FN - RN et ses satellites

...Sans Papiers, antifascisme...

Re: FN & ses satellites

Messagede bipbip » 01 Aoû 2017, 08:09

Avis de grand vent sur le FN

Le FN entretient le flou sur la ligne politique qu’ il entend adopter, au lendemain des dernières élections.
Réunis à huis clos les 21 et 22 juillet en « séminaire de refondation », les membres du bureau politique n’ont pas décidé de retirer la sortie de l’ euro de leur programme, cheval de bataille de son vice-président Florian Philippot tout en prenant acte « des inquiétudes exprimées par une partie » des français à ce sujet, mais ils font de leur lutte contre l’ immigration une priorité.
Le parti d’ extrême droite ambitionne de « retrouver de manière successive et sur la durée d’ un quinquennat, (nos) différentes souverainetés, en commençant prioritairement par la souveraineté territoriale et donc la maîtrise de nos frontières migratoires et commerciales » .
Le secrétaire général Nicolas Bay, lui, a défendu un retour au tryptique « sécurité-immigration-identité », véritable fond de commerce du FN.
Charge aux adhérents de s’ exprimer sur la stratégie et le projet, via une « grande consultation » organisée en septembre portant à la fois sur les modalités de sortie de l’ euro, mais aussi sur le principe d’ un changement de nom du parti , avant un congrès de « refondation » prévu en février ou mars 2018.
Il n’ en demeure pas moins que les temps sont durs pour le FN aux lendemains des élections : échec à la présidentielle avec un pourcentage au 1er tour légèrement inférieur à celui de 2012, échec aux législatives avec seulement 8 députés, dont 2 n’ ont pas leur carte de membre…on est loin des espoirs annoncés d’ entrer par dizaines à l’ Assemblée nationale.
Non seulement le FN n’ a pas de groupe parlementaire, mais il n ‘est que la 8ème formation en nombre d’ élus au Palais Bourbon, un peu dur pour ce parti qui se proclamait le « premier parti de France ».
En interne, certains cadres désignent les responsables de ces échecs et accusent la « GUD connection » de Frédéric Chatillon et Axel Loustau accusés de nuirent à l’ image du parti, d’ autres au contraire attaquent la « ligne Philippot » accusé de « gauchir » le FN avec son souverainisme social, et la création par celui-ci d’ une association baptisée « Les Patriotes ».
Ainsi, le 30 juin dernier, Sophie Montel députée européenne et très proche de Florian Philippot, a été déchargée par Marine Le Pen de sa fonction de présidente frontiste au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. Deux autres conseillers régionaux de cette même région ont également été suspendus pour avoir critiqué l’ organisation des législatives placée sour la responsabilité de Nicolas Bay. Sans oublier la pause politique (provisoire?) de Marion Maréchal-le Pen sans doute pour mieux rebondir….
Un autre cadre historique Pascal Gannat, secrétaire du parti dans la Sarthe, conseiller régional des Pays de Loire( mais lui sur la tendance droitière du FN) est également dans le collimateur…
Le FN va également être confronté à des difficultés financières, à la fois à cause de la baisse de la subvention publique annuelle, mais aussi à quelques ennuis judiciaires : enquête sur le financement des campagnes de 2012 pour soupçons d’ escroquerie au détriment de l’ Etat, et affaire des emplois fictifs d’ assistants parlementaires européens.
L’ éternel débat posé au FN est donc toujours de : soit prendre le pouvoir et se substituer à la doite soit d’ essayer de nouer des alliances et de s’ asseoir sur certains fondamentaux…
A quand et comment le dénouement de la crise ? Par des exclusions ? Par des scissions ?

A suivre….

http://www.raslfrontrouen.com/avis-de-g ... sur-le-fn/
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Messagede bipbip » 20 Aoû 2017, 13:02

Avis de tempête au Front national

Des lendemains qui ne chantent pas

Déstabilisé par sa défaite à l’élection présidentielle, que Jean-Yves Le Gallou (ex Fn, ex Mnr) qualifie de « fiasco intégral », le Front national voit les difficultés s’amonceler. Le vaisseau frontiste tangue et les couteaux sortent du placard. Marine Le Pen semble affaiblie : cacophonie sur la question de l’Euro, retraite de Marion Maréchal Le Pen, ratage du face à face avec Emmanuel Macron (Marine Le Pen semblait bien loin du slogan « La France apaisée ») , fronde contre Florian Philippot et son équipe accusée de sectarisme, vie interne sclérosée, remise en cause de l’organisation, manque de démocratie flagrant car le Comité Central renouvelé depuis 2014 n’a jamais été convoqué, aucune réunion du Bureau Politique depuis 2016 – car Jean-Marie Le Pen en est membre de droit et chacun sait que les relations sont très tendues entre Marine Le Pen, la direction frontiste et le « Président d’honneur ». La question « de la profonde transformation » promise par la présidente est renvoyée au congrès qui devrait se tenir au début de l’année 2018.

... http://www.raslfrontrouen.com/avis-de-t ... -national/
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Messagede bipbip » 21 Sep 2017, 18:31

Départs en chaîne au Front national après la démission de Florian Philippot

L'ancien vice-président du Front national a annoncé qu'il quittait le parti d'extrême droite et plusieurs militants et responsables ont fait part de leur décision de le suivre.

... http://www.francetvinfo.fr/politique/fr ... 82464.html
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Messagede bipbip » 23 Sep 2017, 17:39

Le Front national et l’avortement (tract d’information)

L’Union Antifasciste Toulousaine (UAT) a réalisé un tract d’information sur les positions du Front national relativement au droit à l’avortement

http://lahorde.samizdat.net/2017/09/22/ ... formation/

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Messagede bipbip » 01 Oct 2017, 11:56

L’école : un des enjeux de l’actuelle crise au FN ?

Au Front national, la démission de Florian Philippot a immédiatement été suivie de celle de ses plus proches partisans. L’un d’entre eux, le n° 1 du parti en Loire-Atlantique, n’est autre qu’Alain Avello, également président du Collectif Racine des « enseignants patriotes », le premier des collectifs créés au sein du Rassemblement Bleu Marine…

L’action de Florian Philippot et de ses amis s’était en effet résolument inscrite dans l’obsession historique de l’extrême droite pour l’éducation. En lui donnant toutefois une nouvelle coloration – républicaine et souverainiste – en phase avec l’évolution qu’ils souhaitaient donner au parti de la dynastie familiale Le Pen.

Le FN, porte-parole de ceux qui rêvent d’un retour à l’ordre scolaire d’antan…

Longtemps partisan d’un ultralibéralisme scolaire (avec la promotion du « chèque éducation » dans son programme jusqu’en 1996 et la revendication de parité de subvention entre l’enseignement public et le privé), porteur d’une vision religieuse de l’enseignement (suppression de l’école maternelle, par exemple pour le retour des mères au foyer, etc.), le FN avait progressivement repris à son compte les diatribes du courant réac-publicain, son déclinisme et sa nostalgie de l’école d’avant 68. Surfant sur le succès de trente ans de pamphlets alarmistes sur l’effondrement du niveau, le FN entendait devenir le porte-parole de ceux qui rêvent d’un retour à l’ordre scolaire d’antan…

... http://www.questionsdeclasses.org/?L-ec ... rise-au-FN
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Messagede bipbip » 04 Oct 2017, 19:45

Exit Philippot ou les mésaventures d’ un ex n°2

Florian Philippot, celui qui avait rejoint le Front national en 2011 « pour Marine Le Pen », principal acteur, avec Marine Le Pen, de la « dédiabolisation » et défenseur de la sortie de l’Euro a fini par claquer la porte du Front national, alors que le parti aborde le chantier dit de « la refondation ». Cette démission met fin aux tensions entre la présidente et sa garde rapprochée et Florian Philippot. Ce dernier est jugé responsable de l’échec de la campagne présidentielle, surtout du débat calamiteux de l’entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, semble avoir servi de bouc-émissaire et le fusible a sauté. Le départ de l’ex-vice-président du Front National s’inscrit dans la saga des ex-numéros 2 (Mégret, Lang, Gollnisch). Florian Philippot accuse le mouvement de « relepénisation » et de « régression terrifiante ». En effet, lors de son discours de Brachay, le 9 septembre, Marine Le Pen a réaffirmé les fondamentaux du Front national (immigration, anti-islamisme, défense de l’identité…) : un retour aux années noires pour Florian Philippot. Deux lignes politiques s’affrontaient et la cheffe a tranché. C’est la retour d’une ligne plus droitière avec la montée en puissance d’ex-mégretistes : Nicolas Bay et surtout Philippe Olivier. Cependant, Marine Le Pen joue sur les deux tableaux : la réaffirmation des fondamentaux et le maintien d’une ligne « Ni gauche, Ni droite ». La rupture du tandem Marine Le Pen-Florian Philippot, ne semble pas être un divorce idéologique. C’est essentiellement la stratégie Philippot, partagée par la cheffe, qui a conduit la direction frontiste à mettre en avant les questions économiques et sociales, tout en désertant le terrain de la Manif pour Tous (ce qui a encore accentué chez certains cadres frontistes l’anti-philipponisme).

... http://www.raslfrontrouen.com/exit-phil ... -un-ex-n2/
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Messagede bipbip » 07 Oct 2017, 13:56

Le maire FN et ses adjoints se substituent aux grévistes des cantines et garderies à Mantes-la-Ville

Depuis 2014, Mantes-la-Ville (78) est la première commune d’Ile-de-France conquise par le FN. À sa tête, Cyril Nauth, ex-prof de lycée.

Depuis une dizaine de jours, les personnels de la mairie sont en grève pour refuser la suppression de 11 jours de congés. La mobilisation est massive, près de 90 % de grévistes selon la CGT.

La grève a débuté le 21 septembre, jour de mobilisation nationale, avec des rassemblements réguliers sur le parvis de la mairie à 10h30.

Le Maire est ses adjoints FN ont décidé de remplacer les grévistes, en particulier à la garderie et à la cantine. Une véritable attaque contre le droit de grève (qui révèle bien la nature de classe de ce parti anti-syndical) mais aussi une forte inquiétude pour les parents d’élèves dont les enfants ont été confiés à des personnes dont les compétences et les aptitudes sont loin d’être avérées...

Le Parisien a rapporté les propos de Céline Brionne, parent élue à l’école des Hauts Villiers :

Nos enfants ont été accueillis dans des conditions de sécurité inacceptables et inadaptées. L’adjointe aux affaires scolaires [Mme Geneix, Ndlr] s’est par exemple retrouvée avec quarante-sept enfants de 3 à 5 ans à gérer. Sans compter la qualité des repas servis à la cantine. » Cette mère de famille et d’autres font circuler une pétition pour réclamer « un service de qualité et encadré de façon sécurisée pour les enfants sur le temps du déjeuner. »

On ne peut en effet n’être que choqué, comme les parents mobilisés, de cette prise en main du péri-scolaire par des militants politiques d’extrême droite. Et, en particulier, par la chargée des affaires scolaires et seconde adjointe, Monique Geneix : une élue de 76 ans, militante intégriste, qui déambule dans les rues de la ville en arborant une croix démesurée (et que l’on retrouve aussi dans les cortèges de Civitas, tenant la banderole de tête aux côtés de Farida Belghoul, l’initiatrice des fameuses "Journées de retrait de l’école").


http://www.questionsdeclasses.org/?Le-m ... antines-et
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Messagede bipbip » 20 Oct 2017, 20:39

Réactions de l’extrême droite après le départ de Philippot

Un peu plus de deux semaines après son annonce, voici quelques réactions et conséquences du départ du FN de Philippot, en attendant une véritable recomposition du Front national et donc du camp nationaliste, qui permettra de mieux cerner ce à quoi nous serons confrontés dans les années à venir.

Après l’annonce fracassante de sa démission du Front National (FN), Florian Philippot a donc, sans surprise, annoncé la mutation de son association les Patriotes en formation politique. Conscient de la difficulté, dans le camp nationaliste, d’exister à la marge du FN, il fait preuve d’ouverture (« on n’est pas sectaire », a-t-il déclaré) en acceptant par exemple la double appartenance partisane (alors que l’article 6 des statuts du FN l’interdit) tout en continuant à espérer rassembler nationalistes de droite et de gauche.

Philippot cherche aussi de nouveaux amis, et se tourne logiquement vers Nicolas Dupont-Aignan. Mais Marine Le Pen ne compte pas se laisser priver de ce nouvel allié, et a elle aussi rencontré le patron de Debout la France pour tenter de pérenniser l’accord de l’entre-deux-tours. Enfin, histoire de compliquer encore un peu les choses, Debout le France a connu une scission suite au soutien de Dupont-Aignan à Marine Le Pen : l’Union Nationale Citoyenne (UNC), lancée par trois des quatre anciens vice-présidents de Debout la France, dont Dominique Jamet, a ainsi organisé sa première réunion publique le 23 septembre dernier, afin de réunir « les républicains des deux rives »…

... http://lahorde.samizdat.net/2017/10/10/ ... philippot/
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Messagede bipbip » 12 Nov 2017, 19:55

Bordeaux : le sanglier identitaire Vardon vient trouver les glands du FN33

Pas de surprise à Bordeaux du côté de l’extrême droite : après avoir été au cœur de la création et de la gestion du bar clandestin « le Menhir », qui jusqu’à récemment rassemblait tout ce que l’extrême droite locale a de plus abruti (militant.e.s royalistes, frontistes, identitaires et néo-nazi.e.s), le Front national impose à Bordeaux la présence d’un invité de marque. En effet, Philippe Vardon, vice-président du groupe FN au conseil régional de PACA, animera le 16 novembre prochain en compagnie d’Edwige Diaz (conseillère régionale FN de nouvelle aquitaine) une conférence intitulée : « Comment préparer les prochaines victoires locales ; agir sur le terrain et communiquer. »

Outre l’amateurisme du montage et un sens original de la perspective, ce flyer nous montre un Philippe Vardon à l’image du Front National d’aujourd’hui : propre sur lui, d’allure sérieuse, mais cachant difficilement une réalité nettement plus brutale, nettement moins assumable. Petit retour sur la carrière du personnage.

Philippe Vardon fait ses débuts en politique au sein d’Unité Radicale, organisation nationaliste révolutionnaire dissoute suite à l’attentat de juillet 2002 visant Jacques Chirac, alors président de la république. A partir de 2000, il est également chanteur au sein du groupe de rif (rock identitaire français) « Fraction Hexagone », qui avait défrayé la chronique en 1998 avec le morceau « Une balle », promettant d’assassiner tout.e opposant.e, des « sionistes » aux « marxistes », en passant par les « cosmopolites », morceau qui vaut au groupe d’être convoqué par la justice avant que l’affaire ne tombe à l’eau suite à un vice de procédure.

... http://lahorde.samizdat.net/2017/11/11/ ... s-du-fn33/
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Messagede Pïérô » 17 Nov 2017, 07:24

L’ancien chef des identitaires de Tours se délocalise au conseil régional de Bourgogne

Dans un article du Journal de Saône et Loire (12/11/17) [1], on apprend que Pierre-Louis Mériguet, l’ancien leader du groupuscule d’extrême-droite tourangeau Vox Populi, a été recruté par le groupe FN au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté :

« L’un des deux nouveaux assistants recrutés par le Front National au conseil régional a longtemps milité dans un mouvement d’ultra-droite. (...) Pierre-Louis Mériguet sera en charge de la communication du groupe et de l’animation des réseaux sociaux. »

L’article rappelle quelques-unes des frasques de Mériguet quand il sévissait encore à Tours : défilés homophobes, bagarres de rues, marches aux flambeaux... jusqu’à la gifle collée à un de ses compères d’extrême-droite, Stanislas de La Ruffie, à la sortie de la messe. Cette petite biographie n’a pas plu à Pierre-Louis, qui a tenu à rectifier [2] :

« Je n’ai jamais été opposé aux homosexuels. J’ai simplement combattu l’activisme LGBT, en plein contexte de la loi Taubira. »

Apparemment, Mériguet a la mémoire courte : les actions menées contre la Gay Pride par son groupuscule ont démarré dès 2010 (bien avant la loi Taubira), et leur premier slogan était « Pas de défilé pour les enfilés ». Le caractère homophobe de l’expression ne fait aucun doute. Pierre-Louis semble aussi oublier le temps où il chantait « Maréchal nous voilà » et rendait hommage à Charles Maurras.

D’après Sylvie Beaulieu, vice-présidente du groupe FN au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté interrogée par Le Journal de Saône et Loire, Pierre-Louis Mériguet exerçait déjà la fonction d’assistant « depuis plusieurs mois en région Normandie ». Vu les casseroles qu’il se traîne à Tours, l’identitaire a apparemment jugé préférable de s’expatrier, quitte à passer de région en région. Et tant pis pour l’enracinement, vertu pourtant tant vantée par sa famille politique. Comme son pote Philippe Vardon, devenu vice-président du groupe Front National de la région PACA après un long parcours dans les rangs des identitaires, Mériguet semble en passe de réussir sa reconversion professionnelle. Bon débarras.


Notes

[1] Cet article a été publié dans plusieurs titres du même groupe de presse, dont Le Bien Public et L’Est Républicain.

[2] Article « Au sujet de Pierre-Louis Mériguet, assistant du FN au conseil régional », Le Journal de Saône et Loire du 13/11/17.


http://larotative.info/l-ancien-chef-de ... -2502.html
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Re: FN & ses satellites

Messagede bipbip » 10 Fév 2018, 18:21

Le programme économique du FN : Socialisme ou barbarie?

Le programme économique du Front National est une parfaite illustration du discours économique de l’extrême droite. Sous couvert de reprendre certaines proposition sociales de la France Insoumise, il pose la question de l’ « épuration » du prolétariat, distinguant nationaux et étrangers…

En France, la plupart des groupes d’extrême droite n’ont pas de programme détaillé et ne comptent pas arriver au pouvoir à court terme. C’est pour cela que nous avons choisi de nous concentrer sur le programme du Front National qui illustre parfaitement la théorie du Club de golf et celle du capitalisme national.

Cette partie est fondée sur le décryptage du programme de 2012 du FN proposé par Visa, ainsi que celui de 2017. Tout d’abord, l’une des premières mesures du FN serait de renforcer le contrôle des chômeurs qui perdraient plus facilement leurs allocations, et la désactivation de 10 millions de cartes vitales qui seraient entre les mains de « fraudeurs ».

Ces attaques contre les chômeurs s’assortiraient de la fin des 35 heures, une grande revendication patronale accompagnée d’une baisse des taxes concernant les PME, flattant ainsi la petite bourgeoisie, une des cibles essentielles du FN. Les mesures flattant la classe dirigeante ne s’arrêtent pas là, car le FN revendique aussi une baisse de l’ISF (impôt sur la fortune), qui pourtant ne concerne que la haute bourgeoisie. Le fait que la famille Le Pen soit multimillionnaire suite à l’héritage Lambert n’est peut-être pas étranger à cette mesure particulière.

Enfin, comme il faut bien un vernis social, le Front National veut tout de même mettre en place une idée de « gauche » consensuelle, la Taxe Tobin sur les transactions financières, chère au groupe altermondialiste ATTAC.

Ce programme est assorti de mesures pour « protéger » les travailleurs français contre l’immigration car selon le FN « celle-ci est utilisée par le patronat pour faire peser à la baisse sur les salaires ». Cela commencerait par la mise en place d’une « préférence nationale » dans les embauches qui favoriserait les citoyens français, traduction directe de la « théorie du club de golf ». Cette préférence serait aussi étendue à l’attribution de logements sociaux, mais aussi aux aides sociales, ce qui semble d’autant plus absurde.

Elle s’assortit d’une série de mesures visant le « zéro immigration » telles que la fin de l’accueil des demandeurs d’asile, du regroupement familial, et de la possibilité juridique de régulariser les sans-papiers. Enfin, ce seraient toutes les manifestations de soutien aux sans-papiers qui seraient interdites : y participer serait alors passible de peines de prison ferme.

De manière encore plus délirante, le FN souhaite abolir l’AME (aide médicale de l’Etat) qui permet de soigner les personnes sans ressources et en situation irrégulière. Cette mesure discriminatoire pose des questions d’ampleur : refuser de soigner des personnes malades parce qu’étrangères va à l’encontre de toutes les règles de base de la santé publique. Ne pas traiter des personnes atteintes de maladies infectieuses pose des risques très élevés de contamination de l’ensemble de la population !

Jusqu’en 2010 le programme économique du FN se caractérisait par une baisse généralisée des impôts, à mettre en lien avec les racines poujadistes de ce mouvement, ce qui en faisait un programme ultra-libéral. Jean-Marie Le Pen aimait à se faire appeler le « Reagan européen » dans les années 80. Dans son programme de 2012, ce parti tente un tournant « colbertiste », c’est-à-dire défendant un rôle interventionniste de l’état, en faveur de mesures sociales, en pillant allègrement des mesures du Front de Gauche et de la France Insoumise.

Cela dit, au lieu d’un keynésianisme classique proposant des mesures de relance, une très forte augmentation des dépenses régaliennes est prévue : 41 milliards seraient dépensés pour les expulsions de sans-papiers, assortis d’une forte augmentation du budget de la Défense (non chiffré), de même que 15 milliards d’euros de plus pour la police et la justice.

Ces dépenses auraient vocation à être financées par la sortie de l’Euro et le retour au franc, qui permettrait de faire jouer la planche à billet pour « franciser » la dette de l’Etat. Il convient de noter que le FN prévoit une dévaluation « compétitive » de 30%, ce qui, sans augmentation des salaires (cette mesure ne figure pas dans le programme du FN) revient à une baisse de ceux-ci de l’ordre de 20 à 30%. Enfin, cette panoplie serait complétée par des mesures protectionnistes concernant les produits issus de pays à bas salaires tels que la Chine, qui permettrait de rendre les productions françaises compétitives, reprenant en cela les propositions des économistes du Front de Gauche et de la France Insoumise.

Pour conclure, ce programme économique se donne une coloration sociale pour séduire les classes populaires. Cependant, après un examen plus attentif, nous voyons que ce programme se compose principalement de mesures de workfare, de mesure protectionnistes et étatiques keynésiennes sans réelle efficacité pour les travailleurs quand elles ne sont pas carrément nuisibles, ainsi que de mesures discriminatoires envers les travailleurs étrangers.

Ce programme propose de manière illusoire la restauration d’un capitalisme national qui serait plus « humain et juste », un peu à l’instar du Front de gauche et d’autres partis réformistes tels que Syriza ou Podemos. Néanmoins, à la différence de ces partis réformistes de la gauche radicale, l’extrême droite propose aussi de restaurer les conditions de vie d’une partie des prolétaires (blancs) en s’attaquant aux conditions de vie du prolétariat issu de l’immigration. Cette manœuvre est probablement ce qui distingue le plus le programme économique de l’extrême droite de celui des réformistes radicaux, mais aussi dans une certaine mesure du fascisme historique qui s’adressait à un prolétariat plus homogène opposé à des « élites étrangères ». Celui-ci devait présenter ses victimes, en particulier les Juifs, comme extérieurs au prolétariat (alors que la majorité de la population juive européenne en faisait pourtant bien sûr partie).

L’extrême droite, sans parvenir au pouvoir, depuis quelques années exerce une importante influence sur la vie politique en France et en Europe. Chasse aux pauvres sous couvert de lutte contre l’insécurité, violences policières légitimées et exacerbées, panique morale vis-à-vis de l’Islam, état d’urgence, tentatives de mettre en place la déchéance de nationalité… Toutes ces politiques ont un point commun : être nées dans les esprits de l’extrême droite, et sont devenues la norme. Cette série d’articles extraits du livre « Temps obscurs, extrême droite et nationalisme en France et en Europe », écrit par des contributeurs au site 19h17.info et du blog Feu de prairie, ont pour objectif de mieux comprendre ce retour en force et le danger qu’il implique pour nous.

Lien vers le livre : https://editionsacratie.com/temps-obscu ... en-europe/


https://www.19h17.info/2018/02/07/progr ... -barbarie/
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Re: FN & ses satellites

Messagede bipbip » 15 Fév 2018, 22:34

Ecole et extrême droite : La scission du collectif Racine

Comme on le sait, le traumatisme de l'échec à l'élection présidentielle, malgré une qualification pour le second tour, a entraîné une remise en cause de la stratégie mise en œuvre pendant la campagne qui s'est traduite par le départ du Front National de son vice-président, Floriant Philippot, qui a transformé en octobre 2017 son association « Les Patriotes » en nouveau parti politique. La scission philippotiste n'a pas été sans conséquence au sein du collectif Racine puisque la majorité de ses membres a décidé de rallier la nouvelle organisation, ce qui a obligé le Front National à créer une nouvelle structure axée sur les problèmes éducatifs en décembre 2017, le forum Ecole et Nation. Or, il semble bien que face aux réformes scolaires et universitaires préparées par le nouveau pouvoir macronien, les deux structures développent des positions divergentes qui sont un bon exemple des débats qui traversent aujourd'hui le Front National.

I/ Racine ou la République souveraine contre l'européisme

Le 31 octobre 2017, le collectif Racine publie un communiqué dans lequel il annonce sa coopération avec « Les Patriotes » de Floriant Philippot. Cette coopération est sensée contester (ou contrecarrer) un tournant du FN vers « l'euroréformisme » et l'abandon du combat pour la souveraineté. Le communiqué dénonce une dérive « identitaire et conservatrice » et annonce que le collectif poursuivra son combat pour « l'Ecole de la République ».

En décembre, Racine publie sa lettre n°13, près d'un an après la lettre n°12 (rappelons que le collectif existe depuis 2013). Pour l'essentiel, il s'agit du compte-rendu de l'Assemblée Générale du collectif qui s'est tenue trois jours avant la rupture officielle avec le FN et de la conférence du collectif donnée à Tours le 16 septembre 2017. L'éditorial d'Alain Avello, le président du collectif, indique que le choix pour « Les Patriotes » a été très majoritaire dans le collectif. La séparation d'avec le FN entraîne un changement de nom : le collectif Racine devient Racine (avec comme sous-titre, « les enseignants patriotes ») ! Dans la nouvelle direction du collectif les noms de Valérie Laupiès, Alain Dubreuil et Gilles Lebreton ont disparu. Alain Avello demeure président, entouré de Daniel Philippot (qui est le père de Floriant !), Pierre Mislevic, Marc Chapuis et Stéphanie Coniglio. Racine revendique 23 sections départementales et 8 groupes de travail nationaux.

L'éditorial d'Alain Avello synthétise la ligne du collectif. Il s'agit d'une ligne radicalement souverainiste c'est-à-dire nationaliste. En effet, pour lui, l'enjeu de souveraineté détermine les questions scolaires car les réformes d'inspiration libérale-libertaire « ont trouvé dans la logique euromondialiste le plus efficace des vecteurs ». Ce positionnement entraîne trois conséquences. D'abord une condamnation à a priori de la politique du nouveau ministre de l'Education Nationale (EN), Jean-Michel Blanquer (JMB) qui est l'occasion de polémiquer avec la droite conservatrice (« Valeurs Actuelles »). Car JMB ne serait pas un « nostalgique de l'excellence » comme un certain nombre de ses déclarations pourraient le faire croire. Ces dernières ne seraient que de la démagogie car fondamentalement son passé, en particulier sous la présidence de Sarkozy où il est le numéro deux du ministère, prouverait qu'il est « un exécuteur zélé des diktats conçus dans les sphères européistes et mondialistes ». Ensuite, le positionnement souverainiste explique la rupture avec le FN car ce dernier est en train d'abandonner le souverainisme, Avello allant jusqu'à parler de reniement. Quitter le FN c'est donc conserver sa cohérence idéologique, refuser les compromissions. Enfin, c'est une perspective de Grand Soir éducatif que dessine Alain Avello lorsqu'il défend « un changement politique radical qui saura...permettre la Grande Réforme du système scolaire et universitaire que nous appelons de nos voeux ». Idéologiquement nationaliste, Alain Avello défend une stratégie radicale voire « révolutionnaire » pour appliquer ses choix idéologiques.

Cette ligne est reprise par Daniel Philippot, conseiller régional Nord-Pas-de-Calais-Picardie, sur les raisons du départ du FN. Il en donne quatre :
la substitution d'une ligne libérale à une ligne souverainiste, « celle du passé, repliées sur des thématiques qui, pour importantes qu'elles soient (immigration, insécurité, islam radical) ne sauraient à elles seules constituer un projet de gouvernement ; il s'agit d'une ligne « plus sociétalement réactionnaire que véritablement sociale » ;
abandon de la dédiabolisation ;
perte de cohérence programmatique sur l'Europe, clé de voûte programmatique, avec comme conséquence l'incapacité du FN à se positionner sur la loi Travail ;
retour des « vieux démons » à l'occasion de l'éviction de Florian Philippot ; rester au FN ce serait se perdre dans une lutte de clans épuisante.
On voit d'une part que Daniel Philippot se revendique d'une ligne nationaliste et sociale lorsqu'il se décrit, lui et ses camarades de Racine, comme « fidèles à nos convictions d'une France libre et souveraine, conservant son identité mais sachant aussi préserver son modèle social » et d'autre part qu'il rabat la ligne majoritaire du FN sur celle du FN de Jean-Marie Le Pen dans les années 80-90, libérale et raciste, celle d'un parti protestataire.

De même, Daniel Philippot précise les critiques adressées à JMB lorsqu'il était « vice-ministre » de l'EN de 2009 à 2012. Il rappelle que JMB s'est livré à une politique de coupes budgétaires sévères accompagnées d'un discours très dur contre les fonctionnaires. Rappelons que ce sont en effet 80 000 postes qui sont alors supprimés dans l'EN. Philippot ajoute que sa volonté d'évaluer les enfants dès la Maternelle pour repérer ceux à risques fut décriée par les syndicats enseignants. Il remonte même à la période où JMB fut recteur de l'académie de Créteil en 2007-2009 pour rappeler l'expérimentation consistant à payer les élèves pour qu'ils viennent en cours ! On peut noter que Philippot cite positivement Philippe Mérieu pour avoir critiqué cette expérimentation. Preuve que les « pédagogues fous » chers à la rhétorique du FN depuis des décennies ne sont pas ceux que l'on croit ?
Cependant à l'époque (septembre 2017), le rapport à la politique de JMB n'est pas encore homogène au sein du collectif puisque le futur vice-président Pierre Miscevic est prêt à faire crédit au nouveau ministre qui a de « bonnes intentions affichées » comme par exemple le retour de la grammaire au collège (rappelons que ce que Miscevic nomme retour de la grammaire est son enseignement théorique alors qu'aujourd'hui son enseignement se fait à partir d'exercices pratiques). Mais c'est aussitôt pour noter qu'il n'y a aucun changement de la grille horaire des collèges, que la réforme de 2015 demeure pour l'essentiel en l'état et qu'ainsi le Français, le Latin et le Grec restent sacrifiés. Surtout, JMB demeure partisan de l'autonomie. C'est à travers elle que la culture classique pourra revenir en grâce ce qui introduit un facteur d'inégalité puisque pour Miscevic seuls les collèges de centre-ville opteront pour ce retour (il est bien connu que dans les collèges de l'éducation prioritaire l'autonomie pédagogique ne sert qu'à « enseigner » le rap!). Miscevic note la proximité sur ce point entre la politique de JMB et le programme de Fillon. Nous noterons, nous, que Miscevic fait l'apologie de l'uniformité assimilée à l'égalité, uniformité autrefois considérée comme caractéristique des visées communistes des pédagogues fous dans les textes de l'extrême-droite ! S'ensuit une vision de l'Education Nationale qu'on croirait tirer du plan Langevin-Wallon : mêmes programmes et options partout, possibilité donnée à chaque élève de progresser à son rythme et sur la voie qui lui convient le mieux à l'intérieur de chaque établissement, les meilleurs élèves des quartiers défavorisés pouvant aller plus haut. Malheureusement, il faut pour cela des professeurs bien payés ce que JMB n'est pas disposé à faire. Il faut également des professeurs bien formés et là il regrette que JMB ne remette pas en cause les ESPE (écoles supérieures du professorat et de l'éducation), « monstres nés des pires fantasmes pédagogistes soutenus par les ministres socialistes...qui font fuir les meilleurs des professeurs recrutés ». Ouf ! Pierre Miscevic sait revenir rapidement vers les tubes classiques de l'extrême-droite en matière pédagogique !

Au final, il faudra selon lui des changements réels pour donner à JMB la confiance qu'il réclame. Telle n'est pas exactement la conclusion d'Alain Avello lors des journées de Tours. Il n'y a pour le président du collectif Racine rien à attendre de JMB vu son passé et la nature du gouvernement auquel il appartient. JMB est même dangereux car il a un discours soporifique dans la mesure où il reprend en paroles des propositions du collectif Racine. En réalité, il va poursuivre les politiques en place depuis « 40 ans » (si on compte bien cela renvoie à la mise en place du collège unique, la bête noire de l'extrême-droite), à savoir :
la cogestion avec les syndicats et les pédagogues ;
l'inscription des réformes dans l'agenda de l'Union Européenne.
Il n'y a donc aucune confiance à donner à JMB. Il faut au contraire exercer une « vigilance extrême ». Car JMB cache sa politique européo-libérale derrière des discours attirants. Il avance masqué contrairement à Najet Vallaud-Belkacem qui assumait le discours pédagogiste.
Et le président du collectif Racine de rappeler les grandes lignes de son projet scolaire :
une Ecole aux voies différenciées (comprendre : sélective et hiérarchisée),
une « pratique systématisée et toujours positive de l'orientation, notamment vers la voie professionnelle, dût-elle être précoce, voie professionnelle revalorisée bien sur (Marc Chapuis, vice-président du collectif, précise néanmoins que cette voie concerne surtout les élèves des milieux défavorisés), assimilatrice, ayant restauré l'autorité des maîtres et la centralité des savoirs.
Et de rappeler que sa mise en place passe par « une réforme d'ensemble et radicale », une « Grande Réforme », et non des initiatives locales, et que pour cela il faudra que le pouvoir politique soumette entièrement l'administration centrale du ministère de l'Education Nationale (cela, il l'a appris d'une discussion avec un haut-fonctionnaire du groupe des Horaces, collectif qui conseillait Marine Le Pen pour son programme, lors de la campagne présidentielle, ce haut-fonctionnaire lui expliquant par le détail comment les hauts fonctionnaires du MEN mènent les ministres par le bout du nez).

II/ La réponse du FN : la création du forum Ecole et Nation

C'est en novembre 2017 que s'est créé le forum Ecole et Nation. Tout de suite ce qui frappe c'est que le forum se présente comme une création des élus du FN et non d'enseignants. Il n'est d'ailleurs pas ouvert qu'à ces derniers mais aussi aux parents d'élèves. Même si ses responsables sont en général des enseignants, la référence aux élus doit être lue comme signe d'un affaiblissement du FN dans le milieu enseignant suite au départ vers « Les Patriotes » de la majorité des membres du collectif Racine (qui n'a jamais d'ailleurs compté plus que quelques centaines d'enseignants). De manière conséquente, mais peut être significative idéologiquement, le forum dit s'intéresser « à tous les types d'établissement (publics comme privés) », référence au privé qui tranche avec la défense de l'Ecole de la République, centrale dans le collectif Racine.

Par contre, le positionnement idéologique global semble identique. Le forum « s'oppose fermement à l'idéologie dominante qui sclérose le système éducatif : « pédagogisme », égalitarisme, laxisme et soumission à la doxa post-nationale ». Il est une « véritable voix dissidente, il abordera sans tabou tous les sujets, y compris ceux interdits par la pensée unique tels la sélection, la restauration de l'autorité des maîtres, la défense de notre identité ou la rupture avec les lubies de Mai 68 ». Tout y est ! On ajoutera que le site du forum offre trois liens : le site du FN (identité politique), celui de l'Education nationale (identité professionnelle) et celui de l'Académie française (identité réactionnaire?).

Sur le plan organisationnel, le forum affiche sa volonté d'autonomie par rapport au FN ! Son organisation apparaît assez lâche, constituée par des référents régionaux qui se contentent de coordonner leur action. Ils sont 11 au total, presque tous élus. A leur tête se trouve le « coordinateur national » Gilles Ardinat, professeur agrégé d'histoire-géographie, référent en Occitanie, conseiller régional. Les autres référent(e)s sont :
- Valérie Laupiès, directrice d'école en ZEP et conseillère régionale en PACA,
- Michel Leca, retraité de l'EN, référent en Corse,
- Aymeric Duroc, professeur d'histoire-géographie à Fontainebleau, référent en Ile-de-France, déçu du sarkozisme qui a adhéré au FN en 2013,
- Marie-Hélène de Lacoste-Lareymondie, professeur de Lettres (et mère de famille!), référente pour le Grand Est, conseillère régionale,
- Gérard Philippe, retraité de l'EN, référent pour les Hauts de France où il est conseiller régional, ancien partisan de Jean-Louis Borloo (!),
- Gilles Pénelle, professeur d'histoire-géographie, référent pour la Bretagne où il est conseiller régional,
- Gilles Lebreton, professeur de Droit à l'Université, référent en Normandie, député européen,
- Arnaud de Rigné, étudiant, référent pour les Pays de la Loire, secrétaire fédéral adjoint du FN de Loire-Atlantique,
- Jérôme Buisson, professeur d'italien, référent en Auvergne-Rhône-Alpes, conseiller municipal à Bourg-en-Bresse et
- Pierre Lafond, personnel de direction, référent en Nouvelle Aquitaine, transfuge de la droite.
Il semble bien que le forum soit sous la coupe du trio des Gilles, personnalités qui ont exercé des responsabilités nationales au sein du FN et qui, comme Gilles Lebreton, sont actives dans les débats d'avant congrès pour faire évoluer le FN.

Reste que le forum a peu élaboré de positions politiques depuis sa création. C'est pourquoi le positionnement à propos de la réforme du Baccalauréat de JMB a valeur fondatrice d'une ligne politique. Surtout, il s'avère assez différent, à l'heure où nous écrivons soit à la veille de la journée d'actions du 1er février, de celui de Racine.

III/ Des divergences d'approche de la réforme du Baccalauréat

Mi-février le ministre de l'Education Nationale annoncera sa réforme du Baccalauréat. Mais il semble qu'il soit très satisfait du rapport qu'il avait commandé à Pierre Mathiot et que ce dernier lui a remis fin janvier. Le rapport Mathiot propose notamment de renforcer considérablement le poids du contrôle continu et de l'oral dans la délivrance du diplôme au détriment des épreuves terminales qui coûtent chères et ne servent pas à grand chose puisque l'orientation dans l'enseignement supérieur les précède dans le temps. Il propose aussi que l'élève construise davantage son propre parcours de connaissance puisqu'il choisira 4 matières dans lesquelles il commencera une spécialisation (deux majeures et deux mineures). Une majorité des syndicats enseignants appellent les personnels de l'EN à se mobiliser contre ce projet, en en contestant le bien-fondé et ses conséquences pour les enseignants (réductions de postes possibles, modifications des obligations statutaires en particulier concernant les horaires de travail), par une journée d'actions le 1er février et un appel à la grève le 6 février. Il s'agit du Snes-Fsu, de FO, de la CGT Educ'action, de SUD Education, SUD Etudiant, Unef, Sgl, Unl-sd, Unl.

A/ Ecole et Nation : une critique mesurée et une volonté de négocier

Le forum Ecole et Nation a publié deux communiqués de presse sur la question du bac, l'un avant la remise du rapport, l'autre après. Ce dernier, daté du 25 janvier, critique une volonté de simplification du bac qui n'en est pas une en réalité, le nombre de points laissés en suspens -introduction du contrôle continu, la possibilité ou non pour le lycéen de changer d'options au cours de sa scolarité au lycée, l'imprécision au sujet des Bacs technologiques. Conclusion : « le rapport Mathiot donne donc une impression d'inachevé et de précipitation ». Ce qui est inquiétant le ministre voulant trancher d'ici le 14 février. C'est pourquoi le forum demande à être reçu par le ministre (Mathiot ne l'a pas pas fait!) car « nous sommes l'émanation d'un des principaux partis politiques français », représentant des millions d'électeurs et donc de parents d'élèves.

Le communiqué précédent ne critiquait que l'instauration du contrôle continu accusé d'aggraver les inégalités entre les lycées, d'abaisser le niveau du diplôme, « les enseignants subissant directement et indirectement de multiples pressions », et de provoquer une « rupture d'équité » avec le recul de l'anonymat. Il comportait quelques revendications : la demande d'un examen national, anonyme avec des épreuves terminales uniformes, la remise en cause de l'objectif des 80% d'une classe d'âge titulaire du baccalauréat. Et concluait de manière prudente : « le chargé de mission de Monsieur Blanquer ne semble pas aller dans la bonne direction ».

Bref, un positionnement prudent par rapport au ministre, la volonté d'exister à travers le poids électoral du FN, des propositions concrètes réactionnaires. Tout autre est la réaction de Racine.

B/ Racine : une critique systématique et un appel à rejoindre les initiatives syndicales

Racine a réagi au rapport Mathiot par un communiqué de presse le 26 janvier significativement intitulé « Blanquer malheureusement sur les traces de ses prédécesseurs ».

La critique du rapport Mathiot est claire et nette : JMB, dans la continuité des ministres précédents car il a les mêmes maîtres à savoir l'UE et la stratégie de Lisbonne, reprend à son compte « l'idéologie des compétences minimales au détriment de la transmission des savoirs qui se remarque à l'éclatement des cadres disciplinaires et des filières ». Le nouveau bac ne sera pas égalitaire du fait de l'individualisation des parcours, de la part du contrôle continu, de l'instauration d'un grand oral. Autrement dit, tout est clair : la réforme n'est qu'une application d'une idéologie pédagogique dont la fonction est de détruire l'Education comme Nationale dans l'intérêt de l'élite européiste.

N'étant pas gagné facilement par la modestie, le communiqué de presse de Racine se permet de tirer à boulet rouge sur la naïveté de la droite conservatrice (« Valeurs actuelles ») et du FN qui n'avaient pas hésité à louer des déclarations du ministre d'Emmanuel Macron, le FN n'hésitant pas, notamment, à parler de « victoires idéologiques ».

Plus remarquable encore, il ne s'agit pas pour Racine de quémander un entretien au ministère pour amender le projet mais de le rejeter totalement, d'obtenir son retrait. Et pour cela son communiqué de presse n'hésite pas à appeler aux actions syndicales du 1er février : « il faut faire obstacle à la réforme telle qu'elle se profile », « se mobiliser massivement lors de la journée d'actions du 1er février ». Le but étant le recouvrement de la « souveraineté de nos politiques scolaires ».

Est-il besoin de préciser que pour nous l'acceptation de la présence de Racine dans les cortèges syndicaux serait inacceptable ?

Conclusion

Il n'aura donc pas fallu attendre longtemps pour que des divergences apparaissent entre les deux structures « enseignantes » issues du FN. Il est plus difficile de penser la nature de ces divergences. Nous tenterons l'explication suivante à titre d'hypothèse. Il nous semble que le forum Ecole et Nation est davantage sur un positionnement réactionnaire, axé sur la restauration de l'école (savoirs, autorité des maîtres). Ce positionnement a l'intérêt d'être commun avec celui d'une partie de la droite, bien représentée par « Valeurs actuelles », à savoir la droite conservatrice. Or, JMB a fait entendre durant toute l'année 2017 une petite musique réac sur les problèmes scolaires. D'où la tentation de croire qu'il est possible de négocier avec lui, l'espérance d'être reconnu par le MEN comme un acteur légitime dans le domaine scolaire, une force d'opposition raisonnable et crédible, à l'image de ce que devrait devenir le FN plus globalement. Ce qui aurait surtout l'avantage de faire de ce dernier un partenaire possible pour la droite conservatrice à l'heure où Laurent Wauquiez a pris la tête des Républicains. Au fond, le forum Ecole et Nation ne jouerait-il pas le rôle d'un poisson pilote dans le cadre d'une stratégie d'union des droites de la nouvelle direction du FN (Bay, Alliot, Bilde, Collard), après le rejet de la stratégie ni droite-ni gauche de Florian Philippot jugée responsable de l'échec de la Présidentielle ; cela sur une base idéologique libérale économiquement et conservatrice voire réactionnaire sur les valeurs, eurosceptique mais pas europhobe, tout en conservant une marque xénophobe faisant la différence avec la droite conservatrice ? Dans un moment où le rapport de force avec la droite n'a jamais été aussi favorable au FN...

A l'opposé, se dessine à Racine une radicalisation de la stratégie ni droite-ni gauche. L'Etat républicain actuel serait gangrené par l'européisme qui pourrit l'Education Nationale. Restaurer cette dernière impliquerait une « Grande Réforme » mettant au pas l'appareil d'Etat, inséparable d'une rupture avec l'Union Européenne. Cette rupture ne serait possible que si se rassemblent les ‘authentiques républicains des deux rives’, ce qu'aurait tenté de faire le FN entre 2011 et le printemps 2017 (voir communiqué de presse d'Alain Avello du 21 septembre 2017, jour où Florian Philippot annonce son départ du FN et où Avello définit le FN, dans cette période considérée, comme le « seul parti populaire authentiquement républicain, souverainiste et social » faisant l'union des républicains des deux rives « par delà la gauche et la droite »). En décembre 2017, le même Avello se définit dans un tweet comme « chevénementiste », caractérisation qu'il semble étendre à tous les membres de Racine. En attendant que ce rassemblement se fasse au plan politique, il estime qu’il faut combattre l'orientation européiste partout où elle se déploie à commencer par l'EN. C'est pourquoi Racine, s'opposant frontalement à la réforme du Bac de JMB, décide d'appeler clairement aux actions décidées contre cette réforme par les syndicats. Sans doute est-il exagéré de parler d'une organisation nationaliste-révolutionnaire, faute de maturation idéologique, mais c'est bien, à notre avis, cette sensiblité de l'extrême-droite qui s'exprime à Racine. A court terme, on voit mal comment une telle stratégie pourrait se déployer mais d'un autre côté tout est possible dans un champ politique en pleine recomposition après l'émergence du macronisme au printemps dernier, macronisme qui repose lui aussi sur un dépassement du clivage droite-gauche au profit d'un clivage ouvert/fermé. Dans ce contexte, la ligne philippotiste peut espérer engranger (plus idéologiquement qu'électoralement au vu des résultats du premier tour des élections partielles du 28 janvier) grâce à sa cohérence.


http://www.visa-isa.org/content/ecole-e ... tif-racine
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Re: FN & ses satellites

Messagede bipbip » 06 Mar 2018, 21:57

Les mairies FN du Var au scanner n°3 février 2018

Depuis la campagne des législatives, la situation du Front National s’est plutôt dégradée dans notre département. Démissions, exclusions, règlements de comptes sont la tendance générale en son sein.

Il n’y a plus aujourd’hui que deux communes estampillées FN sur les trois que comptait le Var après les élections municipales. Le troisième maire, ainsi que les nombreuses et nombreux élus qui ne sont plus au FN, ne sont pas partis pour des raisons idéologiques mais suite à des conflits, ou à ause de leurs propos outranciers ne rentrant pas dans le moule médiatique du FN.

Mais l’état du FN ne doit pas nous faire baisser la garde, bien au contraire ! Les élus qui restent, dans les mairies ou au conseil départemental, sont en embuscade pour préparer les prochaines échéances électorales. Et si certaines et certains brassent beaucoup d’air, n’oublions pas qu’il est nauséabond, et qu’il se propage insidieusement dans les mairies de droite et de droite-extrême comme on vous le montre dans ce fascicule.

Documents à télécharger : https://www.solidaires.org/IMG/pdf/2018 ... 1556589dec
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Re: FN & ses satellites

Messagede bipbip » 15 Mar 2018, 04:36

Pas de bol ?

Donc le Front national décide de changer de nom pour « Rassemblement national ».

C’est rigolo vous savez (non), parce qu’en 1941, un certain Marcel Déat créé un nouveau parti: le Rassemblement National Populaire. Le RNP de son petit nom, sera ainsi un des trois partis collaborationnistes de l’époque avec le régime nazi.Petit clin d’oeil non moins sympathique, la flamme tricolore agite déjà ses couleurs sur les affiches du RNP, et trouvera une nouvelle vie dans le Front National.

Encore une petite couche ?En 65, l’avocat Jean-Louis Tixier Vignancour forme un parti portant déjà le nom de Rassemble- ment National et se présente aux élections présidentielles. Son programme vise notamment à exclure du pouvoir les hommes étant arrivés trop récemment dans la communauté nationale. Son directeur de campagne ? Jean-Marie Le Pen. Ironique non ? Si vous pensez toujours que ce parti veut s’ouvrir aux autres pour de « bonnes » raisons, pensez-y.

... http://npa29.unblog.fr/2018/03/13/pas-de-bol-nota-bene/
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Re: FN & ses satellites

Messagede bipbip » 21 Mar 2018, 07:47

Du Front national au Rassemblement national : la flamme se maintient

Symbole de sa refondation, le Front national devrait se muer en Rassemblement national. Le terme qualifiait déjà le groupe parlementaire de 1986, coalition de députés fraichement entrés au FN, comme Bruno Mégret, et des cadres déjà historiques dont Bruno Gollnish et Jean-François Jalkh sont les derniers représentants. La flamme tricolore sera conservée, « si élégante, si moderne, si reconnaissable ». Ces petites pirouettes satisfont les nouveaux adhérents et tentent de rassurer les anciens. Aliot, élu n°1 au nouveau Conseil national, trouve que « c’est le moment ou jamais de tout changer ». Mais le congrès de Lille ne bouscule pas les fondamentaux : défense de la valeur-travail, défense de la famille, défense de l’identité française, avec un objectif clair, le pouvoir.

... http://lahorde.samizdat.net/2018/03/19/ ... maintient/
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