Actualité et luttes intermittence du spectacle

Actualité et luttes intermittence du spectacle

Messagede Pïérô » 10 Déc 2008, 17:25

Solidarité avec les intermittents face à la CFDT

information de la "compagnie Jolie môme"

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Solidarité avec les intermittents face à la CFDT
Paris, Jeudi 11 décembre : Rassemblement de soutien.


Nous vous espérons nombreux au Palais de Justice de Paris, M° Cité, jeudi 11 décembre à 13h pour soutenir Ludovic et Michel, attaqués par la direction nationale de la CFDT suite à une action des intermittents et des précaires en avril 2005.

A cette époque une centaine d’intermittents, de chômeurs, de précaires… étaient allés demander au siège national de la CFDT au nom de qui et au nom de quoi ils avaient signé des accords remettant en cause l’indemnisation des chômeurs et des intermittents.

La CFDT porte plainte pour « violation de domicile » !
Elle tente donc de criminaliser une pratique pourtant courante de l’action syndicale qui consiste à aller demander en nombre une réponse à celui qui devrait être au moins un interlocuteur, voire un défenseur de nos droits et non un partenaire du MEDEF et un plaignant.

Rendez-vous à 13h jeudi 11 décembre 2008
14eme chambre correctionnelle
Palais de justice de Paris, M° Cité

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Re: Solidarité avec les intermittents face à la CFDT

Messagede Nico37 » 22 Jan 2009, 22:41

Procès CFDT contre Ludovic Prieur et Michel Roger : la CFDT fait condamner des intermittents et précaires pour une action revendicative.

En ce jour de bureau national où la CFDT tâche de prendre la mesure de son isolement à l'UNEDIC en raison de sa participation active à la politique de refondation sociale patronale, la CFDT a obtenu, après des années d'acharnement judiciaire, la condamnation d'intermittents et précaires pour leur implication dans une action revendicative.

La direction nationale de la CFDT avait déposé plainte contre Ludovic et Michel pour « violation de domicile » suite à l'occupation de son siège par plus d'une centaine de chômeurs, précaires et intermittents du spectacle en 2005.

Parce que l'on ne peut pas laisser condamner cette forme classique de la lutte, syndicale ou politique qu'est l'occupation.
Parce que l'on a eu raison de demander des comptes à un syndicat qui signe avec le MEDEF contre les travailleurs.
Parce que la CFDT vient à nouveau de signer un accord UNEDIC qui prévoit de laisser plus de la moitié des chômeurs non indemnisés.
Parce que ni Michel ni Ludovic ne doivent être privés de leur droit à manifester pour les 5 années qui viennent.
Parce que la politique de la direction nationale de la CFDT s'attaque à tous les salariés.

Parce que l'époque impose de nécessaires mobilisations.

Le comité de soutien à Ludovic Prieur, hns-info.net, et à Michel Roger, compagnie Jolie Môme, prend acte de la condamnation à 2000 euro d'amende avec sursis et un euro de dommages et intérêts à verser à la CFDT pour chacun d'eux et se mobilisera pour soutenir la procédure d'appel interjetée ce jour afin d'obtenir enfin leur relaxe.

Nous ne nous tairons pas et nous continuerons à refuser la politique anti-sociale de la CFDT ! Ne se contentant plus de signer, main dans la main avec le MEDEF, des accords qui réduisent toujours plus les droits collectifs de tous (retraites) et des précaires, cette organisation devance désormais en matière de pénalisation de la contestation sociale les projets d'un gouvernement qui compte instaurer un délit d'occupation destinée à réprimer des formes de luttes.Après son dernier revers électoral aux élections prudomales, la centrale de Chérèque plus que jamais a choisi de participer activement à la restauration libérale et autoritaire actuellement mise en oeuvre par le régime sarkoziste. !

Tous les soutiens sont les bienvenus.
Merci à ceux qui ont manifesté leur soutien aujourd'hui et depuis le début de cette affaire.

Pour en savoir plus : http://www.hns-info.net/spip.php?article16531

Pétition de soutien, signée à ce jour par plus de 12000 personnes : http://www.cie-joliemome.org/petition/

Voir le clip de la mobilisation : http://www.cie-joliemome.org/spip.php?article242

Toutes les infos sur : http://www.cip-idf.org | http://www.cie-joliemome.org | http://www.hns-info.net
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Appel au blocage du forum Culture Pour Chacun le 4 février

Messagede Pïérô » 30 Jan 2011, 13:56

Appel de la coordination des intermittents et précaires :

Appel au blocage du forum Culture Pour Chacun

Le 4 février prochain, le ministre de la Culture a convoqué une grande messe pour célébrer son projet de Culture Pour Chacun (CPC) supposé définir les orientations du ministère de la Culture pour les trois ans à venir.

Pendant ce temps-là :
. Le protocole de 2003 reconduit en 2007 continue de nous précariser.
. La baisse des subventions publiques et le désengagement de l’État dans les politiques culturelles détruisent les outils de production de la culture.
. Les réformes du financement des collectivités territoriales interdisent aux principaux financeurs de la culture de poursuivre leurs actions.
. L’application de la RGPP et la création du Comité pour la création artistique de Marin Karmitz minent et décrédibilisent sciemment l’action du ministère de la Culture.

Nous refusons de participer à des discussions qui ne visent qu’à occulter ces faits. Le moment est venu d’inverser ce mouvement.

La culture, qu’elle soit prétendument « pour tous », « pour chacun » ou « partagée », ne sera en fait pour personne tant qu’elle s’inscrira dans la continuité de cette politique.

Soyons nombreux le 4, si nous ne voulons pas nous retrouver en très petit nombre plus tard.

Rassemblement le 4 février à 8h30 devant la Grande Halle de la Villette.



Qui a peur de la Culture de tout un Chacun ?

« - La question, dit Alice, est de savoir si vous avez le pouvoir de faire que les mots signifient autre chose que ce qu’ils veulent dire. « - La question, répondit Humpty-Dumpty est de savoir qui sera le maître. Un point c’est tout. »
(Lewis Caroll - Alice au pays des merveilles)

Le programme d’action intitulé Culture Pour Chacun (CPC) publié en novembre par Le ministère de la Culture et de la communication propose des dispositifs « dont la portée structurante restera inscrite dans la longue durée, bien au delà de 2013 ». C’est dire son ambition.

Sa publication a suscité une volée de réactions indignées - plus ou moins pertinentes ou lucides - de la part des acteurs de la culture. Devant le tollé provoqué par ce programme d’action et de perspective le ministre a publié un second document démentant piteusement et le constat, et les solutions proposés par M. Lacloche, auteur de la Culture Pour Chacun, devenu donc Culture pour tous, culture pour chacun, culture partagée.

Le but de ce tête à queue est de faire en sorte qu’une grande messe médiatique prévue pour présenter ce programme le 4 février prochain à la Villette se déroule devant un parterre apaisé.

La Coordination des Intermittents et Précaires d’Ile-de-France souhaite qu’il n’en soit rien, et appelle chacun à agir pour que cette réunion sonnant le glas de la culture ne puisse pas avoir lieu comme prévu par ses organisateurs.

La CPC, n’est pas un texte isolé, écrit nuitamment par un Bartleby de la rue de Valois, malencontreusement mis en ligne. C’est un lapsus du ministre de la Culture, l’expression de ce que pensent profondément les politiques qui nous gouvernent. S’il a choqué la nomenklatura culturelle, c’est parce qu’il est écrit dans sa langue, la langue technocratique, et qu’il lui donnait enfin à comprendre ce qui était déjà explicite dans la lettre de mission du Président de la République à sa ministre de la Culture en 2007.

Le constat sur la démocratisation culturelle se retrouve dans les deux documents : « Celle-ci a globalement échoué parce qu’elle ne s’est appuyée ni sur l’école, ni sur les médias, et que la politique culturelle s’est davantage attachée à augmenter l’offre qu’à élargir les publics. » (M. Sarkozy le 01/08/07) « D’une certaine manière, le véritable obstacle à une politique de démocratisation culturelle, c’est la culture elle même. » (M. Lacloche 09/10)

Et ce dernier de stigmatiser les productions culturelles sous le vocable infâmant d’intimidantes. La nature perverse du texte est dans son usage matois, prétendument neutre, œuvre d’un fonctionnaire du service public, d’une rhétorique du ressentiment devant laquelle il faut faire retour sur soi-même pour ne pas se laisser aller. Certes la décentralisation, si elle a rapproché les théâtres des spectateurs, a aussi créé beaucoup de baronnies locales qui exercent sur les productions artistiques un contrôle parfois pesant. Trop souvent le peuple (à supposer qu’il existe) a été considéré comme devant être culturellement éduqué par de bons livres, de bons spectacles, de bons films, plutôt qu’appelé à s’émanciper par lui-même. Enfin, oui, comme le disait M. Vitez lorsque les ouvriers vont au théâtre c’est quand ils le construisent. Bref, on ne saurait considérer la démocratie culturelle comme une victoire passée, mais un combat de chaque jour encore à mener, avec un personnel politique de droite comme de gauche qui déserte hélas, depuis des années ce champ de bataille. Il importe donc dans nos réponses, non pas de défendre ce qui a été fait depuis 40 ans comme intangible et indiscutable, en nous arc-boutant sur la défense de nos acquis -le pouvoir d’achat de la subvention - mais de nous interroger sur les politiques culturelles que nous voudrions, dans les faits, promouvoir.

Quel rôle le Président de la République, le ministre de la Culture, l’auteur de la CPC donnent-ils à la culture ?

C’est d’abord et avant tout une culture dont les acteurs essentiels sont devenus les médiateurs, les prescripteurs, les programmateurs, les commissaires. C’est une culture où les artistes, les techniciens, les intermittents sont ignorés. Chacun de ces auteurs semble soit ignorer le mot artiste (dans le programme de la CPC le mot art n’apparaît qu’une fois), soit déplorer leur trop grand nombre : « Vous lutterez contre les abus au régime d’indemnisation des artistes et techniciens du spectacle et inciterez les partenaires sociaux à limiter l’accès à ce régime aux professionnels et fonctions qui le justifient » (M. Sarkozy).

La culture pour eux est d’abord et avant tout une question de programmes dans tous les sens du terme : programme de gouvernement, programme d’investissement, programme de communication, programme éducatif, programme d’ordinateur, programme internet, programme de théâtre ou de chaîne télévisée. La culture est un problème de tuyaux qui permettent de réguler, diffuser, contrôler la distribution de produits artistiques. La CPC, c’est une usine à gaz distribuant les productions de l’industrie culturelle privée sous les lunettes de planificateurs Brejnéviens.

C’est aussi une culture qui obéit avec une conviction aveugle à la doxa néo-libérale. Chacun est considéré comme un consommateur isolé, attaché à son ordinateur où il se régale de culture numérique. De là, il règle par carte bleue ses achats culturels, et n’est invité à sortir de chez lui que pour participer à des modes de consommation démocratisés par des rendez-vous festifs et populaires, susceptibles d’être des ferments de cohésion sociale. La culture est appelée à faire preuve de son utilité, c’est à dire à être instrumentalisée politiquement, pour ravauder un tissu social décousu par les politiques libérales mises en œuvre depuis des années. Les auteurs de la CPC sont des gens qui ont très peur du conflit, de la dialectique, voire simplement du dialogue. Comment qualifierons-nous une culture agglomérant le corps social unifié partageant les mêmes valeurs qu’appelle de ses vœux M. Lacloche ?

La CPC se veut populaire. Nous la croyons populiste. D’abord dans son bon gros usage de la dénonciation des élites culturelles et aussi dans son appel à la prise en compte des pratiques culturelles spontanées qui vont, on le comprend, du Hip-hop pour les habitants du 93 aux pastorales pour les provençaux. On remarquera que les productions populaires semblent imaginées en tant que folklore fixé une fois pour toute, indexé à une population précise, et jamais en terme de contre-cultures inventées au jour le jour par des groupes susceptibles de s’auto-organiser.

Au fond, il s’agit d’occuper le peuple. Soit par l’encadrement de pratiques locales, confinées dans l’espace, dans leur public et sans financement. Soit par des manifestations de prestige consacrées à des artistes morts de préférence, où le même peuple est invité à se rendre en sages processions admiratives.

La culture, la vraie, et l’art, le vrai, pratiqués par de vrais artistes, (surtout pas intermittents) sera lui réservé à des élites qui pourront l’admirer dans des fondations privées, ou dans les rares lieux de l’excellence artistique où seront concentrés les moyens du ministère de la Culture.

Car si on veut dissoudre le vernis de semi vérités, de rétractations, de fausses confidences, dont sont confits les discours de nos gouvernants, il suffit d’observer leurs choix budgétaires.

Quiconque travaille dans des théâtres, des plateaux de tournages, ou sur d’autres lieux de la production artistique, sait que le financement de la culture est en baisse et particulièrement dans les domaines prétendument prioritaires par les auteurs de la CPC : par exemple pour le travail en zones sensibles, prison, hôpitaux, quartiers périphériques, mais aussi pour les projets atypiques, hors cadres, hors institution.

Tous les fonctionnaires du ministère de la Culture peuvent constater les dégâts occasionnés par les coupes budgétaires et l’application aveugle et idéologique de la RGPP.

Tous ceux qui ont pour charge de boucler des budgets entendent les plaintes des responsables des collectivités locales (principaux bailleurs de fond de la culture) qui voient leurs ressources diminuer au gré des décisions prises par ce même gouvernement qui prétend poursuivre la décentralisation.

Bref, ce document sensé préciser les orientations du ministère de la Culture pour les trois prochaines années et au-delà, et initier un mouvement irréversible, est d’abord et avant tout un faire-part de décès du ministère de la culture promis à une euthanasie active sous le regard goguenard des malins ayant rejoint le comité Karmitz et des nouveaux censeurs, les délégués de la CPC, les commissaires politiques venus superviser dans chaque DRAC l’octroi des subventions en accord avec les principes de la Culture pour Chacun.

Quelle est la rage dont est atteinte la culture pour qu’ils veuillent tant l’abattre ?

Ce mal a eu un visage terrifiant pour eux en 2003 avec la crise de l’intermittence.

En effet, la possibilité pour un nombre croissant d’artistes et de techniciens d’ouvrir des droits sociaux aux annexes 8 et 10 a ouvert des possibles qui n’étaient alors ni imaginés, ni voulus par les partenaires sociaux, les ministres successifs de la culture, ou même par les principaux intéressés.

Des milliers d’artistes qui connaissaient la précarité ont pu enfin ouvrir des droits sociaux et se projeter dans un avenir où ils pouvaient vivre de leurs pratiques.
Ils ont aussi pu s’affranchir partiellement de l’imprimatur des choix forcément arbitraire de l’octroi des subventions.
Ils ont inventé des formes de travail susceptibles de contourner les formes jusqu’alors intangibles de la subordination salariale.

Bref, l’intermittence a permis à des dizaines de milliers d’individus d’expérimenter la pratique d’une culture qui n’était plus pour tous ou pour chacun, mais enfin par tous et par chacun.

Le déficit qui horrifiait les dirigeants du Médef, le gonflement des effectifs des intermittents qui allait immanquablement les entraîner dans une précarité grandissante prophétisée par les Trissotins mandatés par la CFDT, les faux artistes autoproclamés qui dévalorisaient le travail des vrai professionnels : personne ne voulut y voir un désir d’expression, d’émancipation montant d’une partie croissante de la société.

Car qui a inventé, pratique, et vivifiera encore la démocratisation culturelle ? Des individus, des équipes qui, surtout en province, ont essaimé leurs utopies sur tout le territoire. Ces aventures artistiques (troupes de théâtre, cirques, associations de production vidéo, collectifs de théâtre de rue, groupes de musiques, compagnies de danse et tutti quanti) ont pollénisé le territoire. Certaines se sont métamorphosées en institutions, d’autres ont continué sur des chemins de traverse. Peu importe. Un modèle alternatif à la Culture (avec un grand K) était apparu. Ce modèle échappait aux experts, aux politiques, aux lois de l’économie libérale.

Une politique culturelle ne peut, comme le font les politiques de droite comme de gauche, faire l’impasse sur ce fait. Il est massif. Il est ancré dans l’histoire. Il est têtu, comme en témoigne la remarquable longueur du conflit de l’intermittence.

Ce portrait de l’artiste en intermittent de l’emploi, susceptible de s’assembler librement en groupe artistique ou politique est l’image en négatif exacte du producteur asservi et du consommateur culturel passif rêvé par le ministre de la Culture. C’est son cauchemar.

La question n’est pas de savoir si la culture doit être pour tous, pour chacun ou partagée, voire les trois.
La question est de savoir comment dans les années à venir sera entendu, diffusé, rémunéré, ce désir d’expression et d’émancipation de la société, comment enfin sera reconnue la culture fabriquée par tout un chacun, par tous et par chacun.


Ce n’est pas uniquement la question de la démocratie culturelle qui se pose. C’est celle de la démocratie tout court.

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La Ville de Paris veut expulser la coordination. Ripostons. Pour préserver un espace d’auto-organisation et d’activités, inventons un lieu d’après.
Contribuez à la suite : faites connaître et signer en ligne Habiter le monde, indiquez à accueil@cip-idf.org un n° de téléphone afin de recevoir un SMS en cas de besoin.

Nous refusons que tout au long de la vie la durée d’emploi gouverne nos existences et les soumette toujours plus au commandement de l’argent

Pour ne pas se laisser faire :
• Intermittence du spectacle, permanence CAP, Conséquences de l’Application du Protocole Unedic : cap@cip-idf.org
• Permanence Précarité : permanenceprecarite@cip-idf.org
Lundi de 15h à 18h, à la coordination des intermittents et précaires, 14 quai de charente, Paris 19e, M° Corentin Cariou, ligne 7, Tel 01 40 34 59 74


http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5515
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Actualité et luttes intermittence du spectacle.

Messagede Pïérô » 10 Mai 2011, 10:25

Rencontre sur l’histoire et l’actualité de l’intermittence du spectacle, 13 mai, Paris.


" Intermittent du spectacle " du régime à l’anorexie

Les négociations de la convention d’assurance chômage ont eu lieu en silence. Pour les annexes 8 et 10 qui régissent l’ intermittence du spectacle, c’est le statu quo jusqu’en 2013, histoire de ne pas faire de vagues avant les élections !

Nous ne pouvons pas nous contenter de ce statu quo !

Mais, au fait, la réforme de 2003, c’est quoi ? En 2003, les négociations de la convention d’assurance chômage ont donné lieu à la mise en place d’un nouveau système d’indemnisation beaucoup plus dur pour les intermittents du spectacle et l’effet espéré par le MEDEF a bien eu lieu : l’équivalent d’un plan social de plus de 30 000 travailleurs ! Depuis, le Pôle Emploi multiplie les entourloupes : création du numéro d’objet (attribué uniquement aux spectacles, il empêche la prise en compte des heures d’enseignement), modification surprise de la dénomination des métiers (qui entraîne des travailleurs intermittents à passer au régime général), réapparition de la carence...

Nous voulons vivre de nos métiers !

Avant toute négociation, nous exigeons, au minimum, le retour au système d’indemnisation d’avant 2003 c’est-à-dire un retour aux 507 heures de travail sur 12 mois ouvrant droit à une indemnisation sur 12 mois, la disparition du SJR (Salaire Journalier de Référence), un jour chômé égale une jour indemnisé, et le retour de la date anniversaire.

Rencontre sur l’histoire et l’actualité de l’intermittence du spectacle le 13 mai 2011

20h : conférence de Mathieu Grégoire, auteur de la thèse Un siècle de salariat et d’intermittence dirigée par Bernard Friot.

Bar – Sandwiches

Adresse : Local CNT 33 rue des Vignoles, 75020, Avron ou Buzenval

Plus d’infos : spectacle@cnt-f.org



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Pour TOUT comprendre sur les intermittents du spectacle

Messagede Denis » 27 Fév 2013, 17:19

Vous trouverez ci-dessous 2 liens avec 2 films Ripostes que nous venons de faire pour répondre au scandale de la désinformation sur le déficit de l’assurance chômage des intermittents du spectacle (Ripostes 1) et pour répondre à un reportage diffusé dans l’émission “C dans l’air” où il y a une connerie toutes les 10 secondes.
Envoyez les par tous les moyens possibles, publiez sur facebook, etc etc ...

L’attaque est forte, il faut se défendre

Ripostes, Ep n°1 - Le déficit des annexes 8 et 10 des intermittents du spectacle n'existe pas

Cela fait 10 ans déjà, en 2003, qu'une réforme de l'assurance-chômage des intermittents du spectacle a été décidée pour répondre à un prétendu déficit. Une nouvelle réforme s'annonce en 2013 et l'argument du déficit ressort...
Or ce déficit n'existe pas ! Démonstration.

Regardez ce film, publiez le sur votre compte Facebook si vous en avez un, diffusez, diffusez, diffusez !




Ripostes, Ep n°2 - DésinTox

Un ciné-tract de la Coordination des Intermittents et Précaires d'IDF en réponse à l'émission C dans l'Air du 29 janvier 2013, véritable intoxication une fois de plus sur les intermittents.

Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

Les Anarchistes !
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Re: Pour TOUT comprendre sur les intermittents du spectacle

Messagede ivo » 27 Fév 2013, 19:25

encore une "exception culturelle" française à detruire par tous les moyens ...
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Re: Actualité et luttes intermittence du spectacle.

Messagede bipbip » 17 Aoû 2013, 10:39

Déclaration comité intermitants en lutte
Intermittents : Texte à diffuser dans les festivals

Texte de lever ou de baisser de rideau
Comité de Suivi sur les annexes VIII et X - Juillet 2013


Cher public, cette déclaration nous concerne toutes et tous.

Dix ans après la réforme des annexes 8 et 10 de l’assurance chômage, force est de constater que les seules victimes de cette réforme ont été les salarié(e)s intermittent(e)s. Son application a eu les conséquences désastreuses que nombre d’entre-nous anticipaient et dénonçaient déjà à l’époque, sans pour autant réduire les injustices d’un régime d’assurance chômage s’éloignant de plus en plus des principes fondamentaux de la solidarité interprofessionnelle. De nouvelles négociations de la Convention UNEDIC vont commencer dès septembre prochain. Ces négociations doivent, en principe, être bouclées fin 2013 au plus tard.

Il est donc URGENT pour chacun d’entre-nous, artistes, techniciens, mais aussi spect(ac)teurs, et citoyens, de nous mobiliser tous ensemble pour manifester notre attachement à la solidarité interprofessionnelle et de refuser, dès à présent, le cadre idéologique que le MEDEF et certains "partenaires" sociaux souhaiteraient imposer à ces négociations : celui d’une casse sans cesse plus grande des droits sociaux de tous les salariés au nom d’une soi-disant "flex-sécurité".

En ce qui concerne les intermittents du spectacle, nous réaffirmons la nécessité que ces négociations s’ouvrent sur la base des revendications unitaires défendues par le Comité de Suivi :
- Annexe unique, artistes et techniciens ;
- Date-anniversaire (507 heures en 12 mois, avec indemnisation sur 12 mois) ;
- Plafonnement du cumul salaires et indemnités ;
- Prise en compte des heures d’enseignement et d’heures faites au régime général ;
- Rétablissement des règles non discriminatoires sur les congés maternité et maladie.

Chacune de ces préconisations avait déjà été revendiquée en 2004 par le groupe socialiste. Alors député, François Hollande avait même tenu à assister et à soutenir la première conférence de presse du Comité de Suivi à l’Assemblée Nationale, le 25 février 2004. Aujourd’hui, les ministres en charge du dossier (Aurélie Filippetti pour la culture et Michel Sapin pour le travail) ont pris des engagements sur le maintien des annexes, mais pas sur leur contenu ! Les ministres de Chirac, de Sarkozy, n’avaient pas fait autre chose... Nous sommes en droit de revendiquer d’urgence auprès de ministres socialistes un positionnement politique et idéologique d’une autre nature et de flécher les futures négociations. Nous leur demandons une réponse claire et précise sur ce sujet, en particulier à Michel Sapin, à qui il reviendra au final de d’agréer (ou non) ce protocole d’accord.

Soyons nombreux, solidaires et mobilisés pour des actions nationales, partout en France dès maintenant, afin que, à l’ouverture des négociations en septembre, un vrai rapport de force pèse sur des décisions qui, en tout état de cause, risquent d’influer sur notre quotidien et de bouleverser nos vies...

29/07/13 - Comité de Suivi 2013 : ADDOC (Association des cinéastes Documentaristes), Coordination des Intermittents et Précaires, Fédération des Arts de la rue, Société des Réalisateurs de Films, Les Scriptes Associés (LSA) et les Monteurs Associés (LMA), SUD Culture Solidaires, SUD Spectacle, Syndicat du cirque de création, Syndicat des Musiques Actuelles, SYNAVI, SYNDEAC, TIPPI (Truquistes Infographistes de la Post-Production Image associés), UFISC, Union des créateurs lumière.

http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6747
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Re: Actualité et luttes intermittence du spectacle.

Messagede bipbip » 20 Aoû 2013, 11:07

l’enregistrement dans son intégralité de la « Rencontre-débat » organisée par la Coordination des Intermittents et Précaires avec la participation de plusieurs organisations du Comité de Suivi le 14 juillet 2013 à Avignon :
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6745

Télécharger le fichier ( MP3 - 149.7 Mo ) : http://www.cip-idf.org/IMG/mp3/130714-R ... -Off-2.mp3
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Re: Actualité et luttes intermittence du spectacle.

Messagede bipbip » 01 Sep 2013, 23:38

Assemblée Générale des intermittent-e-s et précaires de Basse-Normandie à 20h30 à la Fermeture Éclair, quai François Mitterrand, à Caen.

APPEL À ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
DES INTERMITTENTS ET PRÉCAIRES DE BASSE NORMANDIE
LUNDI 9 SEPTEMBRE À LA FERMETURE ECLAIR À CAEN


Les présents signataires appellent à une Assemblée Générale des intermittents de Basse Normandie. C'est en effet cet automne que les partenaires sociaux vont renégocier les accords unedic régissant l’indemnisation des chômeurs. Il sera donc question d’une remise à plat du régime d’indemnisation des intermittents du spectacle aussi bien techniciens qu’artistes. Les intermittents sont à nouveau dans le collimateur : la campagne d’intoxication est en cours ! Elle fait d'eux des fauteurs de trouble ou des partenaires ruineux du régime géré par la solidarité interprofessionnelle ! La cour des comptes (présidée par le socialiste Didier Migaud) elle-même répand des contre-vérités sur un soit-disant déficit des annexes 8 et 10. Tout cela n’a pas d’autre but que d’aliéner le capital de sympathie dont les intermittents pourraient disposer auprès de l’opinion publique !
De leur côté, les ministres en charge du dossier, Aurélie Filippetti pour la culture et Michel Sapin pour le travail, ont pris des engagements sur le maintien des annexes, mais pas sur leur contenu ! Et en évitant bien de faire des propositions claires sur les renégociations à venir laissant ainsi le champ libre aux « partenaires » sociaux pour décider du pire !
C’est pourquoi nous devons réagir sans attendre avant que de graves mauvais coups soient portés au régime spécifique d'assurance chômage des intermittents du spectacle. Non les intermittents ne sont pas des privilégiés ! Non les intermittents ne sont pas la cause d’un déficit record de la caisse d’assurance chômage ! C’est bien une croissance en berne, un chômage record et la baisse constante des cotisations patronales qui sont à l’origine des difficultés présentes ! Non les intermittents ne serviront pas de bouc émissaires d’une mauvaise politique qui affecte toutes les couches de la société. Destruction du service public ; politique générale de défiance à l’égard des ayants droits ; contrôles subis, fréquents, nombreux, et abusifs ; retrait des indemnités tant qu'on n'a pas prouvé que Pôle Emploi se trompe ; insécurité juridique. Le système actuel d'indemnisation du chômage est inhumain ! C'est tout le fonctionnement de l'unedic qu'il faudrait revoir !
C’est la politique culturelle au service de tous qu’il faut sauver en préservant et confortant un régime d’indemnisation exceptionnel conforme à l’intérêt général et aux intérêts de la nation. C’est à cette conclusion qu’était parvenue dès 2004 un comité de suivi national rassemblant tout l’éventail des organisations syndicales de la culture (patronales comme de salariés) et tout l’échiquier politique des parlementaires. Avec lui nous réclamons une renégociation des annexes 8 et 10 sur les bases suivantes :

annexe unique artistes / techniciens
date anniversaire et ouverture de droits dès 507 heures sur 12 mois avec indemnisation sur 12 mois
rétablissement des règles non discriminatoires sur les congés maternité et maladie
meilleure prise en compte des heures en faveur de l’éducation artistique et de l’action culturelle
plafonnement des indemnités cumulées à du travail rémunéré.
Améliorer les conditions du régime concernant la maternité et la maladie
Les intermittents ne participent pas en tant que tels au négociations unedic et c’est pourquoi ils doivent se rassembler et faire connaître leur point de vue en donnant à l’opinion publique, les explications nécessaires ! C’est avec une mobilisation massive et avec des explications convaincantes que les intermittents gagneront l’opinion publique et les citoyens à leur cause et qu’ils feront obstacle aux mauvais plans du Medef !

Le 9 septembre 2013
Assemblée Générale des intermittents de basse Normandie
à la Fermeture Eclair à Caen ( 20h30)


En présence de Samuel CHURIN de la coordination des intermittents d’Ile de France.


ADADA (Association de Défense des Artistes et de Développement des Arts) / Coordination Intermittents (CPSCABN) / Fédération des Arts de la rue / SFA (Syndicat professionnel des artistes dramatiques, chorégraphiques, lyriques, de variété, de cirque, des marionnettistes et des artistes traditionnels) / SMA (Syndicat des Musiques Actuelles) / SUD Culture / SYNAVI (Syndicat National du spectacle vivant)

http://www.resistances-caen.org/
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Re: Actualité et luttes intermittence du spectacle

Messagede bipbip » 04 Fév 2014, 09:28

Samedi 8 février, Paris

Débat sur le statut d'intermittent - CNT

Confédération Nationale du Travail, 33, rue des Vignoles, Paris 20e

En pleine tourmente de la « réforme » de l'assurance chômage, le statut des intermittents : à défendre, voire à étendre ?
• 16h - débat
• 20h - concerts de Manu Lods (manulods.fr) et DEE

Débat avec Mathieu Grégoire, maître de conférences en sociologie à l'université d'Amiens, auteur de Les intermittents du spectacle, enjeux d'un siècle de luttes (de 1919 à nos jours), La Dispute, 2013.

Comment garantir des revenus stables à des salariés à l'emploi instable ? Cette question, essentielle pour le salariat contemporain, les intermittents du spectacle se la posent en France depuis longtemps. De leur premier mouvement social en 1919 à la lutte actuelle pour la défense de leur régime d'indemnisation, les intermittents n'ont cessé de se battre pour que l'instabilité de leur emploi ne signifie pas précarité de leurs revenus et de leur protection sociale.

Quelles stratégies ont-ils développées, tout au long du XXe siècle, pour « vivre de leur métier » ? Comment et pourquoi le régime des intermittents du spectacle a-t-il été mis en place ?

Pour quelles raisons les salariés concernés se battent-ils pour le défendre ? Mathieu Grégoire, maître de conférences en sociologie à l'université d'Amiens, examine ici de nouveaux possibles entre plein-emploi et précarité.

À l'heure où l'emploi est de plus en plus flexible et le reflux du chômage de masse un horizon de moins en moins crédible, l'expérience des intermittents peut intéresser tout le salariat. Leur régime ne peut-il pas en effet constituer un modèle alternatif pour repenser les droits des salariés à l'emploi discontinu ?

Lien page Web de Mathieu Grégoire : http://www.ies-salariat.org/spip.php?article49

Document au format PDF : http://paris.demosphere.eu/files/docs/f ... -fname.pdf

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Re: Actualité et luttes intermittence du spectacle

Messagede bipbip » 20 Fév 2014, 06:13

Des intermittents prêts à agir comme en 2003
http://www.lemonde.fr/culture/article/2 ... _3246.html

Après les “attaques” du Medef, les intermittents se mobilisent
http://www.telerama.fr/scenes/apres-les ... 108908.php
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Re: Actualité et luttes intermittence du spectacle

Messagede Pïérô » 21 Fév 2014, 16:25

Occupation du siège du Medef Ile-de-France pour s'opposer au Diktat Patronal (fnsac-cgt)
Ce vendredi 21 février depuis 11H30, des professionnels du spectacle à l’appel de la Cgt Spectacle, occupent le siège du Medef - 10 rue du débarcadère 75017 Paris – pour s’opposer à la suppression voulue par le patronat du régime d’indemnisation chômage des salariés intermittents du spectacle.
... http://www.humanite.fr/fil-rouge/occupa ... -fnsac-cgt
et
http://communismeouvrier.wordpress.com/ ... more-38432
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Actualité et luttes intermittence du spectacle

Messagede bipbip » 30 Mar 2014, 14:24

Un intermittent décrypte, à la première personne, ce qui change pour les intermittent-es avec le nouvel accord de l’Unedic signé la semaine dernière entre le Medef et quelques organisations syndicales.
http://paris-luttes.info/alerte-rouge-l ... ences-pour
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Re: Actualité et luttes intermittence du spectacle

Messagede Pïérô » 29 Avr 2014, 10:41

Tribune sur Le Monde.fr. A télécharger en version tract

L’Unedic s’attaque aux intermittents par idéologie, arrêtons le massacre !

Dans la nuit du 21 mars, un accord Unedic a été conclu en quinze minutes après onze heures de suspension de séance et de conciliabules de couloirs [1]. Alors que le chômage touche des millions de personnes, comment est-il possible que les règles de son indemnisation soient dictées dans les locaux du Medef, sans aucun contrôle démocratique, sans vraies négociations, sans droit de regard ni de la représentation nationale ni des principaux concernés ?

Ces vingt-cinq dernières années, le Medef et la CFDT ont régné sur la direction de l’Unedic [2]. Résultat : 6 chômeurs sur 10 en France ne sont pas indemnisés. Réforme après réforme, on limite les dépenses en cessant d’indemniser une partie des allocataires. Les économies sont faites sur le dos des pauvres, priés de devenir encore plus pauvres.

EN PERIODE DE CRISE, C’EST UN MASSACRE

Aujourd’hui, l’annexe 4 est vidée de son contenu : pour plus de 70% des intérimaires, c’est une baisse de revenu qui atteindra en moyenne 300 euros par mois. Autres victimes de l’accord, les « chômeurs à activité à temps réduit », les chômeurs âgés, toujours les plus fragiles dont on croit le pouvoir de nuisance médiatique presque nul. Pour les intermittents, l’accord reprend l’ensemble du texte désastreux de 2003 et l’aggrave [3]. Ce sont plus que jamais les nombreux exclus du régime qui paieront les allocations chômage des rares salariés à hauts revenus. Au final, 400 millions d’euros d’économies sur le dos des chômeurs et des précaires. En période de crise, c’est un massacre.

Pourtant, malgré les chiffres catastrophiques du chômage, le montant global des cotisations est toujours supérieur aux indemnités versées. En 2011, le solde entre cotisations et versements était positif de 4,5 milliards d’euros. Mais les 6 milliards engloutis par l’Unedic et Pôle emploi en frais de gestion ont entraîné un déficit d’1,5 milliard.

Pourquoi n’examine-t-on jamais ce coût de fonctionnement ? Combien coûtent les entreprises d’audit et de coaching censées contribuer à l’employabilité des chômeurs ? Combien de millions dépensés pour contrôler, culpabiliser, obliger les chômeurs à chercher activement des emplois qui n’existent pas ? Pourquoi l’immolation par le feu de Djamal Chaar devant une agence de Nantes le 13 février 2013 [4] ?

L’UNEDIC NE DEFEND PLUS LES PLUS EN DIFFICULTES

La gestion paritaire de l’Unedic est devenue un système quasi mafieux où il n’est plus question de défendre les principaux concernés [5]. Les organisations patronales ont refusé toute hausse des cotisations, sauf dans le secteur du spectacle dont les employeurs ne sont pas représentés à la table des négociations. Les compagnies de théâtre et maisons de production de l’audiovisuel indépendants subiront de plein fouet cette mesure dont le gain pour le budget de l’Unedic sera négligeable. Quant au syndicat FO, on se demande combien d’emplois réservés on lui a laissé entrevoir pour qu’il signe un accord opposé à ce qu’il a toujours défendu.

Comment ce paritarisme à la dérive parvient-il à imposer ses coups de force sans provoquer une révolte générale ? Par de pures campagnes de propagande. Rappelons que l’auteur des rapports de la Cour des comptes sur l’intermittence est Michel de Virville, un ancien cadre du Medef, président de l’Unedic poussé à la démission pour « affaires » [6]. Ces « experts » communiquent sur un pseudo déficit et désignent ensuite un bouc-émissaire, celui qui coûte trop cher. Quand on sait que les 110 000 intermittents du spectacle ne représentent que 3,5% des chômeurs indemnisés et 3,4 % des dépenses de l’Unedic, on voit que l’accusation est grotesque, qu’il s’agit d’un projet idéologique. Comme l’a un jour affirmé un de leurs représentants : « L’important n’est pas que ce soit vrai, l’important c’est que tout le monde le croit. »

Pourquoi le Medef prend-il pour cibles les intermittents, si peu nombreux, les intérimaires, si précaires ? Parce que les annexes 4, 8 et 10 de l’assurance-chômage faisaient partie des rares dispositifs de protection sociale pensés pour l’emploi discontinu. Aujourd’hui, 86% des embauches se font en CDD, il y a des millions de salariés pauvres ou à temps partiel. Le Medef ne veut pas que le régime des intermittents du spectacle ou des intérimaires servent de modèle aux autres : il s’agit d’empêcher à tout prix les précaires de réclamer des droits sociaux en échange de l’hyper-flexibilité voulue par leurs employeurs. On procède à des licenciements massifs et dans le même temps on détruit les droits de ceux qui les subissent.

NE PAS COURIR APRÈS LE MODÈLE ALLEMAND

La Coordination des intermittents et précaires a élaboré des contre-propositions pour tous les intermittents de l’emploi [7]. Le slogan de 2003 : « Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous » est devenu une évidence. Défendre les régimes d’indemnisation qui assurent une continuité de revenu face à la discontinuité de l’emploi, c’est défendre l’ensemble des salariés.

Après le désaveu des municipales, le nouveau gouvernement est confronté à un choix historique : rester au service des stratégies néolibérales, courir après le modèle allemand du plein emploi sous-payé, avec ses « petits boulots en-dessous du Smic » [8], chers à Pascal Lamy, ou opter pour une autre société que celle de la pauvreté et de la précarité de masse, pour une solidarité permettant de vivre au présent et de penser le futur.

Le comité de suivi sur l’intermittence réunissant députés, sénateurs et des représentants des employeurs et salariés du secteur culturel a élaboré des propositions justes, adaptées et plus économiques [9]. Le nouveau ministre du travail, François Rebsamen, a soutenu toutes ces mesures en signant tribune rendue publique le 9 mars dernier. Comment pourrait-il agréer un accord qui ne reprend aucune de ses préconisations ?

La coordination des intermittents et précaires (I-d-F)


Notes :

[1] Vous trouverez le texte de ce projet d’accord Unedic ici : Convention Unedic, le Medef veut supprimer le régime des intermittents et celui des intérimaires http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6851. Attention, il ne s’agit que d’un texte provisoire et nous ne devrions pas connaître la version finale concoctée par les partenaires « sociaux » que le 29 avril prochain, lorsqu’il sera soumis à l’agrément gouvernemental. Un recours (CGT, CGC) au conseil national de l’emploi devrait alors avoir lieu, avant un agrément fin juin pour une entrée en application prévue pour le 1er juillet. A moins que nous ne réussissions à enrayer la machine à précariser, voir Inventer la grève des chômeurs, des intermittents et des précaires http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5023.

[2] C’est sous l’égide du CNPF, puis du Medef que les partenaires « sociaux » ont mis en oeuvre un projet de longue Haleine, voir « Refondation sociale » patronale : Le gouvernement par l’individualisation, Maurizio Lazzarato http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3279, Refondation « sociale » patronale : Le Pare, une entreprise travailliste à la française http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3184 ainsi que L’éthique du bouffon, Valérie Marange http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3183.

[3] Voir Aux intermittents qui s’imagineraient « sauvés » : la franchise dans le projet de convention chômage http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6904 .

[4] Djamal Chaar s’immole par le feu devant Pôle emploi, selon M. Sapin, ministre des finances, c’est « l’humanité qui convient » http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6559.

[5] Plus question en tout cas d’assurer des droits aux salariés, mais bien de servir l’emploi (telle est d’ailleurs la vocation affichée de l’Union Nationale pour l’Emploi dans l’Industrie et le Commerce), c’est à dire les employeurs.

[6] Occupation : la Cour des comptes nous doit des comptes http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6879

[7] Un autre modèle d’indemnisation du chômage des salariés intermittents, avec une présentation filmée - Coordination des intermittents et précaires http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=437

[8] voir Dette et austérité, le modèle allemand du plein emploi précaire http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6023.

[9] Texte de la Plateforme Commune du comité de suivi présentée à l’Assemblée Nationale mercredi 25 février 2004 http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=1141

http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6964

Tribune du Monde.fr à télécharger en version tract
. http://www.cip-idf.org/IMG/doc/tribune_ ... _tract.doc
. http://www.cip-idf.org/IMG/pdf/tribune_ ... _tract.pdf
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Re: Actualité et luttes intermittence du spectacle

Messagede bipbip » 07 Juin 2014, 11:54

Intermittents : plus de soixante dirigeants de lieux culturels demandent à Valls de renoncer à l'accord

Une soixantaine de directeurs de lieux culturels, festivals et compagnies, membres du Syndeac, le syndicat des employeurs du spectacle, ont écrit au premier ministre pour lui demander « solennellement » de ne pas agréer en l'état l'accord sur la nouvelle convention d'assurance chômage, qui touche au régime des intermittents.

... http://www.lemonde.fr/culture/article/2 ... _3246.html



Samedi 7 juin, La grève a été votée et reconduite au Printemps des Comédiens à Montpellier
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7134


Festival d'Avignon : une bombe économique aux mains des intermittents
http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/ ... tents.html
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