Congrès du SNES
Avant le congrès du SNES qui aura lieu du 26 au 30 mars, les adhérentEs devront se prononcer sur le Rapport d’Activité présenté par la direction. Nous publions ci-dessous la réponse d’Émancipation tendance intersyndicale.
Une stratégie perdante avec laquelle il faut rompre
Après avoir laissé passer la réforme des obligations de service, accepté l’accord PPCR et les nouvelles modalités d’évaluation des enseignantEs, après avoir mollement combattu la réforme du collège, laissé s’installer la sélection à l’entrée de l’université, il ne peut être question de laisser passer le projet de réforme du Bac et du lycée.
La longue mobilisation contre la loi Travail a vu l’émergence de nouvelles formes de lutte avec les Nuits Debout, où le SNES a refusé de s’investir. Depuis, les attaques de la présidence Macron se sont multipliées avec une gravité accrue. Parallèlement la politique fiscale est encore plus favorable aux riches, l’état d’urgence est passé dans le droit commun. La chasse aux migrantEs, la répression du délit de solidarité, s’intensifient.
Arrêtons les journées d’action éparpillées
Dans un contexte de mécontentement croissant, le SNES s’est enfermé dans une stratégie perdante de “dialogue social” sur des régressions déjà décidées, et de grèves de 24h sans suite. Ainsi les grèves et manifestations du 12 septembre et du 10 octobre ont été suivies, mais n’ont pas abouti à une dynamique de lutte susceptible de gagner. L’action du SNES et de la FSU dans le second degré et la Fonction publique y ont leur part de responsabilité. Ainsi, l’annonce dès le 29 août d’une journée d’action spécifiquement Fonction publique le 10 octobre n’était pas de nature à favoriser la convergence des mobilisations public-privé que la situation imposait, d’autant moins que la suite du 10 octobre n’est pas envisagée avant mars 2018 !
NON, le bilan du SNES n’est pas positif !
Pour se justifier le SNES s’abrite derrière l’absence ou les difficultés de l’unité syndicale. Il privilégie l’alliance avec les organisations syndicales inféodées au pouvoir notamment dans l’intersyndicale Fonction Publique. Il refuse l’organisation partout d’AG de grévistes pour pallier les carences du cadre intersyndical et décider démocratiquement des suites. La direction du SNES a constamment refusé la logique du “On bloque tout” dans laquelle elle aurait pu rejoindre Solidaires, Sud Éducation, une partie de la CGT et de FO. La direction nationale rechigne à dénoncer les violences policières qui ont frappé les jeunes et les manifestantEs, préférant pointer la responsabilité d’une minorité provoquant des incidents.
Contre la réforme du collège, le mot d’ordre de “résistance pédagogique” en septembre 2016 a été reçu comme un signal d’arrêt des luttes. Il continue de justifier la signature de l’accord PPCR et prétend pouvoir l’améliorer, alors que bon nombre de collègues n’y gagnent rien, ni en salaire ni en progression de carrière, et qu’au contraire, le mérite, l’opacité, prévalent dans le nouveau système dévaluation/ promotion. Contre la précarité dont la croissance n’a jamais été durablement entravée par un quelconque plan de titularisation, il refuse de militer pour la titularisation immédiate de touTEs, pour un statut concernant les AED.
Retrait des projets sur le lycée
Aujourd’hui, la priorité c’est la lutte contre la réforme annoncée du lycée. Contre le lycée modulaire, qui organise la pré-sélection des jeunes dès la seconde en cohérence avec la remise en cause du Bac, l’orientation et les “attendus” demandés à l’entrée à l’université.
Bien évidemment la mobilisation et la grève ne se décrètent pas, mais elles se préparent. Cela passe par la production d’un matériel de campagne (tracts, affiches) adéquat, portant des revendications claires et offensives, et notamment le retrait des projets issus de la commission Mathiot.
C’est pourquoi nous vous appelons à voter CONTRE le rapport d’activité (et le rapport financier qui en est la conséquence) et à rejoindre Émancipation, pour un changement d’orientation du SNES.
Émancipation tendance intersyndicale
http://www.emancipation.fr/spip.php?article1730