l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede Pïérô » 04 Déc 2014, 13:31

Haute Garonne
Cet hiver, pas d’abri pour les plus démunis ! Le 115 ne répond plus…

Nous, salariés du Service Intégré d’Accueil et d’Orientation (SIAO) de Haute-Garonne, dont les services du Pôle d’Accueil d’Information et d’Orientation (PAIO), du numéro d’urgence 115 et de l’Equipe Mobile Sociale et de Santé (EMSS) nous trouvons contraints d’user de notre droit de grève le lundi 8 décembre de 14h à 16h, pour alerter les pouvoirs publics sur le manque criant de places d’hébergement pour les personnes sans abri en détresse et l’impossibilité de remplir correctement notre mission de service public, et faire connaître cette situation dramatique aux citoyen-e-s.

Le département compte plus de 2000 places d’hébergement, dont environ 650 places en hébergement d’urgence. Ces places sont ouvertes toute l’année, et ne sont pas des places supplémentaires pour cet hiver, comme le laisse entendre les titres de « La Dépêche » ou de « Direct Matin » dans les articles parus aujourd’hui. Malgré une effective augmentation du nombre de places, c’est encore très insuffisant pour répondre aux demandes d’hébergement et de mise à l’abri, qui sont en forte augmentation depuis quelques années surtout en ce qui concerne les familles avec enfants (deux fois plus nombreuses qu’il y a 3 ans) et les femmes isolées. En outre, la Haute-Garonne reste très en-deçà des autres départements de même taille et le 115 continue de faire de plus en plus de refus par manque de place disponible.

Les refus par manque de places enregistrés au 115 représentent ainsi en moyenne plus de 90% des demandes, et parfois 95%. Cela veut dire que chaque jour, 9 personnes sur 10 qui appellent le 115 restent sans réponse de mise à l’abri ! Non, la plupart des personnes qui restent à la rue ne le font pas par choix, contrairement aux idées reçues.
Chaque jour ce sont ainsi en moyenne 250 personnes qui appellent le 115 et qui restent sans réponse de mise à l’abri.
Et encore le 115 ne peut décrocher que 10 à 15% des appels composés, et beaucoup de personnes sans abri renoncent à nous appeler.
De la même manière plus de 2800 ménages sont aujourd’hui en attente d’une solution d’hébergement d’insertion ou de logement adapté au SIAO insertion, avec en moyenne 52 nouveaux ménages enregistrés chaque semaine. Le taux d’admission positive est de 7% cette année, ce qui représente en moyenne 7 ménages par semaine, laissant les autres attendre durant des mois une solution adaptée à leurs besoins.

Pour exemple, le 25 novembre 2014, nous avons enregistré au 115 :

234 refus d’hébergement par manque de places soit 36 refus « homme », 16 refus « femme », 6 refus « couple » et 176 refus « familles » (soit 46 ménages avec enfants) ;
4 orientations d’une nuit (hommes)
1 place « homme » de longue durée en accueil de nuit
1 place « femme » temporaire
2 prises en charge temporaire « famille » de trois personnes.
Ce qui, pour ce jour là, équivaut à un taux de 4,88% de réponses positives.

Cette situation est d’autant plus alarmante qu’il n’y a pas de perspective d’amélioration dans les prochaines semaines. Jamais début d’hiver ne fût aussi difficile !
En effet, le nombre de places d’hébergement hivernales prévu par les services de l’Etat est inférieur aux années précédentes : 66 places d’hébergement et 250 personnes à l’hôtel l’hiver dernier, contre 40 places d’hébergement et 150 personnes à l’hôtel cet hiver. Soit 126 places d’urgence en moins !
Seul le dispositif prévu en Plan Grand Froid reste inchangé (72 places supplémentaires et encore 60 en cas de froid extrême) mais il n’est actif que quand les températures sont négatives au moins deux nuits d’affilée. Nous sommes contre cette gestion de l’hébergement d’urgence « au thermomètre », c’est toute l’année que les personnes les plus vulnérables doivent être mises à l’abri et c’est d’ailleurs ce que dit la loi.

Cette situation génère une souffrance psycho-sociale importante pour les salariés confrontés de manière durable à une absence de moyens face à la détresse des personnes à la rue.

Chaque jour, nous sommes témoins des violences subies par les femmes laissées à la rue (violences physiques, morales et sexuelles), de la détresse des familles venant trouver refuge dans les locaux du PAIO, des personnes dans des situations sanitaires graves, contraintes de survivre à la rue…
Hier, une grand-mère est décédée après plusieurs mois passés dans une voiture avec ses enfants et petits enfants, alors que cette famille demandait une mise à l’abri, tous les jours depuis des mois.

Nous demandons la création immédiate de places d’hébergement d’urgence pour répondre aux besoins des personnes en grande détresse sociale et sanitaire, et tout particulièrement pour les femmes seules à la rue.

http://www.frituremag.info/Pages-Ouvert ... -plus.html
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Messagede bipbip » 25 Fév 2015, 02:12

Appel à l’application du droit à l’hébergement !!

Réunis en collectif de professionnels de l’urgence sociale, nous sommes trop nombreux et nombreuses à ne plus pouvoir cautionner dans nos pratiques ces situations de non droit. En effet, le dispositif actuel, met aujourd’hui souvent les personnes plus à mal qu’il ne les soutient en toute illégalité.

Les institutions qui nous emploient, ou la place qui nous est donnée au quotidien, ne nous permettent pas toujours d’exprimer notre désaccord.
Les aberrations du dispositif nous heurtent en tant que professionnel-les, percutant l’éthique et la déontologie au fondement de nos professions, comme le non respect du secret professionnel.
Témoins et acteur-rices d’une grande violence, chacun-e individuellement concernée, nous souhaitons collectivement faire entendre notre voix légitime de professionnel-les.

Parce qu’ensemble, il est urgent de crier stop avant que le secteur ne dérive complètement, nous vous remercions de signer une pétition reprenant nos revendications en cliquant sur le lien suivant : Appel à signature pour l’application du droit à l’hébergement https://www.change.org/p/a-la-pr%C3%A9f ... responsive


Jusqu’où irons nous ? Professionnel-les, témoins et acteurs, du non respect de la loi ?

L’urgence sociale et l’insertion subissent aujourd’hui de nombreux dysfonctionnements malmenant ainsi les personnes vulnérables et nos pratiques de professionnel-les de terrain. De la prise en compte de la demande d’hébergement à une réponse adaptée, le dispositif met aujourd’hui plus à mal qu’il ne soutient les personnes, parfois dans l’illégalité.

La prise en compte de la demande

Le 115 : Une veille sociale téléphonique qui disparaît

Le nombre d’appels au 115 est en nette augmentation sur ces dernières années. Cette veille téléphonique ne fait plus office d’espace d’écoute face aux nombre d’appels. De nombreux appels sont non décrochés ce qui décourage les ménages. Le non-recours au 115 est une réalité.

En parallèle à cette augmentation du nombre d’appels, il y a eu pendant l’automne 2014 la mise en place d’une consigne aux familles de n’appeler qu’une fois pour 15 jours. La notion de veille disparaît au profit d’une gestion du flux.

La MVS : Un dispositif saturé

Le nombre de demandes MVS enregistrées en attente est également en augmentation. Les délais avant de se voir proposer une place s’allongent. Pour un homme seul, le délai moyen d’attente avant de recevoir une proposition approche une année. La longueur des délais d’attente peut entrainer des processus de clochardisation, à minima des impacts sur l’état de santé des personnes, qu’ils soient physiques ou psychiques.

La demande de réactualiser son dossier à la MVS tous les mois est un frein pour de nombreuses personnes qui ne pourront pas faire cette démarche. De plus le décalage entre les délais de réactualisation et les délais d’attente peuvent créer des situations de violence. Pourquoi réactualiser si souvent quand aucune place n’est proposée ?

Le Samu social en difficulté

Le rôle donné au Samu social a évolué ces dernières années en lien avec l’explosion de la demande. Il existe une idée fausse laissant croire que le nombre de personnes rencontrées par les équipes du Samu équivaudrait au nombre de personnes réelles à la rue. En 2014, pour 2000 personnes rencontrées seules 200 personnes sont accompagnées car beaucoup d’entre elles sont raccrochées aux dispositifs de droits communs et sont dehors faute de places d’hébergement.

Il est demandé au Samu d’assumer seul l’orientation en hébergement (pour les personnes isolées) et en gymnase pour les personnes dans le cadre d’ouverture des places hivernales. Cette démarche est discriminante et crée un décalage entre les missions du Samu qui relèvent de l’accompagnement social des personnes qui ne sont pas en mesure d’interpeller les dispositifs de droit commun vers un rôle de substitution du 115. Faut il être visible sur l’espace public pour être considérer SDF et pour avoir une légitimité dans une demande de mise à l’abri ? Il est difficile pour le Samu d’attribuer une place à une personne juste parce qu’elle a eu la chance de croiser les équipes. Comment choisir les personnes qui bénéficieront d’une place tout en garantissant une certaine équité ? Cela pose un problème d’éthique et d’équité.


L’absence de réponses adaptées pour les personnes en situation de vulnérabilité

Un manque de places à tous les niveaux

Cette augmentation du nombre de demandes de place d’hébergement est la conséquence des échecs d’autres politiques publiques (politiques en matière de logement social, protection de l’enfance, politique pénitentiaire, politiques d’immigration, fermetures de lits dans les hôpitaux psychiatriques, saturation des établissements pour personnes handicapées…) L’urgence sociale devient alors le réceptacle de la faillite d’autres secteurs.

Aujourd’hui, l’urgence sociale est saturée, elle n’existe plus complètement dans la mesure où il n’existe que trop peu de possibilités de mise à l’abri immédiate sur Lyon. Certains soirs, aucune place ne peut être attribuée en urgence.

Ce manque de place n’est pas propre qu’à l’urgence. Dans le cadre des dispositifs d’insertion, les situations sont nombreuses où des personnes relevant du logement autonome sont positionnées en CHRS faute de logements sociaux. De même, les CHRS hébergent parfois des personnes qui relèveraient de structures médicales mais qui ne peuvent y entrer faute de place.

L’absence de place à tous les niveaux paralyse le système et bloque les sorties vers d’autres orientations qui répondent à une idée de parcours : maison relais, logements sociaux, lieux spécifiques type lieux de vie, ACT, Maison de retraite, Foyer pour personnes handicapées,… Il est compliqué de se projeter et penser des projets face à cette réalité de terrain. La réalisation et la sortie des dispositifs semblent impossibles pour les personnes.

Carences de structures adaptées

Il existe une carence de structures ou de places adaptées sur le département. Par exemple, tous les établissements ne sont pas adaptés pour les personnes en situation de handicap, peu de structures accueillent les animaux, aucune n’est adaptée à un public transsexuel.

Il existe également peu de solutions d’orientation à la sortie d’hôpitaux, de cures et même lors de sorties d’incarcération. Les personnes sont sans solution à leur sortie de ces structures. Ce manque de place amène des non-sens comme de laisser des personnes hospitalisées au prix de journée très élevé (jeudi 22/01 cela concernait 5 personnes sur l’hôpital St Joseph st Luc). Il en est de même pour les demandes de placement d’enfants faute d’hébergement déviant ainsi les missions et le sens de la protection de l’enfance et engendrant un nouveau traumatisme à ces familles.

Face au manque de place, des solutions « bricolage »

L’installation des Algecos sur des terrains en attente de projets ou de financements ou sur le site de l’ancien Conseil Régional à Charbonnières concrétise la mise à l’écart des demandeurs pendant le plan froid. Ces solutions temporaires posent question dans leur conception. Certains enfants font 1h30 de trajet pour être scolarisés : la temporalité courte de ces types d’hébergement ne permet pas de changer d’école. De plus, cet éloignement face à des personnes fragiles et désorientées constitue un facteur de vulnérabilité supplémentaire voir un frein à leur mise à l’abri et à leur accompagnement social.

Cette année encore, la période hivernale a son lot d’hébergements en chambres d’hôtel. Ces solutions de nuits d’hôtels ne sont pas acceptables pour de nombreuses personnes : impossibilité de se faire à manger, inadaptation pour la vie de famille, absence d’accompagnement social.

Le manque d’hébergement entraîne le développement d’un autre type de solution plus inquiétante : le système d’hébergement parallèle qui grossit sur l’agglomération avec des lieux payants repérés et tenus par des mafias. Les personnes payent pour y dormir avec parfois des situations de violences, d’abus, de prostitution.


La non application du droit

Le droit inconditionnel à l’hébergement

Depuis la loi DALO « toute personne en situation de souffrance médicale psychique ou sociale a accès à tout moment au dispositif d’hébergement d’urgence ». (Article L. 345-2-2 du code de l’action sociale et des familles). Ce droit à l’hébergement, dans son effectivité, est bafoué. Restent les possibilités de recours en droit (DALO, référés)… recours hypothétiques tant sur leur accessibilité, résultats et conséquences pour les personnes. Il y’a une réelle méconnaissance ou ignorance des associations et des travailleurs sociaux.

Pour accéder à un hébergement les délais ne sont pas les mêmes selon le type de titre de séjour en possession du ménage. Par exemple, un titre de séjour temporaire ou un récépissé n’ouvre pas droit à un hébergement en CHRS (et ce dans un aménagement « local » des missions premières des dispositifs, un CHRS étant censé pouvoir accueillir tout type de public...). Il ne reste que « l’urgence » avec des délais rallongés. Le 115 demande la nationalité, l’ancienneté sur le territoire français, le type de titre de séjour. A la MVS, les travailleurs sociaux doivent décliner le motif du titre de séjour Vie Privée Vie Familiale. Pour les détenteurs d’un titre de séjour au motif de la santé, peu de chance d’accéder à autre chose que les dispositifs d’urgence. Au contraire, les titres de séjours parents d’enfants français facilitent l’accès à l’hébergement… Quid de la réelle inconditionnalité ?

Principe de la continuité de l’hébergement

Lors de vagues de froid, des places sont ouvertes nuit par nuit ou sur quelques jours en raison des températures extrêmes sans possibilité de poursuite d’hébergement (exemple des places ouvertes durant le week-end du 24/25 janvier). Ces places ou ces gymnases ouverts ne permettent aucune perspective de prise en charge viable.
La mise en place durant la période hivernale de dispositifs spécifiques pose toujours la question de la gestion au thermomètre de l’hébergement. Une fois que les températures remontent, les personnes sont remises à la rue. Au 31 mars les places ouvertes au mois de novembre ferment. Peu importe que les personnes aient ou non une solution.

Inégalité dans le traitement de la demande

Les personnes ne sont pas égales face à leur demande d’hébergement, notamment par la prise en compte du nombre de signalements des différents partenaires. C’est le nombre de signalements qui crée l’urgence. Quid des personnes isolées, invisibles et/ou trop débrouillardes…

Le « pire » , le plus « vulnérable » est celui qui est signalé (par un travailleur social, un politique, un militant) et celui qui répond à des critères (non officiels tels que « enfants en bas âge », « malade », « isolés », « à la rue »…) Rien n’est rationnel pour gérer cette situation de non-droit puisque chaque critère peut être interprété et que l’entrée dans le dispositif dépend surtout de la pression extérieure qui sera mise quant à l’entrée du ménage dans le dispositif.

Face aux dysfonctionnements des dispositifs, certaines personnes se retrouvent à devoir entamer des procédures pour faire valoir leurs droits. Les personnes ayant « attaqué l’Etat » sont blacklistées et peuvent difficilement accéder à un traitement équitable de leur demande.

Il existe peu de droit au recommencement et peu de souplesse dans le dispositif. Le fichage des personnes et l’antériorité d’un parcours excluent certaines personnes. Une personne qui a pu avoir un passage violent lors d’un hébergement passé accédera plus difficilement à un nouvel hébergement. Le logiciel de gestion de la demande ProGdis donne vue sur tous le parcours d’hébergement de la personne. Parfois, certains hébergements mettent une condition de soin ou de mise en place de tutelles pour entrer en structure. Le manque de places crée également une pression sur les personnes hébergées : elles n’ont pas le droit à l’erreur car elles risquent un retour à la rue sans nouvelles proposition si elles sont exclues. Les allers retours à la rue ne sont pas possibles, même pour des personnes qui ont eu un grand parcours d’errance et pour lesquelles l’hébergement peut faire souffrance.

Sur le département, la demande d’asile est gérée par Forum Réfugiés. Les personnes en demande d’asile n’ont donc pas d’accès à la MVS sans pour autant bénéficier de places suffisantes. Encore une entorse au principe d’inconditionnalité.


Des travailleurs sociaux à l’encontre de l’éthique

Le secret professionnel

Pour accéder à un toit, les personnes doivent faire part d’une grande partie de leur histoire personnelle. Il faut accepter de divulguer des informations de l’ordre de l’intime pour espérer une place en hébergement. Les multiples signalements, liens avec les partenaires, partages d’informations, ne garantissent pas un droit à l’intimité. Que fait-on de ces informations ? Que dit-on d’une situation quand nous savons que cela peut peser dans la demande d’hébergement ? Certaines informations ne sont pas utiles, ne concernent pas directement la demande d’hébergement. Pourtant elles apparaissent et se partagent à plusieurs endroits avant d’arriver en commission d’attribution.

Un diagnostic médical demandé aux travailleurs sociaux


Le durcissement dans l’attribution des places d’hébergement demande une priorisation des situations, une gestion du flux. La vulnérabilité se caractérise alors par un état de santé. Le tri des situations s’effectue à partir d’un regard « médical » sans médecin présent lors de la commission urgence, sans soignant pour éclairer les diagnostics. Seuls les travailleurs sociaux , chargés de mission MVS et fonctionnaires de l’Etat estiment et orientent à partir de critères éminemment subjectifs. Des personnes avec de grosses pathologies sont orientées sur des lieux qui ne sont pas adaptés à de telles prises en charge. D’autres sont jugées prioritaires car lors du diagnostic, le travailleur social a insisté sur le volet santé. En plus de créer des erreurs d’orientation, cette pratique creuse les inégalités de traitement en fonction du signalement…

Il a été repéré des situations où la MVS demande de fournir des certificats médicaux ou appelle les services hospitaliers pour avoir plus d’informations. Qui traite ces informations puisqu’il n’y a pas de médecin ?

De travailleur social à technicien de gestion des flux

Les listings et les priorisations sont désormais monnaie courante. En tant que travailleurs sociaux nous devons faire remonter des situations qui nous paraissent les plus alarmantes, mettre en place des stratégies pour obtenir une place. Dans l’intérêt d’un ménage nous allons jusqu’au bout pour défendre la situation. Souvent au prix de l’éthique et de l’équité.

Récemment un nouveau cap a été franchi dans le tri qui nous est demandé : la préfecture demande aux structures de faire remonter quelques situations pour une régularisation administrative exceptionnelle. L’Etat a pris conscience que des personnes en hébergement d’urgence pourraient en sortir (et donc libérer des places) si elles venaient à obtenir des titres de séjour. Cette exception concernerait 20 ou 30 ménages… Une nouvelle fois il faut trier, sur un champ inédit, avec de nouvelles listes et des critères inacceptables. Les travailleurs sociaux deviennent cette fois-ci le bras armé du « fait du prince », qui mènera à la régularisation de 2 ou 3 ménages par structure en ayant communiqué des listes à la préfecture, communication passible de 5 ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende…

Pourtant, l’accès à un droit ne « se défend » pas, il s’accompagne. Les seules situations où un travailleur social a à présenter une situation et à argumenter en vue de l’obtention de quelque chose est dans le cas d’aide facultative. On ne justifie pas l’accès à la CMU. On n’argumente pas pour devenir bénéficiaire de l’AAH. Accepter le principe de la priorisation de la MVS urgence sur la base de la vulnérabilité revient, d’un point de vue politique, à acter qu’il s’agit de mises à l’abri « humanitaires » et non de l’accès à un droit, un dispositif s’inscrivant dans le champ de l’action médico-sociale. En acceptant de faire rouler cette machine, nous, travailleurs sociaux, bafouons non seulement le droit mais contribuons aussi à « désacraliser » le cadre juridique, à orienter le secteur dans le champ de l’humanitaire, comme si la loi devenait facultative. En ce sens, nous piétions nos professions qui visent à promouvoir le changement social et travailler à la libération des individus. On ne fait plus « avec », on participe à un système qui n’a plus rien à voir avec le travail social.

Cette commande publique irrationnelle, dépolitisée et insensée, nous la mettons en œuvre, nous en sommes les chevilles ouvrières et nous ne parvenons plus, en tant que professionnels à lui résister, à l’infléchir.

Parce qu’ensemble, il est urgent de crier stop avant que le secteur ne dérive complètement, nous vous remercions de signer une pétition reprenant nos revendications en cliquant sur le lien suivant : Appel à signature pour l’application du droit à l’hébergement https://www.change.org/p/a-la-pr%C3%A9f ... responsive

Le Collectif des professionnels de l’urgence sociale

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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede bipbip » 20 Mar 2015, 11:56

Appel à la grève des professionel-les lyonnais-es de l’urgence sociale
Nous, professionnel-les lyonnais-es de l’urgence sociale appelons à la grève l’ensemble des salariés du secteur le 24 mars 2015.

Parce que c’est 1500 personnes qui chaque nuit, à Lyon n’ont pas de solution d’hébergement.

Parce que le 115 n’arrive plus à tenir son rôle d’écoute et d’orientation et que faute de place aucune solution d’hébergement n’est proposée.

Parce que le délai d’attente pour une personne isolée est d’environ 1 an pour avoir un hébergement.

Parce que l’Etat se désengage dans les secteurs du logement social, de la psychiatrie, du handicap, de la protection de l’enfance… nous, professionnel-les de l’urgence sociale ne pouvons que constater qu’un nombre croissant de personnes se retrouve à la rue faute de structures adaptées et viennent frapper à la porte des centres d’hébergement déjà saturés.

Parce que le droit à l’hébergement inconditionnel et immédiat est bafoué, qu’il est soumis à des critères de plus en plus restrictifs et arbitraires.

Nous professionnel-les de l’urgence sociale, nous ne pouvons plus cautionner ces pratiques indécentes sans être heurté-es dans notre éthique et ne pouvons que nous indigner face à cet état de fait.

C’est pour toutes ces raisons que nous avons réclamé, auprès de la préfecture du Rhône et de la DDCS, la non remise à la rue des personnes hébergées pendant le plan froid. Nous avons aussi exigé la création de 2000 places d’hébergement adaptées afin de pouvoir exercer nos métiers dans le respect des personnes que nous accompagnons.

Face au silence des pouvoirs publics lorsqu’on leur demande d’appliquer la loi, nous ne pouvons que protester en refusant de mettre en œuvre des pratiques qui n’ont plus de sens à nos yeux.

Aussi, dans un premier temps, nous décidons de cesser le travail le 24 mars 2015 et proposons un temps d’échange sur les pratiques professionnelles du secteur de l’urgence sociale.

Le 24 mars 2015 rendez-vous au 2 rue Chavanne (Lyon 1er) de 14h à 17h.

Le collectif des professionnels de l’urgence sociale.



Communiqué de presse :

A Lyon, 1500 personnes appellent le 115 sans obtenir de place d’hébergement. Ce sont des hommes, des femmes, certains sont âgés, d’autres handicapés, ou malades ; tous sont exténués. Ce sont aussi des enfants, des nourrissons.

Au mois de Mars, les centres d’hébergement hivernaux fermeront leurs portes et ce seront 400 à 600 personnes qui les rejoindront alors, froidement jetés à la rue.
Pour les professionnels de l’urgence sociale, c’en est trop, c’en est vraiment trop !
Cet hiver 4 personnes sont mortes, dans la rue à Lyon.

Nous n’en pouvons plus d’avoir la boule au ventre pour attribuer les quelques places d’hébergement qui se libèrent. Nous n’en pouvons plus de « trier » le plus faible parmi les plus fragiles. Nous n’en pouvons plus de choisir entre une personne sous dialyse et un homme de 80 ans, entre une mère seule et ses deux enfants de 3 et 5 ans et une famille avec un nouveau né….

Le Code de l’Action Sociale et des Familles (art L345-2,2) stipule que « toute personne en situation de détresse médicale psychique ou sociale a accès à tout moment au dispositif d’hébergement d’urgence ».

Pourtant, le Préfet du Rhône piétine la loi, piétine la République et condamne chaque jour l’avenir des personnes que nous accompagnons. Aujourd’hui, il se moque de la détresse des personnes à la rue en envisageant, comme nous l’avons appris récemment, de demander seulement la création de 300 places d’hébergement supplémentaires. . En tant que représentant de l’Etat, il doit prendre la mesure de l’ampleur des dégâts provoqués par des choix politiques aussi inadaptés. En tant que représentant de l’Etat, il se doit d’arrêter de bafouer la loi et de nier les décès causés par une politique irresponsable.

Nous ne voulons plus être les témoins silencieux de cet état de fait abject. Nous, professionnels de l’urgence sociale, ne voulons plus continuer à faire tourner, à vide, une machine à broyer. Demander 300 places supplémentaires ne doit être qu’une plaisanterie de mauvais goût au vu des besoins actuels. On ne joue pas avec la vie et la mort des personnes.

Nous, professionnels de l’urgence sociale, lui avons adressé un courrier pour demander à être reçus de manière à dénoncer la crise sans précédent que nous connaissons. Aujourd’hui, aucune réponse et aucun engagement significatif ne nous a été fourni. Nous nous engageons donc dans un mouvement de grève le Mardi 24 mars 2015, avec un point presse à 15h.
Nous le leur devons, au nom de la dignité, de notre éthique professionnelle, du maintien du pacte social.

Le réseau des professionnels de l’urgence sociale

Contacts : 06 76 65 39 05 / 06 80 02 18 59

http://rebellyon.info/Appel-a-la-greve- ... l-les.html
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede bipbip » 14 Jan 2016, 16:02

Le plan froid vu par les professionnels de l’urgence sociale de la Métropole de Lyon

Comme chaque année, du 1er novembre au 31 mars, le dispositif national du Plan Froid est enclenché. Cette période correspond à un renforcement des moyens dans la prise en charge des personnes sans domicile.
Aussi, dans le département du Rhône, la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et la préfecture annoncent la création de 1200 places d’hébergements, l’extension des horaires des accueils de jours, un renforcement de l’équipe écoutant 115, et une équipe du Samu Social 69 renforcée pendant la nuit.

Comme chaque année, les professionnels de l’urgence sociale constatent et dénoncent l’insuffisance des moyens mis en œuvre et la dégradation de la situation. Il n’est s’en rappeler que l’explosion des demandes d’hébergement et l’engorgement des structures est à mettre en lien avec l’accès et le maintien en logement…qui est pourtant la solution première à penser !


« Toute personne sans-abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ». (Article 345-2-2 du CASF)

Qu’est-ce que le plan froid ?

Comme chaque année, du 1er novembre au 31 mars, le dispositif national du Plan Froid est enclenché. Cette période correspond à un renforcement des moyens dans la prise en charge des personnes sans domicile.
Aussi, dans le département du Rhône, la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et la préfecture annoncent la création de 1200 places d’hébergements, l’extension des horaires des accueils de jours, un renforcement de l’équipe écoutant 115, et une équipe du Samu Social 69 renforcée pendant la nuit.

Comme chaque année, les professionnels de l’urgence sociale constatent et dénoncent l’insuffisance des moyens mis en œuvre et la dégradation de la situation. Il n’est s’en rappeler que l’explosion des demandes d’hébergement et l’engorgement des structures est à mettre en lien avec l’accès et le maintien en logement…qui est pourtant la solution première à penser !

Qu’est-ce que cela signifie dans la réalité ?

1. Une insuffisance de places

Si le nombre de place d’hébergement créée augmente un peu chaque année (840 en 2013, 955 en 2014, 1200 prévue en 2015), la demande, elle, explose.
Malgré la création de places, en 2014, 1500 personnes en moyenne ont appelé le 115 tout l’hiver sans se voir proposer d’hébergement. Ces dernières semaines, c’est plus de 2000 personnes qui appelaient le 115.
Sans compter le nombre de personnes qui n’appellent plus ce numéro d’urgence tellement le dispositif est saturé (pas de place, temps d’attente trop long, proposition de mise à l’abri pour une seule nuit, hébergement non adapté). Le constat est clair : l’offre d’hébergement dans le Rhône, et notamment dans l’agglomération Lyonnaise, reste bien en deçà des besoins.
Il est important de rappeler que toute personne ayant recours au 115, qu’elle soit sur un trottoir, sous un pont, dans un hall d’immeuble, hébergée chez un tiers, dans un squat ou un bidonville … nécessite une solution d’hébergement pérenne adaptée à sa situation.
Nous relevons également que, un mois après le début du plan froid, toutes les places d’hébergement d’urgence n’étaient pas encore ouvertes puisque les entrées sont prévues au fur et à mesure de l’avancée de l’hiver. Les dernières ouvertures de places sont prévues pour le 18 janvier 2016.

2. Des places d’hébergement non adaptées

En tant que professionnels missionnés par les services de l’Etat pour accompagner et répondre aux besoins des personnes vulnérables en vue d’une insertion sociale, nous ne pouvons que déplorer les solutions proposées :
560 places hôtel (géré par 2 travailleurs sociaux), 50 places haltes de nuit (pour 1 nuit ouvert de 21h à 7h30), une centaine de places gymnase (en cas de chute extrême des températures) ; ces solutions d’hébergement représentent la moitié des places hivernales et sont :
- Des mises à l’abri précaires sans accompagnement social ni étayage éducatif ;
- A la périphérie de l’agglomération (loin du lieu de scolarisation des enfants et sans aide aux transports) ;
- Sans possibilité de cuisiner ;
- Sans intimité (dortoirs, chambres partagées).
Nous ne pouvons que nous insurger contre cette gestion humanitaire de l’exclusion qui ne règle en rien les difficultés des personnes que nous côtoyons.
Cette gestion au thermomètre semble être un cache misère plus qu’un réel engagement des services publics auprès des plus démunis.
Par ailleurs, les places proposées sont en grande majorité destinées aux familles. Cela ne représente pas la réalité des personnes en demande d’hébergement. En effet, les isolés (hommes ou femmes) représentent 1/3 des personnes à la rue alors que seulement 9% de places leur sont dédiées cet hiver. S’il est primordial d’héberger les familles, cela ne doit pas se faire au détriment des autres publics.

Pour conclure

Cet hiver encore nous déplorons la mise en place d’un plan froid qui vise une mise à l’abri de quelques personnes au détriment de solutions pérennes, pour tous, prévues par la loi1.
Chaque jour, nous, travailleurs sociaux, ne pouvons nous contenter d’accompagner des personnes contraintes de rester à la rue faute de places d’hébergement. Alors qu’il s’agit d’une liberté fondamentale !
Dans ce contexte politique tendu, n’oublions pas les plus exclus.

Le Collectif PUS

http://rebellyon.info/Le-plan-froid-vu- ... essionnels
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede bipbip » 16 Jan 2016, 13:40

Les salariés du secteur de l’asile s’organisent face à la dégradation des conditions de travail et d’accueil

Stress, fatigue, arrêts maladie et départs... Les conditions de travail des salariés du secteur de l’asile ne cessent de se dégrader. Le désengagement de l’État se traduit par une mise en concurrence des opérateurs répondant à des appels d’offre aux budgets sous-évalués. Cette situation a des effets néfastes sur les conditions d’accueil des demandeurs et demandeuses d’asile. Dans une lettre ouverte, le Collectif Asile appelle à une réunion publique le 16 janvier à Paris pour échanger sur les réalités de terrain auxquelles les salariés sont confrontés et les revendications à porter pour améliorer la situation.

Nous, salarié(e)s du secteur de l’asile à Coallia et de France terre d’asile, avons décidé de ne plus rester passifs. Le constat que nous dressons de notre réalité quotidienne est accablant.

Pour relancer un système à bout de souffle, le gouvernement a modifié la législation relative à l’asile via une loi adoptée par le Parlement le 29 juillet 2015. Les nouvelles mesures visent à réguler l’accueil des demandeurs d’asile : raccourcissement des délais de procédure, création de places d’hébergement, prise en compte de la vulnérabilité, etc. Nous pensons qu’en dépit de ses bonnes intentions cette loi n’améliorera pas la situation des demandeurs d’asile.

Symbole du désengagement de l’État, la mise en concurrence des opérateurs entraîne une dégradation des conditions d’accueil et par conséquent de nos conditions de travail. Parce qu’ils ne peuvent pas ne pas en être, les opérateurs s’obligent à répondre à des appels d’offres aux budgets sous-évalués pour les missions à réaliser.

Avec le pré-accueil généralisé avant le passage au guichet unique, nous devons, à
effectif constant, recevoir un nombre plus important de demandeurs d’asile. Ce phénomène est accentué par l’accélération de la procédure (de 18 à 9 mois) et l’augmentation des cadences se fait à notre détriment comme à celui des bénéficiaires. La surcharge de travail entraîne stress, fatigue, arrêts maladie et départs. Le manque chronique de personnel nous oblige à être dans une polyvalence forcée au détriment du travail social. Nous nous transformons alors en robots exécutants contraints de s’adapter à de nouvelles directives, souvent incompatibles avec la réalité du terrain.

Par ailleurs, l’augmentation du nombre des demandeurs d’asile sollicitant les
dispositifs d’accueil contraint nombre d’entre eux à dormir devant les portes de nos
structures pour avoir une chance d’être reçus. Leur sécurité comme la nôtre, dans et à
l’extérieur des locaux, n’est plus garantie et face à cette situation anxiogène, nous devenons la cible principale de l’agressivité légitime qui peut en découler. A cela s’ajoutent des locaux inadaptés au sein desquels les normes d’hygiène et de sécurité ne sont pas respectées

Malgré nos multiples alertes et alors que l’État nous délègue ses missions, le soutien
des pouvoirs publics est inexistant.

Confrontés à cette situation inacceptable et à une gestion catastrophique, nous demandons à l’État qu’il nous donne les moyens de faire notre travail dans de bonnes conditions et nous permette d’accueillir dignement toutes les personnes se présentant dans nos services.

C’est pourquoi nous revendiquons :
- L’accès au pré-enregistrement de la demande d’asile dans les délais légaux pour tout
le monde ;
- L’augmentation des moyens pour faire bénéficier les demandeurs d’asile d’un
accompagnement global et de conditions de vie dignes ;
- Que l’État cesse la mise en concurrence des « opérateurs » qui pousse à brader les
prestations au détriment de la qualité du service et des conditions de travail ;
- Que nos associations cessent d’appliquer sans discuter des directives qu’on leur
impose et qui participent à la dégradation des conditions d’accueil.

RÉUNION PUBLIQUE :
Afin de partager nos expériences, de compléter les revendications et de nous
organiser pour nous faire entendre auprès des employeurs et de l’État, nous
vous invitons à une réunion publique Samedi 16 janvier 2016 à 14.30 A la Bourse du Travail (Salle Louise Michel) - 3, rue du Château d’Eau 75010 Paris.

Vous pouvez nous joindre à l’adresse suivante : collectif.asile(a)gmx.fr

Collectif Asile :
Laure ANCIAUX, intervenante juridique, PADA
Chiara ANTONIOLI, intervenante sociale, CADA
Lucas BAZOUM, intervenant juridique, PADA
Camille BELAUBRE, intervenant juridique, CADA
Zohra BOUGHERARA, intervenante social, CADA
Fadila DALIL, intervenante sociale, CADA
Fréderic FAURE, intervenant juridique, CADA
Edouard FRAISSE, intervenant social, CADA
Laura FRUCHET, agent de domiciliation, PADA
Baptiste GOSSET, chargé de mission intégration
Ichrak HAYOUNI, intervenante sociale, HUDA
Manuel LUTZ, intervenant social, PADA
Léa MANNONI, ex intervenante sociale, HUDA
Clarisse MOREL, intervenante sociale, Centre d’accueil plan Migrants
Marion MULLER, chargée de mission intégration
Tatevik NADARYAN, ex agent de domiciliation, PADA
Martine PAMBO LOUEYA, intervenante sociale, CADA
Charlène PSOMAS, assistante sociale, CADA
Sarah RAMOGNINO, intervenante sociale, Mineurs
Corinne SERMAIN, intervenante sociale, PADA
Clara ZEMPLENI, ex intervenante sociale, HUDA

Avec le soutien de : CFDT-Adoma, CFDT-France Terre d’Asile, FO Snepat, SNUP Logement, SUD Santé Sociaux


http://www.bastamag.net/Les-salaries-du ... dation-des
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede Pïérô » 21 Jan 2016, 14:37

Toulouse : le 115 en grève contre la levée du plan Grand Froid

Déclenché par la préfecture de Haute Garonne ce weekend, le plan grand froid a été levé au bout de 48 heures. Les associations et le personnel du 115 reprochent à l’Etat de remettre à la rue des sans-abris, faute de places d’hébergement.

250 personnes, des familles et des femmes avec enfant notamment, vivent chaque soir dans la rue à Toulouse, faute de places d'hébergement. Les services du 115 tirent la sonnette d'alarme. Les personnels de la veille sociale se mettent en grève ce jeudi 21 janvier pour dénoncer le manque cruel de places d'hébergements d'urgence.

Faute de places disponibles, 80 à 90% des demandes au 115 sont refusées

... https://www.francebleu.fr/infos/societe ... 1453313771
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede bipbip » 24 Jan 2016, 13:42

Angers, mercredi 27 janvier 2016

Hébergement : état d'urgence sociale !

Rassemblement à Angers le mercredi 27 janvier à 17 h devant la préfecture et le conseil. départemental, pour exiger des réponses des autorités administratives et municipales face à l'hébergement d'urgence.

à 17h, Préfecture, Place Michel Debré - Angers

https://nantes.indymedia.org/events/33123
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede Pïérô » 04 Fév 2016, 22:30

Paris, samedi 6 février 2016

Assemblée générale des travailleurs de l’asile

Parce que les conditions d’accueil des demandeurs d’asile ne cessent de se dégrader, et qu’il en est de même pour nos conditions de travail ;
Nous avons été une soixantaine, travailleurs et travailleuses, militant-es, à nous réunir le samedi 16 janvier 2016 à la Bourse du travail.
Pour continuer notre initiative, nous nous réunissons à nouveau :

Samedi 06 Février 2016 à 13h30
Salle Jean Jaurès
A la Bourse du travail
3 rue du Château d’eau
75010 Paris

Cette réunion sera l’occasion pour nous de voter les revendications sur lesquelles nous comptons nous appuyer pour améliorer l’accueil des demandeurs d’asile ainsi que nos conditions de travail.
En espérant vous voir nombreux et nombreuses,

Le collectif Asile

https://paris-luttes.info/assemblee-generale-des-4827
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede Pïérô » 12 Fév 2016, 00:10

Vendredi 12 février 2016, Paris

Rassemblement devant l'Adoma

Stop aux rafles dans les foyers !


Écoute, respect, dignité, droits pour les résidents, et satisfaction de leurs revendications légitimes !

À la faveur de l'état d'urgence, le 15 décembre 2015, une intervention de la police, accompagnée de chiens et en présence de la direction de l'ADOMA, a eu lieu jusque dans les chambres du foyer ADOMA Marc Seguin Paris 18e. ADOMA, pour obtenir cette intervention, n'a pas hésité à employer des méthodes calomnieuses en accusant les résidents du foyer de recourir à la prostitution ou au trafic de drogue, alors qu'aucune infraction n'ait été constatée par la police !

Les véritables motifs de l'ADOMA sont la volonté de punir les résidents en grève de loyers depuis 18 mois pour revendiquer la réouverture de leur cuisine collective et de leur cafétéria, des travaux... Nous n'acceptons pas qu'une telle opération se transforme, sans aucune réquisition de la force publique par le Procureur, en arrestations collectives au sein de leurs domiciles privés de personnes qui n'ont commis aucun délit et que les droits de l'homme fondamentaux soient ainsi remis en cause : mise en rétention à Vincennes d'une vingtaine de personnes, expulsion de plusieurs d'entre eux vers des pays européens (Espagne, Italie), et notamment de manière très violente pour l'un d'entre eux vers le Sénégal. Ibrahima a en effet été menotté et embarqué de force dans un avion le 8 janvier 2016. Il se trouve actuellement à Dakar dans un dénuement total et particulièrement choqué par les conditions indignes de son expulsion.

Nous ne comprenons pas que tant de moyens et d'énergie aient été mis en œuvre pour traquer des hommes qui n'ont jamais représenté le moindre risque de trouble à l'ordre public. S'ils se trouvent actuellement en France en situation irrégulière, c'est parce qu'ils ont fui une situation intenable dans leur pays d'origine et que les critères de régularisation sont très restrictifs. 40 jours après, 6 personnes se trouvent encore au centre de rétention de Vincennes.

Le samedi 9 janvier 2016, une manifestation de plus de 1 000 personnes s'est déplacée du foyer ADOMA Marc Seguin à la Mairie du 18e arrondissement, où nous n'avons malheureusement pas été reçus. Une pétition pour la libération des 6 sans-papiers retenus au centre de rétention de Vincennes a récolté plus de 400 signatures. Le vendredi 12 février à partir de 17 h, nous manifesterons encore, cette fois, en nous rassemblant devant le siège du gestionnaire ADOMA pour revendiquer :

Stop aux rafles dans les foyers !
Écoute, respect, dignité, droits pour les résidents, et satisfaction de leurs revendications légitimes !

À l'appel de :

ATMF / Autremonde / CNL75 / Collectif du 15 décembre / Coordination des délégués des foyers Adef, Adoma, Coallia, Lerichemont / COPAF / CSP 75 / CSP 93 / DAL / Droits Devant / FASTI / LDH 18e / MRAP-Paris / PCOF / UD CGT 75 / Union syndicale Solidaires...
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede Pïérô » 15 Fév 2016, 06:49

Strasbourg
Colère des travailleurs-euses sociaux contre le Conseil départemental du Bas-Rhin
Plus de 200 personnes rassemblées place Broglie cet après-midi à partir de 16 h près de l’Hôtel du préfet pour protester contre la suppression pure et simple par le Conseil départemental du Bas-Rhin des subventions qui financent une grande partie des budgets des associations qui s’occupent des plus pauvres parmi nos concitoyens, femmes, enfants, familles mono-parentales, SDF, etc.
... http://la-feuille-de-chou.fr/archives/85838


Toulouse
Grève du 115 à Toulouse : l'Etat débloque des fonds pour l'hébergement d'urgence
Après quatre jeudis de grève du 115, la préfecture de la Haute-Garonne a annoncé un plan exceptionnel de 825 000 euros pour l'hébergement d'urgence, répondant en grande partie aux revendications des grévistes et des associations.
... http://france3-regions.francetvinfo.fr/ ... 27613.html
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede Pïérô » 17 Fév 2016, 21:08

Réunion
Mobilisation des salariés du logement social
Jeudi 18 Février 13H45, devant l’Union Social de Habitat

Non à la parodie jouée par les employeurs en commission paritaire nationale des ESH

Mobilisation des salariés du logement social
Jeudi 18 Février 13H45
devant l’Union Social de Habitat
LES SYNDICATS CGT, CFDT ET UNSA DES ESH APPELLENT A LA MOBILISATION
DEVANT L’USH : 14 RUE LORD BYRON A PARIS (75008)
LE 18 FEVRIER DE 13H45 A 16 HEURES

MOBILISONS NOUS POUR FAIRE ENTENDRE A NOS EMPLOYEURS QUE NOUS N’ACCEPTONS PAS :
• Le dumping salarial pratiqué depuis 2008 sur les minimas (Perte de 10% voir 20% par rapport au SMIC).
• Les attaque en règle que nous constatons depuis quelques temps contre les avantages que contient notre CCN (prime d’ancienneté, jours d’ancienneté, salaires minima, conséquences sur la prime vacances, …).
• Le dialogue social de façade concernant des sujets importants tels que l’actualisation de notre convention collective, l’incohérence de nos grilles de classifications, ...
• Les propositions dangereuses qui nous sont faites concernant l’annualisation des salaires, la flexibilité, …

NOUS APPELONS TOUS LES SALARIES DU LOGEMENT SOCIAL

A VENIR SOUTENIR NOTRE ACTION.

NOUS SOMMES TOUS DANS LA MEME GALERE !

http://www.spterritoriaux.cgt.fr/spip.php?article10243
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede bipbip » 22 Mar 2016, 00:47

Lyon

Le collectif des Professionnels de l’urgence sociale appelle à un rassemblement le Jeudi 24 mars place de la République

Par ce rassemblement, soyons nombreux à rappeler à l’Etat, que son code de l’action sociale et des familles prévoit que « toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale à accès à tout moment à un dispositif d’hébergement d’urgence » et exiger la non remise à la rue des personnes hébergées dans le cadre du plan froid et la création de places d’hébergement pérennes et adaptées à la demande.

Rendez-vous le 24 mars entre 16h et 19h, place de la république, 69002 Lyon.

Ne pouvant plus travailler dans le contexte actuel, ce jeudi 24 Mars, nous, professionnels de l’urgence sociale, appelons à la grève l’ensemble des salariés du secteur.

Parce que l’Etat se désengage du secteur médico-social, le nombre de personnes vivant à la rue ne cesse de s’amplifier. Parce qu’à Lyon, plus de 1500 personnes appellent le 115 chaque jour sans se voir attribuer de place d’hébergement.

Parce qu’encore cette année, le 31 mars signifie la fermeture des places d’hébergement hivernal et la remise à la rue de centaines de personnes. Parce que l’Etat ne respecte pas la continuité d’hébergement et la non remise à la rue, instaurée par la loi.
Parce que nous, citoyens, associations, travailleurs sociaux, ne pouvons que constater le silence des pouvoirs publics, malgré nos différentes interpellations et mobilisations.

Nous exigeons :

- La non remise à la rue des personnes hébergées dans le cadre du plan froid.
- la création de places d’hébergement pérennes et adaptées à la demande.

Rejoignez-nous le 24 mars à 16h ! Rappelons à notre préfet Mr Delpuech qu’il doit garantir le respect de la loi !

« Toute personne sans-abri et en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence. » (Code de l’Action Sociale et des Familles, article L. 345-2-2)
« Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation. »
(Code de l’Action Sociale et des Familles, article L. 345-2-3)

Le collectif PUS (Professionnels de l’Urgence Sociale)

https://rebellyon.info/Le-collectif-des ... de-l-15982
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede Pïérô » 24 Juil 2016, 12:31

Croix rouge en grève contre la maltraitance sociale, pour les conditions de travail
Après une première journée de grève inédite au niveau régionale le 25 juin 2015, les salarié·es de la Croix Rouge sur Toulouse sont à nouveau en grève ces lundi et mardi contre la dégradation continue de leurs conditions de travail et l’expulsion demandée par leur direction d’un bâtiment occupé (Pavillon Junod) depuis 3 semaines par le DAL Toulouse.
... https://iaata.info/Croix-rouge-en-greve ... -1465.html


Toulouse : les salariés des centres d'hébergement d'urgence suspendent leur grève, sans avoir rien obtenu
En grève depuis la semaine dernière, les deux centres d'hébergement d'urgence de La Ramée et de l'Escale à Toulouse suspendent leur mouvement, ce mardi 19 juillet. Ils n'ont rien obtenu et continuent de réclamer un rendez-vous en préfecture, voire une conciliation avec leur hiérarchie.
... http://france3-regions.francetvinfo.fr/ ... 51403.html


Repris de la grève
et Pique nique ce dimanche

Grève à la Croix Rouge française Toulouse.

Les salarié-es du Centre d’hébergement d’urgence de La Ramée reprennent le chemin de la Grève.
Fidèles à leurs principes «d’humanité», nos Directions et Présidences durcissent le ton, elles n’accorderont rien aux salarié-es. Rien de surprenant, elles ont d’autres projets plus ambitieux. Pour y parvenir, elles n’hésitent pas à remettent en question le droit de grève en saluant le «professionnalisme» des salarié-es qui sont retourné-es travailler laissant entendre que les autres ne sont pas de vrai-es professionnel-les, générant la division entre bons et mauvais et alimentant les tensions entre salarié-es; ce en omettant de préciser que 100% des Cdi furent en grève et adhèrent aux revendications; ce en omettant de préciser que les seul-es salarié-es qui sont venu-es travailler sont nos collègues Cdd à qui nous avons conseillé de ne pas s’exposer. Au-delà des aspects réglementaires, nos responsables ne sont d’ailleurs pas à une entorse constitutionnelle prêts puisqu’ils ont durant cette période aussi remis en question, celui de libre circulation des personnes accueillies en les maintenant généreusement à l’hébergement sous contrôle d’une société de sécurité mais en leur notifiant que toute sortie serait définitive, refusant le retour de plusieurs personnes très fatiguées et créant du désespoir autour de la grille d’entrée; ce alors que des Cdd étaient en postes et qu’ils leur suffisaient de vérifier leurs droits à l’hébergement par la liste 115 pour les laisser retourner se reposer.

Les salarié-es du Centre d’hébergement d’urgence de La Ramée reprennent donc le chemin de la Grève à compter du samedi 23 juillet 2016. Ils/elles demandent toujours de meilleures conditions salariales et de travail, le respect stricte du code du travail et de leur Convention collective, l’extension de leurs horaires professionnels pour leur permettre de meilleures organisations et l’extension de l’ouverture de l’établissement pour permettre aux personnes accueillies de vivre la vie la plus normale possible.

Nous dénonçons toutes formes de précarité, celles des personnes de la rue comme celles des salarié-es.

Nous défendons le principe de stabilisation soit que toute personne bénéficie d’un hébergement pérenne.

Nous revendiquons notre contribution au travail social et partenarial.

Nous appelons à la convergence et à la solidarité, les organisations qui ont défilé contre la loi travail, les associations qui luttent contre la précarité sur le terrain, les partenaires avec qui nous travaillons quotidiennement, les réseaux Motivé e s, Indigné e s, Nuit debout et comme disait Coluche «les vrais gens» à converger, débattre et nous soutenir.

Dans ce but, nous proposons ce dimanche 24 juillet 2016 à 13h à un Pique-nique debout mais peut-être aussi assis sur la Base de La Ramée de Toulouse. Point de rassemblement : Accès par rond point Firmin Pons, prendre l’avenue du général Monsabert en direction du Golf de Toulouse et prendre à gauche entre l’école Guilhermy et le Golf en direction du lac. Vous y verrez des banderolles. Le parcours sera fléché.

Emportez avec-vous votre pique-nique, n’hésitez pas à venir en famille

Pour tout contact et pour l’équipe du Chus de La Ramée : Saint-Viteux Joel : 06.86.46.82.08

https://www.facebook.com/events/930903597020338/


Les sans-abri campent près de la préfecture de Région
viewtopic.php?f=78&t=5924&p=240543#p240543
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede bipbip » 16 Aoû 2016, 08:16

Ce mois d’août à Lyon, des dizaines de personnes remises à la rue par le préfet

En mars 2016, lors de sa venue à Lyon, Emmanuelle Cosse annonçait « l’objectif est de ne laisser aucune personne sans solution. (…) » à la fin de l’hiver. « La gestion au thermomètre est finie ».

Pourtant, ce mois d’août, à Lyon, dans la plus grande discrétion et à l’encontre des engagements de la ministre, ce seront plus de 70 personnes hébergées dans des structures d’hébergement qui seront remise à la rue, en silence, sans un mot, sans se battre. Elles retrouveront le bitume, la vie à la rue, résignées.

Nous, professionnels de l’urgence sociale avons rencontré plusieurs des familles concernées. Elles ont reçu la semaine passée une lettre de la préfecture leur annonçant qu’elles devaient quitter l’hôtel (certaines dès ce mercredi 10 août) dans lequel elles étaient hébergées depuis l’hiver car « leur situation ne fait pas apparaître de critère de vulnérabilité de nature à justifier le prolongement de la prise en charge ».

Depuis quand doit-on être labellisé « vulnérable » lorsque la loi stipule que « toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir (…) y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. » [1] ?
En toute illégalité, le préfet du Rhône a décidé de profiter des périodes de vacances pour déroger aux annonces de la Ministre et bafouer ostensiblement la loi.

Cette décision fait honte à la République puisqu’elle repose sur le pari que les personnes ne seront pas en mesure de faire valoir leurs droits, faute d’avocats, de professionnels… de personnes à même de les soutenir dans les démarches à entreprendre. Est-ce cela, l’Etat de droit ? Remettre à la rue des enfants comptant sur le fait que leurs parents ne sauront pas trouver de l’aide dans les dispositifs à activer ? Est-ce cela l’Etat de droit ? S’arroger le droit discrétionnaire de déclarer certains enfants plus vulnérables que d’autres ? Est-ce cela l’Etat de droit ? Condamner des dizaines de personnes à la peur, l’incertitude, la dégradation physique et psychique alors qu’elles avaient commencé à se reconstruire ?

Nous, professionnels de l’urgence sociale, dénonçons avec force le fond et la forme de cette décision, indigne d’un représentant de l’Etat. Nous en appelons à la Ministre du Logement pour que le territoire du Rhône cesse d’être un territoire de non-droit. Les plus fragiles d’entre nous ne sauraient être les victimes silencieuses des basses manoeuvres du Préfet du Rhône.

Le collectif PUS


Notes
[1] L. 345-2-3 CASF

https://rebellyon.info/Des-dizaines-de- ... a-la-16831
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Re: l'urgence sociale en lutte, "Urgence un toit"

Messagede bipbip » 25 Oct 2016, 11:01

Lyon

Grève et rassemblement le 25 octobre contre les conditions d’hébergement et de travail au Foyer Gabriel Rosset

Le collectif des salariés du Foyer Notre Dame des Sans Abri appelle à la grève et à un
rassemblement le 25 octobre entre 11h et 15h devant le centre Gabriel Rosset ( 3 rue Père Chevrier,69007 Lyon).


Les salariés dénoncent les conditions d’accueil et d’hébergement indignes réservées aux sans logis dans ce centre. Les personnes sont logées seules ou à 2 dans des cabines vétustes de 3 ou 4 m 2 sans pouvoir y accéder entre 6 h 30 et 20 h 30. 20 personnes sont logées dans un dortoir au rez-de-chaussée, plus communément appelé « la cave », dans une proximité pénible. Ce lieu sans aération où une bouche d’égout déverse une odeur nauséabonde accueille des personnes en situation de handicap physique et psychique. Les plafonds à moitié détruits laissent apparaître des câbles électriques et des fuites d’eau régulièrement. Punaises, poux de corps, rats et souris sont le lot courant d’un hébergement absolument inadapté.
Pour accompagner ces 191 résidents une équipe pluridisciplinaire réduite au minimum et ce alors que le public accueilli est en réelle souffrance (entre 15h et 22h seuls 4 salariés sont présents).
Face à cette réalité le collectif des salariés a tenté d’alerter depuis plusieurs mois la direction du Foyer Notre-Dame des Sans Abris, qui a opposée une fin de non recevoir. Un précédent mouvement de grève de deux jours s’était soldé par une rupture des négociations.

Aujourd’hui les salariés grévistes appellent à un rassemblement de soutien le 25 octobre devant les portes du centre Gabriel Rosset entre 11h et 15h ( 3 rue Père Chevrier-69007 Lyon).

Le collectif des salariés du CGR


https://rebellyon.info/greve-et-rassemb ... -les-17067
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