Calais, soutien au migrant-es et sans papiers

...Sans Papiers, antifascisme...

Re: Calais, soutien au migrant-es et sans papiers

Messagede Pïérô » 15 Déc 2015, 13:54

Calais, un bidonville en état d’urgence.
En un peu moins de deux ans, le nombre des migrants présents sur la commune de Calais a été multiplié par dix. L’unique bidonville d’état, qui a remplacé à sept kilomètres du centre les différents camps et squats au printemps dernier, a atteint jusqu’à six mille habitants à l’automne. Depuis début juin, la moyenne est pratiquement d’un décès par semaine, la zone portuaire et les voies d’accès sont désormais hérissées de barrières et tout contact est coupé entre la population calaisienne et les candidats au passage vers l’Angleterre. À ces derniers s’ajoute une population d’exilés qui s’installent dans le camp car c’est l’un des rares lieux où ils sont « tolérés » sur le territoire français, sans même le désir de passer la frontière. Pour ces délaissés du « pays des droits de l’homme », aucun état d’urgence n’a été déclaré.
... http://dormirajamais.org/bidonville-urgence/


État d’urgence ou Calais sous occupation
Sur la rocade de contournement de Calais, à intervalle régulier, des camions de gendarmes mobiles sur la bande d’arrêt d’urgence. Sur chaque pont, au moins un gendarme en faction. Pour surveiller… le pont ? Certains camions ont leurs gyrophares allumé, ce qui les rend plus visibles. Nous sommes en plein jour, il ne se passe rien sur la rocade, tout au plus quelques exilé-e-s auraient pu la suivre dans un sens ou un autre.
Depuis le 1er décembre, être à pied le long de la rocade est puni de 6 mois de prison et de 7500 € d’amende en vertu d’un arrêté préfectoral pris dans le cadre de l’état d’urgence destiné à lutter contre le terrorisme. À Calais, on reconnaît en effet un terroriste au fait qu’il marche le long de la rocade autoroutière.
Mais en ville, la présence policière est également particulièrement visible. Elle l’est toujours, mais là, les véhicules patrouillant dans les rues s’ajoutant à ceux garés sur la rocade et aux policiers veillant sur les ponts comme du haut d’un rempart donnent l’impression oppressante d’une ville sous occupation.
... https://passeursdhospitalites.wordpress ... ccupation/
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Re: Calais, soutien au migrant-es et sans papiers

Messagede Béatrice » 15 Déc 2015, 16:56

Calais, au sein d’un bidonville en état d’urgence, devenu la honte de la France

A quelques kilomètres de Calais, parqués dans un bidonville, des milliers de réfugiés continuent de vivre dans des conditions indignes d’un pays riche. La frontière vers le Royaume-Uni est devenue infranchissable. En six mois, vingt-deux migrants sont morts en essayant de la passer. Au sein du bidonville, jeunes militants européens et associations humanitaires tentent de subvenir aux besoins les plus indispensables, en particulier auprès des enfants et des femmes enceintes. Quand la nuit tombe, les tabassages de migrants isolés par des groupes d’extrême droite se multiplient, malgré la présence massive des forces de l’ordre. Reportage sur une situation honteuse pour la France.
http://www.bastamag.net/Calais-au-sein- ... -la-France


Situation scandaleuse voire au-delà de la part d'un gouvernement "dit socialiste" ( pour l' AOC non confirmée ! )
Son premier m(s)inistre actuel qui rendait un vibrant hommage aux Républicains espagnols qui "refusèrent la dictature" de Franco en févier 2015 à Argelès-sur-Mer :

Ils "ont traversé la frontière car ils avaient refusé la dictature, défendu la République, ils fuyaient pour beaucoup les troupes franquistes après la chute de Barcelone", a-t-il dit, mais "tout ce qu'ils avaient trouvé en arrivant, ce sont les camps du mépris".

http://france3-regions.francetvinfo.fr/ ... 59839.html

( du cynisme sans frontière...)
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
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Re: Calais, soutien au migrant-es et sans papiers

Messagede Pïérô » 18 Déc 2015, 14:06

Genève, ce vendredi 18 décembre2015

Soirée de soutien aux migrant.e.s de Calais

Le Théâtre de l’Usine et l’Infokiosque de Genève ont le plaisir de vous inviter à

UNE SOIREE DE SOUTIEN AUX MIGRANT.E.S DE CALAIS
VENDREDI 18 DECEMBRE 2015
THEATRE DE L’USINE (11 rue de la Coulouvrenière, Genève)

PROGRAMME
• 19H CONFERENCES ◦ Conférence sur le thème des migrations avec Romain Stünzi et Présentation sur Calais
• 21H REPAS
• 22H CONCERTS◦ Fanfare Revuelta
◦ Le 579 (rap’n roll)
◦ The Staches (garage lo-fi pop punk)
◦ Dj Ras Mali

Et aussi, table de presse, t-shirts sérigraphiés etc.

LE TOUT PRIX LIBRE !

https://renverse.ch/Soiree-de-soutien-a ... Calais-420
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Re: Calais, soutien au migrant-es et sans papiers

Messagede Pïérô » 31 Déc 2015, 12:39

Ce jeudi 31 décembre 2015
MANIF DE BRUIT du Nouvel An au centre de rétention de COQUELLES

Poussons un grand cri de solidarité”

Il y a une longue tradition de manifs anti-prison les soirs du Nouvel An pour souligner que pendant que certains célèbrent l’arrivée d’une nouvelle année, beaucoup ne le peuvent pas…

A Calais, des personnes sont emprisonnées de façon quotidienne. La répression aux frontières signifie des arrestations racistes dans les rues de la ville…ça signifie la détention jusqu’à 45 jours sans être inculpé…ça signifie la brutalité policière dans l’isolement des cellules…ça signifie enfin l’expulsion vers des pays en guerre. Quand le fait de migrer est criminalisé, les prisons sont centrales dans le processus de répression aux frontières. L’incarcération fait partie intégrante de la stratégie plus large de l’Etat pour épuiser les migrants par une violence continue, et pour détruire les réseaux de soutien autonomes en séparant les migrants de leurs amis, camarades et proches.

Au centre de rétention de Coquelles, les flics ont enfermé des personnes arrêtées dans le centre-ville de Calais, au niveau du port ou du tunnel. Ils ont été arrachés des rues alors qu’ils marchaient vers la jungle ou simplement pendant qu’ils mangeaient des frites. Certains sont relâchés après une bonne dose d’intimidation en prison, d’autres sont enfermés plus longtemps. Nous avons été témoins de façon répétée de situations où la police réalise 50 arrestations arbitraires par jour pour remplir des quotas, avant d’envoyer les personnes arrêtées loin de Coquelles. Ils sont alors envoyés par bus ou par avion dans d’autres prisons en France, parfois à plus de 1000 km de là, parfois avec comme résultat des expulsions. Nous voulons élever la voix et dire clairement que nous refusons d’accepter ces détentions plus longtemps !

Nous protestons en solidarité avec tous les détenus de Coquelles ou de toute autre prison. Cassons l’isolement et les murs des prisons des frontières !

Pas de célébrations sans nos amis emprisonnés !

Amenez des banderoles, des casseroles, des poêles, des mégaphones et autant de bruit que vous pouvez (et vos amis) !

31 Décembre 15:00

Coquelles, Calais


Boulevard du Kent (parking du supermarché)

https://calaismigrantsolidarity.wordpre ... coquelles/
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Re: Calais, soutien au migrant-es et sans papiers

Messagede Pïérô » 16 Jan 2016, 22:11

Les containers de la honte

Présenté comme « humanitaire », le nouveau camp de Calais est entouré d’un enclos, vidéo-surveillé, contrôlé par un système biométrique, sans eau, ni douche, ni possibilité de cuisiner. Les réfugiés disent qu’il ressemblent à une prison et beaucoup refusent d’y aller. Ils ont raison : derrière ces rangées de containers chauffés se dessine un piège sécuritaire.

... https://blogs.mediapart.fr/la-parisienn ... tor=CS3-67
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Re: Calais, soutien au migrant-es et sans papiers

Messagede bipbip » 20 Jan 2016, 17:10

Samedi 23 janvier 2016

De Paris à Calais, Solidarité avec les migrant-E-s !

Entre menaces d’expulsion, pressions étatiques et racistes visant à déloger les habitants du bidonville de Calais, la résistance pacifique s’organise sur place et par-delà les frontières. Plusieurs initiatives se mettent en place depuis ces dernières années face au harcèlement des forces de l’ordre et de l’extrême droite. Une manifestation est organisée le samedi 23 janvier à Calais, à l’initiative du collectif unitaire parisien « Migrants bienvenue ! ».

De Paris à Calais,
Solidarité avec les migrantEs !


Un drame se déroule aux portes de l’Europe. Fuyant les guerres et les crises, des millions de personnes quittent leur pays. Des milliers d’entre elles viennent trouver refuge vers l’Europe. La seule réponse qui leur est faite est la fermeture des frontières.
Des drames se déroulent aussi au cœur de l’Europe. Aujourd’hui à Calais près de 7 000 personnes vivent dans des conditions effroyables, tandis qu’à Paris nombre de migrantEs se retrouvent à la rue. Nous ne pouvons accepter que des gens soient condamnés à vivre dans de telles conditions.
Nous dénonçons les politiques française et européenne qui créent ces situations à Calais comme aux portes de l’Europe.
Nous demandons immédiatement des conditions d’accueil dignes pour tous et toutes. Qu’ils/elles soient nomméEs réfugiéEs, migrantEs ou sans-papiers, nous exigeons des droits égaux pour touTEs, des titres de séjour, l’accès aux soins et au logement.
Aujourd’hui l’Europe a fait la preuve de son incurie. Il faut supprimer le règlement de Dublin et démanteler Frontex qui sont les premières causes des drames que vivent aujourd’hui les migrants.

NOUS APPELONS A MANIFESTER A CALAIS
LE SAMEDI 23 JANVIER 2016 A 14H

Départ de la « Jungle » (arrivée place d’Armes)

Premiers signataires : ATMF, CISPM, CNT-RP, Collectif Paris 20ème Solidaire avec touTEs les migrantEs, CSP 75, Droits Devant !!!, EELV Paris, Intégration 21, La Horde, LDH, NPA, Sans-Voix Paris 18ème, SNS-PJJ-FSU IDF, SUD Culture, UJFP, Union Locale Solidaires des 5e-13e arrondissements de Paris et d’Ivry, UNSP



Informations pratiques :

Transports collectifs (bus) depuis Paris, aller/retour dans la journée.
Rendez-vous à 8h30 Porte de la Chapelle, retour dans la soirée sur Paris.
Prix : 30 euros. Chèques à l’ordre de DIEL.

Vous pouvez vous inscrire à l’une des adresses suivantes :
– Librairie Lady long solo 38 rue Keller M° Voltaire de 17h00 à 19h00
– Librairie La brêche 27 rue Taine M° Daumesnil de 13h00 à 20h00 (tous les jours sauf le dimanche)
– Local de l’ATMF 10 rue Affre M° La Chapelle de 10h à 18h (tous les jours sauf le week-end)
– Local de Droits Devant !!! 47 rue de Dantzig M°Convention ou Tramway T3 arrêt Georges Brassens (tous les jours sauf le dimanche)

N’oubliez pas d’indiquer vos coordonnées complètes (nom, prénom, téléphone et adresse mail)

S’il vous est impossible de vous rendre à Calais mais que vous soutenez l’initiative, vous pouvez contribuer à financer l’événement, ce qui nous permettra de subventionner les voyages des migrantEs parisiens. S’il reste de l’argent nous le donneront directement aux réfugiés de Calais. Une cagnotte en ligne a été créée.

Contacts :
calais23janvier@gmail.com
Calais23Janvier

http://lahorde.samizdat.net/2016/01/16/ ... grant-e-s/

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Re: Calais, soutien au migrant-es et sans papiers

Messagede bipbip » 14 Fév 2016, 15:47

Appel à mobilisation de l’École laïque du chemin des Dunes
La préfète du Pas-de-Calais a annoncé que la moitié du bidonville allait être rasée dans une huitaine de jours. Lors de la précédente destruction partielle (voir ici et là), celle d’une bande théoriquement de 100 m (en fait plus par endroit) le long de la rocade d’accès au port et de la route de Gravelines, elle avait promis que l’église, la mosquée et l’école seraient épargnées. Histoire semble-t-il de désamorcer et diviser les éventuelles oppositions. L’église et la mosquée ont été rasées, l’école est à la limite du nouveau no-mans-land, elle est aux premières loges pour la prochaine destruction annoncée (voir ici, ici et là).
Les personnes qui font vivre cette école appellent à se mobiliser pour la sauver et pour que les exilé-e-s soient accueilli-e-s dignement.
... https://passeursdhospitalites.wordpress ... des-dunes/



Non à la France des camps !

À partir de la fin du mois de mars 2015, une population vivant dans le Calaisis, appelée « les migrants », a été concentrée sur un terrain à l’écart de la ville, sur un terrain où s’est construit le plus grand bidonville de France. Depuis Calais, ville française à la frontière britannique, vit avec à côté d’elle et à l’écart, son township.

Puis un camp de container a été construit en détruisant une partie du bidonville. Il est entourée de grille, les accès sont contrôlés par des vigiles, les personnes qui y habitent, à 12 pour 15 m2, sont dépossédées de toute autonomie, sans possibilité de se laver, de cuisiner, de faire un thé ou un café.

Aujourd’hui, les personnes qui habitent le camp peuvent entrer et sortir, sous le contrôle des gardiens et d’un système de reconnaissance biométrique. Mais il suffira d’une simple modification législative pour créer une nouvelle catégorie de lieux d’enfermement des étrangers, à côté des centres de rétention administrative qui existent déjà.

Aujourd’hui, les autorités ont annoncé la destruction du bidonville. Ses habitant-e-s ne disparaîtront pas pour autant, il faudra les chasser par la violence du Calaisis. Ces personnes auront le choix entre le camp et la chasse à l’homme. Celle qui se fait à Calais depuis la fermeture du centre de Sangatte, mais avec des moyens policiers considérablement augmentés ces deux dernières années.

... https://passeursdhospitalites.wordpress ... des-camps/
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Re: Calais, soutien au migrant-es et sans papiers

Messagede bipbip » 23 Fév 2016, 01:03

Appel Calais

les bulldozers ne font pas une politique !

Une fois de plus, l’unique réponse qu’envisagent les pouvoirs publics face à la situation dans le Calaisis, c’est l’évacuation d’un camp de réfugiés, et leur dispersion. On feint de s’attaquer aux causes réelles du problème ; mais en réalité, en s’en prenant aux victimes condamnées à se disperser dans la peur, cette politique ne fait que le déplacer et l’aggraver. Cette « solution » n’en est pas une.

Aux huit organisations qui ont adressé une lettre ouverte à Bernard Cazeneuve pour lui demander de surseoir à l’évacuation programmée d’une grande partie de la « jungle » de Calais, le ministre de l’Intérieur vient d’adresser une réponse qui est une fin de non-recevoir : il justifie sa décision à coups de propos incantatoires sur le respect des droits fondamentaux des migrants et le bien-fondé de politiques qui ne varient pas depuis des années, malgré leur échec évident ; et il rappelle aux associations leur « partenariat » avec l’État comme pour les impliquer dans la politique qu’elles contestent. Dans la foulée, la préfecture du Pas-de-Calais vient de publier un arrêté ordonnant aux occupants de la zone sud du bidonville, dite « la Lande », de quitter les lieux mardi 23 février au plus tard.

Les bulldozers ne peuvent pas tenir lieu de politique. Cela n’implique évidemment pas de nous accommoder d’une « jungle » dont le nom dit tout. Personne ne saurait accepter le maintien en l’état du bidonville de Calais, pas plus que du camp de Grande-Synthe, ni d’aucun autre. Personne ne peut se satisfaire de voir des réfugiés contraints de survivre dans de tels lieux.

Depuis des années, nous ne cessons d’ailleurs de dénoncer l’indignité de ces conditions de vie, comme l’a fait également Jacques Toubon, le Défenseur des droits, l’été dernier. Plus récemment, le tribunal administratif de Lille a même condamné l’État à procéder en urgence à des améliorations, décision confirmée par le Conseil d’État.

Pour autant, il n’est pas question non plus de cautionner l’évacuation annoncée, non seulement parce qu’elle est inhumaine, mais aussi parce qu’elle ne résoudra rien. Chasser les habitants d’une large partie du bidonville, y faire passer des bulldozers et détruire tout ce qui, dans la précarité et avec les moyens du bord, a été construit au fil des mois : à quoi bon ?

Les migrants qui se trouvent dans le Calaisis veulent souvent rejoindre des proches en Grande-Bretagne. D’autres seraient en droit de demander l’asile en France mais ils ne le savent pas toujours, ou bien ils se méfient de l’accueil qui leur serait réservé. D’autres encore attendent une réponse à leur demande. Parmi eux, il y a beaucoup d’enfants... Or pour plusieurs catégories de migrants, il existe des solutions inscrites dans les textes, avec des dispositifs, des acteurs, des fonds alloués à cet effet. Elles auraient pu être mises en œuvre depuis longtemps déjà.

Au lieu de s’y atteler, les pouvoirs publics ont préféré procéder à des « démantèlements » successifs. En 2015, ils ont contraint les migrants ainsi délogés à s’installer dans une zone « aménagée » pour eux. Bref, ils ont déjà défait ce qui se faisait, forçant ceux qu’ils chassaient à vivre dans une précarité plus grande encore.

Aujourd’hui, la partie principale du bidonville d’État de Calais est constituée de tentes et d’abris sommaires, bâtis par les réfugiés avec des bénévoles de différentes associations. Dans ces quelques kilomètres carrés sont nés peu à peu des cafés ou des restaurants de fortune, de minuscules épiceries, des lieux de culte de différentes religions, de toutes petites écoles, un théâtre sous chapiteau, une cabane d’aide juridique, plusieurs endroits dévolus à des soins, etc. Autant d’espaces de vie sociale, partagés par les réfugiés des différentes nationalités présentes dans le bidonville.

Qu’est-ce qui justifie de raser tout cela ? Le ministre veut convaincre que c’est pour le bien des occupants. En réalité, c’est une politique de dissuasion : rendre la vie invivable aux réfugiés. À ceux qu’ils ont hier installés dans cette zone, les pouvoirs publics enjoignent depuis des semaines d’occuper des conteneurs - sortes d’Algecos - ou sinon d’être dispersés loin de Calais, dans des CAO (centres d’accueil et d’orientation), baptisés « lieux de répit ».

Or c’est une alternative impossible.

Le ministre vante les mérites des conteneurs, qui sous sa plume semblent des bungalows pour vacanciers. Le fait est qu’il s’agit de cabanes de chantier, avec dans chacune des lits superposés pour douze personnes, où l’on ne peut qu’être debout ou couché ; toute installation de mobilier y est interdite, toute intimité impossible...

Concernant les CAO, le ministre se félicite de ce qu’ils permettraient aux migrants, grâce à « un accompagnement associatif de qualité » et à « un suivi particulier » des personnes, de déposer des demandes d’asile dans de bonnes conditions, ce qui n’était pas le cas dans le bidonville. « Au dernier recensement », écrit-il, « 80 % des migrants encore présents en CAO étaient engagés dans une démarche d’asile »... Il oublie de parler de ceux qui, mis en hôtel, sont privés de tout accompagnement et risquent une prochaine expulsion du territoire. Il oublie aussi de préciser que les CAO ont été conçus comme des solutions à très court terme ; après leur fermeture, qu’adviendra-t-il des personnes qui y auront été envoyées ?

Conteneurs, CAO ; expulsion, dispersion ; ces réponses ne feront qu’aggraver le sort des migrants sans régler pour autant le problème auquel est confrontée la région du Calaisis, pas plus qu’en son temps la fermeture du camp de Sangatte. Et dans un an, on nous rejouera la même scène. Car c’est avant tout l’inaction des pouvoirs publics, mais aussi leur action, qui, en créant des conditions de vie impossibles, rend la situation ingérable. L’État veut nous faire croire qu’il prend le parti des habitants contre les réfugiés ; en réalité, il monte les premiers contre les seconds en abandonnant les uns et les autres.

Il faut cesser de chasser de jungle en bidonville toute la misère du monde, persécution qui ne fait qu’exaspérer le ressentiment des « riverains ». Non, le malheur des migrants ne fera pas le bonheur des Français, pas plus à Calais qu’ailleurs. En réalité, laisser se dégrader la situation est plus pénible pour les populations du Calaisis, et plus coûteux aussi pour les pouvoirs publics, que s’employer à l’améliorer. L’humanité la plus élémentaire nous interdit ces destructions à répétition ; mais notre intérêt bien compris aussi.

Ce pays peut-il se satisfaire de devenir le champion du non-accueil, alors que les réfugiés y sont moins nombreux qu’ailleurs ? Ce que d’autres pays font déjà, la France doit pouvoir le faire. La Grande-Bretagne, qui porte une lourde responsabilité dans cette situation, doit elle aussi revoir sa position à cette frontière. Il faut en finir avec l’improvisation perpétuelle ; il est temps de penser dans la durée. Et si l’État ne fait pas son travail, nous allons y travailler nous-mêmes – avec les associations sur le terrain, avec les habitants du Calaisis et avec les réfugiés.

Les jours prochains, nous irons à Calais pour le clamer haut et fort : nous ne sommes pas condamnés à choisir entre la « jungle » et sa destruction. Nous refusons de réduire la France à des barbelés et des bulldozers. Nous tiendrons une conférence de presse. Nous voulons faire entendre un autre discours que celui des pouvoirs publics qui occupent les médias. Détruire, dit la Préfète ? Avec, sans ou contre l’État si nécessaire, il faudra pourtant bien construire un avenir.


Une fois de plus, nous, organisations signataires et personnes solidaires, demandons :

- que soit annulé l’arrêté d’expulsion pris le 19 février ;

- en urgence : une prise en charge individuelle respectueuse des droits fondamentaux des personnes actuellement présentes à Calais ;

- une discussion du règlement Dublin III et des Accords du Touquet ;

- plus largement, que la France s’engage enfin, en particulier en faisant la promotion de cet axe au sein de l’Union européenne, pour une véritable politique d’accueil des personnes migrantes.

22 février 2016

Organisations et personnalités signataires :

Organisations

Act & Help

Actes Et Cités

Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT)

ActionFroid-Calais (Paris)

Action Tunisienne

Association Démocratique des Tunisiens en France (ADTF)

Alternatives Européennes

Alternative libertaire

Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé)

Association des Marocains en France (AMF)

Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF)

Auberge des migrants (Calais)

Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE)

Barcelona Accion Solidaria

Boston2calais (Massachussetts, USA)

Bridge2 (Grande-Bretagne)

Calais Action

Care4Calais

Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (Cedetim)

La Cimade

La Cimade régionale Nord Picardie

Comité médical pour les exilés (Comede)

Collectif de sans-papiers CSP 75

Collectif de soutien de l’EHESS aux sans papiers et aux migrant-es

Collectif de Soutien aux Familles Roms de St Denis

Collectif pour l’avenir des foyers (Copaf)

Collectif R, Lausanne (Suisse)

Conseil d’urgence citoyenne

Day-mer, Turkish and Kurdish Communtiy Centre, London (Grande-Bretagne)

Droits devant

Droits d’urgence

ECNou, « Eux c’est Nous » (Pas-de-Calais)

École Laïque du Chemin des Dunes (Calais)

Emmaüs Boulogne

Emmaüs Dunkerque

Emmaüs France

Emmaüs Europe

Emmaüs International

Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s (Fasti)

Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH)

Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS)

Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR)

Fédération Syndicale Unitaire (FSU)

La Ferme des Ânes, Brouckerque (Pas-de-Calais)

FIDL, le syndicat lycéen

Flandre Terre Solidaire

Fondation Frantz Fanon

Forum des organisations de solidarité internationale issues des migrations (Forim)

France Amérique Latine (FAL)

France Libertés

Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP 59/62)

Groupe d’information et de soutien des immigré.e.s (Gisti)

Initiatives pour un autre monde (Ipam)

Islam et laïcité

Itinérance Cherbourg

Jesuit refugee service (JRS) France

Ligue de l’enseignement

Ligue des droits de l’Homme (LDH)

Marche des femmes pour la dignité (Mafed)

Association Marilyn et Marie-Myriam (Si les Femmes Comptaient)

Médecins sans Frontières (MSF)

Mouvement Burkinabe des Droits de l’Homme et des Peuples (Comité Régional Aquitaine et section de France)

Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)

MRAP - Comité du Littoral Dunkerquois

Neuilly Emmaüs avenir

Observatoire citoyen du CRA de Palaiseau

Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE)

Organisation pour une Citoyenneté Universelle (OCU)

Revue Incise

Revue Pratiques

Refugee Foundation EV (Allemagne)

Réseau Éducation sans frontières (RESF)

Réseau Euromed France (REF)

Réseau Immigration Développement Démocratie (IDD)

Réseau Reprenons l’initiative contre les politiques de racialisation

Le Réveil voyageur (Calais)

Secours Populaire, comité de Vendin-Oblinghem

Solidarine

Solidarité Laïque

Syndicat des avocats de France (SAF)

Syndicat de la magistrature (SM)

Syndicat de la médecine générale (SMG)

Tenons et mortaises

Terre d’errance -Norrent-Fontes (Pas-de-Calais)

Terre d’errance -Steenvoorde (Pas-de-Calais)

Union syndicale Solidaires

Utopia 56



Personnalités

Laurence Abeille, députée du Val de Marne

Michel Agier, anthropologue, directeur d’études à l’EHESS

Carlos Agudelo, chercheur associé, URMIS (Unité de Recherche Migrations et Société)

Philippe Aigrain, essayiste et poète

Karen Akoka, maître de conférence en science politique, Université Paris Ouest Nanterre

Eric Alliez, professeur, Paris 8

Emmanuel Alloa, maître de conférences en philosophie, Université Sankt Gallen (Suisse)

Charles Alunni, enseignant-chercheur, École normale supérieure de Paris

Anne-Claude Ambroise-Rendu, professeure d’Histoire, Université de Limoges

Claire Angelini, cinéaste et artiste

Isabelle Attard, députée citoyenne du Calvados, Groupe Ecologiste

Jean-Christophe Attias, directeur d’études à l’EPHE (Sorbonne), chaire de pensée juive médiévale

Laurent Aucher, sociologue

Daniele Auroi, députée EELV du Puy de Dôme

Chryssanthi Avlami, historienne, Université Panteion des sciences politiques et sociales, Athènes

Eduardo Ayres Tomaz, doctorant, philosophie politique

Etienne Balibar, professeur émérite, Université de Paris-Ouest Nanterre

Géraldine Barron, doctorante en histoire, Paris Diderot

Julien Bayou, porte parole national EELV

Esther Benbassa, directrice d’études à l’EPHE (Sorbonne), sénatrice du Val-de-Marne

Gisèle Berkman, professeur de lettres

Bruno Bernardi, philosophe

Arno Bertina, écrivain

Sophie Bessis, historienne

Emmanuel Blanchard, président de Migreurop

Nedjma Bouakra, productrice pour la radio France Culture

Florence Bouillon, anthropologue

Mathieu Bouvier, artiste chercheur

Gérard Bras, philosophe, président de l’Université populaire des Hauts-de-Seine

Rodolphe Burger, artiste

Claude Calame, directeur d’études, EHESS

Nicole Caligaris, écrivain

Laurent Cantet, cinéaste

Cécile Canut, professeure des universités, Université Paris-Descartes-Sorbonne

Miguel Castello, docteur en philosophie

Monique Chemillier-Gendreau, professeur émérite à l’université Paris Diderot

Catherine Chevallier, rédactrice photo

Olivier Clochard, chargé de recherche au CNRS, laboratoire Migrinter, Université de Poitiers

Catherine Colliot-Thélène, Université Rennes 1

Catherine Coquio, littérature, professeur à l’université Paris Diderot

Lycette Corbion-Condé, maître de conférences en droit privé à l’Université de Toulouse 1 Capitole

Philippe Corcuff, maître de conférences de science politique à l’IEP de Lyon

David Cormand, Secrétaire national de EELV

Marie Cosnay, enseignante, écrivain

Maria Letizia Cravetto, romancière et poète, directeur de programme au Collège international de philosophie, Paris

Marie Cuillerai, professeur des Universités, Paris 7-Diderot

Alexis Cukier, philosophe, Fondation Copernic

Didier Daeninckx, écrivain

Fanny Darbus, sociologue

Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue, professeure émérite à l’université Paris-Diderot

Fred Decosse, sociologue, LEST-CNRS

Karima Delli, eurodéputée Europe Écologie du nord

Anne-Emmanuelle Demartini, maître de conférences, Université Paris-Diderot-Paris7

Fabrice Dhume, sociologue, enseignant-chercheur à l’université Paris Diderot

Emmanuel Dockès, Université Paris Ouest Nanterre

Stéphane Douailler, professeur de philosophie, université Paris 8

Laurence Dubin, professeure de droit, Université Paris 8

Mélanie Duclos, docteur en sociologie de l’université Paris Diderot

Philippe Enclos, maître de conférences en droit privé, Lille

Kévin Eybert, doctorant en sociologie, université Paris Diderot

Mireille Fanon-Mendes-France, experte ONU

Didier Fassin, professeur, Institut d’études avancées de Princeton

Éric Fassin, sociologue, professeur à l’Université Paris-8

Michel Feher, philosophe, président de Cette France-là

Nathalie Ferré, professeure de droit, Paris 13

Laurent Fleury, Université Paris Diderot

Simone Gaboriau, présidente de chambre honoraire de la Cour d’appel de Paris, ancienne présidente du Syndicat de la magistrature

Nathalie Garraud, metteur en scène, compagnie du Zieu

Catherine Gégout, ancienne Conseillère de Paris

François Gemenne, chercheur en science politique, Science Po, Université de Liège

Claudia Girola, maitre de conférence de sociologie et anthropologie

Anne Gleonec, CEFRES, Prague

Pilar Gonzalez Bernaldo, professeur d’Histoire et Civilisation de l’Amérique latine, Université Paris Diderot

Camille Gourdeau, doctorante en sociologie, Paris Diderot

Luce Goutelle, artiste

Cyrille Granget, enseignante-chercheuse en sciences du langage à l’Université de Nantes

Ninon Grangé, mcf-hdr, philosophie, Paris 8

Nacira Guénif, professeure Université Paris 8

Serge Guichard, membre du réseau Reprenons l’initiative

Virginie Guiraudon, directrice de recherche CNRS, Sciences Po Paris

Jean Waddimir Gustinvil, docteur en philosophie, enseignant-chercheur à l’ENS de l’Université d’État d’Haïti

Eric Hazan, éditeur

Stephanie Hennette Vauchez, professeure de droit public, Université Paris-Ouest Nanterre-La-Défense

Catherine Heurteux Peyrega, éditrice

Michael Hoare, Copaf

Srecko Horvat, philosophe, Democracy in europe movement (Croatie)

Sandra Iché, chorégraphe

Emmanuelle Jacobson-Roques, photographe

Maria Kakogianni, Université Paris 8

Jérôme Karsenti, avocat

Anne Kerzerho, directrice pédagogique d’EXERCE, master en danse, CCN de Montpellier

Ariane Labed, actrice

Mylène Lauzon, directrice artistique le Bellone- Bruxelles (Belgique)

Christian Lazzeri, professeur à l’université Paris-Ouest Nanterre-la-Défense

Éric Lecerf, maître de conférences, département de philosophie, Université Paris 8

Martine Leibovici, Université Paris-Diderot

Marie-Magdeleine Lessana, psychanalyste, écrivain

Danièle Lochak, juriste, professeur émérite de l’Université Paris-Ouest Nanterre

Camille Louis, philosophe, artiste-dramaturge co créatrice du collectif kom.post

Elise Lowy, secrétaire nationale adjointe d’EELV

Michael Lowy, chercheur émerite au CNRS

Seloua Luste Boulbina, philosophe, CIPH

David Lyons, musicien

Géraldine Magnan, journaliste

Sarah Mailleux Sant’Ana, doctorante, Université Paris Diderot- Paris 7

Noël Mamère, deputé écologiste

Françoise Martres, ancienne présidente du Syndicat de la magistrature

Jeanne Mascolo de Filippis, réalisatrice

Jean Matringe, Professeur de droit, Université Paris 1 Sorbonne

Stéphane Maugendre, avocat, président du Gisti

Jacques Message, professeur de philosophie en classes préparatoires

Juliette Mézenc, écrivain

Alain Michard, artiste chorégraphe, Rennes

Niccolo Milanese, Chair, European Alternatives

Christophe Mileschi, professeur des universités, traducteur, écrivain

Alain Minet, docteur en sociologie

Marianne Mispelaëre, éditrice et artiste

Muriel Montagut, chercheure associée, Laboratoire de Changement Social et Politique (Paris Diderot)

Didier Moreau, enseignant-chercheur Paris VIII

Alain Morice, laboratoire Urmis et réseau Migreurop

Mirjana Morokvasic, sociologue

Aurore Mréjen, docteur en philosophie, chercheuse au LCSP, Paris Diderot –Paris 7

Laurent Mucchielli, sociologue

Jean-Luc Nancy, philosophe

Daniela Neuendorf, president of the board Refugees Foundation, Köln (Allemagne)

Frédéric Neyrat, philosophe

Gérard Noiriel, directeur d’études à l’EHESS

Bertrand Ogilvie, professeur de philosophie Université de Paris 8

Elaine Ortiz, Founder of the hummingbird project (Grande-Bretagne)

Joel Oudinet, maitre de conférences en Economie, Université Paris 13

Cédric Parizot, anthropologue, IREMAM, CNRS

Karine Parrot, professeure de droit

Willy Pelletier, sociologue, université de Picardie, coordinateur général de la Fondation Copernic

Geneviève Petauton, Copaf

Eric Premel, artiste

Marie Preston, artiste

Catherine Quiminal, professeure émérite URMIS, université Paris Diderot

Jacques Rancière, professeur émérite à l’Université Paris VIII

Emmanuel Renault, professeur de philosophie, Université Paris-Ouest Nanterre-La-Défense

Matthieu Renault, Université Paris 8

Neal Richardson, musicien de jazz

Nelly Robin, chargée de recherches CEPED, Paris Descartes Ined IRD, Migrinter, CNRS

Diane Roman, professeure de droit, Université François-Rabelais, Tours

Joël Roman, président de Islam et laïcité

Sandrine Rousseau, porte parole d’EELV, Lille

Claire Saas, enseignante-chercheuse

Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, professeur, INALCO, CESSMA

Jane Sautière, écrivaine

André Scala, enseignant de philosophie

Paul Schor, americaniste, professeur à l’Université Paris-Diderot

Johanna Siméant, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

Laurence Sinopoli, Université Paris X Nanterre

Serge Slama, maitre de conférences en droit public, Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense, CREDOF

Heidi Sleiman, Calais/Dunkirk Volunteer, Boston, MA (USA)

Elsa Stamatopoulou, Director, Columbia University, New-York

Laurent de Sutter, professeur de droit

Federico Tarragoni, maître de conférences en sociologie, Université Paris 7-Denis Diderot

Étienne Tassin, philosophe, professeur à l’université Paris Diderot

Albena Tcholakova, sociologue

Jean-Paul Thibeau, artiste coordinateur des Protocoles Méta (Marseille)

Sophie Thonon-Wesfreid, présidente déléguée de France Amérique Latine

Marine Tondelier, membre de la direction d’EELV, élue d’opposition à Hénin-Beaumont

André Tosel, professeur émérite de Philosophie, Université de Nice

Loïc Touzé, artiste chorégraphe

Maryse Tripier, sociologue

Madeleine Valette-Fondo, professeure de littérature honoraire, Université Marne-la-Vallée

Eleni Varikas, professeure émérite

Patrick Vauday, Université Paris 8

Patrice Vermeren, directeur du département philosophie, Université Paris 8

Pauline Vermeren, post-doctorante en philosophie, université Paris Diderot

Christiane Vollaire, philosophe

Sophie Wahnich, directrice de recherche

Catherine Wihtol de Wenden, militante de la LDH, directrice de recherche CNRS

Laurence Zaderatzky, membre du Conseil National du Parti Communiste Français et de la commission Libertés/migrations

Jean-Pierre Zirotti, professeur émérite, sociologue, Université Nice Sophia-Antipolis

http://www.solidaires.org/Calais-Les-bu ... -politique
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Re: Calais, soutien au migrant-es et sans papiers

Messagede Pïérô » 01 Mar 2016, 02:04

Bidonville : témoignages de l’expulsion
. https://passeursdhospitalites.wordpress ... expulsion/
. https://passeursdhospitalites.wordpress ... moignages/



Paris, appel à rassemblement mardi 1er mars et manifestation vendredi 4 mars suite à l’expulsion d’une partie de la Jungle de Calais.

Calais brûle : Liberté pour les migrants !

Ce lundi la police a commencé à détruire le camp de Calais. Nous, réfugiés à Paris, disons qu’il faut laisser les réfugiés décider par eux-mêmes et leur apporter des solutions.

Nous voulons que le gouvernement laisse les réfugiés à Calais, s’ils le veulent, aller en Angleterre. Si les réfugiés veulent rester à Paris pour obtenir l’asile ils devraient avoir leurs droits, ces choses qu’on nous a promises, un logement, des papiers et l’éducation.

Nous, réfugiés, sommes tous ensemble. Les réfugiés qui veulent aller en Angleterre et ceux ici.

Nous sommes désolés, nous n’aimons pas dire cela mais nous dormons dans les rues. Nous ne reculerons jamais sur nos droits.

Nous voulons être traités comme des êtres humains. Nous nous sentons mal parce que nous vivons dans les rues et les parcs. Nous sommes des êtres humains. Est-ce que quelqu’un peut le dire au gouvernement ?

Nous allons faire des manifestations pacifiques sur la situation des réfugiés à Calais.
Nous appelons tout le monde à venir avec nous pour soutenir les réfugiés à Calais et à Paris.

Rassemblement ce mardi 1er mars à 18H00 Place de la République.
Manifestation ce vendredi 4 mars à 18H00 à partir de la Gare du Nord.


Paris, 29 février 2016

http://paris-luttes.info/calais-brule-l ... r-les-4963
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Re: Calais, soutien au migrant-es et sans papiers

Messagede bipbip » 05 Mar 2016, 14:42

Réfugiés à Calais : vingt-deux millions d’euros pour servir de garde-chiourme !

Vingt-deux millions d’euros, c’est ce que le gouvernement britannique offre de payer à la France pour cantonner les réfugiés à distance de ses côtes. Peu importe les attaches familiales, peu importe les devoirs de la Grande-Bretagne, l’essentiel est que la France continue à faire obstacle. Et le gouvernement français accepte de jouer ce jeu aussi malsain qu’honteux, s’inscrivant ainsi dans les accords du Touquet souscrits par N. Sarkozy.

Pourtant, l’Elysée et Matignon savent que la situation actuelle est intenable et qu’elle ne peut que générer drames humains et affrontements en série. Les conditions particulièrement brutales dans lesquelles le gouvernement procède à la destruction d’une partie de la « jungle » en attestent.

Il est plus que temps que les gouvernements français et britannique, et l’Union européenne dans son ensemble, changent de politique. Accueillir ces réfugiés est un devoir d’humanité ; cesser de les balloter au gré de procédures qui ont fait la preuve de leur nocivité relève du simple bon sens politique. C’est ce qu’on attend de gouvernements qui se disent soucieux de respecter les valeurs proclamées de l’Union européenne.

Vingt-deux millions d’euros pour laisser des milliers de personnes, hommes, femmes et enfants, croupir dans le dénuement ! Cet argent peut être mieux utilisé. Plutôt que de parquer, décidons enfin d’accueillir.

LDH, Paris, le 4 mars 2016

http://www.ldh-france.org/refugies-cala ... -chiourme/


Destruction du bidonville : nouvelles mobilisations

C’est l’action des exilé-e-s qui se sont cousus la bouche et ont entamé une grève de la faim qui fait la une de l’actualité des mobilisations. Ils pourraient être rejoints dans leur jeûne par des volontaires européens dès demain.

Les mobilisations de soutien continuent elles aussi.

« CALAIS – DIMANCHE 6 MARS DE 11H À 17H – INVITATION : LE BIDONVILLE EST VIVANT
Venez nombreux !
Venez manifester votre solidarité, venez nous aider à montrer que la « Jungle » est un lieu de relations, de vie, d’interactions, un lieu créatif… Venez visiter les espaces collectifs, les lieux de vie et tout ce qui a été créé par les réfugiés et les bénévoles !
Venez aussi voir tout ce qui a été gaspillé, gâché, détruit par le gouvernement, le no man’s land, où on nous a même interdit de semer des fleurs sauvages.
Venez voir à quoi ressemblent les alternatives proposées par ce gouvernement, les « propositions de mise à l’abri » : les containers et les tentes bleues, ces espaces inhumains et invivables.
Venez partager un moment festif, en musique, autour d’un thé, venez découvrir les saveurs des restaurants de la Jungle.
La fête peut être un moyen de protestation. Sachons protester.
L’état est incapable de faire quelque chose d’humain. Alors faisons-le nous-mêmes.
Ensemble, nous sommes capables de faire des choses incroyables. Montrons cette énergie, qui vivra encore et longtemps.
Conseils pratiques :
Parking dans les rues transversales à la rue des Garennes. Emmenez vos instruments de musique, un ballon de football, votre sourire, venez jongler, cracher du feu et faire le clown. Contrôles d’identité probables, procès-verbaux possibles. Offrez des sachets de thé, du sucre, des gâteaux, des poignées de main. Déjeunez dans les restaurants du bidonville.
Et si vous restiez lundi, pour le retour des bulldozers ? »
https://www.facebook.com/events/202404306782217/

Dimanche 6 mars – Melbourne
Solidarité de Melbourne à Calais, bienvenue aux réfugiés. Rassemblement à la gare de Flinders street à 12h00 (heure australienne).
https://www.facebook.com/events/1022728517794589/

Nous n’avions pas vu l’annonce, mais un rassemblement de solidarité a également eu lieu devant l’ambassade de France à Dublin hier jeudi.

Et le rappel des actions déjà annoncées pour ces prochains jours :

Samedi 5 mars – Villeneuve-de-Rouergue
En solidarité avec les migrant-e-s, rassemblement pour protester contre l’expulsion brutale de plusieurs milliers de personnes, devant la mairie à 11h.

Samedi 5 mars – Londres
Rassemblement d’urgence pour stopper la violence à Calais et pour pointer la responsabilité du gouvernement britannique, le lieu sera indiqué samedi matin, le rassemblement aura lieu à 13h (heure anglaise).
https://www.facebook.com/events/175627206149662/

Samedi 5 mars – Bath (Royaume-uni)
Rassemblement de protestation pacifique contre la destruction du bidonville de Calais, Bath Abbey Courtyard, 12 Kingston buildings Bath, de 12h30 à 15h30 (heure anglaise).
https://www.facebook.com/events/1750982051799008/

Dimanche 6 mars – Witney, près d’Oxford (Royaume-uni)
En soutien aux enfants du bidonville de Calais dont les habitations sont détruites et pour demander au gouvernement britannique de les mettre en sécurité au Royaume-uni, Church Green de 11h à 14h (heure anglaise).
https://www.facebook.com/events/1293710750645527/

https://passeursdhospitalites.wordpress ... lisations/
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Re: Calais, soutien au migrant-es et sans papiers

Messagede Pïérô » 06 Mar 2016, 14:07

Mensonges dans les médias sur No Borders – une réponse de Calais Migrant Solidarité

Au cours des dernières semaines, le gouvernement français a cherché désespérément à détourner l’attention de ses actions brutales à Calais, en ressuscitant la campagne de propagande contre les “dangereux” militants « No Border ».

Encore une fois, divers fonctionnaires – du ministre de l’Intérieur Cazeneuve en personne en passant par la Préfète Buccio et Bouchart la maire – se sont unis dans une chorale mensongère sur « No Border», reprise une fois de plus en chœur par les médias traditionnels.

Leurs discours oscillent entre l’idée que les « No Border » sont responsables des actes de violence, à celle qu’ils ne se soucient pas réellement des migrants de Calais, ou encore qu’ils s’activent à brûler des cabanes dans la jungle. Cette tactique est en réalité aussi prévisible que stupide. Chaque fois que les migrants osent se battre contre la répression et l’humiliation qui leur sont faites au quotidien, la réponse des autorités est la même: « les « No border » doivent les manipuler ».

Mais pour quelle raisons les autorités françaises continuent-elles leurs attaques contre les « No border » ?

– Tout d’abord, entretenir l’idée que les migrants pourraient se défendre, serait reconnaître que la cruauté et la répression de la politique frontalière à Calais se situe à un tel niveau, qu’elle forcerait la personne la plus conciliante à répliquer. Reconnaître que des personnes se défendent, c’est reconnaître qu’elles sont purement et simplement attaquées.

– Deuxièmement, au cours de l’année précédente s’est développé un intérêt et un soutien populaire sans précédent aux migrants de Calais. Pourtant, depuis plusieurs décennies, les gouvernements britannique et français se sont escrimés à chasser les migrants de la région, en utilisant impunément tous les moyens répressifs à leur disposition. Pendant ce temps là, les militants « No border » (Calais Migrant Solidarity) ont été témoins et ont documenté la destruction quotidienne des jungles et des squats. Si la répression n’est pas nouvelle, l’intensité de la solidarité et de l’intérêt pour cette situation l’est. Les mensonges et les histoires effrayantes à propos des « No Border » sont de grossières tentatives de division. Elles sont conçues pour dépeindre les activistes comme des fauteurs de troubles et retourner les migrants et les travailleurs humanitaires contre toute personne qui parle de résistance. Les autorités savent à quel point la solidarité est une menace pour le régime des frontières.

– Troisièmement, bien que Calais soit un lieu de tensions et de brutalité, avec des attaques fascistes commises par des groupes et des individus, l’immense majorité de la violence est perpétrée par la police avec l’utilisation quotidienne de gaz lacrymogène, de coups et la destruction des habitations. La frontière elle-même a fait de nombreuses victimes. Parler de violence des militants « No border » ou des migrants, n’est qu’un mensonge destiné à masquer la véritable violence, celle de de l’État et du régime frontalier. Le 2 mars 2016 la préfète Buccio a affirmé que les « No Border » « induisaient les migrants en erreur ». Les seules personnes qui trompent les migrants sont les autorités françaises et leurs collaborateurs qui ont affirmé, la semaine dernière, que l’expulsion de la jungle n’impliquerait pas la destruction au bulldozer des abris habités – une déclaration qu’ils ont contredite immédiatement dans la pratique ces derniers jours.

– Finalement les “No Border” incarnent un bouc émissaire parfait. Pourquoi ? Parce que « No Border » est un concept, il ne s’agit pas d’un groupe défini avec une forme d’adhésion particulière. Nombreux sont ceux qui partagent cette idée, y compris Calais Migrant Solidarity. Les autorités peuvent se permettre de désigner vaguement certains insaisissables manipulateurs de migrants, en sachant pertinemment qu’il n’y aura pas de réactions. Par exemple, au cours des derniers jours, il a été largement rapporté que cinq personnes avaient été arrêtées dans la jungle, et que certaines d’entre elles étaient des militants « No Border ». Les personnes arrêtées, étaient en fait trois membres d’organisations caritatives impliquées dans la jungle, et deux personnes iraniennes défendant leurs habitations. Elles ont toutes été libérées sans être inculpées, mais la réputation ,elle, restera.

Nous exhortons les gens à être aussi critiques face aux déclarations concernant les « No Border » qu’ils devraient l’être face aux promesses de l’État français d’une « expulsion humanitaire ». Informez-vous au-delà des médias traditionnels et, avant tout, soyons soudés contre la répression étatique à Calais.

https://calaismigrantsolidarity.wordpre ... -response/
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Re: Calais, soutien au migrant-es et sans papiers

Messagede bipbip » 09 Mar 2016, 09:59

Destruction du bidonville : mardi 8 mars

Encore aujourd’hui, l’ère détruite s’est agrandie. Et cette fois, la destruction pèse sur l’ensemble du bidonville. Alors que jusqu’à présent, il suffisait de s’éloigner d’une centaine de mètres pour constater que la vie continue, que la musique sortait des bars, que les va-et-viens, les attitudes restaient les mêmes, il règne maintenant un silence de défaite. Les habitant-e-s de la partie sud du bidonville, visée par l’arrêté d’expulsion, partent dans la partie nord. Ce ne sont plus seulement des cabanes déplacées sur le plateau des camionnettes, se sont des gens qui portent des parois en bois de leur habitation, des palettes, des effets personnels. Les rues du bidonville ont des allures d’exode.

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Re: Calais, soutien au migrant-es et sans papiers

Messagede Pïérô » 14 Mar 2016, 13:42

Le JT de la Maison des Migrants - Episode 5 - Edition Spéciale: Jungle de Calais

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Re: Calais, soutien au migrant-es et sans papiers

Messagede bipbip » 21 Mar 2016, 12:31

Centre d’information juridique : après l’incendie, il continue

L’incendie du Centre d’information juridique, créé dans la partie sud du bidonville par l’Appel de Calais, est intervenu dans un climat gorgé de violence : l’expulsion de trois mille cinq cents personnes, dont trois cents enfants, et la destruction de leurs habitations, par une entreprise accompagnée par les forces de police, sous la supervision du sous-préfet.

Vendredi, les équipes du centre juridique menaient leur travail d’information en plein air, au milieu d’un paysage dévasté, devant les cendres fumantes du bâtiment en bois qui avait jusque-là accueilli leurs activités.

Et leur activité continuera, comme l’affirme ce communiqué de presse, qui témoigne aussi du climat d’intimidation qui régnait pendant ces jours de destruction :

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Re: Calais, soutien au migrant-es et sans papiers

Messagede bipbip » 22 Mar 2016, 01:53

Après les destructions : lundi 21 mars

Le temps est doux, et la partie nord du bidonville se transforme et se réorganise après la destruction de la partie sud (voir ici https://passeursdhospitalites.wordpress ... idonville/, ici https://passeursdhospitalites.wordpress ... struction/ et là https://passeursdhospitalites.wordpress ... i-16-mars/ ). Chaque jour, la physionomie de chaque rue, de chaque quartier se transforme par l’apparition de nouvelles cabanes, de nouveaux magasins. L’atmosphère est hospitalière, on s’arrête pour parler avec les Européens qui arpentent le bidonville, on les invite volontiers à venir boire un thé. Dans le ciel, un cerf-volant rappelle qu’hier c’était Norouz, le Nouvel An kurde, iranien et afghan.

... https://passeursdhospitalites.wordpress ... i-21-mars/
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