naissance du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier

naissance du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier

Messagede fabou » 14 Jan 2014, 19:30

Tract d'appel à l'Assemblée Générale de constitution d'un Syndicat de Combat Universitaire à Montpellier, jeudi 23 janvier à 18h, Salle Camproux (Maison des Etudiants de l'Université Paul-Valéry - Montpellier 3).

Syndicalisme étudiant ?

L’autonomie des universités, aujourd’hui effective, a les conséquences que nous connaissons ici pour les étudiant-E-s et pour le personnel (tirage au sort, menaces de suppression de filières, accroissement de la précarité, diminution du quota d’étranger-E-s). Mais elle a aussi rendu improbable l’émergence d’un mouvement étudiant national spontané sur des revendications communes évidentes comme par le passé. Si les problématiques sont généralement similaires, les universités développent dans des temps différents des mouvements spécifiques, c’est la conséquence directe de leur mise en concurrence. Un cycle de luttes se termine pour nous !

Par ailleurs c’est bien la même logique qui est derrière ces attaques contre les classes populaires que ce soit sur les lieux de travail, dans les quartiers, dans les facs,… L’austérité ne peut pas être combattue par un corporatisme étudiant ! Faire du syndicalisme pour nous c’est participer à la lutte des classes, organiser les étudiant-E-s en tant qu’ils-elles sont des (futur-E-s) travailleurs-EUSES. Le syndicalisme de combat sur cette fac tend à devenir un regroupement de militant-E-s progressistes qui se regroupent sur la base du plus petit dénominateur commun (contre les discriminations diverses, contre la vie chère, défense de la démocratie,…). La pratique de la lutte des classes est noyée sous le militantisme politique routinier, l’action directe n’est défendue que rarement et est soumise à l’impératif d’une « légitimité » calquée sur les règles de la démocratie bourgeoise.

Mais il n’y a pas que ce type de militantisme à critiquer. Il faut aussi constater les échecs d’une tendance non organisée dont le discours plus radical est orienté par l’action directe et l’anti-syndicalisme (c’est ce que certain-E-s appellent les « totos »). Si la pratique de l’action directe à notre sympathie, le refus de l’organisation et le manque d’intérêt parfois affiché pour le contenu même du mouvement (les revendications, les intérêts à défendre,…) au profit de la spontanéité et de la radicalité de principe mènent à la mort de la dynamique de lutte. A la fin d’une grève, ils disparaissent après une ultime campagne anti-répression laissant aux syndicats le soin de défendre les intérêts étudiants.

Les deux tendances que nous décrivons n’existent pas au sein d’un mouvement l’une sans l’autre, elles se complètent toujours. La tendance politisée et non organisée est dépendante des syndicats qui par leur organisation sont seuls capables d’impulser des AG d’où naissent les mouvements. Pourtant les syndicats par leur formalisme démocratiste, par leur souci d’une légitimité (c’est à dire leur souci de correspondre aux codes de la contestation médiatiquement acceptée), et surtout par leur indépassable corporatisme sont incapables d’assurer seuls la radicalisation d’un mouvement et son existence autonome, indépendante des structures étatiques et des normes du militantisme. Ces 2 tendances agonisent en même temps qu’agonise l’université qui permettait l’existence de tels mouvements. La mort de la forme des mouvements étudiants qui nous précède et la reconfiguration des facs appelle les militant-E-s à repenser leur façon de s’impliquer dans le combat universitaire.

La dernière coordination étudiante à démontré la difficulté de trouver des revendications communes sur l’université elle-même tant les situations sont différentes.

Avec la concurrence entre facs cette difficulté va s’accroitre. Mais si nous nous retrouvons sur notre lieu d’étude nous sommes souvent aussi des travailleurs-EUSES, des chômeurs-EUSE, des RSAistes, des étranger-E-s,… Ces terrains où sont si peu présent les syndicats. Là où nous devrions avoir un syndicalisme global nous n’avons que du corporatisme. Nous étudiant-E-s nous sommes victime de la précarité et des attaques des capitalistes, là où nous devrions avoir un syndicalisme révolutionnaire et anticapitaliste nous n’avons qu’au mieux du réformisme radical (Solidaires) et au pire de la cogestion (UNEF).

C’est pourquoi nous appelons à la création d’un syndicat révolutionnaire. C'est-à-dire un syndicalisme d’action directe ; un syndicalisme qui participe à la lutte de classe parmi les étudiant-E-s et non à la lutte des étudiant-E-s comme si ceux-ci n’étaient pas traversés par des contradictions de classes ; un syndicalisme qui propose une vraie pratique féministe dirigée par les meufs elles-mêmes et qui veille à être vigilant sur les comportements en son sein et veille à pouvoir parler de ceux-ci en toute liberté sans faire d’affaires graves un tabou et sans que les camarades qui dénoncent de tels comportements ne soient victimes de pressions et de menaces (comme c’est le cas dans les syndicats existants) ; un syndicalisme qui ne s’engage pas dans une voie politique réformiste en réclamant un improbable réengagement de l’Etat capitaliste ou une université démocratique; un syndicalisme qui soit porteur d’un véritable projet de société alternatif au capitalisme, un projet révolutionnaire hostile à la classe capitaliste et à son appareil de domination : l’Etat.

Nous ne prétendons pas qu’un syndicat révolutionnaire sera l’outil parfait pour les luttes à venir mais nous pensons que ça peut être une première pierre pour la structuration des luttes qui doivent émerger de (et contre) l’université concurrentielle. Contrairement au syndicalisme réformiste radical (Solidaires) et au pseudo-syndicalisme au ordre du PS (UNEF) nous n’entretenons pas l’illusion d’une université alternative qui serait à revendiquer… Contrairement à eux nous ne pensons pas que les dernières réformes sont le fruit du libéralisme ou de n’importe quelle autre idéologie mais bien de la nécessité pour les dirigeant-E-s de transformer l’université dans le sens de la reconfiguration du marché du travail. Il est ridicule en système capitaliste de revendiquer une fac non capitaliste. Nous n’avons pas à demander au pouvoir de changer de direction, pour cela c’est une révolution qu’il nous faudra faire ! Pour l’heure et dans cette perspective nous avons des rapports de force à construire pour nous défendre contre les capitalistes et l’austérité qu’ils nous imposent.

Le SCUM ne défend pas l’université alternative, le SCUM ne défend pas des solutions de gestions alternatives pour l’Etat, le SCUM ne lutte pas contre l’austérité séparément des travailleurs-EUSES, le SCUM n’est aux ordres d’aucun parti, le SCUM ne défend pas la soumission de la lutte aux AG interminables et contre productives…

Le SCUM défend sur l’université les intérêts de la classe opprimée, le SCUM défend l’autonomie de la lutte, le SCUM défend les étudiant-E-s en dehors de la fac face à la précarité, au patronat, aux flics, aux proprios,… Le SCUM défend la révolution sociale !

Pour un syndicalisme-révolutionnaire dans nos facs !

Pour un Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) !


Si toi aussi tu es intéressé-E par un syndicalisme radical de type nouveau, tu es convié-E à l’Assemblée Générale de constitution du SCUM, jeudi 23 janvier à 18h à la salle Charles Camproux (Maison Des Etudiants).

---------------------------------

- La page facebook officielle du SCUM (à "liker") : https://www.facebook.com/CombatUniversitaireMontpellier
- Le compte facebook officiel du SCUM : https://www.facebook.com/combat.universitaire
- L'évènement : https://www.facebook.com/events/249975421837463/
- E-mail du SCUM : syndicat.scum@live.fr

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Re: naissance du Syndicat de Combat Universitaire de Montpel

Messagede Kzimir » 15 Jan 2014, 16:37

L’austérité ne peut pas être combattue par un corporatisme étudiant ! Faire du syndicalisme pour nous c’est participer à la lutte des classes, organiser les étudiant-E-s en tant qu’ils-elles sont des (futur-E-s) travailleurs-EUSES.

Organiser les étudiants en tant que futur travailleurs, ça serait pas justement s'organiser dans des syndicats non étudiants ou dans des syndicats interpros ? Genre auprès de son UL CGT ? Ou dans un syndicat branche d'une union syndicale (SUD) ? Parce que créer un nouveau syndicat étudiant isolé contre le corporatisme et pour défendre les étudiants non en tant qu'étudiants mais en tant que futurs travailleurs, ça me semble pas super logique.

Le syndicalisme de combat sur cette fac tend à devenir un regroupement de militant-E-s progressistes qui se regroupent sur la base du plus petit dénominateur commun (contre les discriminations diverses, contre la vie chère, défense de la démocratie,…).

Et donc, pour unir au delà de ce plus petit dénominateur, on créé un énième syndicat étudiant ... Logique ...

Nous ne prétendons pas qu’un syndicat révolutionnaire sera l’outil parfait pour les luttes à venir mais nous pensons que ça peut être une première pierre pour la structuration des luttes qui doivent émerger de (et contre) l’université concurrentielle. Contrairement au syndicalisme réformiste radical (Solidaires) et au pseudo-syndicalisme au ordre du PS (UNEF) nous n’entretenons pas l’illusion d’une université alternative qui serait à revendiquer… Contrairement à eux nous ne pensons pas que les dernières réformes sont le fruit du libéralisme ou de n’importe quelle autre idéologie mais bien de la nécessité pour les dirigeant-E-s de transformer l’université dans le sens de la reconfiguration du marché du travail. Il est ridicule en système capitaliste de revendiquer une fac non capitaliste. Nous n’avons pas à demander au pouvoir de changer de direction, pour cela c’est une révolution qu’il nous faudra faire ! Pour l’heure et dans cette perspective nous avons des rapports de force à construire pour nous défendre contre les capitalistes et l’austérité qu’ils nous imposent.

Si je récapitule : Vous pensez inutiles de demander une université un peu mieux ou de lutter contre telle ou telle réforme isolément, mais vous voulez construire des rapports de force contre les capitalistes. Pour moi ça veut dire que vous ne souhaitez pas vous opposer par exemple à la LRU, mais au système capitaliste dans son ensemble. Je ne vois pas dans votre texte l'articulation qui me semble nécessaire entre les deux, ça veut dire qu'à la prochaine grève étudiante vous manifesterez sur une ligne un peu maximaliste contre le capitalisme ?
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Re: naissance du Syndicat de Combat Universitaire de Montpel

Messagede Blackwater » 16 Jan 2014, 17:55

Ce texte qui se veut plus "extrême-gauche" que Solidaires Etudiant-e-s l'est au final moins...
En effet, c'est une critique du "réformisme radical" qui pourtant aussi "réformiste" soit-il, permet justement d'unifier sur des revendications pour contrer la logique capitaliste de destruction de l'université, et ainsi de développer la conscience de classe, nécessaire à la révolution à venir selon moi.
Même la CNT et la CNT-SO sont "réformistes radicaux" à ce compte là.

Vous ne pourrez pas amener une révolution prolétarienne sans développement de la conscience de classe par le biais de revendications.

A mon avis, ça sent que certains libertaires ont été déçus de devoir cohabiter au sein de Solidaires Etudiant-e-s avec des militants Front de Gauche...

Mais voilà, en vous la jouant plus "radical" eh bien les logiques de lutte des classes passent à la trappe...

Vous ferez concrètement quoi si vous refusez toute forme de revendication?

Après chaque défaite, il y a des scissions. On préfère se dire que c'est dû à une mauvaise stratégie plutôt que de faire face à
l'ampleur de la tâche à accomplir.
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Re: naissance du Syndicat de Combat Universitaire de Montpel

Messagede fabou » 18 Jan 2014, 02:00

Ce n'est qu'un appel à création, on verra bien ce que ça va donner. Il ne s'agit pas d'être "plus radical", d'ailleurs il semble que cette initiative attire surtout des personnes dont c'est le premier engagement dans une structure (avec quelques ex-sudistes parmi les nombreux départs de ces dernières semaines).
Des liens avec un syndicat de travailleurs hexagonal, des syndicats étudiants locaux ainsi qu'avec les CSR vont certainement être établis.

Après, gardons à l'esprit qu'il s'agit là avant tout d'une clarification d'une situation locale très particulière. J'espère sincèrement que ça se déroule différemment dans les autres facs.

ps : il ne s'agit en aucun cas d'une division "libertaires VS front de gauche", pour la simple et bonne raison que ce clivage n'existe pas à Montpellier, ou du moins sur la fac de lettres, les étiquettes accolés aux uns et aux autres ne reflétant pas nécessairement les pratiques ou les discours réels. D'ailleurs parmi ceux qui restent à Solidaires Etudiants, il y a des "libertaires" et des militants du Front de Gauche, tout comme il y a des "libertaires" et des communistes qui prennent part à l'initiative de création d'une nouvelle structure syndicale.
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Re: naissance du Syndicat de Combat Universitaire de Montpel

Messagede fabou » 20 Mar 2014, 21:38

Lu http://combatuniversitaire.wordpress.com/2014/03/20/elections-a-luniversite-montpellier-3-les-1-et-2-avril/ :

Elections à l’Université Montpellier 3 les 1 et 2 avril.

Après le refus de Solidaire Etudiant-es de présenter une liste commune avec notre syndicat, le SCUM a déposé hier une liste indépendante de candidat-e-s au CEVU.
Nous déplorons la dispersion du syndicalisme de lutte aux élections des conseils centraux de l’UM3.



Voici notre profession de foi :

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ÉLECTIONS OU MASCARADE ?

Comme tous les deux ans, le cirque électoral reprend son cours au sein de notre université, avec des associations et syndicats vendant ce qui leur sert de programme comme de vulgaires marchands de tapis, certains allant jusqu’à aligner, comme des collections de petites voitures, les soutiens de collectifs ou associations fictives afin de se parer d’un semblant de légitimité. Pourtant, l’histoire des élections universitaires démontre fort bien que les programmes qu’on nous vend tous les deux ans ne sont jamais appliqués. Pourquoi ? Il convient là de démonter le mythe savamment entretenu par la présidence de l’Université et les différentes listes candidates : non, l’université n’est pas un lieu démocratique.

Les étudiant-e-s, pourtant dix fois plus nombreux que les personnels, sont en minorité dans l’ensemble des conseils (5 étudiants sur les 29 membres du Conseil d’Administration et 16 étudiants sur les 40 membres du CEVU). On voit donc bien là l’imposture à laquelle se livrent les différents boutiquiers qui s’arrachent vos votes, et qui n’auront jamais les moyens de mettre en œuvre leurs belles promesses. Boutiquiers ? Assurément ! Eh oui, derrière des programmes plus alléchants les uns que les autres, c’est bien le bruit des espèces sonnantes et trébuchantes qui se fait entendre. Car, et ça personne ne vous le dira, les élections, ça rapporte de l’argent (450€ par élu).

Le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) se place résolument dans le refus de gérer cette fac, comme le monde qui la produit. Le SCUM, membre du syndicat interprofessionnel CNT-SO ne se moque pas des étudiant-e-s en prétendant obtenir quoi que ce soit via des places dans les conseils centraux. C’est seulement par la lutte que nous transformerons notre quotidien !
Nous remettons aussi en question la transmission du savoir telle qu’effectuée dans notre fac, et plus largement l’Education Nationale dans son ensemble. Nous estimons que le partage et la transmission de connaissances peuvent se faire autrement que par la reproduction de cette structure autoritaire, qui reproduit les inégalités sociales. Alors que les problèmes financiers sont la première cause d’arrêt des études, certains poussent la défense de l’université jusqu’à réclamer une augmentation du nombre de cours, et même spécifiquement du nombre de TD, cours les plus discriminatoires pour ceux et celles d’entre nous qui sont obligé-es de travailler pour financer leurs études ou qui doivent pointer à chaque TD pour toucher des bourses. Pour nous le savoir doit être fait de partage, de respect mutuel et d’envie.

Alors, pourquoi le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier se présente ?

Pour être honnête, le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier ne se présente pas pour co-gérer l’austérité aux côtés d’Anne Fraïsse (qui a récemment fait voter la mise en place du tirage au sort dans 6 filières). Nous nous présentons à ces élections car obtenir un élu nous permettrait d’obtenir les moyens matériels nécessaires pour continuer à défendre et aider les étudiant-e-s dans leurs galères quotidiennes (bourses, logement, déboires administratifs) et aussi impulser et soutenir de nouvelles luttes, au sein de l’université comme à l’extérieur de l’université.
Pour le Syndicat de Combat Universitaire, l’université n’est pas une bulle extérieure au monde, mais c’est bien un rouage essentiel d’un monde qui ne nous convient pas. Elle est une université capitaliste où les inégalités sociales sont reproduites, où la traque au boursier-e-s se poursuit et où les discriminations persistent (sexisme, racisme, homophobie…).

Si toi aussi, le système universitaire actuel, et le monde qui le produit, ne te convient pas,
Si toi aussi, tu en a marre des promesses démagogiques des vendeurs de tapis électoraux,

Glisse un bulletin « Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM), le seul syndicat anticapitaliste ! »

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Re: naissance du Syndicat de Combat Universitaire de Montpel

Messagede fabou » 06 Fév 2016, 01:39

Article du site d’actualités sociales « Montpellier Luttes Infos » revenant sur notre mobilisation contre l’arnaque aux frais d’inscriptions.
(http://montpellier.mediaslibres.org/spip.php?article176)

Une étudiante en lutte contre la fac de Lettres de Montpellier

Laurie est calme mais déterminée. Elle poursuit son combat contre l’administration de l’Université Paul-Valéry. On la retrouve de bon matin à la cafétéria de la fac de Lettres de Montpellier le 1er février 2016. Elle est assise en face d’un syndicaliste étudiant. Un rassemblement est organisé devant le bâtiment administratif pour rendre visible son problème.

Rassemblement contre une arnaque

Laurie s’est inscrite dans une formation à la fac de Lettres pour reprendre ses études. Elle avance une somme de 261,10 €. Mais cette formation n’est pas reconnue par le Pôle emploi et s’élève au coût de 1000 €. Laurie décide logiquement de se désinscrire pour suivre sa formation dans un autre organisme. Surtout, elle demande un remboursement des frais avancés.
« Voilà les mails que j’ai envoyé à la fac. Le ton est d’abord courtois. Ensuite, les échanges deviennent de plus en plus vifs », déplore Laurie. Lorsqu’elle veut dialoguer avec l’administration, elle se heurte à un mur. Laure Échalier, la vice-présidente de l’Université qui chapeaute les problèmes d’inscription, refuse même de la recevoir malgré les nombreux courriers envoyés. Le rassemblement doit permettre de débloquer la situation.
« Frais d’inscription : stop à l’arnaque !! », indique une banderole accrochée sur le bâtiment administratif. Laurie tient en main son dossier avec diverses pièces et preuves qui attestent de l’escroquerie de la fac. « Je reste factuelle, j’avance uniquement des preuves et des faits. Mais la fac ne répond que par le mépris et la mauvaise foi », regrette l’étudiante.

Frais d’inscriptions élevés

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Un tour devant la bibliothèque universitaire permet d’interroger les étudiants sur cette situation. Au-delà de ce cas précis, c’est le problème des frais d’inscription en général qui est dénoncé. Les étudiants précaires ne bénéficient pas toujours des aides sociales, liées à la famille à travers les revenus et l’éloignement du domicile. Une inscription à la fac de Lettres de Montpellier s’élève à plus de 400 €. « C’est à cause de la loi sur l’autonomie des Universités. Chaque fac peut fixer le montant d’une formation comme elle le souhaite », indique une étudiante informée. Au moment du vote de cette loi Pécresse, la présidence de l’Université dénonce une dérive libérale. Anne Fraïsse s’oppose à tous les gouvernements et publie des tribunes tonitruantes. Mais, en attendant, c’est elle qui applique des politiques libérales.
Le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) a fait un dépôt collectif de dossiers pour le remboursement des frais d’inscription. La loi autorise les universités à rembourser les sommes avancées par les étudiants précaires. A la fac de Lettres de Montpellier, une obscure commission se révèle particulièrement implacable : la plupart des demandes de remboursement sont rejetées.

Continuons le combat

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A la fin du rassemblement, Laurie rend visite à l’administration avec quelques camarades. Laure Échalier est soi-disant en rendez-vous et ne peut pas recevoir l’étudiante. La secrétaire a des consignes : elle ne doit laisser rentrer personne. « Je vais faire un procès à cette Université. Le seul moyen de voir les responsables de cette fac, c’est devant un juge », répond tranquillement Laurie. Ce qui suffit à débloquer la situation. Laure Échalier rejoint rapidement l’étudiante qui lui fixe un rendez-vous.
« L’administration est perturbée dans sa routine et ses protocoles. Elle n’a pas l’habitude que ce soit les étudiants qui affirment leur point de vue et posent leurs exigences », indique un syndicaliste étudiant. Malheureusement, les personnes qui ont des problèmes avec la fac préfèrent baisser la tête, voire abandonner leurs études.
« Je ne me bat pas uniquement pour l’argent. Je veux aussi montrer l’exemple à mes petits frères. Je leur ai toujours dit de se battre et de ne rien lâcher. Je vais lutter jusqu’au bout », précise Laurie. L’étudiante n’a plus rien à perdre, mais a déjà retrouvé sa dignité. Elle poursuit son combat, guidée par son allergie contre toutes les injustices. Elle continue de se battre seule contre tous, pour faire plier un système bureaucratique. La suite au prochain épisode.

P.-S.

Lien du communiqué de presse du syndicat qui explique la situation.



Lire l'article sur Montpellier Luttes Infos : http://montpellier.mediaslibres.org/spip.php?article176
Lire l'article sur le site du SCUM : https://combatuniversitaire.wordpress.com/2016/02/03/une-etudiante-en-lutte-contre-la-fac-de-lettres-de-montpellier/#more-485
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Re: naissance du Syndicat de Combat Universitaire de Montpel

Messagede fabou » 07 Mar 2016, 16:34

Communiqué du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier - SCUM - 07/03/2016
https://combatuniversitaire.wordpress.c ... -victoire/

Frais d’inscription à l’Université Paul Valéry – Montpellier 3 : une première victoire

Depuis le mois d’octobre 2015, le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier – SCUM soutenait une étudiante précaire victime d’une arnaque aux frais d’inscription pratiquée par l’Université Paul Valéry – Montpellier 3. Nous demandions le remboursement intégral des 261,10€ de frais d’inscriptions payés par cette étudiante en situation de reprise d’études pour la formation non reconnue par Pôle Emploi dans laquelle elle s’était inscrite suite à une mauvaise orientation de la part de l’université.

Les demandes de rendez-vous pour un règlement à l’amiable de cette situation étant toujours restées sans réponse de la part de la direction de l’université, une procédure judiciaire avait été entamée, et un rassemblement de soutien s’est tenu le 1er février devant le bâtiment administratif de l’Université Paul Valéry – Montpellier 3. Suite à cette action, le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) était parvenu à obtenir un rendez-vous avec la vice-présidente de l’université. Au cours de ce rendez-vous, il avait été obtenu le réexamen complet du dossier de l’étudiante précaire, ce qui a débouché, il y a quelques jours, au remboursement des 261,10 € versés par l’étudiante précaire.

Suite à plusieurs mois de mobilisation et de rapport de force face à la direction de l’Université, nous nous félicitons d’avoir enfin obtenu le remboursement intégral des frais d’inscription de l’étudiante précaire.

Toutefois, cette victoire ne nous fait pas oublier la situation des nombreux étudiants qui se sont vus, au terme d’une procédure administrative complexe, opaque et arbitraire, refuser leur demande d’exonération des frais d’inscription cette année.

Ainsi, nous continuons à exiger une révision de toutes les demandes de remboursement de frais d’inscription qui ont été rejetées cette année.

Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier – SCUM
syndicat.scum@live.frhttp://www.combatuniversitaire.wordpress.com


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Re: naissance du Syndicat de Combat Universitaire de Montpel

Messagede L . Chopo » 01 Avr 2016, 20:24

Élections universitaires : le SCUM confirme son implantation

A l’occasion des élections universitaires des 29 et 30 mars 2016, le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) a présenté une liste autonome au Conseil des Études et de la Vie Universitaire (CEVU) de l’Université Paul Valéry – Montpellier 3, un conseil ou en 2014, un siège avait été obtenu. Le SCUM est parvenu à se maintenir à un score similaire, et garde donc son siège, dans un contexte marqué par la mobilisation contre la Loi Travail, la multiplication des petites listes (dissidence de l’UNEF, liste de filière) et la présence massive de membres de la FAGE et de l’UNEF venus spécialement de Paris. Ces derniers n’hésitant pas à recourir à des méthodes que nous pourrions qualifier de crapuleuses ( bilans mensongers, « accompagnement » des étudiants jusqu’au bureau de vote …etc).

Le SCUM, membre de la CNT – Solidarité Ouvrière, reste donc une association syndicale représentative au sein de l’Université Paul Valéry – Montpellier 3 et peut ainsi obtenir des moyens matériels permettant de continuer à agir concrètement auprès des étudiants précaires.

Site du SCUM : https://combatuniversitaire.wordpress.com/2016/03/31/elections-universitaires-le-scum-confirme-son-implantation/

.
L. Chopo
Pour la Confédération Nationale des Travailleurs - Solidarité Ouvrière (CNT-SO)
http://www.cnt-so.org


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