Soutien aux sans papiers et exilé-es

...Sans Papiers, antifascisme...

Re: Soutien aux sans papiers et exilé-es

Messagede bipbip » 03 Juin 2017, 11:21

GAP
Des enseignants font grève pour soutenir les migrants

Encore une fois, des drapeaux. Encore une fois, des slogans. Encore une fois, une sono. Hier matin, un nouveau rassemblement de soutien aux migrants s’est tenu devant la préfecture des Hautes-Alpes. Un de plus après plusieurs mois de contestation, afin de réclamer “plus de souplesse au préfet pour les demandes d’asile”, disent les quelque trente manifestants.

Un rassemblement, aussi, car “le sort réservé aux enfants réfugiés, aux réfugiés est intolérable, dans ce département et ailleurs”, estime Sud Éducation Hautes-Alpes, le syndicat à l’origine du mouvement.

Hier, plusieurs dizaines d’enseignants étaient d’ailleurs en grève, un peu partout dans le département

“Les mineurs doivent être scolarisés, lance Joël Brochier, co-secrétaire de Sud Éducation. C’est intolérable de les laisser à la rue.”

... http://www.ledauphine.com/hautes-alpes/ ... s-migrants
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Re: Soutien aux sans papiers et exilé-es

Messagede Béatrice » 06 Juin 2017, 17:19

MARSEILLE :

Appel à mobilisation contre les expulsions et l’isolement
Contre les expulsions, brisons l’isolement !
Rassemblement devant la Préfecture, place Félix Baret le 7 juin à 17h30

Contre les expulsions, brisons l’isolement !

La machine à expulser devient de plus en plus organisée :

La prise d’empreintes violente et forcée qui est imposée dans les « pays d’entrée » en Europe coupe de fait l’accès aux droit des demandeurs d’asile.
Depuis 2016, l’utilisation de la force lors de la prise d’empreintes des personnes migrantes, dans les territoires aux frontières internes de l’Europe (Italie, Hongrie, Grèce, ...) devient quotidienne. Du fait du Règlement Européen Dublin III, qui prévoit le renvoi des migrant-e-s vers les premiers pays d’Europe où ils et elles ont été enregistré-e-s, cette pratique de fichage forcé empêche les personnes fuyant guerres et dictatures de pouvoir déposer une demande d’asile dans le pays de leur choix. En effet, les renvois des personnes dans les pays dits « d’entrée » deviennent désormais systématiques en France. Cette situation laisse nombre de personnes dans des conditions de vie insupportables, quand elles ne vire pas au cauchemar puisque, sous la pression de l’Union Européenne, les pays d’entrée - tout comme les pays avec un haut quota de refus de demandes d’asile - renvoient les personnes concernées vers leur pays d’origine, ceux-là mêmes que ces personnes ont fui. Ainsi, la Norvège a déjà approuvé des renvois en Afghanistan, l’Italie – et aujourd’hui la France - expulse vers le Soudan, sous l’aile des accords stipulés dernièrement entre chefs d’état européens et dictatures d’Afrique.
Les outils de contrôle des personnes « non-souhaitées » sur le territoire français se fondent sur une politique de dispersion et de non-transparence pour faciliter la mise en pratique des expulsions.
Cette politique d’enfermement et d’isolement mise discrètement en place par l’État permet donc, à la fois, de limiter le contact et la communication entre personnes illégalisées et soutiens solidaires, de dissimuler sa sinistre politique de rejet et aussi de masquer les révoltes et protestations qui peuvent s’en suivre. Ce système coercitif destiné à maintenir dans l’ombre les personnes en attente de décision se matérialise physiquement partout sur le territoire dans ces divers lieux d’enfermement :
centres de rétention, zones d’attentes aux frontières, aéroports et gares, prisons de droit commun pour les personnes refusant leur expulsion... Les nouveaux centres créés, tels les CAO ou les PRAHDA, remplissent également ces fonctions de concentration, contrôle et dissimulation. Leur gestion, déléguée à des associations concourantes sur des marchés publics, peut bien s’apparenter, pour ces dernières, à une collaboration, à un rôle de « tampon » entre les publics et l’État.
Les expulsions vers les pays d’origine augmentent. Depuis décembre 2016, une 30taine de Soudanais se sont vus menacés d’expulsion vers le Soudan, et certains d’entre eux l’on effectivement été. En effet, les autorités françaises ont entamé ces derniers mois des procédures d’expulsion pour un nombre croissant de demandeurs d’asile en provenance du Soudan sans prendre en compte la situation de guerre qui sévit dans plusieurs régions de ce pays et notamment au Darfour, dans les Monts Nouba, dans le Nil Bleu (le Quai d’Orsay déconseille fortement au ressortissants français de se rendre dans ces zones), ni les atteintes graves contre les droits de l’Homme dans l’ensemble du pays. La France semble ignorer que le général Omar El Bechir est le seul chef d’État en exercice qui soit poursuivi par le Tribunal Pénal International (TPI) pour des accusations de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. La France ne semble plus se souvenir non plus que les dispositions des conventions internationales interdisent le renvoi d’un demandeur d’asile dans son pays d’origine, si cela doit mettre sa vie en danger.

On peut alors se demander pourquoi, alors que les conditions de vie dans les pays fuis par les demandeurs et demandeuse d’asile ne se sont pas améliorées voire ont même empiré, les expulsions vers leurs pays d’origines continuent d’augmenter.

LA RESPONSE C’EST LE PROFIT !

Les profits de quelques uns à la tête des États européens et de certains des pays où les populations souffrent et qu’elles quittent en traversant les frontières les plus mortellles du monde.
Le profit au détriment des gens qui arrivent en France et en Europe après une traversée périlleuse de la Méditerranée et un voyage long et éprouvant à travers plusieurs pays avec les conséquences physiques et psychologiques que l’on peut imaginer sur ces personnes quittant leurs pays et leurs familles.
Arrivés en France, ils sont contraints de dormir dans les rues des grandes villes et déposent leur demande d’asile dans des conditions indignes malgré l’aide et les efforts déployés par les ONG. Dans cette logique de profit, la politique des expulsions est donc intégrée dans une politique beaucoup plus large d’externalisation des frontières européennes dans des pays tiers (Lybie, Turquie...) et les pays d’origine des demandeuses et demandeurs d’asile. Des accords (Accord de la Valette, Processus de Khartoum, Accord avec l’Afghanistan) facilitent les expulsions des demandeuses et demandeurs d’asile depuis l’Europe et donnent des fonds européens directement aux dictateurs de l’Afrique pour contrôler leurs frontières. L’exemple du financement direct d’une ancienne milice de Djanjawids (les acteurs principaux des violences au Darfour) qui contrôle la frontière du Soudan avec la Libye. Les dictateurs de ce monde en profitent bien : sous couvert d’accords et des fonds européens ils peuvent cacher les violences contre leur population et améliorer leur image auprès de la communauté internationale. Cela va se traduire cette année lors du G20 à Hambourg en Juillet et
lors de la « Conference d’Afrique » à Berlin en Juin. Ces deux évènements ciblent officiellement « le partenariat international », ce qui signifie : plus de fonds et d’accords pour fermer les frontières.

MOBILISONS-NOUS CONTRE CETTE POLITIQUE
LIBRE CIRCULATION ET INSTALLATION POUR TOU.TE.S !!

Cette mobilisation n’entend pas se fixer sur des moyens d’actions, ou sur un discours politique particulier. La diversité des réalités locales engendre la diversité des pratiques, retrouvons nous autour d’un mot d’ordre clair et fort :

Contre les expulsions, brisons l’isolement !


Nous appelons à u ne journée d’action le 7 Juin, qui prendra la forme que chaque collectif ou individu jugera la plus opportune (manifestation, rassemblement, retransmission directe de témoignages de détenus à la radio, diffusion de lettres, collage d’affiches...).

À Marseille : Rassemblement le 7 Juin à 17h30 devant la Préfecture Place
Félix Baret
P.-S.

Pour coordonner les actions : collectifsoutienmigrantes13 chez riseup.net
info portfolio

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http://www.millebabords.org/spip.php?article30752
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Re: Soutien aux sans papiers et exilé-es

Messagede Pïérô » 08 Juin 2017, 14:58

Tours
Grèves de la faim et menaces d’expulsion au CAO Grandmont de Tours

Depuis le samedi 3 juin, trois résidents du CAO de Grandmont, géré par ADOMA, sont en grève de la faim. ADOMA a annoncé à quinze résidents dublinés ou déboutés qu’ils doivent quitter le CAO sous peine d’être évacués par la police, sans pour autant leur proposer de solution d’hébergement, alors que le 115 est saturé de demandes et laisse tous les jours des personnes à la rue.

... http://larotative.info/greves-de-la-fai ... -2280.html
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Re: Soutien aux sans papiers et exilé-es

Messagede Béatrice » 08 Juin 2017, 18:34

samedi 10 juin 2017 à SISTERON

-18 h Salle de l’Alcazar, 192 Rue des Combes 04200

Concert solidaire Roya citoyenne

Concert solidaire à Sisteron

ESKA (rap) RAS K’LYMAN (reggae) QUEEN SABABOU (reggae) GIBRALTAR (pop rock ) HEARTIKAL DIMENSION ( mix , chant ) DOSPY ( mix)

Le 10 juin prochain, concert solidaire Roya citoyenne, à Sisteron. Prix d’entrée : 5 kg de denrées alimentaires.

http://roya06.unblog.fr/2017/04/25/conc ... -sisteron/
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Re: Soutien aux sans papiers et exilé-es

Messagede bipbip » 10 Juin 2017, 12:35

Paris samedi 10 juin 2017

Manifestation 18e Quartier populaire Quartier sans frontières
contre la guerre aux pauvres, contre la chasse aux migrant-es, contre l’occupation policière,

18h30 – départ de la Porte de la Chapelle pour manifester dans les quartiers Évangile – Marx Dormoy – La Chapelle - Pajol

Ces dernières semaines on a assisté à une offensive raciste et sécuritaire sur le quartier la Chapelle (18e) largement relayée par les médias. Orchestrée par des associations de quartier comme SOS La Chapelle, et leurs alliés politiques de gauche comme de droite, l’objectif de ce genre de campagne à quelques jours d’une élection est toujours le même : nous faire croire que le problème c’est la sécurité. Depuis le quartier est encore plus que d’habitude occupé par les flics.

Pour nous le problème c’est la guerre aux pauvres

Politiciens et investisseurs veulent faire de nos quartiers, de Barbès à La Chapelle, des quartiers branchés capables d’attirer une nouvelle population plus riche et des touristes prêts à consommer. C’est dans cette optique que la Halle Pajol a été rénovée il y a quelques années, avec son auberge de jeunesse, ses boutiques et terrasses branchées hors de prix.

Pour que les nouveaux venus se sentent en « sécurité », « il faut virer tous les indésirables qui squattent les trottoirs, vendent des trucs à la sauvette, font du bruit, et salissent les rues », disent ensemble mairie, préfecture et aménageurs. Un des prochains grands chantiers est d’ailleurs l’aménagement d’une « promenade urbaine végétale » sous les rails de la ligne 2 du métro.

Joli projet ! Mais ne nous y trompons pas, quand il est écrit dans la plaquette de présentation « développer des axes civilisés », c’est bien de faire la guerre aux pauvres dont il s’agit. Occuper l’espace vide pour empêcher que d’autres puissent s’y installer (il en va de même pour les gros containers posés par la mairie).

Pour nous le problème c’est la chasse aux migrant-es

Cela fait des années que le quartier de la Chapelle est un refuge pour les migrant-es, car l’entraide et la solidarité y sont fortes.

Depuis l’été 2015, les opérations de police se sont multipliées : rafles, expulsions de campements sous couvert d’opération « humanitaire »… Et ce malgré la forte solidarité concrète d’habitant-e-s, de militant-e-s du quartier.

La mairie et les businessman de l’humanitaire (type Emmaüs) ont voulu faire croire avec l’ouverture du centre « Hidalgo » à la porte de la Chapelle que des meilleurs conditions d’accueil seraient offertes aux migrant-e-s.

En réalité, dans ce camp éloigné de la vue de tous, les migrant-e-s sont trié-e-s entre ceux, peu nombreux, qui ont la chance d’accéder à l’asile et le plus grand nombre contraint à vivre à la rue, dans l’illégalité et/ou la crainte de l’expulsion.

Dans le même temps, les foyers de travailleurs immigrés sont attaqués, du foyer de la rue Marc Séguin à celui de la rue Riquet.

L’occupation policière du quartier n’est pas une solution

Ce qui nous paraît insupportable, ce n’est donc pas la présence des vendeurs-euses à la sauvette et des migrant-e-s mais bien celle des flics et le harcèlement qu’ils font subir aux pauvres. C’est que l’État et les promoteurs immobiliers veulent faire des rues de nos quartiers où les rencontres ne sont plus possibles, à moins de consommer dans un restaurant ou un café hors de prix. La police est là pour protéger les riches.

Pour nous la solution c’est la solidarité !

Ici tout le monde se connaît. Contre la guerre aux pauvres, contre la chasse aux migrant-e-s, contre l’occupation policière, des gens ont toujours agi dans le quartier, en organisant des manifestations, en distribuant de la nourriture ou des vêtements, en prévenant des contrôles de police, en s’entraidant face aux galères.

Face à la montée des idées réactionnaires ne nous laissons pas faire : amplifions et propageons cette solidarité.

Manifestons dans le quartier samedi 10 juin 2017 :
18h30 départ Porte de la Chapelle (métro 12)
20h musique et prises de parole : halle pajol
22h repas solidaire et projections : halle pajol
La rue est à toutes et tous !

Zone de solidarité populaire 18e et des habitant-es du quartier

https://paris-luttes.info/samedi-10-jui ... ation-8270
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Re: Soutien aux sans papiers et exilé-es

Messagede Pïérô » 15 Juin 2017, 10:44

Mobilisation au CAO de Tours contre les risques d’expulsion et les mensonges d’Adoma
Un rassemblement de soutien a eu lieu ce lundi matin devant le centre d’accueil et d’orientation de Tours afin de soutenir les réfugiés menacés d’expulsion des locaux. Le directeur local d’Adoma s’est rendu sur place pour confirmer son impuissance face à la préfecture.
... http://larotative.info/mobilisation-au- ... -2289.html


Lettre ouverte de réfugiés au préfet d’Indre-et-Loire
Lettre ouverte d’une assemblée de réfugiés solidaires réunis pour demander des conditions d’accueil dignes. Appelant le 115 quotidiennement à Tours, ils dorment le plus souvent à la rue, se sentent ignorés et souhaitent « arrêter de survivre et commencer enfin à vivre ».
... http://larotative.info/lettre-ouverte-d ... -2290.html
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Re: Soutien aux sans papiers et exilé-es

Messagede bipbip » 17 Juin 2017, 14:11

La Chapelle : hourriya, azadi, freedom, liberté !

Des appels avaient circulé pour soutenir les migrant.es de la Porte de La Chapelle, à Paris. Après les attaques réactionnaires de quelques associations non représentatives de la tolérance et du soutien actif d’une partie de la population du 18ème aux migrant.es, une réponse dans la rue était nécessaire.
Récit de la manif de soutien aux migrant.es de La Chapelle le 10 juin 2017.

... https://paris-luttes.info/la-chapelle-hourriya-8350
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Re: Soutien aux sans papiers et exilé-es

Messagede bipbip » 22 Juin 2017, 21:15

Des migrants détenus dans une zone de non-droit illégale, en France

Une zone de non-droit dans une commune française ? Les locaux de la police aux frontières (PAF) de Menton, dans les Alpes-Maritimes, sont dans le viseur d’associations et syndicats [1]. Dans un communiqué commun, ces organisations dénoncent l’utilisation de ces locaux « pour enfermer illégalement les personnes migrantes avant de les refouler en Italie ». Lors d’une mission exploratoire menée à la frontière franco-italienne entre le 15 et le 20 mai dernier, l’Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers) et la Cimade se sont vu refuser l’entrée dans cette « zone de rétention provisoire », constituée de bâtiments préfabriqués et de sanitaires amovibles. Une deuxième visite a permis de confirmer que des personnes y étaient bien privées de liberté.

... https://www.bastamag.net/Un-lieu-de-pri ... -Maritimes
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Re: Soutien aux sans papiers et exilé-es

Messagede bipbip » 24 Juin 2017, 14:58

Appel à un changement radical de politique migratoire en France

Action collective

Plus de 200 organisations, des très connues à des micro-collectifs dans des villages, lancent un appel public inter-associatif à Emmanuel Macron, Edouard Philippe et Gérard Collomb pour que le gouvernement change radicalement sa politique migratoire. Elles réclament l’organisation d’une conférence nationale d’urgence pour qu’émergent des politiques alternatives d’accueil.

Le ministre de l’intérieur a fait connaître ses premières intentions en matière de politique migratoire, et nous déplorons qu’il y manque l’engagement impératif de mettre un terme aux violences policières à l’encontre des migrants et réfugiés. De même, aucun mot n’a été prononcé pour annoncer la fin de l’intimidation à l’égard de citoyens ou associations, qui sur le terrain s’efforcent d’assurer accueil et solidarité à leur égard. Deux priorités qu’il faut d’urgence mettre en œuvre au regard des situations qui prévalent à Paris, de nouveau à Calais, à la frontière franco-italienne, mais aussi ailleurs en France.

Pourtant, la situation actuelle le démontre implacablement : la gestion répressive des migrations internationales et le non-respect du droit d’asile qui prévalent dans la plupart des pays d’Europe, et en France en particulier, sont un échec effroyable. Tout d’abord parce que les guerres, les violations des droits humains, l’aggravation des inégalités et les catastrophes climatiques jettent un nombre incompressible de personnes sur les routes de l’exil, et aucune police au monde ne pourra jamais empêcher des jeunes de chercher à se construire un avenir, ou des familles de vouloir protéger leurs enfants. Ensuite parce que « tarir les flux d’arrivées », selon les mots mêmes du Ministre, relève de l’illusion et du mensonge, que nous payons au prix fort : des milliers de vies perdues chaque année en Méditerranée ou sur les autoroutes d’Europe, des centaines de millions d’euros gaspillés tous les ans, d’insupportables souffrances humaines, mais aussi des territoires sous tension, des bénévoles et des citoyens choqués et épuisés… De tels choix politiques fracturent nos territoires, dressent les hommes et femmes les uns contre les autres et nourrissent le rejet de l’autre et le repli sur soi.

Nous, membres d’associations nationales, collectifs de migrants ou citoyens réunis dans des initiatives locales de solidarité avec eux, composons une grande partie de la « société civile » organisée, qui tous les jours sillonne le terrain pour pallier les manquements, l’aveuglement et l’inhumanité des politiques publiques. Nous avons vu des dizaines de milliers de personnes, ces derniers mois, s’engager, dans leurs quartiers ou dans leurs villages, pour témoigner de l’humanité la plus élémentaire : offrir réconfort et dignité à des personnes accablées par des parcours de souffrance et de danger, voyant leurs droits fondamentaux tout simplement niés par les autorités de l’État.

Face à ce qui constitue un véritable « état d’urgence », nous appelons les responsables politiques et administratifs à poser les vraies questions : notre conception de la justice admet-elle que des militants de solidarité soient harcelés, et jugés comme délinquants, ou que des distributions alimentaires soient interdites par arrêté municipal ? Les droits fondamentaux que nous aspirons à voir respectés à travers le monde sont-ils compatibles avec la détention de milliers de personnes qui ont pour seul tort d’avoir cherché à survivre et bâtir un avenir meilleur ?

Nous qui construisons chaque jour une France solidaire et accueillante, nous appelons donc le Président de la République et le Premier Ministre à convoquer d’urgence une conférence impliquant tous les acteurs, afin qu’émergent des politiques alternatives d’accueil et d’accès aux droits empreintes de solidarité et d’humanité.

L’appel demeure ouvert à signature des organisations et collectifs, à l’adresse contact@emmaus-international.org.
Le 20 juin 2017

Organisations, réseaux et collectifs signataires :

ACAT ; ACAT Corrèze ; ACAT Forez ; ACAT France Bourgogne ; ACAT Lille ; ACAT Val de Bussy Seine et Marne ; ACORT – Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie ; ACT & HELP ; Act For Ref ; Act Up-Paris ; AG Consultants ; Alliance Universelle de Solidarité ; Alternative et autogestion ; AMFPGN ; Amitié coopération France Cameroun ; Amnesty International France ; Amnesty International Groupe 304 Haut Bocage ; Amnesty International Groupe 50 St-Etienne ; Amnesty International Lens Liévin ; Amnesty International Val de Bièvre ; Anafé ; APICED ; Artisans du Monde Gap ; Association 100 pour 1 Avignon ; Association Accueillir au pays ; Association Actes & Cités ; Association AIDER ; Association AIR Saint Laurent en Royans ; Association Bagagérue ; Association de Parrainage républicain des demandeurs d’asile et de protection (Isère) ; Association des Marocains en France ; Association Eat and meet ; Association ECNou ; Association Ecodrom93 ; Association En passant le pont ; Association Habitat-Cité ; Association Hospitalité chinonaise aux migrants ; Association Jarez Solidarités ; Association Join Hands ; Association Les Amoureux au Ban Public Breizh ; Association Les Vertaccueillants ; Association Massif du Tangué en France ; Association Montagne Accueil Solidarité de Peyrelevade ; Association Port d’attache Granville ; Association Sauvons la vie de l’eau potable pour tous ; Association Solidarité Roms de Saint-Etienne ; Association SOS Refoulement Dijon ; Association Tous Migrants ; Association Un Digne Toit ; Association Un jour la paix à Embrun ; Association Vivons ensemble ; Association Voisinage(S) ; Association William Penn ; Association Yamdaabo ; ATD Quart Monde ; Attac France ; Auberge des Migrants ; CCFD-Terre Solidaire ; CCFD-Terre Solidaire 01 ; CCFD-Terre Solidaire 05 ; CCFD-Terre Solidaire 07 ; CCFD-Terre Solidaire 13 ; CCFD-Terre Solidaire 21 ; CCFD-Terre Solidaire 22 ; CCFD-Terre Solidaire 27 ; CCFD-Terre Solidaire 34 ; CCFD-Terre Solidaire 36 ; CCFD-Terre Solidaire 38 ; CCFD-Terre Solidaire 50 ; CCFD-Terre Solidaire 51 ; CCFD-Terre Solidaire 54 ; CCFD-Terre Solidaire 58 ; CCFD-Terre Solidaire 62 ; CCFD-Terre solidaire 63 ; CCFD-Terre Solidaire 67 ; CCFD-Terre Solidaire 77 ; CCFD-Terre Solidaire 83 ; CCFD-Terre Solidaire 85 ; CCFD-Terre Solidaire 89 ; CCFD-Terre Solidaire 93 ; CCFD-Terre solidaire 95 ; CCFD-Terre Solidaire Ile de France ; CCFD-Terre Solidaire St Etienne ; CDAFAL 56 ; CEDETIM ; CEECS/RESF44 ; Cercle Louis Guilloux ; Centre d’information et d’études sur les migrations ; CIIP Grenoble ; CISPM ; Citoyen.ne.s pour la paix en Colombie ; Collectif « Migrants : changeons notre regard ! » Antony ; Collectif « On est bretons, solidaires, et on agit » ; Collectif « réfugiés » du Vaucluse ; Collectif AGIR (accueil des migrants à Aix en Provence) ; Collectif amiénois des sans papiers ; Collectif antiraciste l’Hay-les-Roses-Fresnes-Cachan ; Collectif ARDA’aide aux réfugiés et demandeurs d’asile ; Collectif citoyen Accueil Migrants Valfleury ; Collectif citoyens Solidaires 06 ; Collectif de défense des droits et libertés des étrangers (CDDLE) ; Collectif de Guillestre (05) ; Collectif de soutien aux Familles Roms de St Denis ; Collectif de soutien aux migrants et réfugiés 11/12 Marseille ; Collectif de soutien aux sans papier du Trégor Goelo ; Collectif de soutien de l’EHESS aux migrant-es ; Collectif des associations citoyennes ; Collectif des Associations Citoyennes de l’Est Val d’Oise (CAC-EVO) ; Collectif Icare ; Collectif Justice & Libertés Strasbourg ; Collectif La Chapelle Debout ; Collectif Lycée d’accueil International du Castel ; Collectif Migrants Bienvenue 34 ; Collectif National Droits de l’Homme Romeurope ; Collectif pilatois Solidaires (42) ; Collectif Roms de Gardanne ; Collectif Roscoff – soutien aux migrants ; Collectif Saint-Lois d’Aide aux Migrants ; Collectif Solidarité Migrants Wilson ; Collectif Solidarité Réfugiés du Piscénois (34) ; Collectif Solidarité Roms Lille Métropole ; Collectif SOLMIRE (Coll Solidarité Migrants Réfugiés) ; Collectif Soutien Migrants Nantes ; Collectif Uni-es- Contre une Immigration Jetable de la région nazairienne ; Collectif Welcome Nanterre ; Collectifs Migrants 04 ; COMEDE ; Comité d’Aide humanitaire au Peuple syrien ; Comité d’amis d’Emmaüs Figeac ; Comité de Liaison Diagonal France ; Comité de soutien aux réfugiés algériens (Isère) ; Comité pour le Respect des Lberté et des Droits de l’Homme en Tunisie – CRLDHT ; Compagnie L’abeille et l’orchidée ; Confédération Syndicale des familles ; Coordination Nationale des Sans Papiers (CNSP) ; COPAF ; CRIAAR Velaux 13 ; CRID ; Croyants en liberté 42 ; Culture et liberté ; D’Ici ou d’Ailleurs-Rennes ; EDAR ; Emmaüs International ; Emmaüs France ; Fondation Abbé Pierre ; ACAPE – Association Centre Abbé Pierre Emmaüs ; Emmaüs Angers ; Emmaüs Annemasse/Annecy ; Emmaüs Bayonne ; Emmaüs Brest ; Emmaüs Chambéry ; Emmaüs Clermontois – Oise ; Emmaüs Côte d’Azur ; Emmaüs Cotentin ; Emmaüs Côtes d’Armor ; Emmaüs Dennemont ; Emmaüs Etang-sur-Arroux ; Emmaüs Fontenay le Comte ; Emmaüs Grande Synthe ; 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WISE.


https://www.solidaires.org/Appel-a-un-c ... -en-France
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Re: Soutien aux sans papiers et exilé-es

Messagede bipbip » 26 Juin 2017, 08:44

Expulsion ! Des passagers restent debout, l'avion revient, l'expulsé est débarqué

https://blogs.mediapart.fr/pierre-guerr ... t-debarque
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Re: Soutien aux sans papiers et exilé-es

Messagede Béatrice » 29 Juin 2017, 21:24

vVndredi 30 juin 2017 à 16h30 à Briançon

sous-prefecture
Marche des migrants Rassemblement sous préfecture

Pour que le droit d'asile soit respecté dans les Hautes-Alpes et sur le sol européen, pour que le règlement de Dublin ne soit pas appliqué, comme cela est possible et prévu par le règlement lui-même compte tenu de la situation critique en Italie et des risques de renvoi dans les pays d'origine, demandeurs d'asile et citoyens ont souhaité rencontrer le Préfet.
Le Préfet a fait savoir vendredi qu'il ne pourrait pas recevoir la Marche pour le droit d'asile ce lundi à Gap ; et proposé un rendez-vous avec ses services. Les marcheurs ayant décliné cette proposition pour attendre un rendez-vous direct avec lui, un revirement de dernière minute a eu lieu lundi après-midi, soit quelques heures avant l'arrivée de la marche : le Préfet a alors proposé in extremis de rencontrer les migrants vendredi prochain, à 17 heures à la sous-préfecture de Briançon.
Bien sûr, les migrants sont soulagés et heureux de cette perspective, et les marcheurs qui les accompagnent souhaitent avec eux que cela préfigure un assouplissement de la ligne politique. Dans le doute, tous appellent à ne pas relâcher la pression citoyenne, et à se mobiliser en nombre vendredi, devant la sous-préfecture, dès 16h30.

https://05.demosphere.eu/rv/1293

A lire et voir aussi :
Ma France est en marche #3 (tous migrants/Hautes-Alpes) https://alpternatives.org/2017/06/26/ma ... tes-alpes/
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Re: Soutien aux sans papiers et exilé-es

Messagede Pïérô » 06 Juil 2017, 23:23

19eme arrondissement : la mairie de Paris cherche à décourager l’entraide aux migrants

La mairie de Paris va de plus en plus loin avec les migrants : après les multiples expulsions et la chasse perpétuelle depuis 2015, elle gêne délibérément les associations d’aide aux migrants visant à leur apporter des rudiments de français.

... https://paris-luttes.info/19em-arrondis ... ie-de-8460
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Re: Soutien aux sans papiers et exilé-es

Messagede Pïérô » 09 Juil 2017, 01:21

Expulsion vers l’Arménie : lettre ouverte au Préfet d’Indre-et-Loire

En France, on expulse même les jeunes en détresse. Après de nombreuses humiliations administratives, H. vient d’être reconduit vers l’Arménie, pays qu’il a quitté à l’âge de deux mois et qui est aujourd’hui en guerre. Lettre ouverte du Réseau Education Sans Frontières 37.

Depuis avril dernier nous assistons à un regain de tension entre l’Arménie (soutenue par la Russie) et l’Azerbaïdjan (soutenue par la Turquie) pour le contrôle du Haut-Karabakh. Cette république autoproclamée de Transcaucasie, majoritairement peuplée d’Arméniens (80%), se trouve être un nœud géo-stratégique important (qu’on pense seulement au transport des hydrocarbures). Ce conflit, qui date de l’éclatement de l’URSS, dure depuis maintenant plus de 25 ans et risque donc de perdurer tant son importance pour les belligérants est grande.

Aujourd’hui, les hostilités dans le Haut-Karabagh ont fait environ 15 000 morts et ont contraint près d’un million de personnes à quitter leurs foyers. En expulsant H. vers l’Arménie, alors même qu’il n’y a jamais vécu, c’est vers cette situation armée qu’il est envoyé.


Le 4 juillet 2017

Monsieur le Préfet,

Vous avez décidé d’expulser du territoire le jeune Harry H., 25 ans, en France depuis plus de 8 ans. On dit que vous êtes sur le départ. Cette expulsion couronne vos efforts et ceux de vos prédécesseurs pour dénier à ce jeune homme et à ses parents le droit de vivre dans le pays où ils espéraient, après un interminable exil, trouver un refuge.

Harry a quitté l’Arménie avec son frère ainé et ses parents à l’âge de 2 mois – oui, c’était un nourrisson de 2 mois ! Il ne connaît rien de l’Arménie, il n’y a plus aucune attache familiale. Ce sont les policiers arméniens qui l’attendaient à sa descente d’avion, et l’ont immédiatement conduit au commissariat. Et nous savons bien, et vous savez bien vous-même, Monsieur le Préfet, le sort qui attend les jeunes gens arméniens dans ce pays où s’éternise une guerre interminable avec l’Azerbaïdjan voisin. Un fusil entre les mains, et direction le front.

Depuis que Harry et ses parents ont vu leur demande d’asile rejetée, le sort s’est acharné contre eux. D’abord sous la forme de refus de séjour répétés de la part de votre administration. Combien de demandes ont-ils sollicité pendant toutes ces années, que ce soit pour obtenir une autorisation de séjour pour soins médicaux, des autorisations de travail sollicitées par de nombreux employeurs prêts à leur donner leur chance (la mère a un diplôme d’infirmière, le père d’ingénieur en bâtiment) ? Et même après que le frère ainé de Harry a obtenu son titre « vie privée et familiale », sa compagne étant reconnue réfugiée, ce furent refus sur refus, humiliation sur humiliation de voir traiter leurs demandes comme illégitimes.

Cette situation de précarité totale et ces rejets réitérés ne sont pas étrangers aux troubles du comportement de Harry, adolescent à la sensibilité à fleur de peau, profondément marqué par l’exclusion et la marginalisation forcées. Au fil des années, les militants du RESF37 qui ont toujours épaulé et soutenu cette famille en détresse ont vu l’état de santé mentale de Harry se détériorer. Mais avant d’être une personne malade dont l’état nécessite des soins, Harry est d’abord un « sans papiers », comme ses parents. La prise en charge médicale n’est pas toujours facile lorsqu’il s’agit de difficultés relationnelles, et d’enfermement sur soi. Mais c’est mission impossible quand on est un « sans droits ».

Et voici que les désordres de la vie poussent à la délinquance, au tribunal correctionnel… et in fine à la prison. Après six mois passés à la Maison d’Arrêt de Tours, pendant lesquels sa famille lui a apporté réconfort et soutien par des visites régulières, Harry devait sortir lundi 26 juin.

Mais le zèle préfectoral, tout entier préoccupé d’assainir la moralité publique, le fait sortir le samedi 24 juin – bien choisie, la période du week-end – direction immédiate l’aéroport de Roissy pour embarquer dans l’avion pour l’Arménie prévu ce jour-là. La double peine sévit toujours. Harry refuse de monter dans l’avion. Le protocole habituel s’enclenche : enfermement en Centre de rétention administrative (CRA) en attendant le prochain vol. Le mercredi 28 juin, Harry passe devant le Juge des Libertés et de la Détention, selon les prescriptions de la loi. Le juge, qui ne le voit que quelques minutes, comprend que ce jeune retenu, avant d’être un « repris de justice » est surtout un jeune homme qui doit être suivi psychologiquement. Il demande à la Préfecture de faire procéder à un examen de l’état de santé de Harry. Le vendredi 30 juin, Harry est emmené à l’hôpital le plus proche du CRA, où il voit un médecin.

Nous n’avons pas toutes les informations sur la suite des événements. Mais sans doute ne s’est-il rien passé que de bien ordinaire : un arrêté de « reconduite à la frontière » ayant été pris le 24 juin, l’administration du CRA programme l’expulsion pour le prochain vol pour Erevan. C’était ce lundi 3 juillet, à 9 heures du matin. La suite est décrite plus haut.

Vous imaginez, Monsieur le Préfet, ce qui peut arriver à une personne fragile, malade psychologiquement qu’on envoie au front pour défendre un pays qu’il ne connaît pas, muni d’une arme faite pour tuer ? Nous souhaitons que, là où vous appelleront vos nouvelles fonctions, cette question ne vous lâche pas.

Bien des adjectifs désobligeants nous viennent à l’esprit pour qualifier l’acharnement de vos services à se débarrasser, comme d’un vulgaire déchet, d’un jeune homme qui, avant toute chose, a un besoin urgent de soins. Que n’avez-vous utilisé vos pouvoirs, non à l’expulser, mais à le faire hospitaliser ? Ni la prison, ni la rétention, ni l’envoi vers un pays inconnu où l’attend le pire, n’étaient la solution. Et n’allez pas prétendre que c’était une erreur. Depuis des années, la situation de cette famille aux abois, et l’état de santé de leur fils, étaient amplement connus de vos services. L’expulsion de Harry est la plus inexcusable des expulsions.

Réseau Education Sans Frontières d’Indre et Loire (RESF37)


https://larotative.info/expulsion-vers- ... -2324.html
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Re: Soutien aux sans papiers et exilé-es

Messagede bipbip » 16 Juil 2017, 12:10

Harcèlement des migrants à Grenoble

L’abjection

Ça se passe en France, plus précisément à Grenoble et à Saint-Martin d’Hères. La police nationale a harcelé plusieurs jours durant des familles fraîchement arrivées de Serbie et de Macédoine, dans le plus grand dénuement. Elle les a poursuivies partout, presque mètre par mètre, les empêchant de se poser quelque part. Il y avait des enfants, des femmes enceintes. Devant les protestations des militants, la réponse était invariablement : « Ce n’est pas notre problème, on a des ordres ».

A Grenoble, sur ordre de la mairie, la police les a expulsés brutalement de l’endroit où les familles s’étaient réfugiées. Ces familles, accompagnées de miltant.e.s, ont alors rencontré plusieurs responsables de l’équipe municipale – Madame Barnola et Monsieur Ben Habou du cabinet du maire, et Monsieur Angotti, directeur du CCAS – pour demander que cessent le harcèlement et les violences policières, afin que les familles puissent organiser leur survie, ce qui passe au minimum par un hébergement. Refus catégorique.

Ce n’est qu’au campus universitaire, après l’intervention du réseau RUSF, que leur course a pris fin et que des personnes bienveillantes leur ont donné des tentes et un peu de réconfort.

Quant aux collectivités locales et leurs services sociaux, elles n’ont pas bougé. Le Conseil départemental en particulier, pourtant chargé de la protection de l’enfance en danger, a une fois de plus brillé par son absence. Son «service dédié» s’est contenté de prendre un rendez-vous une semaine plus tard, car «les responsables étaient en vacances».

Plus fort encore, le CCAS de Saint-Martin d’Hères a envoyé un message aux collectifs militants pour qu’ils assurent une prise en charge.

... http://www.isere-antifascisme.org/harce ... a-grenoble
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Re: Soutien aux sans papiers et exilé-es

Messagede Pïérô » 23 Juil 2017, 00:38

M.I.E. à Lille : invisibiliser pour ignorer

Les mineurs isolés étrangers de Lille continuent de survivre et de lutter pour un hébergement et une scolarisation. Des dizaines d'entre eux restent totalement ignorés par le département, dans le mépris le plus total. Début juin, une tentative de réinstallation au parc des Olieux tourne court. La pression policière et des méthodes indignes ont stoppé net leur début d'organisation. Déterminés et épaulés par le collectif des Olieux, les jeunes luttent pour leurs droits et arrachent néanmoins des petites victoires.

... http://labrique.net/index.php/thematiqu ... ur-ignorer
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