Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

...Sans Papiers, antifascisme...

Re: Dieudonné et ses sbires fafs, carton ce matin à Paris

Messagede foues » 13 Juin 2009, 13:06

Ah oui, la Corée du Nord .. Je ne sais pas ce qu Meyssant à dit à ce sujet ...
L'arme nucléaire nous a étté vendue pendant 1/2 sicécle comme une arme de dissuasion qui était garante de la paix .. Si l'Iran avait la bombe nucléaire, ne peut-on pas penser que ca accélérerait le processus de paix dans la région ...

Cela dit il peut se tromper ...
http://anti-fr2-cdsl-air-etc.over-blog.com/article-29911096.html
foues
 

Re: Dieudonné et ses sbires fafs, carton ce matin à Paris

Messagede Pïérô » 13 Juin 2009, 14:44

C'est dingue combien ce topic attire des personnes qui défendent l'indéfendable ou qui viennent relayer des théories complotistes, dont les auteurs, comme ici Meyssan, fricottent avec les mêmes que dieudonné, Soral, etc...

Dieudonné était à Montréal mercredi pour présenter son spectacle. Il a été organisé un rassemblement devant le théâtre pour differ un tract aux spectateurs (UCL, Rash Montréal, l'union des juifs consternés, et un militant palestinien du quartier).

Article sur cyberpresse, Montréal :
À peine sorti des élections européennes, Dieudonné est reparti au front avec Sandrine, son nouveau one-man-show, en rodage à Montréal. En guise de public, ce sont plutôt des Français qui sont venus, mercredi, rigoler sur les connasses (les femmes), sur les cyclistes (des «pédés») et sur un discours d'Hitler traduit en guise d'avertissement pour éteindre son cellulaire, faute de quoi le propriétaire sera déporté. Le ton était donné.

Devant le théâtre, la poignée de manifestants anti-Dieudonné, «antisionistes et antifascistes», au style tenant tant des anarcho-syndicalistes que des skinheads, rendent l'introduction hitlérienne un brin superflue. Ce n'est pas «Dieudo» que l'on vient voir, mais un humoriste infréquentable pour les uns, juste un peu dérangeant pour les autres.

Manque de bol, c'est la bête politique qui démarre le spectacle. Et la vieille rengaine démarre: Dieudo est boycotté, Dieudo n'est plus commercial. Contre les marchands du rire - il égratigne Rozon -, c'est lui, l'artisan de l'humour, condamné à tourner dans un bus tel une vieille catin, qui monte au créneau. Dieudonné fait le sale boulot, mais il est las et prévient le public : il ne fera rire «qu'avec des sujets de merde».

Le féminisme, un impérialisme

Au chapitre de l'humour et de la pensée, Dieudonné tient donc ses promesses. Sandrine est un spectacle qui semble, comme il le dit si bien, «chié en deux jours». Thème central du spectacle: le rapport hommes femmes, qui, comme chacun le sait, a inspiré les plus grands...

Au tribunal, Patrick Boulard est jugé pour l'agression de Sandrine, sa femme. Dans ce procès, Dieudonné est à la fois juge (paternaliste et condescendant), avocat (commis d'office, d'origine africaine) et parti (un alcoolique violent et non repentant). Patrick a déconné : il a assommé sa femme à coups de wok avant de la violer avec un CD de Patrick Bruel (!).

Une fois jugé - et condamné, car, sous-entend Dieudonné, il n'y a pas de justice, les dés sont pipés -, on passe au cirque médiatique. Le féminisme est un impérialisme, démontrent ses experts, campés par ses soins. Les femmes complotent pour dominer le monde, elles forment une «race» à part qui n'hésite pas, à la moindre baffe, à crier «au crime contre l'humanité» et à la «reconnaissance de crimes conjugaux comme crimes contre l'humanité».

En filigrane, réapparaît le monstre politique que Dieudonné est devenu. La provocation est un fonds de commerce sans fond, alors il en remet une couche, dénonce «la stratégie de la pleurniche» du deuxième sexe, qui ne reconnaît pas la souffrance des hommes. En prêtant aux femmes des caractéristiques qu'il prête aux «sionistes», de qui Dieudonné nous parle-t-il vraiment?

Palestine, la dernière chanson - en hommage à Claude Nougaro - répond à tout cela. Dieudonné ne peut plus incarner autre chose que sa propre caricature. En écoutant le public rire à des blagues ressortant les pédés, les juifs et les francs-maçons, en écoutant Pierre Falardeau soutenir qu'il n'y a jamais eu «une once d'antisémitisme» chez Dieudonné, on a alors trouvé à la Petite-Bourgogne mercredi soir un air de France, dans ce que ce pays peut avoir de plus populiste. Ce dont Montréal peut assurément se passer.
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, carton ce matin à Paris

Messagede Berckman » 13 Juin 2009, 15:32

samba a écrit:
RickRoll a écrit:Là où t'as pas compris, c'est que les juifs étaient présents tout comme les autres pendant les attentats. Il n'y a pas eu plus d'absence de juifs que d'absence de protestants ou de musulmans dans les 2 tours.
Il y a mensonge là dessus.


Il y a juif et juif: ceux qui sont impliqués dans la communauté, sont en contact avec les organisations sionistes et les oraganismes liées à Israël comme ces celles de soutien aux militaires. Ils sont connus , listés et joignables par le mossad.

Puis il y a les autres, nés juifs, avec un patronyme juif et vaguement religieux par habitude ou pas du tout, ceux là sont morts comme les autres c'est sur.


Je te suggère de te renseigner un peu plus sérieusement sur le sionisme comme courant politique. Par exemple en lisant le bouquin de G. Bensoussan "le
sionisme", une histoire politique, ou par exemple le cahier de formation de l'Association France PAlestine Solidarité sur la question...
Ca t'évitera de sortir de telles caricatures, et d'accréditer les fantasmes complotistes :
Non les juifs les plus religieux ne sont pas nécessairement sionistes. Au contraire même historiquement, le courant sioniste a dans les communauté juive, trouvé deux opposants farouches :
1/ Les religieux orthodoxes et notamment les autorités religieuses juives. Le terme Israel ne pouvant selon eux que désigner le royaume divin qui ne pourrait se matérialiser qu'à l'avènement du messie.
Certes, après la création de l'Etat d'Israel, une partie des orthodoxes s'est raliée au sionisme, mais il reste une démarquation vivace avec le sionisme comme idéologie.
2/ Les courants révolutionnaires : marxistes, anarchistes, bundistes.

Par ailleurs, tu prends l'exemple du marais comme si la communauté juive française et la communauté juive américaine fonctionnait de la même manière.
D'ailleurs, que les organisations sionistes y soient active n'implique nullement que toute la communauté juive y adhère.

Donc, non, une bonne partie de la communauté juive française ne se reconnait pas dans les positions des instances "communautaires" comme le CRIF, et garde sa distance avec le sionisme. Tu reprends justement trait pour trait le discours du CRIF qui vise à faire croire que "95 % des juifs français soutiennent Israel", CE QUI EST FAUX.
C'est un mythe commun aux sionistes et aux antisémites.

Désolé, mais le "complot sioniste" n'est que la résurgence du mythe antisémite du "complot juif".
Cela vise à évacuer une lecture anticapitaliste et antiétatique des phénomènes politiques, pour y introduire le facteur racialiste.
Non ce ne sont pas les "sionistes" qui contrôlent la politique mondiale et notamment américaine, mais la bourgeoisie américaine qui soutient la bourgeoisie israelienne et son idéologie sioniste, parce qu'elle lui permet de défendre ses intérêts au proche orient. L'Etat israelien et le sionisme ne seraient rien sans le double concours de l'antisémitisme (qui pousse une partie de la communauté juive dans les bras du projet politique sioniste) et de la bourgeoisie impérialiste américaine, française; mais aussi des dirigeants arabes et iraniens (qui n'ont AUCUN intérêt à la résolution du conflit, qui leur permet de réprimer toute opposition intérieure). Il y a d'ailleurs un lien politique (malgré l'opposition pour amuser la galerie), entre les régimes arabes prétenduement opposés au sionisme voire à l'impérialisme occidental, et les puissance étatiques impérialistes d'occident.
De même que l'arabie saoudite, premier financeur des mouvements islamistes, est la meilleure alliée des Etats Unis, le régime iranien, lui, a été le fruit du choix conscient de l'impérialisme français : on n'a qu'à se souvenir du rapatriement de Khomeiny en pleine révolution iranienne, pour briser l'influence communiste.


Meyssan, et ses alliés néo-fascistes, liés au régime syrien, ne sont que l'un des avatars de celles et ceux qui tentent d'entrainer les classes populaires vers la division, l'affrontement entre les peuples.
Maintenant, il est significatif que ces prétendus "anti-impérialistes" ne disent PAS UN MOT du néo-colonialisme français en Afrique, responsable de bien plus de morts que le colonialisme israelien :
On pourra évoquer le soutien au régime algérien des généraux, le soutien aux génocidaires rwandais, le soutien aux assassins notoires comme Bongo ou eyadema, des livraisons d'arme au tir direct sur la foule par des soldats français (en côte d'ivoire), soutien au régime islamiste soudanais...
En focalisant sur une seule facette de l'impérialisme (qui plus est avec une lecture racialiste antisémite), il ne font que défendre la bonne bourgeoisie française, bien chrétienne, et ses alliés (bourgeois et politiciens chrétiens, musulmans sur lesquels elle s'appuit pour défendre ses intérêts en Afrique).
C'est le rôle du fascisme que de se faire passer pour révolutionnaire, et ainsi dévier l'opposition à la politique capitaliste et étatique sur le terrain ethnique, identitaire ou religieux.
Berckman
 

Re: Dieudonné et ses sbires fafs, carton ce matin à Paris

Messagede kuhing » 13 Juin 2009, 18:42

Berckman a écrit: L'Etat israelien et le sionisme ne seraient rien sans le double concours de l'antisémitisme (qui pousse une partie de la communauté juive dans les bras du projet politique sioniste) et de la bourgeoisie impérialiste américaine, française; mais aussi des dirigeants arabes et iraniens (qui n'ont AUCUN intérêt à la résolution du conflit, qui leur permet de réprimer toute opposition intérieure). Il y a d'ailleurs un lien politique (malgré l'opposition pour amuser la galerie), entre les régimes arabes prétenduement opposés au sionisme voire à l'impérialisme occidental, et les puissance étatiques impérialistes d'occident.
De même que l'arabie saoudite, premier financeur des mouvements islamistes, est la meilleure alliée des Etats Unis, le régime iranien, lui, a été le fruit du choix conscient de l'impérialisme français : on n'a qu'à se souvenir du rapatriement de Khomeiny en pleine révolution iranienne, pour briser l'influence communiste.
.


Analyse très pertinente.
(un peu court comme intervention mais je ne trouve rien d'autre à dire de + là dessus)
kuhing
 

Re: Dieudonné et ses sbires fafs, carton ce matin à Paris

Messagede foues » 14 Juin 2009, 01:05

kuhing a écrit:
Berckman a écrit: L'Etat israelien et le sionisme ne seraient rien sans le double concours de l'antisémitisme (qui pousse une partie de la communauté juive dans les bras du projet politique sioniste) et de la bourgeoisie impérialiste américaine, ....



ah .. Antisémistisme .. franchement ... Ca existe encore ? Peut être chez quelques intellos débiles .. Mais pas chez les gens du peuple. Dans toute mon existence, j'ai rencontré 1 personne qui était antisémite. Il était d'origine sri lankaise et admirateur de niesctche... J'ai rencontré beaucoup de racistes, contre les arabes, les noirs, les portugais, les chinois meme .. mais contre les juifs .. Désolé, mais l'antisémitisme c'est avant tout un leurre qu'agitent les partisans d'Israel quand on dénonce les crimes contre les palestiniens.
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, carton ce matin à Paris

Messagede kuhing » 14 Juin 2009, 11:00

foues a écrit:
kuhing a écrit:
Berckman a écrit: L'Etat israelien et le sionisme ne seraient rien sans le double concours de l'antisémitisme (qui pousse une partie de la communauté juive dans les bras du projet politique sioniste) et de la bourgeoisie impérialiste américaine, ....



ah .. Antisémistisme .. franchement ... Ca existe encore ? Peut être chez quelques intellos débiles .. Mais pas chez les gens du peuple. Dans toute mon existence, j'ai rencontré 1 personne qui était antisémite. Il était d'origine sri lankaise et admirateur de niesctche... J'ai rencontré beaucoup de racistes, contre les arabes, les noirs, les portugais, les chinois meme .. mais contre les juifs .. Désolé, mais l'antisémitisme c'est avant tout un leurre qu'agitent les partisans d'Israel quand on dénonce les crimes contre les palestiniens.


Et par quel phénomène cette forme particulière de racisme qu'est l'antisémitisme aurait-elle été éradiquée ?
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, carton ce matin à Paris

Messagede FRED » 14 Juin 2009, 12:15

Bien a partir du moment ou ont colle les même caricature a l'antisionisme, que celle autre foi prêté aux antisémite, ont peut en effet y voir un antisémite camouflé ou qui s"ignore derrière cette antisionisme.
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, carton ce matin à Paris

Messagede Berckman » 14 Juin 2009, 13:37

samba a écrit:Ben oui ça je connais mais alors pourquoi tant de mots compliqués ici comme chez les troskistes ou j'ai cru lire une autre langue?

Quels mots sont compliqués pour toi ? Quels éléments ne sont pas compréhensibles ?

Foues, ben voyons, l'antisémitisme n'existe pas...

C'est sans doute pour ça que Dieudo and Co a fait près de 2%
On assiste, dans un contexte général d'accroissement du racisme, à un retour en force de l'antisémitisme, et de tous les fantasmes antisémites :
Sur les juifs et les médias, sur les juifs et l'argent, des "sales feuj" au "youpins" etc...
Que les sionistes instrumentalisent cette réalité, qu'il y ai une différence de traitement des actes racistes (et notamment l'indignation très sélective des médias), c'est une chose, de là à prétendre que l'antisémitisme n'existe pas alors qu'il n'a jamais été fort depuis dix ans...
Idem, il y a eu dans les manifs de solidarités avec Gaza des dérapages verbaux (j'ai moi-même été témoin d'une agression physique dans le métro). Il ne s'agit pas de les éxagérer comme le font les sionistes, mais certainement pas de les nier, parce qu'il s'agit là d'une dérive, d'un combat anticolonial, à des dérives racistes.
Le pouvoir français justement instrumentalise cette situation : il se fait prétenduement l'étendard de la lutte contre l'antisémitisme (alors que jusqu'à pas très longtemps on retrouvait un discours antisémite assez partagé dans les élites cfBarre, etc...) parce qu'il veut se donner une "caution antiraciste" alors qu'il mène une politique de répression raciste dans les quartiers populaires et contre les sans papiers. Mais d'un autre côté justement il sait que ce "double standard" ne va faire qu'augmenter l'antisémitisme, ce qui lui permet en cas de crise de désigner les juifs comme boucs émissaires.
Dans les deux cas, la bonne bourgeoisie française et les politiciens blancs et chrétiens sont à l'abri, et se marrent comme des baleines.

Il faut combattre le racisme et l'antisémitisme sous toutes leurs formes. Point.
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, carton ce matin à Paris

Messagede Breaking The Law » 14 Juin 2009, 18:53

Ouais Dieudonné et tous ces groupuscules natio , extremiste, islamiste, fafs n'ont aucune poids ni aucune representativité populaire pourtant on n'en parle bcp dans les forum . Pourquoi? Car les mots ont de l'importance. Surement mais lorsque l'extreme droite a pris le pouvoir dans les années 1930 celle ci avait l'appui des forces financières , économiques et politiques. Dieudonné n'a rien de tout cela et si un jour l'élite a besoin d'un nouveau Pétain ou Hitler , Dieudonné n'aurait pas vraiment la tete de l'emploi. Les masses populaires se moquent de ces partis d'ultra qui ont toujours été éradiqué lorsque l'extreme droit institutionnel a montré le bout de son nez. A la limite ils trouvent des places de subalternes et ne sont donc pas ceux qu'ils faut abattre.
Pourquoi parle t'on de DIeudonne? Israel et sa colonisation depuis 50ans . Car depuis la fin de la guerre la donne a changé , Israel a soutenu une politique raciale discriminative , ne reconnait pas l'existence de la Palestine. Dans cet etrangeté de l'histoire (ou pas ) , l'extreme droite domine actuellement en Israel. Et des partis d'extreme droite européen soutienne le sionisme (au Pays Bas l'islam est l'ennemi à abattre );
Donc la problèmatique Dieudonné et l'antisémitisme moderne recouvre des zones connu et totalement nouvelle qui marquent à la fois la tradition antisémite d'une population réac ( mais sans influence politique actuellement) et également une réaction brutale à une politique israelienne et à une extreme droite sioniste. (qui peut avoir plus de poids politique surtout vis à vis des populations arabes et africaines)
Ces deux éléments antagonistes ne permet pas de délimiter des frontières réaliste de fractures politiques d'ou l'inefficacité de l'antifascisme . Car elle montre que l'anti impérialisme ( de gauche) peut donner dans la nationalisme et la haine de l'autre. (voir la raf et la critique des juifs , l'antagonisme ccc / raf (marxiste léninisme contre anti impérialisme)
D'ou l'éternel question . Que peut on considerer comme antisioniste ou antisémite , par l'inefficacité de traitement de l'antifascismz , ce genre de question reste sans réponse et pas importante.
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, carton ce matin à Paris

Messagede FRED » 14 Juin 2009, 19:28

Dans son affiche de campagne, il y a une ébauche de salut nazis, la seule différence c'est qu'il ne le développe pas, et qu'il n'a pas la croix gammée en brassard, ont aurait bien tord de le sous-estime, des camardes sont la pour témoigner de leurs détermination.

Kémi Séba développe la thèse celons laquelle, il justifie l'alliance Hitler et le Mufti de Jérusalem: http://www.wat.tv/video/kemi-seba-remet ... oq2h_.html

http://pointdebasculecanada.ca/spip.php?article544
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede Pïérô » 15 Juin 2009, 19:50

Dans la mesure où l'on est sorti de l'évènementiel, j'ai retitré plus large.

Tract d'Alternative Libertaire, diffé sur marché et ailleurs :

Alternative libertaire soutient la cause du peuple Palestinien et combat les racistes et antisémites de tous bords !

Le marché Pyrénées-Ménilmontant à Paris XX° a été, dimanche 31 mai 2009, le théâtre d'affrontements provoqués par des dizaines de militant-e-s de la liste «antisioniste» encadrant la venue de Dieudonné. Cette cohorte réunissait nationalistes, jeunes identitaires, royalistes, hooligans racistes du PSG, skinheads proche du Front National, fondamentalistes catholiques et musulmans.

Ainsi que l’a révélé le reportage de France 3 diffusé le soir-même, les sbires de Dieudonné ont violemment attaqué et blessé des antifascistes et des habitant-e-s qui tentaient d'alerter la population et les commerçants sur le véritable visage de cette liste aux alliances dangereuses.
Comble d'injustice, ce sont quatre antifascistes qui ont été arrêtés par la police et placés 48h en garde à vue. Ils ont finalement été relâchés et ne sont, à ce jour, pas poursuivis par la justice.

ANTISIONISME OU ANTISEMITISME ?
LES ALLIANCES DANGEREUSES DE LA LISTE “ANTISIONISTE


La crise du Front national, ainsi que la conquête du pouvoir par le sarkozisme, ont favorisé la décomposition-recomposition des différents courants de l'extrême droite en quête de nouvelles alliances. Le mouvement antifasciste et antiraciste se doit d'analyser, de dénoncer et de combattre les formations hybrides qui revêtent des masques prêtant à confusion. Nous devons ainsi faire la lumière sur l'antisémitisme qui cimente la liste “antisioniste” conduite par le trio Dieudonné-Soral-Gouasmi. Le clown mégalomane et haineux Dieudonné M’Bala s'illustre depuis quelques années par des provocations politiques nauséabondes. Jusqu'au début des années 2000, il était pourtant présent dans le mouvement antifasciste.

Mais depuis quelques années, Dieudonné enchaîne les dérapages contrôlés, antisémites. Signalons qu'en 2004, il est exclu par le collectif Euro Palestine en raison de sa promiscuité avec des négationnistes, et se produira d'ailleurs avec Faurisson. Par ailleurs, il multiplie les contacts avec l'extrême droite qu'il combattait auparavant. Ainsi, sa venue en 2006 à la fête bleu-blanc-rouge du Front national, ou encore en 2008 le parrainage de sa fille par Le Pen dans une église traditionnaliste.
Alain Soral présente également un parcours pour le moins tortueux. Cet ancien du Parti Communiste fait un passage éclair au Front National avant de s’engager dans une approche plus “musclée” de l’extrêmisme de droite. Il aura tout de même été conseiller spécial de Le Pen, et auteur de certains de ses discours. En 2007, il fonde et préside l'association «néonationaliste» Egalité et Réconciliation. Il est condamné la même année pour antisémitisme.
Yahia Gouasmi est le président du Parti Anti Sioniste de France, de la Fédération des Chiites de France et de l’association Zahra France, officine idéologique en lien avec l'ambassade d'Iran. Rappelez-vous des manifestations de solidarité avec la population de Gaza en février dernier :le service d’ordre unitaire des organisations à l’initiative de cette manifestation avait dû écarter ce mouvement du cortège, parce qu’il s’illustrait en arborant des drapeaux du Hezbollah et en scandant des slogans antisémites.

LE JUSTE COMBAT DU PEUPLE PALESTINIEN NE DOIT PAS ETRE INSTRUMENTALISE PAR DES ANTISEMITES

On l’aura compris, sous le prétexte d’un antisionisme affiché, c’est véritablement un antisémitisme rampant qui anime la sinistre clique Dieudonné-Soral-Gouasmi. Et ce n'est pas la caution du rabbin orthodoxe Borreman qui servira à camoufler leur antisémitisme.
La libération des territoires palestiniens occupés et l’émancipation politique du peuple palestinien n’ont pas besoin du soutien de racistes patentés qui veulent instrumentaliser un juste combat au profit d’intérêts qui n’ont absolument rien à voir avec la paix entre Israël et la Palestine. Nous sommes au contraire animés par l'idéal de solidarité entre les peuples, dans une logique anticapitaliste.
Alternative Libertaire lutte depuis toujours aux côtés de nombreuses organisations associatives, syndicales, politiques de soutien à la Palestine.
Manifestations et actions de soutien, réunions publiques, tant en France et en Palestine, qu’en Israël avec les opposants à la politique israélienne... autant d’actions concrètes que nous menons depuis des années.
Qu’est-ce que Dieudonné et son alliance de la haine ont fait pour la Palestine ?
Les organisations progressistes et antiracistes dénoncent sa liste pour les élections européennes, qui prétend instrumentaliser l'antisionisme. Si cette critique de la politique coloniale de l'Etat israélien, et la solidarité avec le peuple palestien sont nécessaires, il est essentiel de se distancier de toute forme aux fins d'antisémitisme. C’est toujours la même recette de la haine paranoïaque et de la victimisation : sous couvert de "théorie du complot", Dieudonné a fait la tournée des quartiers populaires afin de détourner la colère des populations, socialement stigmatisées et reléguées, sur des boucs émissaires. L’extrême droite a toujours procédé de la sorte et, en période de crise, les responsables sont, comme d’habitude, soit les Juif-ve-s, soit les étranger-e-s.

Leur antisionisme n’est pas le nôtre ! A bas tous les racismes !
Pour la fin de la guerre coloniale de l’Etat d’Israël en Palestine !
Pour la paix entre Palestinien-ne-s et Israélien-ne-s !
Pour le droit à l’autodétermination des Palestinien-ne-s !


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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede Pïérô » 24 Juin 2009, 10:33

de l'UCL Montréal : http://nefacmtl.blogspot.com/





Dieudonné à Montréal : le racisme n'a rien de drôle!

« J'ai défendu Dieudonné dans un premier temps, et j'avais tort, constate l'écrivain Calixte Beyala. Il veut nous faire croire à nous les Noirs que les juifs sont responsables de nos malheurs. Il travestit l'histoire, invente une haine qui n'a pas lieu d'être. Et cela peut marcher auprès de jeunes ignorants si on ne se met pas en travers. »

Mercredi soir dernier, le 10 juin 2009, l'humoriste Dieudonné débarquait à Montréal pour quelques représentations de son nouveau spectacle. Connu pour ses blagues controversées et condamné à plusieurs reprises par la justice française pour ses propos sur la Shoah et les juifs, le « comique » en a remis en se présentant aux élections européennes sous le couvert d'une « liste anti-sioniste ». Fin mai, en France, Dieudo et sa clique de débiles n'ont pas hésité à attaquer un petit groupe d'antifascistes venu-e-s dénoncer leur propagande raciste.

Malgré l'accumulation croissante de preuves quant au vrai visage de Dieudonné, celui-ci continue de jouer la carte de la victimisation. Selon lui, toute opposition ne peut être autre chose que le fruit d'agents du lobby sioniste. L'ambiguïté qu'il cultive ne lui permettra pas éternellement de se cacher : il ne suffit pas de dire « je ne suis pas antisémite » pour nous faire avaler candidement sa haine des juives et des juifs. Ses déclarations et celles de ses allié-e-s politiques sont de plus en plus limpides. Ces racistes ne méritent plus qu'on leur laisse le bénéfice du doute.

C'est pourquoi nous, du collectif montréalais de l'Union Communiste Libertaire, avions appelé à un petit rassemblement devant le théâtre Corona, mercredi soir, pour diffuser de l'information sur ce fasciste qui ne s'assume pas. Comme le disent nos camarades d'Alternative Libertaire : « le fascisme, c'est la gangrène, on l'élimine ou on en crève! »
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede Nico37 » 04 Juil 2009, 12:55

LES SOTS RÂLENT ET LA BOURGEOISIE SE PRELASSE (juin 2009)

Exécution sommaire des aboyeuses sous-fascistes.

Depuis quelques années, une coalition d’énergumènes identitaires tente laborieusement d’engrainer les plus crédules issus des classes opprimées (sous-prolétariat, prolétariat, petite bourgeoisie) pour escorter les exactions ad nauseam de l’ultra réaction institutionnalisée. La posture offensive de ces guignols, caractérisée par une hargne sans limite doublée d’une stupidité crasse, renvoie à des marottes idéologiques par trop éculées d’avoir pourries dans la gueule du fascisme. Ceci dit, leur mode d’action peut impressionner au premier abord. Tranchant avec la docilité d’une gauche et d’une extrême gauche putréfiées, le ton colérique d’un Alain Bonnet de Soral, les assertions tonitruantes de Thierry Meyssan ou le verbiage comminatoire d’un Stellio Gilles Robert Capochichi (dit « Kemi Seba »), sont autant d’apparats séducteurs pour qui se trouve légitimement submergé par les motifs de révolte sociale. Mais, alors que cet assemblage bricolé de pourfendeurs du sionisme mondialiste s’épanche dans un tapage très médiatisé, on pourrait croire qu’une énième résurgence du fascisme est en marche. Pourtant, loin de constituer des forces anciennes sous des apparences nouvelles, ce secteur d’agitateurs est, en vérité, un agglomérat mal agencé de groupuscules politico-religieux guidés par d’arrivistes transfuges venus ramasser la matraque d’une extrême-droite dissoute dans la dictature en construction. Le vieux fascisme est vaincu et ne reviendra plus, mais il n’en constitue pas moins une base idéologique et organique du présent capitalisme suicidaire.

En 60 ans, jamais l’appareil d’Etat n’a été aussi répressif, omnipotent et doté d’institutions anti-démocratiques. Jamais les organisations patronales n’ont été autant articulées sur des principes et méthodes réactionnaires. Jamais l’ensemble des représentations ouvrières n’a été aussi intégré à la gestion de la déroute du prolétariat. La dictature à l’œuvre, fille de tous les fascismes, n’a plus besoin de formules politiques jadis nécessaires à d’aventuristes dévalorisations du coût du travail qui ne pouvaient reposer que sur l’embrigadement massif. Pour autant, les gesticulations de ce nationalisme bigarré sont bel et bien dangereuses, sa fonction objective étant de semer des frontières ethniques, religieuses et communautaires à l’intérieur du camp des exploités afin de participer à leur pacification, exigence permanente de la gouvernance globale. Les dégâts potentiels de tels saboteurs sont d’autant plus graves que la culture et la mémoire prolétariennes ont subi ces 5 dernières décennies les assauts les plus violents d’une société spectaculaire marchande à la force de pénétration inédite. La régression de la conscience de classe au profit de l’individualisme consumériste est le creuset d’une réceptivité populaire aussi désemparée que naïve face aux charlatans du conservatisme contestataire. Incomparables avec les vieilles formations d’extrême droite, tant dans leurs moyens (une capacité d’enrégimentement relativement faible au regard des ligues fascistes), leur forme d’expression (un charabia pauvre comparé à l’intellectualisme des vieilles élites fascistes) et d’organisation (des réseaux souples, peu exigeants avec leur membres, attirés par le coup d’éclat et non par l’action séditieuse) que dans leur but réel (accompagner le pouvoir et non le prendre), ces formations d’appui aux frappes bourgeoises peuvent donc revêtir, par soucis de clarification, le qualificatif de sous-fascistes.

Le combat révolutionnaire ne saurait ainsi se priver de conceptualiser des réalités nouvelles contre lesquelles le pouvoir de classe espère le voir inadapté et donc désarmé. Par conséquent, il convient de procéder méticuleusement à une exécution sommaire de ces bouffons criards qui, affublés d’attributs propres à notre classe, croient pouvoir substituer leur chauvinisme capitulard à la révolution prolétarienne salvatrice.

Rapaces
Nico37
 
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede Nico37 » 24 Juil 2009, 23:00

CÉLINE, DIEUDONNÉ, FAURISSON : TOUJOURS LES MAUX POUR RIRE samedi 16 mai 2009

En organisant et en dirigeant une liste dite « antisioniste » aux élections européennes de 2009, le fantaisiste Dieudonné s’est situé délibérément sur le terrain de l’action politique d’où il feignait d’être absent, tout en affichant ses relations avec des militants d’extrême droite, soi-disant par intérêt médiatique ou goût de la provocation.

On aborde ici son discours, sketchs ou déclarations politiques, comme un mode d’intervention politique unifié, ainsi que celui des amis politiques qu’il a choisis.

Les citations que l’on trouvera reproduites sont, sauf exceptions signalées, tirées des extraits de spectacles, d’entretiens ou de conférences de presse librement consultables sur Internet (sur Dailymotion pour les sketchs).

Je précise qu’il ne m’intéresse pas de décider, dans les notes qui suivent ou dans la vie courante, qui est ou n’est pas antisémite, comme s’il s’agissait d’une essence particulière d’humains à détecter (on chercherait alors l’antisémite, comme celui-ci cherche « le juif »). Il me paraît instructif en revanche de repérer chez tel ou tel les éléments d’un discours antisémite, ses tenants et ses conséquences. J’utilise, en contrepoint des propos contemporains, quelques citations des « pamphlets » de Céline, remarquable écrivain et d’ailleurs antisémite militant, baignant dans l’aigreur misanthrope comme le cornichon dans son vinaigre.

Perversité

En faisant applaudir Robert Faurisson sur la scène du Zénith, le 26 décembre 2008 (nous y reviendrons), Dieudonné a attiré l’attention des médias et suscité de nombreux commentaires. On a moins remarqué l’enregistrement d’une vidéo mettant en scène Dieudonné et le même Faurisson, dont j’ignore si elle est antérieure ou postérieure au 26 décembre.

Au Zénith, Faurisson était invité sur scène ès qualités, si l’on peut dire ; dans la vidéo consultable sur le Net, il apparaît comme acteur d’un sketch, dans lequel il donne la réplique à Dieudonné. M. Faurisson a donc entamé une carrière inattendue de comique.

On peut étendre ici à divers catégories de personnes la remarque que faisait, dans un film célèbre, Bernard Blier, à propos des cons : « Ils osent tout... c’est même à ça qu’on les reconnaît ! »

Dans le sketch, il « joue » un juif (il porte une kippa) traqueur de nazis, Maître Simon Krokfield (entre Simon Wiesenthal et Maître Klarsfeld). Ce juif de comédie est président - ici l’on est supposé rire - de « l’association des beaux-frères et belles-sœurs de déportés » (au lieu de « fils et filles »). Dans le répertoire comique français, toutes les phrases qui commencent par « Mon beau-frère... » annoncent une charge ironique. La formule de Dieudonné veut s’inscrire dans ce répertoire (imaginons : « Mon beau-frère, il est déporté... [rires] »). Elle sous-entend que les gens qui se prévalent d’une filiation avec les déporté(e)s en jouent comme d’une recommandation, un piston, quand au fond ils n’ont qu’une relation d’alliance avec eux. On voit que tout le monde n’a pas le souci de ne pas séparer les enfants de leurs parents.

Ajoutons que Faurisson/Krokfield plaisante sur les « nègres ». Il s’agit probablement d’une « réplique » à un extrait d’émission télévisée où un intervenant critique Dieudonné, et prononce à son propos un mot, qui peut être « nègre », mais qui, dans les mauvaises conditions d’enregistrement et d’écoute, peut aussi bien être le début de nég/ationniste. Qu’importe d’ailleurs. Le fait qu’un individu particulier, à le supposer de confession ou d’origine juive, traite quelqu’un de « nègre » à raison de la couleur de sa peau, ne justifie nullement d’incarner un « juif » abstrait en raciste antinoir.

Faurisson « joue » donc, pour le ridiculiser, le rôle d’un juif, non pas « survivant », mais presque « au contraire » vivant puisqu’il n’a pas pu être victime d’un génocide qui n’a pas eu lieu. Faurisson, qui nie que les juifs aient jamais été victimes d’un génocide organisé par les nazis, crée, par la magie d’un petit théâtre, un juif supplémentaire. Du coup, il « prouve » que le génocide n’a pas eu lieu, puisque lui Fau/juif/risson est bien en vie et parle, de manière censément ridicule. Des néo-nazis ont pareillement dit de Simone Veil, par exemple, qu’elle prouve, par son existence même, l’inexistence du génocide. On entendait, pendant l’Occupation, sur Radio Paris, les bonimenteurs de la collaboration contrefaire un « accent yiddish » pour parler des juifs et de leurs « bedis » commerces. Imaginons maintenant Rudolph Hess, improvisant une scénette au procès de Nuremberg, napperon sur le crâne, accent d’Europe de l’Est, « témoignant » que les juifs n’ont pas été exterminés puisque lui est vivant...

Nous ne sommes nullement, comme le prétend Dieudonné, dès qu’il est renvoyé dans les cordes, et comme le croient de trop nombreux crétins, dans le registre de la dérision ou de la provocation, mais dans celui de la perversité, ce qui n’est pas une catégorie morale mais clinique.

Historiquement, Faurisson « jouant » au juif, pire encore, jouant « le » juif - menteur, raciste, prétentieux -, c’est la revanche des antisémites contre « le juif Chaplin » [1] ridiculisant Hitler, et à propos duquel Céline écrivait, dans Bagatelles pour un massacre : « Charlie Chaplin travaille aussi, magnifiquement, pour la cause, c’est un grand pionnier de l’Impérialisme juif » (1943 p. 43).

« Ils » sont partout !

Considérons maintenant les propos de M. Yaya Gouasmi, dirigeant d’un « parti anti-sioniste », membre de la liste « antisioniste » de Dieudonné aux européennes, lors de la présentation de celle-ci. Il est assis à la droite de Dieudonné, parle en sa présence, sans être à aucun moment repris ou démenti par lui.

[Il faut un ] « front uni contre le sionisme, qui gangrène notre société ; il gère les médias, l’éducation de nos enfants, notre gouvernement [...] tout ça pour l’entité sioniste israélienne. »

Le sionisme gère l’Éducation nationale ? ! À strictement parler vide de sens, cette affirmation évoque immédiatement le délire antisémite : ils (les juifs) sont partout, ils veulent devenir les maîtres du monde, d’ailleurs c’est déjà fait ! Dans leur concision, les propos de M. Gouasmi confirment - hélas ! - l’hypothèse selon laquelle « sionisme » est le vocable sous lequel les antisémites modernes (c’est-à-dire postérieurs à la création de l’État d’Israël) stigmatisent « les juifs », sans rapport objectif avec le sionisme en tant que mouvement d’opinion historiquement daté. [2]

Relisons un passage des Beaux Draps de Céline (1941, p. 44) :

« Plus de juifs que jamais dans les rues, plus de juifs que jamais dans la presse, plus de juifs que jamais au Barreau, plus de juifs que jamais en Sorbonne, plus de juifs que jamais en Médecine, plus de juifs que jamais au Théâtre, à l’Opéra, au Français, dans l’industrie, dans les Banques. Paris, la France plus que jamais livrées aux maçons et aux juifs plus insolents que jamais. »

La presse, la Sorbonne... ils sont partout. Mais il est logique, et commode pénalement, que les juifs soient, postérieurement à 1948, incarnés dans l’État d’Israël, d’autant que ses dirigeants affichent parfois eux-mêmes cette prétention exorbitante.

De Céline à Gouasmi, la verve en moins, le discours et la plainte sont les mêmes et visent la même population.

Demeurons un instant avec M. Gouasmi. Il fait une déclaration ahurissante, dont je reconnais qu’elle a provoqué chez moi un rire nerveux. Comme quoi il y a peut-être bien un « effet Dieudonné » contagieux.

Passons sur le fait que le personnage se présente comme « héritier du général de Gaulle », ce qui lui sert à annoncer que la France est « occupée par le sionisme » et que eux, les « antisionistes » sont là pour l’en « libérer » (en 1943, Céline écrit, dans Bagatelles : « Nous sommes en plein fascisme juif » ). C’est un des nombreux exemples de retournement que les extrémistes de droite affectionnent : on nous traite de racistes, pas du tout, ce sont des racistes anti-Français ; on nous accuse de nier un génocide, pas du tout, c’est nous qui dénonçons celui des fœtus avortés, etc.

Non, M. Gouasmi fait mieux, réécrivant l’histoire de la seconde guerre mondiale. Négationniste ? Vous n’y êtes pas ! Au moins pas de la shoah, soigneusement citée : « Il y a eu la shoah ».

Mais voyons la suite : « Les juifs malheureux [il y avait eu la shoah] sont arrivés en France. La France les a accueillis... » Et, vous l’avez compris, ils en ont honteusement profité ! Relisez cette phrase. Elle vient aux lèvres d’un homme qui déclare paisiblement que « l’antisionisme n’a rien à voir avec l’antisémitisme ». Donc, cet antisioniste dépourvu jure-t-il de tout espèce d’antisémitisme imagine, sans penser à mal oserais-je dire, que « les juifs », certes malheureux, sont « arrivés » en France, laquelle, bonne poire, les a accueillis. On comprend qu’une histoire qui commence si mal ne peut que se terminer dans la mainmise général de l’entité sioniste sur une communauté nationale aussi naïve et gourdasse.

Que les Français de confession ou d’origine juive, ou pour être plus précis, ceux parmi les Français de confession ou d’origine juive qui avaient survécu au génocide, soient rentrés chez eux, voilà une idée qui dépasse l’entendement et la culture de M. Gouasmi. Il est probable qu’il n’a jamais entendu dire non plus que nombre de ceux-là on trouvé porte close chez eux, leur domicile étant occupé plus ou moins « légalement » par d’excellents français non juifs. « Accueillis », tu parles !

Un mot encore, emprunté à M. Gouasmi, qui se dit très préoccupé par le nombre des divorces. Savez-vous pourquoi ? « À chaque divorce, il y a un sioniste derrière. Nous le croyons. »

En langage courant, ce sont les propos d’un fou, auxquels personne n’accorderait beaucoup d’attention si tenus par un pilier de comptoir. Mais ils constituent, du point de vue même de celui qui les tient, et de Dieudonné qui les écoute, un programme d’affirmation politique.

Dans ses thèmes, dans sa structure, dans les mensonges historiques qu’il véhicule, ce délire recouvre exactement le délire antisémite. Seule différence notable, adoptée par précaution ou sincèrement « pensée », le mot antisioniste.

Le fion et la quenelle : misère sexuelle de l’antisémitisme

Dans l’imaginaire antisémite, comme dans tous les imaginaires racistes (antinoir, antiarabe), le juif est fantasmé comme ayant une sexualité débridée. Ce qui est plus particulier, me semble-t-il, à l’antisémitisme c’est l’association avec la féminisation. Le juif est féminin, sous-entendu parce que pédéraste. Mais comme il est très sournois ! il est également sodomite (tandis que l’« arabe » est réputé sodomite sans que cela nuise à sa réputation virile, au contraire pourrait-on dire).

Consultons Louis-Ferdinand Céline :

« Toutes les gonzesses aux Abyssins ! La race plein les miches !... Elles ont le panier en compote ! elles peuvent plus s’asseoir tellement elles ont le fios enjuivant... Ah ! comme ils baisent fort... ces frères !... Ah ! comme ils sont brûlants ! vulcans !... C’est des vrais cœurs d’amants !... Braquemards faits hommes ! » (Bagatelles pour un massacre, e. o. 1937, Denoël, 1943 p. 228)

« Les Aryens [...] s’ils se laissent trop nombreusement enculer par les négrites, les asiates, par les juifs ils disparaîtront ignoblement » (L’École des cadavres, 1938, p. 221).

Signalons à tout hasard à Dieudonné que l’antisémitisme fait, chez Céline (et ailleurs), très bon ménage avec le racisme antinoir : « Le nègre le vrai papa du juif, qu’a un membre encore bien plus gros, qu’est le seul qui s’impose en fin de compte, tout au bout des décadences. Y’a qu’à voir un peu nos mignonnes, comment qu’elles se tiennent, qu’elles passent déjà du youtre au nègre, mutines, coquines, averties d’ondes... » (Les Beaux Draps, 1941, p. 196).

Dans l’imaginaire de Dieudonné (il n’est pas le seul !), la sodomie n’est pas une pratique érotique mais un moyen de se soumettre l’autre et/ou de l’humilier, quel que soit son sexe. Le fantaisiste recours à un vocabulaire personnel, et à une gestuelle très classique, que son public reconnaît et salue par des rires complices. Enculer, c’est dans le vocabulaire de Dieudonné « glisser une quenelle » (le sketch avec Faurisson est parfois intitulé sur le Net Glissage de quenelle) ; quant au geste il consiste toujours à remonter la main gauche le long du bras droit, pour signifier la taille de la « quenelle » que, selon les cas, on a mis à l’autre ou que l’on s’est fait mettre par lui. Dans la suite, la mention [geste] désigne cette mimique.

La référence à l’enculage, subi ou imposé, est très fréquente, relativement aux extraits de sketchs que j’ai visionnés.

Dans le sketch où il évoque le parrainage de l’une de ses filles par Jean-Marie Le Pen, président du Front national, dans la paroisse de l’abbé intégriste Laguérie (à Bordeaux), Dieudonné fait dire à Le Pen : « Si on peut leur glisser une quenelle, je suis avec vous ».

Il commente sur scène : « T’as vu comment ils ont mordu, j’leur ai mis jusque là [geste]. » Ailleurs, c’est l’adversaire qui a usé victorieusement de sa quenelle : « Julien Dray, lui, il nous l’a mis jusque là [geste]. » Le banquier « Madoff, lui aussi il en a glissé des quenelles [geste] ».

Autre pratique connue pour symboliser la soumission : lécher le cul. Elle peut se confondre avec l’idée de sodomie. Ainsi à propos de George W. Bush, dont le président de la République française Nicolas Sarkozy est supposé avoir léché le cul (il est soumis à lui) mais qu’il a peut-être enculé au passage (évocation confuse des rapports sodomitiques entre les États-Unis, Israël et « les juifs ») : « Bush est reparti avec le cul propre, avec Sarkozy dans le fion [3] ! »

Il arrive que le verbe enculer soit prononcé. Parlant de ses origines : « Je m’appelle Dieudonné, qu’est-ce que je peux faire de plus ? Me faire enculer par un curé ? » Et à propos des Pygmées : « [C’est le genre] j’tencule pour te dire bonjour ! »

De Christine Albanel, ministre de la Culture, il note que « ça rime avec quenelle ! »

À propos des européennes, enfin, il déclare qu’il espère « glisser une petite quenelle dans le fond du fion du sionisme » (Le Monde, 10-11 mai 2009 ; d’après Libération, il aurait précisé « ma petite quenelle »).

Le programme de la liste se résume donc officiellement à « enculer le sionisme ». Faut-il voir de la modestie dans la taille annoncée de la quenelle ? Sans doute pas ; d’ailleurs sur scène, le geste est démesuré. Mais le fion enjuivé (le fios enjuivant, dit Céline) est si large, déformé par les coïts sodomitiques que n’importe quelle verge/quenelle y flottera. (La déformation de l’anus du sodomite est un thème de plaisanterie obscène que l’on trouve déjà chez le latin Martial avant d’être une obsession des médecins au XIX e siècle.)

Renouant avec une longue tradition d’obscénité dans la littérature populaire et les farces, la mention récurrente de la sodomie comme domination atteste ici l’obsession paranoïaque, au sens clinique, de se faire avoir, d’être baisé, d’être abusé, trompé, - tous termes ayant un sens équivoque. Toutes les occasions historiques sont bonnes pour cela : défaite de 1940, 11 septembre 2001 et grippe porcine.

Lacan avait finement intitulé l’un de ses séminaires : « Les non-dupes errent ». On voit jusqu’où peut aller leur errance.

Le syndicat des aigris

Le caractère hétéroclite de la liste « antisioniste » n’a pas manqué d’être souligné tant il est caricatural. C’est que ces gens n’ont pas d’idées propres, et par malheur ils méprisent aussi l’histoire (« Ah ! le poids de l’histoire » ils en ricanent quand il s’agit du nazisme et de ses victimes, quitte à se barbouiller de patriotisme comme l’impayable stalino-facho-antisioniste Soral). Ils conçoivent le débat d’idées comme une compétition entre mâles dominants. Du coup leurs « engagements » peuvent subir des retournements complets, et à répétition ; ils n’en sont pas moins persuadés de suivre une route cohérente. Or, elle bifurque selon les rencontres, les affects et les échanges de phéromones. Dieudonné injurie Le Pen au milieu des années 1990, mais se rétracte après avoir « rencontré l’homme » (ah ! l’homme Goering... trop tard, hélas ! pour procéder à une réévaluation), et même s’excuse (sur Radio Courtoisie, radio catholique proche des intégristes). Soral se moque de Dieudonné, qui demande à le rencontrer, à la suite de quoi ils deviennent copains comme cochons... Tout ça sent très fort le vestiaire de stade et la chambrée : testostérone, amitié virile et estime pour l’adversaire.

Ces gens se déclarent « infréquentables » et se congratulent ! M. Faurisson se fait remettre sur la scène du Zénith le « prix de l’infréquentabilité et de l’insolence », rien moins ! Au fond, ils voudraient être à la fois proscrits, méprisés, ghettoisés... mais célèbres. Le fantaisiste se voit en Chaplin, l’écrivain rêve d’être Kafka, et le charlatan Sigmund Freud. Bref, les malheureux aimeraient tellement être juifs. Des victimes, autant dire des martyrs ! D’ailleurs, on les agresse physiquement, c’est un début ! Et rebelles avec ça, anticonformistes ! À côté d’eux, les Darien, Fénéon et Zo d’Axa, étaient des grenouilles de bénitier. Comment expliquer que le monde ne reconnaisse pas de pareils génies à leur juste valeur ?... C’est à ce problème existentiel que le complot sioniste, euphémisme moderne du complot juif ou judéo-maçonnique, sert de solution finale. Ces rêves déçus, ces ambitions rentrées, ces aigreurs d’estomac... Bon dieu mais c’est bien sûr ! Les juifs, les sionistes... Comment n’y avait-on pas pensé plus tôt ? En fait, on y pense depuis toujours (et c’est une preuve supplémentaire, pas ?). « Socialisme des imbéciles », selon la formule du social-démocrate August Bebel, l’antisémitisme, de forme ancienne ou post-mille neuf cent quarante-huitarde, est la providence des aigris et des déclassés, qui doivent s’expliquer à eux-mêmes et expliquer au monde comment il se fait qu’ils ont été mis au ban de tout et par tous, exceptés leurs semblables, aussi éloignés qu’ils en soient par ailleurs. Et c’est ainsi que des activistes pro-palestiniens fraternisent avec des racistes d’extrême droite et d’anciens staliniens avec des islamistes.

De la « provocation » et de la « liberté d’expression » considérées comme alibis

Du latin provocatio, la provocation est un appel, lequel - dans l’acception moderne du terme - est lancé dans une forme délibérément choquante pour une partie ou pour la majorité d’une communauté (religieuse, nationale...). On peut aussi choquer pour le plaisir de choquer. Dans ce cas, la provocation n’« appelle » que la réaction émotionnelle immédiate qu’elle suscite, sans aucun message à transmettre.

Reposant sur le déclenchement d’émotions, par nature irrationnelles, la provocation est un mode de communication délicat à manier.

Dieudonné fait monter sur scène l’un de ses assistants, revêtu d’un pyjama et portant l’étoile jaune barré de la mention « Juif », lequel faux juif - c’est une curieuse manie chez ces gens de « fabriquer » des juifs quand ils estiment qu’il n’en subsiste que trop - crie « N’oubliez pas ! ». Ce sketch est censé, croit-on comprendre, tourner en ridicule l’actuelle manie mémorielle, au moins quand elle concerne la shoah (et non pas la traite des noirs, bien entendu ; à ce propos, on se bornera à dire qu’il n’en est jamais question, sans commenter les initiatives qui démentent l’affirmation). Dieudonné annonce l’assistant dans ces termes : « Jacky, dans son habit de lumière ». Associer la tenue du déporté à celle du torero, voilà ce que je ne peux comprendre que par un retournement à visée grotesque : le déporté est condamné à l’obscurité et à la saleté, il a du mal à tenir sur ses jambes, il est la risée de ses bourreaux, il vaut moins que la bête à cornes qui va mourir mais que l’on a nourrie et soignée dans cette perspective.

En criant, par dérision, ce « N’oubliez pas ! », l’assistant de Dieudonné lance en son nom un appel, une provocation si l’on veut, mais à quoi ? Non pas tant à oublier (comme on dit à quelqu’un « Oublie-moi un peu ! ») qu’à se souvenir toujours de ceux qui prétendent incarner l’histoire.

« N’oubliez pas qu’ils n’ont pas été ce qu’ils disent : ni victimes ni héros », voilà le contenu de la provocation de Dieudonné. À supposer qu’elle ait comme point de départ une critique légitime de la politique de l’État d’Israël, elle vise des gens dont la plupart n’étaient pas sionistes ou même étaient, en tant que juifs, antisionistes.

Observons qu’un louable souci de vérité historique - pour une fois ! cela mérite d’être salué - a poussé à écrire le mot « JUIF » sur l’étoile jaune que porte Jacky. Juif, pas « sioniste ». C’est un juif qui-n’a-pas-pu-être-victime-du-génocide-qui-n’a-pas-eu-lieu qui vient faire rire de lui et se faire siffler. Ces « antisionistes » ne peuvent pas se passer du juif.

Le soir où il fait monter Faurisson sur scène, Dieudonné s’exalte : « C’est la plus grosse connerie que j’ai faite. La vie est courte, déconnons et désobéissons le plus vite possible [...] liberté d’expression. »

Quand Dieudonné crie « Liberté d’expression », bras écartés, ce n’est pas un programme, c’est une incantation. Il prétend passer sur les propos qui viennent d’être tenus, par lui et Faurisson, une onction morale. « Ces propos sont couverts par la liberté d’expression » semble-t-il dire, comme on dit d’un fait qu’il est couvert par la prescription, donc impossible à juger. Or le principe, excellent dans son entièreté, de la liberté d’expression, ne s’entend qu’avec le corollaire de la responsabilité morale et politique.

Peut-être est-ce la liberté du bouffon que revendique le fantaisiste ? Mais dans ce cas, il se désigne lui-même comme bouffon, c’est-à-dire comme mauvaise conscience du monarque et se disqualifie comme critique du système.

Il est sans doute temps de dire un mot de la question de l’efficacité comique du personnage. Autrement dit : Dieudonné fait-il rire ? la réponse à cette question modifie-t-elle les données du problème ? Si je me borne au visionnage des spectacles, je constate que Dieudonné fait rire. Une spectatrice interrogée à l’entrée d’un spectacle dit : « C’est le seul qui me fait encore rire ! » Je reconnais au fantaisiste un talent de caricaturiste dans les sketchs de studio (du strict point de vue de la caricature de l’entretien télévisé, le sketch avec Faurisson est assez réussi, même s’il n’apporte rien par rapport aux prestations passées de Poiret et Serrault, par exemple) ; j’ai dit plus haut ce qu’il faut en penser quant au fond. Sur scène, devant un parterre de pro-palestiniens vociférants et de néo-nazis hilares, Dieudonné est à la fois vulgaire (ce dont il se flatte) et effrayant ; je plains infiniment les gens qui ont « besoin de ça », d’une telle dose d’affects archaïques, pour atteindre « encore » la crise de rire libératrice.

D’ailleurs, on peut être excité par une scène de viol au cinéma (on peut l’être par le viol réellement subi) : cela ne constitue pas un argument en faveur du viol, ou des violeurs, ou des cinéastes qui usent de ces pulsions pour attirer les spectateurs.

Le rire (pas plus que l’émotion génitale) ne prouve rien de la qualité ou de la légitimité des idées mises en scène. Il ne saurait constituer une excuse morale. Ajoutons que la « désobéissance » à laquelle incite Dieudonné est l’exact contraire d’un mot d’ordre libertaire quand elle adopte comme moteur psychique des réflexes sexuels archaïques. Il est vrai que, dans un registre heureusement beaucoup plus dérisoire, on trouve des jeunes gens pour ressentir l’instant besoin de fumer dans les lieux publics, « puisque c’est interdit ».

« Provocation » encore. Récusant ironiquement un « effet Dieudonné » que Julien Dray aurait évoqué à propos du meurtre du jeune Ilan Halimi, Dieudonné fait rire son public d’une inscription peinte sur les murs de son théâtre : « Ilan on ne t’oubliera jamais ». Il ajoute, à propos de l’assassin présumé : « Il est sorti de chez lui, il a rencontré Ilan, il en a fait un panini bolognaise ». La salle rit toujours, mais moins fort me semble-t-il... Un reste de pudeur humaine se cabre devant l’idée que l’on peut (que l’on devrait, peut-être) rire de tout, n’importe comment.

Quel « effet Dieudonné » ?

On a beaucoup évoqué dans les lignes qui précèdent la question de savoir de quoi Dieudonné peut être le symptôme. Ajoutons qu’il correspond à la dégradation d’une culture « contestataire » privée de ses clowns (Coluche est mort, Font au purgatoire, Val patron de presse). Au-delà de la manœuvre probable, ou au moins plausible, de militants d’extrême droite organisant un rapprochement avec des secteurs islamistes, via un antisémitisme à peine maquillé, le premier effet à redouter concerne cette partie du public contestataire qui se solidarise avec Dieudonné, par fidélité ou goût abstrait de la provocation. Là encore, les entretiens réalisés par Rue89 à l’entrée des spectacles indiquent quelque pistes. Se trouvant acculés dans une position un peu délicate (« Vraiment, rien ne vous gêne dans ses propos ? ), les spectateurs se retranchent derrière le principe d’une liberté d’expression et d’opinion qui met le signe égal entre toutes les « opinions ». Qu’importe, disent-ils ou laissent-ils entendre, le contenu et les implications de ce que je pense, dis ou ressens, puisque je considère que j’ai « le droit » d’agiter ces idées. On est tout près du propos prêté par Guy Bedos à sa mère : « Pourquoi ne serais-je pas raciste ? Il y a bien des antiracistes ! » Plus l’idéologie dominante s’affiche antiraciste - et ce peut être hypocritement ou/et maladroitement -, plus cette réaction contre elle se charge d’une signification pseudo-rebelle. Les cartes sont d’autant mieux brouillées que le locuteur peut se prévaloir d’appartenir à une communauté elle-même discriminée. D’où les difficultés d’un Faurisson, contraint, pour se présenter comme victime des juifs, d’affirmer : « Je suis traité dans ce pays en palestinien (sic) et je ne peux m’empêcher de faire cause commune avec eux ». Il faut un stupide réflexe conditionné pour faire saluer une aussi grotesque déclaration de youyous approbatifs (même s’ils visent davantage le terme « palestinien » que l’orateur lui-même).

La seconde catégorie de public, outre les sympathisants du Front national venus s’encanailler, est constitué de jeunes nés dans des famille d’origine maghrébine qui trouvent dans la dénonciation de l’ennemi sioniste un exutoire aux ressentiments causés par les discriminations sociales et policières.

« À partir du moment où il y a unanimité, il y a vérité », dit Faurisson, par dérision, dans le sketch avec Dieudonné. Il faut entendre - contre ce qui doit être, croit-on comprendre, l’esprit de mensonge des juifs - que toute unanimité dissimule un mensonge. Le génocide des juifs est reconnu, donc... Les médias parlent des « attentats » du 11 septembre, donc... Les médecins prétendent avoir découvert un virus du sida, donc... Ainsi, il y a unanimité pour constater que la terre est ronde, donc c’est une vérité officielle, donc elle est fausse. La terre est peut-être plate, ou cubique ; à moins qu’elle affecte la forme d’un chandelier à sept branches... Qu’en dit M. Thierry Meyssan ?

Citons, en guise de conclusion provisoire, un extrait, traduit par mes soins, du discours de Genève (ou Durban 2, en 2009) du président iranien M. Armaninedjav, contribution décisive comme on va voir à la définition du racisme, texte que M. Soral a décrété « incritiquable » lors de la présentation de la liste « antisioniste » aux européennes.

« M. le Président, Mesdames et messieurs, le racisme a sa source dans le défaut de connaissance de la racine de l’humain en tant que créature choisie par Dieu. Le racisme est aussi le produit de la déviation du véritable chemin de la vie humaine et des obligations du genre humain dans le monde de la création, par l’abstention délibérée de rendre un culte à Dieu, l’incapacité de penser la philosophie de la vie ou la voie de la perfection qui sont les éléments principaux des valeurs divines et humanitaires ; [cette déviation] a réduit l’horizon de l’humanité, faisant d’intérêts éphémères et limités la mesure de son action. C’est pourquoi le pouvoir du mal a pris forme et a développé son royaume en dépossédant les autres de la capacité de profiter d’occasions équitables et justes de développement [4]. »

M. Yaya Gouasmi a déjà caractérisé pour nous ce « royaume du mal », que M. Armaninedjav désigne lui-même tout au long de son discours, d’une manière qui échappe à toute critique - de M. Soral ! C’est évidemment l’État d’Israël. Il n’est peut-être pas mauvais que certains « libertaires » fanatiques de l’esprit de contradiction voient sous quelle bannière ils défilent et quels « amis » ils se sont faits.

Pendant ce temps, des jeunes Israéliens et Israéliennes refusent le service militaire, d’autres désertent une armée d’occupation, et les Anarchistes contre le mur risquent leur vie en manifestant devant les blindés. À ceux-là, comme aux palestiniens laïques, coincés entre les colons israéliens et le Hamas, une pensée de solidarité affectueuse.

Des extraits de ce texte ont été publiés dans le n° 19 (été 2009) du fanzine de contre-culture, antifasciste et libertaire Barricata.
[1] Un ami me signale que les guillemets s’imposent, et me renvoie au témoignage de Groucho Marx, auquel Chaplin aurait confié que bien que n’étant pas juif il lui avait semblé plus digne de ne pas démentir la rumeur l’affirmant.

[2] Sur les débats dans le mouvement révolutionnaire anarchiste sur sionisme et antisémitisme, voir les texte des ESRI.

[3] Ne perdons pas une occasion, aussi navrante soit-elle par ailleurs, d’apprendre quelque chose. Ici à propos du mot fion, synonyme de cul. Son origine est inconnue selon le Dictionnaire de l’argot français et de ses origines (Larousse, 1990). Mais je trouve dans le Littré cette indication : Fion. Terme populaire. Tournure, bonne façon. Il a du fion. Donner le fion, donner la dernière main. Dérivés : fionner et fionneur, Celui qui fait l’élégant, le beau. Et dans le Dictionnaire historique de la langue française : « P. Guiraud propose de reconnaître dans fion le résultat [...] de l’évolution d’un latin populaire finionem (dérivé de finis, fin) qui aboutit à fignon. » D’où troufignon ou troufion, pour anus.

[4] Mr. President, Ladies and gentlemen, Racism is rooted in the lack of knowledge concerning the root of human existence as the selected creature of God. It is also the product of his deviation from the true path of human life and the obligations of mankind in the world of creation, failing to consciously worship God, not being able to think about the philosophy of life or the path to perfection that are the main ingredients of divine and humanitarian values which have restricted the horizon of human outlook making transient and limited interests, the yardstick for his action. That is why evil’s power took shape and expanded its realm of power while depriving others from enjoying equitable and just opportunities of development.
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede Pïérô » 01 Oct 2009, 00:48

A l'occasion du procès de Dieudonné - Faurisson (22 septembre), Une longue analyse instructive de REFLEXes sur le procès et ses protagonistes : http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article444
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