Emancipation tendance intersyndicale
Posté: 13 Oct 2012, 16:59
Bientôt le congrès de la FSU, opportunité pour créer un topic sur Emancipation.
Texte internationaliste adopté lors de la Semaine d’Émancipation en juillet 2012 :
Congrès FSU 2013 :
Une revue :
http://www.emancipation.fr/spip.php?article756
Texte internationaliste adopté lors de la Semaine d’Émancipation en juillet 2012 :
Pour une "coordination de lutte internationale"
La crise du système capitaliste, commencée en 2007 aux États-Unis, se poursuit et touche tour à tour tous les pays du globe.
Dans cette situation, les capitalistes, pour défendre leurs profits et faire payer la crise aux travailleurs/ses, utilisent leurs armes habituelles : licenciements, fermetures d’entreprises, baisse des salaires, liquidation des acquis sociaux et des services publics, flexibilité et précarité, renflouement des banques et des profits à coups de milliards, dumping social… ils peuvent aller jusqu’à déstructurer des sociétés entières comme en Grèce.
Face à cette offensive généralisée, le salariat des différents pays, la jeunesse et parfois l’ensemble de la population s’engagent dans des luttes. Les mobilisations ont été particulièrement puissantes en Grèce, en Espagne contre les plans d’austérité, mais aussi en Tunisie, Égypte, etc… pour les droits démocratiques. La jeunesse et les femmes ont été particulièrement impliquées dans ces luttes. Y compris des combats décisifs, mais qui ont subi de sévères défaites, peuvent connaître de nouveaux développements en s’appuyant sur une remontée générale des mobilisations : il y a de fait une solidarité entre tous les peuples du monde.
Toujours dans l’optique de la recherche effrénée du profit, les entreprises capitalistes accentuent le pillage des matières premières et la destruction de la nature, quelles qu’en soient les conséquences pour les travailleuses et les travailleurs, pour les populations environnantes, et pour l’humanité à venir. Et cela se traduit aussi par de nouvelles et importantes mobilisations, par exemple contre les gaz de schiste, ou contre la destruction de sites -indispensables à la vie des populations locales - au profit de grands aménagements servant les besoins du capitalisme (exemple Cajamarca au Pérou).
Pour contrer ces résistances, les bourgeoisies mettent en œuvre les armes que leur offrent les appareils d’État :
répression ouverte, de la mise en cause du doit de manifester jusqu’à l’élimination physique.
mesures visant à entraver la liberté syndicale, le droit de manifester ou d’organiser des piquets de grève.
mesures visant à contrôler les organisations syndicales et leurs directions (par exemple par le financement des organisations). Quant la situation l’exige, les capitalistes mettent en oeuvre le "dialogue social" comme c’est le cas en France – et dans toute l’Union Européenne par les "pactes sociaux" aujourd’hui - pour intégrer les syndicats à l’Etat (allant jusqu’à vouloir "constitutionnaliser" le dialogue social).
De plus en plus largement, apparaît la nécessité de remettre en cause le système capitaliste lui-même, le fait qu’on ne peut plus obtenir de ce système de « bonnes réformes » et qu’il n’y a pas de solution tant qu’on préservera la propriété capitaliste des moyens de production. De plus en plus clairement se pose la nécessité de répondre à la question : qui possède le pouvoir dans cette société ? Ni la voie électorale ni les insurrections révolutionnaires (Égypte, Tunisie…) n’ont permis pour l’instant de trouver de réponse satisfaisante à cette question.
De ce fait le rôle des organisations syndicales est décisif pour l’ensemble du salariat. Mais en même temps la quasi-totalité des organisations syndicales sont aujourd’hui contrôlées par des bureaucraties qui ne contestent pas le système capitaliste et ont fait allégeance aux différents gouvernements. Néanmoins dans différents pays le combat pour des syndicats (et des tendances) de lutte de classe, privilégiant l’organisation des luttes et leur contrôle par la base, voulant rompre avec le capitalisme, commence à prendre réalité. Mais ce combat pour un syndicalisme de rupture avec le capitalisme ne peut être mené de manière isolée, pays par pays. D’autant plus que les bureaucraties syndicales ont rejoint des organismes institutionnels qui n’ont aucune nature syndicale et dont la seule fonction est d’organiser le « dialogue social » au niveau supra-national pour co-gérer les régressions sociales : la CES et la CSI représentent des exemples d’une intégration totale aux institutions de la mondialisation capitaliste.
Le capitalisme est structuré à l’échelle internationale (FMI, Banque Mondiale, OMC, Union Européenne et Banque Centrale Européenne…) alors que le syndicalisme de lutte reste émietté.
Face à cette situation, il est nécessaires que des regroupements syndicaux de lutte (tendances syndicales, sections, fédérations ou confédérations…) coordonnent leurs réflexions et leurs actions à l’échelle internationale. C’est une nécessité dans le combat quotidien, c’est aussi une question de principe : pour Émancipation l’internationalisme doit constituer une réalité vivante.
C’est la raison pour laquelle elle a suivi avec intérêt la constitution d’une coordination internationale des luttes initiée par CSP-Conlutas (Brésil) et Solidaires (France). Une première réunion avait eu lieu du congrès de Solidaires au printemps 2011, une seconde réunion a eu lieu à Sao Paulo début mai 2012, qui a adopté un texte qu’Émancipation a décidé de co-signer.
Une nouvelle réunion internationale est prévue à Paris pour mars 2013, qui devrait être précédée par des campagnes internationales et une réunion des principales organisations de cette coordination. Émancipation suivra attentivement les campagnes qui pourraient être impulsées et participera à la réunion prévue en mars 2013 :
elle mandatera des camarades pour y participer, et y faire connaître nos analyses ; elle réunira ses instances à cette fin.
pour Émancipation, l’enjeu est la mise en place d’un réseau regroupant les forces (de natures diverses) du syndicalisme de lutte, capables d’élaborations collectives et d’initiatives concrètes.
ses militantEs interviendront dans leurs syndicats pour faire connaître ce réseau et proposer qu’ils s’y impliquent.
Congrès FSU 2013 :
Pour la rupture avec le capitalisme, pour l’alternative sociale par les luttes !
Un vote d’orientation aura lieu dans la FSU, la tendance Emancipation lance un appel à candidatures pour constituer une liste à cette occasion. Le voici, n’hésitez pas à nous contacter !
Sarkozy et ses partisans sont enfin virés. Mais le capitalisme en crise poursuit son attaque contre tous les acquis et les droits (salaires, statuts, explosion de la précarité, droits et libertés…). Et s’il n’y est pas contraint par les luttes, le pouvoir issu de l’alternance politique ne reviendra pas sur nombre de régressions de ces dernières années, dans l’Éducation comme ailleurs.
Pour une vraie rupture : un projet alternatif…
La FSU doit ouvrir d’autres perspectives :
- une rupture dans la politique éducative, par l’abrogation – et non la réécriture - des lois réactionnaires : loi Fillon de 2005 (sur les lycées, le "socle commun de compétences"…), Livret Personnel de Compétences, "mastérisation", LRU et LMD, RGPP, textes s’attaquant aux statuts (entretien d’évaluation, mobilité…), au code du Travail, à la sécu, aux retraites…
- une école émancipatrice, égalitaire, coopérative, sans hiérarchie entre les savoirs, et bien sûr laïque (ce qui nécessite l’abrogation de toutes les lois anti-laïques).
- des revendications unifiantes pour le salariat : augmentations uniformes de salaires (300 euros pour touTEs), refus de la précarité (réemploi et titularisation sans conditions de touTEs les non titulaires, arrêt du recrutement de précaires) et des licenciements (baisse du temps de travail sans baisse de salaire ni flexibilité).
- une orientation de rupture avec le système capitaliste lui-même (annulation de la dette, expropriation des banques et grands groupes sous contrôle des salariéEs…).
… la lutte plutôt que le "dialogue social"
Cela implique d’en finir avec l’orientation de la direction UA-EE de la FSU, de "dialogue social" avec le gouvernement… revenant à accompagner l’application des politiques gouvernementales comme des diktats de l’Union européenne, et à entraver les mobilisations !
La FSU doit faire vivre un autre syndicalisme :
- qui agit pour des mesures immédiates pour tous les personnels : rétablissement de tous les postes supprimés et création des postes nécessaires, aucun licenciement de précaire…
- agissant pour la défense intransigeante des droits et libertés publiques, des sans-papiers.
- s’appuyant sur les secteurs mobilisés, pour construire des luttes durables (plutôt que les grèves de 24h) portées par l’auto-organisation (AG souveraines, coordinations…), et sur des intersyndicales orientées vers la construction de mouvements d’ensemble Public-Privé.
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Une revue :
http://www.emancipation.fr/spip.php?article756