséabonde et qui n’a rien à voir avec la Justice.

Il est manifeste que cette association dont on connaît les soutiens, l’idéologie et les ambitions, entend manipuler et abuser des parents, notamment non francophones, et cherche à utiliser leur vulnérabilité à des fins politiques. La diffusion publique de cette vidéo calomnieuse et accusatrice, qui se termine par les mots “vaincre ou mourir”, prouve que cette association ne s’inscrit en rien dans l’Etat de droit.

Sud Education 37 soutient tous les enseignants de l’école concernée et tous les collègues atteints dans leur intégrité par de telles attaques.

SUD éducation 37

Tours, le 30 mars 2014





JRE : alerte contre l’offensive de l’extrême droite sur l’école

Le collectif JRE appelle à une nouvelle journée de boycott de l’école ce lundi, voici deux articles des syndicats de Sud Education pour comprendre qui sont ces personnes...

... http://sudeducation37.fr/spip.php?article2666
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Re: Les réacs contre une école ouverte et émancipatrice (JRE

Messagede Pïérô » 01 Avr 2014, 13:20

Fermeture de la vidéo sur youtube
http://sudeducation37.fr/spip.php?article2680

Joué-lès-Tours. Les accusations portées par le mouvement “ Journée du retrait de l’école ” contre l’école de la Blotterie provoquent un tollé général :
http://www.lanouvellerepublique.fr/Indr ... al-1854127
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Re: Les réacs contre une école ouverte et émancipatrice (JRE

Messagede Pïérô » 03 Avr 2014, 02:09

"Théorie" du genre : le tract qui embarrasse le maire de Joué-lès-Tours
http://www.lanouvellerepublique.fr/Indr ... rs-1854978
Le nouveau maire de Joué-lès-Tours en fait. Bon, faut voir s'il porte plainte pour forme de plagiat, parce que s'il le fait pas...

Lettre adressée à M. AUGIS, maire de Joué-Lès-Tours.
http://sudeducation37.fr/spip.php?article2701

Appels à se rassembler le lundi 7 avril, à partir de 17h30 devant l’Inspection Académique pour manifester un soutien direct aux deux collègues attaquées.

SUD Éducation 37 proposera de plus dans les semaines qui viennent un temps de discussion, entre collègues, autour de la montée des divers mouvements qui attaquent l’Ecole et la Laïcité (précisions à venir).

Et appel à rejoindre la contre-manifestation du 6 avril à 14h30, place Jean Jaures, à Tours, contre l’extrême droite et contre toutes les mouvances réactionnaires et fascisantes.
(voir ici : viewtopic.php?f=76&t=9330#p144989 )
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Re: Les réacs contre une école ouverte et émancipatrice (JRE

Messagede Pïérô » 09 Avr 2014, 00:32

Succès du rassemblement du 7 avril 2014

Malgré l’absence de la FSU, UNSA et FO, le rassemblement de soutien organisé par SUD-Education 37 aux deux enseignantes de Joué-Les- Tours menacées par l’extrême-droite a réuni près de 250 personnes (une majorité de l’éducation nationale, mais aussi des parents d’élèves et une dizaine de militant-e-s de SOLIDAIRES 37).

... http://solidaires37.org/spip.php?article856
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Re: Les réacs contre une école ouverte et émancipatrice (JRE

Messagede altersocial » 09 Avr 2014, 08:44

Malgré l’absence de la FSU, UNSA et FO


Même la FSU ?? Ecoeurant.

On notera également que l'attaque antisyndicale-de-lutte vient encore une fois de l'axe Soral-Ayoub, le soi-disant camp "social anti-système" de la mouvance fachoïde faisant le sale boulot du gouvernement de manuel sarkovalls. Comme disait f. hollande : "l'ennemi c'est Solidaires" :confus:
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Re: Les réacs contre une école ouverte et émancipatrice (JRE

Messagede Pïérô » 11 Avr 2014, 00:05

Tract de Joué-lès-Tours : le maire botte en touche :
http://www.lanouvellerepublique.fr/Indr ... he-1865885

Mercredi 16 avril, Tours
Genre, JRE, ... Conférence-Débat

Après la mobilisation de soutien,

la réflexion et le DEBAT.

SUD Education 37 invite TOUS les enseignants d’Indre-et-Loire à entamer ou prolonger la réflexion autour de la question du genre à l’Ecole, de l’intervention d’associations qui attaquent les droits fondamentaux.

Mercredi 16 avril 18h - 20h
Ecole RASPAIL
(place Raspail, Tours)

VENEZ NOMBREUX
Faites circuler l’info dans vos réseaux.


La collègue diffamée remercie tous les collègues qui se sont mobilisés ce lundi.

SUD éducation 37 s’associe à ces remerciements.

Autour de 250 personnes se sont rassemblées ce lundi 07/04/2014 pour apporter un soutien. Enseignants, syndiqués ou non, à SUD éducation ou ailleurs, parents d’élèves, et simples citoyens, tous se sont associés pour ce qui a été aussi une défense de l’Enseignement public et de la laïcité.

Face aux propos nauséabonds des « Journées de Retrait de l’Ecole » (JRE), et autres manifestations « anti-genre », nous réaffirmons aussi que l’égalité entre les filles et les garçons est un fondement de notre enseignement, et de l’Ecole publique. Aujourd’hui encore, c’est une réalité qu’il faut affirmer haut et fort.

http://sudeducation37.fr/spip.php?article2754
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Re: Les réacs contre une école ouverte et émancipatrice (JRE

Messagede Pïérô » 12 Avr 2014, 11:32

Joué-lès-Tours : le courrier du maire qui calomnie les écoles de la ville

Le nouveau maire de Joué-lès-Tours, Frédéric Augis, a reconnu auprès de La Nouvelle République être l’auteur du document dont avons publié des extraits le 7 avril. En revanche, il nie toujours être à l’origine du tract calomnieux. Voici l’intégralité de la lettre écrite par Augis, soi disant pour « rassurer » une responsable associative de la ville.

... http://tours.mediaslibres.org/joue-les- ... er-du.html
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Re: Les réacs contre une école ouverte et émancipatrice (JRE

Messagede Pïérô » 14 Avr 2014, 10:30

« Théorie du genre » : enquête sur la folle rumeur de Joué-lès-Tours
http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html
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