de Berckman » 15 Mai 2009, 12:36
La CNT educ tolére depuis qqs années la présentation individuelle au CA (et non avec l'étiquette syndicale), à titre expérimental, sou contrôle du syndicat de rattachement. Les bilans sont globalement négatif, mais cela permet parfois d'amener justement les collègues sur une critique du CA (en en montrant les impasses). En général l'expérience n'est pas rééditée.
Le dernier congrès a été l'occasion de discuter des modifications du droits syndical lié à la réforme de la "représentativité". Jusqu'ici il n'était pas nécessaire de participer aux élections professionnelles dans le secteur public pour accéder aux "droits syndicaux" minimaux : panneau d'affichage, heures d'informations syndicales, autorisation spéciale d'absence, dépot des préavis de grève.
Il faut savoir que dans le public, contrairement au privé, seuls les organisations syndicales "représentatives" peuvent déposer un préavis de grève. Pour être "couvert" en tant que grèvistes, il faut qu'un préavis soit déposé. Dans le privé, il suffit d'être 2 et de communiqué les motifs de la grève.
Jusque là les préavis de grèves déposés par les syndicats de la CNT-FTE étaient reconnu, ce qui permettait de couvrir les collègues qui partaient en grève, et notamment, et à la CNT d'appeler seule à la grève (ce qui a permet de développer notamment des stratégie de grève reonductible) si cela était nécessaire, y compris pour "couvrir" des collègues non syndiqués en grève.
La CNT-fte voit maintenant ses préavis de grèves contestés (avec en perspective la même volonté liquidatrice que pour la CNT-PTT), et ce s'appuyant sur la modification des règles de représentativité qui rend maintenant incontournable la participation aux élections pour l'accès à des droits syndicaux (il s'agit non plus d'un critère parmi d'autre comme auparavant, mais d'un critère devenu déterminant).
Pour le moment cette remise en cause n'a pas lieu partout : les préavis sont contestés à Lyon, et pour les ATOS en Seine Saint Denis (menace de mise à pied suite à une grève).
C'est pour anticiper cette situation que le congrès de la fédération de l'éducation a autorisé la participation aux élections professionnelles, pour faire face à la répression syndicale, mais sous le contrôle de la fédération.
Pour l'instant, à Lyon, le choix a été d'abord de faire un recours au TA, parrallèlement à une campagne pour la défense des droits syndicaux.
L'enjeu c'est notamment la capacité de développer des mouvements de grève en dehors des OS majoritaires (principalement le SNES) et donc la possibilité de construire des mouvements reconductibles.
Personnellement je pense qu'il faut mener une campagne de fond de défense de la liberté d'expression et d'organisation pour l'ensemble des salariés, pas uniquement les seuls droits syndicaux, ce qui n'empêche pas de faire des choix tactiques permettant de préserver temporairement le droit de grève (et donc la possibilité de déborder les OS majoritaires). Avec en ligne de mire : abrogation des ordonnances PErben (monopole du préavis par les OS représentatives), non à toutes les restrictions du droit de grève.
Par contre, la présentation de la nièvre s'est faite à l'époque par la politique du "fait accompli", c'est à dire hors cadre fédéral. C'est un problème, et l'exclusion a été évoquée, mais n'a pas obtenu une majorité.
Personnellement c'est surtout la politique du fait accompli, le non respect de la démocratie syndicale par certain-e-s acamarades qui me choquent, plus que des choix tactiques, certes insatisfaisant, mais qui sont liés à une stratégie de défense des possibilités d'actions syndicales, et du droit syndical.
L'objectif ne doit pas être la "représentativité" mais la liberté d'organisation et d'expression sur le lieu de travail. Le cadre légal ne doit être vu que sur le plan tactique, pas comme un objectif en soi.