Communiqué du Collectif de Solidarité avec les Rroms de Marseille :
Collectif de Solidarité avec les Rroms de Marseille
Encore une expulsion à Marseille : l’acharnement de l’État continue
Une centaine de Roms dont beaucoup d’enfants ont été expulsés dans la nuit de vendredi 7 au samedi 8 décembre 2012, d’un hangar dans le XVe arrondissement sous le prétexte d’arrêté de péril. Alors qu’un jugement sur demande de la mairie pour expulsion du lieu n’avait pas conclu à l’urgence d’une expulsion, les services de la Ville et de l’État ont tout à coup découvert après 20 h un "risque majeur" d’affaissement du toit et risque d’incendie – les familles se chauffant autour d’un brasero !
À la violence de l’expulsion se rajoute la brutalité des CRS contre des personnes qui n’avaient pas été prévenues et à qui on venait de faire espérer quelques temps de répit dans le lieu. La préfète à l’égalité des chances était présente.
Le Collectif de Solidarité avec les Rroms de Marseille dénonce la perversité des services de l’État qui ont utilisé cet arrêté de péril pour mettre à la rue ces familles : Évoquer subitement un péril grave alors que ces personnes habitent dans ce lieu depuis 6 mois, c’est prendre les citoyens pour des naïfs, on n’ose pas dire plus. Quel est le plus grand péril ? le danger majeur ? N’est-ce pas l’État qui les met volontairement dans cette situation ? En ces jours de froid, on abrite les animaux, les plantes, les Roms on les met dehors, n’est-ce pas scandaleux ? Après trois nuits passées dans un gymnase – avec obligation de quitter les lieux durant la journée entre 9 h et 16 h.
Où iront ces personnes lundi matin ? Où se trouve le péril aujourd’hui alors que les familles ont été chassées d’un endroit où elles étaient au moins abritées contre le froid et le mistral ? Où sont les deux, trois familles qui ont eu peur de monter dans le bus réquisitionné par la préfecture pour se rendre au gymnase et qui, depuis la nuit glaciale de vendredi, errent dans la ville ?
Le Collectif de Solidarité avec les Rroms de Marseille exige
- l’arrêt immédiat de toutes les expulsions et évacuations sans solutions préalables acceptables,
- la réquisition des bâtiments publics scandaleusement vides et inutilisés, pour certains depuis des années.
http://www.millebabords.org/spip.php?article22211