A Marseille, pas de ZEP, pas de rentrée du tout
L’équipe des infos de midi trente sur radio galère a baladé son micro dans la manifestation "touche pas à ma ZEP" du mardi 10 janvier.
... https://mars-infos.org/a-marseille-pas- ... as-de-1981
Appel intersyndical
La mobilisation dans les lycées de l'Education Prioritaire se poursuit en ce début d'année 2017, après 4 mois d'actions réussies, réunissant un grand nombre de personnels. La journée d'action (grève et manifestation) du 10 janvier a montré la détermination des personnels. Ils sont toujours aussi nombreux à dénoncer l'abandon des lycées de l'Education Prioritaire pendant ce quinquennat et à revendiquer une carte élargie des lycées en Education Prioritaire. Nos organisations syndicales (SNES-FSU, SNUEP-FSU, SNEP-FSU, CGT Educ'action, SNFOLC-FO, Snetaa-FO, Sud Education des académies de Créteil et Versailles, le SNES-FSU Paris) soutiennent cette mobilisation.
Les réponses de la Ministre de l'Education Nationale (prolongation de la clause de sauvegarde jusqu'à la rentrée 2018 et fléchage de 450 emplois pour la rentrée 2017 qui ne sont qu'un redéploiement et non des créations ex-nihilo) sont loin de répondre aux revendications des personnels qui attendent des dispositifs pérennes. Rien n'est dit sur le lancement de travaux pour la construction d'une carte des lycées ayant le label Education Prioritaire.
Dans nos académies, la communication sur la répartition des emplois destinés aux lycées les plus défavorisés se fait de manière très inégale selon les Rectorats. Si des informations sur les modalités de répartition des moyens nous ont été données, à cette date, aucune liste des établissements bénéficiaires de ces mesures n'a été communiquée. Il est indispensable que la lumière soit faite rapidement sur l'utilisation de ces moyens.
Nos organisations (SNES-FSU, SNUEP-FSU, SNEP-FSU, CGT Educ'action, SNFOLC-FO, Snetaa-FO, Sud Education des académies de Créteil et Versailles, le SNES-FSU Paris) continuent donc de revendiquer :
• La construction d'une carte élargie des lycées de l'Education Prioritaire, définie à partir de critères transparents, comprenant des lycées généraux, technologiques et professionnels, sur la base des besoins du terrain.
• La communication rapide de la liste des lycées bénéficiaires des emplois au titre des lycées les plus défavorisés.
• La diminution du nombre d'élèves par classe
• Une dotation spécifique pour les lycées appartenant à cette carte afin de mettre en place des dédoublements en volume conséquent, de développer des projets diversifiés permettant la réussite des élèves.
• Le maintien des avantages spécifiques (primes, bonifications) et leur élargissement à tous les personnels (AED, AESH...)
• Des équipes pluri-professionnelles renforcées : infirmières, assistantes sociales, personnels de vie scolaire, personnels de MLDS etc...
Nos organisations (SNES-FSU, SNUEP-FSU, SNEP-FSU, CGT Educ'action, SNFOLC-FO, Snetaa-FO, Sud Education des académies de Créteil et Versailles et le SNES-FSU Paris) appellent à poursuivre la mobilisation.
Elles appellent à :
• faire grève le jeudi 19 janvier et à participer à la manifestation régionale (départ 13h, Place de la Sorbonne, RER Luxembourg)
• à discuter dans les AG d'établissements des suites de l'action et de ses modalités susceptibles de rassembler les personnels (nouvelle journée de grève, interpellation des élus, actions avec les parents d'élèves etc).
Le 27 janvier, on lâche rien !
Depuis le 3 janvier la mobilisation s’enracine et continue de se développer par la grève, les manifestations,les rassemblements, les occupations. En effet le ministère ne répond toujours pas sur l’essentiel des revendications.
La dernière manifestation nationale du 19 a été réussie et dynamique avec de nombreuses délégations des départements touchés par la lutte. La mobilisation s’est étendue pour la première fois dans les académies de Lyon, Montpellier et Mayotte où des rassemblements ont eu lieu comme à Marseille.
De nouveaux établissements entrent à chaque nouvelle journée dans le mouvement. Une nouvelle journée de mobilisation à vocation nationale est programmée pour le 27, un concert militant le 3 mars, de nouvelles initiatives après les vacances….
Un vrai statut de l’éducation prioritaire en lycée !
Plus de 100 lycées de 14 académies ont maintenant signé l’appel de « Touche pas à ma Zep ». On y trouve des lycées qui sont classés ou qui revendiquent à juste titre leur classement. La mobilisation a donc toujours vocation à s’élargir à de nouveaux établissements. Avec les personnels, revendiquons :
-Une carte élargie de l’éducation prioritaire et un label sur des critères nationaux et transparents,
-Des moyens pérennes et des droits pour tou-te-s,
-Des postes et des seuils d’effectifs contraignants.
Les atermoiements du gouvernement doivent cesser !
Il est possible de gagner, c’est ce que montrent les reculs partiels de la ministre : prolongation jusqu’en 2019 des indemnités, sauvegarde des bonifications pour les collègues en poste avant 2015, annonce de 450 postes par redéploiement pour la seule rentrée 2017. Il faut maintenant que le gouvernement s’engage sur un statut pérenne avec de véritables moyens pour l’éducation prioritaire en lycée.
La couverture médiatique qu’ont su se donner les personnels, notamment dans le collectif TPMZEP, avec des articles et tribunes dans les médias régionaux et nationaux, le soutien apporté au mouvement par une pétition signée par plus de 300 universitaires, mettent sous pression le gouvernement qui veut faire de son bilan sur l’école un argument électoral. La ministre doit cesser son attitude méprisante et recevoir les représentant-e-s des établissements en lutte, des collectifs et les organisations syndicales pour acter une véritable carte de l’éducation prioritaire en lycée
SUD éducation renouvelle son soutien aux revendications de ce mouvement et aux décisions des AG de grévistes. Un préavis de grève spécifique déposé par SUD éducation couvre tout le mois de janvier.
Maintien des lycées dans l’éducation prioritaire !
De véritables moyens pour l’ensemble de l’éducation prioritaire !
Les lycéens en éducation prioritaire : les sacrifiés de la politique de M. Blanquer
En 2014, Najat Vallaud-Belkacem, alors Ministre de l'éducation, publiait une carte de l'éducation prioritaire pour les écoles et les collèges en créant les REP et les REP+. Grands oubliés de la réforme : les lycées dont l'avenir dans l'éducation prioritaire était alors resté en suspens.
Comprenant que l'absence de nouvelle de la part du Ministère correspondait de fait à une sortie programmée des lycées de l'éducation prioritaire, plus d'une centaine de lycées se regroupaient en 2016-2017 pour constituer le collectif Touche pas ma ZEP. Après un mouvement de plusieurs mois avec de nombreuses journées de grève nationale très suivies dans les lycées concernés, Najat Vallaud Belkacem avait concédé la prolongation des primes ZEP et des bonifications pour les mutations pour les enseignants de ces lycées jusqu'à la rentrée 2019. Quant à la publication d'une nouvelle carte, elle renvoyait cela à un prochain quinquennat.
Jean-Michel Blanquer est en poste depuis plus d'un an maintenant et il n'a jamais pris position sur la situation des lycées en éducation prioritaire, alors même qu'il s'attelait à une réforme du lycée et du baccalauréat. Ce faisant, il acte la disparition au lycée du seul dispositif qui ait été conçu explicitement pour réduire les inégalités sociales massives face au baccalauréat.
Le 5 septembre 2018, M. Blanquer a été interpellé par un auditeur de France inter (à écouter à partir de 5'45) qui pointait l'abandon dont sont victimes les lycées situés en éducation prioritaire : hausse des effectifs par classe (souvent 35 élèves par classe en lycée général et technologique !), baisse des financements des divers projets de soutien ou d'ouverture culturelle, disparition programmée des primes et bonifications pour les enseignants.
Obligé de se positionner, M. Blanquer a d'abord déclaré que "dans quelques années, c'est le collège et le lycée qui vont bénéficier de cette priorité que j'assume des moyens mis sur l'école primaire". Or, comme l'a indiqué l'auditeur, ces élèves n'entreront au lycée que dans 10 ans. Si c'était la seule réponse apportée aux inégalités sociales au lycée, ce serait donc pas moins de 10 générations de lycéens qui seraient sacrifiées ! De plus, les deux années à effectifs réduits dans les écoles REP et REP+ ne sauront effacer les inégalités sociales entre les élèves que l’on observe à tous les niveaux.
Il a ensuite concédé la nécessité "d'avoir désormais une réflexion générale sur l'éducation prioritaire articulée à une réflexion sur les territoires et c'est pour ça que j'ai demandé un rapport sur cette question que j'appelle « territoires et inégalités » qui nous permettra de proposer cette politique de l'éducation prioritaire pour les lycées au cours de la prochaine rentrée scolaire."
Nous qui enseignons dans des lycées accueillant une majorité d'élèves de milieux populaires et concentrant les difficultés sociales et scolaires, savons l'importance de disposer de moyens supplémentaires pour réduire les effectifs par classe et augmenter le temps d'exposition aux apprentissages. Nous savons également la nécessité de maintenir et développer les divers projets de soutiens à nos élèves et d'ouverture culturelle. Nous savons enfin que l'efficacité de nos lycées repose sur le travail collectif d'équipes pédagogiques stables et expérimentées.
C'est pourquoi le collectif Touche pas ma ZEP continue de revendiquer la publication d'une carte élargie de l’éducation prioritaire de la maternelle au bac, incluant les lycées, dotant les établissements qui en relèvent d’un statut clair, garantissant à leurs élèves des effectifs limités et des moyens supplémentaires (dédoublements, vie scolaire…), et à leurs personnels des compensations spécifiques (bonifications pour les mutations, indemnités…).
M. Blanquer, il est urgent de vous atteler à cette question. Les moyens accordés pour les CP et CE1 en REP et REP+ ne suffiront pas à masquer l'abandon dont sont victimes les générations actuelles de lycéens de milieux populaires scolarisés dans nos lycées.
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