Mouvement dans l'éducation, à suivre...

Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Berckman » 05 Déc 2008, 13:07

Un petit extrait de Malatesta qui traite de la question :

Il y a eu des anarchistes, et il en reste encore, qui, tout en reconnaissant la nécessité de l'organisation dans la société future et le besoin de s'organiser maintenant pour la propagande et l'action, sont hostile à toute organisation qui n'a pas pour but direct l'anarchie et ne suit pas les méthodes anarchistes. Et certains se sont éloigné de toutes les associations ouvrières qui se proposent la résistance et l'amélioration des conditions dans l'ordre actuel des choses, ou ils s'y sont mêlés avec le but avoué de les désorganiser; tandis que d'autres, tout en admettant qu'on pouvait faire partie des associations de résistance existantes, ont considéré presque comme une défection de tenter d'en organiser de nouvelles.

Il a paru à ces camarades que toutes les forces, organisées dans un but autre que radicalement révolutionnaire, seraient peut-être soustraites à la révolution. Il nous semble, au contraire, et l'expérience nous l'a déjà trop montré, que leur méthode condamnerait le mouvement anarchiste à une perpétuelle stérilité.

Pour faire de la propagande, il faut se trouver au milieu des gens. C'est dans les associations ouvrières que l'ouvrier trouve ses camarades et en principe ceux qui sont le plus disposés à comprendre et à accepter nos idées. Et quand bien même, on pourrait faire hors des associations autant de propagande que l'on voudrait, cela ne pourrait avoir d'effet sensible sur la masse ouvrière. Mis à part un petit nombre d'individus plus instruits et capables de réflexions abstraites et d'enthousiasmes théoriques, l'ouvrier ne peut arriver d'un coup à l'anarchie. Pour devenir anarchiste sérieusement et pas seulement de nom, il faut qu'il commence à sentir la solidarité qui le lie à ses camarades, qu'il apprenne à coopérer avec les autres dans la défense des intérêts communs et que, luttant contre les patrons, il comprenne que patrons et capitaliste sont des parasites inutiles et que les travailleurs pourraient conduire eux-mêmes l'administration sociale. Lorsqu'il comprend cela, le travailleur est anarchiste, même s'il n'en porte pas le nom.
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede joe dalton » 05 Déc 2008, 16:44

barjotiera a écrit:ontrairement a ce qu'il sous entend l'anarcosyndicalisme n'est pas le fait qu'un "anarchiste" prenne sa carte dans un syndicat, lequel a pour fonction de s'opposer aux luttes sociales , non. Et comme les exemples foisonnent , y compris en ce jour du sabotage syndical sur le théme de la lutte dans l'éducation , on a beau avancer comme le fait Berkmann pour s'en justifier que ce sont les directions syndicale qui trahissent etc...

Même si je partage cette manière de voir, et que le syndicalisme, a vite fait de s’inscrire dans le réformisme, et a être un renoncement devant le salariat ; a coté de la pureté théorique, y a un autre niveau plus mesquin a prendre en compte !
Moi dans ma boite, y a pas de syndicat, une nana avait essayé dans fonder un, elle s’est fait virer aussi sec ! Quand j’ai demandé un employé pourquoi on l’avait lourdé, il m’adit que c’était une grosse conne, d’ailleurs elle était syndiquée !
Du coup, où je bosse tu dois guerroyer sur tout : tes horaires, tes poses, les taches infaisable, et t’as intérêt a bien regarder ta fiche de paye ! En permanence ! Pour moi pas plus tard que tout de suite, ça été la croix et la bannière pour partir plus tôt et récupérer le vingtième des heures qu’ils me doivent ! Et t’es tout seul pour le faire, quand y a un conflit, tout le monde tourne la tête !
La limite du syndicat, ok ! Mais quand n’y en a pas, la solidarité est coupable ! Dans toute les PME, ou je suis passé, le rire entre collègue est suspect au yeux du patron, et tend a t’en dissuader !
cracher de maniéré si définitive sur les syndiquée, ça arrange bien les patrons, et si beaucoup peuvent saboter les luttes, je ne crois pas qu'il faille faire comme si ils le faisaient consciemment en les assimilant a des traitres !
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede bajotierra » 05 Déc 2008, 17:42

Il a paru à ces camarades que toutes les forces, organisées dans un but autre que radicalement révolutionnaire, seraient peut-être soustraites à la révolution. Il nous semble, au contraire, et l'expérience nous l'a déjà trop montré, que leur méthode condamnerait le mouvement anarchiste à une perpétuelle stérilité.


Le fait que tu cites des propos datant de 100 ans en arriére confirme ce que je disais sur le fait que certains militants ne veulent pas prendre en compte l'expérience d'un siécle de luttes sociales ce qui est en soi une conduite pour le moins irresponsable .

Ainsi , ces propos que tu cites de Malatesta datés de plus de un siécle sont antérieurs a l'expérience de la CNT espagnole , laquelle au congrés de Saragosse en 1936 a confirmé qu'elle avait pour objectif le communisme libertaire et qui prouvé que l'on pouvait , contrairement a ce que pensait Malatesta , lutter au milieu des gens et ce dans une organisation clairement révolutionnaire et anarchiste

De même Malatesta n'a pas connu la période de luttes ouvriéres entre 1967 et 1970 .
Tu parles d'intervention des syndicats dans les luttes, tu as raison , ils y interviennent , mais a chaque fois cette intervention se solde par la défaite du mouvement ouvrier et cela est vrai aussi bien en 1945 , en 1968 qu'en 1995 et en 2003 .

D'ailleurs il résulte de ces trahisons successives un effondrement tel que si Malatesta a raison de dire que
Code: Tout sélectionner
Pour faire de la propagande, il faut se trouver au milieu des gens


Encore faut il préciser que les gens dans leur immense majorité ne sont pas dans les syndicats et ne leur font strictement aucune confiance .
C'est le cas de ce qui se passe dans l'éducation nationale , dans les écoles (dont la mienne) on s'organise avec les parents d'éléves et sans les syndicats , ceux ci sont a l'affut pour se substituer a une lutte qu'ils n'auront pas impulsé , bien au contraire , voire pour tirer dans le dos , comme a Marciac , dés que le mouvement prend de l'allure .

Et ce que je dis , on le comprend dans le communiqué qui est ici en ligne .

1) Devant une situation dramatique pour l'EN ......Les syndicats ont résolu de ne rien faire ( et ce alors que nous sommes dans un secteur où les syndicats sont encore puissants )
En l’absence de perspective de mobilisation nationale en décembre,


2) Par contre en appelant les gens a se mobiliser (sans les y aider bien sûr ) on se donne une petite importance :
la Fédération Sud-éducation appelle les personnels à poursuivre la mobilisation contre l’ensemble des mesures Darcos passées ou en cours dans les écoles et les établissements, contre la politique de Pécresse dans les universités en se dotant de structures démocratiques permettant une gestion de la lutte par les personnels eux-mêmes et à réfléchir rapidement aux outils nécessaires à une grève victorieuse.


Des communiqués pareils je peux en pondre des quantités , pas besoin d'une organisation !
"bien qu'ayant l'intention de ne rien faire j'appelle les gens a se battre pour se donner les moyens de la victoire "

Du foutage de gueule et vous le cautionnez .

La limite du syndicat, ok ! Mais quand n’y en a pas, la solidarité est coupable !


Dans le cas que tu cites Jo le dit syndicat aurait du expliquer a la nana dont tu parles , qui a été lourdé, les risques existant losrqu'on crée une section syndicale, l'a til fait ?
Au contraire souvent le syndicat encourage cette a démarche et cela pour être réprésentatif, subventions oblige, même la CNT vignolles joue ce jeu de la visibilité en envoyant au casse pipe les salariés combattifs !

http://www.lelibertaire.org/Libertaire/ ... aire26.pdf

La seule stratégie c'est le RAPPORT DE FORCE et là tu as raison ce rapport de force il passe par LA SOLIDARITE pas par la visibilité et pas par la représentativité , surtout pas .
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Pïérô » 05 Déc 2008, 19:24

Les anarchistes révolutionnaires en France, ont largement contribué à creér la CGT, qui était au départ un syndicat révolutionnaire. C'est dans cette tradition que nombre d'entres nous se font chier à construire du syndicalisme révolutionnaire, mais pas que d'ailleurs parce qu'il y a aussi d'autres terrains de luttes et de construction d'espaces, et si je parle d'espace c'est que je pense que c'est cette dimension qui est importante, plus même pour moi et d'autres camarades que la dimension revendicative en elle même. Et ces espaces permettent de faire se rencontrer, et dans des dynamiques de luttes, un nombre plus important de personnes que dans nos espaces d'organisations révolutionnaires. Et c'est bien un enjeu pour la révolution sociale à faire et qui necessite du nombre...Je ne connais ni lutte ni forme de structuration où il n'y aurait pas de contradictions, d'erreurs et d'echecs, et la seule façon d'y échapper est de ne pas faire...de se cantonner à une attitude essentiellement propagandiste et de petits donneurs de leçon...

Nous oeuvrons à amener du contenu et du sens pour le faire partager au plus grand nombre, sur ce terrain de la confrontation à l'Etat, au patronnat, et de la confrontation aussi avec d'autres travailleurs(euses) qui ne partagent pas de manière innée nos idées. Et celà est loin d'être facile...d'autant que l'on ne fait pas partie de ceux qui pensent détenir la recette toute faite, et qui n'arrivent pas à l'appliquer dans le réel...Je ne suis pourtant pas anarcho-syndicaliste, et ai du mal à comprendre le positionnement des membre de la cnt-ait, de ce goupuscule se réclamant de "l'anarcho-syndicalisme", qui s'enferment dans un repli sectaire, ont connu de multiples scissions en d'autant de micro-sectes, ont fini par rompre peu à peu avec la dimension syndicale, et peinant à trouver le contenu de leur radicalité, sont allé le chercher dans l'ultra gauche marxiste luxembourgiste (type CCI), tout en copiant la "radicalité du verbe" des autonomes décomposés...

Les références à la CNT Espagnole des années trentes, si tant est quelles soient importables en France et à notre époque, ce dont je doute, sont des références à un syndicalisme de masse. Or c'est bien sur ce terrain que nous nous situons contrairement à ce groupuscule qui fonctionne d'avantage comme une organisation politique ultra sectaire de surcroît, que comme un syndicat. Car quand un "syndicat" anarchiste a moins de membres que les organisations anarchistes et libertaires d'à côté c'est qu'il faudrait quand même se poser des questions plutôt que de continuer à vouloir marcher sur la tête...
Et ce n'est pas avec des militants de cet acabit que l'on pourra partager des questions et des questionnements, car ils n'en ont pas, et se confortent dans leur tour d'ivoire en passant beaucoup de temps militant à accuser de traitrise, à invectiver et calomnier les autres militants libertaires...
C'est malheureux, et celà dure depuis des années...celà ne s'arrêtera sans doute que lorsque cette cnt de théatre aura fini de se décomposer...

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Je voudrais prendre un exemple, en prenant deux protagonistes de ce non-débat de ce fil, Berkman et ma pomme. Nous ne sommes pas dans la même organisation, nous ne sommes pas dans le même syndicat (lui à la CNT f-le syndicat, moi à SUD), nous avons déjà parlé ensemble au cours d'une manif, je partage ce qu'il dit d'ailleurs dans son post plus haut, et je ne doute pas un seul instant de la richesse des questionnements et des débats que nous pourrions avoir, sans langue de bois, sur ces questions, ces pratiques, les interrogations communes...et je pense que l'intérêt du forum il est plus là que dans l'étalage de ce triste spectacle auquels quelques membres de petites sectes dans des attitudes déconstructrices et destructrices nous invitent trop souvent...
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Berckman » 05 Déc 2008, 19:52

Le fait que tu cites des propos datant de 100 ans en arriére confirme ce que je disais sur le fait que certains militants ne veulent pas prendre en compte l'expérience d'un siécle de luttes sociales ce qui est en soi une conduite pour le moins irresponsable .

Ainsi , ces propos que tu cites de Malatesta datés de plus de un siécle sont antérieurs a l'expérience de la CNT espagnole , laquelle au congrés de Saragosse en 1936 a confirmé qu'elle avait pour objectif le communisme libertaire et qui prouvé que l'on pouvait , contrairement a ce que pensait Malatesta , lutter au milieu des gens et ce dans une organisation clairement révolutionnaire et anarchiste

La CNT était une organisation syndicale issue du premier mouvement ouvrier. Tu transposes la logique en France, en 2008, dans des conditions sociales complètement différentes, cette logique, en niant au passage que la CNT est le résultats d'une affirmation progressive de l'anarchisme dans un cadre de masse issue de l'auto-organisation ouvrière, et ne s'est pas développée au départ à partir d'une "idéologie préconçue", mais de la section espagnole de l'internationale, puis de la FRE, qui a progressivement adopté les positions libertaires. Une légère nuance....
En tout état de cause, tes "références" ne sont pas plus valables ni transposables à priori, parce que justement elles n'offrent aucune prise en compte de l'histoire du mouvement ouvrier en france.
De même Malatesta n'a pas connu la période de luttes ouvriéres entre 1967 et 1970 .
Tu parles d'intervention des syndicats dans les luttes, tu as raison , ils y interviennent , mais a chaque fois cette intervention se solde par la défaite du mouvement ouvrier et cela est vrai aussi bien en 1945 , en 1968 qu'en 1995 et en 2003 .



Encore une fois, tu amalgames "les syndicats" avec les bureaucraties syndicales. Ta conception découle de cette simplification. La réalité c'est pourtant que ces syndicats restent encore l'outil d'organisation de l'immense majorité de ceux et celles qui luttent.
Dans mon lycée, c'est le cas de 95 % du "noyeau" de grévistes qui poussent pour la reconductible. Et dans les AG de ville, les AG interpro où justement il est question de reconduire, c'est encore des syndiqués qu'on retrouve en immense majorité...

Par ailleurs, tu parles de l'expérience historique. Mais de quels résultats ont accouché les groupes antisyndicalistes ? Pas grand chose de plus probant, et souvent une marginalisation à vitesse grand V. Ce qui globalement a accompagé un reflux de la lutte des classes, faute d'implantation dans la durée dans les boites...

Encore faut il préciser que les gens dans leur immense majorité ne sont pas dans les syndicats et ne leur font strictement aucune confiance .
C'est le cas de ce qui se passe dans l'éducation nationale , dans les écoles (dont la mienne) on s'organise avec les parents d'éléves et sans les syndicats , ceux ci sont a l'affut pour se substituer a une lutte qu'ils n'auront pas impulsé , bien au contraire , voire pour tirer dans le dos , comme a Marciac , dés que le mouvement prend de l'allure .

En tout cas cette "immense majorité" n'est pas l'immense majorité de ceux qui sont actifs et actives dans les luttes, parce que la plupart de celles et ceux qui luttent dans le monde du travail sont syndiqués. Et là où il n'y a pas de syndicats, en général, il y a très peu de luttes. Alors oui il existe des luttes menées par des non-syndiqués, et c'est tant mieux, mais pour l'instant :
1/ ça ne sort pas du cadre catégoriel
2/ ça reste globalement très minoritaire parce que la majorité des personnes combattives saisissent l'outil syndical, faute de mieux.
Donc à mon sens ce n'est pas en développant une position antisyndicaliste que l'on contribuera à l'auto-organisation (souvent cette position adhère au point de vue bureaucratique selon laquelle les syndicats sont des institutions extérieures aux syndiqués), mais en proposant une double perspective de combat pour la démocratie syndicale, associée, dans les luttes, à une développement de l'auto-organisation pour déborder les bureaucraties (AG de bahuts, AG de villes, départementales, comité de grève réunissant grévistes syndiqués et non syndiqués, etc...)
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Pïérô » 05 Déc 2008, 21:52

Berckman a écrit:Dans mon lycée, c'est le cas de 95 % du "noyeau" de grévistes qui poussent pour la reconductible. Et dans les AG de ville, les AG interpro où justement il est question de reconduire, c'est encore des syndiqués qu'on retrouve en immense majorité...

à ce propos, je viens de regarder les infos et il n'y a évidemment pas assez d'infos, il y avait reportage sur occupation d'un établissement par profs, parents, élèves...est-ce qu'il y a tache d'huile, comment se passe la mobilisation...
Il y a justement aussi beaucoup de non syndiqués, est-ce qu'un réseau au moins informel se monte ?
Pas encore de retours réels sur l'état de la mobilisation de ce jour par rapport à l'opération classes vides...
et comme je ne suis pas dans ce secteur professionel, tu dois avoir plus d'éléments...
ou si quelqu'un d'autre en a et passe par là...
En attendant aussi qu'il y ait d'avantage de lycéens actifs inscrits sur ce forum... :D
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede joe dalton » 06 Déc 2008, 14:47

barjotiera a écrit:Dans le cas que tu cites Jo le dit syndicat aurait du expliquer a la nana dont tu parles , qui a été lourdé, les risques existant losrqu'on crée une section syndicale, l'a til fait ?
Au contraire souvent le syndicat encourage cette a démarche et cela pour être réprésentatif, subventions oblige, même la CNT vignolles joue ce jeu de la visibilité en envoyant au casse pipe les salariés combattifs !

je suis d'accord avec ça, mais le probleme c'est que ta critique portait non pas sur les syndicats, mais sur les syndiqués ! et de façon trop définitive a mon gout !
faut pas oulblier que le rapport de force et tel que chacun fait ce qu'il PEUT, avec les petits moyens qu'il a à dispositions !
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Pïérô » 08 Déc 2008, 02:31

dernier "clash", bulletin de la Branche Jeunesse d’Alternative libertaire

Réforme du lycée : le saccage continue !

Le 11 mai 2008, en plein mouvement lycéen contre les réductions de postes, Xavier Darcos annonce la réforme du lycée. Le ton est donné. Face au développement des luttes, la seule solution du gouvernement : la fuite en avant.

Un objectif : « traquer les dépenses inutiles » (1)

Après 11200 postes cette année, c’est 13500 que voudrait supprimer le ministre pour la rentrée prochaine. Suite à une telle saignée, les lycées ne pourront plus fonctionner normalement : il faut donc les réformer. CQFD…
La réforme est censée s’appliquer dès la rentrée 2009 pour la classe de seconde.

Un rideau de fumée : la semestrialisation.


Un enseignement découpé en semestres qui masque un beau tour de passe-passe : sous prétexte de « donner du temps aux élèves pour réfléchir à leur orientation », une semaine sans cours est censée s’intercaler au milieu des semestres. Résultat, 2 semestres de 17 semaines… Au lieu d’une année de 36.

Un enseignement plus modulable…Et plus « light ».

30 heures hebdomadaires sont bien au programme, mais seulement 27 heures de cours. Et trois heures, dites « d’accompagnement » dispensées par des précaires, tout bénef pour les objectifs de réduction de postes : encore trois heures de moins.
Sans compter l’ « individualisation des dispositifs », qui permet de dédouaner le système en culpabilisant l’élève et sa famille, censés être seuls responsables de l’orientation. En réalité, les origines de classe sont (toujours plus) déterminantes : il suffit de voir le fossé qui se creuse entre enfants d’ouvriers et de patrons, dans la possibilité de poursuivre ses études…

Et le bac dans tout ça ?

Après avoir été forcé de reculer suite à la mobilisation lycéenne en 2005, le pouvoir repart à l’offensive : derrière cette réforme, la casse du Bac. Avec l’enseignement modulable, ce qui se dessine, c’est le contrôle continu, avec ce que ça veut dire : fin de l’anonymat, et surtout un BAC qui ne vaut pas la même chose dans un lycée pauvre, et dans un lycée de riches. Et quelle valeur aura-t-il après la diminution du nombre d’heures de cours, dans une classe de 35 élèves ?

Un véritable projet de société…

D’un coté, la LRU(2) qui conduit à terme à l’augmentation des frais d’inscriptions à la fac, fermant encore un peu plus la porte des études supérieures à la jeunesse des classes populaires, de l’autre, la dévalorisation du BAC, donc une reconnaissance moindre sur le marché du travail. Deux réformes, une même logique : Précariser la jeunesse.

Ils ouvrent des prisons, ferment des écoles…

Dans toute la fonction publique le gouvernement supprime des postes… Toute ? Non. L’Administration Pénitentiaire tire son épingle du jeu : +500 postes de matons cette année.

Et veulent nous faire taire.

C’est dans ce contexte que Darcos a annoncé la création de sections UMP dans les lycées, censé contrer le développement des luttes dans les bahuts : aux lycéens et aux lycéennes de lui montrer qu’ils ne se laisseront ni encadrer ni museler.

Relevons la tête.

Face aux attaques gouvernementales, la résistance s’organise. Déjà plusieurs lycées bloqués, de nombreux autres tiennent des AG. Le gouvernement a beau, années après années, revenir à la charge, il n’est pas le seul à pouvoir développer un projet de société : de lutte en lutte, par la confrontation avec le pouvoir, par l’apprentissage de la démocratie directe, de l’auto-organisation, une alternative peut se construire : celle d’une société autogestionnaire. A nous de la faire vivre.

(1) Jean François Copé dans Le Monde.fr
(2) La loi sur l’autonomie des universités votée pendant l’été 2007


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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede bajotierra » 08 Déc 2008, 11:34

Et bien voilà un texte qui permet d'infirmer les propos de Berkmann .

En tout cas cette "immense majorité" n'est pas l'immense majorité de ceux qui sont actifs et actives dans les luttes, parce que la plupart de celles et ceux qui luttent dans le monde du travail sont syndiqués.


il nous rappelle que

C’est dans ce contexte que Darcos a annoncé la création de sections UMP dans les lycées, censé contrer le développement des luttes dans les bahuts :


or les lycéens dans leur grande majorité ne sont pas syndiqués et pourtant leur lutte se développe , .......

en ce qui concerne l'expérience historique du mouvement ouvrier ses plus grandes luttes ont lieu en dehors des syndicats réfomistes ou aux côtés d'organisations anarchosysindicalistes et ce , contrairement a ce que cite Berkmann de Malatesta .

je citerai par exemple,

les gréves de masse en 1905 en pologne et russie (et a ce sukjet la lecture de luxembouirg ets bienplus enrichisante que celelde de ùmalatesta )
l'expérience de la FORA argentine
Février 1917 en russie
la révolution allemande de 1917 a 1923
les occupatiosn d'usine Italie en 1920
juillet 36 en Espagne
Mai 68 et les anées 70 en Italie
les gréves des chantiers navals de GDANSK en pologne dans les années 70
Les gréves dans les chantier naval de PUERTO REAL en espagne en 1988
La lutte contre le CIP en 1994 puis plus important celle contre le CPE en 2006

En paralléle

La CGT de quierrot signe l'union sacrée avec la bourgeoise en 1914 et envoie les ouvriers au massacre
Le SPD allemand ,et les syndicats sous sa coupe, dirige la répression sanglante contre les spartakistes
Largo caballero de l'UGT participe comme ministre du travail a la dictature de Primo de rivera en espagne
La CGT appelle a remettre la Fance au travail 1945
Idem en Mai 1968
etc.......

Qu'une personne non au fait de tout ceci adhére a un syndicat c'est une chose ( et d'ailleurs elle ne tarde pas a le quitter si elle en refuse les manoeuvres et les strapontins ) , mais que des militants dits anarchistes continuent a en défendre les mensonges et les forfaitures , c'en est une autre .
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Berckman » 08 Déc 2008, 11:57

:roll:

or les lycéens dans leur grande majorité ne sont pas syndiqués et pourtant leur lutte se développe , .......

Je parle de lutte dans le monde du travail, c'est à dire de travailleurs et travailleuses salariés (quels que soit leur statut). Je doute que les lycéens rentrent dans cette catégorie.
La notion de "syndicat" lycéen renvoit en fait à des associations politiques.

Pour le reste, il faudrait rentrer dans les détails, parce qu'il me semble que tu simplifie légèrement, mais bon...
Berckman
 

Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede bajotierra » 08 Déc 2008, 13:18

Je parle de lutte dans le monde du travail, c'est à dire de travailleurs et travailleuses salariés (quels que soit leur statut). Je doute que les lycéens rentrent dans cette catégorie.


Voilà une conception typiquement syndicalo-défaitiste de la lutte .

Dans l'éducation , les lycéens , les parents d 'élèves, sont autant de groupes sociaux qui participent de façon prépondérante a la défense des acquis sociaux , et l'actualité nous le prouve tous les jours et nous le prouvera .
Ailleurs faut il écarter de la lutte les non salariés , les chômeurs, les usagers , les voisins , les retraités , .........Bref tout ce qui peut étayer une lutte et même contribuer a l'élargir ?

il faudrait rentrer dans les détails, parce qu'il me semble que tu simplifie légèrement


je donne des dates et mots clés a chacun, s'il le désire de rentrer dans le détail ........
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Re: Appel "opération classes vides", 5 décembre, rassemblements

Messagede Pïérô » 08 Déc 2008, 13:48

on trouvera un bilan ville par ville de cette journée d'action,
et des infos sur les suites,
sur le site : http://classesvides-5dec.new.fr/

La mobilisation spontanée et organisée via internet le 5 décembre 2008, baptisée "écoles vides" est un immense succès !

Cette journée démontre que d'autres manières de nous organiser contre les mesures injustes de nos gouvernants sont possibles. Des dizaines de lycées ont été bloqués à travers la France et à l'étranger, des milliers de jeunes ont manifesté contre les suppressions de postes dans l'éducation, la réforme du lycée et de manière générale, le mépris que subit la jeunesse quant à ses préoccupations.

Plus d'une centaine de lycées ont été bloqués le 5 décembre. Certains l'étaient déjà depuis plusieurs jours. Des blocages devraient reprendre dès lundi prochain, ainsi que des manifestations, lundi 8, mardi 9 et mercredi 10 décembre dans certaines villes. Un nouveau mouvement fort de mobilisation est en préparation à la rentrée de janvier avec toute la communauté éducative et des grèves d'enseignants.

Beaucoup d'établissements ont été perturbés, avec parfois des taux d'absentéisme de 80%. A la place des cours, des AG se sont en outre tenues ainsi que des débats sur la réforme du lycée et les autres nouvelles mesures qui touchent à l'éducation. Les dégradations et violences dans certaines villes sont regrettables, mais restent cependant anecdotiques, et souvent sans rapport avec les vrais manifestants.

Nous préférons attirer votre attention sur la répression policière et administrative, qui a encore eu cours, et s'est matérialisée par des AG empêchées ainsi que des arrestations injustifiées dans de nombreuses villes. Cette situation inadmissible vise à empêcher la jeunesse d'affirmer sa colère, encore plus légitime désormais. Les libertés fondamentales sont bafouées par le pouvoir, mais les médias préfèrent tourner le dos à cette situation et s'en rendent complices. Nous affirmons notre solidarité avec tous les manifestants concernés !

La lutte doit maintenant se coordonner localement et nationalement, l'information continuer et toutes les générations rejoindre la jeunesse pour un mouvement de protestation sans précédent, à la rentrée de janvier 2009 !

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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Pïérô » 08 Déc 2008, 13:58

passer son temps à faire la leçon d'anti-syndicalisme...à part les raccourcis désormais habituels, çà n'amène pas beaucoup d'infos...et il semblerait que cette journée soit un temps fort de mobilisation, portée par enseignants, lycéens, parents d'élèves et des secteurs de l'éducation populaire (associations, animateurs...). Il est dommage que l'on ait pas plus d'infos que celà ici, si quelqu'un en a...
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Berckman » 08 Déc 2008, 16:47

Pour discuter, il faut être 2, et éviter de caricaturer les propos de l'interlocuteur. Comme tu passes ton temps à me faire dire des choses qui n'ont rien à voir avec mes propos, enfermés dans ton discours circulaire, je crois malheureusement qu'on n'ira guère plus loin :

Dans l'éducation , les lycéens , les parents d 'élèves, sont autant de groupes sociaux qui participent de façon prépondérante a la défense des acquis sociaux , et l'actualité nous le prouve tous les jours et nous le prouvera .
Ailleurs faut il écarter de la lutte les non salariés , les chômeurs, les usagers , les voisins , les retraités , .........Bref tout ce qui peut étayer une lutte et même contribuer a l'élargir ?

Je n'ai JAMAIS dit qu'il fallait écarter de la lutte les chômeurs, les non salariés, les usagers, les voisins, les retraités, etc... Comme je n'ai JAMAIS dit qu'aucune lutte n'était possible hors du cadre syndical. J'affirme par contre que le syndicalisme reste un outil de lutte, et que là où il n'y a pas de syndicat, les luttes sont quasi inexistante, et que le syndicalisme reste l'outil vers lequel se tournent la plupart des travailleuses et travailleurs combattifs.
Je dis juste que l'on ne peut parler de "syndicalisme" lycéen, et comparer des situations qui ne sont pas comparables.
Encore une fois tu décentre.
Je te parle des travailleurs et travailleuses salariés, tu me parles des lycéens et des parents d'élèves....
Hop, dans la rhéorique, c'est la tactique du hareng fumé, mais c'est plus simplement dans le langage courant "botter en touche".
Berckman
 

Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Pïérô » 08 Déc 2008, 17:19

bon, bah en attendant que le hareng sort...et remontre ces dents acérées contre les autres petits copains libertaires qui s'échinent au sein des luttes et mouvements et pas que tout seuls dans leur coin...à brasser du verbe et du vent...
j'ai trouvé çà,
qui qu'en pense quoi, qui qu'a des infos là dessus ?

L’éducation est notre avenir : il ne doit pas se décider sans nous !
Appel de 25 organisations

Notre pays a cette chance extraordinaire de disposer d’un grand service public laïque d’Education. Il traduit notre choix républicain d’une société où tous les citoyens vivent ensemble. Mais imagine-t-on ce que deviendrait ce principe, sans ce tour de force de l’accueil de tous les jeunes, sans distinction, réalisé quotidiennement par notre École ?

Cette Ecole publique, que nous aimons pour ses réussites incontestables, rencontre aussi des difficultés. C’est pourquoi nous souhaitons passionnément qu’elle évolue et se transforme pour s’acquitter vraiment de sa mission démocratique : faire réussir tous les jeunes, pas seulement les plus favorisés ou les plus « méritants ».

Pour nous, ce débat et cet effort concernent tous les citoyens car, à travers l’avenir de la jeunesse, c’est celui du pays qui se joue.

Or, en lieu et place de ce que devrait nécessiter cette grande cause nationale, rassemblant largement les citoyens, à quoi assistons-nous ? Au spectacle d’une politique gouvernementale qui, au-delà des habillages, ne voit dans l’Education qu’un moyen d’économiser. Plus que tout discours, la préparation du budget 2009 en est la démonstration : 13500 suppressions d’emplois programmées, soit, dans le cadre triennal dans lequel ce budget s’inscrit, plus de 40 000 postes promis à disparition sur les 3 ans, à rajouter aux 11 200 suppressions de cette année !

Tout n’est sans doute pas question que de postes en matière éducative, mais nous affirmons que rien ne pourra se faire dans cet acharnement d’un « toujours moins de postes » ! Rien ne pourra davantage se faire avec des réformes à marche forcée encore moins lorsqu’elles aboutissent à de vraies régressions. Rien ne pourra se faire non plus si l’Etat ne cesse de se désengager de ses missions, déléguant hors de l’école ce qu’elle doit assurer pour tous.

Aussi, nous poussons aujourd’hui un cri d’alerte : cette politique va détériorer sur le long terme le service public d’Education. Elle porte tous les ingrédients pour que se développe une école à deux vitesses dans une société minée par les injustices et les inégalités.

De ce projet, nous ne voulons pas ! Nous voulons une politique éducative ambitieuse faisant avancer notre Ecole publique en mettant au cœur la réussite de tous les jeunes. Nous voulons pour cela d’autres choix.
Nous en appelons à toutes celles et tous ceux qui pensent que l’Education est une richesse pour notre pays, que l’avenir se joue aujourd’hui, à toutes celles et tous ceux qui refusent que la politique suivie n’entraîne, pour de nombreuses années, le service public d’Education dans l’affaiblissement. Quelle place veut-on donner à l’Education dans notre pays ? Quel citoyen, quelle citoyenne, veut-on préparer ? Nous n’acceptons pas que la société découvre a posteriori qu’on aurait répondu à sa place, en catimini, à ces questions fondamentales !

Alors, mobilisons-nous ensemble, débattons, parlons, proposons, interpellons l’opinion, agissons sans attendre !


L’Education est notre avenir : le gouvernement ne veut pas l’entendre ?

Texte adopté lors de la réunion du 24 novembre 2008 pour la journée nationale d’action du mercredi 10 décembre
Le mercredi 10 décembre, dans toutes les villes de France, enseignants, personnels, parents, étudiants, lycéens, militants associatifs, citoyens amis de l’Ecole publique,

Faisons masse pour le crier !

L’Education, ça ne se fait pas dans la division et l’opposition,

L’Education, ça se fait dans le dialogue,

L’Education, ça se fait avec des moyens suffisants,

L’Education, ça se fait aussi avec les associations,

L’Education, c’est construire en sachant où l’on va pour la réussite des jeunes, où l’on va pour notre société,

Ne rajoutons pas à la crise celle de l’Education : investissons pour elle !
M. Darcos, Mme Pécresse, Mme Bachelot, M. Barnier, M. Sarkozy, L’Education est notre avenir !

Crions-le ensemble le 10 décembre !
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