Vidéo, les ZEP contre attaquent
http://www.emancipation.fr/spip.php?article1027Le poids accru des hiérarchies
Le décret "relatif à l’organisation d’instances pédagogiques dans les écoles et les collèges" d’octobre 2014 a suscité très peu de réactions syndicales. S’appliquant à la rentrée 2015, en même temps que le décret sur les nouveaux statuts, il constitue pourtant un élément important dans l’organisation de l’école du socle, qui alourdit la charge de travail des enseignantEs et renforce les hiérarchies intermédiaires.
L’objet du décret est présenté comme une simple “adaptation des instances compétentes en matière pédagogique à l’école primaire et au collège”. Mais c’est bien toute une organisation verticale et descendante de l’école et du collège qui se renforce.
Le conseil école-collège
Ce décret du 22 octobre 2014 s’articule avec la loi Peillon de refondation de l’école (article L. 401-4) qui crée le conseil école-collège, ainsi que le décret du 24 juillet 2013 concernant sa composition et son fonctionnement. Rappelons que ce conseil doit proposer “des actions de coopération, des enseignements et des projets pédagogiques communs visant à l’acquisition par les élèves du socle commun de connaissances, de compétences et de culture” en cohérence avec les PEDT (Plans Éducatifs Territoriaux), soumises à la validation des Conseils d’École et des Conseils d’Administration des collèges. Il est co-présidé par le/la PrincipalE du collège et l’IEN de circonscription, et dans les collèges les enseignantEs qui en sont membres sont désignéEs par le/la chef d’établissement, sur proposition du Conseil Pédagogique.
Ce conseil école-collège (CEC) devait se mettre en place progressivement en 2013-2014 ; il est censé entrer partout en vigueur depuis la rentrée de septembre 2014. En réalité peu de conseils fonctionnent actuellement. Un rapport de l’Inspection Générale de mai 2014 souligne qu’à cette date 75 % des CEC étaient officiellement constitués, mais que moins de la moitié se sont effectivement réunis une fois, la proportion tombant à 30 % dans les académies de Nice et Aix-Marseille. L’obstacle principal est bien sûr le statut des enseignantEs du Second degré, obstacle qui va sauter à la rentrée 2015.
Le conseil de cycle 3
Ce même rapport indiquait que le nouveau cycle CM1-CM2-6ème constitue une nouvelle étape, “qui contraint premier et second degrés au rapprochement pédagogique”.
En effet le conseil de cycle 3, composé des ProfesseurEs des Ecoles de CM2 et des enseignantEs de 6ème désignéEs, doit élaborer le projet pédagogique de cycle en tenant compte du programme d’actions élaboré par le conseil école-collège. Il doit aussi se réunir régulièrement pour se concerter sur la progression, les acquis et les besoins des élèves. Les enseignantEs de 6ème participeront ainsi aux bilans pédagogiques des élèves de CM1 et CM2 dans les différentes écoles du secteur, et inversement les PE pourront assister aux conseils de classe de 6ème.
Le conseil pédagogique
Mais la plus grande partie de ce décret concerne le conseil pédagogique des collèges. Jusqu’à présent la désignation de ses membres se faisait parmi les volontaires, et après consultation des équipes pédagogiques, ce qui permettait dans de nombreux établissements soit de boycotter cette instance soit d’imposer que le conseil pédagogique soit identique à l’AG de touTEs les enseignantEs. Désormais, il n’est plus question du seul volontariat. Le/la chef d’établissement désignera une liste de membres et de suppléantEs. Les enseignantEs auront deux semaines à partir de la rentrée pour faire une proposition alternative, et passé ce délai la composition décidée par le/la Principale sera imposée.
Les compétences du conseil pédagogique sont élargies. Il est consulté sur les modalités des liaisons inter degré. Il contribue à l’organisation pédagogique des cycles, y compris le suivi et l’évaluation de leur mise en œuvre. Les propositions concernant l’accompagnement pédagogique sont cadrées sur la problématique de la différenciation.
Cependant le conseil pédagogique reste uniquement consultatif. C’est le/la chef d’établissement qui en dernier ressort décide qui participera au conseil école-collège, au conseil de cycle 3, à l’organisation des liaisons école-collège et collège-lycée.
Une superstructure administrative.
Dans sa déclaration au Conseil Supérieur de l’Éducation du 10 juillet 2014, le SNUIPP refuse de s’opposer au conseil école-collège, considérant qu’il apporte un cadre utile pour une meilleure cohérence école-collège, et qu’on ne peut que souscrire à un tel principe. Il affirme aussi “ce conseil école-collège doit être au service de projets pédagogiques élaborés librement par nos collègues et ce, pour une meilleure réussite des élèves. […] Nous le disons ici avec force, nous veillerons à ce qu’elle [cette structure, NDLR] ne dérive pas vers une superstructure administrative qui priverait les conseils des maîtres de leurs prérogatives pédagogiques et qu’elle se transforme ainsi en une coquille vide, multipliant des réunions chronophages, inutiles et inefficaces pour les enseignants”.
C’est bien pourtant ce vers quoi on se dirige. Dans les collèges, le/la chef d’établissement voit ses prérogatives notablement renforcées. Disposant d’un conseil pédagogique à sa main, pouvant mettre les éluEs enseignantEs en minorité au Conseil d’Administation, co-présidant le conseil école-collège, il/elle pourra en faire avaliser les projets, en contrôler la déclinaison dans les conseils de cycle, dans le conseil pédagogique, et les imposer aux enseignantEs.
Quelle alternative ?
L’urgence est bien sûr l’abrogation de ce décret, ainsi que de la loi Peillon de 2013 et des nouveaux statuts. Mais il faut aussi l’articuler avec des revendications offensives pour transformer l’école d’aujourd’hui et améliorer la situation des personnels. C’est d’abord par une refonte totale de la formation initiale des enseignantEs et le rétablissement d’une véritable formation continue sur le temps de travail, dans la perspective d’une école polyvalente et polytechnique sans orientation ni rupture jusqu’à la fin du lycée, que peut se mettre en place une cohérence globale du système éducatif.
Raymond Jousmet
L’Émancipation syndicale et pédagogique –2/21/2014 – page 18
http://paris.demosphere.eu/rv/37675Pour un plan de développement
pour l'éducation en Seine-Saint-Denis, mobilisons-nous !
Les politiques conduites ces dernières années dans la fonction publique et dans l'éducation nationale ont provoqué une crise sans précédent dans le système éducatif.
En Seine-Saint-Denis, les dotations en postes des rentrées 2013 et 2014 n'ont pas permis d'éviter :
• Des difficultés importantes pour recruter suffisamment de personnels (- 511 titulaires dans le 2nd degré, 300 postes vacants à cette rentrée dans le 1er degré),
• Un nombre record d'embauches de non-titulaires ( 1 250 en trois ans dans le premier et le second degré).
• Une hausse continue du nombre d'élèves par classe : dans le premier degré, la moyenne par classe dépasse largement la moyenne nationale,
• Des dizaines d'élèves du second degré non-affectés,
• L'absence de remplaçants pendant plusieurs semaines,
• La remise en cause des options et des enseignements en demi-groupes,
• Sur les 190 postes de RASED supprimés depuis 2008, aucun poste rétabli à ce jour.
A cela s'ajoutent les questions de la faible attractivité des métiers de l'éducation (salaires très bas, pouvoir d'achat en baisse), cumulées à la persistance de la difficulté des conditions de travail, qui ont pris le devant de la scène médiatique ces derniers mois avec le recours aux campagnes de diffusion d'annonces par Pôle-Emploi.
Un plan de développement pour l'éducation en Seine Saint-Denis, ça devient urgent !
Le gouvernement actuel, avec le pacte de responsabilité et la loi de finances 2015, fait le choix de continuer à réduire les dépenses publiques. Pourtant, après les attentats de ce début d'année, la question du rôle de l'école et de l'ensemble des services publics est au coeur des préoccupations et des interrogations citoyennes. Il est nécessaire de dire maintenant que le pays peut décider d'investir massivement pour l'éducation, la culture, et tout ce qui permettra à chaque jeune de trouver sa place dans une société plus juste.
Pour le moment, l'Etat refuse d'assumer ses responsabilités et les conséquences des politiques qu'il mène depuis 13 ans ! Il a pourtant exclu quatre collèges du 93 de l'éducation prioritaire en décembre dernier, et ne tient pas ses promesses dans le
1er degré en ne classant que 490 écoles, alors qu'il en avait promis 525. Il démontre encore une fois, avec la dotation horaire 2015, que les promesses de créations de postes se traduiront en réalité par une nouvelle dégradation des effectifs par classe. Dans le 1er degré, les seuils d'ouverture de classe et les décharges de direction de la Seine-Saint-Denis sont remis en cause. La réponse ministérielle au manque de candidats aux concours est une inégalité territoriale de plus, avec une année de M1 au rabais pour les étudiants en alternance : au lieu du financement d'études que nous revendiquons, ces étudiants serviront de moyens d'enseignement sur une partie de leur temps d'études. Quant aux titulaires dans le 1er degré, leurs droits à mutation sont encore réduits… On ne peut exiger des personnels qu'ils fassent mieux avec toujours moins !
Le service public d'éducation nécessite une réponse budgétaire à la hauteur des besoins de la population, des collègues enseignants dans le département pour la réussite des élèves et des étudiants.
Nous exigeons pour toutes et tous l'égalité des droits sur l'ensemble du territoire ! Droit à une formation de qualité, droit à des conditions de travail correctes, respect des garanties statutaires (temps partiels par ex). Quelle que soit la puissance fiscale de la commune, du département, de la région, l'école doit être la même partout !
C'est pour cela que nous revendiquons un plan de développement du système éducatif en Seine-Saint-Denis avec :
• un rattrapage immédiat du retard salarial, un dégel du point d'indice
• La création d'une indemnité-logement pour les personnels de la région Île-de-France
• Des créations massives de postes de fonctionnaires titulaires pour des allègements d'effectifs, un remplacement à la hauteur, le développement des RASED… Certaines catégories de postes doiventêtre multipliées par deux : maîtres formateurs et conseillers pédagogiques, postes liés au handicap (conseillers, référents…), coordonnateurs REP
• La garantie des seuils Seine-Saint-Denis pour toutes les classes, dans le 1er comme dans le 2nd degré, la garantie des décharges de direction du département
• Le respect du droit des personnels aux temps partiels, à la mobilité, à la formation. - - Des pré-recrutements permettant à des étudiants de s'engager dans le métier d'enseignant dès la licence. Le M1 sans responsabilité de classe.
• Des modalités de titularisation pour tous les précaires.
• L'extension des garanties des non titulaires du second degré au premier degré.
• La création de postes d'agents administratifs à tous les niveaux pour accompagner le service public d'éducation nationale.
• Le fléchage des dotations en EPS (pédagogiques, pour les installations sportives et les déplacements).
• L'abrogation et la réécriture des décrets sur les rythmes scolaires qui mènent à une forme de territorialisation de l'Ecole, et dégradent les conditions d'enseignement.
• Le respect des horaires réglementaires en LP et maintien des filières et des offres de formation des domaines professionnels sous statut scolaire.
• Le paiement de tous les salaires (stagiaires, AED …) et des intérêts moratoires.
• Des décrets statutaires qui ne dégradent pas les conditions de travail et les salaires, n'augmentent pas le temps de travail et ne permettent pas des dérégulations comme dans les REP du 93
• Une réforme de l'éducation prioritaire qui se fait avec des moyens à la hauteur des besoins, qui se traduise par une nette amélioration des conditions de travail, sans remise en cause des seuils du département et sans déréglementation dans les collèges concernés. Les 4 collèges et les 48 écoles qui revendiquent leur classement en éducation prioritaire doivent être entendus. Tous les dispositifs de l'éducation prioritaire doivent faire l'objet de la dotation nécessaire en postes : maîtres supplémentaires, classes de moins de 3 ans, formation/concertation…
• Le financement des collectivités territoriales pour construire l'ensemble des équipements nécessaires et assurer leur fonctionnement.
• Des mesures pour rendre notre département attractif, notamment une politique d'accès facilité au logement.
C'est pour cela que nous revendiquons un plan de développement
du système éducatif en Seine-Saint-Denis avec :
Les syndicats CGT Educ'Action 93,CNT-Education 93, SNEP-FSU 93, SNES FSU 93, SNUipp-FSU 93, SUD Education 93
• soutiennent tous les établissements qui s'engageront dans la lutte pour une DHG 2015 à la hauteur des besoins.
• Ils proposent de se retrouver en assemblée générale intersyndicale le jeudi 29 janvier à 19h à la Bourse départementale du Travail de Bobigny.
• Ils appellent les collègues à se réunir en assemblée générale d'établissement, de ville, à être en grève le mardi 3 février et à manifester.Retrouvons nous nombreux et nombreuses à Luxembourg à 14h, pour marcher en direction du ministère de l'Education nationale !
https://iaata.info/Tous-et-toutes-en-gr ... 3-547.htmlTous et toutes en grève le mardi 3 février !
Quatre journées communes de grève et d’actions nous ont permis de créer des solidarités entre travailleuses et travailleurs du monde de l’éducation. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu des AG aussi mobilisées et déterminées. La nécessité de construire un front commun de lutte et de solidarité (entre titulaires et précaires de droit public et privé) nous apparaît plus que jamais comme indispensable pour gagner sur nos revendications.
« Toutes ces luttes peuvent sembler sectorielles … Elles ne le sont pas ! Nous sommes toutes et tous concerné-e-s ! »
Supercherie dans les DGH !
Partout, les DGH (Dotations Globales Horaires) qui tombent dans les établissements montrent que, sous le prétexte de « donner à l’éducation prioritaire », on pille les établissements dits « classiques ». De fait, on diminue la « quantité » de service public (disparition de l’accompagnement éducatif par exemple) tout en détériorant sa « qualité » (effectifs pléthoriques dans les classes, enseignant-e-s surchargé-e-s de travail et d’heures supplémentaires,…)
Pourtant, des établissements entrant en éducation prioritaire, voient leur DGH insuffisamment abondée, voire en baisse comme au collège Toulouse Lautrec de Toulouse.
Arnaque sur l’Éducation Prioritaire !
Des établissements ayant déjà appartenu à l’EP ou bien en relevant sont écartés de la réforme : c’est le cas des lycées et des LP. Le LP Guynemer de Toulouse est de ceux là ! Mais même pour les établissements labellisés REP/REP+, la réforme est très loin d’être satisfaisante ! Les personnels de ce secteur sont évidemment particulièrement mobilisés. Et pour cause : les moyens nécessaires à l’application de la réforme ne sont pas là ! Les deux établissements préfigurateurs (Bellefontaine et R. Badiou ex Reynerie) ne peuvent mettre en place, par exemple, l’accompagnement continu pour les 6°. Cet accompagnement est pourtant prévu par la réforme et en constitue une mesure phare ! Comme le titrait l’un des tracts des personnels grévistes de Bellefontaine : « REP+ = Rien de plus ! »
Malaise et colère dans le secteur péri-scolaire :
En CLAE et centre de loisirs, la politique d’austérité et la réforme des rythmes scolaires mettent a mal les conditions de travail (qui ne sont déjà pas très bonnes) des animateurs mais aussi la qualité de l’accueil des enfants. La dégradation du taux d’encadrement est à prévoir : au lieu d’un adulte pour 14 enfants actuellement, ce sera certainement, très bientôt, 1 pour 18 voire 1 pour 30.
Vie Sco : besoins en hausse mais postes supprimés et exploitation maximum des précaires !
Dans beaucoup d’établissements, depuis la rentrée, les postes d’AED sont supprimés ou transformés en postes CUI (encore plus précaires). Cela met en danger l’équilibre et la vie des établissements. Il faut doter la vie scolaire en postes suffisants. Les personnels de vie scolaire pourtant indispensables pour la vie d’un établissement doivent être reconnus et respectés. Il faut en finir avec la précarité !
Restons soudé-e-s ! Pas de division !
Les réformes successives et la mise en place de l’autonomie des établissements ont fait exploser les cadres nationaux tout en permettant de masquer la pénurie organisée des moyens. L’académie de Toulouse est en forte progression démographique (+5000 élèves à la dernière rentrée) et les postes prévus sont encore et toujours insuffisants pour absorber cette augmentation. La dégradation des conditions de travail va donc se poursuivre si nous ne faisons rien ! Désormais, c’est la mise en concurrence des établissements, des écoles et des collègues qui prévaut pour la gestions des moyens alloués Chaque établissement doit « se vendre » afin de pouvoir mettre en place sa propre politique éducative. Ne nous laissons pas diviser !
« Plus que jamais, l’éducation est prioritaire ! En particulier dans les quartiers populaires ! »
Les AG de grévistes ont fait émerger les revendications suivantes :
En général :
- Arrêt de la précarisation et titularisation sans condition de tous les personnels (de la maternelle à l’université) pour un réel travail d’équipe et une meilleure prise en charge des élèves.
- Attribution immédiate des moyens humains et matériels nécessaires à tous les établissements qu’ils soient dans l’éducation prioritaire ou non et aux structures rattachées à l’école (CLAE, …)
- Respect du droit à une éducation de qualité pour tous avec une prise en compte réelle des difficultés scolaires et sociales de nos publics.
- DGH à la hauteur des besoins, sans heures supplémentaires ;
- Revalorisation générale des salaires de tous les personnels ;
- Réduction du temps de travail
Et plus spécifiquement, en éducation prioritaire :
• application de critères sociaux transparents pour définir les écoles et les établissements relevant de l’éducation prioritaire ;
• application des pondérations pour une réduction réelle du temps de travail ;
• heures postes pour l’ensemble des dispositifs de l’éducation prioritaire, non aux heures supplémentaires !
• indemnités REP pour tous les personnels travaillant en éducation prioritaire (enseignants, documentalistes, administratifs, vie scolaire, collectivités territoriales, …)
• réduction et limitation des effectifs par classe, fixation de seuils nationaux ;
• pérennisation des postes, sans postes à profil ;
• créations des postes médico-socio-éducatifs nécessaires ;
• pas de fléchage hiérarchique des concertation
En ce sens la dernière AG du 20 janvier 2015 :
• organise une réunion publique, le 3 février 2015 à 18h à la maison de quartier de Bagatelle, pour débattre avec les habitants de toutes ces questions
• prévoit, pour les quartiers nord, l’organisation d’une autre réunion publique du même type courant mars 2015.
• encourage fortement le boycott des CA dans un premier temps, puis, dans un deuxième temps, le vote contre la DGH, qui sera de toute façon insuffisante.
• appelle à une nouvelle AG le 3 février à la salle du Sénéchal
• appelle à une nouvelle journée de grève le mardi 3 février avec les habitants de toutes ces questions. :
AG à 10h Salle du Sénéchal (17 rue Rémusat)
Manifestation 14h30 Square Charles de Gaulle (m° Capitole)
Réunion publique de quartier : rdv à 18h à la Maison de Quartier de Bagatelle (11 imp du Bachaga Boualam)
L’AG des grévistes du 20 janvier 2015, soutenue par les syndicats :
SUDÉducation31 – CGTEduc’Action31 – CNT31
http://www.collectifprecaires31.info/
https://iaata.info/Retour-sur-la-journe ... u-568.htmlRetour sur la journée de grève du mardi 3 février
L’Assemblée Générale des grévistes, une habitude à ne pas perdre
Le 3 février 2015, une journée de grève nationale des travailleurs et des travailleuses de l’éducation (enseignants titulaires, agents territoriaux, enseignants contractuels et stagiaires, Assistants d’éducation, AVS, animateur et animatrices de CLAE...) nous a réuni à quelqu’un-es. Nous étions environ 70 à l’Assemblée Générale le matin et un peu moins lors du rassemblement sous la neige en début d’après-midi.
Ne nous mentons pas, malgré un appel des trois syndicats SUD Éducation, CGT Educ’Action et SNES-FSU, la participation à l’AG n’a pas été très importante, même si l’on doit prendre en compte les conditions météorologique. Malgré tout, il est dommageable de voir que l’outil indispensable et incontournable qu’est l’assemblée décisionnelle n’est pas encore assez investie par les grévistes et a tendance à faiblir depuis le mois de décembre, puisque nous étions 120 avant les vacances de noël.
De la difficulté du débat stratégique
L’autre point négatif est le contenu des « débats ». En effet, après un bilan des établissements et des personnels mobilisés présents, il n’y a encore pas eu de réel débat sur la stratégie à adopter pour élargir la mobilisation et mettre en place un vrai rapport de force face à l’austérité budgétaire et à la précarisation de nos conditions de travail et de salaires. Le calendrier syndical a joué la montre, se calquant sur l’officialisation des dotations globales horaires (DGH), pour appeler à la mobilisation. Ce qui n’a pas pour l’instant permis une réelle entrée en mouvement.
Le fait que les vacances soient décalées donne à cette journée nationale des réalités différentes selon les zones. De manière générale, les journées de grève à la veille des vacances scolaires ne sont pas favorisantes pour la lutte. Ceci dit, aucune perspective de lutte n’a été proposée hormis le vote d’une nouvelle journée de grève pour la semaine de la rentrée, le Jeudi 26 février. Ces grèves de 24 heures ne permettent pas depuis l’automne de faire avancer les revendications de l’AG. Quant au durcissement des grèves, avec la proposition d’entrer en reconductible, il semble ne convaincre qu’une minorité ou du moins ne pas être appuyé par les deux seuls syndicats encore à même de déposer des préavis (SNES et CGT).
Le relatif manque d’offensivité des personnels titulaires sur la question de la précarité dans l’éducation, qui les touche tout aussi directement et pour longtemps, sonne pour nous comme un constat d’échec. Contrairement à nous qui sommes par définition temporaires, flexibles et interchangeables, nos collègues titulaires n’ont pas pris la mesure du rapport entre la dégradation de leurs conditions de travail et le développement de la précarité. Et de fait ils négligent ce point qui est selon nous central.
Cette position qui veut que « la précarité n’est pas que l’affaire des précaires » est pourtant portée depuis le début des Assemblée Générales et de manière plus abrupte lors de celle-ci par notre collectif. Elle n’a, une nouvelle fois, pas suscité de réaction auprès de l’auditoire. Un manque qui ne correspond pas à la relative mobilisation des précaires. Nous représentions plus d’un quart des personnels présents à l’AG.
Même si cette mobilisation a émergé des établissements situés en zones d’éducation dites "prioritaires", cela ne doit pas empêcher l’ensemble des personnels de s’emparer de ce mouvement de contestation. Ces mesures d’austérité touchent, pour le moment à des degrès variables, l’ensemble des établissements. De la même façon que "la précarité n’est pas que l’affaire des précaires", les problèmes auxquels est confrontée " l’éducation prioritaire " ne concerne pas uniquement les établissement fléchés comme tels.
Les précaires une force en construction mais bien représentée
Malgré ce pénible constat, il est important de souligner l’impact de notre grève avec la fermeture et la forte perturbation des services de Vie Scolaire dans les collèges des Chalets, de Bellefontaine, Raymond Badiou de la Reynerie, Marcellin Berthelot et au LEP Roland Garros, pour ne citer que les plus mobilisés, ainsi que dans les CLAE, principalement des quartiers populaires.
La perturbation de ces services-clé reposant essentiellement sur l’exploitation des précaires devrait permettre à la fois la prise en compte de la précarité et de visibiliser la mobilisation globale dans l’Éducation.
Le principal élément d’optimisme réside dans le fait que cette journée a permis la rencontre et les discussions, entre différents groupes de précaires dont certains AEDs isolé-e-s dans leur établissement, le collectif Anims en colère 31 et le collectif des précaires de l’Université du Mirail. Au cours des discussions informelles des propositions ont été évoquées afin de dynamiser le mouvement et de renforcer les revendications d’arrêt de la précarité.
De ces liens tissés avec nos camarades de l’université et des écoles peuvent en découler des perspectives pour conjointement organiser une riposte offensive !!!
La caisse de grève inter-établissements un outil indispensable
D’autres éléments viennent aussi nous offrir des objectifs à court et à long terme.
A été voté la mise en place d’une caisse de grève inter-établissements. Celle-ci, à court terme, est une condition nécessaire dans l’optique de la poursuite des journées de grèves qui pèsent de plus en plus sur nos conditions de subsistance.
De plus, à plus long terme, elle permet de concrétiser la solidarité entre les personnels de l’éducation, notamment envers les plus précaires qui jusque là apparaissaient lors des interventions mais sans véritable cohésion avec les titulaires.
Outre l’importance de la solidarité que comporte la mise en place de cette caisse elle amène l’idée de se doter d’un outil indispensable en vue d’une grève plus dure et reconductible !!!
http://collectifavs75.blogspot.fr/2015/ ... di-12.htmlAVS - AESH
Tous et toutes en grève jeudi 12 février 2015
- 8h30, tournée des établissements
rendez-vous devant la Bourse du travail, 3 rue du château d’eau (métro république)
- 13h30, manifestation en direction du ministère de l’éducation nationale, rendez-vous au métro Sèvres – Babylone (lignes 10 et 12)
- 17h30, assemblée générale ouverte à tous les AVS AESH, grévistes et non-grévistes,
pour poursuivre la mobilisation à la Bourse du travail, 3 rue du château d’eau, salle Eugène Varlin (métro république)
Le 1er octobre dernier un rassemblement devant le rectorat avait permis d’obtenir la signature des contrats qui ne l’étaient pas et une avance sur salaire pour celles et ceux qui n’avaient pas été payés.
Mardi 25 novembre 2014 nous étions en grève. Nous nous sommes réunis en assemblée générale. Nous avons occupé la MASESH puis manifesté jusqu’au rectorat. Cette journée de grève nationale est une première et nous ne comptons pas nous arrêter là.
Parce que la galère demeure la règle et que la création du statut d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) n’améliore rien (baisse du volume horaire annuel donc du salaire, formations non rémunérées, étalement du calcul de la paie de 36 à 39 semaines). Parce que 60% des contrats signés restent des contrats uniques d’insertion (CUI, de droit privé, payées 20h pour 24h de travail effectif –670 euros/mois !–, renouvelable seulement pour 2 ans maximum).
Parce que l’annonce de la CDIsation n’est que de la poudre aux yeux : cette CDIsation n’offre aucune garantie d’augmentation de salaire, de réelle formation, d’amélioration des conditions de travail. Il faut avoir cumulé 6 ans de contrat AED (et souvent 2 de CUI en plus) et elle ne concerne à l’heure actuelle que 4% des AVS parisien.ne.s. La CDIsation n’a rien à voir avec la titularisation, elle ne fait que pérenniser la précarité au lieu d’une création d’un réel statut.
Parce que, sans statut, nous sommes dans la précarité la plus totale. Que bon nombre d’entre-nous sont confronté.e.s à des difficultés pour se loger, se nourrir, se soigner, payer ses factures et ses titre de transport, etc. De plus, certain.e.s rencontrent des problèmes pour le renouvellement de leur titre de séjour car leurs contrats ne sont jamais signés à temps.
Nous revendiquons :
La titularisation de tou.te.s les AVS en poste, sans condition de concours ni de nationalité.
La possibilité de signer des contrats à temps plein.
La revalorisation de nos salaires : un vrai salaire qui n’oblige pas à cumuler d’autres emplois.
La création d’un statut réel et reconnu des AVS, correspondant aux conditions d’exercices dans la fonction publique, et son inclusion pleine et entière au sein des équipes pédagogiques.
Parce que nous n’avons accès à aucune formation sérieuse ayant une réelle utilité et donnant accès à des équivalences en terme de diplômes. Que les formations nous sont présentées comme « obligatoires » mais ont souvent lieu hors du temps de travail (par exemple le samedi) et ne nous sont pas rémunérées.
Nous revendiquons :
Une formation adaptée et rémunérée, qui aboutirait à l’obtention d’un diplôme d’état de niveau 4.
Parce que nos conditions de travail sont de plus en plus dures : retards (voire absence) de paiement des salaires ou de remboursement de titres de transports, contrats non signés à temps, problèmes de renouvellement, mutations arbitraires, absence complète de légitimité au sein des équipes éducatives, problèmes de pauses, pressions, harcèlement, etc. Nous sommes de plus en plus amenés à prendre en charge les manquements du rectorat qui n’affecte pas le nombre d’AVS suffisant, ceci au détriment des élèves. Tous ces problèmes rythment notre quotidien et il n’y a aucune prise en compte des difficultés que nous rencontrons sur le terrain, seulement du mépris.
Parce que nous n’obtiendrons rien en étant isolé.e.s, chacun.e dans son établissement, mais qu’ensemble, tous et toutes uni.e.s dans la lutte et par la lutte nous pouvons gagner sur ces revendications et améliorer nos conditions de travail.
Parce qu’à l’éducation nationale nous ne sommes pas les seuls dans cette situation. Les contrats précaires se multiplient : assistants d’éducation, assistants pédagogiques, agents, techniciens, administratifs, profs non titulaires, auxiliaire de vie en faveur du personnel...
Ce sont nos luttes qui ont construit nos droits
Soyons nombreuses et nombreux en grève
le 12 février
Plusieurs rendez-vous pour faire vivre cette journée de grève :
- 8h30, tournée des établissements
rendez-vous devant la Bourse du travail, 3 rue du château d’eau (métro république)
- 13h30, manifestation en direction du ministère de l’éducation nationale, rendez-vous au métro Sèvres – Babylone (lignes 10 et 12)
- 17h30, assemblée générale ouverte à tous les AVS AESH, grévistes et non-grévistes,
pour poursuivre la mobilisation à la Bourse du travail, 3 rue du château d’eau, salle Eugène Varlin (métro république)
Cette journée de greve est à l’appel du Collectif AVS 75
collectif.avs75[chez]yahoo.fr - http://collectifavs75.blogspot.fr/ - facebook : collectif-avs-75
Et soutenue par les syndicats CNT éducation et SUD éducation
http://lot.demosphere.eu/rv/150La résistance s'organise
C'est un état de fait que le CCSEV, les parents d'élèves et les élus ont du mal à accepter. La résistance s'organise d'ores et déjà.
Au RPI (regroupement pédagogique intercommunal) de Vire-sur-Lot/Touzac/Duravel, les parents d'élèves et élus ont décidé d'occuper l'école.
Du côté de celui de Boissières/St-Denis-Catus/Nuzejouls/Calamane, c'est l'école de Saint-Denis Catus qui est directement visée par cette mesure de fermeture. Avec cette fermeture d'école, c'est toute un pan de la vie du village qui est menacé. Là encore, les parents d'élèves ont monté un collectif dénommé »Saintdenisboiscajouls ».
Ce dernier a organisé une réunion publique jeudi 2 avril en soirée afin de faire connaître la situation et de préparer des actions. Les parents d'élèves souhaitent maintenir la totalité des postes du RPI, et par là-même sauver l'école de Saint-Denis-Catus. Une pétition circule (les parents d'élèves seront notamment sur le marché de Cahors samedi 4 avril en matinée).
Le jeudi 9 avril, l'action se poursuivra avec le Collectif de Sauvegarde des écoles de village du Lot qui appelle à manifester à 17h15 devant la Chambre des métiers du Lot à Cahors, où se tiendront de 17h30 à 20h les Assises départementales de l'école.
https://paris-luttes.info/des-mamans-en ... our-l-3023Des parents d’élèves bloquent les écoles et collège du groupe Anatole France de Sarcelles.
Depuis le mardi 7 avril 2015 au matin, des mamans d’élèves bloquent les écoles Jean Jaurès et le collège Anatole France de Sarcelles.
Leurs récriminations sont simples : la réforme de l’éducation prioritaire risque de priver leurs enfants de moyens matériels et humains : surveillants, assistants pédagogiques, CPE, les modifications de bonifications risquent d’engendrer des départs massifs chez les enseignants du secondaire comme du premier degré.
Ces parents d’élèves désirent que le réseau Anatole France, pour le moment classé en APV [1], ZEP, ECLAIR [2] qui dépend de la politique de la ville, de l’ANRU 2, qui est en CUCS [3]reste non seulement dans l’éducation prioritaire, mais surtout s’insère dans le dispositif REP+, censé être pourvoyeur de davantage de moyens humains et financiers, donc matériels.
Ce collège comptabilise pour cette année en cours 19 conseils de discipline pour des faits de violence envers élèves, adultes, fraude à l’ENT [4]... et a donc un grand besoin de moyens, d’ailleurs, les professeurs du collège se sont mis massivement en grève pour les mêmes raisons en Décembre et avaient été reçu par l’Inspection d’Académie, sans obtenir gain de cause.
Les mamans d’élèves escomptent poursuivre le blocus des écoles et du collège vendredi 10 avril 2015 et pensent à le poursuivre éventuellement la semaine prochaine si elles n’obtiennent pas gain de cause.
Est-il besoin de signaler que la vidéo qui a fait scandale il y a quelques semaines des "bébés rappeurs" de Sarcelles [5] a été tournée dans ce quartier et que bon nombre de participants à ce clip de Sarcelles Lite sont passés par ce groupe scolaire ou en font encore partie ?
Est-il besoin de rappeler que les enfants des cités ont droit à la meilleure éducation possible ?
Est-il besoin de dire que les mamans luttant pour la défense de l’école publique sont en partie musulmanes ?
À l’heure ou l’islamophobie est si forte, à l’heure ou les valeurs de la Républiques sont scandées telles une prière, quel meilleur exemple que celui de mamans musulmanes ou pas, voilées ou non, luttant pour la défense de l’éducation (publique et laïque) de leurs enfants ?
Le Parisien a dès lors été contacté, l’Inspection d’Académie aussi... La réponse est en attente...
P.-S.
Les notes explicatives ont été rajoutées par Paris-Luttes.Info afin de clarifier les sigles.
Notes
[1] Affectation à caractère Prioritaire justifiant une valorisation. Dispositif de l’Éducation nationale qui valorise le parcours des enseignants qui ont choisi durablement des zones "difficiles" par un système de points.
[2] Zone d’Éducation Prioritaire : zones décidées par l’Éducation nationale, afin de prioriser les moyens sur les zones dites "difficiles", ainsi que de réduire le nombre d’élèves par classe. Dans une logique de baisse des moyens, ces dispositifs se sont ensuite appelée ECLAIR (écoles, collèges, lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite) : puis REP (Réseau d’Éducation Prioritaire, aujourd’hui mis en concurrence avec les REP+ qui bénéficieront d’une baisse de moyens moins importante.... Tout est expliqué ici : 93 : retour sur plusieurs mois de lutte dans l’éducation nationale
[3] La politique de la ville est un dispositif de l’État qui cible les quartiers les plus en difficulté sur des données croisées (CAF, services sociaux, démographie, taux de chômage, niveau d’études, etc) qui permet différents classement s dans la priorité.
Les CUCS, Contrats Urbains de Cohésion Sociale, sont des territoires pour lesquels les villes, les départements et les régions bénéficient de subventions conséquentes destinées à l’action sociale (associations, etc.).
L’ANRU 2 est une conséquences des partenariats publics-privés de l’ANRU 1 : c’est une politique d’ampleur de reconstruction des quartiers des années 60 à 80 qui se sont dégradés : l’occasion, parfois, de dire aux pauvres qu’il est temps d’acheter... ou de s’en aller (beaucoup) plus loin.
[4] Espace numérique de travail : c’est un espace consultable sur internet où sont rentrés les résultats des élèves et leur dossier de vie scolaire.
[5] Un clip tourné par des 10-12 ans qui montrent trois billets de 20 en la jouant gangsta, joliment nommé "Premier Pocheton"... une réponse osée et authentique à "Toute la vie" de J.J. Goldman.
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