Alors que le pays continue de s'enfoncer dans le chômage de masse, la politique gouvernementale est plus que jamais marquée du sceau de l'austérité.
Les conséquences directes de cette politique sur l'économie sont néfastes. Malgré la déréglementation du droit du travail et les cadeaux fiscaux faits au patronat des grandes entreprises, seuls les profits de ces dernières prospèrent. Toutes les mesures prises depuis des années sont destructrices des services publics :
• L’emploi est sacrifié dans l'Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) pour pallier l’insuffisance de masse salariale et de crédits récurrents alors que les besoins ne cessent d’augmenter.
• Les services de proximité se réduisent suite à la diminution des moyens des collectivités locales
• Les transports publics sont remis en cause avec la mise en place de la concurrence rail / autocars privés
• Tout ce qui peut apparaitre comme rentable est externalisé ou privatisé
• le gel du point d'indice des fonctionnaires entame sa 6ème année.
La baisse du niveau de vie des fonctionnaires entraine les salaires du privé vers le bas par effet de contagion. Les réformes d’attribution des primes (RIFSEEP) organisent la concurrence généralisée entre les agents comme seule perspective pour l'amélioration des salaires.
En faisant le choix de sacrifier y compris l’enseignement supérieur et la recherche, cette politique compromet l’avenir de la jeunesse. Nous devons nous mobiliser pour inverser la situation actuelle et donner au pays une politique de formation et de recherche en accord avec les besoins.
C'est tous ensemble que les salariés du public et du privé doivent réagir. Dans notre secteur, particulièrement malmené depuis de trop nombreuses années, seule la mobilisation des personnels et des étudiants permettra de changer les choses.
Les réformes successives qui ont transformé notre paysage n'ont eu pour but que d'asservir la production et la diffusion du savoir de haut niveau aux besoins de profit du secteur privé. La réorganisation de l'ESR autour des politiques de site et en particulier des COMUE se traduit par toujours moins de démocratie et plus de compétition destructrice et stérile. Le but de la science et de la formation universitaire ne serait que de fournir un "avantage compétitif" aux entreprises dans la "guerre économique internationale".
La précarité de l'emploi avec la multiplication des CDD, l'effondrement du recrutement sur postes de fonctionnaires dans les universités et les organismes de recherche, la chasse aux subventions qui détourne les chercheurs de leur mission, la baisse programmée des crédits d'Etat, l'alourdissement des tâches administratives génèrent gâchis, angoisse et épuisement.
Pour les étudiants, de plus en plus nombreux, les conditions d'études ne cessent de s'aggraver avec entre autres la menace du contingentement des filières et l'augmentation des frais d’inscription. La difficulté à trouver un emploi avec un diplôme universitaire bloque l'avenir de la jeunesse.
L’argent existe, remettons en cause le Crédit Impôt Recherche (CIR) et le Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE). Il faut arrêter de faire des cadeaux fiscaux avec notre argent, investissons dans l’enseignement et la recherche publique.
. Sans mobilisation de notre part, l’année 2016 marquera une nouvelle aggravation de la situation dans l’ESR.
Plusieurs initiatives se tiendront lors de cette entrée universitaire :
• _ mobilisation interprofessionnelle contre l'austérité du 8 octobre, à l’appel de CGT, FSU, Solidaires, UNEF, UNL
• des initiatives spécifiques pour l’ESR de popularisation et de débats sur la recherche et l’enseignement organisés par les organisations syndicales signataires et Science en Marche qui auront lieu en octobre pendant la fête de la science.
• manifestation nationale du 16 octobre pour peser sur le budget de l'ESR.
Signataires
Deux choses à retenir : la première, c'est que ça bouge ENFIN dans l'ESR. La deuxième, tout à fait étonnante, c'est qu'à priori l'UNEF va enfin se bouger (enfin, ne soyons pas trop optimistes, on commence à les connaître...), et paraît être associée à un texte qui descend en torche les COMUE... Qu'ils approuvent. Un bureaucrate n'y retrouverait plus son mandat !