Matières et enseignement

Re: Matières et enseignement

Messagede bipbip » 05 Juin 2017, 14:52

Un sujet du brevet des collèges bafoue la vérité scientifique pour promouvoir le nucléaire et dénigrer les renouvelables

Il est de bon ton de railler M. Trump mais le négationnisme et la désinformation sévissent aussi dans la France nucléarisée

L’Observatoire du nucléaire soutient la démarche de deux enseignants et formateurs en Physique-Chimie de Lyon, attachés à leur mission de formation des futurs citoyens que sont les collégiens, qui protestent (cf fichiers liés) contre un sujet du brevet des collèges qui, de façon caricaturale et trompeuse, dénigre les énergies renouvelables et fait la promotion de l’atome.

Ce sujet va jusqu’à mettre en pratique les arguments les plus éculés des anti-éoliens lorsqu’il est demandé de calculer la surface qui serait occupée par les éoliennes si elles devaient répondre à la totalité de la consommation française d’électricité.

Les auteurs de ce sujet caricatural font mine de ne pas savoir que la première chose à faire, en France, est de réduire la consommation d’électricité, absurdement élevée, en supprimant par exemple l’option du chauffage électrique, tellement anti-écologique et anti-sociale qu’elle est carrément interdite dans certains pays.

Seuls les cerveaux de séides de l’atome peuvent avoir l’idée insensée de demander aux éoliennes d’alimenter les millions de chauffages électriques... qui n’ont été installés que pour "justifier" le nucléaire.

Par ailleurs, les auteurs du sujet bafouent allègrement la vérité scientifique lorsqu’ils prétendent noir sur blanc à l’existence de trois catégories d’énergies, les énergies renouvelables, les énergies non-renouvelables et... le nucléaire, ce dernier étant placé à part alors qu’il fait officiellement et incontestablement partie des énergies non-renouvelables : le combustible du nucléaire, l’uranium, est un minerai dont les réserves diminuent et qui ne "repousse" pas.

D’autres affirmations erronées ou orientées jalonnent cet incroyable sujet et sont explicitées par la tribune rédigée par ces deux enseignants qui n’acceptent pas que les élèves soient ainsi trompés.

L’Observatoire du nucléaire demande au ministère de l’Éducation nationale et au Ministère de l’écologie (M. Hulot étant ministre d’Etat, il a le droit et, de fait, le devoir d’intervenir dans ce dossier) le retrait immédiat de ce sujet et la diffusion auprès des enseignants et des élèves d’une circulaire qui rétablit la vérité.

Il est de bon ton ces temps-ci de railler M. Trump et ses positions rétrogrades et erronées mais, aujourd’hui autant qu’hier, la France pronucléaire pratique de façon comparable négationnisme et désinformation et ce jusqu’auprès des élèves.

Jacques Vince et Julien Machet
Enseignants et formateurs en Physique-Chimie à Lyon

Nouveau brevet : un premier sujet inquiétant pour la formation
à l’esprit critique… et pour la transition énergétique…

Le sujet de sciences du Diplôme National du Brevet donné à Pondichéry, premier publié depuis la réforme du collège de 2016, était attendu avec impatience par les enseignants de sciences. Espérons que les messages véhiculés par les sujets futurs ne soient pas aussi caricaturaux, pour ne pas dire scandaleux, du point de vue de la formation des futurs citoyens que sont les collégiens de 3ème.

Dans la partie de physique-chimie, il s’agit de montrer pourquoi le développement de l’énergie éolienne n’a pas été fait « à grande échelle » (entendre « sur tout le territoire français »). Pour ceci, après avoir fait estimer qu’il faudrait couvrir l’équivalent d’un département français d’éoliennes actuelles (aucune allusion aux innovations techniques à venir dans le domaine) pour répondre à la consommation actuelle, on demande aux candidats de formuler uniquement un avis « à charge » en formulant deux arguments pour conclure que l’énergie éolienne ne peut pas être le seul choix pour répondre aux « besoins croissants » en électricité (efficacité et sobriété énergétiques ne sont jamais évoquées).

La partie Sciences de la vie et de la Terre est encore bien plus caricaturale : on demande en effet aux élèves de trouver quel mode de production d’énergie est plus adapté à différentes villes françaises. Tout semble discutable, tant sur le fond que sur la forme : une classification des énergies pour le moins originale (les énergies non renouvelables, les énergies renouvelables… et l’énergie nucléaire), un centrage sur trois énergies renouvelables seulement (qui oublie biomasse et l’hydraulique) en présentant des cartes de France (répartition du débit d’énergie géothermique, moyenne d’ensoleillement et vitesse des vents), ou encore un tableau très partiel et partial présentant apparemment les avantages et les inconvénients de ces trois énergies alors qu’il omet totalement, par exemple, la question des rejets polluants. L’élève-citoyen doit alors se positionner et indiquer la ou les énergies renouvelables pertinentes pour trois villes françaises, puis, enfin, proposer une solution d’approvisionnement énergétique (alors qu’il n’est question ici que d’électricité) pour la ville de Reims, qui ne répond évidemment à aucune condition d’exploitation des trois énergies renouvelables.

En résumé on demande donc qu’avec si peu d’informations, en oubliant deux tiers des énergies renouvelables, en omettant complètement la question du transport de l’énergie, celle de l’utilisation d’énergie non électrique, et toutes celles liées aux rejets polluants et en passant totalement sous silence la question de la place de la technique dans la société l’élève-citoyen puisse conclure à un logique recours au nucléaire pour la ville de Reims.

Il nous parait inadmissible que ce sujet de brevet ne respecte pas une certaine éthique dans l’appropriation citoyenne des résultats scientifiques.Il propose de façon insidieuse un choix orienté des résultats présentés puis demande d’en tirer une conclusion apparaissant comme logique, objective et neutre politiquement. Cette manière de faire du tri dans l’information transmise, de prioriser certains critères face à d’autres relève bel et bien de choix politiques et non d’une objectivité scientifique.

Pour que la science ne soit pas remise en cause et délégitimée par les citoyens il nous apparait nécessaire de distinguer le résultat scientifique qui se doit d’être objectif, de son appropriation par les citoyens et du tri des informations qui relèvent d’un choix politique personnel influencé par d’autres ressources que seulement scientifiques. Dans ce sujet de brevet, non seulement la distinction n’est pas faite mais de plus, la seule expertise nécessaire à la prise de décision politique relèverait de la science … Cela porte un nom : cela s’appelle du scientisme.

Cette manière partielle et partiale de présenter le problème est très connotée politiquement. Elle s’inscrit dans un contexte historique et est au service d’une cause économique spécifiquement française : le nucléaire. En tant qu’enseignant et éducateur nous sommes donc sensé diffuser ce document, faire travailler nos élèves de 3ième sur ce sujet … exemplaire ! Un joli message pour former nos élèves à l’esprit critique…

Produire un sujet simple sur une question de société complexe n’est évidemment pas chose aisée. Mais relever ce défi ne doit pas conduire à confondre simplification et orientation forte du débat sous couvert d’une apparente neutralité scientifique.

Jacques Vince, Julien MACHET
Enseignants et formateurs en Physique-chimie dans l’académie de Lyon


http://www.observatoire-du-nucleaire.or ... article334
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Messagede bipbip » 18 Juin 2017, 21:10

La CNT a écrit aux Éditions Belin

Objet : lettre ouverte concernant un manuel scolaire

Madame, Monsieur,

Notre fédération a été alertée par un de nos syndicats à propos du contenu d’un ouvrage que vous éditez : le manuel d’Histoire-Géographie-EMC 4e (2016).

Dans le chapitre consacré aux migrations internationales, on y trouve (page 215) la reproduction d’une affiche de l’Adsav (en breton « relèvement ou renaissance »), organisation politique présentée comme « un parti nationaliste de la région Bretagne en France ». L’élève est alors invité à comparer cette affiche avec une autre affiche en anglais, et à répondre à la question suivante : « à partir de ces documents, décrivez les différences de point de vue sur l’accueil des migrants ».

Nous tenons à attirer votre attention sur ce parti politique. Adsav est bien plus qu’une simple organisation nationaliste. Adsav est ouvertement raciste, xénophobe et islamophobe. Pour s’en persuader, il suffit de visiter son blog.

Nous nous interrogeons sur la pertinence de ce document. Nous nous demandons, également, pourquoi cette affiche n’est pas présentée clairement pour ce qu’elle est.

Elle appelle à une manifestation à Pontivy. Sachez que lors de cette manifestation, les militants néo-nazis d’Adsav ont ratissé toute la ville en y commettant de nombreuses violences.

On trouve encore de nombreuses lectures de cette manifestation sur internet. A commencer par le site du journal Ouest France : http://www.ouest-france.fr/bretagne/pon ... av-3840617

Nous demandons donc à ce que votre maison d’édition fasse le nécessaire, et qu’elle retire ce document si une réédition du manuel devait advenir.

En l’absence de réponse de votre part, ou en cas de réponse négative, nous inciterons nos adhérents et adhérentes à ne plus utiliser les ouvrages issus de votre maison d’édition.
Nous réclamons aussi, dans l’intérêt de vos lecteurs et lectrices, une meilleure attention de votre part quant au contenu des documents que vos présentez dans vos manuels.

Recevez, Madame, Monsieur, nos salutations syndicalistes.

les pages du manuel Belin en question

A retrouver sur : http://www.cnt-f.org/fte/


http://www.questionsdeclasses.org/?La-C ... ions-Belin
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Messagede bipbip » 24 Juin 2017, 13:27

A l’examen du brevet des collèges, une propagande subtilement nucléariste

Les épreuves scientifiques de l’examen du brevet des collèges à Pondichéry ont fait réagir les auteurs de cette tribune. Selon eux, les sujets ont présenté aux élèves une approche « partielle et partiale » de l’énergie, promouvant le nucléaire.

... https://reporterre.net/A-l-examen-du-br ... ucleariste
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Messagede bipbip » 02 Juil 2017, 12:07

Alors mon petit soldat, ce brevet d’histoire-géo nouvelle formule?

Quels que soient l’intérêt et l’attachement que l’on peut porter à cet examen, et l’appréciation de sa nouvelle architecture (articulée très maladroitement à la mise en points de compétences dans un LSU kafkaien), nous étions nombreux à guetter le sujet d’aujourd’hui avec fébrilité. Pourquoi ?

Tu as lu la recension du Mythe national de Suzanne Citron par Laurent Joffrin 3dans Libération cette semaine ? Eh bien c’est pareil. Au début tu trouves que c’est bien parti, il y a même un moment où le soleil perce les épais nuages accumulés ces dernières années. Et puis subitement le mirage se dissipe et le retour à la réalité est pire que tout.

Quels que soient l’intérêt et l’attachement que l’on peut porter à cet examen, et l’appréciation de sa nouvelle architecture (articulée très maladroitement à la mise en points de compétences dans un LSU kafkaien), nous étions nombreux/ses à guetter le sujet d’aujourd’hui avec fébrilité. Pourquoi ?

Parce que, règle intangible de l’enseignement, l’examen pilote nos pratiques et la façon dont nous préparons nos cours et progressions. Il nous impose une harassante course contre la montre pour boucler le programme de troisième, lequel est particulièrement lourd avec dix chapitres en histoire et sept en géographie pour un temps d’enseignement souvent amputé par les nombreux rendez-vous incontournables de la dernière année de collège : ASSR2, élections des délégués, formations « gestes qui sauvent », stages en entreprises, et multiples séances destinées à préparer l’orientation des élèves. Fort de sa connaissance des contraintes de classe, le collectif Aggiornamento histoire-géographie avait plaidé en faveur des programmes souples comme ceux initialement proposés par le Conseil Supérieur des programmes, mais la première proposition n’a résisté ni à la bronca médiatique de la réacosphère ni à l’opposition de l’APHG.

D’autres raisons peuvent expliquer cette fébrilité. Tout d’abord, la mise en oeuvre de nouveaux programmes est toujours un temps d’approximations. Cette année, la charge pesant sur les collègues fut particulière puisque la réforme du collège 2016 voulue par Najat Vallaud-Belkacem leur imposait d’enseigner quatre nouveaux programmes simultanément et d’y aménager, de surcroît, des temps consacrés aux Enseignements Pratiques Interdisciplinaires. Tout cela a pesé sur la capacité à traiter le programme. Dernière difficulté, et non des moindres, en dépit de demandes réitérées à la DGESCO, nous avons préparé toute l’année nos élèves à l’aveugle avec un seul sujet zéro pour étalon. Les services concernés n’ont pas daigné épauler les enseignants.

Ce matin en voyant les différents thèmes sur lesquels devaient plancher les élèves, nous pouvions être soulagé.e.s des questions mises à l’examen. Réjouissons-nous en histoire, de voir enfin une question sur les processus de décolonisation, après des années de sujets alternant la guerre mondiale avec … la guerre mondiale. On ne boude pas son plaisir non plus d’être debarrassé.e.s de l’ancienne formule d’un attrait comparable à celui qu’on trouve à laver une salade. L’exercice de frise chronologique proposé cette année en est une survivance navrante. Pourrait-on inventer des exercices permettant de vérifier l’acquisition de repères en sortant du format cahier de vacances ?

Cela dit, il reste des marges importantes de progression dans la conception de l’épreuve. En effet, quitte à la maintenir à l’écrit pour cet examen discuté et discutable, autant qu’elle ait un intérêt pour la formation intellectuelle et méthodologique de celles et ceux qui la passent. On pourrait commencer par corriger la formulation de l’intitulé du développement construit lequel ne suggère aucun véritable raisonnement.

Ailleurs, une refondation urgente s’impose. En effet, la première grosse sortie de route touche l’étude de document en géographie. Le choix de la source est louable mais le barème des questions relève du délire halluciné. Ainsi 4 points sont donnés pour simplement recopier deux informations du texte, 3 autres pour indiquer une conséquence de l’étalement urbain sachant que plusieurs sont mentionnées dans le document d’appui. Il serait judicieux de ne pas confondre bienveillance et insulte à l’intelligence.

Mais le meilleur est à venir. Comme dans tout bon film à suspense c’est toujours au dénouement qu’on parvient à jauger la valeur de la réalisation. Dans le cas qui nous occupe le sujet proposé pour la partie Enseignement Moral et Civique produit le même effet que la découverte de la maman de Norman Bates dans la cave à la fin de Psychose. L’exercice se rattache à la partie du programme Les grands principes de la défense nationale (une des seules alternatives aux sujets portant sur la laïcité en EMC pour les examens). Ici l’enseignement moral et civique devient le service-après-vente du Ministère de la Défense. Ainsi, après l’intervention héroïque de l’armée française au Mali proposée à l’examen il y a quelques années, les concepteurs.trices du sujet du jour, ont, dans un instant de clairvoyance aiguë, préféré à l’étude exhaustive de l’exemplarité de notre armée lors du génocide des Tutsi du Rwanda, celle de l’intervention de gentils militaires auprès de population civiles victimes des intempéries. Trêve d’ironie. Tout dans ce sujet d’EMC est catastrophique, grotesque et choquant :

... https://blogs.mediapart.fr/edition/aggi ... le-formule
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Messagede Lila » 03 Sep 2017, 19:20

L'anatomie complète du clitoris enfin dans un manuel scolaire

L'anatomie complète du clitoris sera représentée pour la première fois dans un manuel scolaire de SVT cette rentrée 2017 dans les établissements français du secondaire. Cette publication signe la fin d'une censure qui aura duré un siècle.

Nommé dès le Moyen-Age, représenté dans les traités d'anatomie depuis les années 1600, l'illustration complète du clitoris avait disparu des encyclopédies médicales et des manuels scolaires depuis le début du XXème siècle. Les éditions Magnard lèvent le voile sur cet organe féminin entièrement dédié au plaisir pour cette rentrée de septembre 2017.

"Alors que l'ensemble des nouveaux manuels de collège paraissent, c'est l'occasion de découvrir qu'enfin, un manuel scolaire (celui des éditions Magnard) a pris en compte l'anatomie complète du clitoris dans son schéma d'appareil sexuel", écrit SVT Égalité, un site de mutualisation de ressources pédagogiques en SVT destiné aux professeurs, sur sa page Facebook. "Tous les autres (Belin, Bordas, Didier, Nathan, Hachette, Lelivrescolaire) ont recyclé leurs éternels schémas faux : sans clitoris, ou le mentionnant sans le représenter, ou en le réduisant à un organe de quelques millimètres (alors qu'il en fait 10 cm en moyenne)", précise SVT Égalité.

la suite : http://www.allodocteurs.fr/sexo/femme/c ... 22425.html
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Messagede Pïérô » 22 Sep 2017, 11:38

Exercice à vomir sur les migrants :

LES ÉDITIONS NATHAN ONT FINI PAR CÉDER ET VONT REMPLACER TOUS LES LIVRES

Après avoir refusé dans un premier temps de faire autre chose que de s’excuser et de promettre une édition différente l’année prochaine, la direction de Nathan a finalement cédé à nos pressions répétées et va immédiatement remplacer tous les livres.

Bravo et merci à tou-te-s.

Maud, Yannis et d’autres camarades solidaires d’Anepos

PJ : le communiqué de la présidente de Nathan, publié hier sur le site de la maison d’édition.



Image

http://blogyy.net/2017/09/18/les-editio ... es-livres/
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Re: Matières et enseignement

Messagede bipbip » 15 Oct 2017, 18:11

Laurence de Cock Enseignement de l’histoire : enjeux, ruptures et continuités

à Marseille mardi 17 octobre 2017

Approches Cultures & Territoires vous invite à sa deuxième conférence à l’occasion de la 4# biennale du Réseau pour l’Histoire et la Mémoire des Immigrations et des Territoires en PACA :

Laurence de Cock Enseignement de l’histoire : enjeux, ruptures et continuités

Rendez-vous mardi 17 octobre à 18h au Centre social l’Agora, 34 rue de la Busserine, 13014 Marseille.

Entrée libre, pas de réservations.

Conférence organisée par Approches Cultures et Territoires dans le cadre de la 4# Biennale Histoire Mémoire des Immigrations et Territoires en PACA

La conférence-débat est ouverte à toutes et à tous, entrée libre, pas de réservations.

Laurence de Cock : Enseignement de l’histoire : enjeux, ruptures et continuités

"Pourquoi et comment apprendre l’histoire ? Et surtout, quelle histoire ? La virulence des débats récurrents sur ce que les élèves apprennent à l’école est aujourd’hui autant le signe de la vigueur des courants réactionnaires que d’un profond désarroi autour de ces questions décisives. Refuser fermement le terrain du discours scolaire nostalgique et patriotique n’interdit pas de regarder en face l’ampleur des tensions qui traversent aujourd’hui un enseignement chargé de sens civique." (La fabrique scolaire de l’histoire, 2e édition, 2017)

Laurence de Cock est professeure d’histoire-géographie au lycée Joliot-Curie de Nanterre, docteure en sciences de l’éducation, chargée de cours en didactique de l’histoire et sociologie du curriculum à Paris-Diderot, membre du collectif Aggiornamento Histoire-Géo. Elle a créé avec Mathilde Larrère le blog Les Détricoteuses, chronique des tentatives d’instrumentalisation de l’histoire sous forme de conversations Whatsapp.

Publications récentes :
La fabrique scolaire de l’histoire, 2e édition (2017)
Paniques identitaires. Identité(s) et idéologie(s) au prisme des sciences sociales (2017)

http://www.questionsdeclasses.org/?Mars ... uptures-et
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Re: Matières et enseignement

Messagede bipbip » 02 Nov 2017, 15:21

Éducation sexuelle : Les collégiennes, l’excision mentale et le retour de bâton

Depuis cette rentrée, un manuel scolaire représente correctement le clitoris dans son entièreté et sa complexité. Serait-ce la fin de l’excision mentale et le début d’une éducation scolaire à l’égalité sexuelle  ?

Le rapport relatif à l’éducation à la sexualité du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes nous a appris en juin 2016 que une fille de 13 ans sur deux et une fille de 15 ans sur 4 ne sait pas qu’elle a un clitoris et 83 % des filles et 68 % des garçons de 3e et de 4e ne connaissent pas la fonction du clitoris [1].

Ce qui est un des résultats de plus d’un siècle d’invisibilisation totale ou partielle de cet organe, y compris dans les traités et les études médicales, depuis qu’à la fin du XIXe, il est apparu évident qu’il ne sert qu’au plaisir des femmes, donc à peu près à rien pour la société patriarcale. Invisibilisation renforcée par le fait que l’éducation sexuelle prévue tout au long de la scolarité n’est que rarement mise en place dans les établissements. C’est à la fin du XXe que des études anatomiques précises ont (re)commencé, même si science et médecine s’y intéressent peu. On peut imaginer qu’il n’y a pas de raisons capitalistes de le faire, les femmes étant encouragées à développer leur féminité à travers la consommation de cosmétiques, pas grâce à leurs organes sexuels. Un film en 2004 relie anatomie détaillée, plaisir et oppression, Le clitoris, ce cher inconnu [2]. La (re)découverte qui commence à ce moment là est que le clitoris est un organe bien plus volumineux que la représentation habituelle (mais rare) d’un petit bouton caché sous son capuchon. En 2016, une chercheuse indépendante en fait une impression 3D et propose librement le programme qui la permet aux professeurs de sciences de la vie et de la terre (SVT). Ce qui tombe bien, puisque dans les programmes scolaires (2011 en lycée, 2016 en collège), les bases biologiques du plaisir doivent être ajoutées à l’étude de la reproduction pour étudier une sexualité un peu plus complète. Le projet SVT-égalité [3] analyse à quel point ce n’est pas gagné et combien il est probable que les enseignantes et enseignants de SVT n’ajoutent pas forcément le clitoris à un programme qui ne le mentionne pas expressément. D’autant plus si les manuels ne le mentionnent pas non plus. Grand bruit a été fait en cette rentrée du fait qu’UN manuel représente le clitoris correctement, quand d’autres le réduisent à peu ou rien.

Il est à craindre que ça ne suffira pas pour que l’accès au plaisir des filles et des femmes devienne socialement aussi important que celui des hommes, participant ainsi à la lutte contre les mutilations (y compris mentales ou esthétiques dans les pays riches) et la culture du viol.

Dans l’éducation nationale, le clitoris au programme ?

La représentation correcte du clitoris avec ces bulbes entourant l’entrée du vagin est une bonne chose pour la célébrité de cet organe et pour la vérité anatomique. Mais l’idée que le coït peut suffire pour que les femmes hétérosexuelles atteignent l’orgasme reprend du poil de la bête, voici venu le temps du «  mythe de l’orgasme par stimulation intravaginale du clitoris  » [4].

Christine (AL Orne-Sarthe)


[1] www.haut-conseil-egalite.gouv.fr

[2] www.clitoris-film.com

[3] www.svt-egalite.fr

[4] «  Le mythe de l’orgasme vaginal  » sur www.alternativelibertaire.org

http://www.alternativelibertaire.org/?E ... r-de-baton
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Re: Matières et enseignement

Messagede bipbip » 16 Déc 2017, 17:06

Non à l’histoire nostalgique et patriotique

vidéo de Laurence De Cock

En ces temps réactionnaires, prospère une histoire mythifiée et réactionnaire. Ne la laissons pas coloniser nos esprits, et ceux des plus jeunes !
Pour s’en départir, on se reportera utilement à l’excellent ouvrage collectif dirigé par l’historienne Laurence De Cock. Un livre nécessaire.

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Re: Matières et enseignement

Messagede bipbip » 10 Mar 2018, 18:37

Rencontre N’Autre école : Laurence de Cock Sur l’enseignement de l’histoire

Samedi 17 mars à 18 heures au Cicp, 21ter, rue Voltaire 75011 Paris

Image

La réflexion politique sur l’école en général et l’enseignement de l’histoire en particulier aurait intérêt à délaisser quelque temps le domaine de la controverse stérile alimentée par quelques astrologues de la catastrophe pérorant dans Le Figaro, Marianne, ou Causeur.
En redonnant la parole au terrain, elle pourrait se targuer d’une forme d’intelligence des choses susceptible de formuler plus sereinement les questions urgentes que l’école pose aujourd’hui à la société.
Ce livre pose quelques jalons d’une histoire populaire de l’enseignement de l’histoire depuis le xixe siècle jusqu’à aujourd’hui. Il donne aussi à voir différentes expériences, temporalités, géographies d’une pratique scolaire de l’histoire à l’école primaire comme dans l’enseignement secondaire.

Laurence De Cock est historienne et enseignante. Spécialiste des questions pédagogiques, elle a coordonné plusieurs ouvrages parmi lesquels La Fabrique scolaire de l’histoire (Agone, 2017) et Paniques identitaires (Le Croquant, 2017).

https://www.questionsdeclasses.org/?Ren ... re-17-mars
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Re: Matières et enseignement

Messagede bipbip » 31 Mar 2018, 19:11

[Vidéo] L’éloge de la chronologie c’est la narration du pouvoir

Dans le cadre des rencontres "N’Autre école" organisées par le collectif Questions de classe(s), Laurence De Cock enseignante et membre du collectif Aggiornamento histoire-géo, est venue présenter son dernier ouvrage Sur l’enseignement de l’histoire et les enjeux de l’histoire à l’école.



https://www.questionsdeclasses.org/?Vid ... du-pouvoir
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Re: Matières et enseignement

Messagede Pïérô » 01 Avr 2018, 12:27

Laurence de Cock (historienne) : "Les récits scolaires de l'histoire sont majoritairement masculins"

Au lendemain du grand oral de Jean-Michel Blanquer dans l'Emission politique sur France 2, Laurence de Cock, historienne spécialiste de l'enseignement de l'histoire, revient pour la Midinale sur les réformes importantes portées par le ministre de l'Education nationale et sur les débats actuels autour de l'avenir de l'école.

Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Matières et enseignement

Messagede Lila » 01 Avr 2018, 21:07

Pour une histoire émancipatrices loin des geôlier·es du roman national

Image

« l’histoire est une « passion française » comme en témoigne les innombrables usages et mésusages dont elle fait l’objet ». Dans son introduction, Laurence De Cock souligne, entre autres, la spectacularisation du passé, l’utilisation du « roman national » dans les campagnes électorales, les liens tissés entre l’histoire et certaines conceptions de la nation.

« Ce sera l’un des objets de cet ouvrage que de comprendre la genèse et l’institutionnalisation de cette croyance dans les vertus de l’enseignement du roman national, mais aussi de saisir la nature et les finalités des débats autour de cette question ». L’autrice parle des pratiques enseignantes, « nous travaillons à partir d’une matière première qu’il nous est possible de transformer tant que l’on ne nous en dépossède pas ».

Dans les premiers chapitres, l’autrice revient sur les transformations du système scolaire, l’alphabétisation, la moindre scolarisation des filles, la prise de conscience de la responsabilité étatique, la loi Falloux de 1850 replaçant l’école sous le contrôle de l’Eglise, les lois Ferry…

Laurence De Cock aborde, entre autres, la sélectivité, l’élitisme, la méritocratie, la concurrence permanente, l’uniformisation de l’enseignement secondaire des filles et des garçons en 1924, le minimum à connaître ou la « culture de base ».

Elle analyse l’écriture de l’histoire au XIXème siècle et l’invention du roman national, « la légitimation d’un existence nationale s’inscrivant dans une épaisseur historique », les constructions du passé, les fabrications de des imaginaires historiques, les formes interprétatives de l’histoire, les réflexions sur « les finalités de l’histoire » et de son enseignement, les phénomènes de déconfessionnalisation et de dépolitisation, la place d’Ernest Lavisse, les pédagogies au fil du temps, la « scolarisation de l’histoire sainte », l’histoire et la morale, l’histoire comme trame providentielle, les légitimations de l’ordre social, l’« approche concentrique de l’histoire de France », la mise en ordre chronologique, les cycles bornés par des marqueurs chronologiques, la place des images, l’anachronisme comme stratégie pédagogique, les vecteurs « de fabrication d’un sentiment national et patriotique », l’histoire enchantée qui relève plus de la fiction que des réalités passées…

L’autrice examine ce qui se passe dans les classes, les écarts entre les « directives » et les réalités scolaires ou les pratiques des enseignant·es, les leçons de choses, le rôle des émotions, les vertus civiques, la mémorisation et les manuels, les pédagogies, la volonté d’« homogénéiser la culture nationale », la « congruence chronologique entre la construction d’une école commune et l’expansion coloniale »…

Elle souligne que Jules Ferry est autant « un théoricien de la mission civilisatrice dans les colonies que de la généralisation de l’instruction ».

la suite : https://entreleslignesentrelesmots.word ... -national/
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Re: Matières et enseignement

Messagede bipbip » 02 Mai 2018, 15:09

L’histoire peut-elle émanciper ?

Prolongements d’un cours collectif exceptionnel tenu à Tolbiac.

Rappel des faits À partir de nos sujets et démarches respectives, nous avons présenté ces réflexions lors d’une rencontre avec les étudiants de la Commune libre de Tolbiac, en soutien de leur mouvement.
Guillaume Mazeau Maître de conférences en histoire moderne à Paris-I, membre du Centre d’histoire du XIXe siècle Mathilde Larrère Historienne des révolutions et de la citoyenneté (Upem) Laurence De Cock Professeure agrégée d’histoire et chercheuse en sciences de l’éducation

«É mancipation », le mot sonne désormais comme un poncif. Utilisée jusque dans la communication présidentielle, l’émancipation ne se laisse pourtant pas enfermer dans des définitions confuses. Il n’y a émancipation qu’à partir du moment où les individus prennent conscience des formes de domination, et qu’ils cherchent ensuite à s’en libérer. Raison pour laquelle l’émancipation ne se déclare pas du haut de sa chaire et ne saurait servir le pouvoir. Reposant sur le doute et l’esprit critique, elle est l’inverse d’un processus de conversion. Fondée sur le principe de désaliénation, elle vise l’autonomie. Ainsi, il ne peut pas y avoir de discours ou de pédagogie intrinsèquement émancipateurs : c’est dans l’échange que l’émancipation peut advenir. Si l’histoire a son rôle à jouer, c’est donc à la fois par le choix des objets de recherche et/ou d’enseignement, par leur mise en récit mais aussi par son souci et ses procédés de transmission.

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Re: Matières et enseignement

Messagede bipbip » 05 Juil 2018, 16:11

Déclaration des assises de Nanterre (du 15/06/2018) sur l’enseignement de la philosophie en lycée et à l’université.

Chapitre 1 : la demande préalable des organisations syndicales.

Les organisations syndicales présentes (CGT Educ’action, SNES-FSU, SNESUP-FSU, SNFOLC, SUD Education), constatant que les réformes dites Vidal-Blanquer ( accès à l’enseignement supérieur, baccalauréat et lycée ) font système, demandent leur retrait.

Elles appellent à l’ouverture de véritables discussions sur ces différents points, obéissant à un calendrier compatible avec la prise en compte sincère des propositions des différentes parties prenantes.

Chapitre 2 : une mise en danger de l’enseignement de la philosophie.

- 4 dégradations immédiates :

1) l’alourdissement prévisible des effectifs dans les classes de tronc commun du lycée Blanquer (suite à la suppression des séries générales),

2) un enseignement approfondi de la philosophie marginalisé à travers la spécialité « humanité, littérature et philosophie » (faute d’être financé à hauteur de l’horaire annoncé, la réforme du lycée se faisant à moyens constants) ,

3) l’absence de dédoublements en séries technologiques aggravant la situation laissée par la réforme Chatel,

4) une mise en concurrence universelle (entre les lycées, les personnels et les disciplines…).

- les effets néfastes de parcoursup (associé à la réforme du baccalauréat et du lycée), quant à l’orientation des étudiants vers les départements de sciences humaines (dont le département de philosophie), alors que la philosophie au lycée sera pour le plus grand nombre, cantonnée à un enseignement de 4h (suite à la disparition de la série L dont provient plus de la moitié des étudiant en philosophie).

- la mise en danger des départements de philosophie des petites et moyennes universités, dont la survie sera subordonnée par la loi ORE (et son amendement Grosperrin) à une obligation d’insertion sur le marché du travail. Mais aussi, le risque de voir l’enseignement de la philosophie dans le supérieur, hormis quelques îlots d’excellence préservés dans de grosses structures, se réduire au rang d’enseignement supplétif adossé à des formations autres que philosophiques.

- la mise en concurrence des universités, logique inscrite depuis le début des années
2000 dans la stratégie dite « de Lisbonne », relayée par la réforme LRU de 2007 et 2013 et dont la sélection à l’entrée de l’université n’est qu’une conséquence (en attendant la libéralisation des frais d’inscriptions sur le modèle anglo-saxon).

Chapitre 3 : des revendications communes !

Nous rappelons que l’enseignement de la philosophie, suppose un cadre scolaire (lycée, université) où la laïcité et le libre usage de la raison font loi et donc, sont garantis par la loi. Cette garantie passe par un financement public et par la défense du statut de la fonction publique, autant de points menacés par ce qu’on nous présente aujourd’hui, comme des réformes censées protéger ce qu’elles détruiront à coup sûr, si nous ne faisons rien.

Ces assises réaffirment donc leur volonté de rendre « la philosophie populaire », projet émancipateur indissociable de la défense d’un service public d’éducation ambitieux.

1) sur les conditions de son enseignement pour le lycée :

- des créations de postes aux concours externes en rapport avec l’évolution des effectifs élèves (pour remédier a minima, au décrochage croissant que nous constatons entre le nombre d’enseignants et le nombre d’élèves, depuis le début des années 2000. A taux d’encadrement égal, nous estimons avoir perdu 1 professeur de philosophie sur 10, sur cette période).

- un plan ambitieux de titularisation des précaires (enseignants contractuels), dont
l’augmentation régulière à titre de variable d’ajustement, est indigne d’un service public d’éducation.

- la baisse des effectifs par classe (dans toutes les séries : générales et technologiques), ainsi que des dédoublements obligatoires en séries technologiques (garantis par un cadre horaire national) : conditions sine qua non de la démocratisation de l’enseignement de la philosophie.

- des délais de corrections des écrits du baccalauréat revus à la hausse (en avançant la date des épreuves).

- la possibilité d’un enseignement approfondi de la philosophie (supérieur à 4h) garanti par un horaire national (étant entendu que cette demande ne concerne pas tous les élèves).


https://www.sudeducation.org/Declaratio ... de-la.html
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