Gollnisch : « Elargir le FN à la droite conservatrice et à la gauche patriote » publié le 22.01.2011 02h01
Pour Bruno Gollnisch, candidat malheureux à la présidence du FN, le départ de Jean-Marie Le Pen ouvre une nouvelle ère avec un parti qui doit rassembler au-delà des rangs des nationaux
>> Votre échec à la présidence du FN constitue-t-elle une réelle déception ?
Quand on participe à une élection, on est toujours déçu de ne pas l’emporter.
>> Ne pensiez-vous pas faire plus d’un tiers des voix ?
Je pensais effectivement que le score serait plus serré mais c’est toujours difficile de jouer contre un tsunami médiatique. Télés, magazines et une grande partie de la presse présentaient Marine de façon laudative et comme certaine de gagner. Beaucoup de gens qui avaient de la sympathie pour moi ont pensé qu’il fallait profiter de l’embellie médiatique autour de Marine.
>> Constituez -vous un courant ?
Le tiers des voix qui s’est porté sur ma candidature et les 42 membres du comité directeur -sur cent -qui m’ont officiellement soutenu constituent une force incontournable. Mais ce n’est pas dans mon intention de l’utiliser pour mener une guerre d’usure contre Marine Le Pen.
>> Elu, vous auriez réintégré ceux qui se sont éloignés du FN ces dernières années, Marine Le Pen s’y oppose. Ça peut évoluer ?
Cela fera partie des discussions que j’aurai avec elle dans les prochains jours. Ce serait de bonne politique de faire l’unité des nationaux et élargir à une frange de la droite conservatrice et même à une frange de la gauche patriote.
>> Pour vous c’est une sacrée évolution !
Personnellement, j’ai en effet une conception plus charnelle et plus complète de l’identité nationale que la seule référence à la laïcité et à la République.
>> C’est une évolution aussi du FN ?
Une nouvelle présidence génère automatiquement une nouvelle donne. Si j’avais été élu j’aurais fait exactement comme Marine Le Pen.
>> Cette nouvelle donne peut-elle conduire à des rapprochements voire des alliances avec la droite, ce à quoi se refusait Jean-Marie Le Pen depuis dix ans ?
Je crois que l’UMP ne survivra pas à l’échec programmé de Nicolas Sarkozy. Des blocs de citoyens et certainement d’élus se détacheront et feront alliance avec nous. Il sera impossible d’empêcher cela.
Recueilli par Michel Rivet-Paturel
« Les cantonales seront un test pour l’élection présidentielle »
>> Comment se préparent les cantonales ?
Nous aurons des candidats dans tous les cantons du Rhône et en Rhône-Alpes pratiquement partout.
>> Pourtant, ce n’est pas une élection facile pour le FN ?
Effectivement, d’autant moins que par une récente petite manipulation abjecte dont l’UMP est coutumière, elle a tenté de nous rendre encore plus difficile l’accès au second tour. Je pense que ça se retournera contre la majorité.
>> Est-ce une élection test ?
Ce sera un round très intéressant, un test pour la présidentielles et nous ferons un gros score.
>> Serez-vous candidat ?
Non, car je serais touché par le cumul et je ne souhaite quitter ni la Région ni l’Europe.