L'université en lutte

Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Nico37 » 01 Fév 2009, 16:48

Communiqué de presse de la coordination nationale des universités (31 janvier 2009)



Les responsables de l’organisation de la deuxième réunion de la coordination nationale des universités rappellent

1. que la prochaine réunion aura lieu en Sorbonne le lundi 2 février à partir de 14h dans l’amphi Descartes (Université Paris 4). Elle rassemblera la presque totalité des universités françaises.

2. que cette réunion prendra acte de la réponse ou de l’absence de réponse apportée par la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à la demande, formulée dans les motions votées le 22 janvier, d’un retrait sans préalable du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs et de la réforme en cours de la formation et du recrutement des enseignants

3. qu’au cas où ce retrait ne serait pas effectif, prendra effet à compter du 2 février l’appel à ce que les « les universités et les laboratoires s’arrêtent » dans le cadre d’une grève reconductible et illimitée

4. que le refus de ces deux projets de « réforme » s’inscrit dans le refus d’une politique générale qui conduit à la paupérisation des universités et des laboratoires de recherche, au démantèlement des grands organismes et au développement d’une précarisation généralisée

5. qu’une conférence de presse aura lieu en Sorbonne le lundi 2 février à 18h après la tenue de l’assemblée générale afin d’annoncer les décisions de la coordination nationale.

Les organisateurs de la deuxième réunion de la coordination nationale appellent tous les enseignants-chercheurs, chercheurs, membres du personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche à manifester symboliquement le 2 février l’arrêt des universités et des laboratoires par des manifestations symboliques fortes, à l’exemple d’un freezing de 10 minutes, dans un lieu public, à la même heure -12h-, et dans toutes les villes de France.
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede guillaume37 » 01 Fév 2009, 17:31

Je rassure tout le monde à la fac de Tours c'était pareil voire pire vue que les membres de la délégation ne sont pas mandaté et que les profs et le personnel yatos feront leur propre AG tout en pourisssant celle des étudiants. Alors que jeudi on était plus de 1000 ( majoritérement étudiant) dans l'amphi.

On fonce forcément dans le mur car beaucoup de syndicats profitent de la situation en. plus de tout se bordel.
guillaume37
 

Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Nico37 » 01 Fév 2009, 22:15

"Des créations d'emplois statutaires pour l'Enseignement et la Recherche Publics"

Je me joins à l’appel suivant :

« Nous, jeunes docteur-e-s, doctorant-e-s et jeunes diplomé-e-s, au chômage, en situation professionnelle précaire, et à la recherche de postes statutaires pour mener à bien nos programmes de recherche et nos métiers, n’acceptons plus la situation dans laquelle nous sommes placé-e-s par la politique endémique de restriction budgétaire et les objectifs comptables de suppressions d’emplois.

Toutes et tous, nous consacrons notre jeunesse aux études, à la recherche et à la science, et nous refusons de passer notre temps en candidatures, montages de dossiers et compétitions stériles répétées.

Nos travaux, expériences et projets sont complémentaires et méritent ensemble d’obtenir les moyens de leur réalisation, sur la durée, au lieu de leur mise en concurrence permanente, sous la contrainte de statuts toujours plus éphémères et précaires.

La pénurie de postes et les séries de concours auxquelles nous sommes obligé-e-s de nous soumettre, en espérant obtenir –peut-être, après des années de précarité et de tentatives usantes, un précieux poste statutaire, font perdre à la société, à la recherche et à la science le plus beau et le plus efficace de notre enthousiasme de jeunesse.

Ainsi, toutes nos études initiales (réalisées pour l’essentiel aux frais des contribuables) et tous les efforts consentis, au cours de nos expériences et travaux antérieurs, viennent-ils le plus souvent se fracasser sur la dure réalité d’une pénurie d’emploi, savamment entretenue par les gouvernants…pour quelques postes de fonctionnaires en moins dans le budget de l’Etat.

Nous refusons cet effroyable gâchis dont nous payons –au prix fort– les pots cassés.

Une société d’avenir est une société qui saurait donner une place importante à la science et à la connaissance en lui apportant en premier lieu les moyens humains de ces ambitions.

Aujourd’hui, nous sommes là, par centaines, formé-e-s par nos ainé-e-s et auto-formé-e-s dans un système qui jusque-là a montré toute sa valeur et son rayonnement international. Si nous n’obtenons pas de poste aujourd’hui, il sera trop tard, nombre d’entre nous s’exileront et d’autres se résoudront à des jobs sous-qualifiés. La chaîne des générations sera alors brisée, les plus jeunes d’entre nous se détourneront des études, et la société dans son ensemble ne sera plus en mesure d’assurer sa cohésion ni de transmettre à ses enfants les outils de la compréhension du monde et d’une vision d’avenir.

Nous exigeons donc, au minimum, le comblement immédiat des manques et besoins de postes statutaires dans l’enseignement et la recherche publics (enseignant-e-s, chercheurs/ses et personnel-le-s techniques ou administratifs), par une création immédiate de postes supplémentaires cette année:

Ce printemps et cette année nous serons encore des milliers à présenter des concours de recrutement dans les universités et organismes de recherche, pour des postes de moins en moins nombreux, dont tous les effectifs viennent encore de chuter dramatiquement cette année.

Nous observons, en 2009, 900 suppressions de postes: 25% de baisse des emplois de chargé-e-s de recherche ouverts au CNRS: 400 postes en 2008… 300 en 2009… ; plus de 50% de baisse à l’IRD ; 20% à l’INSERM ; 10% à l’INRA ; disparition des Post-docs (cdd) CNRS: 250 en 2008…0 en 2009… ; 200 postes en moins aussi dans les Universités….

Nous exigeons donc tout de suite 2500 postes statutaires supplémentaires (1500 de plus dans les universités publiques, 1000 de plus dans les organismes de recherche publics), qui combleront à peine les suppressions opérées par le gouvernement entre 2008 et 2009 et les besoins urgents.

Nous exigeons en outre un plan pluriannuel d’embauches pour les 4 prochaines années, qui comble les déficits d’emplois dans les universités et les organismes de recherche publics chiffrés à bien plus de 5000 postes par les Etats-Généraux de la Recherche en 2004 (et qui n’ont toujours pas été créés).

Quand il est possible d’injecter en urgence (automne 2008) des milliards d’euros face à une crise économique et financière, nous exigeons que puissent être créés immédiatement des centaines et milliers d’emplois stables pour faire face à la crise écologique, sociale, culturelle, alimentaire, sanitaire, énergétique, technologique… et de la connaissance, que connaît aujourd’hui la planète toute entière.

Ne pas prendre ces mesures aujourd’hui serait criminel et irréversible.

Vos enfants, nos enfants, ne nous le pardonneront pas. »


Nombre d'enseignants-chercheurs prêts à la grève à partir de lundi

Il y a 22 heures

PARIS (AFP) — Nombre d'enseignants-chercheurs des universités sont prêts à faire grève à partir de lundi afin d'obtenir du gouvernement le retrait d'un décret réformant leur statut, même si Valérie Pécresse a cherché à les "rassurer" vendredi tout en transmettant le texte au Conseil d'Etat.

Pour tenter de désamorcer la grogne des universitaires, traditionnellement moins revendicatifs que les étudiants, la ministre de l'Enseignement supérieur a envoyé vendredi un courrier aux présidents d'universités dans lequel figurent deux précisions sur la réforme du décret de 1984 relatif à ce statut.

Ces précisions sont à même, selon elle, de "rassurer" des personnels qui craignent l'arbitraire des présidents, une hausse des heures d'enseignement et une atteinte à l'indépendance de leur métier.

D'une part, un professeur bien évalué ne pourra pas se voir imposer par son président d'université plus d'heures d'enseignement que le service de référence, soit 128 heures de cours ou 192 heures de travaux dirigés ou pratiques par an.

D'autre part, pour l'avancement, les présidents d'université devront décider parmi un vivier de propositions de promotions dont 50% concerneront des personnes bien classées par le Conseil national des universités (CNU), instance composée d'universitaires élus (dont des syndicalistes) et de membres nommés.

Mais, dès vendredi soir, le Snesup-FSU, premier syndicat du supérieur, a jugé ces changements insuffisants, appelant à "l'intensification de la grève à partir de lundi".

"La lettre de la ministre, comme le décret modifié, ne change pas la logique d'un texte dont le Snesup combat les principes: la toute-puissance des présidents d'universités dans une gestion locale des carrières, la dévalorisation du rôle du CNU et le mépris des enjeux, des cohérences disciplinaires et des libertés scientifiques", a-t-il commenté.

Samedi, l'association Sauvons l'Université (SLU) a réagi en parlant de "manoeuvre" et de "modifications" qui "ne changent rien au fond".

Le même jour, la coordination nationale des universités a rappelé qu'elle se réunira lundi à Paris et que, "au cas où le retrait" du décret "ne serait pas effectif", l'appel à une grève "reconductible et illimitée" prendra effet à compter de lundi.

Cette coordination se réunira à Paris-IV-Sorbonne à partir de 14h00 et annonce une conférence de presse pour 18h00. "D'après nos informations, 80% des universités françaises y seront représentées et sans doute au moins la moitié d'entre elles seront en grève", a indiqué SLU.

Sans attendre, les enseignants-chercheurs à l'Institut des études politiques (IEP) d'Aix-en-Provence ont voté vendredi la grève à compter de lundi, une première dans l'histoire de cet établissement créé en 1956.

En outre, des professeurs de la faculté de droit de l'université Aix-Marseille III (à laquelle est rattaché l'IEP) ont voté la grève pour lundi.

Avant eux, les personnels de Paris-III (Censier) avaient voté la grève depuis le 26 janvier, tandis que les professeurs de nombreuses facultés ont décidé la rétention des notes.

A son tour, l'Unef, première organisation étudiante, appelle à des assemblées générales à partir de lundi.

La réforme du statut des 57.000 enseignants-chercheurs (maîtres de conférence et professeurs) concrétise, selon Mme Pécresse, le transfert aux universités de la gestion des carrières, dont le principe était prévu dans la loi de 2007 sur l'autonomie des universités.
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Roro » 02 Fév 2009, 19:46

Petit compte-rendu de la journée :

L'AG prévue à 12h30 amphi A700 a réuni beaucoup de monde dans un premier temps. Une sono avait été placé à l'extérieur pour que tout le monde puisse entendre. Hélas, l'administration a fait un service de sécurité pour que ne puisse rentrer que les 600 et quelques personnes que peut contenir l'amphi, pour des raisons de sécurité, bien entendu... Du coup, l'AG a dut être déplacé sur le parvis, ce qui a eut pour effet que les personnes qui étaient dehors se sont dispersées et ne sont pas revenues à l'AG... L'AG en elle-même a été désolante. Manif' du jour déclarée, envoi d'une délégation au rectorat...

13h30, je me barre en cours, histoire de voir si la prof' est en grève ou non. C'est le cas, après une discussion sur les raisons de la grève et le fait que nous aussi, les étudiant(e)s on devait rejoindre la manif', le chiffre des grévistes est tombé : 20% (pour les profs et personnel qui se sont déclaré(e)s, sachant qu'en général, il y a 2% de grévistes lors des appels à manif' habituel). D'après la prof, pas mal de profs étaient en grève mais ne s'était pas manifesté au secrétariat, le 20% de grévistes est donc un minimum.

14h15, la prof' nous incite à aller à l'AG, ce que nous faisons (du moins ceux/celles qui sont pas rentré(e)s directement chez eux/elles...). La grève devrait durer jusqu'à la fin de la semaine.

14h30, l'AG se finit par l'appel à un débrayage sur toute la fac de Bordeaux 3. Notamment un cours de géographie pour les 3ème année. Ils devaient avoir cours à cette heure-là, mais leur prof était en grève; du coup, une prof non-gréviste a pris l'amphi et a tout de même fait cours, déclenchant une altercation verbale entre elle et des grévistes, avec un vocabulaire très fleuri. Tentative de débrayage dans le plus grand amphi de Bordeaux 4, sans succès et sans surprise. A noter cependant que les cours à Bordeaux 4 seront eux aussi perturbé, le mot d'ordre de grève ayant été lâché pour une semaine également.

15h30, manif'. On arrive devant le rectorat, on s'arrête dans la rue à 20 mètres à peine d'une dizaine de CRS et de barrière empêchant l'accès au rectorat. On est quelques-uns à se demander pourquoi on va pas devant les barrières, une manifestante me rétorquera "il faut pas décrédibiliser le mouvement!"... Amen, connasse. On fait le tour de la mairie, on revient devant le rectorat et les CRS. Je suis avec des militant(e)s de la CNT et d'autres anars, des totos viennent nous voir "on avance devant les flics? ""OK!". On s'avance tranquillement, on est suivi, on finit donc devant eux. La manif' repart après l'envoi de la fumeuse délégation... Arrivée à Bordeaux 2, on investit la fac pour manifester à l'intérieur, mais vu l'heure, y a déjà plus grand-monde. Après ça part pour un sit-in. J'ai préféré me barrer...

Prochaine manif' à 14h place de la Victoire à Bordeaux.

AG d'UFRs demain à 10h30.
La Nature n'a fait ni serviteurs ni maitres, c'est pourquoi je ne veux ni commander ni recevoir d'ordres.
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Nico37 » 02 Fév 2009, 22:47

Plusieurs AG aujourd'hui à Lyon (dans plusieurs composantes : lettres, IEP, géographie et histoire - et sur chaque campus). Une AG étudiants/personnels le matin à 10h sur le campus de Bron : 500 personnes, surtout des étudiants, que nous avons informés des différentes réformes en cours.
La véritable AG des étudiants du campus de Bron s'est tenue à 15h, a duré 2h et a rassemblé... 900 étudiants, serrés dans l'amphi Cassin et débordant
beaucoup à l'extérieur !Nous (enseignants-chercheurs) sommes intervenus pour redonner les motifs de lutte des enseignants, réexposer les contenus des différentes réformes et appeler à une lutte collective et solidaire.
Globalement, les étudiants nous ont paru boostés par le fait que les personnels enseignants soient partis en tête ; ils sont surtout incroyablement motivés (comme au plus fort de la LRU, déjà!).

L'AG a voté à l'unanimité la plate-forme de revendications suivante :
1. reconnaissance des qualifications dans les conventions collectives ;
2. abrogation de la LRU ;
3. retrait du projet de réforme des statuts des enseignants-chercheurs ;
4. retrait du projet de contrat doctoral unique ;
5. maintien des 900 postes supprimés dans l'enseignement supérieur ;
6. refus des accords anti-laïcité ;
7. recrutement massif de personnels dans l'enseignement supérieur ;
8. retrait du projet de mastérisation des concours ;
9. arrêt du démantèlement des organismes de recherche ,
10. réforme des allocations de moyens pour les universités ;
11. augmentation des bourses en nombre, valeur, indexation ;
12. retrait du plan Campus ;
13. refus de la réforme de régionalisation du CROUS ;
14. retrait du plan licence.


Décisions votées à une large majorité :
1/ désignation d'un comité de mobilisation et de grève ;
2/ désignation d'une délégation d'étudiants dans les AG de personnels ;
3/ action symbolique et visible à l'extérieur = réunion en habits de deuil (noirs) sur la place des Terreaux, le jeudi 5 février, à 12h ;
4/ grève ;
5/ occupation de l'université jour et nuit.

Programme du 3 février :
- nouvelle AG étudiante à Bron à 13h (amphi G)
- AG inter-sites (St-Etienne, ENS et Lyon&-2-3) à la Bourse du Travail à 15h
- AG des personnels à Bron à 15h (amphi C).


SYNDICAT NATIONAL DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR 78, rue du Faubourg St-Denis 75010 PARIS Tél. : 0144799621 Fax : 0142462656 - sg@snesup.fr



Une grève généralisée dans tous les établissements du supérieur.

A 11 h, le SNESUP enregistrait, venus des 83 universités de France, uneparticipation remarquable à la grève lancée sous forme continue depuis ce matin par le SNESUP et la coordination nationale.

De la plus grande université -Strasbourg, au centre universitaire d'Albi, tous les établissements connaissent en nombre des cours non assurés, des
Assemblées générales. La grève touche également et de manière forte les centres IUFM, les IEP et plusieurs IUT.

Les revendications unitaires, balayées d'un revers de main par la ministre vendredi dernier, rassemblent maintenant également des personnels BIATOSS et des centaines d'étudiants. A côté de l'exigence de retrait tant du projet de décret sur les enseignants chercheurs que des dispositifs démembrant la formation des enseignants et les concours, l'annulation des 1030 suppressions d'emplois du budget 2009 et du démantèlement du CNRS et des organismes rassemblent la communauté universitaire et celle de la recherche.

A cette heure, le SNESUP peut affirmer qu'au moins 45 % des activités d'enseignement sont touchées par la grève. Celle-ci prolonge les dispositions de grève administrative engagée depuis plusieurs semaines, les motions votées dans les conseils centraux des établissements, dans les sections du CNU et par l'AG de la CP-CNU que la ministre se refuse à prendre en compte.

C'est fort de ces premiers éléments que le SNESUP interviendra dans la deuxième coordination nationale, ce lundi, à partir de 14 h, pour amplifier encore la mobilisation dans la grève des universitaires. Il y proposera l'organisation, si possible dès le jeudi 5 février, d'une manifestation nationale à Paris.

Paris, le 2 février 2009

====================================================
Le SNESUP diffusera un nouveau point des mobilisations et de la grève ce jour à 18 heures. Contact : 0659126981
==============================================
Message du SNESUP adressé pour préparer la coordination nationale

Il nous paraît important tant de confirmer l'appel du 22 que de formaliser les 4 revendications qui font bien accord de tous (voir ci-dessous) et préciser des propositions d'action et d'appel.

Pour l'appel issu de ce lundi 2, le SNESUP, en fonction des analyses venues des établissements (universités, mais aussi écoles d'ingénieurs, établissements type EHESS, Muséum...), formule les propositions suivantes :

1) rendre plus lisibles les 4 revendications : statuts, master/concours, emplois, recherche et organismes ;
2) exiger des négociations publiques avec les organisations syndicales, dans le CNESER, CTPU,...sur toutes les questions ;
3) proposer une journée nationale de manifestation nationale de toute la communauté universitaire et de la recherche, soit le jeudi 5 soit le mardi 10 au plus tard.
4) adopter des dispositifs de soutien collectif aux collègues élus pour exercer des responsabilités (UFR, départements, labos?) qui ainsi seraient mandatés pour ne plus les assumer ! 5) réaliser dans tous les établissements au plus vite des initiatives favorisant les convergences avec les personnels et les étudiants pour
améliorer la qualité du service public d'enseignement supérieur et de recherche ; envisager des initiatives dans tous les établissements avant le WE prochain du genre "universités ouvertes" pour rencontrer la population, les élus.... par exemple samedi prochain ;
6) après les puissantes grèves et manifestations du 29 janvier auxquelles plus de 20.000 universitaires ont pris part, afficher clairement l'exigence d'annulation des 1030 suppressions d'emplois du budget 2009 et une place conséquente pour l'emploi scientifique statutaire dans un vrai plan de relance.

Jean FABBRI Secrétaire Général du SNESUP
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Vilaine bureaucrate » 03 Fév 2009, 02:41

http://www.demosphere.eu/node/11977

La coordination nationale des universités du 2 février appelle à une journée nationale de manifestations et d’actions le jeudi 5 février ;

Source : motions votée ci-dessous


--------------------------------------------------------------------------------

Motions votées par la Coordination Nationale des Universités
réunie en Sorbonne (Amphi Richelieu) le 2 février 2009

196 délégués présents

313 participants présents en Assemblée Générale


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Motion n°1
Comme celle du 22 janvier 2009, la Coordination Nationale réunie le 2 février 2009 condamne la mise en place d’une politique d’affaiblissement structurel de l’enseignement et de la recherche, la précarisation des personnels de toutes catégories notamment au travers de l’individualisation des carrières, de la mise en place du nouveau contrat doctoral et des suppressions d’emplois.

Elle exige le rétablissement des postes supprimés, un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires dans les universités et les grands organismes de recherche. Elle soutient les mobilisations en cours.

Elle constate que les Ministères n’ont, à ce jour, pas retiré :

le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs
la réforme de la formation et des concours de recrutement des enseignants des premier et second degrés.
En conséquence, la Coordination Nationale appelle l’ensemble des universités à rejoindre le mouvement de grève totale, reconductible, illimitée, déjà engagée dans certaines universités.


Le 2 février 2009, l’Université et la Recherche s’arrêtent.

Votée à l’unanimité moins 2 abstentions


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Motion n°2
La Coordination Nationale du 2 février appelle toute la communauté universitaire et le monde de la recherche (enseignants, chercheurs, étudiants, ITA, personnels administratifs, techniques et de bibliothèque, ainsi que les contractuels et vacataires) à entrer dans une lutte active. Elle appelle la communauté universitaire et le monde de la recherche à :

une journée nationale de manifestations et d’actions le jeudi 5 février ;
une manifestation nationale qui mène au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (1 rue Descartes, Paris), le mardi 10 février ;
une cérémonie nationale de non remise des maquettes de Masters le vendredi 13 février devant le Ministère et les rectorats ;
boycotter les expertises pour l’Agence Nationale pour la Recherche (ANR) et l’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES) ;
faire cours en dehors des cadres habituels ;
appeler les organisations syndicales et intersyndicales à faire le lien avec le primaire et le secondaire ;
imaginer toute forme d’action et de lutte qui alerterait collègues et citoyens sur le démantèlement du service public d’éducation et de la recherche.
Elle encourage chaque université à élire, pour la Coordination, trois représentants enseignants-chercheurs/enseignants/chercheurs, un représentant BIATOSS et un représentant étudiant (5 personnes maximum).


Votée à l’unanimité moins 2 abstentions


--------------------------------------------------------------------------------

Motion n°3
Depuis près de deux ans, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a décidé et fait voter à la hussarde une série de « réformes » sans aucune négociation :

la loi LRU ;
la transformation radicale des organismes de recherche en agences de moyens ;
le pilotage, par le pouvoir politique, de la Recherche et de l’Université ;
la remise en cause des statuts nationaux ;
le démantèlement des concours nationaux de recrutement des enseignants des premier et second degrés, et le projet de « mastérisation » de la formation des enseignants ;
le projet de contrat doctoral.
Parallèlement, le Ministère a supprimé 1090 postes et développé la précarité des enseignants-chercheurs, des chercheurs et des personnels administratifs, techniques et de bibliothèque.


Pour mettre fin à cet autoritarisme, la Coordination Nationale des Universités réunie le 2 février 2009 exige :

le retrait du projet de décret sur les statuts des enseignants-chercheurs, et la restauration des cadres nationaux des diplômes et des statuts ;
le retrait de la « réforme » de la formation et du recrutement des enseignants des premier et second degrés ;
l’arrêt du démantèlement des organismes de recherche et de la fonction publique en général ;
le retrait du contrat doctoral ;
la restitution des postes supprimés et la résorption de la précarité chez les enseignants, les chercheurs, les BIATOSS et ITA par un plan pluriannuel de création de postes ;
la titularisation des personnels contractuels.
La Coordination Nationale constate que toutes ces contre-réformes résultent de la loi LRU. En conséquence, elle demande en urgence que la communauté universitaire et le monde de la recherche soient consultés sur une nouvelle loi garantissant démocratie, collégialité, indépendance et liberté, car l’Université n’est pas une entreprise et le Savoir n’est pas une marchandise.


Votée à l’unanimité moins 1 contre et 4 abstentions

document au format PDF:

Source : message reçu le 2 février 21h
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Nico37 » 03 Fév 2009, 23:37

Article d'une camarade d'Emancipation Var sur les compromissions du SNESUP
Rappel sur le "processus de Bologne" et le SNESUP

L'objectif du processus de Bologne, mis en place en 1999, est l'instauration par le biais de réformes ou de mise en place de dispositifs adaptés dans les universités des pays européens d'ici 2010 d'un " Espace européen ouvert de l’enseignement supérieur".

Le processus de Bologne est géré par une "instance décisionnaire" des gouvernements des pays européens signataires avec la Commission Européenne, en concertation avec des "instances consultatives" : le Conseil de l’Europe, l’Association de l’université européenne, l’EURASHE(Association européenne des institutions d’enseignement supérieur), l’ESIB (Unions nationales des Etudiants en Europe), l’UNESCO-CEPES (le centre Européen de l’UNESCO pour l’Enseignement Supérieur), l'ENQA (Association européenne pour la garantie de la qualité dans l’enseignement supérieur), l'EI (l’Internationale de l’éducation),l'ex UNICE (l’Union des confédérations des employeurs et des industries d’Europe) baptisée depuis 2007 "BUSINESS EUROPE".

En effet, depuis 2005,suite à la conférence des ministres à Bergen, la structure paneuropéenne de l'éducation, l'IE a enfin réussi à intègrer le Groupe de suivi du Processus de Bologne*. Grande victoire qualifiée comme "reconnaissance des personnels académiques"comme "partenaires officiels" du processus de Bologne ! En 2007 le SNESUP a donc décidé de demander son affiliation à l'IE. Désormais quand on compulse les procès verbaux et comptes-rendus on voit apparaître régulièrement apparaître le nom de Jean Paul Laîné, qui préfère nettement mettre plutôt les projecteurs sur sa présence dans les Forums sociaux, FSE ou FSM.
Tous les deux ans, les ministres de l'Education se réunissent donc en Conférence ministérielle pour dresser à partir des rapports établis dans chaque pays un "inventaire des progrès accomplis" et définir les grands objectifs et les priorités des deux années à venir. Mais dans l'intervalle, de nombreux séminaires et ateliers, plus ou moins officiels se réunissent pour préparer des rapports et documents de travail, qui sont autant d'espaces pour le déploiement des activités des instances consultatives, dont l'IE et ses composantes françaises dont le SNESUP.

La prochaine conférence est programmée à Louvain en 2009, année où selon des dossiers de presse "l'ancien système d'enseignement universitaire aura complètement disparu" et où "on décernera les premiers diplômes de masters à la génération "bolognaise" !
- site de l'IE : http://www.ei-ie.org/

* article APED (Nico Hirtt) 2005
Comment on achète un syndicat... jeudi 23 juin 2005

Suite à la conférence ministérielle de Bergen sur le processus de Bologne, l’IE (Internationale de l’Education, la structure qui représente la plupart des syndicats de l’enseignement public) a diffusé le communiqué de presse suivant le 20 mai :

« La conférence ministérielle de Bergen a octroyé aujourd’hui à la structure paneuropéenne de l’Internationale de l’Education (IE) le statut de membre consultatif dans le processus de Bologne, dont l’objectif est d’instaurer un espace ouvert pour l’enseignement supérieur. Cette participation est une reconnaissance officielle des enseignants et de leurs syndicats en tant qu’acteurs du processus de Bologne. »

« Nous soulignons le rôle essentiel que les institutions de l’enseignement supérieur, leur personnel et les étudiants ont à jouer dans le processus de Bologne. A l’heure actuelle où les réformes législatives nécessaires sont largement en place, leur rôle dans la mise en œuvre du processus est devenu primordial. Nous les encourageons donc à continuer et à intensifier leurs efforts afin d’instaurer un espace ouvert pour l’enseignement supérieur », indique la déclaration ministérielle adoptée aujourd’hui à Bergen par 45 ministres de l’enseignement supérieur.

Paul Bennett, Président du Comité permanent sur l’enseignement supérieur et la recherche, a déclaré que « l’IE se réjouit de contribuer pleinement au processus dans les deux années à venir. Il a également souligné : « J’espère que l’intégration de l’IE au plus haut niveau du processus encouragera une intégration plus large des syndicats d’enseignants au niveau national ».

Les dirigeants de l’IE, notamment par leurs prises de postition contre l’AGCS, nous avaient habitué à davantage de sens critique. Ils semblent oublier, cette fois, que le processus de Bologne vise également (et peut-être surtout) à transformer l’enseignement supérieur européen en un vaste marché compétitif. Ce qui revient à préparer le terrain à l’AGCS.


Rectorat d'Orléans Service DPE3 21, rue Saint-Etienne 45043 Orléans Cedex 2


Madame, Monsieur

Les responsables pédagogiques des diverses U.F.R. de l'Université François-Rabelais ont reçu vendredi 30 janvier une « note interne » émanant du Rectorat et concernant « le recrutement d'enseignants contractuels dans les établissements du second degré » afin de pallier le manque d'enseignants titulaires dans les matières suivantes :
documentation, allemand, anglais, histoire-géographie, lettres, lettres classiques, mathématiques, SES, technologie.
On nous demande, apparemment, d'informer des étudiants titulaires d'une Licence de la possibilité d'aller assurer des heures d'enseignement dans des collèges ou des lycées, sans que ces étudiants aient les diplômes requis, ni l'expérience nécessaire, ni surtout l'espoir d'une quelconque titularisation.
Dans le contexte des 21.000 suppressions de postes en deux ans dans l'Education nationale, et dans le contexte de la lutte des enseignants-chercheurs contre la réforme des concours d'enseignement,
cette « note interne » est une triste confirmation que :
1) Les suppressions de postes dans l'enseignement secondaire ont créé d'importants manques dans les établissements
2) Le Ministère de l?Education nationale cherche à faire des économies par tous les moyens, quitte à employer des centaines de vacataires temporaires dont les compétences d'enseignement n'ont jamais été vérifiées
3) La réforme des concours vise à dénuer de toute compétence disciplinaire l'enseignement primaire et secondaire

Devant la mise en place d'une politique systématique de démantèlement du service public d'enseignement, nous soussignés, enseignants-chercheurs et formateurs de l'Université François-Rabelais, vous demandons une
entrevue le plus rapidement possible pour discuter de ces questions et attendons que vous transmettiez au Ministère nos revendications concernant le retrait sans préalable de la réforme des concours d'enseignants, que nous demandons depuis fin octobre 2008, et la création de postes d?enseignants titulaires dans l'enseignement primaire et secondaire.


Valérie Pécresse choisit le bras de fer avec les universitaires en grève

Libération - 3 février 2009

Au deuxième jour de la grève lancée dans les Universités, le gouvernement clairement décidé de jouer le bras fer jusqu'au bout.

Valérie Pécresse annonce qu'elle ne négociera aucun aménagement du projet de décret affirmant :"si ce décret était modifié, ce serait extrêmement dommage pour l'université française et pour l'ensemble des chercheurs ". Elle a d'ailleurs envoyé le texte de son décret au Conseil d'Etat vendredi pour un examen final. De son côté le premier ministre François Fillon a déclaré : "Il faut que la réforme du statut des enseignants chercheurs voie le jour. Les présidents d'université doivent pouvoir recruter librement et arbitrer entre temps de recherche et temps d'enseignement". Un propos qui vient cogner avec la déclaration de la Conférence des Présidents d'Université qui conteste l'affirmation selon laquelle ils bénéficieraient de "pouvoirs exorbitants".

Dans les Universités, les signes de mobilisation se multiplient. D'après ma collègue de Libé Lyon l'Université Lyon-3 s'est mise en grève. L'Institut d'Etudes Politique d'Aix-Marseille continue sa grève. Des A-G ont voté diverses actions, dont la grève, à Toulouse, Lyon, Clermont-Ferrand-2, Lille, Montpellier-3, à Saint-Etienne, Bordeaux-3, Nantes, Troyes, Mulhouse, Rennes-1, Rennes-2, Strasbourg, l'IUTd'Aix-Marseille,Dijon, l'UFR de sciences sociales de l'Université Versailles Saint Quentin, Paris-6, Paris-7, Paris-8, l'UFR d'histoire au Mans, celui de maths à Orsay, plusieurs UFR à Paris-4, Paris-13 etc... Un signe amusant : le site web de Sauvons l'Université connait quelques ratés car l'explosion de sa fréquentation a contraint ses responsables à changer de support. Des sites web locaux ont été créés (ici celui d'Orsay). De plus en plus de sites de laboratoires et d'Universités sont utilisés pour diffuser l'information (ici un labo de mathématiques de Strabourg). Dans la presse, ce mouvement commence à percer, de nombreux articles dans la presse régionale, un beau portrait d'Olivier Beaud dans Le Monde, le juriste de Paris-2 Assas qui a assassiné (textuellement) le projet de décret du ministère

Aujourd'hui, à 12h, une centaine de chercheurs et d'universitaires ont lancé plusieurs centaines de chaussures dans les jardins du ministère de Valérie Pécresse, en signe de protestation contre le mépris du gouvernement et du Président de la République à leur égard.

La Coordination nationale réunie hier à la Sorbonne annonce avoir rassemblé 276 délégués et appelle à de nouvelles actions dont une manifestation nationale le mardi 10 février à Paris. Je publie ci dessous ses trois motions.

Laurence Giavarini (porte parole de SLU) contactée au téléphone me dit que "cela prend, nous avons de nombreuses informations sur des Assemblées générales. Les votes de grève se sont multipliés. Des délégations d'enseignants et d'étudiants auprès des Présidents d'Universités demandent l'organisation de journées banalisées, de refuser d'envoyer les maquettes pour les formations d'enseignants au ministère là où les Conseils d'Administration n'ont pas encore voté ce blocage".

La ministre a reçu le soutien de l'ancien Président de Paris-4, Jean-Robert Pitte, qui appelle notamment à instaurer la "sélection à l'entrée de l'Université" et à "augmenter les droits d'inscription".
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Olé » 04 Fév 2009, 12:38

A ma fac ag générale étudiante tenue par les syndicats ( unef/fse) avec vote de l'occupation d'un amphi.
Pour l'instant on se fait bouffer. Vous tiendrais au courant des évolutions.
Olé
 

Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Nico37 » 04 Fév 2009, 13:06

Ci-dessous, liste (à 17 h 20) des manifestations prévues demain 5 février pour l'enseignement supérieur et la recherche en France :

Amiens : 14 h 30 devant la Maison de la Culture
Chambéry : 14 h 30, Mairie d'Annecy le Vieux
Bordeaux : 14 h, place de la République
Brest : 11 h, Pl. de la Liberté
Dijon : 14 h, de l'Université en ville
Grenoble : 14h30, de l'amphi Weil vers la Préfecture
Lille : 14 h 30, porte de Paris
Limoges : 10 h, place d'Aine
Lyon : 14 h, place des Terreaux
Marseille : 14 h, de Saint Charles à la Préfecture
Montpellier : 14 h, au Peyrou
Nantes : 14 h, rectorat
Nice : 14 h, place Masséna
Paris : 14 h 30, de Jussieu au Ministère
Poitiers : 4 février 21 h, aux flambeaux, place d'Armes
Orléans : 10 h, parvis de la Cathédrale
Pau : 14 h, devant la présidence de l?université
Rennes : 11 h, place de la Gare
Rouen : 14 h, fac de droit, site Pasteur vers le rectorat
Strasbourg : 8 h, parvis de la fac de droit
Toulouse : 14 h 30, place du Capitole
Tours : 14 h, place Jean Jaurès


Sud Etudiants a écrit: Coordination des personnels: intensifier l'action!

Ce lundi, la coordination nationale des personnels d'universités a réunie des délégués représentant plus de 75 établissements d'enseignement supérieur. Il a notamment été décidé de deux journées d'action pour jeudi prochain, ainsi que pour le 10 février. Dans le même temps, alors que les universités sont entrées aujourd'hui dans un grève reconductible, elle a appelée l'ensemble des établissements de l'enseignement supérieur à s'engager dans une grève illimitée tant que les deux principales revendications mises en avant par la coordination ne seraient pas satisfaites (à savoir le retrait du projet de mastérisation des concours de l'enseignement et le décret sur le statut des enseignant-e-s chercheurs/euses).

Par ailleurs, les personnels ont fait savoir leur volonté d'effectuer des jonctions avec les mobilisations des étudiant-e-s. De fait, nous constatons aujourd'hui que plusieurs assemblées générales étudiantes ont votées la grève et qu'il se pose la question de la tenue d'une coordination nationale étudiante dans les jours à venir.

Il faut rappeler que les étudiant-e-s se mobilisent sur des questions qui soulèvent des problématiques identiques à celles des personnels. La déqualification des diplômes (soulevée par la mastérisation des concours de l'enseignement) inclut aussi pour les étudiant-e-s les conséquences du plan licence, des préconisations du rapport Jolion sur l'avenir des masters et du projet de contrat doctoral unique. De même, c'est la volonté de financer l'enseignement supérieur et la recherche sur des « critères de performance » qui guide le décret sur le statut des enseignant-e-s chercheurs/euses et qui implique la suppression de 900 postes cette année! Au final, ces deux axes sont ceux qui ont été imposés avec l'application de la loi LRU, et nous ne pourrons obtenir satisfaction si nous ne portons pas un mot d'ordre clair d'abrogation de cette loi.

Contrairement à la vision déformée qu'en donnent les médias, il n'existe donc pas deux mobilisations dissociées dans les universités à l'heure actuelle. Les étudiant-e-s et les personnels se trouvent engagés dans une seule et même mobilisation, comme nous avons tenu à le rappeler lors de notre brève intervention dans la coordination. Il apparaît donc nécessaire que les assemblées générales étudiantes, et les assemblées de personnels, se réunissent afin de construire la mobilisation ensemble. Nous devons nous joindre massivement à l’appel de coordination à faire de jeudi prochain (5 février) une journée de
manifestation et d’action sur tous les établissements d'enseignement supérieur et de recherche.


EDUCATION – L’université Lyon 3 en grève. Une première ou presque.

« D’autant plus historique que le mouvement a touché la fac de droit », souligne depuis la tribune Eric Carpano, maître de conférence en droit public à Lyon 3. Lors d'une AG, lundi, l'universitaire rappelle qu’il y a encore quelques semaines, le mot « grève » était encore ici perçu « comme un gros mot ». Certes, la mobilisation contre la réforme du statut et de la formation des enseignants-chercheurs est encore loin d’être massive. Mais elle est bien là et touche tous les départements de cette université pas vraiment rompue à la rébellion…

Pour ne pas dire totalement et historiquement sourde à tout mouvement social. Après soixante-huit, le monde universitaire lyonnais avait préféré se scinder en deux entités aux positionnements politiques assez clairs, l’une serait de gauche, l’autre de droite. A côté de Lyon 1 (facultés de sciences et médecine), furent créées donc deux autres universités de lettres, droit et sciences humaines : Lyon 2 et Lyon 3, qui garantissait à chacun de rester entre soi.

Un schisme qui a réussi à traverser, presque intact, les décennies. Durant les années 80-90, Lyon 3 a abrité un noyau dur d'enseignants d'extrême-droite (allant des négationnistes aux royalistes en passant par des néocolonialistes, la nouvelle droite ou d'éminents membres du Front national) sans que la direction de l'université ne s'en émeuve vraiment. Les années brunes semblent refermées, mais l'image de l'université de droite perdure. L’an dernier, au moment du vote de la loi LRU de réforme de l’Université, Lyon 2 s'est retrouvée paralysée durant plusieurs mois, locaux fermés et cours annulés. A Lyon 3, la vie universitaire continuait comme si de rien n’était.

Il aura donc fallu attendre l’arrivée sur le plateau de l’actualité des décrets d’application Pécresse sur la réforme du statut et de la formation des enseignants pour que l’université connaisse son premier mouvement social. Un enseignant de la fac de droit a une explication à ce brutal réveil. « Ce n’est pas un hasard si les juristes se mobilisent sur cette réforme. Il n’y a pas besoin d’avoir fait dix ans de droit pour savoir que ce que l’on nous propose, ce n’est ni plus ni moins que le droit divin accordé aux présidents des universités pour l’évolution de carrière des enseignants-chercheurs. C’est une aberration juridique ».

Grève illimitée

Lundi soir, ils étaient une centaine réunis en AG dans l’amphi C de la manufacture des tabacs, désormais site principal de l’Université. Des enseignants, mais aussi des étudiants. Tous sagement assis et levant la main pour intervenir chacun son tour. Au final, ils ont voté la reconduction illimitée de la grève tant que la ministre ne retire pas son décret, conformément au mouvement national mené par la coordination nationale des universités. Préalablement, et parce qu’on n’est pas chez les révolutionnaires autonomes, ils auront longuement discuté des enjeux de ce décret et des formes possibles et utiles de mobilisation.

Une AG, à Lyon 3, ça commence par un exposé argumenté et précis d’une prof de droit public, sur la réforme et ses dernières modifications. La terminologie n’est guère plus digeste que le décret lui-même, mais tout le monde semble comprendre que les enseignants-chercheurs vont désormais voir leurs évolutions de carrière et surtout leur ratio cours-recherches tomber aux mains de leur président d’université, amené à remplacé le CNU (conseil national des universités), instance nationale qui, jusqu’ici décidait seule de ces questions. Désormais, les profs mal évalués pourront être privés de recherche et devront prendre plus d’heures de cours.

En haut de l’amphi, un enseignant prend la parole et s’adresse aux étudiants présents. « Tout cela est très technique, et vous pouvez croire que ce que nous défendons là relève d’un certain corporatisme. Mais c’est assez simple et très important pour vous aussi, et plus globalement pour l’université ». Ainsi, en bon traducteur, le prof explique ce qui se cache derrière la vilaine expression « modulation des services » qui fait bondir le corps enseignant. « Cela veut dire que les enseignants vont faire moins de recherche. » Puis il poursuit, devant un auditoire tout ouïe, « notre statut d’enseignant-chercheur repose sur deux piliers essentiels : l’acquisition de connaissances, c’est-à-dire la recherche, et la transmission de ces connaissances, c’est-à-dire l’enseignement. Comment peut-on transmettre des connaissances que l’on n’acquiert plus ? Et pourquoi vais-je acquérir des connaissances si ce n’est plus pour les transmettre ? » L’enseignant voit là une remise en cause du rôle même de l’université. Il dit redouter que l’on ne transforme ainsi l’université en un « super lycée ». Ou qu’on transfère les connaissances « vers les écoles de commerces ».

L'UNI veille

Un étudiant de l’UNEF prend la parole. Il appelle les étudiants à soutenir le mouvement des enseignants car, explique-t-il, « ce décret fragilise toute l’université ». « On nous dit que les mauvais chercheurs devront faire plus d’enseignement. C’est clairement une dévaluation de l’enseignement ». Puis il enchaîne sur les revendications plus larges de l’UNEF pour l’université, avec le débit du leader syndical aguerri à devoir dire beaucoup en peu de temps. Comme on est à Lyon 3, à sa suite, c’est un représentant de l’UNI, syndicat de droite qui intervient. Il prévient : « on n’est pas là pour soutenir une politique anti-gouvernementale, ce n’est pas le sujet. Je ne crois pas qu’exiger le retrait pur et simple du décret soit une bonne chose. Il vaut mieux d’abord débattre ». Puis il conclut, prenant la posture du porte-parole de ministre, devant une assemblée mi-énervée, mi-amusée, « de toute façon, je vous garantis que vous ne l’obtiendrez pas ce retrait ».

A l’heure de prendre une décision sur la poursuite du mouvement, certains soulignent l’importance stratégique de ne pas s’éloigner du débat et de faire attention à ne pas tomber dans la revendication de «politique générale », afin de ne pas trop froisser les sensibilités pas toutes très à gauche de cette université.

« C’est un vrai problème ici. On sait très bien qu’une grève illimitée n’a de poids que si elle est massivement suivie. Que va-t-on faire si l’on est cinq par UFR ? », interroge une enseignante linguiste. Les enseignants-chercheurs de Lyon 3 ont finalement tranché. Décidant de suivre le mouvement national de grève illimitée. Une petite révolution entre ces murs que rien, jusqu'ici, n'était parvenu à faire trembler.

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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede guillaume37 » 05 Fév 2009, 00:43

Moi à ma fac c'est pareille le gouvernement se sert des revendications des profs pour assujettir et éclipser le mouvement étudiant, d'ailleur il suffit de lire les journeaux.

Mais les étudiants sont de plus en plus mécontents et à mon avis on se dirige vers une radicalisation du mouvement.(Se qui n'est pas pour me déplaire :wink: ).
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede joe dalton » 05 Fév 2009, 00:53

on se dirige vers une radicalisation du mouvement.

les fameuses et sempiternelles, radicalisation du mouvement !
pour que ça bouge(au delà des lois pecresse, qui ce sont appelé, loi devaquet, loi jospin, loi lang, loi bayrou, dans le passé), il faudra que les étudiants accepte de dépasser leurs statut d'étudiants !
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Vilaine bureaucrate » 05 Fév 2009, 01:49

Les étudiants sont pour une bonne partie , salariés-es. Je crois qu'avant de dépasser leur statut d'étudiants, ils feraient bien de le prendre en compte. Joe tu parles des étudiants mobilisés- politisés, pas des étudiants en général. et c'est assez faux, a chaque fois on vote tout un tas de solidarité et de soutien... durant le mouvement des cheminots, ya eu des déplacement en Ag cheminote et des cheminots en Ag étudiante..
ya plutot un coté sacralisation des travailleurs-ses..
..un coté le grand soir , c'est ce soir, dès les premieres AG de cette année, a Tolbiac, on parle: greve générale... bref, la convergence tout ça, et ça parle a peu de monde. on mobilise pas la dessus.. Faut bien partir du sujet.

d'ailleurs l'UNEF appelle a "les étudiants a descendre dans la rue" (foutage de g!) je ne vais pas en manif' pour grossir les rangs des ens, enseignants chercheurs, les memes qui l'année derniere étaient dans la contre ''lutte active''*. (motion 2, de la coord nat. : les profs parlent de "lutte active", on est au bord d'une révolution, rien ne va plus...).

sur quelle base on descends dans la rue? ... bref je dis ça mais je vais y aller pour prendre des nvelles(politiques), (c'est les vacances!), mais ça m'agace profondement. :militaire:
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede RickRoll » 05 Fév 2009, 02:34

Ben, les enseignants sont souvent dans la lutte passive. Celle qui ne dépasse pas la discussion dans les couloirs de la fac.

Il faut quand même y aller même si on a la rage contre les profs qui nous faisaient la leçon l'année dernière, comme quoi la LRU ça valait pas le coup de se mobiliser. Maintenant qu'on est du même avis faut en profiter pour aller plus loin.
RickRoll
 

Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Nico37 » 05 Fév 2009, 14:31

Appel à solidarité avec Mathilde le 9 février 2009 à Orléans à 14h devant
la cour d'appel : la répression des militants de la LRU continue

Mercredi 9 avril 2008 au Palais de Justice de Tours s’est tenu le procès de Mathilde Barthelemy, arrêtée pendant le mouvement contre la loi LRU à Tours pour « rébellion avec violence » alors qu’elle tentait d’avertir les passants et étudiants proches de l’arrestation d’un camarade, Antoine. La répression des personnes contestataires d’un Etat tout puissant et d’une politique renforçant la précarité, la misère et la xénophobie continue.

Avant l’audience, à la demande du procureur, la police a annoncé aux personnes venues soutenir Mathilde que seulement 12 personnes pourraient entrer dans le tribunal. Face à cette entrave au droit de chacun d’assister à des audiences publiques, l’avocate de Mathilde est allée chercher le bâtonnier de l’ordre des avocats pour protester contre cette mesure. L’avocate a également refusé de plaider tant que les personnes venues en soutien ne pourraient pas assister au procès. Au final, tout le monde est entré au moment où Mathilde allait à la barre, en tout, une bonne cinquantaine de personnes, sous l’œil noir des policiers.

Face à une justice partiale, et ne laissant aucune place à la présomption d’innocence, Mathilde a maintenu sa position, refusant de se soumettre à de quelconques « aveux », considérant que son droit à faire connaître l’arrestation de quelqu’un avait été bafoué. Et à la question « Pourquoi un officier de police mentirait ? », elle ne peut qu’invoquer la multiplication des accusations d’outrage et de rébellion, qui profite à qui l’on sait…

Le réquisitoire de l’avocat des parties civiles (de la policière plaignante) a été ordurier, ne comprenant pas que des étudiants puissent s’intéresser en quoi que ce soit à des mouvements sociaux et s’évertuant à dire que des « professionnels de la manifestation » ont beaucoup d’influence sur de pauvres êtres naïfs et sont sans doute rémunérés pour leur militantisme.. Il a demandé 500 euros de dommages et intérêts ainsi que 500 euros pour rembourser les frais d’avocat. La procureure s’est également lancé dans un réquisitoire contre les manifestants qui ne respectent rien, et surtout pas la police. Elle requiert 1 mois de prison avec sursis pour Mathilde ainsi qu’un stage de citoyenneté.

L’avocate de Mathilde n’aura de cesse de s’élever contre cette justice partiale, contre les obstacles faits à nos droits de manifestation et d’expression et contre cette toute-puissance de la police. Elle demande la relaxe de Mathilde.

Le 28 mai 2008, le jugement est rendu. Mathilde devra payer à la policière 350 euros pour ses frais d’avocat ainsi que 150 euros de dommages et intérêts. Elle fait donc appel de cette décision.

Face à une justice qui marche main dans la main avec la police,
Face à nos droits qui sont bafoués,
Face aux inégalités nous appelons à une solidarité massive.

Nous ne pouvons laisser la justice agir dans l’ombre et le silence, comme elle tente de le faire en interdisant le libre accès à une audience publique.


Rendons-nous à l’audience le 9 février 2009 à la Cour d’Appel d’Orléans à 14h pour soutenir Mathilde.


Pour organiser un co-voiturage depuis Tours : 0634196498
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede kuhing » 05 Fév 2009, 14:43

Vu aux actualités ce midi.
la mobilisation semble prendre de l'ampleur , Strasbourg - Rennes (où on a vu d'ailleurs quelques drapeaux CNT )
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