Le "problème" C'est que çà va encore renforcer la pression sur la ZAD. Je ne parle pas ici d'une intervention policière - la confrontation est inévitable, mais d'un problème politique plus large et plus important. La ZAD a été, est, un accélérateur des luttes, et çà va trop vite pour beaucoup. Ainsi la CGT44 qui
"condamne avec la plus grande fermeté la casse organisée par des petits groupes venus à cette manifestation uniquement pour en découdre avec les forces de l’ordre. Cette volonté d’affrontement ne servira que Marine Le Pen qui n’hésitera pas à dénaturer le fond de notre action citoyenne et politique. ..."
Après la manif de samedi, la rue de Strasbourg panse ses plaies
http://www.presseocean.fr/actualite/nantes-apres-la-manif-de-samedi-la-rue-de-strasbourg-panse-ses-plaies-26-02-2017-220546Pour la CGT, le danger pour la démocratie, ce n'est pas Le Pen et son gang.
Devrons-nous nous résigner à ne plus utiliser ce droit constitutionnel, cet acte démocratique ? Pour la CGT 44, c’est un non très clair. Nous ne sacrifierons pas les moyens d’action et les revendications de milliers de salariés sur la pression de quelques individus.
La question ici est le fossé qui va se creuser encore un peu plus entre de nouvelles formes de lutte et de militance et le milieu plus "classique", politique et syndicale, relations qui tendaient à s'améliorer un peu avec les interventions de délégués à NDDL et certaines prises de position anti-aéroport.
Ici, je ne sais pas comment c'est ressenti ailleurs, il devient de plus en plus difficile de garder une position "neutre", ou intermédiaire, entre des organisations se réclamant de la classe ouvrière et une forme de radicalité, avec une autre culture. C'est (c'était?) la mienne. Mais à partir du moment ou on soutient les actions d'hier, on se coupe d'une partie pourtant importante de la lutte, du gros de ce qui a fait les manifs contre l'aéroport. Cette dernière catégorise chaque lutte, alors que les milieux radicaux (de racine, en latin) lie "Vinci et son monde" dont Le Pen fait incontestablement partie. Et intuitivement, plus que politiquement, le lien entre sociale-démocratie et fascisme se fait, ce qui est historiquement fondé.
Voilà très vite le problème qui m'est particulièrement sensible me reconnaissant dans l'histoire anarchiste issu du monde ouvrier et dans ces formes nouvelles, qui sont ici un formidable bol d'air avec son énergie et son inventivité.