Education populaire

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Messagede bipbip » 26 Jan 2017, 13:45

Un nouveau site pour l’association Intermèdes-Robinson

Laurent Ott, chroniqueur régulier sur la pédagogie sociale dans Questions de classes annonce la création d’un nouveau site pour exposer et faire connaître les activités et les expériences menées par l’association Intermèdes-Robinson.

Bonjour,
Nous avons le plaisir de vous faire connaître le nouveau et unique site d’Intermèdes-Robinson, consacré à nos actions et à la Pédagogie sociale et à son nom de domaine.

Ce site, réalisé par Éloïse Daguet, volontaire de notre association, remplace d’ores et déjà notre ancien site hébergé chez Free et notre Blog sur Recherches-actions, Ces derniers n’évolueront plus mais pointeront dorénavant vers celui-ci.
On y trouvera toutes les descriptions , mais aussi les informations, les images, et tous les documents sur la vie de notre association, ses actions, ses productions.

A terme ce site est appelé à abriter également toutes nos publications et media, notre journal, nos vidéos, nos émissions de radio.


Intermèdes-Robinson
Site et Blog : http://www.intermedes-robinson.org
Vidéos : http://www.dailymotion.com/user/Cultures_Robinson/1

http://www.questionsdeclasses.org/?Un-n ... s-Robinson
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Re: Education populaire

Messagede Pïérô » 27 Jan 2017, 00:51

Bobigny (93), vendredi 27 janvier 2017

Pédagogies alternatives et éducation populaire

Débats, échanges et rencontres pour tous

de 9h à 17h, IUT de Bobigny, 1 rue de Chablis

Ouverte aux étudiants, professionnels, chercheurs et à tout public, la journée s'articulera autour des relations entre les pédagogies alternatives et l'éducation populaire.

Venez découvrir, échanger, participer aux conférences mais aussi vous enrichir des débats et d' ateliers pratiques dans une réflexion coopérative.

Contact : colloque.pedafi@gmail.com

Déroulé de la matinée

Conférences - Débats

9h45 - 10h45 : La pédagogie sociale, une ressource pour le re- nouvellement des pratiques éducatives et sociales, par Laurent OTT, association Intermèdes Robinson.

Cette première intervention interrogera la faible diffusion du concept de pédagogie sociale en France et ses liens avec l'éducation populaire.

Elle cernera les principes et les effets de cette alternative éducative durable en milieu ouvert, notamment sur le lien aux institutions.

10h45 - 11h15 : Quel rapport, au savoir et à savoir ? Construire pour une éducation à visée émancipatrice, dans tous les lieux populaires, par Pascal DIARD, Groupe français d'éducation nouvelle.

Sur la place de la République en plein mouvement social, dans un quartier de Champigny, dans un lycée de Saint-Denis, dans un centre éducatif de la PJJ de l'Essonne, le rapport aux contenus de savoir comme aux situations d'apprentissage est rarement interrogés. Pour- tant, la finalité d'une éducation populaire n'est-elle pas l'émancipa- tion individuelle, intellectuelle et sociale ?

12h00 - 12h30 : Rôle et défis de l'éducation populaire face aux enjeux actuels de société, par Marc LACREUSE, collectif édu- cation populaire et transformation sociale.

« Les formes d'oppression qui nous gouvernent créent non pas de la résistance mais du découragement, un dégoût à l'égard de soi- même, le sentiment qu'on est incapable de faire quoi que ce soit. »

(Jacques Rancière, sur Médiapart, au moment de Nuit debout, prin- temps 2016). Le défi fondamental de l'éducation populaire ne serait-il pas de contribuer à nous faire passer du découragement à la résis- tance, mieux, à la transformation sociale et politique d'un monde qui ne peut rester en l'état ?

Déroulé de l'après-midi

Ateliers et ciné-débat.

inscription à un atelier au choix lors de la pause déjeuner

Atelier n°1 (salle 112) : Utopies pédagogiques

Sur un principe de brainstorming, avec des post-its, il s'agira de définir avec les participants quelle est leur utopie pédagogique ou, a contrario, ce qui caractérise les pratiques dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas. Animé par Alexane Brochard, Réseau Education populaire 93.

Atelier n°2 (salle 113) :

Echanges de pratiques autour de supports pédagogiques

Présentation d'outils pédagogiques par les animateurs de l'atelier et échanges de pratiques avec les participants. Animé par Jean-Marc

Rio, Les Petits Débrouillards et par Hervé Bouchet, Fab Lab de Rosny-sous-Bois.

Atelier n°3 (salle 114) : Récits d'apprentissage

Un parcours professionnel est fait de réussites comme d'échecs. Dans le domaine social, rien n'est jamais écrit, une constante remise en question est nécessaire. A partir de retours d'expériences, il s'agira de nourrir et de mettre en lien les pratiques pédagogiques développées par les participants. Animé par Kinza Huxley, MJC de Corbeil-Essonnes.

Ciné-débat (amphithéâtre Hannah Arendt) autour de « Ma France à moi », de Julie Bonan

En interrogeant la mémoire d'une ville et de ses habitants à travers cinquante ans d'éducation populaire à la Maison des Jeunes et de la Culture de Corbeil-Essonnes, Ma France à moi rend hommage à une France qui tend la main et qui replace l'humain, quel qu'il soit, au cœur des préoccupations quotidiennes. Débat en présence d'une partie de l'équipe du film.

Programme de la journée
• 9h00 - 9h30 : Accueil des participants devant l'amphithéâtre Hannah Arendt
• 9h30 - 9h45 : Introduction par Abdelhamid LIMANI, directeur de l'IUT de Bobigny et Marc César, directeur du département Carrières Sociales
• 9h45 - 10h45 : La pédagogie sociale, une ressource pour le renouvellement des pratiques éducatives et sociales, par Laurent OTT, association Intermèdes Robinson
• 10h45 - 11h15 : Quel rapport, au savoir et à savoir ?
Construire pour une éducation à visée émancipatrice, dans tous les lieux populaires, par Pascal DIARD, Groupe français d'éducation nouvelle
• 11h15 - 12h00 : Echanges avec la salle
• 12h00 - 12h30 : Rôle et défis de l'éducation populaire face aux enjeux actuels de société, par Marc LACREUSE, collectif Education populaire et transformation sociale
• 12h30 - 13h00 : Echanges avec la salle
• 13h00 - 14h00 : Déjeuner participatif en salle 215
• 14h00 - 16h00 : Ateliers et ciné-débat en sous-groupe en salles 112, 113, 114 et amphithéâtre Hannah Arendt
• 16h00 - 16h40 : Restitution en plénière des ateliers participatifs et du débat dans l'amphithéâtre Hannah Arendt
• 16h45 - 17h00 : Clôture du colloque

Equipe d'organisation et d'animation :

AUPART Julie, BELIA Marvin, BOSC BIERNE Alice, BRISSONNET Léa, CARTRON Danaé, CHERADAME Pauline, DECLERCK Clémence, JABBIE Hawa, SALUZZO Marie, Licence professionnelle des Métiers de l'animation sociale, socio-éducative et socio-culturelle en initiale et en alternance.

http://www.mille-et-une-vagues.org/ocr/ ... NATIVES-ET
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Re: Education populaire

Messagede bipbip » 07 Avr 2017, 13:12

Paris samedi 8 et dimanche 9 avril 2017

Foire des éducations populaires

Les 8 et 9 avril 2017, Debout Education Populaire fêtera sur la place de la République le premier anniversaire de sa charte. À cette occasion, nous organisons une grande foire des éducations populaires. L'enjeu est de favoriser les rencontres entre éducations populaires existantes et de les rendre visible au grand public dans des lieux ouverts.

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Programme du week-end

Cantine Vegan à prix libre durant les deux jours!

Samedi 8 avril :
• 11h - 13h : Interventions à Debout Education Populaire
• 11h : Bassmoun vient nous parler de pourquoi nous n'avons pas besoin de pétrole
• 12h : Alessandro vient nous parler de violences policières, racisme et guerre à la drogue
• 11h - 13h : Arc-en-ciel Théâtre : atelier de création de maquettes de théâtre forum autour de situations concrètes de conflit social
• 14h -16h : Arc-en-ciel Théâtre suite : maquettes présentées au public qui pourra venir prendre les rôles et les jouer sur scène
• 14h - 16h : CNAJEP : porteurs de paroles
• 14h - 16h : Sciences Critiques : intervention et débat
• 14h - 16h : Réseau d'échanges et savoirs

Dimanche 9 avril :
• 11h - 13h : atelier éduc'pop « quelle société veut-on ? » session 28 sur le Commerce International
• 14h - 16h : Intervention à Debout Education Populaire
• 14h Rcaze vient nous parler du hasard en politique
• 15h Boite à question
• 14h- 17h : Under Constructions : jeux de société sur le thème éduc'pop hors les murs
• 15h - 16h30 : Résonnances avec Culture et Liberté : controverse sur « l'éducation populaire est-elle politique ? »
• 16h - 18h00 : Benjamin Bayet : monologue théâtral « le dehors de toute chose » (pas de sono pour le monologue mais sono pour le débat ensuite, au milieu de la place sur le bord de la statue, besoin d'une personne d'éduc'pop pour la modération)
• 18h - 20h : Assemblée thématique sur les pratiques d'éducation populaire (besoin des deux sono et d'une mixette, on se met au milieu de la place)
• 21h : Projection du film « Enfin des bonnes nouvelles » en présence de l'équipe du film et de la coopérative DHR qui l'a produit et le distribue

Nous avons également lancé une cagnotte en ligne pour qui souhaiterait appuyer cette initiative : https://www.leetchi.com/c/anniversaire- ... -populaire

http://openagenda.com/nuitdebout/events ... 17?lang=fr
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Re: Education populaire

Messagede bipbip » 23 Sep 2017, 18:21

Paris dimanche 24 septembre 2017

Autour de la manifestation : journée d’éducation populaire

à 15h, Place de la République

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La manifestation : sa(ses) raison(s) d’être, ses différents formes, son encadrement juridique et les différentes pratiques qu’elle abrite. Le 24 septembre à partir de 15h est organisée une journée d’éducation populaire place de la République.

Depuis 2014, nous constatons une répression de plus en plus forte sur le terrain de la contestation sociale et politique durant les différents types d’action, rassemblements et manifestations. Nous entendons tout et n’importe quoi sur ces manifestations, ce qu’il s’y passe, qui fait quoi et pourquoi. Ces informations sont souvent tronquées et manipulées. Malgré la création du cortège de tête, du collectif anti-répression ainsi que de l’action des Streets medics, les participant.e.s sont souvent faiblement renseigné.e.s. Ils/Elles ne connaissent pas leurs droits et les dangers de la répression policière et judiciaire. Ils/Elles ignorent les bons réflexes à avoir lors de ces moments de contestation. La question de l’efficacité d’une manifestation elle-même se pose. Combien d’entre nous se sont posé la question : à quoi ça sert ?

Nous prévoyons donc d’organiser une journée d’éducation populaire consacrée à la manifestation : sa(ses) raison(s) d’être, ses différents formes, son encadrement juridique et les différentes pratiques qu’elle abrite. Il ne sera pas question de parler de "violence" ou de disqualifier tel ou tel mode d’action mais de partager nos expériences, nos analyses, nos connaissances et nos espoirs en ce qui concerne la forme "manifestation".

Nous proposons donc une controverse publique autour de la raison d’être de la manifestation ; elle sera suivie de l’intervention d’un.e. street-médic et d’un.e. spécialiste de la répression et/ou des questions juridiques. L’accent sera mis sur l’échange entre l’intervenant et le public sur des questions pratiques. N’hésitez pas à nous contacter pour nous proposer une interventions susceptible d’enrichir cette journée thématique.

DEBOUT EDUCATION POPULAIRE

Pour nous contacter :
https://educpopdebout.org/
educpop.debout@riseup.net

https://educpopdebout.org/2017/09/18/jo ... festation/
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Re: Education populaire

Messagede Pïérô » 09 Nov 2017, 22:45

Pour une Education Populaire Engagée

3e Rencontre(s) nationale(s) d'Arras

les 11 et 12 novembre 2017

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Vous êtes militant-e-s de collectifs et d'organisations associatives et coopératives se revendiquant de l'Education Populaire,
Vous souhaitez vous mobiliser, faire front et lutter contre le système actuel et la pensée dominante, la marchandisation et la mise en concurrence de tout et tous...

Retrouvons-nous à Arras, les 11 et 12 novembre prochains.

Ensemble,
• organisons-nous,
• pensons et élaborons des outils opérationnels,
• renforçons-nous, localement et à grande échelle,
• planifions d'autres rencontres, d'autres temps d'échange et de création,
• faisons front et agissons pour le monde que nous souhaitons,
• prenons l'initiative !

Le programme est encore en cours d'élaboration, mais réservez dès aujourd'hui ces deux journées dans votre agenda, pour que vous puissiez dire à vos petits-enfants : j'y étais !

Ne vous demandez pas ce que l'éducation populaire peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour une éducation populaire engagée !

rencontresarras@culture-et-liberte.asso.fr

https://paris.demosphere.eu/rv/56622
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Re: Education populaire

Messagede bipbip » 12 Nov 2017, 20:37

Un film sur Bricàbrac à Marseille

L’expérience marseillaise de l’espace éducatif Bricàbrac entame sa 3è année d’existence.
Malgré toutes les difficultés et obstacles pour faire tenir une telle structure réellement autonome et autogérée, Bricàbrac a réussi à tisser un important réseau de liens, de soutiens, d’échanges, qui lui donnent sa force et sa consistance.
La documentariste Lucie Thiérry a suivi pendant deux ans cette belle aventure pour produire un film qui nous montre différents aspects des enjeux de ce projet, pour les enfants, les éducateurs et les parents partie prenante d’un collectif en devenir.
Pour finaliser le montage du film, Lucie a lancé un financement participatif et aura besoin d’un large soutien car la somme est importante !

Pour en savoir plus :
https://www.helloasso.com/associations/ ... s-folles-1

Pour plus d’information sur Bricàbrac :
Vie de l’association : http://www.bricabracs.org

Vie des enfants : http://www.rhizome.bricabracs.org

Page facebook : https://www.facebook.com/bricabracsespaceseduc

contact chez bricabracs.org

http://www.questionsdeclasses.org/?Un-f ... -Bricabrac
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Re: Education populaire

Messagede bipbip » 01 Fév 2018, 23:15

Controverses
« Éducation populaire & éducations populaires »
Revue Résonnances

Paris samedi 3 février 2018
à 13h30, Bourse du Travail de Paris, Salle Ambroise Croizat, 3 rue du château d’eau

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13H30 - Accueil des participants. Présentation de la journée.
• 14h - "numérique ou place publique pour la transformation sociale ?'
• 15h - "L'éducation populaire a-t-elle besoin d'universitaires ?"
• 16h - "faut-il poursuivre une revue d'éducation populaire ?"

De retour sur toutes les lèvres, on ne sait pas toujours très bien ce que chacun met derrière le même titre. Qu'en est-il aujourd'hui ?

Condorcet ou le maquis ? Les bourses du travail ou les colonies de vacances ? Transformation sociale ou émancipation individuelle ? Autonomie ou coopération ? Négociation, révolution, ou transition ?

Chaque mouvement, chaque courant, chaque « chapelle » peut débattre des heures de qui détient la vérité, « la vraie vérité », celle qui ferait se rallier tous derrière un grand panache blanc, il n'empêche que les différences existent.

Ces différences font-elle de nous des ennemis, qui développons des pratiques et visions peut être éloignées de l'éducation populaire, chacun parfois de notre côté ?

L'éducation populaire mérite un autre combat.

Résonnances souhaite poser une question simple à tous les acteurs-auteurs de L'Education Populaire en France aujourd'hui : sommes nous capable de comprendre, voir, entendre les divergences sans se combattre au risque de faire le jeu du marché, de la concurrence, des appels d'offres et de penser être plus fort que l'autre ?

Avons-nous des points communs fondamentaux et des débats à exposer qui nous rendraient tous plus forts pour remuer la société ?

Résonnances vous invite à vous engager dans ces controverses fertiles, le 3 février 2018 à la Bourse du Travail à Paris.

En ouverture d'un numéro 25 « Education Populaire et Educations Populaires », ouvert à toutes les tendances, à tous les points de vue, comme un panoramique du réel, pour féconder l'avenir.

http://www.resonnanceseducpop.org/

Inscriptions et renseignements :
resonnances-revue@orange.fr
06 72 76 13 45
www.resonnanceseducpop.org
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Re: Education populaire

Messagede bipbip » 08 Oct 2018, 15:26

Dans l’animation, une précarité structurelle

Dans l’animation socio-culturelle la précarité et le non-statut sont la norme du fonctionnement. Cette situation s’inscrit dans une histoire longue, très liée à ses débuts à celle de l’éducation populaire.

Au XIXe siècle, marqué en France par les révolutions de 1830, 1848 et 1871, naissent trois courants qui pratiquent, chacun à leur façon, une forme d’éducation populaire.

Aux origines de l’éducation populaire : un courant laïque, républicain

Au lendemain de 1830, est fondée l’Association polytechnique, dont l’un des animateurs est Auguste Comte, le philosophe du “positivisme”. En 1848, c’est la création de l’Association philotechnique. En 1866, la célèbre Ligue de l’enseignement est créée par Jean Macé, journaliste républicain. La Commune de Paris décrète des réformes, parmi lesquelles l’enseignement laïque et gratuit, ainsi que l’enseignement professionnel assuré par les travailleurs·euses eux/elles-mêmes.

Dix ans plus tard, Jules Ferry créera l’école républicaine pour soustraire les enfants à l’influence des religieux certes, mais également pour empêcher le mouvement ouvrier d’éduquer ses enfants, comme il l’avait fait en 1871...

Mais aussi un courant de christianisme social

C’est un mouvement interclassiste qui réunit fils de notables et jeunes ouvrier·e·s et paysan·ne·s, et qui se structure autour de la lutte contre la misère et la pauvreté. Il a parfois, notamment sur son versant protestant, rejoint le courant laïque sur sa vision de l’éducation. Par ailleurs, la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) et la JAC (Jeunesse Agricole Chrétienne), fondées en 1925, jouent un rôle important de conscientisation sociale de la jeunesse, notamment dans les zones rurales. Ces mouvements connaissent leur âge d’or dans les années 1960, avant d’entrer en déclin. La JOC est encore active aujourd’hui, sur des bases plutôt progressistes (voir à ce sujet les écrits de Paul Masson).

Et un troisième courant, ouvrier et révolutionnaire

Le mouvement ouvrier français trouve son origine dans les amicales, mutuelles et coopératives créées dans les années 1810-1820, pour contourner l’interdiction des syndicats par la loi Le Chapelier en 1791.

Après que la répression a brisé les reins de la Commune, le mouvement ouvrier reprend véritablement son essor dans les années 1880 et devient une “puissance” qui compte.

Les révolutionnaires se méfient de l’école de la bourgeoisie édifiée par Jules Ferry avec les lois de 1881-1882, et cherchent à préserver une culture et des valeurs propres à la classe ouvrière. Dans les années 1890, les Bourses du travail, créées par les municipalités pour réguler le marché de l’emploi, sont “débordées” par les syndicalistes révolutionnaires qui cherchent à les transformer en bases d’une contre-société prolétarienne, en les dotant de services d’entraide, de bibliothèques, de cours du soir où l’on étudie l’économie, la philosophie, l’histoire. L’éducation est alors conçue comme un prélude à la révolution : “Ce qui manque à l’ouvrier, c’est la science de son malheur”, écrit l’anarchiste Fernand Pelloutier, élu secrétaire de la Fédération des Bourses du travail en 1895.

L’éducation populaire, nouveau secteur d’activité

Dans les années 1920-1930, “l’éducation populaire” devient peu à peu un secteur d’activité à part entière. L’ordonnance du 2 octobre 1943 créé l’agrément “Jeunesse et éducation populaire”. Les associations qui l’obtiennent se placent de fait sous la tutelle de l’État, et peuvent obtenir des subventions. Elles vont fonctionner avec des animateurs/trices aux statuts très divers. C’est le début d’une institutionnalisation qui sera reconduite après la Libération. Sous Vichy, des associations d’éducation populaire ont d’ailleurs été fondées dans la clandestinité – les Francas ainsi que Peuple et Culture (dont le manifeste se propose de “rendre la culture au peuple et le peuple à la culture”), dès 1943 – et, à la Libération, ces jeunes résistant·e·s vont plaider pour le développement d’une éducation politique de masse conçue comme une pédagogie de la démocratie, de manière à prévenir les tentations totalitaires.

En 1959, alors qu’est créé le ministère de la Culture sous la houlette du romancier gaulliste André Malraux, l’éducation populaire reste au sein de Jeunesse et Sports : le nouveau ministère n’a certainement pas pour mission l’émancipation du peuple, mais la création artistique et l’accès aux “œuvres capitales de l’humanité”. Ainsi, par exemple, la pratique du théâtre amateur dépend du ministère de la jeunesse, alors que le théâtre de “création” passe au ministère de la culture.

Une éducation populaire dépolitisée

L’idée de pédagogie de la démocratie est abandonnée par les institutions. Elle se transforme en animation socio-culturelle, rattachée aux loisirs.

C’est dans cette période que le secteur de l’éducation populaire entre dans un “cercle vicieux”.

Tout d’abord, ses militantes et militants obtiennent une reconnaissance de l’État, ce qui entraîne la création de droits et l’allocation de moyens : ainsi, la création des Comités d’entreprises (1946), la loi sur le droit à la formation professionnelle continue (1971), la construction d’infrastructures comme les MJC, et le subventionnement d’associations pour les animer, etc.

Mais tout cela provoque une institutionnalisation et une très forte dépolitisation des actions menées. On doit être diplômé pour pouvoir être animateur ou animatrice ; les dirigeantes et dirigeants des structures s’éloignent socialement des premier·e·s concerné·e·s, qu’ils/elles considèrent désormais comme “leur public”. Les tenants d’un courant militant tentent de résister. L’élan subversif et autogestionnaire de Mai 68 les y aide. En 2007, des acteurs et actrices du secteur crééent “le Pavé” (dissout en 2014) remettant au goût du jour l’éducation populaire émancipatrice (idée des conférences gesticulées, pratique du théâtre de l’opprimé·e...).

Mais le mot a tendance à devenir un mot-clef, à glisser impérativement dans son dossier de demande de subvention.

Ressuscitée, aussitôt aseptisée ? Ce qui est certain, c’est qu’un mot ne suffit pas à changer des pratiques associatives aujourd’hui prisonnières de leur modèle économique et du fonctionnement à court-terme et dépolitisé des financements par appels à projets. C’est l’analyse de F. Lebon dont c’est l’un des champs de recherche.

La disjonction éducation populaire animation socio-éducative

Logique de marché, mise en concurrence des associations, nous sommes bien loin des aspirations initiales des trois “courants” porteurs de l’éducation populaire, pourtant elles existent bien partout où on mène une action en faveur de l’émancipation, du développement de la puissance d’agir et de la transformation sociale : dans les syndicats, dans les arts, dans les structures éducatives qui mettent en œuvre des pédagogies alternatives, dans les entreprises qui fonctionnent en autogestion, dans le travail social quand il n’est pas conçu comme un travail de contrôle social. On peut sans doute dire que les “nuits debout” de 2016 ont été de grands moments d’éducation populaire.

Mais aujourd’hui, qu’en est-il des milliers d’animateurs et animatrices qui travaillent dans les écoles, dans les centres sociaux et culturels, au sein d’associations diverses : salarié·e·s souvent très précaires relevant de “l’éducation populaire” dont nous avons dressé un court historique ?

Le mouvement de professionnalisation commence au milieu des années 1960, avec la disjonction entre éducation populaire et animation socio-éducative (premier diplôme d’État concernant l’éducation populaire en 1965), puis la création d’une convention collective spécifique à l’animation, revue en 1989, avec aussi la création-certification du BAFA en 1973 pour l’encadrement dans les centres de vacances et activités périscolaires (50 ?000 délivrés par an ! )

Un métier sans statut

Il s’agit d’une profession dite “de passage”, marquée par des niveaux d’études très variés (majoritairement le bac), des conditions d’exercice très disparates. Une évaluation Unedic de 1990 (!) y comptabilise plus de 350 ?000 salarié·e·s, avec une majorité de femmes, et de jeunes (moyenne d’âge de 30/40 ans pour les professeurs), travaillant pour moitié dans un établissement public mais dont l’employeur est une association pour 90 ?% d’entre eux/elles. La précarité de l’emploi (CDD, vacation pour moitié), temps partiel segmenté, salaires peu élevés (entre 600 et 1100 euros mensuels avec un taux horaire au SMIC) sont des éléments tristement unifiants de cette profession : l’animation fonctionnerait comme une variable d’ajustement au chômage, comme le montre F. Lebon dans son ouvrage Devenir animateur, une entreprise d’éducation morale (2007).

L’historienne F. Tétard dans L’introuvable statut d’animateur (2000) souligne que : “l’animateur a été tour à tour militant, indemnisé, temporaire, vacataire, bénévole, permanent, professionnel... il est d’ailleurs peut être encore tout cela à la fois”. En effet, les “voiles” de l’éducation populaire, de l’apprentissage, de la “citoyenneté” n’occultent-ils pas des formes de travail invisible, gratuit ? Cela est manifeste avec les textes impulsés dès 1986 concernant le “volontariat”, “l’engagement des jeunes au service des autres”, idée largement promue, voire imposée par le gouvernement Macron.

L’organisation difficile des salarié·e·s

Ce “statut” intermédiaire entre bénévolat et emploi, aux frontières d’un travail mal reconnu et d’un militantisme non problématisé, sont des éléments qui ne permettent pas la construction, l’organisation d’un “groupe professionnel” à proprement parler : “une zone de vulnérabilité associant précarité et fragilité du lien social, zone intermédiaire située entre intégration et désaffiliation” selon R. Castel.

La question de l’organisation, de la syndicalisation dans ce secteur, reste posée au regard de l’atomisation des salarié·e·s, au sein des structures. L’engagement des animateurs et animatrices dans des dynamiques relevant véritablement de l’éducation populaire, donc de transformation du monde, de contestation de systèmes verticaux et coercitifs, d’émancipation passe probablement par un processus revendicatif unifiant débouchant sur un véritable statut. Tout reste à faire !

E. L.


L’animation socioculturelle en quelques chiffres

En 2014, le secteur de l’animation employait 425 000 salarié·e·s. On distingue les animateurs/trices bénévoles et volontaires, les animateurs/trices occasionnel·le·s et les animateurs/trices professionnel·le·s.

71 % des personnels sont des femmes. 40 % des animateurs/trices professionnel·le·s sont en CDD ou vacataires. La majorité des salaires est inférieure à 1180 € par mois.

Données extraites du rapport de J. De Carlos, membre CGT du Conseil supérieur de la Fonction publique territoriale, mai 2016.


http://www.emancipation.fr/spip.php?article1879
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