Tsiganes, Rroms... lutte contre exclusion et racisme.

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Messagede Nico37 » 21 Avr 2009, 12:23

Rroms : Des camps de semi-internement dans la France de 2009

Depuis 2006, dans le département de Seine-Saint-Denis existe un concept qui a été nommé depuis peu « village d’insertion pour les Roms ». Derrière ce vocabulaire béat, se cachent en effet des camps de semi-internement. Au nom du principe de la liberté et de la dignité humaine, l’association « La voix des Rroms » dénonce ce genre d’initiative et appelle toutes les autres associations, et notamment celles qui interviennent auprès des Rroms, à en faire de même. Pour informer le public sur ce sujet, l’association a créé un blog

Des camps de semi-internement dans la France de 2009

http://villagedinsertion.blogspot.com

où figure entre autres un bref rapport envoyé aux institutions européennes des Droits de l’Homme sur ces dérives.

En automne 2006, une Maitrise d’œuvre urbaine et Sociale (MOUS) est mise en place dans la ville d’Aubervilliers au bénéfice de quelques familles rroms originaires de Roumanie. Il s’agit de l’installation de bungalows dans lesquels sont placées ces familles, suivies socialement par des associations agréées par la préfecture de Seine-Saint-Denis. Le même type de projet est mis en place un an plus tard à Saint-Denis, et en 2008 un autre à Saint-Ouen. A chaque fois, le même mode opératoire : une enquête sociale menée par Pact Arim, une sélection selon des critères annoncées par la sous-préfecture de Saint-Denis et pas vraiment respectés, et surtout environ 90% des personnes interviewées qui reçoivent des obligations de quitter le territoire français. Les 10% sélectionnés sont placés sous surveillance dans des lieux fermés, gardiennés 24h/24 et interdits d’accès à toute personne extérieure, que ce soit de leurs familles, à des amis et même à des médias.

Il a fallu quelques mois aux gestionnaires de ces lieux pour trouver un nom à leur affaire. Ce fut « village d’insertion ». Or peut-on appeler « village » un lieu fermé, où le grand-père ne peut pas accueillir son petit-fils d’un an ? Peut-on parler d’« insertion » lorsque la préfecture, partie prenante dans ces projets d’une durée prévue de trois ans, ne délivre pas de titre de séjour ni d’autorisation de travail aux personnes qu’elle prétend « insérer » ? Peut-on parler d’« insertion » lorsque ces personnes n’ont aucun contact avec l’extérieur ?

« La voix des Rroms » et d’autres associations rroms de France ont alerté le Commissaire aux Droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, l’Agence des Droits Fondamentaux de l’Union européenne et la Commission européenne, à qui ces associations ont adressé une note sur le traitement des Rroms en France à travers les « aires d’accueil pour les gens du voyage » et les « villages d’insertion pour les Rroms ». Cette note, ainsi que d’autres documents écrits et audiovisuels, sont disponibles sur le site

http://www.villagedinsertion.blogspot.com

« La voix des Rroms » lance un appel à la société civile, et notamment aux associations qui s’intéressent aux Rroms migrants à se positionner face à ce qui semble bien être une bombe à retardement. En ces temps de crise, la publicité trompeuse sur des prétendus « projets d’intégration des Rroms » risque en effet de donner naissance à une vague raciste comme celle que nous observons depuis deux ans en Italie. L’adage « qui ne dit mot consent » prend dès lors tout son sens.
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Soutien aux Roms du Hanul

Messagede Spark » 16 Juil 2010, 12:15

Vu sur le site internet du Monde Libertaire:

Solidarité avec les Roms du Hanul !

Ce matin du 6 juillet [2010] plusieurs dizaines de policiers sont venus expulser le camp rom du Hanul à Saint-Denis. 20 minutes après leur arrivée, tou-te-s les habitant-e-s, qui ont résisté, étaient dehors et les pelleteuses rentraient en action défonçant habitations et affaires. Cette technique couramment utilisée permet de réduire en quelques minutes des zones d’habitations en tas de gravats.
Ordonnée par le nouveau préfet du 93 fraîchement nommé cette opération policière revêt un caractère d’exemple : le Hanul était le plus ancien camp de Roms de la région, le plus connu, acquis de longue lutte. En clair, cela signifie que « le 93 ne tolérera plus aucun camp de Roms. »
Cette expulsion n’est évidemment pas la première et ne sera pas la dernière. Depuis des années, les Roms en France mais en Espagne ou en Italie doivent faire face aux expulsions de terrains comme Porte de Paris il y a quelques jours, aux rafles et aux expulsions collectives (appelées retours volontaires) vers la Bulgarie ou la Roumanie. Expulsions durant lesquelles travaillent main dans la main la police française et la police roumaine ou bulgare, et bien souvent aussi la Croix-Rouge qui sous couvert d’humanitaire collabore de fait avec les autorités.
L’opération de ce matin s’inscrit plus généralement dans une chasse aux pauvres et aux étrangers : rafles dans les quartiers populaires, ou dans les foyers, comme à Chevaleret (13e) la semaine dernière où la police a arrêté des vendeurs à la sauvette, rafles aux puces libres de Montreuil, harcèlement des biffins de Belleville...
RELOGEMENT DES HABITANTS DU HANUL !
LIBERTE DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION !

Le Hanul rrom de St-Denis est tombé
Ce matin, les hommes en uniforme ont expulsé de force les habitants du Hanul et leurs soutiens. Cette expulsion est parfaitement illégale, dans la mesure où aucune décision de justice n’a été notifiée aux personnes concernées. Une ultime fois, les Rroms ont demandé à voir la décision d’expulsion, mais les hommes en uniforme ont répondu que c’était dans les films que ça se passait comme ça. Nous croyons pourtant que c’est plutôt dans un état de droit que la justice décide d’abord, notifie ensuite et enfin la police l’exécute. L’huissier de justice a juste montré furtivement un papier sans en-tête, de sorte que nous n’ayons pas pu en identifier l’auteur, mais nous avons eu le temps de lire le mot «ordonnance» et de voir un tampon bleu en bas de la page.
Le Hanul était le plus ancien campement de Rroms en France [???]. Il était là depuis 10 ans. Il y a 7 ans, en 2003, le maire d’alors, M. Patrick Braouezec avait signé une convention d’occupation en grande pompe, avec une fête garnie de spécialités rroms. Cette convention n’a jamais été dénoncée. Aujourd’hui cependant, les cocontractants de la ville se sont fait jeter dehors sans qu’aucun élu dyonisien ne soit présent.
Par conséquent, les Rroms et leurs soutiens se trouvent actuellement devant la mairie de St-Denis, où ils demandent à être reçus pour :
- Trouver une solution d’hébergement d’urgence dans un des locaux de la ville ;
- Conclure à nouveau un accord qui leur permettra de s’installer quelque part dans la ville où ils vivent depuis 10 ans, où nombre de leurs enfants sont nés, et où tous ces derniers vont à l’école.

La Voix des Rroms, 6 juillet 2010.

Les Rroms trahis par la mairie de Saint-Denis
Après l’expulsion violente hier matin, les Rroms du Hanul se sont dirigés vers la mairie de Saint-Denis. Suivis à chaque pas par la police, ils y sont arrivés quelques minutes avant l’heure d’ouverture. Cependant, les portes de la mairie sont restées fermées. Un messager a indiqué aux expulsés que le directeur du cabinet du maire recevrait une délégation. Renata et Denisa, deux fillettes nées au Hanul et enregistrées à l’état civil de St-Denis, faisaient partie de la délégation.
Après un exposé d’environ 20 minutes où Mme. Haye, adjointe au maire, a mis en valeur l’engagement politique de la ville en faveur des Rroms, Denisa a pu poser la première question : « où allons-nous dormir ce soir ? » En guise de réponse, la petite fille de 9 ans a pu apprécier un second exposé sur le même thème, cette fois-ci par M. Proult, lui-aussi adjoint au maire.
Les deux élus ont maintenu tout au long de l’entretien que la ville n’avait pas de locaux pour un hébergement d’urgence, mais qu’elle faisait beaucoup d’efforts pour les Rroms, notamment avec un «village d’insertion» et avec un discours en faveur de l’ouverture du marché de l’emploi aux Roumains. En effet, M. Braouezec, anciennement député-maire et actuellement président de la Communauté d’agglomération Plaine Commune a posé une question au gouvernement en ce sens il y a quelques jours. Toujours est-il que la ville est contre la pérennisation des bidonvilles et qu’elle a refusé d’ouvrir un gymnase ou un autre local pour héberger en urgence les familles expulsées. Elle se congratule cependant de l’obtention d’une table ronde régionale au mois de septembre au sujet des Rroms qui vivent dans des campements.
En ce qui concerne l’urgence pour ces familles, la seule proposition de la ville était de se joindre à une demande d’entretien avec la préfecture de la région. Or, comme les solutions éventuellement envisagées dans ce cadre correspondent à quelques nuitées d’hôtel, la proposition n’a pas été jugée sérieuse par les expulsés, et même contradictoire avec les objectifs à long terme affichés, notamment celui de l’ouverture du marché de travail, qui reste de la compétence de l’État. Aussi, un membre de la délégation a jugé l’attitude de la ville comme une trahison : «votre soutien n’a été qu’une mise en scène politique, pour faire semblant d’aider les pauvres en bons communistes, mais finalement vous nous jetez dans la rue comme des chiens, comme pendant la seconde guerre mondiale», a dit M. Boti, ancien habitant du Hanul. Des employés de la Plaine Commune, dirigée par M. Braouezec, accompagnaient les CRS pendant l’expulsion.
Une fois de plus, comme souvent dans leur histoire européenne de 600 ans, les Rroms ont du se débrouiller par eux-mêmes, aidés par quelques dyonisiens, notamment des artistes, qui détenteurs de l’esprit de solidarité de leur ville.

La Voix des Rroms, 7 juillet.


http://www.monde-libertaire.fr/contact/items/item/13566
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Messagede Pïérô » 28 Juil 2010, 11:22

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Suite aux évènements qui ont faits la une dans l'actualité des associations ont fait un communiqué, qu'il me parait interessant de mettre plutôt dans cette rubrique "débats de société" plutôt que dans "infos France", ainsi que cette photo parue sur bellaciao, et qui me parait pouvoir introduire un débat sur cette question qui pourrait être interessant.


Déclaration de Paix du Collectif des Associations Tsiganes

Le Président de la République a déclaré la guerre aux gens du voyage et aux Rroms. Les Tziganes entendent répondre par une déclaration de paix pour éviter une explosion sociale.

L’organisation le 28 juillet d’une réunion à l’Elysée sur les « problèmes » posés par les Tziganes est une première depuis la Libération.

Comme trop souvent dans leur histoire, les Tziganes sont une fois de plus les boucs-émissaires privilégiés d’une classe dirigeante empêtrée dans les scandales politico-financiers.

Si Nicolas Sarkozy devait réitérer sa déclaration de guerre, le Collectif des Associations Tziganes serait amené à diligenter des actions judiciaires pour provocation à la haine raciale et à demander aux parlementaires de s’interroger sur la nécessité de réunir la Haute Cour.

La prégnance du racisme anti-tzigane dans la société française est telle que la confirmation le 1er juillet 2010 par la Cour d’appel de Paris de la condamnation de France Télévisions pour provocation à la haine raciale en raison du contenu d’une émission C dans l’air intitulée : « Délinquance : la route des Roms » est passée totalement inaperçue.

Alors que la France a fait l’objet de maintes condamnations par les instances européennes et risque de se retrouver au ban de l’Europe, aucun effort n’est fait par les pouvoirs publics pour lutter contre la multiplication des actes et des propos racistes dirigés contre les Tziganes.

Le 18 juillet 2010, la France a enfin reconnu officiellement le drame de l’internement et de la déportation des Tziganes de 1940 à 1946 par le biais d’un discours prononcé par le secrétaire d’Etat aux anciens combattants.

Dix jours plus tard, Nicolas Sarkozy prend l’initiative d’une politique de nature raciale qui, si elle venait à être mise en œuvre, risquerait fort de constituer une nouvelle page noire de l’histoire de France tant il est vrai que Les Tziganes, au delà des profondes différences qui existent entre Rroms et gens du voyage, sont soumis en France à un véritable régime d’apartheid en raison d’une législation d’exception indigne d’un pays démocratique.

Le Collectif des Associations Tziganes demande à être reçu par le chef de l’Etat pour évoquer les problèmes que posent les propos racistes de certains parmi les ministres et les parlementaires de l’UMP.

Le Collectif des Associations Tziganes demande l’abrogation de toutes les lois discriminatoires et une action résolue au plus haut niveau de l’Etat pour lutter contre le racisme anti-tzigane.

Pour la sauvegarde des valeurs universelles qui ont fait la grandeur de la France, le Collectif des Associations Tziganes lance un appel en reprenant les mots exacts utilisés il y a vingt-cinq ans par Georges Guingouin, premier maquisard de France, libérateur de Limoges, dans son appel lancé à l’occasion du 41ème anniversaire de la bataille du Mont Gargan :

« En 1985, j’en appelle aux hommes et aux femmes à l’âme généreuse pour que dans un sursaut moral, une nouvelle Résistance commence afin que la France reste le pays des Droits de l’Homme. La flamme de la Liberté ne doit pas s’éteindre ! ».



. un site sur lequel on retrouve ce communiqué : http://rroms.blogspot.com/, ainsi que des infos et réflexions, une web-TV, etc...
. Le site de La Fnasat, (Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes et les Gens du voyage) : http://www.fnasat.asso.fr/


Le Commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe réagit à la réunion annoncée par l'Elysée sur "les problèmes posés par certains parmi les gens du voyage et les Roms" et qui décidera, selon le président de la RF de "l'expulsion de tous les campements en situation irrégulière":
"Il faut traiter les gens du voyage comme tous les Français" - Dernières Nouvelles d'Alsace : http://www.dna.fr/fr/a-la-une-web/info/ ... s-Francais
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Pïérô » 31 Juil 2010, 09:45

Deux communiqué du MRAP en date du 29 et du 30, http://www.mrap.fr/communiques/ :

Gens du voyage et Roms : halte à la surenchère sécuritaire et xénophobe

Le MRAP est indigné et dénonce l’annonce faite, jeudi soir 28 juillet, par les pouvoirs publics de nouvelles mesures répressives concernant les Roms et les Gens du voyage. Il s’agit d’un véritable catalogue décidé lors de la réunion qui de l’Elysée qui a été présenté par le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux.

Censées « ramener l’ordre public et la sécurité », ces décisions expéditives et prises au mépris de tous les appels des associations représentatives et des instances européennes, apparaissent dans le contexte actuel comme une véritable provocation.

Ces décisions entretiennent la confusion et l’amalgame entre des groupes bien distincts : les Roms originaires d’Europe de l’Est d’un côté et les Gens de voyage citoyens français de l’autre.. Ces deux groupes sont avant tout présentés sous l’angle d’une prétendue menace à l’ordre public, de la délinquance et de la criminalité. Bien que Monsieur Hortefeux se défende de tout amalgame, c’est bien de cela qu’il s’agit.

La seule composition de la réunion de l’Elysée est évocatrice. Parmi les participants, on trouve le ministre de l’Intérieur, la ministre de la Justice, le ministre de l’Immigration et de l’identité nationale, le chef de la police nationale, celui de la gendarmerie et le préfet de police de Paris. L’accent est ainsi totalement mis sur le volet répressif. Qu’en est-il alors des problèmes de santé, d’éducation, d’insertion sociale rencontrés par des personnes qui sont soit citoyens français, soit citoyens européens ?

Par ailleurs est annoncée l’évacuation sous trois mois de 150 « campements illégaux », et l’expulsion des Roms ressortissants de pays d’Europe de l’Est dont le droit à la libre circulation au sein de l’Union Européenne ne peut être entravé, quand bien même des mesures « transitoires » les privent du droit de s’installer et de travailler en France . Quel sort attend ces familles si rien n’est prévu pour les accueillir ? Les destructions de camps, déjà amplement pratiquées, ne font que les condamner à l’errance. Dans certains pays d’Europe de l’Est, la pression sur les Roms et le racisme à leur égard sont tels qu’ils ne pourront pas envisager de s’y réinstaller.

Où devraient aller les « Gens du voyage » qui résideraient dans des camps qualifiés d’« illégaux » ? On sait que la Loi française ( dite « loi Besson » de 2000) impose aux villes de plus de 5 000 habitants de prévoir pour eux des aires d’accueil, mais de 50 % à 80 % des municipalités ne respectent pas leurs obligations. Va-t-on alors sanctionner ces municipalités ? Il faudrait commencer par respecter les droits des personnes avant de penser à les incriminer.

Quant à l’annonce d’un « contrôle fiscal » pour les habitants des campements, elle a un air curieux à l’heure où la France entière découvre que les pouvoirs publics n’ont pas la capacité ou la volonté de contrôler la fiscalité des plus grosses fortunes.

Des préjugés au déni de citoyenneté, du rejet à la rupture d’égalité entre citoyens, l’histoire nous enseigne que ce mécanisme infernal a mené à des catastrophes humaines, dont l’Europe cherche à oublier le souvenir. Ainsi en est-il , tout particulièrement, de la persécution des Tsiganes dont l’histoire officielle a du mal à reconnaître les horreurs. Cette catastrophe humaine-là ne doit pas se répéter.

Ainsi le gouvernement ne fait que légitimer et accentuer l’hostilité à l’encontre de ces populations et précariser davantage leurs conditions de vie.

La solidarité et la mobilisation citoyennes aux côtés des victimes de cette nouvelle surenchère xénophobe et autoritaire sont nécessaires et urgentes.


Nicolas Sarkozy : des annonces démagogiques, contraires aux droits de l'homme, et inefficaces

Le Chef de l'Etat a demandé que la nationalité française puisse « être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte » à la vie d'un policier, d'un gendarme, ou de tout autre « dépositaire de l'autorité publique ». Dans le même esprit il veut que l'acquisition de la nationalité à l'âge de 18 ans pour un mineur délinquant né en France de deux parents étrangers ne soit plus un droit, ce qui passe nécessairement par la modification des articles pertinents du code civil sur la nationalité, ce qui serait une nouvelle forme de "double peine". Ce faisant, Nicolas Sarkozy vient de mettre un peu plus à mal le principe fondamental d'égalité entre les citoyens.

En voulant créer cette nouvelle forme de bannissement, une fois de plus Nicolas Sarkozy s'aligne sur les thèses du Front national au risque de les légitimer. Cette attaque sans précédent est un affront grave à une tradition française et met la France en dehors du droit international. Elle complète un arsenal qui, par touches successives, compose un tableau qui participe à créer un climat xénophobe des plus inquiétants.

Ces annonces sont pour le MRAP non seulement démagogiques et contraires aux droits de l'homme, mais inefficaces, car ce n'est pas ainsi que l'on apporte les réponses appropriées aux maux et aux souffrances des populations des quartiers populaires.

Paris, le 30 juillet 2010.
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Pïérô » 03 Aoû 2010, 15:53

L'association "La voix des Rroms", http://www.lavoixdesrroms.org/, dont j'ai parlé plus haut, vient ce jour de lancer une pétition en ligne, http://www.mesopinions.com/Pour-l-egali ... s-Rroms-et—gens-du-voyage—en-France-petition-petitions-97c5e40af4535c088c3154f4710fa689.html :

Auteur : La voix des Rroms
50, rue des Tournelles
75003 Paris
La voix des Rroms est une association loi 1901 qui oeuvre pour la reconnaissance de la dignité de la population rromani (Rroms, Gitans et Manouches).

A l'attention de : M. le Président de la République française, M. le Premier ministre


Après la déclaration d’une « guerre » par Nicolas Sarkozy dans un communiqué sur « les gens du voyage et les Roms »,
Après la définition des modalités de cette guerre au sein d’un état major réuni à l’Elysée le 28 juillet sous l’autorité du président,
Après la multiplication des actes répressifs à l’égard des Rroms et des « gens du voyage », ainsi placés dans une seule et même catégorie ethnique et désignée comme « ennemi public »,

Nous, Rroms, Manouches, Gitans ou tout simplement humains attachés aux valeurs humaines de paix et de cohésion sociales dans le respect de tous et de chacun, exigeons du gouvernement français :

1. La suppression de l’arsenal législatif et réglementaire discriminatoire qui continue à s’appliquer à ceux que la France catégorise comme « gens du voyage », à commencer par le « carnet de circulation » qui est une honte pour la France, à maintes reprises condamnée par les instances internationales, notamment par le Conseil de l’Europe

2. Le rappel à la loi de tous les responsables politiques qui tiennent de plus en plus ouvertement des propos racistes l’égard des Roms, quel que soit le vocable cache-Rom (tsigane, gens du voyage, nomade, gitan, Roumain, Yougoslave etc…) qui est utilisé en guise de prétendu euphémisme ou étiquette politiquement correcte

3. L’arrêt immédiat de la « chasse aux tsiganes », qui se concrétise déjà dans des expulsions massives et successives

4. La suppression immédiate des restrictions qui s’appliquent aux citoyens roumains et bulgares, - notamment l’interdiction d’accès à un travail légal, - et la mise en place d’actions concrètes pour combattre les discriminations de facto dont font objet les Rroms et tous ceux perçus comme « tsiganes », le cas échéant en utilisant les mécanismes et les fonds disponibles au niveau européen.




communiqué de l'union syndicale Solidaires :

Sarkozy le champion de la stigmatisation

La stigmatisation des Gens du voyage et des Roms par Sarkozy masque la responsabilité du gouvernement dans le traitement discriminatoire dont ils sont l’objet.

Les Gens du voyage sont des français qui sont en butte à des harcèlements permanents et auxquels les lieux d’accueil manquent cruellement. Les Roms, d’origine roumaine ou bulgare, sont citoyens européens et sont sensé bénéficier à ce titre de la liberté de circulation, mais le gouvernement français a imposé en 2007 des mesures transitoires les excluant du marché de l’emploi et des prestations sociales.

L’Union syndicale Solidaires dénonce ces discriminations et la logique, une fois de plus, sécuritaire du gouvernement.
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede flox2 » 03 Aoû 2010, 21:03

le lien de la petition marche, allez y par ici
http://tinyurl.com/37mocu8
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Pïérô » 03 Aoû 2010, 23:54

Zut, pas vu, le lien que j'ai mis ne marche pas. Merci flox2 :D
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Pïérô » 07 Aoû 2010, 10:30

çà déménage sec, alors qu'il n'y a pas assez d'aires d'accueil, les autorités multiplient en ce moment les expulsions d'occupations dites "illégales", ce système marche sur la tète.

à partager, un morceau fait dans les circonstances, "Quand le malin montre du doigt" de La rabia : http://www.la-rabia.fr/IMG/mp3/lemalin.mp3
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Pïérô » 08 Aoû 2010, 23:23

à visiter sur la question un dossier avec des liens réalisé par le Jura Libertaire : http://juralibertaire.over-blog.com/art ... 01605.html
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede sebiseb » 09 Aoû 2010, 09:32

Pïérô a écrit:çà déménage sec, alors qu'il n'y a pas assez d'aires d'accueil, les autorités multiplient en ce moment les expulsions d'occupations dites "illégales", ce système marche sur la tète.

à partager, un morceau fait dans les circonstances, "Quand le malin montre du doigt" de La rabia : http://www.la-rabia.fr/IMG/mp3/lemalin.mp3

Je n'ai pas pour habitude de torpiller la presse pour le plaisir de le faire car je juge que quoi qu'on lui reproche elle fait quand même sortir des affaires (scandales) et d'une certaine façon vivre la démocratie (dans le sens débat politique, "éthique", ...), mais je m'étonne parfois qu'elle ne dénonce pas les contradictions évidentes qui existe dans la politique appliquée ;
Comme pour les squatts et le "droit au logement opposable", le gouvernement s'empêtre dans ses contradictions et n'hésite pas à expulser des camps de "gens du voyage" alors qu'il ne fait pas respecter aux communes leurs obligations en matière d'accueil. On pourrait multiplier presqu'à l'infini les sujets ; le taux d'emploi des handicapés non-respectés dans la fonction publique, le nombre de logements sociaux, ...
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Pïérô » 12 Aoû 2010, 11:17

Communiqué de la Voix des Roms :

Bockel persiste et signe dans le racisme... condamné par l’ONU

Alors que les Nations Unies épinglent la France pour une montée inquiétante du racisme dans le discours public, Jean-Marie Bockel persiste et signe dans cette tendance, dans une interview accordée à France Soir :

France-Soir : La gauche vous accuse de pourrir le débat en stigmatisant certains Français…
Jean-Marie Bockel : Lesquels ? Les Roms ? Mais nous aurions dû le faire depuis longtemps ! Quand je vois, dans les reportages, certaines réponses apportées par des communes socialistes, je me dis que le PS n’est toujours pas sorti de son angélisme… Cela me rappelle ce que j’ai essayé de faire il y a quinze ans à Mulhouse. Je peux témoigner que l’intégration, ça ne marche pas. Les Roms sont en permanence sous le joug de ceux qui les exploitent et qui sont de leur propre communauté. Il faut combattre ces réseaux de manière policière.

"L’intégration, ça ne marche pas" - c’est pour ce genre de message qu’Yves-Marie Laulan a été condamné pour incitation à la haine raciale dans le cadre du procès contre l’émission de France 5 "Délinquance : la route des Roms". M. Bockel n’a pas froid aux yeux. Il tente de justifier ses propos en divisant les Rroms en deux catégories : les exploiteurs et les exploités. M. Bockel comme ses collègues du gouvernement se concentrent sur les "réseaux des exploiteurs" dont on attend toujours l’identification. Pour l’aider, La voix des Rroms suggère de faire le tour de ceux, non-Rroms, mandatés par l’Etat et/ou les collectivités locales afin de gérer des "aires d’accueil pour gens du voyage" ou bien des "villages d’insertion pour Roms". De cette manière, M. Bockel et ses collègues pourraient voir aussi pourquoi "l’intégration ne marche pas". Tant que nous serons traités comme de la matière première par des opérateurs économiques et comme des épouvantails par les assoiffés de pouvoir, rien n’avancera. Les vrais responsables sont ailleurs. Parmi eux, M. Bockel, qui jusqu’à preuve du contraire, n’est pas Rrom.



appel à rassemblement à Montreuil :

Vendredi 13 août 17h Mairie de Montreuil, rassemblement soutien aux Rroms

Rassemblement pour soutenir le relogement des Rroms expulsés le 30 juillet

Cela fait maintenant plus de 10 jours que les personnes expulsées vendredi 30 juillet occupent un stade municipal. Il y a un peu de passage sur le stade, pour un footing, une partie de foot, l’ordinaire du stade est un peu transformé. Des gadjé passent pour apporter de la nourriture, discuter, s’organiser pour la suite. Des policiers y viennent tous les jours, parfois accompagnés d’un voisin mécontent, d’une personne de la mairie pour annoncer l’expulsion pour le lendemain, pour maintenir la pression. Il s’agit de continuer à faire peur pour surtout empêcher toute installation, même pour quelques jours. Certains dans la municipalité ont peut être empêché l’expulsion immédiate du stade, ont soutenu les Rroms mais de fait la pression, la traque a continué. Beaucoup de gens, habitants du quartier et d’ailleurs, passent au quotidien pour les aider, et exiger qu’ils puissent rester encore quelque temps sur ce terrain. Si ils s’installent ailleurs, il y a toujours le risque d’une expulsion immédiate. Nous voulons trouver un autre endroit et empêcher d’autres expulsions.

Contact : numéro d’urgence anti expulsion 06 08 55 99 82

Rappel des événements

Vendredi 30 juillet à Montreuil, 7h du matin. Une maison occupée depuis sept mois est expulsée par la police et immédiatement détruite à la pelleteuse, devenant terrain vague inhabitable. La préfecture n’a fait qu’exécuter une décision de justice : à Montreuil comme partout, il suffit de squatter une maison abandonnée pour que son propriétaire s’y intéresse. C’est l’été. Le Président de la République vient d’annoncer l’expulsion de tous les squats et campements dits illégaux de Rroms et gens du voyage. Il en veut 300 avant l’hiver. Le préfet qu’il a placé en Seine-St-Denis se doit de donner l’exemple. Avec cette seule expulsion, il met plus de 50 personnes à la rue, une dizaine de familles, une vingtaine d’enfants, dont plusieurs nourrissons. Bel exemple. Vendredi la préfecture aurait aimé que tout ça se fasse dans le silence. Mais les Rroms expulsés, accompagnés de voisins et soutiens, s’installent aussitôt à Croix de Chavaux, devant l’office du tourisme. Une banderole est peinte et accrochée : « La préfecture a détruit notre maison, nous en voulons une autre MAINTENANT. L’école Berthelot attend les enfants ». Des tracts sont écrits, imprimés et distribués pour informer d’un rassemblement le soir même. Les jours suivants, il faut trouver un bout de terrain pour dormir : ce sera d’abord le terrain en face du Palais des congrès, le fameux terrain expulsé pour une bonne tenue du salon du livre l’hiver dernier. Une nuit, et le lendemain à l’aube, la police chasse les Rroms de ce campement de fortune. Ils se retrouvent finalement place de la mairie, où se tient un concert, et sont bientôt rejoints par des soutiens. La mairie se contente de faire pression sur la police pour qu’elle n’intervienne pas (et ne gâche pas sa prestation culturelle), mais affirme n’avoir aucune solution à proposer, et refuse même une simple prise de parole au micro. Le samedi soir, Rroms et soutiens se déplacent vers le haut Montreuil pour chercher un endroit où s’installer pour la nuit. Nous occupons depuis le stade municipal Alfred Wigishoff, boulevard de la Boissière. Nous nous sommes installés et la mairie n’a pas demandé l’expulsion. Certains voisins nous aident pour accéder aux douches du stade, apportent du café et des bâches ; d’autres, haineux, bougonnent et insultent.

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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Pïérô » 18 Aoû 2010, 14:52

Sur le blog d'AL Toulouse, http://alternativelibertaire-toulouse.o ... 28752.html :

Les discours gouvernementaux portent leurs fruits (pourris)

Au début du mois d'août, deux aires de campement pour les gens du voyage ont été vandalisés à proximité de Toulouse (à Aucamville et à Saint Alban). Il est difficile de ne pas faire le lien entre cet évènement et les propos récents du gouvernement stigmatisant la communauté rrom. Ces agressions sont les pendants des discours de haine gouvernementaux.

En s'attaquant aux gens du voyage comme en s'attaquant aux personnes d'origines immigrées, Sarkozy et l'UMP tentent de créer des boucs émissaires à la situation sociale. Cette politique a pour but de faire oublier les "affaires", de détourner l'attention de la casse du système de retraites, et de donner du grain à moudre à une extrême droite qui dit tout haut ce que le gouvernement pense tout bas.

Tous ensemble, nous devons combattre la xénophobie et le racisme, qu'ils soit ouvertement portés par l'Etat où par des groupes politiques quelconques. Les gens du voyage, comme les personnes d'origine immigrées, comme l'ensemble des travailleurs, sont faces aux mêmes ennemis : une classe patronale et un gouvernement qui cassent les acquis sociaux, font payer la crise aux plus pauvres, et véhiculent un discours de haine contre les populations racisées.

Lire l'article sur Libé-Toulouse : http://www.libetoulouse.fr/2007/2010/08 ... louse.html


On trouvera un appel à la création de collectifs contre la xénophobie, et l'annonce de la création d'un blog sur le sujet et la dynamique de lutte dans la partie "Répression, sécuritaire" du forum : viewtopic.php?f=74&t=4174&p=56188#p56120

Au sujet de ce blog

Face à l’incroyable campagne raciste de l’État français, déclenchée cet été 2010, visant les Rroms, gitans, manouches, et les étrangers en général, jusqu’aux citoyens français qu’on parle de « dénaturaliser », s’est constitué un Collectif contre la xénophobie d’État, ce dimanche 15 août, qui appelle à la constitution de semblables collectifs dans toutes les villes et villages de France, partout où des gens souhaiteraient en prendre l’initiative.

Le collectif Contre la xénophobie d’État a décidé de créer ce blog afin de centraliser l’information sur l’actuelle chasse aux Rroms (et tenter de recenser dans un premier temps l’ensemble des opérations policières contre les camps « illégaux »). A été proposé aussi de rassembler ici les éléments d’une revue de presse (de préférence commentée).

Au-delà, le collectif Contre la xénophobie d’État propose le principe de réunions hebdomadaires, tous les dimanches, de 15h à 18h, pour réfléchir aux actions nécessaires pour résister à la sinistre entreprise gouvernementale en cours.


blog : http://contrelaxenophobie.wordpress.com/about/
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Pïérô » 19 Aoû 2010, 11:25

Une initiative utile du Courrier des Balkans, http://balkans.courriers.info/ :

Camps rroms : la carte de France de la honte

Quinze jours après avoir lancé la chasse aux Rroms, Brice Hortefeux fait les comptes : plus de 40 camps démantelés, environ 700 personnes sous le coup d’une reconduite à la frontière et un premier avion qui décollera jeudi avec à son bord 79 personnes ayant accepté « l’aide au retour » en Roumanie.

Le Courrier des Balkans vous propose une carte de France de ces évacuations ciblées et de ces expulsions dénoncées par de nombreuses associations, des hommes politiques de gauche comme de droite mais aussi par les experts du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU (lire le communiqué du Cerd)

Grâce aux articles publiés dans la presse quotidienne régionale, nous reviendrons sur chaque cas connu de démantèlement, en cherchant à savoir ce que deviennent les Rroms évacués. Le Courrier des Balkans vous invite aussi à signaler les démantèlements dont vous avez connaissance à cette adresse.


suivre sur la carte : http://balkans.courriers.info/article15734.html

dossier : Rroms : racisme d’État en France : http://balkans.courriers.info/spip.php? ... icle=15672
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Pïérô » 20 Aoû 2010, 17:34

initiatives en solidarité et en lutte :

à Choisy, http://www.educationsansfrontieres.org/ ... 31003.html :

Appel de soutien aux familles roms de Choisy le Roi

Jeudi 12 Août 2010, une fois de plus, des familles roms ont été expulsées de leur de lieu de vie. La police et la préfecture, aux ordres du gouvernement, ont aggravé leur situation déjà précaire et indigne en les abandonnant après l’enlèvement des caravanes. La politique xénophobe du gouvernement s’est accentuée depuis quelques semaines et a trouvé ses boucs émissaires : les étrangers, les roms, les gens du voyage.

Les associations, des citoyens et la municipalité de Choisy le Roi ont développé une solidarité en se substituant aux obligations de l’état, notamment par l’organisation de l’hébergement de 70 personnes dont 20 enfants qui, sinon, se retrouvaient à la rue. Provisoirement à l’abri dans un gymnase municipal, d’autres solutions que le rejet et les expulsions doivent être recherchées.

Des riverains présents ont dénoncé l’expulsion et apporté leur solidarité, contredisant la thèse du rejet par le quartier de ces familles. Cette expulsion a mis des enfants et des adultes malades en grave danger. Un suivi a pu être organisé en urgence par la PMI et les services de santé de la municipalité.

Dans le val de Marne, depuis 6 ans, plusieurs familles ont pu bénéficier de projets d’insertion avec le Conseil général et quelques communes du département (Choisy le Roi, Limeil-Brévannes …).

Il existe réellement d’autres solutions que ces expulsions inhumaines, haineuses et traumatisantes.

Nous appelons à développer la solidarité, à combattre la haine et la xénophobie d’Etat et à tout mettre en œuvre pour que ces familles soient hébergées dignement, l’état devant prendre toute sa part de responsabilité comme la loi contre l’exclusion de 1998 l’y oblige. Cette politique agressive vis-à-vis des plus démunis doit cesser : les roms ont droit au respect de leurs personnes et doivent avoir accès aux droits fondamentaux afin de pouvoir vivre en France, dans le cadre de projets d’insertions, par le travail et le logement.

Nous demandons l’arrêt des expulsions, la restitution des caravanes et la tenue en urgence d’une réunion avec la présence des services de lEtat, des collectivités territoriales, des associations et des roms pour mettre en œuvre des solutions humaines qui permettent un relogement digne, la scolarisation des enfants, l’accès aux soins, la possibilité de trouver un emploi.

Les familles roms de Choisy le Roi sont soutenues par (premiers signataires) :

ROMEUROPE 94, L.D.H., Citoyenneté Entraide Solidarité, MRAP, RESF, Entraide Santé, Secours Populaire, Secours Catholique, CCFD, Femmes Solidaires, N.P.A. et PCF Choisy et Orly ...

Exprimez votre solidarité en venant au Gymnase Joliot Curie (derrière l’école Joliot Curie rue Joliot Curie).

Faire circuler, signer et envoyer à ROMEUROPE 94, 5 boulevard Rabelais, 94500 Saint Maur



à Noisy le Sec, http://libertaires93.over-blog.com/arti ... 19674.html :

CENT NOISEEN(NE)NES S'ENGAGENT AUPRES DE TOUS !

Plus de dix ans après l’adoption d’une loi imposant aux communes la réalisation d’aires d’accueil et de stationnement pour les Gens du voyage, à peine la moitié des places prévues sur toute la France sont aujourd’hui ouvertes. Les personnes vivant en caravane sont contraintes de s’installer là où elles le peuvent, faute de possibilités régulières. Les premiers responsables de cette situation tendue sont ceux des maires qui ne respectent pas leurs obligations légales, sans que les préfets ne les y contraignent, comme la loi le prévoit. L’injustice serait patente de sanctionner aveuglement les victimes de ces carences de l’Etat et des collectivités territoriales, sans offrir de perspectives d’accueil.

A la différence de tous les autres français, une loi discriminatoire de 1969 impose toujours aux personnes vivant en caravane un contrôle policier régulier, avec l’obligation de carnets de circulation à faire viser tous les trois mois au commissariat ou en gendarmerie. Ainsi sous surveillance constante, avec une liberté de circulation en France sous contrainte, incapables de s’arrêter là où ils le souhaitent, exclus en pratique du droit de vote du fait d’un délai dérogatoire de trois ans pour s’inscrire, ces « Gens du voyage » peuvent légitimement être défiants envers des pouvoirs publics qui les traitent en citoyens de seconde classe. Aprés les multiples expulsions connues dans notre département :


CENT NOISEEN(NE)NES S'ENGAGENT AUPRES DE TOUS !

A l’initiative de Alternative Libertaire, la FCPE, Lutte Ouvrière, la LDH, le MRAP, le NPA, le PCF, le SNU-IPP, les Verts


ENGAGEMENT SOLIDAIRE VIS A VIS DES POPULATIONS (Roms ou autres) VIVANT DANS LES BIDONVILLES

Mai 2009 – Diego 7 ans à Bobigny ; février 2010 – Stéfan 3ans et Francesca 15 mois à Orly ; avril 2010 – Laurencio 5 ans à Gagny. Ces enfants sont morts dans l'indifférence quasi-générale, dans l'incendie des bidonvilles où ils vivaient avec leurs parents.
Combien d'autres noms devront allonger cette liste macabre pour que l'indignation véritablement collective, oppose un refus catégorique à cette précarité extrême ?
Leurs parents, citoyens européens, sont venus notamment de Roumanie et de Bulgarie, poussés par des siècles de discriminations, en quête d'une vie meilleure.
Ils font partie de populations arrivées en France ces dix dernières années, habitants de baraquements misérables, construits sur des terrains laissés vacants, sur les bords d'autoroute, de canal, en périphérie des grandes villes. Car, en effet, ici et maintenant, des hommes et des femmes à l'instar des familles de ces enfants, continuent à être confrontés de façon très virulente, à l'ostracisme et à la xénophobie.
Ils sont l'objet d'expulsions répétées avec destruction de leurs abris de fortune, le plus souvent au mépris des lois en vigueur.
Du fait entres autres, de l'errance contrainte d'un lieu à un autre, ils se trouvent exclus des droits les plus élémentaires. Ils ne peuvent bénéficier d'un suivi médical que leur état de santé pourtant imposerait.
Le peu d'enfants scolarisés, ne peuvent l'être de manière continue. Beaucoup n'ont aucune possibilité de s'inscrire et /ou de fréquenter un établissement scolaire. Tous vivent dans un état d'insécurité permanente, particulièrement traumatisant pour les plus jeunes.
Rappelons que ces conditions de vie inacceptables, sont principalement dues à la position du gouvernement français qui impose aux Bulgares et aux Roumains, des mesures transitoires, restreignant l'accès à l'emploi et par conséquent à la protection sociale bien qu'ils soient citoyens Européens.
A Noisy le Sec, comme ailleurs dans le département, des familles ont par nécessité vitale et non par choix, installé leur cabane, unique toit provisoire dont elles peuvent disposer.
A Noisy le Sec comme ailleurs, la situation d'abandon dans laquelle cette population se trouve, est obligatoirement génératrice de tensions aiguës avec le voisinage.
Pourtant, à Noisy comme ailleurs, elle subit autant, voire davantage que l'entourage proche, les nuisances en matière d'hygiène notamment, dont il est plus simple de la rendre responsable alors qu'elles ne sont que conséquences de son dénuement.
Pourtant à Noisy comme ailleurs nous devons refuser le retour des bidonvilles.
Pourtant à Noisy comme ailleurs toute personne a le droit de vivre dans un logement décent ou un lieu d'habitation adapté.
Aujourd'hui, laisser les phénomènes de rejet s'installer, c'est prendre le risque de rendre la situation totalement ingérable à plus ou moins court terme. Aujourd'hui plus que jamais, il est impératif de condamner très fermement et ouvertement, les réactions racistes.
Si chacun seul et isolé, peut se sentir impuissant face à cette question des bidonvilles évidemment complexe, elle doit être posée avec force de façon collective à chaque niveau de responsabilité. Prendre position clairement renvoie à la volonté politique et au respect des valeurs républicaines.
A Noisy le Sec, nous pouvons ensemble interpeller les différents échelons impliqués et nous joindre par exemple au mouvement qui exige l'abrogation du statut provisoire sur le droit au travail seul moyen de favoriser durablement l'insertion.
Mais nous avons aussi à prendre l'engagement concret de faire avancer leurs droits.

Dans un premier temps nous nous engageons à :

• Défendre leurs droits au travail et leur accès à l’emploi.
• Défendre la stabilité sur le territoire des familles qui ont dû s'y installer, en attendant des solutions de logements et de lieux d'habitations adaptés.
• Défendre et favoriser l'accès à l'hygiène (installation de points d'eau et de toilettes, mise à disposition et ramassage régulier de containers à ordures...)
• Défendre l'accès à la santé (suivi médical adapté, vaccination, consultation PMI et de planning familial...)
• Défendre l'accès à la scolarisation pour tous les enfants
• Favoriser la connaissance et la reconnaissance mutuelle de toutes les populations pour fabriquer un lien social solide.

liste des signataires : http://libertaires93.over-blog.com/arti ... 19674.html
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Pïérô » 21 Aoû 2010, 07:58

un site de soutien pour Saint Etienne (42), " Solidarité Rroms Saint Etienne" : http://www.solidarite-rroms.fr/


Tract disribué par les Roms de Pantin (93), menacés d’expulsion, et leur comité de soutien :

NOUS SOMMES DES HABITANTS DE PANTIN.

NOUS VOULONS RESTER ICI.


Nous sommes quatre-vingts familles, dont plus de cinquante enfants, installées sur un terrain vague, rue Denis Papin, appartenant au Réseau Ferré de France. Suite à une plainte du RFF, le tribunal s’est prononcé favorablement à l’expulsion le 2 Juillet dernier. Depuis, nous vivons dans l’angoisse d’une expulsion. Nombreux parmi nous ont déjà vécu cette attente, à l’aube, jour après jour, de l’arrivée de la police. Nous avons déjà été expulsés, nous avons déjà vu nos maisons précaires rasées. Nous avons déjà dû rassurer nos enfants terrorisés face à la violence de l’intervention de la police.

Nous avons interpellé la Mairie de Pantin pour obtenir son soutien : elle a finalement aménagé des équipements sanitaires, mais se refuse à un soutien actif en cas d’expulsion. La Mairie, lors d’un prochain conseil municipal à la rentrée, prépare une motion pour dénoncer la politique du gouvernement de stigmatisation des pauvres et des étrangers, et en particulier, depuis un certain temps, des Rroms. Or, nous disons que les paroles sans des actes effectifs de solidarité avec les plus pauvres et les plus stigmatisés ne servent à rien.

Même si c’est dans une certaine précarité que nous avons construit des habitations sur ce terrain, nous y avons organisé notre vie. Même si nous vivons dans le plus grand dénuement, nous ne voulons plus partir. Nous n’avons pas où aller. Nous voulons rester ensemble. Nous voulons scolariser nos enfants, nous voulons nous soigner, vivre ensemble avec nos familles et nos amis d’ici. Nous voulons travailler, mais nous n'en avons pas le droit : les Roumains et les Bulgares sont les seuls citoyens européens qui n'ont pas accès au travail en France.

Depuis quelque temps, on voit le gouvernement français mener une politique qui s’attaque aux plus pauvres, qui stigmatise les étrangers, qui veut faire régner la peur parmi les sans papiers. Nous disons que si le gouvernement pointe du doigt les Rroms, c’est qu’il nous croit isolés. Nous savons que nous ne sommes pas les seuls à avoir des problèmes de logement, à être au chômage, à vivre dans la précarité. C’est pour cette raison que nous devons être solidaires les uns avec les autres.

Venez nous soutenir. Rejoignez le comité de soutien des Rroms du terrain Denis Papin à Pantin.

Pour tout contact :
Kassia : 06 63 41 07 30, Isabelle : 06 38 30 26 90, Marca : 06 66 95 07 73
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