Luttes dans les foyers

Luttes dans les foyers

Messagede bipbip » 10 Nov 2016, 10:19

Les résidents de Coallia optent pour la Grève des loyers

Depuis juillet 2016, les résidents de foyers pour travailleurs immigrés mènent la grève des loyers. Ils verseront le montant des loyers épargné à la satisfaction de leurs revendications de bien être, communautaires, cultuels. Ils luttent contre Coallia en Île-de-France. Trois foyers sont mobilisés, deux déjà en grève, le troisième en démarche pétitionnaire préalable. Le mouvement de lutte dure encore à ce jour en novembre 2016.

Image

La Grève des loyers par les résidents des foyers Coallia pour travailleurs immigrés tient le vent depuis juillet 2016. Ainsi depuis le 30 juin 2016, les résidents des foyers Coallia de Boulogne, rue Nationale, et quai Stalingrad affirment leurs revendications légitimes par leur grève des loyers. Ils sont déterminés à la poursuivre de manière illimitée et reconductible jusqu’à satisfaction complète de toutes leurs adjurations intégrales. En novembre 2016 la mobilisation continue la lutte.

Les résidents des foyers pour travailleurs immigrés de Boulogne exigent la réouverture de la cuisine collective. "La cuisine collective du foyer Boulogne a été fermée le 24 mai 2016 par la police, en présence des services de la mairie, de la CAF et de l’hygiène autoritairement" raconte Bocar, un résident. Cissoko Bakary délégué des foyers Coallia de Boulogne poursuit "la CAF en a profité pour dresser des rapports contre des résidents à la retraite alors dans leur pays d’origine et motiver la suspension du versement de leur retraite. Sans aucun rapport les services d’hygiène ont justifié la fermeture de la cuisine collective. Une cuisine collective est le poumon de notre vie. En tant qu’ouvriers, travailleurs, nous travaillons le jour, la nuit, dans une cuisine collective on discute, on vous accueille, on nous offre le repas. Comment préparer le repas en rentrant fatigué de la journée de travail ?". "Le 24 mai des produits toxiques ont été aspergés par la police sur la nourriture avant d’être jetée, sans prévenir." Bocar rapporte au sujet de Franck Caldérini, nouveau directeur général de Coallia, "à peine arrivé il a supprimé tous les lieux de rencontres, les bancs publics, après ce sera le lieu de culte, la salle de réunion". La crainte de ce résident est fondée. En effet, au foyer le Mûrier, rue Ferdinand Léger (75020), dans le vingtième arrondissement, les résidents rencontrés le vendredi 22 juillet 2016, les représentants des résidents se plaignent. L’un d’eux Ladji le confirme " la capacité d’accueil de la salle de prière musulmane a été réduite et ne peut plus accueillir plus de 40 personnes contre 200 auparavant. Alors que l’essentiel des travailleurs du foyer sont pour la plupart musulmans". Lors de la rencontre Ladji, délégué du foyer le Mûrier, interpelle sur la taille de la salle de réunion publique "comment pouvons-nous nous rencontrer dans une salle aussi petite ? Avant la pièce à vivre était plus grande". Sa jauge ne dépasse pas vingt personnes. Les résidents du foyers Le Mûrier sont plus de deux centaines, 222 payant un loyer mensuel de 410 euros par mois en moyenne.

Au total les résidents de Boulogne sont "436 grévistes. Le calcul est rapide" signifie Cissoko Bakary leur délégué "les 328 résidents du foyer rue nationale louent des chambres à deux lits au loyer de 345 euros, les 108 résidents de Stalingrad 214 euros pour une chambre à 3 lits". Aussi pour ce mois de juillet les remontrances des résidents des foyers de Coallia représentent un manque à gagner, un bras de fer, au montant total de 136 272 euros à chaque échéance mensuelle. Depuis 4 mois déjà en novembre 2016.

De plus il contredit fermement le moindre argument de "commerce illégal" de la part de la direction générale de Coallia, car l’alimentation des résidents repose "sur l’organisation de l’association des trois foyers de Boulogne Coallia qui gère aussi la cuisine. Le repas coûte deux euros le plat, pour des frites, un steak, ou de la cuisine traditionnelle le poulet mafé par exemple". La réalité de l’obstination de la gérance de Coallia est motivée par des basses motivations marchandes. Comme l’explicite Bakary Cissoko " Franck Caldérini veut vendre des repas de sa propre cuisine à 3 euros et 50 centimes. Dans une cuisine ouverte de midi à seize heures. C’est à dire durant le temps de travail des résidents. Et la cuisine doit être fermée le samedi et le dimanche". Comment les résidents pourraient-ils faire ? "Ils rentrent du travail usés par la fatigue, pour eux le repas de la cuisine collective est une aubaine" commente Bakary.

Les bâtiments respirent le vieux et l’usure. Les murs décatis séparent les résidents en de petites chambres, avec des douches et toilettes collectives. À certains étages les résidents opèrent avec une vieille serpillière sur des fuites d’eau contre lesquelles la gérance de Coallia ne fait rien. Hormis rester debout aux pieds du premier bâtiment extérieur ou dans le bar au rez-de-chaussée du second bâtiment, les résidents sont condamnés comme dans une prison à siéger dans leur petite chambre ou prendre leur repas dans les cuisines étroites de chacun des étages dont les installations rudimentaires sont loin d’ouvrir une quelconque possibilité de "préparer de la cuisine pour un grand nombre" affirme Bakary.

Les résidents ont d’abord "commencé par envoyer une pétition à Coallia avec 436 signatures avec une copie à la mairie de Boulogne." Il en va de leur "vie en communauté" notifie Daouda, un résident, "au foyer il y a plusieurs communautés soninké, bambara, toutcouleur, wolof. Nos particularités sont les langues, les jeux traditionnels, notre village d’origine". Il poursuit "on se réunit par village d’origine, et par communauté pour boire le thé, jouer aux cartes. Notre mode de vie est de vivre ensemble". "C’est notre mode de vie faisant que l’on préfère des chambres à deux lits, pas à trois lits, pas à un lit". Pour être encore plus explicite, il précise "on a quitté là-bas notre communauté, village, on préfère la retrouver ici." Thiam Hamady, mauritanien, Waly de l’ethnie peul, de la quatrième région de Caëdy, résident, délégué il y a plusieurs années de ça, depuis 36 ans en France, éclaire le sens de la communauté sur le principe "du village où les villageois cotisent" sur le fondement de cette structure territoriale puis "mangent ensemble, se réunissent sous l’arbre à palabres, discutent ensemble".

Les revendications des résidents de Coallia à Boulogne sont multiples. En outre "de la réouverture de la cuisine" que Bakary Cissoko place en première place, "le remplacement du gérant M.Gadouche qui ne comprend rien, a un comportement agressif, hostile, la réparation de l’ascenseur pour faciliter l’accès au étages des personnes âgées et en situation de handicap, le changement des placards qui n’ont pas été changés depuis 20 ans, en plus il y a des cafards, des souris, il n’y a pas de machines à laver, même s’il y a une laverie à côté. Les travaux provoquent l’entrée de poussières dans les chambres. Il faut sécuriser l’accès aux bâtiments. Un vigile est une idée ou alors une porte avec des badges. Tout le monde peut rentrer. Parfois des SDF entrent. La porte d’entrée en sous-sol de la cuisine collective fermée est devenue le lieu de rendez-vous de consommateurs de drogues".

Les revendications des résidents des autres foyers dont celui du Murier (rue Ferdinand Léger 75020) grondent de la même contestation et menacent de la même méthode : la grève des loyers. Les résidents de ce foyer expriment par les paroles de Ladji leur délégué, leurs vœux " avoir une salle télévision, une cafétéria." Boubacar, secrétaire de l’association des délégués de ce foyer, directement évoque ce qu’il y a de plus pragmatique "avoir le droit de faire le double des clés de leur chambre, à conserver et non celle du gérant pouvant rentrer dès qu’il le veut dans la chambre pour contrôler, inspecter". De surcroît si "le résident perd sa clé le vendredi soir, ce qui est déjà arrivé, le gérant n’est plus là avec le double des clés. Le résident doit alors dormir trois jours à l’hôtel à ses frais". Alors que parfois par "solidarité certains résidents accueillent des proches vivant en grande précarité" notamment à cause de "la problématique du logement" et pouvant être également "en situation d’irrégularité administrative relativement à leurs papiers." Leurs mots le proclament "on ne peut pas les laisser à l’abandon".

Les résidents du Murier dénoncent aussi la précarité par rapport à l’essentiel "l’eau, il n’y a pas d’eau chaude parfois au troisième étage, quatrième étage, cinquième, sixième". Boubacar ajoute "le foyer n’est pas nettoyé, une seule personne est sensée faire le ménage des six étages mais seule elle ne peut rien faire." En outre, il espèrent pouvoir faire refluer la direction de Coallia quant à sa politique de l’eau consistant " à installer des compteurs d’eau" induisant "la consommation autorisée d’un volume d’eau maximum et le dépassement de celui-ci devant être payé par le résident " sur le principe "du dépassement d’un quota d’eau". Sur un plan ergonomique Boubacar dénonce "les placards trop petits pour ranger le riz, les ustensiles de cuisine, la poubelle," alors "qu’il est impossible d’inviter quelqu’un "en raison de la petitesse des chambres dont le lit ou "les chaises pour s’asseoir sont tout au plus à un mètre des wc".

La lutte pour un logement décent respectueux de tous les droits doit encore avancer vers de nouvelles victoires de tout un chacun. Le droit de pratiquer la religion de son choix, droit universel, n’est pas respecté. La salle de prière musulmane a été réduite depuis 2014 par les travaux de Coallia pour la limiter à une surface d’environ 40m². Où les pratiquants se heurtent la tête contre les murs de leur salle quand ils se penchent en respect pour Dieu. L’Imam dirige la prière réduit dans un coin de la salle, de telle manière que tous les prieurs ne peuvent pas du tout le voir selon leur situation dans la salle. Les délégués des résidents du foyer le Murier patientent attendant la signature majoritaire de la pétition des locataires en faveur de la grève des loyers pour la déclencher. Peu de signatures manquent.

Au foyer Tuillier, près du métro Reuilly Diderot, à Paris, la direction générale de Coallia a trahi les engagements moraux du travail social. Divulguant les problématiques des résidents relatives à l’irrégularité légale de leur situation par rapport à leurs papiers de séjour en France. Faisant intervenir la violence policière. M. Traoré Mody, certainement un peu plus de 70 ans, délégué des résidents depuis 1985 témoigne. " En mars/avril 2016 la police a débarqué dans le foyer. Nous avons demandé à voir le mandat. Ils intervenaient à la demande de Coallia. Pourquoi c’est Coallia qui a donné le mandat ? Ils ont mis dehors tout le monde. On ne pouvait plus rentrer. Il y a eu 27 personnes amenées en garde à vue. 3 ont été refoulés en Espagne parce qu’ils avaient des papiers d’Espagne. Pendant [la perquisition] ils m’ont interdit d’entrer." À la suite de cet événement tragique les résidents de ce foyer ont pris leur courage, se sont motivés. Les résidents de ce foyer et de Boulogne budgétisent, mettant de côté en épargnant le montant mensuel égal à celui du loyer à payer qui sera reversé uniquement une fois les revendications satisfaites. Depuis juillet 2016 jusqu’à ce jour ceux de Tuillier ont décidé de mener eux aussi la grève des loyers pour démontrer à qui le pouvoir finalement appartient selon les conditions de leur résidence, citoyennes et contractuelles.

Montbobier Guillaume


https://paris-luttes.info/les-residents ... ptent-7009
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Luttes dans les foyers

Messagede Pïérô » 21 Jan 2017, 19:18

Soutien aux résidents des foyers COALLIA de Boulogne-Billancourt

SOUTIEN AUX RÉSIDENTS DES FOYERS COALLIA DE BOULOGNE-BILLANCOURT

CE QUE NOUS DEMANDONS
1.Connaître qui a déclenché cet incendie criminel et l’ouverture d’une enquête par un juge d’instruction qui permette à nos avocats d’avoir accès au dossier.
2.L’ouverture de négociations avec COALLIA et la mise en œuvre des travaux nécessaires pour nous assurer une vie digne et humaine.
3.L’étude d’un projet de réhabilitation s’inscrivant dans la nouvelle physionomie du quartier.

NOUS SOLLICITONS VOTRE SOUTIEN

Nous sommes résidents des foyers situés au 29 rue Nationale, 22 rue de Meudon et 19 quai de Stalingrad à Boulogne-Billancourt. Dans la nuit du 15 au 16 décembre, un incendie d’origine criminelle a démarré dans le hall de l’immeuble du 29 rue Nationale, avec un bilan dramatique : un mort et plusieurs blessés.

Cet évènement a été largement médiatisé. Nous avons été blessés par le contenu de certains articles et reportages présentant notre foyer comme « un repère de délinquants » et choqués que le maire, M. Baguet, n’ait exprimé aucune compassion, préférant diffuser un communiqué rageur demandant la fermeture du foyer, même si devant l’importante mobilisation de soutien il évoque aujourd’hui sa réhabilitation. Nous avons été, par contre, réconfortés par l’élan de solidarité qui s’est manifesté dimanche 18 décembre avec la présence de plusieurs centaines de personnes dont de nombreux habitants du quartier et de la ville et la participation de nombreuses organisations.

QUI SOMMES-NOUS ?

La plupart d’entre nous résident dans ces foyers depuis de nombreuses années et sont retraités ou salariés dans le bâtiment, le nettoyage, la restauration, l’hôtellerie, l’industrie, les services publics de Boulogne-Billancourt ou des villes environnantes avec des conditions de travail difficiles et des salaires modestes. 60 résidents sont employés par GPSO (Grand Paris Seine Ouest), Certains jeunes habitants, hébergés par une personne de leur famille n’ont pas de papiers, c’est exact. Ils essaient de les obtenir par la recherche ou la pratique d’un emploi. De nombreuses entreprises utilisent cette situation pour arrondir leurs bénéfices.

Comme nos parents nous contribuons aux richesses, au développement économique et social du pays. Les générations qui nous ont précédés, durant les guerres du 20 siècle, du fait des statuts coloniaux, ont fourni des centaines de milliers de soldats à l’armée française. Des anciens, qui doivent pointer en France pour garder leurs retraites, sont également hébergés.

DANS QUELLES CONDITIONS VIVONS-NOUS ?

Une résidence pour travailleurs immigrés existait déjà rue Yves Kermen à l’emplacement du magasin Bricorama (le terrain ayant été vendu à un promoteur). Les foyers actuels, construits en 1974 avec le concours de la Régie Renault, ont été gérés par l’association AFTAM et depuis 2011 par COALLIA. Depuis l’arrivée de ce gestionnaire, les relations se sont dégradées. Nos conditions de vie et de sécurité sont de plus en plus précaires :
• Les toilettes et les douches sont collectives et fréquemment inondées ou en panne.
• Fuites d’eau, fuites de gaz, coupures de courant, pannes d’équipements, porte d’entrée dégradée, sont le lot quotidien.
• La cuisine collective, lieu de convivialité et d’échange, a été fermée.
• Nos relations avec le gérant sont de plus en plus difficiles.

DEVANT CETTE SITUATION NOS REPRÉSENTANTS ONT DEMANDÉ À ÊTRE REÇUS

COALLIA refuse depuis des mois une concertation et ne répond même pas à nos messages lui signalant les travaux nécessaires.

Face au refus du gestionnaire de nous recevoir, nous avons déclenché, il y a quelques mois, une grève des loyers, payés par les résidents, mais dont la somme générale est bloquée. Nous avons prévu de la débloquer et de la verser à COALLIA, à condition que cet organisme entame négociations et travaux. Ce procédé est légal, Nous sommes conseillés par des avocats.

POURQUOI CETTE SITUATION DE BLOCAGE ?

Les foyers où nous vivons occupent des surfaces intéressant la spéculation immobilière. N’est-ce pas la raison pour laquelle certains, s’exprimant dans le journal « Le Parisien » du 17 décembre 2016, ont réclamé la destruction de ces immeubles et donc notre mise à la rue ? N’est ce pas ce qui explique le refus de travaux, la dégradation de nos conditions de vie et peut-être également le départ de cet incendie ? Peut-on accepter l’idée que nous sommes responsables de ce drame ? La ville de Boulogne, sous la direction de l’ancien maire Monsieur Fourcade, avait promis la reconstruction d’un foyer à côté de celui-ci, effectivement en mauvais état. Mais il n’en a rien été, tous les terrains ont été cédés à des promoteurs.

https://www.petitions24.net/soutien_aux ... illancourt
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Luttes dans les foyers

Messagede bipbip » 09 Mar 2017, 13:54

Rhône
Adoma SNI, créateur de sous-France, les salariés en résistance

Les conditions de travail et d’hébergement des demandeurs d’asile sur le Centre d’accueil pour demandeurs d’asile du Rhône sont aujourd’hui indignes et mettent en péril la santé des résidents et des salariés. Appel à la grève jeudi 9 mars.

Le 8 décembre 2016, les salariés du Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile du Rhône Adoma regroupant les sites de Givors, Saint-Genis-Laval et Fontaines Sur Saône, réunis par leurs directeurs respectifs refusent de travailler sur le projet d’établissement envisagé pour les trois prochaines années par la direction d’Adoma pour répondre à la législation en vigueur. Les salariés souhaitent alerter leurs directeurs et plus globalement la direction générale d’Adoma SNI sur leur souffrance et la souffrance des résidents. Ils ont pour cela rédigé une lettre collective destinée à la direction de la SNI/Adoma.

... https://rebellyon.info/Adoma-SNI-create ... -les-17544
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Luttes dans les foyers

Messagede Pïérô » 12 Mar 2017, 09:12

Il aura fallu faire une grève de la faim pour que les migrants du centre de la Croix-Rouge à Champcueil soient enfin entendus sur les conditions déplorables d'accueil et d'hébergement, et le espect de leurs droits et de leur dignité :
https://paris-luttes.info/les-migrants- ... croix-7703
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Luttes dans les foyers

Messagede Pïérô » 03 Sep 2017, 02:20

Toulouse
Très vives tensions au sein de la Croix-Rouge
Les 52 hommes hébergés, soutenus par le personnel, et l'association pour le droit au logement (DAL) ont occupé hier matin le centre d'hébergement d'urgence de la Croix-Rouge de La Ramée. À travers ce mouvement, les personnes hébergées et le personnel du centre tentent d'obtenir un moratoire sur leur transfert, avant le 18 septembre, vers le centre de Junod situé dans les locaux désaffectés de l'ancien pôle gériatrique de l'hôpital Purpan.
... http://www.ladepeche.fr/article/2017/09 ... rouge.html


TOULOUSE – Le CHUS de La Ramée occupé par les hébergés

Les hébergés menacés d’être mis à la rue pour avoir demandé des garanties sur leurs condition d’hébergement

Conférence de Presse ce vendredi 9H au CHUS La Ramée
(231 Chemin Ramelet Moundi)

Après une journée d’occupation du CHUS La Ramée, la situation reste bloquée concernant le sort des hébergés. En effet si une première discussion a eu lieu ce jeudi 31 août la Préfecture, elle, a surtout acté le fossé qui sépare d’une part la direction de la Croix-Rouge Midi-Pyrénées et d’autre part les hébergés et les salariés de la Croix-Rouge. Ses deux derniers groupes ne comprennent pas le transfert forcé et à grande vitesse des 52 hébergés de la Ramée sur le centre Junod, qui compte déjà 99 personnes, que veut opérer la Direction de la Croix Rouge Midi-Pyrénées. Ce transfert risquant de dégrader les conditions d’hébergement mais aussi les conditions de travail des salariés de la Croix-Rouge, de plus il est opéré sans aucune réelle consultation des hébergés qui ont l’impression d’être traités comme des valises.
Si ces derniers ont bien voulu faire un pas en acceptant la possibilité d’un transfert vers le CHUS Junod, ils se sont associés au DAL Toulouse 31 pour demander à ce que des réunions de concertation portant sur les conditions d’hébergement aient lieu au plus vite avec toutes les parties prenantes. Nous sommes aussi inflexibles sur le fait qu’aucun hébergé ne doit être forcé sous peine d’être remis à la rue, comme c’est le cas aujourd’hui, de se rendre au CHUS Junod tant que ces réunions n’auront pas abouties sur un protocole d’accord.
Pour l’instant, la seule réponse à cette proposition de la Direction de la Croix-Rouge a été d’envoyer une huissier de justice pour sans doute initier un procès contre les occupants et l’embauche de trois vigiles pour empêcher les soutiens des hébergés de venir les voir. Une intimidation qui s’ajoute à celle faite d’envoyer la police lorsque les hébergés se réunissent avec le DAL pour parler de leurs droits où lorsqu’ils occupent pacifiquement leur lieu de vie et de ne pas leur proposer de place d’hébergement s’ils refusent le transfert … Nous appelons la Direction de la Croix-Rouge Midi Pyrénées à la raison et à ne pas s’enliser dans un conflit qui ne la grandira pas. Elle doit justement trouver ici l’occasion de renouer le dialogue avec les hébergés mais aussi avec les salariés pour trouver une issue par le haut.

Nous demandons à la Préfecture d’arbitrer le plus humainement possible ce conflit social.
Un point presse se tiendra se vendredi entre 9H et 10h au CHUS La Ramée avec les hébergés.
Nous vous appelons à passer au 231 Chemin Ramelet Moundi pour les soutenir!

Vous trouverez ci-dessous les revendications des membres du Comité DAL La Ramée:

Quitter le CHUS de La Ramée avec la garantie d’avoir des conditions d’hébergement dignes.
- Un jour en 24h/24h pour se reposer de notre errance.
-S ortir de la chambre à 9h00 pour quitter l’établissement à 9h30 et des rentrées entre 16h00 et 00h00.
- Avoir le droit à nos 120 jours, week-en inclus, d’absence pour aller voir notre famille ou des amis sans perdre notre place.
- Un ticket de bus aller-retour pour pouvoir se déplacer pour nos démarches.
- Un accompagnement social de qualité pour nos démarches.
– Des réunions hebdomadaires entre nous et avec les travailleurs pour prendre des décisions collectivement sur la vie interne des CHUS.
- Des conditions de travail dignes pour les salariés de la Croix-Rouge.
- Des sorties collectives et individuelles sur des lieux de loisirs et culturels.

DAL Toulouse31


... https://www.droitaulogement.org/2017/08/laramee/
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Luttes dans les foyers

Messagede bipbip » 05 Déc 2017, 21:27

Soutien à deux résidents d'un foyer - violences policières

Venez nombreux soutenir les 2 résidents du foyer Coallia Gros Saule d'Aulnay, injustement traînés devant le TGI de Bobigny le mercredi 6 décembre 2017 à 13 h

Le 1er décembre 2015, les policiers, appelés par le gestionnaire Coallia, sont arrivés au foyer et en ont bloqué l'accès. Ils ont violemment poussé dehors les résidents qui étaient rassemblés dans le hall, pour laisser entrer les salariés de Coallia. Mais une fois les résidents hors du foyer, les policiers ont invoqué «l'état d'urgence» et ils ont aspergé les résidents de gaz lacrymogène et frappé certains à coups de matraque !

Or, les résidents voulaient seulement empêcher la société de déménagement d'entrer dans le foyer, vétuste en cours de réhabilitation, à cause des promesses non tenues de Coallia, surtout celle d'une cuisine collective dans le nouveau foyer.

Ils avaient même prévenu le commissariat de cette intention !

Les résidents sont des travailleurs qui se lèvent très tôt et souvent rentrent tard.

Une cuisine collective, réservée uniquement aux résidents, est essentielle pour eux.

Et la solidarité entre résidents est primordiale !

Le 6 décembre 2017 à 13 h, Ibrahima Ba et Ibrahim Coulibaly doivent comparaître devant le TGI à Bobigny pour leur soi-disant "violence" contre les mêmes policiers qui ont agressé les résidents de ce foyer.

Venez nombreux les soutenir !

TGI (Tribunal de Grand Instance) de Bobigny
173 avenue Paul Vaillant Couturier
Métro ligne 5 : Bobigny Pablo Picasso

https://paris.demosphere.eu/rv/58779
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Luttes dans les foyers

Messagede bipbip » 13 Déc 2017, 08:57

Rassemblement des foyers et résidences sociales de Paris
pour les cuisines collectives dans les foyers et résidences sociales

Paris mercredi 13 décembre 2017
à 16h30, Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris

Depuis trois ans maintenant et à travers toute l'Île-de-France, dans les foyers de travailleurs immigrés transformés en résidences sociales, les gestionnaires réduisent les espaces collectifs à la peau de chagrin et refusent d'aménager des cuisines collectives.

En banlieue - aux foyers par exemple de Pierrefitte, Aulnay-sous-Bois, Noisy-le-Grand, et à Paris, aux foyers de Riquet (Paris 19ème), Chevaleret et Massena (Paris 13ème), Saint Just (Paris 17ème) les réhabilitations ne prévoient aucun espace pour prendre des repas collectivement. Au foyer Claude Tillier (Paris 12ème) le restaurant ouvert en grande pompe par Bertrand Delanoé lui-même en 2012 a été fermé par Coallia avec une réouverture annoncée, et jamais effectuée. Au foyer Muriers (Paris 20ème) Coallia a fermé le restaurant aux résidents et aux habitants du quartier, l'utilisant uniquement pour préparer des repas pour ses centres d'hébergement. Cela pourrait être assimilé à un détournement de subventions publiques ! Le foyer Fort de Vaux (Paris 17ème) dispose d'un restaurant social équipé et prêt à fonctionner. Adoma en a bloqué l'accès depuis deux ans maintenant pour le mettre au service du chantier de construction d'un autre immeuble voisin !

Le Conseil d'Administration d'Adoma déclare ne plus vouloir aménager ni restaurant social ouvert sur le quartier ni cuisine collective réservée aux seuls résidents. Nous avons demandé des rendez-vous pour discuter avec les membres de ce C.A. à propos de ce positionnement et sur ses conséquences sociales - que nous pouvons espérer qu'ils ignorent.

Mais nous ne comprenons pas pourquoi la Ville de Paris soutient Adoma et les autres gestionnaires dans leurs refus têtus. Les résidents des foyers de travailleurs immigrés sont en majorité issus des pays de l'Afrique de l'ouest. La Ville ne l'ignore pas. Ils ont l'habitude pour des raisons économiques, pour échapper à leur condition de célibataires forcés loin de leurs femmes et enfants et pour maintenir une vie solidaire au sein de leurs communautés, de cotiser, de préparer et de manger des repas collectivement. Ce mode de vie solidaire non seulement est complètement légitime, mais il est nettement plus favorable au maintien des liens sociaux et du « mieux vivre ensemble » que le « chacun pour soi » qu'encouragent les plaques électriques posées sur les frigos, tels que les gestionnaires et les pouvoirs publics les imposent.

Or depuis quelque temps, dans les réunions des comités de pilotage, les deux représentants de la Direction du Logement et de l'Habitat soutiennent systématiquement les refus des gestionnaires. Pourtant pendant la mandature de Bertrand Delanoé, la Ville soutenait la demande des résidents pour des lieux de cuisine collective, allant jusqu'à les imposer auprès des gestionnaires rétifs.

On ne sait pas quelle est la politique actuelle de la Ville sur la question ; l'assistante de l'adjoint en charge du logement (qui fait le mort devant nos nombreuses demandes de rendez-vous) garde le silence dans les réunions des comités de pilotage. Les assistantes de la maire adjointe chargée des relations avec les immigrés hors UE ne participent même plus à ces réunions. Pourtant cette adjointe avait commencé son mandat en convoquant une réunion large des délégués des foyers pour discuter l'ensemble des problèmes, pour voir comment allait s'appliquer le protocole promu par la Ville gouvernant les élections des comités de résidents et le fonctionnement des conseils de concertation. Elle nous annonçait aussi la constitution auprès de chaque Mairie d'arrondissement d'un groupe de suivi des réhabilitations. Cette réunion devait être suivie d'autres, mais depuis… silence radio !

Est-ce que la Ville de Paris a changé de cap et remisé l'économie sociale et solidaire à la corbeille ? Est-ce que la Ville de Paris a décidé de pratiquer le « mieux vivre ensemble » en excluant le mode de vie collectif et solidaire des travailleurs immigrés des foyers ?

Nous demandons à la Ville de Paris des explications. Nous demandons à la Ville de Paris de mettre en pratique le « mieux vivre ensemble » et de soutenir les demandes de vie collective et solidaire des résidents des foyers.

Faire la cuisine ensemble, manger ensemble, pouvoir y accueillir des invités (fonctions cuisine et salle à manger dans un appartement où l'on vit sa vie d'adulte), pouvoir dégager une partie de son salaire pour soutenir les projets de développement dans les régions d'origine, disposer de lieux corrects et suffisamment grands pour les réunions d'entraide et pour la formation, disposer de lieux de convivialité, en particulier pour les plus âgés et les retraités… cela fait partie du « mieux vivre ensemble » que la Ville de Paris doit promouvoir.

Rassemblement

à l'occasion du Conseil de Paris

Parvis de l'Hôtel de Ville
mercredi 13 décembre 2017 à partir de 16h30

À l'appel de:

Coordinations des délégués des foyers Adoma, Coallia, Comités de résidents Adef et Le Richemont, soutenus par Copaf (Collectif pour l'Avenir des Foyers), Droit au Logement, LDH 18 /19 /20, LDH 93, militants et associations du quartier, réseaux 18e et 20e …


https://paris.demosphere.eu/rv/58755
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Luttes dans les foyers

Messagede bipbip » 15 Fév 2018, 14:41

Pour dénoncer leurs conditions de vie inhumaines, des mineurs isolés quittent leur foyer à Collonges

Ils étaient une vingtaine ce lundi à ne pas vouloir réintégrer le foyer de Collonges-au-mont-d’Or.

Ces migrants, mineurs isolés, ont souhaité dénoncer leurs conditions de vie en envahissant les locaux de la Mission d’évaluation et d’orientation dans le 3e arrondissement de Lyon.

Selon eux, aucun éducateur n’est présent pour les accueillir, ils se lavent sans savon à l’eau marron et ont connu des repas sans nourriture. Sans oublier l’absence de draps dans leurs lits.
Pas de quoi leur permettre d’étudier dans de bonnes conditions, la plupart d’entre eux sont scolarisés dans des établissements éloignés de Collonges.

Les mineurs sont placés sous la protection de la Métropole de Lyon. Cette dernière a réfuté ces témoignages auprès du Progrès. La collectivité évoque une situation « temporaire » pour ces jeunes destinés à rejoindre un établissement de la Protection de l’enfance.

Des policiers sont intervenus lundi pour expulser les mineurs migrants de la Méomie, l’un des adolescents a été interpellé pour avoir lancé une canette sur les forces de l’ordre. Ses camarades n’avaient absolument pas l’intention de réintégrer le foyer de Collonges.

Pour rappel, ce foyer de Colonges, géré par le Forum réfugiés, a ouvert le 5 février alors qu’il devait être ouvert il y a plus d’un mois maintenant. Il était présenté par la Métropole comme la solution miracle pour régler le problème du logements des mineurs isolés. Dans les faits, il ne devrait pas compter plus de 50 places (25 à l’ouverture) alors que des centaines de mineurs isolés vivent dans les rues de l’agglomération.

Source : Lyonmag


https://rebellyon.info/Lyon-des-migrant ... r-et-18703
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Luttes dans les foyers

Messagede bipbip » 15 Fév 2018, 21:32

Soutenons les résidents du foyer Lénine-Pierrefitte

Vendredi 16 février entre 14h30 et 15h
rassemblement au foyer 113-121 avenue Lénine, Pierrefitte (arrêt Joncherolles du Tram 5) puis manifestation jusqu'à la mairie pour demander l'appui du maire

Samedi 24 février de 14h à 18h
assemblée générale de tous les résidents
au foyer avec les soutiens

Nous, résidents du foyer Adoma-SNI Lénine, nous allons être relogés. Nous demandons votre soutien car l'Adoma-SNI refuse de nous entendre. Nous avons pourtant fait un pas en renonçant à plusieurs de nos revendications. Mais il nous reste 3 revendications indispensables :
• une 2ème salle polyvalente sur chaque site (sans compter le bureau pour le comité) pour nos rencontres, nos réunions et nos séances de formation
• une cuisine collective non commerciale dans le 2ème bâtiment construit à Pavé d'Amiens réservée aux résidents. Il nous faut au moins 60 m² avec 10 réchauds, 2 grands éviers et un WC. Le comité et l'association s'engagent à contrôler avec Adoma la bonne utilisation de cette cuisine et de son réfectoire.
• des décisions toujours prises avec l'accord des délégués du comité de résidents

Notre foyer a une longue histoire : aménagé en dortoirs dans les années 60, nous y étions entassés dans de très mauvaises conditions ; reconstruit en 1985 pour 270 résidents dans des chambres à 2 lits et 3 lits toutes très petites avec quelques gaz et éviers au RCH et quelques sanitaires communs dans les couloirs. Pendant plus de 60 ans, nos plus anciens ont dû faire face : ils se sont alors organisés de façon collective et solidaire en mutualisant des services (cuisines collectives, ateliers de couture….) et en veillant à la bonne entente et à l'entraide entre tous les résidents.

Aujourd'hui l'Adoma-SNI (qui a repris le foyer en 1995) et les pouvoirs publics nous relogent. MAIS

Notre parole ne compte pas. Notre longue histoire ne compte pas. Nos demandes sont rejetées. Nous serons divisés en deux, les uns restant au bord de la Nationale 1, les autres rejetés à Pavé d'Amiens.
• Chacun aura un studio, (enfin une partie privative !) mais sans aucun droit à la vie privée, sans pouvoir changer sa serrure, avec une seule clé non reproductible, le gestionnaire pouvant entrer dans notre partie privative avec son passe… une situation intolérable (et contraire à la convention des droits de l'Homme).
• Tout ce qui rend possible toute une vie de travailleur (et même parfois de retraité) vivant sans sa famille, tout ce qui nous permet d'avoir une vie sociale épanouissante, TOUT EST REFUSÉ par un gestionnaire qui ne pense qu'au profit immédiat et par les technocrates de service qui ne pensent qu'à entasser le maximum de gens (car nous devons laisser peu à peu la place à « d'autres publics » ceux que l'on refuse de loger en HLM car pas assez solvables.

MAIS nous restons fermes sur ce qui nous apparaît comme le minimum.

A l'appel de:
Comité de résidents du foyer Adoma-SNI 113-121 avenue Lénine à Pierrefitte, soutenus par la Coordination des foyers de Plaine Commune et la Coordination des foyers Adoma, le Copaf et toutes les associations et syndicats de lutte pour le droit au logement et de soutien aux travailleurs immigrés

https://paris.demosphere.eu/rv/60098
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Luttes dans les foyers

Messagede bipbip » 03 Mar 2018, 12:01

Réunion - débat sur les foyers de travailleurs immigrés

Pour débattre avec les travailleurs immigrés des foyers et des résidences sociales (Adef, Adoma, Coallia, Lerichemont), leurs comités de résidents, leurs coordinaüons et le Copaf (Collectif pour l'avenir des foyers)

Paris samedi 3 mars 2018
à 14h, Locaux de Solidaires
3e étage, 31 rue de la grange aux belles

La plupart des foyers de travailleurs immigrés ont été reconstruits en « résidences sociales ». Le confort et la salubrité du logement sont améliorés MAIS :
• le droit à la vie privée n'existe pas. Les résidents n'ont pas le droit de vivre avec la personne de leur choix, même dans des grands studios de plus de 25 m2. Les foyers sont devenus des centres d'hébergement car les résidents sont nombreux à héberger leurs proches sans toit (sans doute plus de 10000 en Île-de-France).
Aujourd'hui avec les circulaires pondus par le gouvernement, le risque de rafles massives se pointe de nouveau à l'horizon. Les résidences se transforment en machines à expulser les travailleurs immigrés, soit par surendettemth - les redevances sont plus chères et il y a moins de tolérance pour les retards - soit à cause de l'interdiction d'héberger. Les résidents n'ont pas le droit de changer leur serrure, n'ont qu'une seule clé non reproductible (même quand ils sont âgés, malades ou handicapés !). Certains gestionnaires pratiquent le droit de pénétrer dans les parties privatives sans respecter l'obligation qui leur est faite d'une demande personnalisée préalable.
• le droit à la vie collective n'existe pas non plus. Les travailleurs des foyers qui vivent sans leur famille restée au pays. ils financent les besoins de leurs familles élargies, des milliers de projets de développement : centres de santé, écoles, adductions d'eau, panneaux solaires, élecfiificafions etc…. La seule solution pour eux en France est de s'organiser solidairement et de mutualiser le maximum de services de:: la res:a::a:'::.
C'est ainsi qu'ils ont fait aménager des cuisines collectives, Les salles << polyvalentes » qui existent sont tie petite taille et chez certains gestionnaires l'accès est soumis au bon vouloir du gérant. On leur refuse tout ce qui permet une vie collective et solidaire : salles de réunion, espaces de convivialité et de rencontre, cuisines collectives...
• le droit à une représentation des résidents de type syndical ou amicale des locataires n'existe pas Le comité des résidents (reconnu seulement par la loi Alur de 2016 !) existe mais il s'agit d'une représentation à peine consultative. Les documents officiels (convention APL, proj et social…), les factures de dépenses des charges, les tarifs et dépenses des prestations (mobilier, changements des draps), les cahiers des charges fournis aux prestataires tout est soigneusement dissimulé. Le comité de résidents reconnu par la loi peut encore ne pas avoir de local, ni de boite aux lettres, ni de tableau d'affichage, m' de budget de fonctionnement... Les gestionnaires, pourtant tenus par la loi de se concerter avec le comité de résidents préalablement à toute révision du règlement intérieur, à tous travaux et à tout changement dans la vie collective, ne le font JAMAIS.

Aujourd'hui le décret de 2011 donne le droit (à certaines conditions) de faire payer la consommation d'eau supérieure à 165 1/ j en prestation ! Eau froide ? eau chaude? Rien pour ceux qui sous consomment. Rien sur la question des fuites. Rien sur le contrôle de cette "prestation". Les résidents vivent cette tarification comme un contrôle d'occupation. Ont-ils tort ?

Pourquoi ce statut de non-droit pour personnes considérées comme devant rester dans les marges et l'invisibilité ? Nous nous battons pour un vrai statut de résident pérenne avec des droits du locataire dans les résidences sociales, une manière de faire entrer les résidents dans le droit commun, si souvent évoqué (en vœu pieu ou par démagogie) dans la bouche de nos politiques et technocrates.

https://www.facebook.com/foyers.de.trav ... .immigres/
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Luttes dans les foyers

Messagede Pïérô » 17 Juil 2018, 23:02

PROCÈS DE LASSANA DIAKITÉ QU’ADOMA VEUT EXPULSER du FOYER DUÉE POUR « PRÉSENCE DE MATELAS »

Cette affaire est emblématique de ce que nous expliquions dans l’article de Courant Alternatif d’avril dernier sur l’évolution des foyers de travailleurs immigrés. Il s’agit de casser les résistances collectives, de normaliser à l’européenne la vie des résidents sans pour autant leur donner les droits d’un locataire ou d’un citoyen.

Pourquoi est-ce que ADOMA, ex Sonacotra, filiale SNI et CDC Habitat, veut jeter Lassana Diakité, paisible retraité, à la rue ? M. Diakité habite un studio dans la « résidence sociale » rénovée située 31-33 rue de Duée, Paris 20ème, métro Télégraphe. Un jour un huissier passe pour faire un « contrôle d’occupation ». M. Diakité, comme c’est son droit, refuse de laisser entrer ce personnage qui n’a pas prévenu de sa visite. L’huissier écrit dans son compte rendu qu’une personne, qui ne serait pas M. Diakité, lui aurait ouvert la porte et il aurait vu par dessus de l’épaule de son interlocuteur un matelas rangé sous un lit au fond du studio.

Cet incident fait partie d’une campagne plus vaste d’expulsions visant les travailleurs immigrés résidents des foyers qui ont été rénovés et transformés en résidences sociales. Aujourd’hui, l’individualisation des logements et le statut de sous-droit accordé aux résidents se combinent pour piéger les travailleurs immigrés africains qui habitent traditionnellement les foyers. Les conditions d’hébergement d’un tiers, membre de sa famille, visiteur, connaissance du pays, sont strictement limitées et encadrées. En dehors de ce cadre, toute visite nocturne est classée « suroccupation », et les autorités gouvernementales, les gestionnaires ont déclaré la lutte contre la « suroccupation ».

Or ils sont aussi en lutte contre la vie collective et solidaire des travailleurs immigrés africains. Dans les nouvelles structures, les salles collectives sont réduites en nombre et en taille. Les cuisines collectives disparaissent. Tout est fait pour que les résidents soient contraints de vivre la vie isolée, individualisée et déprimée des locataires français. Sauf qu’ils sont en plus privés des droits des locataires. Pas le droit de changer sa serrure, pas le droit de fixer un étagère ou posséder un poisson rouge, pas le droit d’héberger un membre de sa famille ou une connaissance de passage.

M. Lassana Diakité n’est qu’un parmi des centaines de personnes assignés devant les tribunaux pour « suroccupation » par le gestionnaires Adoma, Adef, Coallia. Peu à peu c’est l’ensemble de la population des travailleurs immigrés qui sera visé. Il s’agit d’une tentative d’imposer un changement de population, une tentative de briser les liens qui font que, dans les foyers, les résidents se regroupent, résistent et arrivent parfois à imposer leur point de vue. Et puisque nous connaissons la difficulté pour les immigrés, surtout ceux vivant seuls, d’accéder au logement social, une expulsion du logement ne peut qu’entraîner encore plus de suroccupation, et à terme une auto-expulsion du pays.

Sont aussi visés par ce type de procès tous les « hébergés », avec ou sans papiers, africains ou non, tous les aspects de la vie solidaire et collective qui font que les immigrés africains ont pu, pendant des décennies, subvenir aux besoins de leurs familles au pays, investir dans des projets d’infrastructure scolaire, médicale, sanitaire.

Nous disons NON à la lutte contre les travailleurs immigrés des foyers !

NON à la campagne d’expulsions racistes menées par les gestionnaires

OUI au droit à la vie collective et solidaire des immigrés

OUI à l’accueil digne et hospitalier de tous ceux qui cherchent refuge sur notre sol.

Copaf, Collectif pour l’avenir des foyers
copaf chez copaf.ouvaton.org
https://www.facebook.com/foyers.de.trav ... .immigres/


http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article2101
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps


Retourner vers Education, culture et recherche, santé et social

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 10 invités