https://paris-luttes.info/communique-de ... lieue-6015Aujourd’hui avait lieu une manifestation antifasciste, trois ans après la mort de Clément Méric militant antifasciste et syndicaliste tué par des militants d’extrême droite.
Cette manifestation s’inscrivait plus largement dans la contestation contre la loi travail et les violences policières.
Depuis plusieurs semaines, l’Action antifasciste Paris-banlieue est la cible d’une campagne de criminalisation médiatico-politique soutenue par les syndicats de police, main dans la main avec l’extrême-droite.
C’est dans ce contexte de tensions politiques qu’un parcours nous a été imposé par la préfecture visant à nous faire passer par le quai de Valmy, à l’endroit même où une voiture de police a été incendiée le 18 mai, point de départ de la campagne de criminalisation à notre encontre.
C’est donc un cortège composé de plusieurs milliers de personnes qui s’est élancé de la place de Stalingrad à 14h. Le cortège était à l’image de la contestation sociale, hétérogène et dynamique.
Comme nous l’avions pressenti, arrivé.e.s quai de Valmy, la violence policière s’est déchaînée sur le cortège malgré la volonté et la solidarité des manifestant.e.s de protéger le cortège.
Comme c’est le cas depuis trois mois, la police a sans retenue usé de son arsenal de répression (grenades de désencerlement, gaz lacrymogènes, flash-balls et matraquages) afin d’empêcher la manifestation d’arriver à son terme.
À l’heure actuelle, nous dénombrons plusieurs blessé.es graves et interpellé.es. Il est pour l’instant impossible de dresser un bilan.
Le cortège a donc fait face à une vengeance policière, à laquelle les manifestants.es ont répondu de façon solidaire.
À un moment où la police s’affiche aux côtés du Front national, celles et ceux qui luttent contre l’extrême-droite sont violemment réprimé.e.s
Face à la répression, nous continuerons à dire : autodéfense populaire !
Action antifasciste Paris-Banlieue.
http://www.solidaires-etudiant.org/blog ... populaire/Trois ans après l’assassinat de Clément : Manif manquée, colère intacte, notre antifascisme sera toujours populaire !
Aujourd’hui, nous devions manifester à Paris, de Stalingrad à Ménilmontant, pour rendre hommage à notre camarade Clément, assassiné il y a trois ans par des militants fascistes, et rappeler à tous et toutes que le combat contre l’extrême-droite se mène dans la rue, et par les luttes sociales. Le cortège a été arrêté, dispersé et gazé par la police en cours de parcours, sur le quai de Valmy. Ce soir, nous sommes en colère de ne pas avoir pu aller jusqu’au bout de cette manifestation.
L’antifascisme que nous défendons ne se résume pas à des affrontements avec la police. Il est populaire et inclusif, collectif et solidaire. Il se construit d’abord partout où nous vivons, travaillons, étudions : en créant la solidarité entre tou.te.s, en refusant les discriminations, et en s’organisant. Construire un syndicat autogestionnaire est un acte antifasciste. Organiser un tournoi de foot ou un concert dans un quartier populaire est un acte antifasciste. Ouvrir une maison pour accueillir des migrant.e.s est un acte antifasciste. Rendre hommage aux victimes des crimes racistes de la police, des crimes encore impunis de l’extrême-droite est un acte antifasciste. Nous ne cesserons de le répéter : le fascisme ne grandit pas seul. La confiance dont fait preuve l’extrême droite est permise par et se nourrit des discours et des pratiques racistes, xénophobes, homophobes, provenant des institutions de pouvoir.
Nous sommes aussi en colère de ne pouvoir manifester qu’encadrés par des dispositifs policiers aussi menaçants qu’ahurissants, de ne pouvoir terminer une journée sans compter les arrestations. Ainsi, nous exigeons la libération de tou.te.s les manifestant.e.s arrêté.e.s aujourd’hui, ainsi que les inculpé.e.s du mouvement social.
Contre le fascisme et la misère, la lutte sociale est nécessaire !
Solidaires étudiant-e-s, syndicats de luttes
Qu’attendons-nous du procès aux assises des agresseurs de Clément Méric ?
La cour d’appel de Paris a rejeté le 5 décembre le recours d’un des skinheads impliqués dans la rixe qui a coûté la vie en 2013 au jeune militant antifasciste Clément Méric. Esteban Morillo et Samuel Dufour sont renvoyés aux assises pour violences ayant entraîné la mort avec les circonstances aggravantes qu’elles ont été commises en réunion et avec usage ou menace d’une arme. Le comité pour Clément rapporte ce qu’il attend de ce procès.
Le 5 juin 2013, à Paris, Clément Méric, syndicaliste à Solidaires étudiant-e-s et militant antifasciste, mourrait sous les coups de skinheads néo-nazis.
A l’issue de quatre ans d’enquête, le juge d’instruction a conclu au renvoi des agresseurs devant la Cour d’assises. Deux d’entre eux, Esteban Morillo et Samuel Dufour, sont accusés de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, commises en réunion et avec usage ou menace d’une arme. Les circonstances aggravantes retenues soulignent le caractère délibéré du recours à la violence par les skinheads, qui sont allés au contact du groupe de Clément et ont pris l’initiative de l’affrontement. Saisie d’un recours, la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris vient de confirmer cette décision. Un procès aux assises devrait avoir lieu d’ici quelques mois.
Qu’en attendons-nous ? Essentiellement que la vérité soit dite publiquement sur les circonstances de la mort de Clément Méric, que l’on cesse de renvoyer dos à dos agresseurs et agressés et que la dimension politique de ce crime soit clairement mise en évidence.
Souvenons-nous : après l’effroi est rapidement venu le temps du doute, soigneusement orchestré. On s’était emballé, les agresseurs n’étaient pas ceux que l’on croyait. Invoquant mensongèrement le contenu d’images de vidéosurveillance, une manipulation médiatique, probablement initiée par des relais de l’extrême droite dans la police, faisait des agressés les agresseurs. Elle venait opportunément cautionner les déclarations des skinheads qui prétendaient avoir agi en légitime défense. Bien que contredite par des responsables de la police judiciaire, cette version fut relayée sans précaution par une large partie de la presse – déclenchée sur RTL trois semaines après la mort de Clément, l’opération de désinformation « La vidéo de l’agression a parlé » avait notamment trouvé un puissant écho au JT de 20 heures de France 2, sous forme d’une infographie représentant Clément attaquant traitreusement un paisible Esteban Morillo. L’effet fut évidemment dévastateur et conduisit une partie de l’opinion à considérer que, finalement, il s’agissait sans doute d’une simple bagarre qui avait mal tourné entre bandes rivales violentes, renvoyées dos à dos.
Or, la mort de Clément Méric n’est pas le résultat d’un malheureux hasard, encore moins le fruit d’une culture de la confrontation physique que partageraient également les groupuscules d’ultra-droite et les mouvements antifascistes.
L’agression doit être resituée dans le contexte politique du printemps 2013, c’est-à-dire un fort mouvement d’opposition conservatrice à l’adoption du mariage homosexuel. La Manif pour tous, mobilisant toutes les droites, avait excité l’activisme d’extrémistes et entraîné une multiplication des violences homophobes ou racistes.
L’agression de Clément et de ses camarades n’a pas été le fait d’électrons libres : les hommes aujourd’hui traduits devant la cour d’assises étaient membres ou sympathisants de Troisième voie, groupuscule ultranationaliste dirigé par Serge Ayoub, alias Batskin, connu dans les années 80 comme chef de bande de skinheads parisiens d’extrême-droite. Ce dernier s’était également entouré d’une milice de gros bras chargée du service d’ordre de son mouvement, les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR). Ces deux organisations ont été dissoutes par le gouvernement consécutivement à la mort de Clément.
L’enquête a établi que le 5 juin 2013, Esteban Morillo a été en contact téléphonique avec Serge Ayoub immédiatement avant et immédiatement après l’agression, et que tout le groupe s’est retrouvé autour de lui le soir même, dans son bar, où ils ont eu tout loisir d’arranger leur version des faits.
L’actualité récente fournit des exemples de l’implication de proches d’Ayoub et de son organisation dans d’autres affaires, pour certaines criminelles. Ainsi du procès du White Wolf Klan au printemps dernier en Picardie, bande néonazie fondée par un ancien des JNR après leur dissolution et qui s’est rendue coupable de graves méfaits. Ainsi encore de la réouverture en juin 2017 de l’enquête sur la mort d’Hervé Rybarczyk, militant antifasciste lillois retrouvé noyé dans la Deûle en 2011. Deux anciens membres des JNR sont poursuivis pour cette agression qui pourrait avoir été la mise en œuvre d’un rituel initiatique d’admission dans la milice de Serge Ayoub.
Clément Méric a été victime d’un groupe de jeunes gens entretenus dans le culte de la violence par un chef porteur d’un programme politique fascisant, ce que souligne la devise des JNR, empruntée au parti de Mussolini : « Croire, combattre, obéir ».
Non, les extrêmes ne se rejoignent pas. Renvoyer dos à dos racistes et antiracistes, homophobes et défenseurs des libertés, fascistes ou néonazis et antifascistes, c’est faire le lit de la haine et de la violence gratuite.
Le procès des agresseurs de Clément sera l’occasion de mettre en lumière la réalité des faits. Nous espérons qu’il soulignera ainsi la différence fondamentale des postures politiques : refuser de fermer les yeux, dénoncer résolument des idéologies contraires aux principes d’égalité, de liberté, et de fraternité, ce n’est pas faire acte de violence, c’est faire acte de résistance salutaire.
Comité pour Clément
Cinq ans : Clément Méric, toujours présent
Le 5 juin, cela fera 5 ans que notre camarade Clément Méric est tombé sous les coups de militants d’extrême droite. Clément est mort pour ses combats : il luttait pour le progrès social et contre toutes les formes d’oppressions ; c’était insupportable pour ses agresseurs. Profondément antifasciste, il est mort d’avoir refusé de baisser les yeux.
Cinq après sa mort, ses combats sont toujours d’actualité : le projet de loi Asile et immigration, le passage en force de Macron contre les cheminots, les attaques fascistes et policières contre les étudiant-e-s mobilisé-e-s contre la loi ORE, les violences policières dans des quartiers populaires et les discriminations structurelles nous rappellent que le racisme et l’autoritarisme sont toujours bien ancrés dans les institutions.
Leurs avancées sont faites de nos reculs. C’est pourquoi il est important de continuer le combat au quotidien, sur nos lieux de travail, nos lieux d’étude, dans nos quartiers et dans nos rues, en menant des discussions, en construisant des solidarités, en continuant de développer des résistances pour un futur égalitaire et émancipateur.
La mémoire de Clément et ses combats sont intimement liés et nous voulons les faire vivre, les faire connaître. Nous appelons toutes les personnes concernées par ces combats à converger le 2 juin 2018 place Gambetta à 12h pour une manifestation d’hommage. Elle se dirigera vers la place de la République afin de rejoindre la manifestation contre la loi Asile et immigration.
Nous souhaitons que cette manifestation d’hommage soit large, digne, ouverte à toutes et tous. Elle accueillera des mères d’antifascistes italiens, espagnols, grecs, français tués ou emprisonnés.
Premiers signataires : Comité pour Clément, Action Antifasciste Paris-Banlieue (AFA), Union syndicale Solidaires, Solidaires étudiant.es, Alternative libertaire (AL), Marche des solidarités, Comité Adama, Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Urgence Notre Police Assassine (UNPA), Union des Étudiants Kurdes de France (UEKF), Sorbonne Antifasciste (SIAMO), MJCF, La Horde, Collectif de Mères solidaires, Madri Per Roma Citta’ Aperta, Madres Contra la Represión, Mamme in Piazza per la Libertà di Dissenso, Collectif Quartier Libre …
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