Non au licenciement d’Ibtissam Bouchaara
https://www.solidaires.org/Non-au-licen ... -Bouchaara
Confirmation du non-licenciement de la déléguée du Personnel de « La Sauvegarde »
Une victoire pour les libertés syndicales, un enseignement pour l’avenir.
Pour avoir dénoncé les mauvaises conditions de travail de ses collègues dans le foyer accueillant des migrants mineurs isolés à Châlons-en-Champagne, foyer dans lequel un jeune était décédé après une chute de la fenêtre de sa chambre.
Début janvier 2017, la direction avait décidé de mettre à pied l’élue du personnel SUD, puis de la licencier. L’inspection du travail avait refusé son licenciement mais la direction a fait appel de cette décision devant le ministre du travail. Durant toute cette période, les militants de SUD Solidaires, de la CGT et de la FSU, ainsi que de nombreuses associations ont apporté leur soutien à Ibtissam, notamment lors de deux rassemblements réussis devant la direction de « La Sauvegarde ». Licencier une militante syndicale parce qu’elle remplit son mandat, c’est s’attaquer à tous les militants syndicaux et par conséquent à tous les travailleurs. Il est particulièrement choquant, qu’une association travaillant dans le domaine social ait un tel comportement. La réponse collective que nous avons tous ensemble donnée est la garantie principale de faire respecter nos droits à défendre les conditions de travail de tous. Un enseignement aussi, à l’heure où les ordonnances Macron ont pour but de limiter l’action syndicale et de donner au patronat la possibilité de licencier encore plus facilement.
Le ministère vient de rendre sa décision, en refusant le licenciement de cette militante. Un succès qui doit beaucoup à la mobilisation de ces derniers mois contre l’acharnement patronal !
Il y a urgence, urgence sociale, urgence éthique, urgence à se mobiliser et à défendre le travail social
La casse du travail social est en marche. Les départements se désengagent, réduisent les financements ou imposent des appels à projet plaçant les associations en concurrence les unes contre les autres. Avec la « loi travail XXL » le dumping social va se généraliser et dégrader une fois de plus nos conditions de travail et la qualité des services rendus aux publics.. Dans la protection de l’enfance, de nombreux enfants en situation de danger avéré ne peuvent même plus être protégés.
Dans les services publics, que se soit à la PJJ, à la CAF, dans la Psychiatrie, à l’Education Nationale, à l’ASE, à Pôle Emploi dans les services territoriaux, les coupes budgétaires, les externalisations, le management par les chiffres deviennent la norme et remettent en question le sens même de nos missions d’entraides et de solidarités.
Les mobilisations récentes ou en cours dans nos différents services ou institutions témoignent d’une volonté d’en découdre et de Résister !
Pour briser l’isolement et la fatalité, les EGATS (Etats Généraux Alternatifs du Travail Social) entendent fédérer tout le travail social, médico-social et sanitaire autour d’une grande manifestation nationale le 20 novembre.
Pour cela que tu sois syndiqué-e ou non, nous t’invitons à participer massivement à l’AG IDF du travail social le 19 octobre à la bourse du travail de Paris !
Appel de l’Assemblée Générale du travail social en Île de France
le jeudi 19/10/17
Nous, travailleurs et travailleuses des secteurs de la prévention spécialisée, de la P.J.J, de l’A.S.E, de l’insertion, de l’asile, de l’hospitalier, du médico-social, du handicap, de l’hébergement y compris des maisons de retraite, de Pôle Emploi, des collectivités territoriales, du service social, formateurs et étudiants :
- refusons la marchandisation de nos secteurs et le développement des politiques d’austérité qui entraînent des diminutions de financement des services publics et de l’action sociale, avec pour conséquences une dégradation des conditions de travail et une souffrance au travail ;
- refusons la casse de nos acquis sociaux facilitée par la loi travail XXL, la généralisation des appels à projets et le démantèlement de nos conventions collectives
- refusons le renforcement de la politique d'enfermement des mineur.e.s et exigeons le maintien d'une justice des mineur.e.s spécialisée et éducative.
- refusons une commande publique qui verse de plus en plus dans le contrôle social des opprimés : demandeurs d’emploi, mineurs isolés, familles à la rue…
- refusons une commande publique qui verse de plus en plus dans le contrôle social des opprimés : demandeurs d’emploi, mineurs isolés, familles à la rue qui tourne ainsi le dos aux valeurs d’intérêt général et de solidarité que fondent nos engagements ;
- refusons une standardisation du travail engendrée notamment par les nouveaux modes de management, et qui démarre dès les centres de formation où les étudiants sont livrés à des conditions d’étude et de stage de plus en plus intenables.
Nous appelons donc à la mobilisation des secteurs sociaux et médicosociaux dans une logique de convergence entre les secteurs publics et les secteurs privés. Rejoignons les travailleurs et travailleuses de la protection de l’enfance, mobilisés le 20 novembre 2017, et défendons l’ensemble de nos secteurs, métiers et publics, à travers une journée de grève et de manifestation.
Travailleur sociaux : La protection de l’enfance attaquée
Cas concret d’attaque contre les travailleurs sociaux, celle contre la protection de l’enfance est symbolique car elle touche les plus vulnérables. Les salarié.es se mobilisent pour préparer la riposte.
La loi du 5 mars 2007 est une réforme en profondeur de la protection de l’enfance, posant notamment le principe de la subsidiarité de la protection judiciaire par rapport à la protection administrative, en confiant au département la responsabilité de mettre en œuvre l’ensemble des interventions sociales et éducatives.
Très vite, les départements les financements ou imposent des appels à projet plaçant les associations en concurrence les unes avec les autres.
Courant 2015, le conseil départemental du 49 présidé par Christian Gillet (UDI) lance un appel à projets pour attribuer les 698 places en accompagnement éducatif et thérapeutique dont quarante places nouvelles financées à moyens constants. Alors que l’accueil en maison d’enfant à caractère social (Mecs) coûte en moyenne, dans ce département, 170 euros par jour et par enfant, la fourchette proposée dans l’appel à projets était en dessous : entre 150 et 170 euros.
350 emplois menacés
En mars 2016, le couperet tombe : SOS Village d’enfants (moins cher car dérogatoire en matière de législation du travail) et la fondation Les Apprentis d’Auteuil (tous deux destinataires de fonds privés) raflent la mise en répondant aux appels d’offres avec près de 30 % d’économie de budget.
Pour les salarié.es des Tourelles, de l’Apaech, de Larpeje à Angers, du CAP à Baugé… C’est la douche froide. Ce sont près de 350 salarié.es de la protection de l’enfance qui sont menacés de licenciement.
En se désengageant ainsi, les départements mettent des enfants et des adolescents en situation de danger. Des centaines de mômes vivent des situations dramatiques : certains ne peuvent être placé.es faute de moyens, d’autres jeunes sont « casé.es » en hôtel social et livré.es à eux et elles-mêmes.
Les conditions d’accès aux contrats d’hébergement des jeunes majeurs en écartent les plus vulnérables, et de nombreux et nombreuses mineur.es isolé.es sont à la rue et laissé.es dans des situations de détresse psychologique extrême. Les clubs de prévention spécialisée sont déconventionnés les uns après les autres... Sans parler des conditions de travail et de la qualité des services rendus aux publics qui se dégradent jour après jour. Contre la casse du travail social, les Egats (États généraux alternatifs du travail social) [1] entendent fédérer tout le travail social, médico-social et sanitaire autour d’une grande manifestation nationale le 20 novembre prochain.
La page facebook pour l’appel à la grève https://www.facebook.com/events/1402258 ... _tab=about
Les salarié.es de la protection de l’enfance s’étaient déjà mobilisé.es en juin, en juillet et en septembre dernier. Une assemblée générale des Egats a eu lieu le jeudi 19 octobre pour afin de préparer une riposte d’envergure.
Marie-Line (AL Lyon)
Le 20 novembre à l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant, les professionnelLEs du secteur social ont manifesté à Angers, à Paris et ailleurs. Cette journée de grève et de mobilisation à l’appel de l’AG du 19 octobre dernier avait pour but de dénoncer les conditions de travail dans la protection d’enfance et la dégradation dans les prise en charge des mineurs, mais aussi de facon plus large de manifester la colère des travailleurs et des travailleuses de tout le secteur social qui subissent des attaques.
Les cortèges ont regroupé 200 personnes à Angers et 700 personnes à Paris. Les manifestantEs ont fait des arrêts devant les ministères de l’écologie, des affaires sociales et enfin le ministère du travail. Deux écoles du travail social ont débrayé, dont celle de Buc Ressources avec plus de 70 étudiantEs en manif. Entre les slogans « tout le monde se bat pour le social », des salariéEs ont pris la paroles en cours de manif pour dénoncer l’état du secteur.
Après la manif, c’est à nouveau dans la salle Croizat que les travailleurs et les travailleuses sociales, en grève cette fois, se sont réuniEs pour construire les suites. Bilan de la journée : une manif dynamique, et des liens qui se créent et se renforcent chez les professionnelLEs qui veulent continuer à se battre pour leurs métiers. L’AG a acté la création d’une commission permanente de mobilisation afin de construire la lutte et de créer des échéances. Enfin, une délégation de l’AG est mandatée à la réunion unitaire appelée par le Front Social ce mercredi.
Correspondantes
Depuis de nombreuses années nos organisations se battent contre la ré-architecture de l’ensemble des diplômes du travail social. La destruction des métiers du secteur a commencé dès 2013 par la casse des métiers d’AMP et d’AVS, le Diplôme d’Etat d’Accompagnant Educatif et Social (DEAES) est créé par un arrêté et décret du 29 janvier 2016 inaugurant le tronc commun et les formations optionnelles ouvrant la porte à la marchandisation du travail social avec l’idée de former des professionnels sans esprit critique et à moindre coût.
Depuis 2015 La commission professionnelle consultative (CPC) continue de s’attaquer aux diplômes et aux métiers du secteur social par la création un diplôme générique professionnel d’intervenant social en lieu et place de ceux d’assistant·e de service social, éducateur·trice spécialisé·e, éducateur·trice technique spécialisé·e, conseiller·ère en économie sociale et familiale, éducateur·trice de jeunes enfants avec un calendrier et un cahier des charges ne laissant aucune place à un véritable débat démocratique Ce nouveau diplôme devrait voir sa mise en oeuvre des septembre 2018.
Cette refonte des métiers entraîne la disparition des spécificités existantes et ne vise qu’à déposséder les professionnels de toutes légitimités, éthiques, de toutes identités professionnelles et tente de les réduire à de simples exécutants, techniciens, gestionnaires de dispositifs éducatifs.
Pour nos organisations cette réforme remet en cause les fondements des formations du social et signe la disparition des métiers, de leurs valeurs, de leur éthique et les vide de leur sens. Les travailleurs sociaux seront instrumentalisés dans un but de contrôle social généralisé des populations les plus précarisées.
Dans un contexte fortement marqué par les politiques d’austérité, la réorganisation territoriale accélère les abandons de missions, éloigne le public des lieux d’accueil. Elle aggrave encore plus la précarité des populations les plus vulnérables.
A ces logiques de : rentabilité, financiarisation, marchandisation, exigences normatives, partages d’information, secret partagé, contrôle social généralisé, il nous faut imposer une autre conception du travail social contribuant au renforcement des liens sociaux, basée sur l’humain, le collectif : valeurs qui sont l’essence même de nos différents métiers tous complémentaires.
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