Petit historique d’une évolution vers la marchandisation de l’éducation : de La Guerre de Troie n’aura pas lieu à Qui veut gagner des millions ?
En ce mardi 27 Décembre, on nous annonce qu’une professeure d’anglais de l’Éducation Nationale a été retenue parmi les 50 finalistes du concours du "Meilleur prof du monde" (!) avec une récompense d’un million de dollars à la clé (!!) et tous les médias de l’hexagone s’empressent de relayer l’information avec fierté sans même se poser la question de savoir d’où sort cet argent faramineux ni dans quel but... Et surtout, sans remettre en question l’idée qu’un enseignant français ait au mieux la vanité, au pire l’absence de sens du ridicule, pour pouvoir se prêter au "jeu" d’accéder à ce titre ronflant et creux ! Mais c’est vrai, la promesse d’un million de dollars, ça doit émousser le sens critique, aussi bien du point de vue de l’intéressée que du point de vue des médias, qui peuvent ainsi nous vendre un joli conte de Noël entre les fêtes, et se rattraper un peu, le temps de la trève des confiseurs, du "prof-bashing" auquel ils ont pu se livrer avec délectation après la publication récente des résultats des enquêtes TIMSS et PISA (1) et les déclarations accusatrices de deux candidats aux primaires de la droite. Étant moi-même professeure d’anglais de l’Éducation Nationale depuis plus de 30 ans, j’ai pu assister à différentes phases du discours dogmatico-pédagogique à l’œuvre dans et autour de cette institution publique (excusez le "gros mot") pour pouvoir proposer ma lecture modeste – mais non moins révoltée – de ce qui a pu mener à cette situation. C’est ce que je vais tenter de retracer ici.
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