l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede Pïérô » 24 Mar 2012, 00:30

appel à la grève le 27 mars pour les professionnels de l’urgence sociale

27 MARS 2012
APPEL A LA GREVE GENERALE DES PROFESSIONNELS DE L’URGENCE SOCIALE


« Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d'hébergement d'urgence ». Art. L 345-2-2 Code de l’Action Sociale et des Familles. « Toute personne accueillie dans une structure d'hébergement d'urgence doit pouvoir y bénéficier d'un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu'elle le souhaite, jusqu'à ce qu'une orientation lui soit proposée.» Art. L 345-2-3 Code de l’Action Sociale et des Familles

Le Conseil d’Etat, dans sa décision rendue le 10 février 2012, reconnaît le droit à l’hébergement comme une liberté fondamentale.

Malgré cela, ces derniers mois, dans de nombreuses villes de France plusieurs milliers de personnes ont été contraintes de dormir dehors bien qu’ayant sollicité le 115.
A la fin de l’hiver, lorsque les structures ouvertes pour la période de froid fermeront leurs portes, des milliers de personnes les rejoindront dans chacune des grandes agglomérations de notre pays.

Cette situation est hors la loi, inacceptable et contre productive en termes de dépenses publiques.
Ces remises à la rue mettent à mal les projets de réinsertion formés durant l’hiver, condamnant les personnes à se dégrader physiquement et psychiquement, et à recommencer fatalement le cycle infernal de la recherche d’un hébergement ou d’un logement. Ces remises à la rue sont aussi contraires à la loi.
Nous, professionnels de l’urgence sociale, ne pouvons l’accepter.

Parce que, dans les conditions actuelles, nous nous trouvons dans l’impossibilité d’effectuer les missions qui nous sont confiées (mise à l’abri, prendre soin et accompagnement social…)
Parce que nous ne voulons pas, par notre silence, être complices des disfonctionnements du dispositif,

LA COORDINATION NATIONALE DES PROFESSIONNELS DE L’URGENCE SOCIALE EN APPELLE A LA GREVE LE
MARDI 27 MARS 2012

Nous demandons :
- Conformément à la loi, la non remise à la rue des personnes hébergées dans le cadre du plan froid.
- L’application immédiate de l’objectif « 100% des demandes d’hébergement satisfaites »
- Un engagement concret en matière de création de formes de logements adaptés et donc un réel financement de la stratégie nationale du « logement d’abord ».

L’Etat se doit de calibrer le dispositif, à la hauteur de besoins qui explosent, la Cour des Comptes ainsi que le dernier rapport parlementaire sur le sujet le soulignent à juste titre.

Nous, professionnels de l’urgence sociale refusons d’abandonner sur le pavé des hommes, des femmes et des enfants dont on bafoue le droit à l’hébergement et ou logement.

LE 27 MARS, EXIGEONS DE L’ETAT UNE POLITIQUE CONFORME A CE QUE L’ON PEUT ATTENDRE D’UN PAYS DE DROIT.


http://www.urgencesociale.org/
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede Pïérô » 01 Avr 2012, 00:20

Au Château réquisitionné, la vie continue - besoin de matériel et humain pour le projet

chères toutes, chers tous,

Voici maintenant deux semaines que nous vivons au Château des Vitarelles, que le château revit et brille de ses feux orangés, que nous reprenons nos vies en mains.

Nous nous sommes reposés de nos trois semaines de luttes contre un Etat hors-la-loi, contre des personnes au-dessus des lois, mais nous avons gagné cette première bataille.

Nous voulons faire de notre maison, un lieu de repos mais aussi de rencontres pour que nous puissions tous vivre librement.

Nous projetons d'ouvrir des espaces sociaux, artistiques et politiques pour les personnes à la rue mais aussi pour nos amis, nos voisins, notre ville.

Nous ne pourrons le faire seul. Nous vous invitons donc à venir nous rejoindre pour mettre en place le projet et nous apporter aussi une aide matérielle.

Vous trouverez-donc ci-dessous une liste des besoins pour la réalisation et la continuation du projet :

•- armoires, bibliothèques, tables, commodes
•- écrans, claviers, souris, tours d'ordinateurs....
•- aliments divers
•- outils de jardinage
•- vos envies
•- votre bonne humeur
•- vos rêves

Les habitants du Château et du collectif Action de Rue

•Le projet du Château, bientôt dans les bacs....
Vous pouvez nous contacter aux numéros suivants :

Sophie 07 88 44 09 68
Fouad 0651463930

Vous pouvez venir nous rencontrer au 63 allée des Vitarelles - proche Avenue de Lardennes (près du périph)

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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede Pïérô » 13 Avr 2012, 00:05

20minutes : "Au château des Vitarelles, les sans-abris s'organisent":

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Messagede Pïérô » 21 Avr 2012, 12:52

rassemblement Toulouse 26 avril

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Roazhon: action travailleurs sociaux lundi 13 H

Messagede doctor louarn » 27 Oct 2012, 07:26

CAPUSH 35
Collectif des Acteurs et Professionnels de l'Urgence Sociale et de
l'Hébergement Ille et Vilaine.

Ce collectif est né de la rencontre de travailleurs sociaux autour de la
question des moyens donnés aux structures d'urgences et d'accompagnement en
direction des personnes avec des difficultés face au logement. Le 2 août 2011 ils se
sont retrouvés pour dénoncer cet état de fait : des gens dorment à la rue, des
personnes se voient répondre "il n'y a plus de place", d'autres ne sollicitent plus les
services d'urgence car ils connaissent déjà la réponse.
Aujourd'hui, nous, professionnels et acteurs de ce secteur du travail social,
décidons d'informer les gens sur leurs droits et sur l'illégalité de la situation. Faire
tourner de façon artificielle les personnes sur les différents hébergements d'urgence,
dire qu'il n'y a pas de place d'hébergement est illégal. Cela créer une situation de
stress supplémentaire pour les personnes accueillies souvent déjà fragilisée par une
situation de vie difficile voir traumatisante !
Un tract est à destination des personnes se trouvant en situation de Non logement. Il
rappelle le cadre de la loi et prévoit une solution de recours !
Un autre présente la situation actuelle de l'hébergement d’urgence et de
l'accompagnement social sur l'Ille et vilaine.
DES CHIFFRES :
Au niveau national les fonds pour l'insertion ont diminué de 35% en 2009, l'urgence sociale a subi
en 2010 une restriction de moitié de ses budgets et en 2012 à nouveau 15 % pour l'insertion et 10 %
pour l'hébergement.
En Ille et Vilaine :
L'association Foyer Saint Benoît Labre depuis janvier 2012, ce sont 39 018 appels « décrochés »
par les écoutants du 115 soit une augmentation des appels de 34,10% par
rapport à la même période de l’année 2011 (janvier à fin Août).Ces appels ont
donné lieu à 12 134 demandes d’hébergement d’urgence mais seulement 40% de
ces demandes ont obtenu une réponse positive.
L’Association pour l'Insertion Sociale (AIS) subit une baisse de 150000 euros pour les Centre
d'Hébergement d'Urgence et de réinsertion social (C.H.R.S.) ADSAO à Rennes et
les tertres noirs à Vitré.
Le Goéland à Saint Malo subit une baisse de 70000 euros de son budget pour 2011 et 2012.
L'APE2A à Fougères connaît une baisse de 9% de son budget en 2012 après une baisse de
3,71% en 2011
Pour la SEA35 Différents services du Pôle Précarité Insertion subissent des baisses de budget :
Domino- Sortir de la rue, service d'accompagnement de jeunes en errance est sur la
sellette car les dotations de l'état diminuent chaque année.
Résultat: le service est sur le point de fermer et les accompagnements engagés
doivent s'arrêter.
l'ABRI, Centre d'Hébergement d'Urgence de la SEA35 a vu sa capacité d'accueil
passer de 26 à 21 places en cours d'année suite à l'annonce de la DDCSPP d'une
réduction par rapport au budget annoncé initialement.
Motif invoqué : la moitié de la population accueillie est étrangère, le coup d'une
nuitée sera donc revu à la baisse !!! Non, Non, vous ne rêvez pas...36 euros pour
un résident européen, 15 euros pour un "étranger".
COALLIA (ex AFTAM)°: Un flux en constante augmentation sans moyens matériels et
humains supplémentaires pour accueillir les personnes de façon acceptable.
Nous revendiquons des moyens en adéquation avec les demandes nombreuses
et justifiées d'hébergement d'urgence sur le territoire de l'Ille et Vilaine.
Nous souhaitons rappeler à l'état ses obligations dans le cadre de la loi de
lutte contre les exclusions de 1998 ainsi que la loi du 5 mars 2007 (loi n°-290)
instituant notamment le droit au logement opposable.
Nous refusons de gérer la pénurie et appelons chacun à prendre les mesures
qui lui sembleront adéquates pour faire valoir ses droits.
Nous exigeons des moyens conséquence en terme de logements et/ou
d'hébergements adaptés aux situations individuelles rencontrées dans nos
associations.
ARTICLES L 345-2-2 ET L 345-2-3 DU CODE DE L'ACTION SOCIALE ET DES FAMILLES :
"Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et
sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d'hébergement d'urgence."
"Cet hébergement d'urgence doit lui permettre, dans des conditions d'accueil
conforme à la dignité de la personne humaine, de bénéficier de prestations
assurant le gîte, le couvert et l'hygiène, une première évaluation médicale,
psychique et sociale, réalisée au sein de la structure d'hébergement ou, par
convention, par des professionnels ou des organismes extérieurs et d'être
orienté vers tous professionnels ou toutes structures susceptibles de lui
apporter l'aide justifiée par son état, notamment un centre d'hébergement et
de réinsertion sociale, un hébergement de stabilisation, une pension de
famille, un logement-foyer, un établissement pour personnes âgées
dépendantes, un lit-halte-soins-santé ou un service hospitalier."
"Doit pouvoir y bénéficier d'un accompagnement personnalisé et y demeurer,
dès lors qu'elle le souhaite, jusqu'à ce qu'une orientation lui soit proposée.
Cette orientation est effectuée vers une structure d'hébergement stable de
soins, ou vers un logement, adapté à sa situation."

ACTION pour le lancement du plan hivernal
le lundi 29 octobre à
13 heures
Devant la préfecture d'Ille et Vilaine
A Beauregard, 3 avenue de la préfecture(bus 4)

Rassemblement sans étiquette syndicale mais avec une Capuche
Pour tout contact une adresse mail:
[url]capush35@laposte.net[/url]
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede bipbip » 31 Oct 2012, 00:21

un appel à Manifestation du collectif des travailleurs sociaux de l’urgence sociale,
Saint-Etienne, mercredi 31 octobre 2012 à 10h,
pour protester contre l’annonce faite par les pouvoirs quant au plan hivernal de la saison 2012-2013.


L’annonce faite par les pouvoirs publics prévoit la suppression de plusieurs place d’hébergement d’urgence sur le département et plus particulièrement sur la couronne stéphanoise.

Actuellement, plus de 500 personnes (SDF, demandeurs d’asile, personnes en grande précarité…) dont des femmes et des enfants, répertoriées par le 115, sont sans solution d’hébergement.

Malgré un budget national en augmentation cette année et les déclarations récentes de Cécile Duflot sur le sujet, la Loire ne reconduit pas les différents dispositifs mis en place les hivers précédents.

Les professionnel-le-s de l’urgence sociale sont très inquiet-e-s et n’accepteront pas de débuter « ce plan froid » avec un dispositif d’accueil d’urgence déjà complètement embolisé et saturé.
Illes s’insurgent et dénoncent fermement l’impossibilité d’exercer leurs missions dans de bonnes conditions.

La période hivernale, du 1er novembre au 31 mars, est l’occasion pour les travailleur-euse-s sociaux de repérer et d’entrer en lien avec les personnes à la rue et d’amorcer un travail et un suivi pouvant les conduire vers une insertion durable.

Le lien construit avec ce public, depuis de nombreuses années, évite la dégradation physique et psychique de ces personnes qui peut être source d’incivilités et les amener à développer leurs solutions de fortune pouvant générer une cohabitation difficile avec la population...
Tou-te-s les citoyen-ne-s sont donc concerné-e-s par l’absence de solution adaptée aux plus démuni-e-s à l’approche de l’hiver.

Nous comptons sur votre présence,

Le collectif des travailleurs sociaux de l’urgence sociale

http://lenumerozero.lautre.net/article2 ... #forum1843
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede Pïérô » 06 Nov 2012, 11:46

Compte rendu, article et photos, de cette manifestation à Saint-Etienne :
http://www.reseauxcitoyens-st-etienne.o ... ticle=2692
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede Pïérô » 27 Nov 2012, 11:22

Tours, mobilisation des salariés de l'Entr'Aide Ouvrière du secteur social.

URGENCES... IL Y A URGENCE !!!

Dans bon nombre de villes, le secteur social est entrain de craquer, notamment les dispositifs d'hébergement d'urgence. Tours n'y échappe pas. Une cinquantaine d'enfants, d'hommes et de femmes, bien qu'ayant appelé le 115, restent tous les soirs à la rue. Certains n'appellent même plus.

En novembre 2012, les salariés du 115 ont fait valoir leur de droit de retrait. Le service n'a pas fonctionné pendant plusieurs jours. Ces salariés ne supportent plus de devoir répondre « non » à la plupart des appels de personnes en détresse.

Le fonctionnement du dispositif d'accueil d'urgence est devenu intolérable tant pour les usagers que pour les salariés du secteur social. Bien souvent les familles sont accueillies dans des hôtels infâmes, ou dans une salle à manger d'hôtel transformée en dortoir avec 15 matelas à même le sol, sans qu'aucune intimité ne soit respectée.
Cette « salle commune » (dixit le directeur de la Direction Départementale de Cohésion Sociale) qui existe depuis 1 an devait être fermée officiellement le 19 novembre. Or, des femmes et des enfants y sont encore hébergées. Récemment, un logement a été loué pour accueillir une quinzaine de femmes et d'enfants. Dans quelques jours, les conjoints et pères de ces familles devraient passer la nuit dans un bus garé près de ce lieu d'hébergement. Quotidiennement, des familles sont séparées : lorsqu'il y a de la place, la mère et ses enfants sont hébergés ; le conjoint et père reste à la rue. Bon nombre demandeurs d'asile n'ont que
le ciel pour toit.

Si l'Etat appliquait la législation qu'il est censé faire respecter, plus personne ne resterait à la rue contre son gré.

Il en va de même pour les collectivités territoriales, notamment le Conseil général et la mairie.

Quelques exemples
* En février 2012, le Conseil d'Etat, dans un arrêt, a institué le droit à l'hébergement comme étant une liberté fondamentale. Cela signifie que toute personne appelant le 115 doit pouvoir être hébergée le soir même.
* Dans bon nombre de foyers d'urgence, le nombre de nuits d'hébergement est limité. A Tours la règle des 3 nuits est appliquée en toute illégalité. Le Code de l'action sociale et de la famille précise que « toute personne accueillie dans une structure d'urgence doit pouvoir bénéficier d'un accompagnement personnalisé et y demeurer... jusqu'à ce qu'une orientation lui soit proposée... vers une structure d'hébergement
stable ou de soins ou vers un logement... »
* Toute femme ayant au moins un enfant de moins de 3 ans doit être prise en charge par l'Aide Sociale à l'Enfance, qui dépend du Conseil Général, comme l'impose le Code de l'action sociale et de la famille. Ainsi si elle est à la rue, elle doit être hébergée avec ses enfants.
* Le Conseil D'Etat stipule dans 3 arrêts que l'Etat est obligé d'assurer l'hébergement, la vêture et la nourriture pour tous les demandeurs d'asile. La préfecture de la région Centre a imposé un dispositif d'urgence totalement illégal. Après 7 nuits d'hébergement ceux-ci sont jetés à la rue si les autorités préfectorales le décident.
* le maire et/ou le préfet peuvent réquisitionner des logements vides lorsque des personnes ne peuvent se loger.
Etc., etc.

Sous prétexte que les finances se réduisent, on ne peut plus accepter qu'on bafoue les droits des usagers et que l'on dégradent les conditions de travail des salariés du secteur social.
Des moyens, il y en a ! Il n'y a pas assez de places d'hébergement.
Pourquoi le Préfet et/ou le maire ne réquisitionnent-ils pas des locaux ou des logements vides pouvant accueillir dignement des personnes à la rue, alors que la loi l'autorise ? Il y en aurait 5000 à Tours selon
l'INSEE.
Comme tous les ans, la préfecture a déjà un dispositif hivernal de prêt proposant des conditions d'hébergement insatisfaisantes. Comme tous les ans, elle attend une significative de la température pour qu'il soit mis en œuvre.

Plusieurs associations du secteur social se mobilisent pour obtenir des locaux afin d'ouvrir des places d'hébergement d'urgence supplémentaires.
Elles organisent une nuit de la solidarité le 5 décembre à partir de 19 heures, place de la Préfecture.
La lutte pour obtenir des moyens supplémentaires est une condition nécessaire mais non suffisante pour le respect de la dignité des usagers et l'amélioration des conditions de travail des salariés du secteur social.
Si la dignité des usagers n'est pas respectée, il y a tout lieu de craindre que ce nouveau dispositif conduise encore une fois à générer des conditions inhumaines envers les usagers. Les travailleurs sociaux seront toujours en contradiction avec les deux piliers qui fondent leur profession : l'aide à la personne et le respect des droits des usagers en les aidant à les faire valoir.

Nous exigeons que :
. toute personne, quelque soit son statut administratif, sollicitant le 115 puisse être hébergée dans des conditions respectant sa dignité et ses droits
. toute personne hébergée en urgence puisse bénéficier d'un accompagnement social et qu'une orientation réelle et concrète lui soit proposée ; il faut en finir avec le turn-over fondé sur le nombre limité des nuits
d'urgence les familles ne soient plus séparées
. toute femme ayant au moins un enfant de moins de 3 ans soit prise en charge avec ses enfants par l'ASE
les hôtels infâmes ne soient plus des lieux d'hébergement.

NOUS APPELONS LE 5 DECEMBRE A 19 H PLACE DE LA PREFECTURE
A SE MOBILISER POUR :
LE RESPECT DE LA DIGNITE ET DES DROITS DES USAGERS ET DES SALARIES
L'OBTENTION DE MOYENS SUPPLEMENTAIRES
NOTAMMENT L'OUVERTURE DE LOCAUX POUR DES HEBERGEMENTS DIGNES

CONFERENCE DE PRESSE MERCREDI 28 NOVEMBRE 2012 A 15 H
dans les locaux de Sud Santé (hôpital Bretonneau)
299 rue Victor Hugo 37 000 Tours (face aux locaux de SOS Médecins)
Tours, le 29/11/2012


Sections syndicales SUD, FSU et CGT et des salariés de l'Entr'Aide Ouvrière

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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede Pïérô » 14 Déc 2012, 11:40

Un collectif au Havre

Courrier du Collectif du Havre: Courrier aux salarié-e-s des secteurs de l'hébergement collectif, hébergement d'urgence, maraudes, prévention de terrain, de la santé…

Bonjour,

Devant les carences en matière d’hébergement d’urgence au Havre (comme partout en France)
• où des personnes précaires, des jeunes, des femmes en difficultés et des personnes migrantes sont à la rue, parfois malades ou avec des enfants,
• avec une baisse constante des moyens dans un contexte d’augmentation de la précarité
• une dégradation des conditions de travail des travailleurs sociaux, avec une logique de rentabilité primant sur la prise en charge de l’Humain.

Un Collectif « Hébergement : l’urgence c’est maintenant »*, s’est constitué au Havre en octobre 2012, pour exiger des pouvoirs publics
• Le respect des lois en faveur des sans-logis : Un Toit, c’est un Droit
• L’augmentation du nombre de places au 115
• Une mise à disposition urgente des logements vacants au Havre
• Une mise en place de moyens pour l’accompagnement social
• L’organisation d’une table ronde avec tous les acteurs concernés par l’hébergement d’urgence : Samu social, élu-e-s, Sous-préfet, Conseil général, intervenants sociaux et associations

La presse du Havre s’est fait écho, à plusieurs reprises, de ces problèmes et en particulier, du rassemblement que nous avons organisé devant la Sous-préfecture, le 31 octobre dernier.

Un collectif du même type existe aussi à Rouen.

Des actions sont prévues pour « signaler » les logements vacants au Havre.

La première a eu lieu hier dimanche 9 décembre à 10h30 devant le Crédit Municipal. Cette action a été reliée par France 3.

Une autre est programmée le 20 décembre à 12h devant les locaux du Bailleur "Habitat 76".

Une Coordination Nationale est programmée à Paris, le 22 décembre, pour faire le point des actions menées par les collectifs présents dans plusieurs villes de France.

Un courrier a été envoyé aux élus pour demander notre participation à la réunion prévue en préfecture de Rouen en janvier, concernant l’hébergement d’urgence, avec les professionnels de la veille sociale et des personnes à la rue, les bailleurs sociaux, le Conseil Général ainsi que les villes de Rouen et du Havre.

Nous sommes quelques salarié-e-s du secteur social et médico-social à participer au collectif hébergement.

La présence de professionnel-le-s de terrain concerné-e-s par l'hébergement d'urgence est importante :
• parce qu'elle contribue à alimenter le réseau d'information sur l'état des lieux local, et y réfléchir
• parce que le vécu professionnel enrichit l'élaboration sur l'ensemble des aspects de l'hébergement d'urgence

C'est pourquoi, nous en appelons à nos collègues salarié-e-s des secteurs de l'hébergement collectif, hébergement d'urgence, maraudes, prévention de terrain (...) à nous rejoindre au collectif, dont la prochaine réunion se tiendra le mercredi 19 décembre à 17h30, à la maison des syndicats Franklin.

Le Havre, le 10/12/2012

Le Collectif du Havre

*(AC, AHSETI, Amnesty Le Havre, ATTAC, Collectif des résidents Brindeau, Communauté Mission de France, Entraide Protestante, Femmes Solidaires, LDH, Mouvement de la Paix, RESF, Secours Populaire, Syndicats : CGT, FSU, SAF Avocats de France, Solidaires, Sud Logement Social, UNEF…
Soutenu par : EELV, FASE 76, GA, NPA, PCF, PG)
http://salariesdusocial.over-blog.com/
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede Pïérô » 01 Jan 2013, 15:05

Appel coordonné pour journée d'action hexagonale le 30 janvier :

Depuis le samedi 22 décembre, une coordination nationale s'est crée à l'initiative du Collectif 76 et des soutiens de la Maladrerie: 1e date d'action: le mercredi 30 janvier: chacun dans nos villes:

"l'appel du 22 décembre": Un toit pour tous et toutes/ Contre la précarisation de nos vies.

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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede bipbip » 07 Jan 2013, 12:48

Rassemblement à Rouen le mardi 8 janvier 2013 à 18h, devant le palais de justice.

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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede bipbip » 11 Aoû 2013, 12:55

La plupart des sans logis hébergés dans le centre d’hébergement d’urgence (CHU) l’Escale à Toulouse
ont été remis à la rue lundi, depuis ils occupent.

A Toulouse des sans abris occupent leur centre d’hébergement d’urgence depuis lundi matin

Paris le 5 août 2013

“ Ministres en vacance : c’est pas les vacances pour tout le monde”

Des sans abris, ont refusé ce matin de quitter le Centre d’hébergement d’urgence de l’Escale, 21 rue Casteret – TOULOUSE – , alors qu’il devait fermer ses portes jusqu’à fin août.

Les sans abris soutenus par DAL 31 demandent le respect de leurs droits, tels que précisés dans le code de l‘action sociale et des familles (CASF), par l’article de loi L 345-2-3 :

« Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation. »

Or aucune proposition d’orientation vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un relogement adapté à leur situation ne leur a été proposée.

En attendant cette proposition d’orientation, toute personne accueillie doit pouvoir y demeurer, et donc ne peut être remise à la rue en l’absence de cette proposition d’orientation adaptée.

C’est pourquoi les sans abris ont toute légitimité pour rester dans ce CHU. La Croix rouge, gestionnaire du centre a dépêché un huissier et a menacé de sanctionner les occupants, qui ne demandent que le respect de la loi et de leurs droits.

Un toit c’est un droit !
http://droitaulogement.org/dal-toulouse ... expulsion/

La Croix Rouge Française traine DAL en justice, réclame 10 000 € de frais d’avocat et demande l’expulsion des sans-abris d’un foyer à Toulouse.

Une délégation de DAL se rendra demain matin 11h au siège de la croix rouge (98 rue Didot – Paris 14e)

La fédération des comité Droit Au Logement (DAL fédération), a reçu ce jour vers 17h par huissier, à son siège parisien une assignation devant le TGI de Toulouse demain à 9h30, à la demande de la croix Rouge Française, lui réclamant 10 000 euros de frais de justice.

Le « Comité DAL Paris et environs » est également assigné, et se voit réclamer 2000 euros pour les mêmes raisons, avec les militants du DAL Toulouse.

Elle demande l’expulsion des sans-abris qui occupent depuis lundi matin le centre d’hébergement d’urgence (CHU) l’Escale, géré par la Croix rouge, pour faire respecter leurs droits :

La plupart des sans logis hébergés dans ce CHU (centre d’hébergement d’urgence) ont été remis à la rue lundi, en dépit des lois protégeant les sans logis :

En effet l’article L 345-2-3 du code de l’action sociale stipule que « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation. »

Plusieurs sans logis soutenus par le DAL Toulouse ont alors refusé de quitter le centre, demandant une orientation vers un hébergement de stabilisation ou un relogement, le simple respect de leurs droits.
Une délégation a été reçue par la Préfecture de Toulouse, cet après midi, et en est ressortie sans aucune proposition de relogement, ou d’hébergement de stabilisation.

La fédération DAL dénonce cette attaque sournoise contre ses instance, dénonce cette procédure d’expulsion qui viole les droits et les lois protectrices des sans logis, se rendra dès demain matin au siège de la Croix rouge Française en délégation, pour être reçue et demander :
- l’arrêt immédiat des poursuites et de la procédure d’expulsion,
- la mise en œuvre de solutions de relogement pour les sans logis mobilisés pour le respect de leurs droits.

http://droitaulogement.org/la-croix-rou ... -toulouse/

Appel à soutien ce lundi 12 août
Nous avons obtenu le renvoi du procès en référé heure par heure ce matin, chose rare à Toulouse!!! Le procès est donc reporté à ce lundi 12 août à 14h au Tribunal d'Instance, avenue Camille Pujol.

Nous appelons d'ores et déjà à un grand rassemblement de soutien aux membres du Comité DAL Toulouse-Escale ce lundi devant le Tribunal!!!

Le courage avec lequel ils mènent leur lutte est exemplaire, vous pouvez venir les rencontrer au CHU l'Escale, 21 rue Norbert Casteret!

Un toit c'est un droit!
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede bipbip » 14 Aoû 2013, 10:10

suite
Toulouse : L’occupation du foyer de l’Escale par les sans logis se termine par des solutions satisfaisantes

Les 5 sans logis du comité DAL Toulouse Escale ont quitté le foyer l’Escale à Toulouse, de leur propre gré, à 18h15 lundi 12 août, devant une haie d’honneur.
La Préfecture de Haute Garonne, a fini par présenter une proposition d’hébergement à chacun des 5 sans logis qui depuis une semaine occupent ce foyer géré par la Croix rouge.

Deux places en hôtel, à Toulouse, ont été présentées vers 17.30. Les 5 hébergements seront maintenus jusqu’au 2 septembre, date à laquelle la Croix rouge s’est engagée (depuis vendredi dernier déjà ! ) à ré-héberger les 5 sans logis, de manière stable, et tous ensemble.

Après avoir refusé pendant une semaine de répondre aux demandes d’hébergement, attisant ainsi le conflit entre DAL Toulouse et la croix rouge locale, et décourager l’action collective des sans logis, la préfecture a donc cédé.

La détermination des sans logis, la solidarité locale négociation entre les deux parties au niveau national (Croix rouge et DAL fédération) a néanmoins permis de sortir par le haut, et de faire échec aux tenants de la ligne dure et de la répression.

Cette victoire locale contribue à faire progresser la combat général pour le respect du droit inconditionnel à l’hébergement, organisé et prévu par la Loi (L 345-2-2 et L 345-2-3 du CASF) et la mise en œuvre du Droit Au Logement.

Nous restons vigilant pour le respect de ces accords, et mobilisés pour l’application des lois et des Droits en faveur des sans logis et des mal logés.

http://droitaulogement.org/toulouse-loc ... faisantes/
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede Pïérô » 02 Avr 2014, 11:56

Contre la casse du social, solidarité entre usagers et employés
Contribution tourangelle

Contre la casse du social, solidarité entre usagers et employés

Ce qu’on appelle communément la crise du logement fait régulièrement la une de l’actualité. D’année en année, la situation se détériore. Tous les ans, à l’arrivée de l’hiver, les médias s’inquiètent du sort des SDF. Pourquoi ? Serait-il plus tolérable qu’une personne meurt dehors faute de logement l’été plutôt que l’hiver ? Nul ne le sait. Toujours est-il qu’il y a plus de personnes sans toit qui décèdent l’été que l’hiver.


La casse systématique du secteur social

Cette année, la situation s’est particulièrement aggravée. Dans la plupart des villes, il y a de plus en plus de familles ne trouvant pas de foyer d’urgence pour les héberger. Plusieurs raisons sont à l’origine de cette situation.

La cause principale vient du développement de la misère et du chômage, ainsi que de l’augmentation des loyers et du prix des fluides (gaz, électricité, eau). Ainsi, le nombre d’expulsions de logements augmente et l’accès à un appartement devient de plus en plus difficile, voire impossible, pour beaucoup.

Le secteur social a connu ces dernières années des transformations importantes. Alors qu’auparavant c’était, en général, les associations qui faisaient des propositions aux financeurs (État, collectivités territoriales...) en fonction des besoins qu’ils recensaient, maintenant ce sont les autorités qui font des appels d’offre auxquels répondent les associations. Le secteur social est devenu un véritable marché fondé sur les lois de la concurrence. Ainsi, lorsqu’une préfecture décide d’ouvrir des places pour des familles afin d’éviter qu’elles se retrouvent à la rue après l’expulsion de leur logement, la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS anciennement la DDASS) lance cette offre avec un cahier des charges. Différentes associations vont y répondre. L’association la plus rentable aura beaucoup de chances d’être retenue, même si le fonctionnement qu’elle propose ne respecte pas les droits et la dignité des futurs résidents.

La mise en place d’actions est de plus en plus tributaire des choix politiques des décideurs. Force est de constater que les politiques qu’ils mettent en œuvre ne se fondent pas sur les besoins sociaux, mais sur les conceptions imposées par le système capitaliste. Or, ce système n’a pas vocation à résoudre la question de la misère, mais au contraire à favoriser l’écart entre les riches et les pauvres. Cela conduit inévitablement à la paupérisation de pans entiers de la population. De ce point de vue, ici comme ailleurs, la continuité de la droite et de la « gauche » n’est plus à démontrer.

La politique « du logement d’abord » mise en place par le secrétaire d’État au logement du gouvernement Fillon y contribue aussi. Elle fut négociée avec la FNARS (fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale). Elle rassemble la plupart des associations qui interviennent dans le secteur social. En fait, c’est une fédération d’employeurs. Sous couvert d’œuvrer pour l’autonomie des individus, cette politique consiste à favoriser l’accès au logement ou à héberger les personnes dans des appartements gérés par des associations. Pour que cette politique ne se limite pas à un discours démagogique, il aurait fallu faciliter l’accès au logement ; ça n’a pas été le cas.

L’objectif de cette politique est de réduire les budgets alloués aux CHRS (centres d’hébergement et de réinsertion sociale). En effet, si les gens accèdent à des logements, on peut réduire les places en CHRS. Ces CHRS sont des foyers où les gens sont logés, nourris et où un accompagnement social se met en place pour que les résidents puissent retrouver leurs droits sociaux, vivre normalement dans un logement et avoir des ressources. Ce n’est pas la loi Duflot qui va retourner la table. La ministre ferait mieux de se concentrer sur l’application des lois existantes plutôt que d’en faire voter d’autres.

Globalement, le secteur social est en train de subir une restructuration. Il existe environ 40 000 associations intervenant dans le champ du social (toutes tailles confondues, de plusieurs milliers de salariés à une dizaine). Sous la présidence Sarkozy, l’État voulait les réduire à 6 000 en favorisant le regroupement des associations ou l’absorption des plus petites par les plus grosses. L’État estime qu’il y a trop d’interlocuteurs et qu’il préfère négocier avec les plus grosses associations qui sont en général les plus gestionnaires. De là à dire que les plus petites associations sont militantes, il y a un pas que je ne franchirai pas. Le but essentiel est de réduire les coûts du secteur social. Là encore, l’arrivée de Hollande au pouvoir n’a pas remis en cause ce choix politique.

Pour illustrer la situation dramatique, voici un petit listing de ce qui va évoluer à Tours dans les jours à venir en lien ou non avec la fin du plan hivernal.

• Foyer Albert Thomas (foyer d’hébergement pour hommes demandeurs d’asile ou ayant des papiers [1] géré par l’association Emergence [2]) : suppression de 10 places d’hébergement au 31 mars.
• Foyer Dolbeau (foyer d’hébergement pour demandeurs d’asile ou personnes ayant des papiers, ouvert aux familles, femmes et enfants, géré par Emergence) : suppression de 11 places d’hébergement au 31 mars.
• Hôtel Conté (hébergement de demandeurs d’asile par Emergence) : suppression de 24 places en chambres au 31 mars.
• Plan hiver accueil nuit (hébergement de demandeurs d’asile et de SDF par Emergence dans ses propres locaux) : suppression de 25 places le 1er avril.
• Fermeture de 2 appartements pour demandeurs d’asile (gérés par Emergence aux Fontaines et au Sanitas) le 31 mars.
• Accueil famille (accueil de jour pour les familles, géré par Emergence) : fermé le 1er avril pour une durée indéterminée (il n’y a qu’un salarié à ce poste, ce qui ne suffit évidemment pas).
• Secours Catholique (accueil de jour) : malgré un appel à bénévoles, ceux-ci ne sont pas assez nombreux pour gérer l’ouverture permanente, et l’accueil sera fermé les samedis et dimanches.
• Chèques services (distribués par la Croix Rouge) : seuls 1 800 euros sont alloués chaque mois par le Conseil Général : le 10 de chaque mois il ne reste plus rien.
• La Barque (accueil de jour, association Au Fil de l’eau (Emergence)) qui est aujourd’hui ouverte du mercredi au dimanche devrait fermer aussi le mercredi.


Un premier axe de lutte : la réquisition des logements vides

Les réquisitions de logements vides constituent un premier axe de lutte. Tant d’un point de vue matériel que d’un point de vue juridique, il n’y a aucun problème pour qu’elles soient entreprises. Il y a suffisamment de logement vides pour répondre aux besoins. Trois textes prévoient la possibilité de réquisitionner : l’ordonnance de 1945, la loi Besson (du nom du ministre devenu tristement célèbre), et la loi de 1998 (votée sous le gouvernement Jospin mais que les élus de droite et de « gauche » refusent d’appliquer).

Souvent les maires des communes déclarent qu’ils ne peuvent réquisitionner des logements, sous prétexte que cela relèverait uniquement du pouvoir du préfet. Or, comme l’indique Le journal des maires de janvier 2005 :

« Le maire dispose d’un pouvoir de réquisition, même si celui-ci ne fait l’objet d’aucun texte spécifique. C’est au titre de son pouvoir de police générale qu’il peut alors être conduit à adopter une mesure de réquisition. Bien qu’elles soient rarement mises en œuvre, les réquisitions municipales constituent une manifestation traditionnelle du pouvoir de police du maire [3]. Le pouvoir de réquisition du maire peut avoir des objets très divers, car il peut s’étendre à tous biens ou tous services dont l’emploi est nécessaire au maintien de l’ordre public, c’est-à-dire permettant de garantir le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques. C’est donc à ce titre que le maire peut être conduit à réquisitionner un logement. » [4]

Ce pouvoir de réquisition du maire s’appuie sur l’article L 2212-2 du Code général des collectivités territoriales.

Le squat constitue aussi une solution. Mais il faut savoir de quoi on parle. Dans beaucoup de villes, il y a des squats qui sont tolérés par les autorités. Ils relèvent du système D. En fait ce sont des personnes qui ouvrent des maisons vides, sans faire de bruit. Dans certaines villes les services municipaux et sociaux sont informés de la situation. La police municipale passe régulièrement et établit des rapports sur les gens qui y habitent. Tant que les gens ne dérangent pas les voisins et ne revendiquent rien, on les laisse tranquilles. C’est aussi un moyen de faire baisser la pression sur les services d’urgence.

Par contre, si des squatters ouvrent un lieu à des fins militantes, en général la réaction est assez rapide et vive : des démarches sont entreprises pour les expulser sous couvert de défense du droit de la propriété.

Après la seconde guerre mondiale, on peut dire qu’il y avait une crise de logement du fait du manque de logements en raison des destructions causées par la guerre et du manque de constructions pendant l’entre-deux-guerres. Or, actuellement, on n’est pas dans cette situation, bien au contraire. Si des êtres humains sont à la rue c’est uniquement en raison de choix politiques ou plutôt de choix de sociétés. Nous sommes confrontés à un choix :
• soit c’est la propriété privée qui prévaut, et il faut donc assumer que de plus en plus d’hommes, de femmes et d’enfants n’aient que le ciel pour toit et qu’il y ait des morts dans les rues ;
• soit c’est la vie humaine qui prévaut, et il faut donc s’attaquer à la propriété privée et militer pour la gratuité du logement.


Un deuxième axe de lutte : se battre pour le respect et la dignité des usagers et des travailleurs sociaux

Le second axe de lutte concerne plus particulièrement les travailleurs sociaux. Il consiste à lutter pour le respect des droits de la dignité des usagers. En avançant cette revendication, on fait un lien très étroit entre les conditions d’hébergement des résidents des foyers et les conditions de travail des salariés travaillant dans ces derniers. On peut espérer briser le corporatisme et surtout créer des convergences d’intérêts. Les résidents ne sont plus vus comme des personnes à assister, mais comme des individus luttant pour leurs droits au même titre que les salariés luttent pour l’amélioration de leurs conditions de travail.

Lorsqu’on regarde les textes en vigueur, il serait tout à fait possible que plus personne ne soit à la rue contre son gré. Quelques exemples :
• En février 2012, un arrêt du Conseil d’État a institué le droit à l’hébergement comme étant une liberté fondamentale. Cela signifie que toute personne appelant le 115 doit pouvoir être hébergée le soir même.
• Dans bon nombre de foyers d’urgence, le nombre de nuits d’hébergement est limité, ce qui est illégal. Le Code de l’action sociale et de la famille précise que « toute personne accueillie dans une structure d’urgence doit pouvoir bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer (...) jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée (...) vers une structure d’hébergement stable ou de soins ou vers un logement... »
• Toute femme ayant au moins un enfant de moins de 3 ans doit être prise en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance, qui dépend du Conseil Général, comme l’impose le Code de l’action sociale et de la famille. Ainsi, si elle est à la rue, elle doit être hébergée avec ses enfants.
• Le Conseil d’État a indiqué dans 3 arrêts que l’État était obligé d’assurer l’hébergement, la vêture et la nourriture pour tous les demandeurs d’asile. Ainsi, la préfecture de la région Centre a imposé un dispositif d’urgence totalement illégal : après 7 nuits d’hébergement, les demandeurs d’asile sont jetés à la rue si les autorités préfectorales le décident.

Si l’État appliquait la législation qu’il est censé faire respecter, plus personne ne resterait à la rue contre son gré. Il en va de même pour les collectivités territoriales, notamment les Conseils généraux et les mairies.

On pourrait s’attendre à ce que les associations entendent cette position et revendiquent le fait que l’Etat ou les collectivités logent tous ceux qui en besoin. Ce n’est nullement le cas. Il faut dire qu’ils ont une marge de manœuvre de plus en plus réduite. Auparavant, l’État donnait une enveloppe globale à chaque association. Celle-ci se débrouillait pour la gérer en développant ou pas telle action au détriment ou en faveur d’une autre. Elle rendait des comptes de son activité une fois par an. Maintenant, on est passé à une gestion par action. Sans entrer dans les détails, l’Europe a imposé la gestion par BOP (budget opérationnel de programme). Cela signifie que chaque action d’une association est financée spécifiquement : tel budget pour tant de place en CHRS, tel autre pour le 115, etc. Ainsi, ce sont les financeurs qui décident de plus en plus des actions des associations et de leur développement. Le chantage au financement par l’État est de plus en plus fort. Chaque association essaye de préserver son pré carré. La concurrence entre elles devient de plus en plus vive.

L’absence de volonté de confrontation des associations face à l’État et aux autres financeurs placent ces derniers en position de force et leur permet d’imposer leurs choix. Il est très curieux, par exemple, que la FNARS ne parle quasiment pas du respect des droits des usagers, en tout cas pas concrètement. Elle se limite à demander des places d’hébergement et des moyens supplémentaires, sans discuter du contenu et de la qualité des actions entreprises. Or, une des fonctions de ces associations et des travailleurs est de faire connaître ces droits aux usagers, et donc de les aider à les faire valoir. En général c’est le contraire qui se passe.

A Tours, par exemple, 14 référés ont été gagnés en 2009 et 2010 contre la préfecture par rapport à l’hébergement de demandeurs d’asile. La DDCS a exigé d’une association locale qu’elle vire des familles hébergées en urgence pour laisser la place aux familles qui avaient fait respecter leurs droits. De même, les associations, toujours à Tours (on peut penser que cette situation n’est pas très originale), préfèrent louer des chambres dans un hôtel infâme plutôt que de louer des logements. Une chambre coûte entre 850 et 1 000 euros par mois, alors qu’un logement revient à environ 400 euros.

Cette aberration a une logique. D’une part, il est plus facile de virer des gens d’une chambre d’hôtel que d’un logement (pour ce dernier, il faut entamer un référé ce qui peut être coûteux et long si la famille a un bon avocat). D’autre part, il faut que les conditions d’hébergement soient spartiates pour éviter « l’appel d’air », notamment pour les personnes d’origine étrangère. C’est intentionnellement qu’on crée des conditions de survie les plus « hard » dans l’espoir d’enlever l’envie de venir en France. Cela contribue à bafouer le droit d’asile et à remettre en cause la convention de Genève.


Nos vies sont plus importantes que leurs profits !

Cette logique touche de plus en plus de monde et pas seulement des personnes d’origine étrangère, comme le montre quotidiennement la situation où des milliers de personnes restent dehors, ou dans le stress de l’expulsion de leur logement. Les revendications d’un logement pour tous et toutes et le respect de la dignité et des droits des personnes sont un des éléments de lutte pouvant permettre de mettre en avant des contradictions émanant de l’État. Ainsi, nous pouvons entrouvrir des fractures pouvant remettre en cause des fondements de la société bourgeoise comme la propriété privée, réfléchir et agir pour le respect de notre dignité. Les institutions de cette société ne peuvent et ne veulent le faire.

J.Christophe


Notes

[1] Les sans-papiers n’ont désormais plus aucun droit à l’hébergement, même d’urgence.

[2] L’association Emergence est un acteur central du "marché du social" à Tours. Elle est sous les ordres de la DDCSPP (direction départementale de la cohésion sociale et de la protection de la population). Elle gère les lieux d’hébergement suivants : Foyer Albert Thomas, Foyer Dolbeau, Accueil famille, Accueil hiver nuit, chambres à l’hôtel Conté. C’est lorsque la DDCSPP ne verse plus d’argent que ceux-ci ferment.

[3] Cf. Conseil d’État, 11 décembre 1991 : http://www.legifrance.gouv.fr/affichJur ... dateTexte=

[4] Cf. Les pouvoirs du maire en matière de réquisition de logements http://www.angersnaturellement.fr/_stat ... sition.pdf, Olivier Hermabessière, Journal des Maires, janvier 2005

http://tours.mediaslibres.org/contre-la ... ocial.html
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede Pïérô » 11 Mai 2014, 23:33

Rennes
Bilan plan Hivernal 2013 2014

La préfecture a fait fermer dix places d’urgence sur Fougères de manière brutale et unilatérale.

Nous, travailleurs sociaux de CAPUSH, affirmons que toutes les personnes qui en font la demande ne sont pas toutes hébergées loin s’en faut. Des hommes, des femmes, des familles avec enfants restent sans solution d’hébergement quotidiennement. Faute de places suffisantes, nous, professionnels de l’urgence sociale, constatons l’écart entre le discours officiel et la réalité vécue par ces hommes, ces femmes, ces enfants qui sollicitent nos services. Tous les jours pendant la période hivernale 2013 / 2014 ce sont 50 à 100 personnes qui sont restées sans solution chaque soir.

En outre nous demandons que soit pris en compte la non demande. En effet, aujourd’hui des personnes ne sont pas en capacité de mettre en place les démarches nécessaires pour demander un hébergement d’urgence. Les freins sont nombreux : capacité d’accueils, engorgement du 115...

Des squats se sont ouverts, d’autres s’ouvrent encore, certains ayant accueillis une centaine de personnes lesquelles ne font plus appel à nos services en raison de cette embolie du système d’hébergement.

Des parkings, des halls d’immeubles, des halls d’hôpitaux accueillent tous les soirs les laissés pour compte de l’hébergement d’urgence.

La vulnérabilité des usagers et des ménages (que nous rencontrons dans les foyers, accueils de jours, et autres structures venant en aide aux sans domicile fixe) est-elle à géométrie variable suivant l’âge, la situation administrative, la composition du ménage, la ou les problématiques de l’usager ?

La mise en place d’un système illégal déshonore la République : l’inconditionnalité, la continuité, l’accompagnement, ces principes inscrits dans la loi sont tous les jours bafoués. La loi existe, à chacun de s’y reporter.

Collectif des Acteurs et des Professionnels de l’Urgence Sociale et de l’Hébergement en Ille et Vilaine

Contact : ✉capush35@laposte.net

http://rennes-info.org/Bilan-plan-Hivernal-2013-2014
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