Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antifa

...Sans Papiers, antifascisme...

Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Nico37 » 02 Aoû 2013, 16:06

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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Nico37 » 07 Aoû 2013, 13:45

Dieudonné mis en garde contre Serge Ayoub 06/08

Les deux hommes ont en effet discuté durant près d’une demi-heure autour de la mort du militant d’extrême gauche, Clément Méric, tué par un supposé militant d’extrême droite, Esteban Morillo.
Lors de cet entretien, Serge Ayoub était allé très loin dans ses propos, qualifiant cet épisode d’une deuxième affaire Dreyfus.
“Pour moi, c’est une seconde affaire Dreyfus. À l’époque, on a condamné Dreyfus, pas pour ce qu’il avait fait mais pour ce qu’il était. C’est parce qu’il était Juif qu’il ne pouvait être qu’un traître à sa patrie. Esteban, parce qu’il aurait été d’extrême-droite, devrait agresser ou tuer des gens”, a lancé ce militant d’origine libanaise.
Un fan de Dieudonné a tenu à mettre en garde son idole via sa page Facebook.
“Oooooh non, pas lui…Dieudo Reprend-toi”, commente-t-il parlant de ce militant d’extrême droite.
“ce mec et ses petits copains t’auraient pété la tête si tu n’étais pas le personnage public que tu es. Sans déconner, là je suis déçu, c’est pas une Quenelle, c’est une Connerie que tu viens de faire”, a-t-il indiqué.
Sur scène avec son nouveau spectacle “Le Mur”, Dieudonné n’a pas réagi à cette mise en garde.
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Messagede Nico37 » 14 Aoû 2013, 14:36

« Clément : Ton étoile brillera toujours » 09/08

« Clément : Ton étoile brillera toujours », c’est le texte affiché sur la banderole déployée par les supporters du Red Star à l’entrée des joueurs pendant le match entre le Red Star et Strasbourg au stade Bauer à Saint Ouen ce vendredi 9 août 2013.

Voici le texte qui a été diffusé à l’entrée du stade

Un peu plus de deux mois que nous n’étions pas venu à Bauer après le dénouement heureux de la saison dernière. Un retour qui aurait dû être celui de la joie de nous retrouver toutes et tous à l’Olympic, la joie de partager un verre, la joie d’entendre retentir nos chants dans les travées de Bauer. Mais il manque l’un des nôtres, car un peu plus de deux mois c’est aussi le laps de temps qui nous sépare du meurtre de Clément par des militants de l’extrême droite. La blessure est encore là, la tristesse et la rage qui nous habitent également.

Ils ont tué l’un des nôtres. L’un des nôtres car Clément avait mis moins d’un an depuis son arrivée à Paris pour venir encourager l’étoile rouge. Il aimait le Red Star. Il aimait l’ambiance à Bauer. Il y venait d’ailleurs de plus en plus vers la fin de saison. L’un des nôtres, également, car Clément est mort pour son engagement antifasciste, un engagement que nous sommes nombreuses et nombreux à partager ici. Clément est mort et nous sommes toutes et tous touchés. Clément est tombé et c’est un vide qui l’a remplacé dans notre tribune. Un vide qui accompagnera désormais nos défaites et nos victoires, nos célébrations de buts, nos frustrations et nos joies.

Oui car nous n’oublierons pas, pas plus que nous ne pardonnerons. Nous n’oublierons pas qui sont tes assassins ni les idées nauséabondes qu’ils véhiculent. Nous n’oublierons pas tous ces mensonges véhiculés par les médias qui préfèrent nourrir la montée de l’extrême-droite plutôt que de rendre honneur à tes idéaux et à tes combats. Nous n’oublierons pas que tu faisais désormais partie de ce stade, de ce club, de cette tribune.

Ton souvenir nous aidera à chanter plus fort, à faire briller ton étoile rouge et noire : rouge de ton sang, noire de notre colère. Tu vois, Clément, une étoile rouge et noire qui brille dans le ciel ça n’existe pas mais tout un Kop qui chante pour qu’elle existe dans nos coeurs et qui hurle pour toi, oui :!:


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Messagede Nico37 » 11 Sep 2013, 12:04

L’inquiétant appel à manifester trois mois après la bagarre qui avait causé la mort de Clément Méric, militant d’extrême gauche. Benoit Hasse 03/09

Le portrait d’Esteban entouré d’une couronne de lauriers et un slogan choc en guise de commentaire : « Se défendre était son droit. Le défendre est notre devoir ». Cette intrigante affiche s’est récemment multipliée sur les murs de la capitale. Elle appelle à une manifestation (le 14 septembre à 14 heures à Paris, sans autre précision) pour soutenir Esteban M.
Cet agent de sécurité de 20 ans, sympathisant du groupuscule d’extrême droite Troisième Voie, est l’auteur présumé des coups qui ont entraîné la mort de Clément Méric, un militant d’extrême gauche (lui aussi âgé de 20 ans) avec lequel il s’était battu.

C’était le 5 juin dernier dans la rue Caumartin (IXe). Deux groupes de jeunes, militants d’extrême gauche d’une part et membres de la mouvance skinhead d’autre part, s’étaient retrouvés par hasard à la sortie d’une vente privée. Provocations mutuelles, insultes… puis échange de coups. La bagarre de rue s’était soldée par un décès.

Interpellé dès le lendemain, avec trois autres personnes, Esteban a reconnu avoir donné deux coups de poings (dont l’un au moins mortel, selon les résultats d’autopsie). Mis en examen pour « coups ayant entraîné la mort sans intention de la donner », il est incarcéré depuis.

La tragique confrontation entre militants avait été à l’origine d’intenses polémiques sur la violence des groupuscules politiques extrémistes. Dès la fin juin, le gouvernement avait même lancé les procédures de dissolution des JNR (Jeunesses nationalistes révolutionnaires) et de Troisième Voie dont Esteban s’était dit sympathisant. Ces groupuscules ont annoncé leur « autodissolution » juste avant que les procédures aboutissent.

De nombreuses affichettes dans les rues du XVe

Trois mois plus tard, l’appel à manifester pour soutenir l’auteur présumé de coups mortels risque fort de raviver les tensions.

D’autant plus que les organisateurs de la manifestation restent étrangement anonymes. Les affiches — particulièrement nombreuses dans le XVe où Troisième Voie avait son QG — ne sont signées que d’un mystérieux Collectif pour la défense des libertés publiques. Pas de coordonnées mais un mail et une adresse Facebook (Soutenonsesteban) qui comptait en fin de semaine dernière pas loin de 7000 « like ».

La page ne fait pas de référence directe au drame de la rue Caumartin. On y trouve en revanche de nombreux appels à manifester… pour des motifs assez divers. Comme cette vidéo où Pierre Cassen (fondateur de Riposte laïque qui dénonce « l’islamisation de la France ») invite les manifestants à défiler le 14 à Paris « contre la répression du pouvoir socialiste en place ». Le Cepe (un étrange Comité d’entraide des prisonniers européens qui donne pour toute adresse une boîte postale à Nîmes) appelle de son côté à la manif pour défendre les « prisonniers politiques »!

Difficile de savoir quelle sera l’ampleur du rassemblement. Une billetterie vient en tout cas d’être créée sur le Net pour affréter des bus de manifestants depuis Lyon, Lille, Brest, Toulouse… Selon nos informations, la préfecture de police de Paris (qui peut interdire les manifestations en cas de risque de troubles à l’ordre public) n’aurait pas encore été contactée par les mystérieux « défenseurs » d’Esteban.


Méric : les manifs qui inquiètent 04/09

Le 14 septembre, deux manifestations devraient avoir lieu à Paris: l'une en mémoire de Clément Méric, militant anti-fasciste tué lors d'une bagarre avec des skinheads, l'autre réclamant la libération de l'auteur présumé des coups mortels.

La coincidence n'est probablement pas fortuite et elle inquiète les forces de l'ordre, même si les deux manifestations ne doivent pas avoir lieu dans le même quartier.

La mort du jeune militant anti-fasciste avait entrainé la dissolution de cinq groupuscules d'extrême droite, dont celui auquel aurait appartenu celui qui se fait appeler Esteban et qui est toujours incarcéré. L'observation de la manifestation de soutien au meurtrier présumé pourrait permettre aux policiers de déterminer s'il y a ou non reconstitution sous une autre forme d'une de ces organisations.

Le casse-tête de la Préfecture expliqué par Franck Cognard (...)
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Messagede Nico37 » 12 Sep 2013, 11:34

La manifestation de soutien à Esteban Morillo va être interdite Marc-Antoine Bindler 10/09

La préfecture de police de Paris a lancé une procédure d'interdiction pour des raisons de sécurité.

La préfecture de police de Paris a lancé une procédure d'interdiction de la manifestation de soutien à Esteban Morillo, jeune militant d'extrême droite et principal suspect dans la mort de Clément Méric, qui devait se tenir samedi 14 septembre, à Paris, selon les informations recueillies par Europe 1.fr.

L'appel à manifester avait été lancé par le Collectif de défense des libertés publiques, une organisation proche des milieux identitaires. La contre-manifestation des antifas, prévue le même jour, est également en passe d'être interdite, pour des raisons de sécurité.

Esteban Morillo a été mis en examen et placé en détention provisoire le 8 juin pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner dans l'affaire Clément Méric. Mardi matin, selon les informations de RTL, une deuxième militant d'extrême droite a été mis en examen dans cette affaire.


Les antifascistes et les skinheads interdits de manifestation 10/09

Les deux rassemblements annoncés samedi 14 septembre dans la capitale ont été interdits par la préfecture de police de Paris. L'un était organisé en hommage à Clément Méric, militant antifasciste tué en juin 2013 au cours d'une bagarre et l'autre pour soutenir Esteban Morillo, agresseur présumé du jeune de 18 ans.

Militants antifascistes et skinheads ne se croiseront pas dans la rue ce week-end. Les deux manifestations annoncées samedi 14 septembre dans la capitale ont été annulées sur ordre des autorités, ont annoncé les organisateurs.

Troubles à l'ordre public

Le premier rassemblement était organisé en mémoire de Clément Méric, étudiant de Sciences Po de 18 ans et militant à l'Action antifasciste Paris-Banlieue décédé le 5 juin dernier après avoir été agressé en plein Paris par des skinheads.

Le second était lui annoncé par les soutiens à Esteban Morillo, 20 ans, suspecté d'avoir porté les coups mortels au jeune homme et mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

"Nous redoutons des débordements et des troubles à l'ordre public, indiquait mardi soir une source policière. Sur ce genre de manifestations liées à des événements aussi tragiques et à connotation politique, c'est malheureusement bien souvent inévitable". De son côté, la préfecture de police de Paris précisait que "l'arrêté d'interdiction n'a pas été notifié" ce mardi à 17 heures.

Morillo contre la manif

Lundi soir, Esteban Morillo avait déclaré par la voix de son avocat qu'il refusait que son nom soit associé aux groupuscules qui manifestent ou récoltent des dons en sa faveur.

"Esteban Morillo entend se défendre seul, sur les faits et rien que les faits. Il ne veut pas être le porte-drapeau de groupes qui se sont déjà manifestés dans cette affaire", a déclaré Me Maisonneuve confirmant des propos tenus sur le site du NouvelObs.

Ce mardi, on apprenait par ailleurs qu'un autre skinhead âgé de 20 ans qui avait participé à la rixe en juin avait été mis en examen le 2 août pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
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Messagede altersocial » 14 Sep 2013, 12:54

Paris – Les antifascistes veulent "trouver" les skinheads

REPORTAGE – Malgré l'interdiction des manifestations parisiennes des mouvances d'extrême droite et d'extreme gauche, les Antifas se sont rassemblés pas loin de la place Gambetta à Paris pour défendre le centre IVG de l'hôpital Tenon (20e). Interrogés par metronews, ils disent vouloir affronter les skinheads ce samedi après-midi.

Drôle d'ambiance place Gambetta, ce samedi matin à Paris (20e). Vers 9h, le collectif anti-IVG, SOS tout-petits s'est réuni pour faire son habituelle prière de rue (une fois par mois), devant le centre IVG de l'hôpital Tenon. Mais, le collectif Tenon, regroupant des associations "libertaires", des Verts et quelques partis d'extrême gauche notamment, ont tenu à organiser une contre-manifestation.

"Nous devions nous réunir à 10h30, mais nous sommes venus plus tôt pour aller à la rencontre des anti-IVG", précise un des membres du collectif Tenon. Face au risque d'affrontements, les dizaines de policiers présents ont immédiatement dispersé la prière de rue et empêché les pro-IVG de quitter l'avenue Gambetta. "A partir du moment où la loi garantit l'IVG, ces prières de rue n'ont aucune raison d'être dans l'espace public. C'est d'ailleurs incroyable que les autorités les autorisent de façon régulière", déplore un pro-IVG. Devant les passants venus profiter du marché hebdomadaire, une fanfare de pro-IVG a rejoint le collectif. Trompettes et tambours ont calmé l'ambiance électrique.

Les Antifas prêts à affronter les skinheads

Mais malgré la dispersion des antis et en plus des quelques manifestants favorables à l'avortement, une trentaine d'Antifas, le mouvement d'extrême gauche, a tenu à se réunir pour défendre cette cause. Surveillés de loin par des policiers en civil et de nombreux CRS, ces jeunes n'ont revendiqué aucun slogan. Si la plupart n'ont pas souhaité parler à la presse, l'un d'entre-eux a précisé l'objectif de cette réunion. "Nous sommes ici pour défendre le centre IVG de Tenon régulièrement remis en cause par les anti-IVG. Ensuite, nous irons trouver les skinheads qui ont prévu de se réunir aujourd'hui", lâche un jeune cagoulé.

La préfecture de police a confirmé vendredi, l'interdiction de quatre manifestations qui devaient être organisées ce samedi à Paris dans le cadre de l'affaire Clément Méric (le jeune militant d'extrême gauche tué lors d'une bagarre avec des skinheads le 5 juin). Mais sur les réseaux sociaux et sur certains sites, des appels à manifester place Denfert-Rochereau pour l'extrême droite ont été lancés. Sur un site antifasciste, le mouvent d'extrême gauche maintient aussi ses rassemblements. "Nous devons donc compter sur nos propres forces. Nous appelons toutes les énergies à se mobiliser, à s’organiser dans les collectifs antifascistes et à se coordonner ce week-end. Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos !", précise un communiqué des antifascistes.
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Nico37 » 16 Sep 2013, 14:13

Gardez moi de mes amis ... quand Serge Ayoub et Esteban Morillo ne se connaissaient pas 09/09

Lorsque la police interroge Serge « Batskin » Ayoub, peu après l’arrestation des agresseurs de Clément Méric, le jeune antifasciste assassiné le 5 juin à Paris, il prétend ne rien savoir des personnes interpellées, en particulier du responsable du coup mortel, Esteban Morillo. Pourtant, ce dernier est membre de son organisation, Troisième Voie, qui ne compte que quelques dizaines de militants. Pourtant, une photo de groupe montre Ayoub et Morillo posant fièrement côte à côte. Pourtant, lors de la manifestation organisée par Serge Ayoub le 13 mai 2013, moins d’un mois avant l’assassinat de Clément, Morillo est en première ligne du cortège de Troisième Voie (TV), portant fièrement le drapeau de l’organisation. Devant l’évidence, Ayoub a bien été forcé de finalement reconnaître du bout des lèvres avoir croisé ici ou là Morillo… Et ce faisant, une fois encore, non seulement il ne dit pas la vérité, mais il ment effrontément : car Serge Ayoub, au contraire, connait très bien Esteban Morillo, à l’instar d’autres membres de TV.

Au mois de juillet 2012, les Éditions du Salut Public, une association loi 1901, est déposée en préfecture. Ses deux membres fondateurs sont Serge Ayoub et Delphine Ferry [1], qu’on suppose très proches puisqu’ils partagent la même adresse à Meudon, dans les Hauts-de-Seine (le siège de l’association est lui au 92 rue de Javel, à Paris : c’est l’adresse du Local, le bar d’Ayoub). Pour rappel, Salut Public est le nom de la publication officielle de troisième Voie, dont l’adresse se situe 10, rue Primatice, dans le 13e arrondissement de Paris : cette adresse était celle de la boutique de disques et de fringues de « Batskin », Bad StreetShop, avant qu’il ne ferme boutique quelques mois seulement après son ouverture. Mais, si la boutique a fermé, le business, lui, continue…

En effet, Pur Impact, une EURL (Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) voit le jour en novembre 2012 : son unique associée est la même Delphine Ferry, et son siège social est… au 10, rue Primatice, à Paris. Il s’agit d’une régie publicitaire de presse professionnelle, qui va se faire une petite clientèle auprès de revues professionnelles hyperspécialisées (Tunnel et Espace souterrain pour les ingénieurs, Informations fleuristes , Le Cardiologue et le Rhumatologue , Le Défrenois pour les notaires, La Dépêche vétérinaire , Stores et fermetures , Chocolat & Confiseries …) ou s’adressant aux plus riches d’entre nous, comme la revue Présidence , qui se définit comme « une source d’informations axées sur les plus belles créations du luxe et de l’élégance » et qui « vise une clientèle spécifique caractérisée par son exigence, son mode de vie international et un niveau de revenu très important. » On le voit, on est bien loin des discours prolétariens à tendance national-socialiste de Salut public : pourtant, le responsable commercial de Pur Impact n’est autre que Hugo Lesimple-Viennet [2], rédacteur en chef de Salut Public ( Serge Ayoub en est le directeur de publication).

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« Hugo Lesimple en 2010 (en bas) en jeune dandy-gudard à la mode Edouard Klein, 2 ans plus tard, le même après sa reconversion chez Ayoub, rasé de prêt et saluant les nazis-skins du Picard Crew »

Peu étonnant de retrouver Delphine Ferry et Hugo Lesimple dans une même structure professionnelle (en plus de leur activisme chez TV) puisqu’ils sortent tous 2 de la même société « PLS Associés », société ayant la même activité commerciale que Pur Impact. La contradiction est encore plus flagrante dans ce cas puisque l’embauche d’Hugo en tant que commercial coïncide au moment où la société va cibler « les plus hauts revenus nets des professions libérales » afin de lancer des « packs hauts-revenus ». Cela n’empêchera pas H. Lesimple, dans son introduction à « Doctrine du solidarisme » de S. Ayoub, de déclarer « face à cette hyper-classe, le solidarisme est la doctrine des sans-culottes modernes. »

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« Contact de Deplhine Ferry sur le site internet de la société « PLS Associés » avant qu’elle ne la quitte »

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« La même en tête du défilé du C9M en 2010 »

Et Morillo, dans tout ça ?

Celles et ceux qui ont un peu suivi l’actualité qui a suivi la mort de Clément se rappellent peut-être qu’Esteban Morillo était non seulement un néonazi, mais également un ami des animaux (Hitler était bien végétarien…). Le 25 février 2013, il fonde avec… Delphine Ferry (qui habite toujours à la même adresse à Meudon), Section Défense Animale, une association pour la défense des droits des animaux. Étrangement, Salut public, la revue fondée par Ayoub, rend compte des activités de Section Défense Animale dès le mois de décembre 2012, bien avant la création officielle de l’association, présentant ses militants comme « des partisans de Troisième Voie ».

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« Extrait de Salut Public »

Mais c’est normal : l’association dont Morillo est le président et la revue dont Ayoub est directeur de publication partagent la même adresse, au 10, rue Primatice ! Forcément, ça crée des liens… Ainsi, si on résume, Morillo et Ayoub ont en commun :

un engagement militant au sein d’une même organisation groupusculaire ;

une proximité avec la même femme, Delphine Ferry, qu’ils connaissent personnellement ;

une adresse qu’ils partagent pour leurs activités militantes.

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« Dephine Ferry avec son beau Tee-shirt « Troisième Voie », avec Esteban Morillo et Samuel Dufour (le 2me inculpé et incarcéré) dans le cortège TV du 12 mai 2013 »

On pourrait imaginer que cela fait de Serge Ayoub et Esteban Morillo des amis, mais c’est mal connaître « Batskin », dont l’arrogance n’a d’égale que l’absence de loyauté à l’égard des gens qu’il fréquente. Comme il avait lâché, lors de leur procès en octobre 2000, Régis Kérhuel et Joël Giraud (deux skins originaires du Havre et membres des JNR, accusés d’avoir tué un Mauricien dans le port du Havre), son premier réflexe, une fois encore, a été de nier (de renier) ses relations avec Esteban, affirmant ne pas le connaitre, et tentant piteusement de disculper ses troupes.

Y’a pas à dire, c’est bien là l’attitude d’un véritable ami, et d’un franc camarade !

[1] Delphine Ferry est militante parisienne de Troisième Voie depuis le début (http://fafwatch.noblogs.org/post/2012/0 ... -la-suite/), elle est aussi dépositaire des noms de domaine 3mevoie.com et solidariste.com aujourd’hui fermés

[2] ancien du GUD des années 2009-2010 avant d’être recruter par Serge Ayoub pour TV, et également rédacteur sur le site de Riposte laïque sous le pseudonyme d’Ugo Steiger
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede altersocial » 16 Sep 2013, 16:26

La police de Valls réprime l'antifascisme ... pour quelques volées de chaises :roll:

9 militants antifascistes interpellés à Paris

Malgré l'interdiction d'une manifestation de soutien à Esteban, le jeune homme soupçonné d'avoir provoqué la mort du militant antifasciste Clément Méric en juin dernier à Paris, des incidents ont émaillé la journée de samedi. Neuf militants antifascistes ont été interpellés et placés en garde à vue dans l'après-midi après avoir lancé des chaises dans un café du XVe arrondissement.


Cette semaine, des groupes d’extrême droite avaient appelé à manifester via une campagne d’affichage et sur les réseaux sociaux. Esteban, soupconné d’être l’auteur du coup de poing mortel sur Clément, avait fait savoir qu’il ne voulait pas de ce soutien. Mais le préfet de police, pressentant «de sérieux risques d’affrontement» entre ces groupes d’extrême droite et les antifascistes, indignés par cet appel, avait interdit plusieurs manifestations mercredi.

Des groupes anti-fascistes avaient bien l'intention de défendre la mémoire de Clément Méric alors que leurs adversaires entendaient soutenir le principal suspect dans cette affaire, un jeune skinhead de 20 ans, Esteban Morillo.

Deux autres manifestations, sans lien direct avec les premières, avaient également été interdites car susceptibles «de provoquer des affrontements» entre des militants antifascistes et d'extrême droite : l'une de l'association anti-avortement «Sos tout-petits», l'autre à l'appel du mouvement anti-islam Riposte laïque.

Toute la journée, la rue Caumartin (IXe arrondissement), ainsi que les abords de Denfert Rochereau et de la station de métro Duroc, les trois lieux de rassemblement prévus, sont restés sous haute surveillance policière, un «dispositif disuasif». Les forces de l’ordre ont dispersé sans heurts les quelques manifestants d’extrême droite arrivés malgré l’interdiction en début d’après-midi. Un seul a été interpellé à la station Duroc à 14 heures. «L’individu refusait de partir et portait un sac à dos remplis de fumigènes», indique une source policière.

Dans le café du XVe arrondissement, «il n’y a pas eu de bagarre à proprement parler, résume la même source. Les jeunes antifascistes ont lancé les chaises et se sont enfuis aussitôt. Grâce au dispositif policier et à la vidéo surveillance, on les a retrouvés». Ce samedi soir, les quatre endroits restaient sous surveillance policière.

Clément Méric, jeune étudiant de Sciences po, avait trouvé la mort le 7 juin rue Caumartin (IXe). Le principal suspect, un skinhead de 20 ans, Esteban Morillo, a été écroué et mis en examen dans cette affaire après avoir reconnu avoir frappé la victime. Début août, un autre skinhead de 20 ans, Samuel Dufour, aussi écroué, a été mis en examen pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner» dans cette affaire.Les enquêteurs s'emploient à déterminer les circonstances exactes de la bagarre. L'autopsie avait démontré que l'étudiant était mort des suites de plusieurs coups qui lui avaient été portés, et non du choc contre le plot métallique sur lequel il était tombé.
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Nico37 » 17 Sep 2013, 11:33

Skins et antifas : l’après-Méric fait bouger les lignes WILLY LE DEVIN ET QUENTIN GIRARD 12/09

Alors que des manifestations parisiennes ont été interdites, les deux camps se recomposent.
L’affrontement n’aura peut-être pas lieu. Alors que mouvances d’extrême droite et d’extrême gauche devaient manifester, samedi dans Paris, trois mois après la mort de Clément Méric, la préfecture a décidé de tout interdire. Reste qu’un feu rouge officiel n’a jamais empêché une bagarre. De nombreux skinheads d’extrême droite sont montés à la capitale, tandis que les antifascistes appellent à «la défense» du centre IVG de Tenon à 10 h 30, où l’association anti-avortement SOS tout-petits y organise une prière de rue. En tout cas, depuis la mort de Méric, les courants rivaux se restructurent.

Mutualiser.

Combien sommes-nous, comment répondre aux médias et comment intégrer de nouvelles personnes ? Le décès de l’étudiant breton a posé de nombreuses questions aux Antifas autonomes, regroupés dans une multitude de collectifs et associations, sans chef. Clément Méric appartenait à l’Action antifasciste Paris banlieue, avec une trentaine de membres, plutôt jeunes, qui se définissent comme des «antifas radicaux». Fonctionnant en structure horizontale et par un système de parrainage, ils ont longuement réfléchi à la possibilité d’accueillir de nouveaux membres. Car l’affaire Méric a eu un effet certain : des dizaines de nouvelles personnes ont approché les antifas, surtout l’Action antifasciste Paris banlieue. Ces demandes ont été renvoyées vers le Collectif antifasciste Paris banlieue (Capab), plus ouvert vers l’extérieur : AG, diffusion de documentaires, le Capab gère aussi la logistique comme l’affrètement de cars vers le «grand rassemblement antifasciste» ce samedi pour protester contre l’université d’été du Front national à Marseille. «Nous voulons que la peur change de camp. Après des mois de mobilisations réactionnaires, […] nous ne pouvons plus laisser faire», annoncent-ils. A ce groupe, s’ajoutent Reflexes, Fafwatch et la Horde, sites internet d’informations des antifas. Reflexes, et dans une moindre mesure Fafwatch, sont les plus en pointe dans l’étude politique et la dénonciation des groupes fascistes. La Horde, créée en mars, cherche à mutualiser les informations et les ressources. Pour l’un de ses membres, depuis plus de vingt ans dans ce milieu, la mort de Clément Méric n’a fait qu’accélérer un processus de réorganisation déjà entamé. «Depuis 2007, quand on a vu l’augmentation des agressions et des ratonnades, notamment dans certaines zones rurales et à Lyon, on s’est dit qu’il fallait agir, explique-t-il. Mais les mouvements sont morcelés, les gens ne se connaissent pas forcément entre eux.» Car, évidemment, les antifas ne sont pas que sur Paris mais aussi à Lille, Toulouse, Marseille ou Lens. «Nous, cela fait deux, trois ans qu’on progresse, on milite plus sur le terrain, on organise du soutien scolaire, des bouffes populaires», raconte un membre d’Action antifasciste Marseille. Il estime que c’est «dû à l’évolution de l’extrême droite, avec des groupuscules de plus en plus violents. On doit défendre nos valeurs». «Clément Méric peut avoir été un déclencheur, comme Malik Oussekine l’a été pour ma génération, juge un militant. Mais dans les mails que nous recevons, la mort de Méric joue plus le rôle d’une goutte d’eau que d’une prise de conscience. Ils nous disent qu’ils en peuvent plus de voir tous ces fachos.»

Reconquête.

Par effet miroir, le regain de vigueur des antifas coïncide avec celui de leurs meilleurs ennemis. Oublié de la scène publique ces dernières années, Serge Ayoub et sa mouvance skin reviennent sous les projecteurs sur fond d’affaire Méric. D’ailleurs, le susnommé «Batskin» s’apprête à sortir un livre sur le drame : l’affaire Clément Méric, du fait divers au scandale politique.

Pour les skinheads d’extrême droite, tout est également affaire de visibilité : recrutement de nouveaux militants, percées des idées «solidaristes» sur la toile, reconquête de territoires. Si Serge Ayoub vilipende les médias, en réalité, il les adore. Ils lui permettent de se recrédibiliser aux yeux de sa base, et d’apparaître plus que jamais comme le chef ultime.

En juin, Manuel Valls avait jugé bon de dissoudre les deux groupuscules dont il était le leader : les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) et Troisième Voie. Or, pour le sociologue Valéry Rasplus, coauteur du Dictionnaire historique et critique du racisme,«il ne suffit pas d’interdire des organisations de ce type pour que leurs idées cessent d’exister». Selon une source du renseignement parisien «leur activisme est loin d’être endormi. Il serait même plutôt en train de se réveiller, surtout en province où les actions du Picard Crew, essentiellement des agressions d’immigrés, sont assez radicales.»

Officiellement, le nombre de skinheads toutes tendances confondues oscille en France entre plusieurs centaines et presque un millier. Ce qui ne trahit aucune explosion majeure. Toutefois, l’affaire Méric a conduit à une revascularisation des tendances de l’extrême droite. Quelques jours après la mort du jeune antifa, un nouveau collectif a vu le jour : le Comité de défense des libertés publiques. Son but ? «Défendre à tout prix la liberté d’expression et dénoncer les interdictions de manifester prises par le préfet Bourricot [en réalité, Bernard Boucault, ndlr]». Ce comité est un agrégat étonnant des identitaires de Résistance républicaine, anciennement Riposte laïque, qui organisait des apéros saucisson-pinard, des troupes du maurrassien Roland Hélie, et des skins d’Ayoub. Ainsi, les skinheads rompent avec l’isolement voulu par Marine Le Pen à leur égard. Pour riposter, ils envisagent même de monter des listes communes en vue des municipales.
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Nico37 » 18 Sep 2013, 09:53

Valls ou la dissolution en carton 17/09

Il l’avait annoncé à grands renforts de tambours et de trompettes, faisant montre d’une autorité sans pareille. Il répondait ainsi à l’émotion suscitée par l’assassinat de Clément Méric. J’ai écrit combien je restais dubitatif quant à la dissolution de groupes d’extrême-droite radicale : Jeunesses nationalistes révolutionnaires et Troisième Voie – dont les liens avec le F-Haine sont connus – puis Œuvre française et Jeunesses nationalistes. Mais la loi est la loi, comme on dit. Et, en bon républicain, je me suis fait violence pour accepter les décisions du gouvernement. Las, quelques mois plus tard, chacun peut vérifier que les grands discours de Manuel Valls sont à l’image des actes du gouvernement sur d’autres sujets : ronflants et sans effets.

En juillet dernier, annonçant les mesures, le ministre de l’Intérieur avait souligné que l’œuvre française était une « association qui propage une idéologie xénophobe et antisémite, des thèses racistes et négationnistes, qui exalte la collaboration et le régime de Vichy, et qui rend des hommages réguliers au maréchal Pétain, à Brasillach ou à Maurras ». Créée en 1968 par Pierre Sidos, fils de François Sidos, fusillé à la Libération pour collaboration, l’Œuvre française « est organisée comme une milice privée avec des camps de formation de type paramilitaire », selon le ministre de l’Intérieur.

Un rapide tour sur internet permet en effet de vérifier que, si les décrets ont été publiés au Journal officiel, ces groupuscules ont toujours pignon sur rue. Pourtant, les attendus de la décision de Valls étaient sans appel. Si le site des Jeunesses nationalistes révolutionnaires du décati Serge Ayoub est bien indisponible, il n’en va pas de même de celui des Jeunesses nationalistes à la une duquel figure la déclaration d’Alexandre Gabriac, son chef incontesté.

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Cette tribune ne fait pas dans la dentelle, flirtant gentiment avec la menace :

Que Hollande le sache, que Valls le sache, car nous l’affirmons haut et fort : les Nationalistes vivront ! Et si ça n’est plus demain à notre bannière que vous nous reconnaîtrez, vous nous reconnaîtrez car nous serons toujours là, derrière vous, anonymes, dans vos déplacements, dans vos représentations, et demain dans votre défaite.

Certes, depuis le 24 juillet 2013, date d’adoption du décret portant dissolution, il n’y a pas eu de mise à jour. Certes, mais… En cherchant plus avant, il se trouve que l’Œuvre française, maison mère des Jeunesses nationalistes, fonctionne bien. Sa dernière mise à jour date du 5 septembre dernier et a la forme d’un communiqué intitulé « Oui au respect de la Syrie souveraine. Non à la guerre ! » Il fait suite à un communiqué fanfaron d’Yvan Benedetti, président du groupuscule factieux, qui moque Manuel Valls et sa volonté de dissolution. Le chef fachiste revient sur l’inanité de cette mesure, confirmant les propos que je tenais pour expliquer mon opposition à la dissolution de ces groupes radicaux.

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Quoi qu’il en soit, chacun peut désormais mesurer que la fachosphère se porte bien malgré les roulements d’épaule du ministre de l’Intérieur. Ces quatre derniers jours montrent en substance combien les agitateurs d’extrême-droite ont un sentiment d’impunité quand ils s’en prennent à des militantes sur les réseaux sociaux. Ils n’hésitent pas non plus à harceler téléphoniquement mon ami pour de vrai Sydné93 qui a eu le malheur de soutenir Julie et Sophia. Au demeurant, ils semblent avoir toutes les raisons de se croire inaccessibles. Le ministre de l’Intérieur semble bien plus « efficace » lorsqu’il mène la chasse aux sans-papiers ou aux Rroms que lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre les décisions qu’il a lui-même prises.

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Plus avant encore, les services de la place Beauvau n’hésitent pas à aller arrêter des militants syndicaux à leur domicile parce qu’ils refusent de se soumettre à des prélèvements ADN. Alexandre Gabriac, chef des Jeunesses nationalistes, lui, fanfaronne sur twitter son retour en France et son intention d’en découdre. Manuel Valls fait le faraud à la télé mais ne suit pas même ses dossiers.
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Nico37 » 21 Sep 2013, 22:48

La vidéo de l'agression décryptée 19/09

La bande-vidéo de la rixe du 5 juin contredit la thèse selon laquelle le jeune "antifa" aurait lui-même déclenché l'affrontement. "L'Obs" révèle le déroulement des événements, minute par minute.

Que s'est-il vraiment passé le 5 juin 2013 ? Comment s'est déroulée la rixe entre "antifas" et skinheads, qui s'est achevée par la mort de Clément Méric ? Le 25 juin, trois semaines après les faits, certains médias avaient avancé une nouvelle version des événements : Clément, contrairement à ce qui avait été dit jusqu'ici, serait le "provocateur", celui qui aurait déclenché l'affrontement, en assénant le premier coup, qui plus est par derrière, à Esteban Morillo… C'est ce qu’aurait révélé une vidéo de la scène, filmée par une caméra de surveillance de la RATP.

En réalité, le décryptage de cette vidéo, ainsi que les déclarations d'Esteban Morillo, le jeune skinhead qui a mortellement frappé Clément Méric, et le récit de plusieurs témoins de la scène, démentent cette thèse. Dans son édition du 19 septembre, "le Nouvel Observateur" révèle les derniers éléments de l'enquête.

Ce que dit vraiment la vidéo

Hormis la police judiciaire, personne n’a visionné la bande vidéo. Mais les enquêteurs, qui l’ont analysée séquence par séquence, ont consigné leur décryptage sur un procès verbal versé au dossier.
Les images filmées par la caméra de surveillance de la RATP, expliquent les policiers, montrent les deux groupes ennemis sortant de l'immeuble où se tient la vente de vêtements Fred Perry. D'abord Méric et ses trois compagnons de shopping, tous militants antifas ; puis, quarante minutes plus tard, Morillo et ses six amis skins. La bagarre va éclater quelques mètres plus loin, devant l'église Saint-Louis d'Antin. A cet endroit, "les visages sont hors du champ de vision de la caméra, seuls les jambes et le torse des individus sont visibles", précise le procès-verbal. Quant à la scène clé, voici très exactement comment elle est décrite :

A 18h43 et 25 secondes, deux individus, initialement adossés au mur [issus du "groupe Méric"] se déplacent en avant. Le pilier à l'entrée de la gare obstrue le reste de l'action. On ne peut pas voir si des coups sont échangés, ni qui assène les premiers coups. A 18h43 et 28 secondes, l'individu le plus à droite de l'image donne des coups de pied à un individu qui se jette sur lui juste après. Ce dernier, porteur d'une chemise à manches courtes et à prédominance violette, peut être Esteban Morillo. A 18h43 et 30 secondes, ce dernier fait face à celui qui lui a donné les coups de pied. Des coups semblent échangés [...]. A 18h43 et 31 secondes, constatons qu'une masse sombre semble tomber à la renverse. [...] Il s'agit probablement de Clément Méric."

Ce qu'a dit Esteban Morillo à la police et au juge

Esteban Morillo a reconnu dès sa première garde à vue des faits qui devraient à eux seuls suffire à éteindre le faux débat suscité par la bande-vidéo de la RATP.

Arrivés à (la) hauteur (du groupe Méric), explique Esteban Morillo le 6 juin à 16 heures, j'ai constaté qu'ils nous fixaient. Ils nous ont lâché des insultes telles que 'enculés', etc. Moi je leur ai dit : 'C'est bon il n'y a pas de problème.' [...] Puis ils se sont rapprochés en premier et nous nous sommes alors nous aussi rapprochés [...] Un des jeunes [Clément Méric] m'a dit : 'Bande de fiottes, vous vous cachez derrière les vigiles.' [ ...] Il s'est avancé. J'ai eu le réflexe de lui mettre un coup de poing au visage. Car je me suis senti menacé. Il est resté debout. Ses deux copains m'ont mis des coups de pieds sur tout le corps. Je réussissais à les repousser. [...] Dans cette altercation, le gamin à qui j'avais porté le premier coup s'est de nouveau approché de moi. C'est là que je lui ai porté le coup de poing qui l'a fait tomber par terre."

Esteban Morillo admet avoir porté le coup initial. Il l'a répété lors de tous ses interrogatoires à la PJ, puis devant le juge. Il a frappé en premier. Et il a rapidement eu le dessus. "Après le coup de poing, raconte un témoin entendu par la police, il a écarté les bras, pour signifier 'Je l'ai eu', il faisait le fier." D'autres l'ont entendu crier : "One shot !" Morillo, enfin, n'a pas retenu sa force, la bagarre a duré moins d'une minute.

Ce qu'ont raconté les témoins de la scène

Selon le rapport d'autopsie, ce sont ces coups à la tête qui ont entraîné la mort de l'étudiant (et non le choc quand il est tombé sur le trottoir). Ont-ils été donnés avec un poing américain ? Morillo nie farouchement.

Mais au milieu de l'été, plusieurs personnes, des vendeurs ou des passants, que l'on ne peut soupçonner d'appartenir à la mouvance antifa, ont été interrogées. De leurs déclarations, rien n'avait encore filtré. " Le Nouvel Observateur " a pu en prendre connaissance : ces témoins eux aussi déclarent avoir vu la pièce de métal, classée arme de 6e catégorie, sur les phalanges de Morillo.

" Je le vois clairement sortir quelque chose de sa poche, que j'ai pris pour un poing américain, car je l'ai vu faire le geste d'enfiler cet objet sur sa main " , affirme T., un employé de la vente Fred Perry, entendu fin juillet par la police.

" Je l'ai vu mettre un poing américain […] en métal blanc argenté plat. J'en suis sûr " , déclare M., un autre employé du magasin. " Allez, on y va " , a ensuite lancé Morillo, aux dires du même témoin. Puis, une fois dans la rue, " avec son poing américain, il a fait tomber le jeune Méric comme par KO ".

P., un SDF de la rue Caumartin présent lors de la rixe, est tout aussi formel : " J'ai bien vu le poing américain. […] Il brillait. C'est pour cela que je l'ai remarqué. Il n'avait pas la forme classique. Il n'était pas composé de plusieurs anneaux reliés avec des pointes. On aurait cru une barre d'un centimètre de large qui prenait toute la main du gars. […] Le skin a frappé Clément Méric et l'a mis KO direct. "

Une amie de Morillo, présente dans le magasin, a également aperçu dans son sac " un poing américain assez gros, vraiment gros, couleur métal argenté. […] Je crois qu'il avait des piques mais je n'en suis pas sûre. "

Une infirmière du Smur, également auditionnée, assure que les graves blessures sur le visage de Clément Méric n'ont pas pu être " occasionnées par un simple coup de poing à main nue " .

Quant à Morillo, il a seulement admis, en garde à vue, que l'un de ses comparses, Samuel Dufour, avait fait usage d'un poing américain " ou peut-être de bagues de combat " . Les juges cherchent aujourd'hui à savoir si ce dernier a porté l'un des quatre coups assénés à Méric (outre les deux reconnus par Morillo). Dufour vient en effet d'être mis en examen pour " violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner " .

L'intégralité de l'enquête "Comment Clément Méric a été tué" dans "le Nouvel Observateur" du 19 septembre.
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Nico37 » 23 Sep 2013, 10:20

Mort de Clément Méric : ce qui s'est vraiment passé ce 5 juin 2013 Violette LAZARD 18/09

«Libération» a pu consulter l'enquête menée suite à la mort du jeune antifa lors d'une rixe avec des skins.

Qui a donné les premiers coups, dont certains ont été mortels pour Clément Méric, jeune antifa de 18 ans ? Les skinheads, dont deux sont aujourd’hui mis en examen et écroués, étaient-ils armés lors de cette bagarre de rue qui a éclaté ce 5 juin à la sortie d’une vente privée de vêtements ? Plus de trois mois après les faits, l’enquête menée par les policiers et les juges sur le décès du jeune militant – et que Libération a pu consulter – a permis de reconstituer en détail le contexte de la rixe puis le déroulement de la bagarre qui a coûté la vie au jeune homme. L’enquête a également montré qu’aucun des sympathisants des mouvements d’extrême droite radicaux mis en cause dans ce dossier ne revendique aujourd’hui son appartenance à ces réseaux.

LE DÉCLENCHEMENT DE LA RIXE

D’après de nombreux témoignages, il semble que ce sont bien les militants d’extrême gauche qui ont d’abord provoqué les skinheads, venus à une vente privée de vêtements Fred Perry, marque qu'affectionnent les deux camps. Samuel Dufour – l’un des deux skins, écroué et mis en examen car soupçonné d’avoir porté l’un des coups mortels à Clément Méric – explique que les «rouges» sont venus les provoquer, leur conseillant de faire peu d’achat pour pouvoir courir très vite à la sortie de la vente... Entendu par les policiers au lendemain de la bagarre, un militant d’extrême gauche présent à la vente confirme que l’un de leur groupe a lâché un «bravo les nazis», rien de plus. Un autre explique que le même membre de leur groupe a déclaré à haute voix «qu’il était inadmissible de voir des nazis se trimbaler dans des lieux publics». Puis ils expliquent être descendus de l'appartement où la vente avait lieu, s'être positionnés en face de l’immeuble pour attendre Clément Méric pour que celui-ci, qui n'était pas encore sur les lieux, ne vienne pas faire ses courses tout seul. «N’avez-vous pas plutôt attendu pour en découdre avec eux?», demandent les policiers à l’un des militants de gauche. «Non, nous sommes plutôt minces. Clément est vraiment gringalet.» Les skins, eux, affirment ne pas être sortis tout de suite car ils avaient «peur».

Au-delà des versions contradictoires de chacun des deux groupes, quelques faits sont établis. Les «rouges» n’ont pas bougé de la rue. Clément Méric est venu parler aux skins lorsque ces derniers attendaient regroupés dans la cour de l’immeuble. Et au moment de sortir des lieux, les skins, au lieu d’éviter la bande adverse, se sont dirigés vers eux.

LA BAGARRE A-T-ELLE ÉTÉ FILMÉE ?

Oui. Une caméra de vidéo-surveillance, disposée à l’entrée de la gare Haussmann-Saint Lazare à quelques mètres des lieux de la rixe a permis de voir «partiellement» la bagarre d’après le compte-rendu effectué par la police sur un PV. Cependant, à 18 h 43 et 25 secondes, impossible de distinguer sur les images qui donne le premier coup car «leurs mains et les visages ne sont pas visibles. Le pilier situé à l’entrée de la gare obstrue le reste de l’action.» Sur certaines images, on ne voit que les pieds et les jambes des protagonistes. A 18h43 et 33 secondes, les images montrent «une masse sombre» à terre.

QUI A DONNÉ LES COUPS DE POING ?

Esteban Morillo reconnaît avoir porté deux coups de poing à Clément Méric, en situation de légitime défense. Le premier, car Clément Méric s’approchait de lui. Le second, face à un nouvel assaut du jeune homme et de deux de ses amis. «Ils m’ont entouré et se sont ensuite jetés sur moi. J’ai été agrippé, tiré et c’est seulement après que j’ai frappé.» Samuel Dufour, lui, reconnaît avoir donné des coups de poing mais pas à Clément Méric. Pourtant, d’après les juges, l’autopsie a montré des plaies sur le visage de Clément Méric qui ne paraissent pas avoir été causées par les poings de Morillo. Et ils soupçonnent très fortement Samuel Dufour de ne pas avoir frappé à mains nues.

LES SKINS AVAIENT-ILS DES POINGS AMÉRICAINS OU DES BAGUES DE COMBAT ?

Esteban Morillo l’a toujours nié. Chez lui, les policiers ont pourtant trouvé deux coups de poing américains dont l’un «en acier supportant des pointes sur chaque anneau correspondant à l’emplacement des quatre doigts». Mais les analyses effectuées sur ces armes n’ont pas permis de déterminer qu’elles avaient été utilisées lors de la rixe, selon une source judiciaire. Esteban Morillo s’est défendu, en expliquant que sa «main avait doublé de taille, quand on est allé au bar [le soir même, ndlr] je n’arrivais même pas à tenir une bière. Je n’avais pas de poing américain». L’examen médical de sa main au lendemain de la rixe montre pourtant une petite blessure, sans rapport selon les juges avec le coup sur le visage de Clément Méric. Et de nombreux témoins, dont la petite amie de Samuel Dufour, ont déclaré avoir vu Esteban Morillo en possession de cet objet dans la salle de vente. En revanche, des analyses sont toujours en cours sur les «bagues» de Samuel Dufour. Plusieurs témoins ont expliqué avoir vu des choses «briller» aux doigts du skinheads. «Je n’avais pas de bagues de combat. J’avais juste mes bagues qui étaient chromées», s’est défendu Samuel Dufour.
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Nico37 » 24 Sep 2013, 08:49

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" We had desperately wished this would never happen again " – Letter to Pavlos’ family, friends, and comrades | Action antifasciste Paris-Banlieue, Comité pour Clément, Solidaires Etudiant-es Sciences Po Paris, september 18th

Last night in Piraeus, the fascists killed again.

Today, for the second time in three months, the antifascist movement as a whole is in mourning. Pavlos Fyssas, an anticapitalist and antifascist hip-hop performer who went by the stage name of Killah P., was attacked last night – Wednesday 18th, shortly after midnight – by a group of ten neo-Nazis. Among them was, at least, a member of the Golden Dawn party, who stabbed him three times in the chest. Pavlos died from his wounds in the hospital the early hours of the morning.

A few days ago, Golden Dawn’s murderous activities had targeted members of the Communist party (KKE), while they were putting up posters. Nine of them had to be taken to the hospital. One of the three suspects was also implicated in an attack in June last year on four Egyptian fishermen.

In this context, we would like to express our antifascist solidarity with Pavlos’ comrades, and with all the past and potential victims of fascist violence: migrants, transgender people, sexual minorities, leftist activists.

When we received word of the death of Pavlos, the news resonated painfully with the murder of our friend and comrade Clément. On June 5th, Clément Meric was killed by a neo-Nazi, who hit him in the face with a knuckleduster. As friends and close comrades of Clément’s, we know what it is like to lose a loved one in a fascist crime. There are no words which can convey the pain and the rage we have been feeling since June 5th. There are no words which can convey the depth and intensity of the solidarity and compassion we are keen to express to Pavlos’ family, friends, and comrades. Comrades, our thoughts go out to you in this terrible time. From the depths of our grief, we had desperately wished this would never happen again.

The deaths of Pavlos and Clément show that we have to keep fighting in order to defeat fascism. We will, in the hope of never going through such a pain again.

It is time, in Greece, France and all over the world that we all organize and fight back. It is time to take back the streets – our streets.

ΔΕΝ ΞΕΧΝΑΜΕ, ΔΕΝ ΣΥΓΧΩΡΟΥΜΕ
We do not forgive, we do not forget.
Pavlos, Clément, antifa !
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Pïérô » 30 Oct 2013, 11:37

Bulletin "A jamais dans nos cœurs" - n°1 Octobre 2013

Pour Clément : premier bulletin du comité

Le Comité pour Clément vient de publier le premier numéro de son bulletin. Au sommaire, des textes, dont certains inédits. Le premier, que nous publions ici, revient sur les faits, et rétablit une vérité trop souvent occultée par les délires et les élucubrations de l’extrême droite et de certains médias complaisants. Les suivants rappellent l’engagement de Clément, en particulier dans la lutte antispéciste, la lettre envoyée aux proches de Pavlos, assassiné par l’Aube dorée en Grèce, et enfin la dernière page revient sur les semaines de mobilisations et d’hommages à Clément au mois de juin dernier.

http://lahorde.samizdat.net/2013/10/27/ ... du-comite/

Bulletin en PDF : http://lahorde.samizdat.net/wp-content/ ... inCPC1.pdf
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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