Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

...Sans Papiers, antifascisme...

Dieudonné et Soral financés par l'Iran

Messagede altersocial » 21 Oct 2013, 22:33

Tout le monde sait bien que l'argent qui inonde Dieudonné-Soral ne sort pas de nulle part, manquent les preuves concrètes du financement du pouvoir iranien ...

Les Iraniens ont-ils financé la liste antisioniste de Dieudonné ?

Des caméras et des projecteurs sont braqués sur Dieudonné. Il est assis derrière une table en bois avec des petites lunettes et des feuilles annotées.

Le 5 septembre, Audrey Cerdan et moi sommes allées au théâtre de La Main d’or. Ce jour-là, le comédien nous reçoit avec un dispositif de plateau télé censé nous impressionner. Ses amis, habitués du théâtre, nous regardent hilares.

L’objectif est d’enregistrer nos questions et ses réponses (dit-il) et de nous humilier un peu au passage (voit-on).

Je suis venue l’interroger sur le financement de la liste antisioniste conduite par lui en 2009. Car depuis quelques semaines, le clan s’est fissuré et des révélations se font à coup de vidéos YouTube.

« Soral, où est le butin ? »

Au départ, il y a une brouille. Les antisionistes Alain Soral et Ahmed Moualek étaient amis. Mais ils se sont disputés. La mésentente est née d’une vidéo mise en ligne par Moualek, en août dernier. Il y explique qu’il a changé d’avis à propos de la situation en Syrie et qu’il « ne soutient plus Bachar el-Assad ».

Suite à cette déclaration, Moualek, responsable du site La Banlieue s’exprime, a violemment été attaqué par la communauté d’Egalité et réconciliation (le site de Soral). Par Alain Soral, il est accusé de se rapprocher d’un « certain islam fondamentaliste ».

Moualek, très en colère, décide de contre-attaquer en postant une vidéo titrée : « Alain Soral, où est le butin de guerre de la liste antisioniste ? » Dans cette dernière, il insère une autre vidéo, séquence enregistrée en mars dernier lors d’un déplacement à Nice.

Alain Soral y prend la parole dans un dîner. Il fait cette déclaration à propos du financement de la liste antisioniste conduite par Dieudonné aux élections européennes de 2009 :

« Si on a pu faire la liste antisioniste qui a coûté 3 millions d’euros, c’est parce qu’on a eu l’argent des Iraniens. Faut le dire, faut être honnête. Si on ne les avait pas eus, on n’aurait pas pu le faire : on n’a pas 3 millions d’euros. Surtout qu’on les a perdus, puisque pour être remboursé, il fallait faire 5% minimum. »

Dans la suite de la vidéo, Moualek, qui faisait partie de cette liste, s’indigne de ne pas avoir été informé de l’origine des fonds, ni de leur montant. Et il provoque son ancien ami (« cette racaille », dit-il désormais) :

« Soral, où est le butin de guerre ? »

Comptes de campagne réquisitionnés

Pour répondre à cette question, j’ai d’abord demandé à consulter les comptes de campagne de la liste antisioniste en 2009. Mais ces derniers ont été réquisitionnés par la justice.

J’ai aussi demandé à consulter les comptes de campagne des candidats aux législatives du Parti antisioniste (PAS) pour les législatives de 2012. Dieudonné était alors candidat en Eure-et-Loir. J’ai pensé que le financement pouvait être le même qu’en 2009. Réquisitionnés également.

J’ai enfin demandé des explications à Alain Soral, qui m’a répondu ainsi :

« Les 3 millions d’euros sont cachés au fond du cul d’Ahmed Moualek et il essaie actuellement de se les faire extraire à la Fistinière. »

A ce stade, Alain Soral ne veut pas alimenter la polémique. En réponse à Moualek, il a seulement posté un petit article sur son site Egalité et réconciliation, le 27 août. Il y explique que sa langue a fourché à cause de la fatigue. Il ne s’agirait pas de 3 millions, mais de 300 000 euros.

« Une enseigne aussi louche que Rue89 »

C’est en sachant tout cela que nous nous rendons au théâtre pour entendre la version de Dieudonné.

En préambule, projecteurs orientés vers lui, l’humoriste commence par lire à voix haute un article que j’ai écrit sur son spectacle « Foxtrot », il me dit que j’écris comme sa grand-mère et que le journalisme tel que je le pratique va disparaître.

« Tant que vous vous cachez derrière une enseigne aussi louche que Rue89, pour moi vous n’aurez aucun crédit. [...] Si le financement de la liste avait été israélien, je ne suis pas sûr que vous seriez là. »

Puis, à la moitié de l’entretien, Alain Soral entre en scène, comme dans un jeu télévisé, fier de lui. Depuis le début, Audrey et moi nous demandions à qui appartenaient ces mains et ce portable qui dépassaient du paravent.

Il explique longuement en quoi Rue89, « émanation de Libération », est un site d’informations « sioniste ». J’ai décidé de ne pas me lancer dans ce « débat » (et bien d’autres, sur la Syrie ou le journalisme) et de m’en tenir à mes questions.

Le soutien de Yahia Gouasmi

Cette fois, Soral ne parle plus de la Fistinière. Il sert un discours préparé.

L’argent n’est pas venu d’Iran, dit-il, mais de la communauté chiite française, dont le leader Yahia Gouasmi, président du Parti antisioniste, était membre de la liste de Dieudonné en 2009.

« Les chiites de France sont naturellement proches de l’Iran. Ce pays est le berceau du chiisme et il est l’un des points d’appui de la lutte antisioniste contemporaine depuis la révolution islamique.

Dans une discussion de table, [j’ai dit “Iran” ] par un amalgame d’idées. [En réalité, nous n’aurions pas pu monter cette liste] sans le soutien sympathique et généreux de Yahia Gouasmi, qui incarne le chiisme de France. »

Dieudonné rebondit :

« La communauté chiite de France est très puissante et Yahia Gouasmi en fait partie. C’est une communauté structurée qui existe depuis très longtemps.

Les chiites, le représentant des chiites dans le monde, est en Iran. Donc faire le lien entre les deux, ce n’est pas faux. »

Joint par Rue89, Yahia Gouasmi n’a jamais donné suite à notre demande d’interview.

« Pas de don franco-iranien »

De son côté, Marc George, directeur de campagne de la liste de 2009, explique que l’argent n’a pas pu venir de l’étranger puisque cela est interdit et que les comptes ont été vérifiés.

« Rappelez-vous le climat d’hystérie dans lequel s’est montée la liste, tout ça ne s’est pas fait sans contrôle. »

Il confirme un montant de 300 000 euros et il décrit des dons franco-maghrébins :

« Dans les comptes de campagne, tout était validé, même pour acheter une gomme, il fallait un justificatif. Ça a été financé par des dons privés, qui respectaient la législation.

Je n’ai pas la liste des donateurs, mais à ma connaissance, il n’y a pas eu de don franco-iranien. Il y avait des Français d’origine étrangère parce que la liste a eu beaucoup de succès chez les musulmans. Il y a eu des dons maghrébins, mais pas iraniens. Yahia Gouasmi est algérien d’origine. »

Sur tout cela, la justice est probablement en train d’enquêter.

Mais déjà à ce stade, ce qui reste très problématique, c’est ce chiffre de 300 000 euros qui semble sorti de nulle part.

Ce que nous apprend Article 11 ce lundi est essentiel :

« La liste antisioniste n’a en effet déclaré à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques que les sommes – mirifiques – de 6 691 euros de dépenses et 6 922 euros de recettes (dont 5 796 euros de dons). »

Une somme absolument ridicule, loin des 300 000 euros avancés par tous. Où est passée la différence ?


Lire aussi :

:arrow: Alain Soral et le « butin de guerre » de la liste antisioniste – un conte iranien
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Dieudonné et les néo-nazis/Varg Vikernes

Messagede altersocial » 22 Oct 2013, 10:51

Encore Dieudonné dans ses frasques. Soutien de Verkenes en procès également cette semaine là Semaine néonazie au palais de justice parisien. :roll:

Procès Dieudonné : bagarre générale

Une bagarre générale a eu lieu aujourd'hui en marge du procès en appel de l'humoriste controversé Dieudonné, pour diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination.

Une rixe, opposant une centaine de personnes venues apporter leur soutien à l'humoriste et des membres de la Ligue Juive, aurait eu lieu dans les couloirs du Palais de justice de Paris. Les pro-Dieudonné auraient entonné La Marseillaise et exécuté des "quenelles", ce geste inventé par l'humoriste, souvent comparé à un salut nazi vers le bas, et presenté comme un pied de nez à l'égard des pouvoirs en place. Plusieurs photos de la scène circulent déjà sur Twitter.

Image
(graine de fachos tout sourire faisant le salut nazi vers le bas)

Dieudonné a été condamné en première instance à 20.000 euros d'amende pour des propos et une chanson que l'on retrouve dans deux vidéos diffusées sur internet. Dans l'une d'elle, il transformait notament la chanson d'Annie Cordy Chaud cacao en Shoahnanas.


Ananas, humour et antisémitisme : audience agitée au procès de Dieudonné

L'audience de Dieudonné M'Bala M'Bala devant la cour d'appel de Paris aura été agitée, jeudi 17 octobre. L'humoriste comparaissait pour diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale pour des propos et une chanson dans deux vidéos diffusées sur Internet.

En première instance, le comique avait été condamné à 20 000 euros d'amende. Le parquet a de nouveau requis une peine de vingt jours-amende à 600 euros, signifiant qu'il devait s'acquitter de 12 000 euros ou alors risquer jusqu'à vingt jours de prison.

Les voix des amis de Dieudonné, rassemblés dans la grande galerie du Palais de justice, ont résonné jusqu'à la salle d'audience pleine à craquer, barricadée par les forces de l'ordre. L'irruption d'opposants cagoulés à l'humoriste a nécessité une intervention policière afin de séparer les deux groupes.

"JE VOUS PARLE D'ANANAS"

Dans l'une des vidéos incriminées, il transformait la chanson d'Annie Cordy Chaud cacao en "Shoah nanas". L'humoriste soutient que la chanson, dont il attribue la paternité à des détenus, parmi lesquels le terroriste Carlos, fait en réalité référence à des "chauds ananas". "Merci d'être là pour la chanson française, pour la variété", a ironisé Dieudonné devant ses supporteurs, dont certains brandissaient le fruit exotique.

"Ce n'est pas l'affaire Dreyfus !", se sont insurgés les avocats de la Licra, SOS Racisme, l'UEFJ et J'accuse !, parties civiles dans ce dossier, devant la "surenchère" de la défense. Outre son avocat habituel, Dieudonné était défendu par trois secrétaires de la conférence du barreau ainsi qu'un détenu de la prison de Poissy qui s'était constitué partie civile pour l'occasion.

"Vous êtes obsédés par certains problèmes, je vous laisse avec eux", a lancé Dieudonné aux parties civiles qui l'interpellaient sur la Shoah. "Moi je vous parle d'ananas, c'est un fruit qui me passionne", a-t-il ajouté, arrachant quelques rires à la salle.

"VOUS N'ÊTES PLUS UN COMIQUE MAIS UN IMPRÉCATEUR"

"On ne peut pas rire de tout. M. M'Bala M'Bala a dépassé les limites admises de la liberté d'expression, y compris celles accordées à un humoriste", a déclaré l'avocate générale. Au prévenu qui se revendiquait de Coluche et Desproges, elle a rétorqué : "Eux ne croyaient pas ce qu'ils disaient, ça se voyait. Vous, on a l'impression que vous n'êtes plus un comique mais un imprécateur."

Le ministère public a également rappelé que Dieudonné avait déjà été condamné six fois pour les mêmes motifs et devait toujours régler 36 000 euros au titre de ses précédentes condamnations.

Dans sa plaidoirie, Jacques Verdier a déploré "une spirale de condamnations de principe" ayant pour seul but de faire passer son client pour "l'antisémite par excellence". La cour d'appel rendra sa décision le 28 novembre.


La même semaine c'était le procès du néonazi Vikernès, l'occasion pour lui de soutenir le révisionnisme de Dieudonné :

:arrow: Au procès du néonazi norvégien Varg Vikernes : rassemblement néo-nazi et soutien à Dieudonné

Je vous ai dispensé des vidéos du pitoyable affrontement entre les fachos ultrasionistes et les fachos antijuifs tellement c'était navrant ...
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede altersocial » 28 Oct 2013, 10:51

Du site Quartiers Libres :

La « quenelle », un coup de mou pour nos luttes

Faire le geste de la quenelle n’engage à rien: ni promesse ni action. Elle fait croire à celles et ceux qui la font, qu’elle est subversive en soi et qu’elle prouve l’existence d’une unité entre les soi-disant « anti-système ». Il n’y a de concret que la répétition du geste de scène d’un artiste qui a joué sciemment la carte d’une carrière indépendante et l’engagement politique au sein de l’extrême droite. Pour l’extrême droite et la partie la plus agressive de la classe dominante, l’important n’est pas d’être véritablement une alternative pour le peuple mais de se donner l’apparence de « rebelles ». Mais une fois au pouvoir, les dominés et les pauvres prennent de plein fouet la répression.

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Si des personnes issues de l’immigration peuvent la faire aux côtés de personnes comme Bruno Gollnisch qui est ouvertement anti-musulman, ou de Jean Marie Le Pen qui croit en l’inégalité des races : c’est que ce geste ne signifie rien comme engagement.
C’est une posture de défi qui n’en est pas réellement une puisque ce geste n’est jamais effectué en face ou en présence de la personne visée. Ce signe dit de manière insultante qu’on a eu le dessus de manière sournoise, en profitant d’une situation. C’est le bras d’honneur du couard, puisque non assumé.

On peut très bien imaginer la BAC faire ce signe à des jeunes durant un contrôle musclé.
Ou encore les mêmes jeunes le faire à la BAC s’ils échappent au contrôle.
Il est difficile d’imaginer la BAC et les jeunes faire le geste ensemble lors du contrôle musclé : il n’y a que deux côtés à une barricade. Il ne peut y avoir d’unité entre opprimés et oppresseurs même s’ils s’insultent de la même manière.
La volonté de Dieudonné est pourtant de faire croire qu’en partageant une attitude, celle du dominant, on peut avoir une communauté de destin. En gros, il suffirait de faire un geste pour créer une complicité au lieu de lutter, tout en sauvant la face : tous unis dans la lâcheté.
Si le geste n’engage à rien, le répéter en revanche revient à adhérer à l’idée que seule l’attitude compte, qu’il n’y a pas d’engagement et que dans les rapports de force il ne faut pas lutter mais être fourbe. Seconde chose, mais non des moindres, la « quenelle » consiste à faire croire que la finalité de la lutte est d’assurer sa domination sur l’autre. C’est une pensée compatible avec le libéralisme ambiant : tous contre tous, seuls les plus vicieux gagnent. C’est le symbole d’une adaptation à l’injustice.
Pas de changement social possible, on capitule face à l’inégalité ambiante en estimant qu’il suffit de « glisser des quenelles » à certaines personnes.
Ce n’est pas un signe révolutionnaire contrairement à ce qu’affirme Dieudonné, ni même un geste « potache », car ce symbole a également une dimension sexuelle, puisqu’il consiste à imiter l’introduction d’un bras dans l’anus d’une tierce personne, à dire de manière détournée qu’on l’a « baisée ».

La notion qui assimile la pénétration à la domination est un cliché misogyne et homophobe que partagent Dieudonné, Alain Soral et Eric Zemmour. En gros le dominant domine sexuellement le dominé en le/la pénétrant. Vu sous cet angle, la personne qui se « soumet » est une créature inférieure par nature. C’est du reste ce qu’Alain Soral et Eric Zemmour racontent dans leurs ouvrages ouvertement sexistes.
Le déni de dignité aux homosexuels est une chose récurrente chez Alain Soral qui les assimile à des pédophiles, sans que personne n’y trouve rien à redire. On doit rappeler que lors de luttes contre les meurtres racistes et sécuritaires, ou pour obtenir des droits en prison, les militant.e.s de l’association Act Up ont été au premier rang avec les militant.e.s de quartiers populaires.

Les femmes sont elles aussi la cible de multiples accusations des Soral ou des Zemmour, qui ne comprennent le « pouvoir » que comme une farce viriliste.

Dans nos quartiers, les femmes jouent un rôle actif et déterminant dans le combat contre les injustices et la dureté de la vie. Elles sont les plus nombreuses à assumer seules les charges de famille ou du foyer. Lors des luttes contre les violences policières, elles sont en première ligne. Elles affrontent l’oppresseur et le pouvoir en face, dans la dignité, et ne sont pas prêtes à cèder au discours sur la domination.

Dieudonné, Zemmour, le clan Le Pen ou Soral sont des personnes qui n’ont pas de problème de fin de mois et de fin de droits, ils défendent leurs intérêts économiques avant toute chose. Ils ont besoin de gestes de confusion comme la « quenelle » pour donner l’illusion d’une convergence d’intérêts avec les quartiers populaires.

Au final, les personnes à qui est destinée la trop célèbre quenelle, c’est le public issu des quartiers qui fait encore confiance à Dieudonné. À chaque fois qu’on fait la quenelle, on perd le sens de nos luttes. C’est ce qu’ils veulent. Les luttes pour l’émancipation passent à la trappe quand nous reprenons un tel geste.
Le poing levé courageux et unitaire des Black Panthers est remplacé dans l’imaginaire des luttes par un mime de « fist fucking » illustrant une volonté de domination ou de réussite individuelle et sournoise.

Bras mou comme une quenelle ou poing de panthère, il faut choisir.
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede Nico37 » 28 Déc 2013, 18:00

Dieudonné à Tours : un meeting antisémite au Vinci 27/12

Le 10 janvier, Dieudonné présentera son spectacle « Le Mur » au Vinci. D’après France Bleu Touraine, 1 600 places auraient déjà été vendues. Alors qu’il y a quelques années, Dieudonné était contraint de jouer ses spectacles dans un bus, il surfe aujourd’hui sur un succès de plus en plus important. Un succès inquiétant, au regard du contenu des spectacles de l’ancien humoriste, passé avec armes et bagages dans le camp de l’extrême-droite antisémite, sous prétexte de faire de la provocation et de dénoncer la politique de l’Etat israélien.

Rappel pour ceux qui ont raté le début de l’histoire : en 2003, dans une émission animée par Marc-Olivier Fogiel, Dieudonné joue un sketch déguisé en colon israëlien, qu’il termine par un salut fasciste ponctué d’un « Isra-heil ». Ce sketch lui aurait valu de devenir la cible d’un lynchage médiatique organisé [1], ce qui justifie d’après ses défenseurs toutes les provocations et tous les discours qui ont suivis. Des discours violemment antisémites, qui donnent à ses spectacles des airs de meetings politiques racistes.

Sur l’antisémitisme de Dieudonné

Comme l’explique le site Slate, « "glisser une quenelle" consiste à placer sa main ouverte sur son bras opposé, à allonger ce dernier pour faire un signe dont la signification est explicite ». Inutile de se demander si, oui ou non, la quenelle est un salut nazi inversé. Ce qui est certain, c’est que ce geste soi-disant subversif imaginé par Dieudonné a, pour une bonne partie de ses fans, un sens clairement antisémite. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter cette page de blog qui référence des dizaines de photographies montrant des individus réalisant une quenelle (sic) devant des lieux de mémoire juifs ou autres lieux faisant penser, parfois seulement phonétiquement, à la judéité : mémorial de la Shoah à Berlin, camp de concentration d’Auschwitz, esplanade David Ben Gourion, musée juif de Sydney, « rue des rabbins », « rue de la Juiverie », « Synagogue street », « rue des déportés »... Impossible de prétendre que le geste n’est pas raciste – ou qu’il se limite à une dénonciation de la politique de l’Etat israélien.

Autre illustration du délire antisémite de Dieudonné et de ses fans : sa chanson « Shoananas », reprise en cœur dans ses spectacles, et qui explique les images d’ananas déclinées à tous bouts de champs — notamment pour masquer les visages d’individus effectuant des quenelles. Cette chanson, sur l’air de Chaud cacao d’Annie Cordy, a pour seul but de tourner en dérision le massacre des juifs pendant la deuxième guerre mondiale. En 2012, cette chanson avait valu à Dieudonné une condamnation d’un montant de 20000 euros pour provocation à la haine.

Dieudonné et l’extrême-droite

Evidemment, ce type de provocations antisémites a permis à Dieudonné de nouer de nouvelles amitiés. On peut notamment citer Jean-Marie Le Pen, parrain de l’une de ses filles [2], et Alain Soral, tous deux adeptes de la quenelle.
Dieudonné est également allé échanger avec le skin néo-nazi Serge Ayoub à propos de l’assassinat de Clément Méric ; à noter que la page Facebook de soutien au meurtrier de Clément Méric a arboré une quenelle pendant un certain temps.

Le Vinci, pas gêné

France Bleu Touraine indique, à propos de la venue de Dieudonné à Tours le 10 janvier, que « du côté des organisateurs, on ne se formalise pas trop des blagues de Dieudonné et de ses six condamnations pour propos à caractère antisémite » [3]. Parmi les « blagues » de Dieudonné, on peut mentionner l’une de celles présentes dans son nouveau spectacle :
« Moi, tu vois, quand je l’entends parler, Patrick Cohen, j’me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage. » [4]
Cette sortie est immonde, mais pour Denis Schwok, en charge de la programmation du Vinci, « il faut le prendre dans le sens de l’humour ». En effet, pour lui, « ça suffit de tout interdire ! On peut plus parler, on ne peut plus rien dire. » Merci Denis. En effet, la parole raciste n’a jamais assez d’espace pour s’exprimer, et il était nécessaire de lui donner une tribune supplémentaire. En particulier si ça peut rapporter du pognon — la place coûte 43 euros. Signalons que, d’après la NR, la ville de Tours a versé 1,942 millions d’euros de subventions au Vinci en 2012. L’antisémitisme financé par vos impôts, au nom de l’humour, évidemment.
P.-S.

Sur le rapprochement entre Dieudonné et l’extrême-droite, vous pouvez lire cet article de Reflexes : http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article477

Un autre article, de Bastamag, qui met notamment l’accent sur la relation de Dieudonné avec le négationniste Robert Faurisson : http://www.bastamag.net/Dieudonne-ou-Tartuffe-et-les

Un billet de blog en réponse à ceux qui, comme Denis Schwok, balaient les critiques en déclarant "Mais c’est de l’humour !" : http://brasiersetcerisiers.antifa-net.f ... e-lhumour/

Notes

[1] d’après Egalité et Réconciliation, le site du polémiste d’extrême-droite Alain Soral, « des ordres auraient été données » dans ce sens

[2] [cf http://www.liberation.fr/jour/2008/07/1 ... teme_76517

[3] cf http://www.francebleu.fr/infos/dieudonn ... ce-1142670

[4] cf http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede bipbip » 01 Jan 2014, 14:18

Dieudonné-Soral : l’anticapitalisme des imbéciles

Dieudonné et Alain Soral... on pensait qu’après tous leurs dérapages et prises de position réactionnaires, nous n’aurions plus à écrire sur ce duo tragicomique. Pourtant, force est de constater que leur pouvoir de nuisance est toujours intact.

Ces tirailleurs n’ont qu’une seule fonction : tenter de sensibiliser aux thèses de l’extrême droite un public habituellement insensible à celles-ci. Ils tentent de brouiller les lignes en se présentant comme des individus en-dehors du champ partisan. Il n’en n’est rien : M. Soral a été membre du comité central du FN avant d’en démissionner car on n’y accordait pas assez d’importance à sa petite personne. Quant à Dieudonné, il passe son temps dans les eaux du FN http://alternativelibertaire.org/spip.php?article2995, par exemple avec Frédéric Châtillon, conseiller de Marine et ancien du GUD, ou en louant son théâtre, La Main d’or, pour les formations du FN.

Soral le boutiquier

Les seules actions politiques concrètes proposées par Alain Soral se résument à acheter ses produits, acheter des billets pour ses conférences et... voter pour le Front national. On entend parfois que son discours, en tant que tel, comporterait des éléments intéressants et progressistes. Coupons court à ces rumeurs : la soupe que nous sert Soral est composée des ingrédients faisandés de l’extrême droite la plus rancie. Il se présente aujourd’hui comme le porte-parole des cités ? Voilà plutôt ce qu’il en pensait : « leur seul espoir [aux Algériens] c’est qu’on y retourne [en Algérie]. » [1] mais encore :celui qui se comporte en colon, de plus en plus c’est le Beur" [2] ou bien : "la France devient un pays d’Anglo-saxons névrosés envahis de Maghrébins hostiles" [3].

Conspirationnisme rance

Soral est-il anticapitaliste ? Il aimerait beaucoup mais, malheureusement, derrière les postures de rebelle avec des vrais morceaux de subversion dedans, ça sent plutôt le conformisme le plus plat. Ses théories se limitent à une critique superficielle de la finance, des multinationales étrangères et à une apologie crétine du petit patronat.

Soral ne doit sa réputation subversive qu’à un antisionisme soit disant radical. Il s’autoproclame, avec son compère, l’alpha et l’omega de ce combat. Pourtant, sur un plateau télé il ira jusqu’à déclarer : « Je ne suis ni propalestinien, ni pro-israélien, je suis français monsieur. » Pietro Sangiorgio, l’un des individus participant à son fan club, Égalité et réconciliation, nous déclare dans une vidéo que pour lui l’État d’Israël est un modèle admirable. En revanche, son antisémitisme est on ne peut plus réel. Soral a réédité La France juive de Drumont, best-seller antisémite des années 1880, et son analyse du capitalisme se réduit à la dénonciation du complot américano-sioniste – entendez par là le complot juif.

Quant à Dieudonné, tous ses spectacles sont désormais imprégnés d’antisémitisme et de négationnisme.

Pour expliquer la marche du monde, Soral véhicule les thèses conspirationnistes plus bêtes les unes que les autres issues d’Internet http://alternativelibertaire.org/spip.php?article3223. Vendeurs à la petite semaine, Soral et Dieudo ne sont que le reflet d’une époque sans esprit, l’opium qui remplace la conscience révolutionnaire.

Du côté des assassins

Dernière illustration des numéros de magicien de notre duo, l’immonde plaidoyer en faveur d’Esteban Morillo, le meurtrier de Clément Méric http://quartierslibres.wordpress.com/20 ... skinheads/. On reprend les mêmes ficelles éculées par notre duo, on se présente comme au-dessus de tout cela… et on invite le chef du groupuscule de l’assassin, Serge Ayoub ! Au nom du « devoir de vérité », on présente sa version, totalement partiale, de l’affaire. La première vérité aurait été de rappeler que Serge Ayoub et Soral se connaisse très bien puisqu’ils ont ouvert ensemble le bar parisien Le Local ! Alors toujours aussi impertinent l’avis de nos deux bouffons ?

San Vincente (AL Bruxelles)

[1] Alain Soral, Abécédaire de la bêtise ambiante, Blanche, 2008, page 15
[2] Ibidem, page 99.
[3] Ibidem, page 124.

http://alternativelibertaire.org/spip.php?article5622


Dieudonné : au-delà de la quenelle, l’escalade meurtrière
http://memorial98.over-blog.com/article ... 21076.html
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede fabou » 01 Jan 2014, 17:10

Affaire Dieudonné/Valls : antisémitisme télévisé ou xénophobie d’État, faut-il vraiment choisir ?

Communiqué du réseau No Pasaran - 1er janvier 2014.

La « quenelle », un geste « anti-système » ?

Depuis quelques années, nous assistons à l’apparition d’un nouveau phénomène sur le web : des centaines d’anonymes se photographient en exécutant le geste de la « quenelle », signifiant littéralement « dans ton cul jusque-là », et désormais étiqueté « anti-système ». Considérer comme subversif le fait de poster sur Facebook des photos de soi-même en train de tendre un bras peut faire sourire. Mais les initiateurs de ce geste donne plutôt envie de vomir. Le plus connu, Dieudonné, à l’origine humoriste plutôt de gauche, est progressivement devenu un triste pantin fréquentant des négationnistes et des responsables d’extrême droite. Il a encore récemment fait la une des médias avec une énième provocation antisémite, le 19 décembre, en regrettant qu’il n’y ait plus de chambres à gaz pour le journaliste de France Inter, Patrick Cohen. Un autre promoteur de la « quenelle », plus politique et proche de Dieudonné, est Alain Soral, dont les déclarations vaseuses oscillent entre homophobie, antiféminisme, soutien à des dictatures (Libye de Kadhafi, Iran, Syrie), dénonciation d’un prétendu « complot-juif » et paranoïa aiguë. La lutte contre toutes les formes de colonialisme, plus que jamais nécessaire, en Palestine comme ailleurs, ne peut se résumer à cette grotesque caricature…

Car c’est bien d’une vaste caricature qu’il s’agit. En effet, qu’y a t’il de vraiment « anti-système » dans ce geste repris partout et par tous, quelle que soit la classe sociale ? Le footballeur Nicolas Anelka, exécuteur d’une « quenelle » le 28 décembre, et qui a signé il y a un an pour un salaire de 1,2 millions d’euros, est-il vraiment « anti-système » ? Le gourou Rael, fondateur de la secte du même nom, et adepte lui-aussi de ce geste, est-il vraiment « anti-système » ?

Pour le réseau No Pasaran, l’exécution d’un simple geste, aux origines douteuses et à l’utilisation très aléatoire, ne pourra jamais se substituer à la lutte contre toutes les formes de dominations. Pire, cette « quenelle », en se présentant comme « anti-système », fait clairement le jeu de ce dernier en occultant les véritables combats à mener, contre l’impérialisme, le fascisme, le capitalisme et le productivisme.

Manuel Valls, ou quand la xénophobie d’État se déguise en antiracisme républicain.

En annonçant vouloir interdire les spectacles de Dieudonné, Manuel Valls tente de se draper dans les haillons d’un antiracisme de façade, alors qu’il s’assume par ailleurs comme le digne continuateur des politiques libérales, sécuritaires et xénophobes menées par les gouvernements précédents. Pour le réseau No Pasaran, ce n’est pas simplement la dénonciation de tel ou tel avatar d’extrême-droite qui importe le plus, mais avant tout la lutte contre ce qui la nourrit. Les politiques néo-libérales menées au travers de la construction européenne sont l’élément central et moteur dans la poussée populiste qui envahit le continent. En France l’UMP et le PS sont les exécutants de cette politique et sont donc responsables de l’état de décomposition sociale et économique de la société où les plus pauvres et les plus démunis -à l’instar des Roms, des immigrés ou des personnes d’origines maghrébines- sont stigmatisés et vus comme des populations dangereuses.

La lutte anti-fasciste ne peut en aucun cas se résoudre à étendre l’arsenal sécuritaire et répressif de l’État, qui mène par ailleurs une politique ouvertement xénophobe. Comme nous le disions dans les années 90, la lutte contre l’extrême droite doit se penser en terme d’un autre projet de société. A vous, à nous de faire vivre nos alternatives, nos espoirs et nos colères, dans de multiples luttes quotidiennes et locales.


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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede Pïérô » 05 Jan 2014, 00:44

Un petit dossier bien fait

Black, blanc, beur, le racisme n’a pas de couleur !

Il y a deux façons d’aborder la question Dieudonné. Soit le considérer comme un politique qui utilise son don de faire rire pour propager ses idées d’extrême-droite, soit le considérer comme un comique constamment dans une provocation rafraîchissante vis-à-vis d’un système bien-pensant.

Je vais m’attacher ici à démontrer que la première hypothèse est la bonne.

Si prises une par une, les « provocations » et « dérapages » de Dieudonné ne sont justement que des « dérapages » et des « provocations », prises dans leur globalité et dans leur enchaînement chronologique, elles dessinent un parcours politique cohérent. Ce parcours le rattache aujourd’hui à l’extrême-droite anti-impérialiste, dite rouge-brune.


1) 2002-2004 : La quête identitaire, trappe à antisémitisme

Dès ses débuts en solo, Dieudonné a donné une coloration politique à son métier d’humoriste. Son duo avec Elie Semoun symbolisait en soi une forme d’antiracisme et de tolérance républicaine. Ce passé l’a longtemps protégé malgré ses dérives.
En solo, il ne va plus simplement être un symbole par sa couleur de peau, mais devenir un militant de gauche. Militant écologiste, pro-palestinien, athée, il abordera ces thèmes dans ses sketchs et ira jusqu’à les porter sur des listes électorales.
Dieudonné s’intéresse aussi à l’histoire du peuple noir. C’est cette quête identitaire, mêlée à la lutte pour le peuple palestinien, qui va le mener à se rapprocher petit à petit de l’extrême-droite.
En 2002, l’humoriste a notamment comme projet de réaliser un film sur l’esclavage. Après avoir écrit un script, Dieudonné le présente au Centre National Cinématographique afin de pouvoir bénéficier de subvention à la production. Le CNC refuse, déclenchant la colère de Dieudonné (il faut savoir que seulement 10 à 15% des demandes d’aides envoyées au CNC aboutissent). A ce moment, l’humoriste analyse ce refus comme étant le résultat d’une volonté de la communauté juive d’interdire l’expression des souffrances des autres peuples, l’Holocauste devant rester la seule souffrance universelle de l’Humanité. D’où le refus de produire un film sur l’esclavage des noirs qui serait une concurrence à la mémoire de la Shoah selon Dieudonné. Pour produire cette analyse, Dieudonné se base sur le fait qu’une partie des dirigeants du CNC sont supposément juifs.
Cette affaire sera à l’origine d’une de ses premières déclarations publiques antisémites, bien avant le fameux sketch « Isra-heil ! » : « [les juifs sont] un peuple qui a bradé l’Holocauste, qui a vendu la souffrance et la mort, pour monter un pays et gagner de l’argent », «[...] le lobby juif déteste les Noirs, vraiment! Étant donné que le Noir, dans l’inconscient collectif, porte la souffrance, le lobby juif ne le supporte pas, parce que c’est leur business! Maintenant, il suffit de relever sa manche pour montrer son numéro et avoir droit à la reconnaissance.» (Black Map, 2003).
A la concurrence des mémoires, Dieudonné ajoute donc publiquement une autre accusation qui vient expliquer la supposée politique juive dans le cinéma : affirmer une seule souffrance, plus grande que les autres, la Shoah, servirait à légitimer l’existence d’Israël. Cette explication porte en elle une certaine vision de la judéité qui pose déjà problème car inféodant tout juif à la défense d’Israël en tout lieu, y compris dans le 7ème art, et y ajoutant, déjà, le stéréotype du juif prêt à tout pour faire de l’argent.
Puis, fin 2003, viendra le sketch sur France 3 et son « Isra-heil ! » de clôture, qui n’est donc ni un acte isolé ni un premier signal d’alerte à l’époque.
Après la concurrence des mémoires et son instrumentalisation pour justifier l’existence d’Israël, viendra bientôt s’ajouter une nouvelle accusation dans le discours de l’humoriste, nouvelle source de haine contre les juifs, à savoir l’accusation d’avoir participé à l’esclavage des noirs, voire de l’avoir organisé. Dieudonné exprime pour la première fois cette idée dans le JDD en février 2004 dans une interview au cours de laquelle il déclare : « Ce sont tous ces négriers reconvertis dans la banque, le spectacle et aujourd’hui l’action terroriste qui manifestent leur soutien à la politique d’Ariel Sharon. Ceux qui m’attaquent ont fondé des empires et des fortunes sur la traite des noirs et l’esclavage [...] c’est Israël qui a financé l’apartheid et ses projets de solution finale. » . Ces propos sont certes tenus deux jours après la perturbation d’un de ses spectacles par des extrémistes juifs en réponse au sketch de décembre 2003, mais la colère montre ici des idées déjà matures et ayant une cohérence dans l’esprit du comique. Ces propos, pour lesquels sera condamné Dieudonné, ne peuvent être expliqué uniquement par un excès dû à la colère (1).

Toujours sur le thème de l’esclavagisme, en février 2005, alors en Algérie, Dieudonné déclara à l’Echo d’Oran : « Une partie des Juifs se sont enrichis en vendant des enfants noirs sur les marchés. Aujourd’hui, il faut réhabiliter la vérité historique et arrêter cette manipulation dont les sionistes ont l’habitude. C’est de la pornographie mémorielle ». Au cours de ce voyage, l’humoriste utilisa à plusieurs reprises l’expression « pornographie mémorielle » qui fit grand bruit en France et entraîna un procès.
Dieudonné développera par la suite l’idée que le commerce des esclaves était contrôlé par les armateurs juifs et que le Code noir, code « encadrant » la traite négrière a été une forme de reprise en main de l’esclavage par la religion chrétienne en y instaurant des règles alors qu’avant aurait régné l’arbitraire et la violence des juifs. (2 ) Sur Beur FM, il déclare ainsi en mars 2005 : « Le premier article du Code Noir, c’est : « Nous interdisons le commerce aux Juifs ». Mais pourquoi ? Parce que les Juifs avaient le, ce commerce-là, avaient le monopole de ce commerce depuis longtemps et qu’il fallait introduire une dimension chrétienne, c’est-à-dire qu’il fallait arrêter de castrer les mâles, il fallait arrêter de jeter les enfants à l’eau. ». Notons au passage que cet article premier du Code noir est faux et issu d’une interprétation personnelle de Dieudonné (voir 2).
D’où vient cette idée que les juifs seraient responsables de l’esclavage des noirs ? Cette thèse surprenante de par son antisémitisme sous-jacent est à l’origine apparue aux USA, au sein de la Nation of Islam, une secte « musulmane » afro-américaine ayant une vision très particulière de la religion et du monde : le Blanc est l’envoyé de Satan, le Juif coupable de l’esclavage, et le Noir est un être supérieur, etc… Si Dieudonné ne reprend pas le délire racial de la Nation of Islam, il en reprend les arguments concernant les juifs et l’esclavage. Comment de telles thèses se sont-elles retrouvées entre les mains de Dieudonné ? Mystère.
Toujours est-il que cette thèse sera par la suite une marotte de l’humoriste, elle sera notamment l’objet d’un sketch au cours duquel Dieudonné incarnera alternativement un esclave et son riche maître, un certain « Auguste Levy », présenté comme l’ascendant de BHL, dans son spectacle Mahmoud en 2010 (3). Etant peu concevable de faire de la concurrence sur la souffrance (qui a le plus souffert, comment et faut-il mesurer/hiérarchiser la souffrance humaine?), cette thèse à l’avantage pour Dieudonné, de faire passer les Juifs du statut de victime à celle de bourreau via l’accusation de traite humaine. Vers la même époque, Dieudonné substitue le terme « sioniste » à celui de « juif » afin d’échapper aux poursuites judiciaire.
Dans les années 2010-2011, Dieudonné affirmera à plusieurs reprises que cette recherche identitaire autour de l’esclavage a été chez lui le déclencheur de l’engagement antisioniste, comme nous le verrons plus loin.

Professionnellement: une période globalement épargnée par les dérapages

Depuis ses débuts en solo, Dieudonné a toujours donné une coloration politique à ses spectacles, abordant des sujets tels que le rapport incestueux entre les médias et le pouvoir politique, le racisme, mais aussi la politique états-unienne, le terrorisme, la cause palestinienne.
Sur la période 2002-2004, Dieudonné, maintient de fait un certain cloisonnement entre ses prises de positions sur le « sionisme » et son travail. Sur les quatre spectacles produits sur la période, le seul à être polémique est Mes excuses en 2004, qui est une réponse et une mise en scène de ses déboires suite au sketch sur France 3. Dès le début du spectacle, Dieudonné donne le ton en commençant par ces mots « Mes excuses, ô peuple de lumière ! » qui laisse peu de doutes sur le contenu à suivre. Dieudonné attaque ensuite pêle-mêle la « pensée unique » dont il serait victime, Israël et le sionisme. Si plusieurs remarques peuvent avoir une connotation antisémite, la théorie du complot autour de la Shoah et de la création d’Israël n’apparaît pas encore dans son travail d’humoriste.


2) 2005-2008 : un comique engagé avec l’extrême-droite rouge-brune

Cette évolution politique a permis les rapprochements ultérieurs avec l’extrême-droite radicale pour qui l’antisémitisme est intrinsèquement lié au nationalisme, les juifs étant considérés comme des corps étrangers dans des Nations forcément et naturellement homogènes sans eux.
Qu’est-ce que l’extrême-droite rouge-brune à laquelle nous rattachons aujourd’hui Dieudonné ? Il s’agit en fait d’un courant diffus alliant des idées de gauche et de droite, l’exemple typique étant ceux qui, comme Alain Soral, se revendiquent de « la gauche du travail et de la droite des valeurs ». Généralement, cela se traduit par un intérêt pour des régimes autoritaires ou nationalistes ayant des tendances vaguement sociales : Syrie, Lybie, Russie, Chine, Vénézuela, Cuba selon les goûts du rouge-brun en question. Nombre des pays admirés étaient partie prenante du Bloc de l’Est en leur temps, d’où le fait que la tendance rouge-brune regroupe aussi bien des nationalistes-révolutionnaires (néonazis « sociaux ») que des nostalgiques de l’URSS, principalement des groupuscules ultra-staliniens issus du PCF. La lutte anti-impérialiste est une autre composante majeure de cette mouvance, la lutte anti-américaine, pour la protection des cultures nationales contre « l’ordre mondialisé » se traduit alors souvent par des alliances qui peuvent paraître contre-nature : catho intégristes européens marchant main dans la main avec des milices islamistes par exemple.

La rencontre avec l’extrême-droite militante s’est probablement faite pour Dieudonné via la mouvance Egalité et Réconciliation d’Alain Soral, mouvance avec laquelle l’humoriste a déjà des contacts avant même son rapprochement médiatique avec le FN. Ainsi, Dieudonné rencontre Marc George, secrétaire général d’Egalité et Réconciliation en 2004 et Soral en 2005. George sera d’ailleurs son directeur de campagne lors de sa tentative de se présenter à la Présidentielle de 2007.
Avant de continuer, il faut s’arrêter quelques instants sur Alain Soral, personnage qui deviendra petit à petit, à partir de 2005, la tête « pensante » de l’humoriste et son acolyte dans ses aventures politiques.
Pour ceux qui auraient la chance de ne pas le connaître, Alain Bonnet de Soral de son nom complet, est un ancien animateur télé et critique de mode de peu d’intérêt des années 80 (4 et 5 ) reconverti durant les années 90 en écrivain polémiste, antiféministe et viriliste à outrance. En 2005, l’homme prend sa carte au FN, qui le présente alors comme une prise de gauche, Soral ayant, à l’en croire, appartenu au PCF. Soral possède également une association toute dédiée à sa personne: Egalité et Réconciliation (E&R) dont l’idée est de réconcilier « la gauche du travail et la droite des valeurs ».
La particularité d’E&R dans le microcosme d’extrême-droite, est de porter l’idée d’un nationalisme intégrateur sans mettre d’exclusive sur la culture chrétienne comme base permettant de se définir comme Français, ce qui permet à Soral et E&R de toucher certaines franges religieuses de l’immigration maghrébine et africaine, alors que le reste de cette nébuleuse est prête à faire des alliances avec d’autres cultures mais sur le mode du chacun chez soi.
Ce nationalisme large, doublé d’un antisémitisme obsessionnel représenté par la lutte contre le « système », « la communauté organisée » ou encore « l’empire » dans le dialecte soralien, a en fait comme but de souder les français de longue et de fraîche date dans la défense d’une patrie commune qui serait menacée par le démon américano-sioniste dont le projet serait de dénaturer les identités de chaque peuple pour créer un ordre mondial totalitaire. Comme nous le verrons plus tard, le terme « démon » est à prendre ici dans son sens religieux, E&R ayant une vision fortement religieuse essentialiste (les maghrébins sont forcément musulmans, les européens forcément chrétiens, etc).
Ce tropisme pour l’islam se traduit au niveau international par l’alliance privilégiée avec le chiisme, courant religieux au pouvoir en Iran et dont sont aussi membres les dirigeants syriens, opposé pour des raisons ethno-religieuses aux monarchies sunnites pro-américaines du Golf.
Pour plus d’informations sur l’idéologie d’Alain Soral, je vous invite à visionner la vidéo en lien (6). Le monologue est authentique, sans montage et typique de la diarrhée verbale que Soral produit à longueur de vidéo.

Pour en revenir à Dieudonné, c’est donc en 2005 que celui-ci rencontre son futur acolyte en antisémitisme, tout d’abord pour débattre, Soral l’ayant chargé dans un de ses livres, pour ensuite s’entendre pour taper sur leur ennemi commun. Jusqu’alors plus ou moins franc-tireur, c’est à cette époque que commence l’engagement de Dieudonné en temps que membre à part entière de l’extrême-droite anti-impérialiste rouge-brune et ses actions seront à partir de là marquées par le seau de cette mouvance.
Globalement, les années 2006-2008 consacrent le tournant médiatique à droite de l’humoriste, qui enchaînera ce qu’il présentera comme des provocations ou des soutiens à la liberté d’expression et qu’il serait fastidieux de détailler ici. De plus, ces provocations, qui à chaque fois déclenchent un buzz médiatique, ne sont que la partie émergée de l’iceberg, Dieudonné ayant compris que la proximité avec le FN peut lui assurer une promotion à peu de frais, mais cache l’engagement réel du comique avec l’extrême-droite radicale.
Loin des caméras et du buzz, fin 2005, Dieudonné met donc un deuxième pied dans la mouvance rouge-brune en participant à la conférence Axis for peace de Thierry Meyssan, adepte de la théorie du complot, pour qui le 11-septembre est un coup de la CIA pour justifier les guerres à venir et pour qui l’axe du Bien passe par l’Iran, la Syrie, la Russie et la Libye…
Pour Dieudonné, c’est le début des contacts internationaux avec les régimes proches des rouge-bruns. Ainsi, en 2006, il part avec Meyssan, Chatillon (individu discret mais omniprésent dans l’extrême-droite, de la plus classique à la plus radicale) et Soral en Syrie puis au Liban pour apporter son soutien au Hezbollah, une milice de « fiers combattants » alors en guerre contre Israël. Pour rappel, le Hezbollah est une milice chiite libanaise inféodée à la Syrie qui l’utilise pour déstabiliser son petit voisin, notamment via des attentats. Ce voyage ne sera que le premier d’une longue série : voyages en Iran en 2009, 2010 et 2012, voyage en Libye en mars 2011 en soutien à Khadafi.

2009 : le tournant de la Liste antisioniste

En 2009, Dieudonné lance la Liste antisioniste aux Européennes. La liste ne recueille que 1,3% des voix en Ile-de-France, mais au-delà des chiffres, la composition de la liste est éclairante sur les fréquentations de Dieudonné à cette époque. Parmi ses colistiers, on retrouve tout ce que la galaxie d’extrême-droite produit de plus radical : des anciens du Renouveau français (groupuscule catholique, royaliste et contre-révolutionnaire), des musulmans du Centre Zarah, une officine chiite pro-iranienne dirigée par Yahia Gouasmi, d’anciens Verts exclus du parti écologiste pour antisémitisme, des musulmans proches du FN, et bien sûr, Alain Soral.
Yahia Gouasmi, également créateur du Parti antisioniste, à « l’antisionisme » monomaniaque, résume bien les positions de cette liste : « Le sionisme a gangrené notre société. Il occupe une place majeure qui ne lui est pas destinée. Il gère les médias. Il gère l’éducation de nos enfants. Il gère notre gouvernement… et tout cela pour l’intérêt de l’étranger. », « Le sionisme il est en train d’éduquer tes enfants. Tu n’as plus autorité sur tes enfants. Il est en train de les orienter comme ils veulent, où ils veulent, même comment il faut voter. Le sionisme est chez vous, et chez nous. Il divise le foyer. Il divorce le foyer. A chaque divorce, moi je vous le dis, il y a un sioniste derrière. A chaque chose qui divise une nature humaine, il y a derrière un sionisme » (7 ). Ces propos sont tellement outranciers que même le Parti antisioniste a dû se désolidariser en partie de son fondateur en expliquant que « derrière chaque divorce se cachait un sioniste » était à prendre au sens figuré…
Aujourd’hui, les langues se délient et il semblerait que Liste antisioniste ait été subventionné à hauteur de 300 000 € par l’Iran, subvention que l’on peut supposer avoir été décrochée par les réseaux iraniens de Gouasmi.


3) 2009-2013 : l’humour comme arme pour contourner la loi

La Liste antisioniste a donc été un tournant dans la vie politique de Dieudonné. Jusqu’ici, son engagement auprès de la mouvance rouge-brune s’était fait via des rencontres, des voyages, des prises de position, le tout très discrètement et sans trop interférer avec son métier d’humoriste. A partir de 2009-2010, le cloisonnement entre la politique et le travail tombe, Dieudonné transforme ses spectacles en véritables meetings politiques, utilisant l’argument de l’humour et du second degré pour dire tout haut ce qu’il pense, contournant ainsi les lois sur le négationnisme et le racisme. Avec Sandrine en 2009, il inaugure ce qui sera ensuite un passage obligé et probablement l’une des raisons du succès de ses spectacles : le quart d’heure politique pendant lequel il revient, en début de spectacle sur ses derniers déboires et rencontres politiques, se moquant de ses adversaires et multipliant les allusions borderline.
Par exemple, en 2009, Dieudonné et Gouasmi ont rencontré Mahmoud Ahmadinejad à Téhéran. Le récit de cet épisode constituera une bonne partie du spectacle, justement intitulé Mahmoud, que Dieudonné présente comme un résistant, un « maître quenellier ». Dans ce même spectacle, le comique assume pleinement et pour la première fois, ses activités avec la droite radicale qu’il va jusqu’à utiliser comme matériau pour ses « sketchs ». L’on a ainsi droit à une apologie des dirigeants du Hamas et à un récit de sa soirée-restau avec Meyssan lors de son voyage en Syrie en 2006, soirée-restau qui n’est pas une invention et qui comprenait également Soral, Chatillon et un général de l’armée syrienne (8) .

Un cas d’école : Shoananas, un sketch comme arme politique

Si devant les tribunaux français Dieudonné présente ses sorties et provocations antisémites comme de l’humour, ses affirmations sont toutes autre un cadre ami, cadre dans lequel il explique clairement que l’humour est une arme pour faire passer des idées politiques.
Ainsi, en avril 2010, lors d’une interview à la chaîne iranienne Memri TV, il parle d’un futur projet, Shoananas. Cette chanson, parodiant Chaud cacao d’Annie Cordy, contenant des propos antisémites, décrit le « lobby juif » conformément aux idées déjà avancées par Dieudonné : la Shoah comme instrument comme unique souffrance de l’Humanité pour récolter de l’argent et créer Israël.
Dans ses récents procès, Dieudonné présente la chanson comme une parodie, qu’il aurait co-écrit avec le terroriste Carlos lors d’un atelier d’écriture carcéral. Sur Memri TV, ses propos sont tout autre, la chanson est présentée comme une chanson pour enfants visant à les éduquer de façon ludique (9) : « je viens de terminer d’écrire une chanson, une petite chanson pour les enfants qui s’appelle Shoananas, ou j’essaye d’expliquer qu’il ne faut pas se laisser aller à cette hiérarchisation des souffrances parce que l’Humanité toute entière a souffert », et plus loin « Shoananas sortira cet été, c’est un moyen qui permettra aux enfants de danser et d’apprendre en même temps. ». Dans les vues initiales de Dieudonné, Shoananas aurait donc été pensé comme un tube de l’été pour les enfants, le propagandiste qu’il est n’oublie pas les enfants dans sa guerre contre le « sionisme »…

Cette instrumentalisation de l’humour dans sa guerre contre le « sionisme », Dieudonné l’assume une nouvelle fois complètement lors d’une interview à la chaîne francohpone iranienne Sahar TV en 2011. Cette interview, mise en parallèle avec son dernier spectacle d’alors, Mahmoud, est fort intéressante et discrédite totalement l’argument de la provocation humoristique. Dieudonné y confirme ce qu’il dit dans son spectacle, qui ne peut plus alors être considéré comme une œuvre artistique à prendre au second degré mais bien comme ce qu’il est, un meeting politique déguisé pour échapper à la loi. Entre autres déclarations, dans cette interview d’un quart d’heure, on peut l’entendre affirmer : « je me bas contre le sionisme à travers mon travail. Dans mon dernier spectacle, Mahmoud, en hommage à votre président Mahmoud Ahmadinejad qui est une voie évidemment pour les antisionistes du monde, une voie très importante. Là je ne parle pas de politique intérieure à l’Iran, que je ne connais pas ».
Toujours dans cette interview, Dieudonné confirme que l’humour de ses spectacles n’est pas du second degré : « le sionisme en France, ça commence dans les manuels scolaires [...] il a fallut aussi sortir de cette inaliénation, moi j’ai choisi l’humour. Pourquoi ? Parce que la matière première d’un humoriste c’est la bêtise humaine et le mensonge, et au final, c’est le sionisme.[...] c’est la seule arme qu’on nous a laissé. ».

Religion et sionisme : un nouveau tournant et une vision hallucinée du monde

Dans ses interviews données à des médias amis, Dieudonné tombe le masque et à partir de 2011, l’on peut y apercevoir une facette que l’on voit peu en France, celle d’un homme avec un côté religieux de plus en plus marqué au fil du temps, rompant avec son image d’incroyant construite à travers de nombreux sketchs, rejoignant progressivement les positions d’Alain Soral et d’E&R sur l’union des religions contre le sionisme.
Ainsi, dans l’interview à Sahar TV en 2011, l’humoriste nous livre une vision religieuse, quasi-mystique de sa lutte antisioniste, l’on voit un Dieudonné pour qui l’Islam et le Christianisme doivent combattre main dans la main pour combattre le sionisme, assimilé à un Mal quasi-métaphysique : « le Malin, le sionisme, tente de récupérer. En Europe il est très difficile de se repérer, c’est pour cela que je vous parlais du Christ aussi prophète de l’Islam […] Jésus a annoncé la venue du Messager, Mohammed, et il l’a anticipé. Et je pense qu’il est très important tout comme ce qui se passe aujourd’hui au Liban, que les chrétiens arrivent naturellement à l’Islam[...] les valeurs de l’Islam, c’est les valeurs du Christ.[…], [en Europe], la religion a disparue de notre système pour être remplacé par le sionisme en réalité et par les valeurs du sionisme ».
A la question du présentateur : « Pourquoi le sionisme est tant ennemi des valeurs islamiques et de la Révolution ? », Dieudonné répond : « c’est l’opposé je pense. C’est le Malin, le vice et le mensonge. L’Islam, c’est la recherche de la Vérité, le sionisme c’est la recherche de la manipulation et du mensonge. C’est la religion, une philosophie, on ne sait pas exactement ce que c’est en réalité si ce n’est le vice, la perversion et le racisme. C’est l’opposé des valeurs et chrétiennes et de l’Islam. ». Des propos stratosphériques que ne renierait pas un Yahia Gouasmi.
Ces propos peuvent surprendre et marquent une nouvelle étape, que l’on ne voit pas encore en France, dans le parcours intellectuel de Dieudonné : un retour à la religion, vue comme un rempart face au sionisme, voire comme un élément confisqué par le sionisme et qu’il faudrait donc se réapproprier, le sionisme étant le Mal, la religion qu’il chercherait à détruire est donc forcément le Bien. CQFD.
Cette vision religieuse de la lutte antisioniste, voire religieuse tout court s’affirme au cours des années 2011-2013, loin des yeux de son public. L’apothéose discrète en sera une interview au collectif musulman Amanah en mars 2013 pendant lequel Dieudonné nous parlera en long, en large et en travers de sa vision de Dieu mêlée de politique antisioniste (10 et 11).
Il y exprime par exemple l’idée déjà soulignée de religion confisquée par le sionisme et explique son athéisme passé comme un résultat de la propagande sioniste : « j’étais aussi le produit en fait [par mon éducation] d’un projet politique clairement défini qu’est le sionisme, qu’est de couper, de t’arracher à tes repères, à tes valeurs et de t’en fabriquer une, tu deviens consommateur, on va te créer une religion autour de la laïcité, de deux-trois petits trucs: droits de l’homme… la prétention du système c’est qu’il remplace même les prophètes ».
Il y expose une vision mystique de la politique, qui n’a rien à envier à Soral et sa lecture des Evangiles pour comprendre la politique internationale : « lorsqu’on vient de la tradition chrétienne, il est clair que la démission du Pape annonce l’arrivée de quelqu’un [...] on est nombreux à penser que quelqu’un va arriver ». De qui Dieudonné parle-t-il? du Christ? de l’Antéchrist? A cette question, il reste flou, répondant un très peu clair « oui, de toute façon, c’est certain, c’est en même temps ».

Et comme toujours chez Dieudonné, le politique précède le comique et ce retour à la chose religieuse se traduit en 2011 par son spectacle intitulé Rendez-nous Jésus. Ce spectacle contient notamment un sketch, qui aurait pu s’appeler «diffusons l’idéologie soralienne en rigolant » dans lequel Dieudonné incarne tour à tour un curé, un imam et un rabin en train de débattre dans lequel son personnage de curé affirme « notre destin commun est là, chrétiens, musulmans, main dans la main dans ce grand combat final contre Satan! », le Satan en question étant le judaïsme qui maltraite Jésus-Christ (12). Après ses diverses prises de positions, difficile d’y voir de l’humour. Toujours est-il qu’il est probable que cette thématique politico-religieuse prendra dans l’avenir de plus en plus de place dans le discours de Dieudonné.


Conclusion

J’espère que ce texte permettra aux derniers aveugles de se rendre compte que leur artiste préféré n’est plus un comique maniant un humour caustique mais un politique dont les spectacles s’apparentent plus à des « conférences gesticulées » d’extrême-droite, ces conférences hybrides entre le meeting politique et le spectacle, qu’à des spectacles.
J’espère aussi qu’il donnera des billes pour argumenter à ceux qui sont confrontés à des amis fans de Dieudonné. Car le cœur du combat est là : faire prendre conscience à la grande masse de ses fans (qui ne sont pas des antisémites pour la plupart mais des idiots sans repères politiques) que « Dieudo » n’est plus un comique depuis longtemps mais un politique d’extrême-droite qui, utilise son don de faire rire pour propager ses idées et qui, non content de leur servir un meeting politique en guise de spectacle, leur fait payer la place !

Samuel Préjean

Notes :
(1) http://www.youtube.com/watch?v=c0NUau0uukk
(2) http://www.conspiracywatch.info/Les-dem ... _a263.html
(3) http://www.youtube.com/watch?v=hh5LKzntyNU
(4) http://www.youtube.com/watch?v=misI57fGLOQ
(5) http://www.youtube.com/watch?v=xerwo5T9EYs
(6) http://www.youtube.com/watch?v=-A8RGnC2fWo
(7) http://www.conspiracywatch.info/Yahia-G ... 0.html?com
(8) http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article477
(9) http://www.memritv.org/clip/en/0/0/0/0/ ... tm?lang=fr
(10) http://www.youtube.com/watch?v=MG8Ldru-m-I
(11) http://www.youtube.com/watch?v=JTjx1ejcxg4 (version courte de la vidéo 10)
(12) http://www.youtube.com/watch?v=k_60qyl3ORA


http://lecombatlibertaire.free.fr/?p=254n
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede niouze » 05 Jan 2014, 12:22

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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede altersocial » 05 Jan 2014, 18:04

Dieudonné, la machine à pognon qui trouve toujours des gogos pour alimenter ses appels aux dons :roll: ...


Dieudonné : un millionnaire insolvable ?

Malgré des spectacles joués à guichets fermés, l'humoriste refuse de payer ses amendes, se disant insolvable. Qu'en est-il vraiment ?

"Chez Dieudonné, tout tourne autour de l'argent", résume pour Le Point.fr Jean-Paul Gautier, coauteur de La Galaxie Dieudonné : pour en finir avec les impostures. Oui, mais impossible d'en savoir plus : "Je ne connais pas le montant de ses revenus. Ce qui est sûr, c'est que son chiffre d'affaires a progressé ces dernières années." À la tête de la machine à cash, Noémie Montagne, la femme de l'humoriste. Gestionnaire des Productions de la plume, elle détient 50 % du capital de l'entreprise. L'autre moitié étant la propriété de la mère de Dieudonné. En 2012, la boîte de production, qui gère tous les spectacles du comédien, a réalisé un chiffre d'affaires de 1 806 800 euros pour un bénéfice net de 230 300 euros, selon le site societe.com. Dieudonné, lui, n'apparaît nulle part, parfaitement dissimulé derrière un savant montage financier. Le père de la quenelle ne toucherait pas un kopeck. Sans revenu, Dieudonné est donc insolvable.

Grâce à ce subterfuge, l'humoriste échappe à toutes ses amendes. Condamné à de multiples reprises pour incitations à la haine raciale, il cumule une ardoise de 65 000 euros auprès d'associations et du Trésor public. Dans un article du Monde, Alain Jakubowicz, le président de la Licra, témoigne, dégoûté : "Depuis 2006, on court après l'argent qu'il nous doit. On a tout essayé. On a demandé à toutes les structures pour les artistes qui devraient détenir des fonds pour lui."
Un succès monstre

Ce qui a le don d'agacer Christiane Taubira, la garde des Sceaux. Dans une tribune publiée vendredi dans le Huffington Post, elle rappelle que "l'organisation frauduleuse d'insolvabilité est punie par la loi". De son côté, Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, semble lui aussi déterminé à agir au plus vite. Mais l'humoriste n'a pas l'air de s'en inquiéter. Sûr de son bon droit et soutenu par ses fans qui se pressent tous les jours ou presque dans son théâtre de la Main d'or, dans le 11e arrondissement de Paris.


Dieudonné connaît un succès monstre, c'est peu de le dire. Tous ses spectacles se jouent à guichets fermés. Entre novembre 2013 et janvier 2014, il va jouer soixante-huit fois son one-man-show Dans le mur. À 35 euros la place (le prix est variable selon les dates), l'humoriste empochera 551 250 euros. À quoi viennent s'ajouter ses tournées, actuellement menacées par des mesures d'interdiction, et la vente de produits dérivés à son effigie. Des bonnets à 10 euros aux coffrets DVD à 70 euros, il y en a pour toutes les bourses. Dieudonné peut aussi compter sur la "Dieudosphère", son site internet actuellement hors service. Contre un abonnement mensuel de 4,90 euros, ses fans peuvent se régaler de vidéos inédites où l'humoriste crache toute sa haine sur ses ennemis du moment.
Le rôle de la Dieudosphère

C'est aussi grâce à sa "Dieudosphère" que l'humoriste cherche la compassion de ses fans. Se décrivant comme sans le sou, se disant persécuté par le système, Dieudonné lance régulièrement des appels aux dons. Et à ce jeu-là, l'humoriste est très fort. En janvier 2013, le sourire aux lèvres, il annonce qu'il a récolté plus de 350 000 euros. But de la levée de fonds ? Racheter sa propriété de Saint-Lubin-de-la-Haye, dans l'Eure-et-Loir, saisie par le fisc. Dieudonné doit éponger une dette fiscale de 800 000 euros. Mise en enchère, la maison a été rachetée par Noémie Montagne via les Productions de la plume.

"Les fans de Dieudonné sont de véritables vaches à lait", affirme Jean-Paul Gautier. Prêts à tout pour défendre leur porte-parole, ils sont persuadés qu'il ose dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. "Heureusement qu'il y a Dieudo. Lui, il nous ouvre les yeux. Je l'ai connu grâce à ses vidéos YouTube. On se les échange avec mes copains sur Facebook. La vraie information, c'est lui", témoigne une admiratrice de l'humoriste dans les colonnes du Nouvel Observateur.

"Comme Alain Soral, Dieudonné a su parfaitement se servir d'Internet et des réseaux sociaux pour faire passer son discours antisémite. Tous les fans de Dieudonné le sont-ils tous pour autant ? La majorité de son public est incapable de percevoir le discours politique qui se cache derrière l'humour", conclut Jean-Paul Gautier. Vraiment ?
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede bipbip » 07 Jan 2014, 12:22

Orléans, 8 janvier
Réunion publique avec Michel Briganti, co-auteur de « la galaxie Dieudonné »
pour en finir avec les impostures.
à 20h30 à la salle des Chats Ferrés, Orléans

CAAL, Comité Antifasciste et Antiraciste du Loiret

Lutte contre Dieudonné : le CAAL n’a pas attendu M. Valls pour se mobiliser

Le CAAL qui a participé cet été à la mobilisation contre une agression raciste et islamophobe dans Orléans cet été visant 3 femmes d’origine arabe, n’a pas attendu M Valls, ni M Grouard, pour mobiliser contre le venue de Dieudonné et ses propos antisémites

En effet, depuis l’annonce de la venue de Dieudonné a Orléans, le CAAL, y compris à contre-courant, a mené différentes actions pour expliquer les liens étroits qui existent entre ce sinistre personnage et l’extrême droite raciste, islamophobe et antisémite

Le CAAL ne pardonnera jamais et n’oubliera jamais l’entretien complaisant et complice que Dieudonné a eu sur le web avec le chef de bande d'un groupuscule fasciste dissous des assassins de notre ami et camarade Clément Meric.

Le CAAL ne saurait cependant mêler ses voix d'une part avec celle de M. Valls, qui stigmatise un jour les rom, le lendemain les musulmans, pour diviser le plus pauvres d'entre nous et celle du Crif qui soutient sans condition la politique de colonisation, d’occupation et le blocus de gaza du gouvernement israélien

Le CAAL, qui a été la première organisation cet été à dénoncer les propos antisémites et les alliances de ce sinistre bouffon, continue le combat contre tous les racismes.

Lors de son action devant la Fnac, les militant-e-s du CAAL ont dénoncé la vente des billets pour le spectacle, mais aussi dialoguer avec des jeunes trompés par le discours anti système de Dieudonné.

Poursuivant son travail de combat et d’information, le CAAL organisera une réunion publique avec Michel Briganti, co-auteur de « la galaxie Dieudonné » mercredi 8 janvier à 20h30 à la salle des Chats Ferrés pour en finir avec les impostures.

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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede Kzimir » 08 Jan 2014, 23:41

J'aime pas spécialement citer le PCMLM, qui sont en général complètement fous, mais pour une fois je peux pas leur donner tort :

L'extrême-gauche et son « ni ni » : hier Clémenceau, aujourd'hui Valls

Nous l'avons documenté au moment de l'affaire Merah, et pareillement pour Dieudonné : l'extrême-gauche n'a rien dit. Elle ne parle jamais de l'antisémitisme. Le mot « juif » lui est totalement inconnu. C'est un fait documenté.
Or, depuis quelques jours, subitement on voit apparaître des positions sur Dieudonné... qui en même temps parlent du ministre de l'intérieur Manuel Valls, pour les mettre sur le même plan.
Sous prétexte que Manuel Valls soit un réactionnaire de par sa fonction, et de par sa personnalité politique (lui-même se veut un nouveau Georges Clémenceau), Dieudonné est mis sur le même plan que lui.
Or, justement Georges Clémenceau était-il un réactionnaire forcené ? Oui. Mais l'était-il quand il a été un dreyfusard activiste, publiant pratiquement 700 articles en faveur d'Alfred Dreyfus, entre 1899 et 1903 ? La réponse est non.
C'est même à Georges Clémenceau qu'Emile Zola a justement donné le manuscrit de « J'accuse ! ». Les deux étaient des bourgeois, mais dans la contradiction principale face à l'antisémitisme, ils étaient progressistes.
De la même manière, Manuel Valls n'est que l'agent de la pression antifasciste sur la question de l'antisémitisme : les activités de Dieudonné doivent être écrasés, absolument et sans discussion.
L'extrême-gauche refuse de soutenir la lutte contre l'antisémitisme, hier parce que Dreyfus était un bourgeois devenu soldat et parce que des bourgeois étaient dreyfusards, aujourd'hui parce que le Ministère de l'intérieur est réactionnaire.
Elle imagine un complot de la part du gouvernement pour renforcer sa position, ce qui est d'ailleurs le même discours que les complotistes et autres relativistes tentant de masquer la signification de Dieudonné.
Faire cela, c'est nier l'importance capitale de la lutte conte l'antisémitisme, c'est nier que l'antisémitisme est l'aspect principal du moment, que l'idéologie du pogrom s'est tellement diffusée qu'il faut dire « stop ! » le plus vite possible.
En fait, on peut même dire que l'extrême-gauche n'a parlé de Dieudonné que pour parler de Manuel Valls, c'est absolument évident quand on lit la presse de l'extrême-gauche qui, agonisante, ne sait rien faire d'autre que de la retape sur le dos d'une « figure » particulière, hier Nicolas Sarkozy, aujourd'hui Manuel Valls.

http://lesmaterialistes.com/affaire-die ... re-dreyfus
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede Blackwater » 09 Jan 2014, 00:47

Euh...Comparer avec l'affaire Dreyfus , j'avoue ne pas trop saisir. Non, franchement, je n'arrive pas à être d'accord avec ce communiqué.
Mais de toutes façons la collaboration de classes des stals, c'est pas nouveau!
Et féliciter Valls de son "combat" contre l'antisémitisme pendant qu'il mène la chasse aux Rroms et aux sans papiers, ce serait comme féliciter Dieudonné sur la question de Palestine sans l'accuser d'être antisémite.
Non sérieusement, pour moi c'est du grand n'importe quoi cet article, on dirait du Pierre Laurent et cie...
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede Kzimir » 09 Jan 2014, 12:27

Il y a des trucs à reprocher (la comparaison avec Dreyfus me semble également mal choisie), mais ça me semble déjà 50.000 fois plus cohérent comme antiracisme que les positions du genre "L'antisémitisme c'est la faute des sionistes", "Ouais, l'antisémitisme c'est mal, mais vous savez qui est vraiment un salaud ? Manuel Valls", ou "Dieudonné est vilain, mais surtout ne parlons pas d'antisémitisme". La moitié des communiqués ou des textes anti-Dieudonné publiés ces dernières semaines ne font que montrer l'incroyable confusion, la timidité, et la porosité idéologique de l'extrême gauche française sur la question.
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede Ian » 09 Jan 2014, 22:14

BlackBombA a écrit:Euh...Comparer avec l'affaire Dreyfus , j'avoue ne pas trop saisir. Non, franchement, je n'arrive pas à être d'accord avec ce communiqué.
Mais de toutes façons la collaboration de classes des stals, c'est pas nouveau!
Et féliciter Valls de son "combat" contre l'antisémitisme pendant qu'il mène la chasse aux Rroms et aux sans papiers, ce serait comme féliciter Dieudonné sur la question de Palestine sans l'accuser d'être antisémite.
Non sérieusement, pour moi c'est du grand n'importe quoi cet article, on dirait du Pierre Laurent et cie...
Je suis d'accord.
D'ailleurs pour l'instant, qui fait le plus de dégâts? Valls et ses rafles, ses rétentions arbitraires, ses expulsions, etc, ou Dieudonné avec ses spectacles antisémites pourris?

D'autant que l'antisémitisme de Dieudonné n'est pas un fait nouveau et est dénoncé depuis des années. Alors Valls en grand défenseur de l'antiracisme de la dernière heure? Non mais franchement...
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Re: Dieudonné et ses sbires fafs, antisémites, etc...

Messagede Pïérô » 10 Jan 2014, 02:17

Il me parait difficile de les renvoyer dos à dos en un tour de manche, mais il est clair que cela fait partie, pour l'un comme pour l'autre, d'une mise en scène des plus confusionnistes.
L'un comme l'autre participent à amener des éléments condamnables dans des registres différents, mais qui se rejoignent. Valls participe à mettre en œuvre une politique qui s'apparente à un racisme d'Etat, comme le gouvernement précédent, et Dieudonné n'est plus qu'un porte parole d'une extrême droite qui se décline souvent masquée, dans un contexte où l'extrême droite nage à l'aise dans des eaux troublées par ceux qui se présentent aujourd'hui en chevaliers d'une morale qu'ils foulent à coups de pieds quotidiennement.
On ne peut pas hurler avec les loups, qui se refont encore la façade, et en rajoutant dans le domaine d'un antisionisme ramené à de l'antisémitisme, et il est important de pouvoir produire notre propre argumentation. Il n'est pas question de laisser penser que les autorités puissent être garantes d'une morale ou d'une éthique quelconque dans le domaine de l'antiracisme vu la politique menée, et il n'est pas question de participer à laisser entendre que Dieudonné ne pourrait être qu'un "comique" victime d'un système liberticide.
On a là deux produits d'un système à dénoncer.

A Tours, nous n'avons pas eu le temps de construire de la mobilisation, et je pense que le, les , communiqués produits, notamment par le Collectif antifasciste, ne sont pas à la hauteur, car ils ne s'en prennent justement qu'aux autorités, qui seraient ou non garantes ou pas d'une éthique pourtant pas partagée sur tout les plans, et je pense que c'est bien en des termes de mobilisation et de production de nos propres contenus que se situe le réel enjeu face à cette extrême droite qui ne dit pas son nom et la politique menée par ce gouvernement.
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