de l.laurentbeaumont » 28 Oct 2018, 13:39
Bonjour Digger,
je refais une réponse, car mon ordi a tendance à merdé, et j'ai pas réussi à envoyé mon texte.
Au préalable, l'écrit n'est pas forcément le plus indiqué pour moi, ça me demande des efforts, ça me gonfle. Je préfère l'oral. Je m'excuse par avance des allers-retours que je fais, que je vais faire, des digressions. Si mon ton peut être vif, n'y vois pas une agression ! Ça me gonfle de perdre du temps, encore et encore à ça. Mais il me semble important de répondre à certaines approximations -parfois volontaires-, de répondre à certains mensonges colportés par des groupes et de membre de la mouvance autonomes.
Beaucoup d'entre-eux maîtrisent bien la langue, la tournure des phrases, ils et elles écrivent bien, avec un zest de poésie et d'envolée lyrique parfois comme dans certains écrits qui ont pu être publié ici ou là sur le net.
Toujours est-il, que la menterie reste la menterie, les faits sont têtus !
1/ Préalable. Comme tu le dis Digger, tu n'étais pas là, tu n'a pas non plus fait partie de l'organisation de cette semaine ; et tu manques de tenant et aboutissant de ce qui c'est passé. Je ne suis pas un adepte des cachotteries. Tu pratiques des raccourcis je trouve. Je vais essayé d'y revenir au fur et à mesure.
2/ Si je ne suis pas membre du raaf, j'en suis proche.
Je considère les personnes qui en sont membres, en tout cas celles et ceux que je connais comme des camarades. Pour moi, le mot à un sens, je ne confonds pas avec l'affinité, même si je peux avoir des liens de proximité, inévitable avec certain-e-s. Camarade, ça veut dire, que je vais les défendre, que je veux m'exposer et assumer ma proximité avec elles et eux. À moins d'un désaccord profond. Mais là ce n'est pas le cas.
En gros, quand dès le jour même, puis les jours suivants, « on » raconte des conneries, des mensonges sur eux, je me sens concernés.
« L'annulation du concert ». La plupart, ne parlent pas de l’annulation du débat qui devait être fait par la Horde. C'est frappant d'ailleurs, « on » ne parle quasiment que du concert. Là, c'est gentillet, « irrespect », « lâcheté » face à la répression, « lâcheté » face aux autonomes qui seraient venu demander des comptes, etc. Quand on répond, le risque de souricière dans une ville pas habitué à ce genre de manif comme tu le dis très bien (je citais sur indymedia le cas de Poitiers) ; ça ne vaut guère mieux. Toujours est-il, que là les camarades du raaf, ont pris leur responsabilité face à un local qui les accueillait. En effet, ils n'en sont pas membre rappelons-le.
Puis, le soir même, ça s’accélère. « Poukkaves », « balances », « flics », tout ça sur des propos de journalistes sur le site internet. J'ai connu des camarades, y compris autonomes, plus circonspect sur les approximations des journaux, toujours en quête de trucs qui sortent de l'ordinaire.
Etc. Pour ma part, les réseaux sociaux, les forums, les facebooks et autres trucs ; ça me laissait, jusqu'à peu, assez septique. Chirac avait bien résumé ma future pensée profonde sur ce sujet. On parlait même de dissociation, terme que j'ai repris à mon compte, malgré la tournure plus que négative -à juste titre- en terme d'histoire de la lutte révolutionnaire que ça porte. Par la magie de la sémantique, nous étions devenu des identitaires, des nationalistes, etc. y compris sur indymedia. Ça commence à faire beaucoup.
Toujours est-il, qu'en plusieurs jours, les insultes avaient pris de l'ampleur. Des textes délirant furent même pondu. Des camarades du raaf, s'étaient même fait menacer via ces réseaux.
Se taire est être complice ! Ma position, comme d'autres camarades de ma génération, des quadras ou futurs, ont a eu la même réaction quand on s'est vu : en cas d'agressions nous riposterions, nous ne laisserons pas faire. Si nous avons été toujours limpide face aux fafs, nous le serons également face à ces gens.
Contrairement à ce que tu dis, la violence sociale n'excuse pas tout. Par ex., dans mon quartier, certes en voie de boboisation dans certains endroits, ce n'est parce que certain-e-s subissent des choses injuste, que je vais légitimer que par ennui on crame la voiture du voisin (ou la mienne, c'est arrivé voici pas mal d'années), qu'on pique l'ordinateur parce qu'une fenêtre est ouverte… C'est de la connerie pure et simple et ce n'est parce que les flics, l'état, etc. en prennent prétexte pour durcir leur répression qu'on ne peut pas dire les choses. Comme la critique et l’auto-citrique de me font pas peur, je peux par contre questionner notre inefficacité à agir dans le temps pour pallier dans une certaines mesures aux injustices dans les quartiers (permanences juridiques, bouffe, logement, etc.).
Contrairement, à ce qu'il me semble comprendre, je pense même l'inverse de toi, il faut dire les choses. Le texte de membres d’AL va dans ce sens. Et je leur reconnais du courage face à cette sorte de loi du silence qui existe face au tourisme émeutier. C'est d'ailleurs la seconde fois, je n'en suis pas membre !, qu'ils et elles font preuve d'une forme de courage politique en disant les choses ; par le passé cette orga n'a pas occulté le cas d'agression sexuelle, ils n'ont pas balayé les petites saletés sous le tapis. Ils et elles élaborés des réponses. Oui, le début de la phrase peut prêter à confusion, je ne suis pas sûr qu'elle soit fausse pour autant. Est ce que c'est tout ce qu'il y a à retenir du texte, je crois que le texte vaut bien mieux qu'un petit bout de phrase. Pour ma part je le balaye d'une revers de main, mais vu que je suis pas objectifs, ça vaut ce que ça vaut. Cependant, Angers étant une ville où les plus jeunes camarades restent rarement, ils s'en vont souvent pour leur études, leurs tafs, leurs petits copain-e-s dans d'autres villes. Ça me fait quand même sourire de lire les critiques quand je condamne certains groupes qui viennent de l'extérieurs, quand trois jeunes (par rapport à moi), tout heureux de me voir me présentent leurs camarades en me disant que le groupe parapluie vient de là, d'autres viennent de tel endroit, etc. À cela s'y ajoute les faits de ceux venu à des réunions (voir plus loin) préparatoires.
Alors oui, je suis intervenu à chaud sur indymedia nantes, mais les choses devaient être dites, clairement, sans fioritures.
Dans le même temps, tu n'en parles pas, j'ai aussi, proposé, de se voir de visu. Parfaitement identifiable, dans notre milieu militant local, je suis ouvert à discuter même de façon hargneuse. Si ces militant-e-s veulent me voir, discuter ou « autres », ce ne sera pas long d'établir un ou des contacts.
Une autre source d'étonnements pour moi, c'est qu'ils et elles puissent s'étonner que les flics cherchent à rentrer en contact. Dès qu'on fait un trucs, dès qu'une réquisition s'ouvre, d'un qu'un procès se passe, il y a les flics « connus et visibles » qui sont là pour essayer de tirer des infos. Ils viennent fureter. C'est leur boulot, c'est leur façon de procéder. Pour faire style ils discutent, et patati-patata. Là, ils ne l'ont pas fait. J'ai toute confiance dans les camarades du raaf pour les envoyer bouler s'ils étaient venu, de rester dans la vague. C'est arriver récemment pour une autre orga locale révolutionnaire, et personne ne met en doute leur sincérité, sur ce qu'ils ont répondu quand la flic a tenté de prendre contact. Pour les camarades du raaf, ça a tourné au procès d'intention. J'ai souvenir d’ailleurs de revues d'Act-up qui parfois mettaient en exergue telle ou tel individu, avec sa photo, ça a toujours existé, et tant que durera cette société, y'aura ce style de flics.
3/ Sur la manif.
Tu excusera une digression, mais en fan d'histoire sociale, j'aime les trucs comme ça pour servir d'exemple.
Voici, une bonne dizaine d'années, si ce n'est plus, dans le « réseau » dont j'étais membre, lors de grosse manif, de manif organisée par la mouvance radicale ; régulièrement des réunions préparatoires à l'événement avaient lieux. Chacun avait des objectifs, des modes d'interventions différents. La différence des moyens et de stratégies s'élaboraient, se complétaient, se respectaient, à défaut d'accord sur tout. La parole des mandatés valaient, elles engageaient. Ainsi, j'ai souvenir, d'accord parfois, que des groupes plus offensifs pouvaient trouver refuge dans le cortège « un peu plus plan-plan » de notre groupe. Parfois, ce pouvait être un groupe affinitaire issu de ce même cortège « plan-plan » qui faisait une action symbolique. Mais tout était clair en amont. Soit oui, soit non, pas de surprise. C'était normal entre camarades de luttes, même pas d'accord sur tout, parfois très éloigné sur le fond et la forme.
Et là ? À Angers ? Des réunions préparatoires ont eu lieux avec des représentants de groupe autres. Des contacts physiques et autres. Plusieurs mois avant, plusieurs semaines avant, plusieurs jours avant, dans la semaine du festival, la veille de la manif, le jour même. Tout était clair : manif : Bourse du travail, place du ralliement, préfecture, mairie. Dynamique mais sans violence, uniquement défensive au cas où. À chaque fois la même réponse : oui-oui. Quelques actions symboliques devaient avoir lieux. À la mairie, fin de la manif. Celles et ceux souhaitant faire plus, devaient se prendre en main.
Quand dans des communiqués et des échanges, certain-e-s autonomes viennent faire la morale, je rappelle que dès 10 minutes après le départ, on laisse seul les militants du raaf pour faire ses propres graffitis, que 20 mètres plus loin, on relaisse faire un creux avec la banderole de tête des locaux (membre du raaf ou pas) à côté d'un bar réputé pour sa clientèle d'extrème-doite, pour casser une vitrine ; à un moment donné, il ne faut pas s'étonner du choix de faire disparaître la banderole de tête du raaf. La manif était phagocyté par « l'impérialisme » du militantisme insurrectionnel. Je ne résiste pas moi aussi, a utiliser les mots des années 70/80 (voir dissociation).
Désolé, je maintien mon droit à critique, et à le dire haut et fort. Ils n'ont pas dit la vérité, avant et après, ils n'ont pas joué franc-jeu et ce ne nous ont pas traité en « camarades ». Et on s'étonne, que certains comme moi, marquent clairement leur distance vis-vis d'eux en réaction ?
Tout à fait d'accord, ils (ces insurrectionalistes) ne sont pas mes ennemis au même titre que l'état, les patrons, les fachos. Sont-ils pour autant mes « amis » politiques ? Je ne le crois pas. Je ne parle pas de la forme, de quelques vitrines brisées de banques, d'une banque partiellement brûlée, beaucoup moins d'une devanture d'une asso également détruite comme également un peu de matos urbain. Je ne crois que ce soient des « camarades » quand tout les moyens semblent être bon pour arriver à ses fins y compris avec des soit-disant proche.
4/ les incidences locales
* Certains camarades du raaf dégoûté.
* Personne n'en parle : voici une semaine, la cnt organisait une soirée. Elle a été empêchée par les flics suréquipés car dans le même temps se tenait une conférence des « fafs », de la manif pour tous en gros, dans une salle à un jet de pierre de l'étincelle. Eux ont pu la tenir. Je ne suis pas sûr qu'avant cela ce serait produit.
* Le maire, Béchu, a clairement fait l'amalgame avec le festival antifa et la manif organisés par le raaf et l'étincelle.
* une dynamique existait sur angers pour combattre l'extrême-droite, ses idées, les écoles d'extrême-doite, etc., sans grand mots et sans grandes envolées avec des gens venant d'horizons divers : quartiers, politiques radicales, syndicaux, etc. Chacune agissait différement ; là, plus d'un mois après ça patine sérieusement.
5/ « C'est inverser le paradigme. Les manifestant-es ne sont plus victimes mais responsables de la répression. C'est le discours d'un ministre de l'Intérieur et c'est grave. Toute initiative menaçant le pouvoir sera réprimée, l'a toujours été. Notre Dame des Landes en est le symbole et le choix de la "modération" du "pragmatisme" l'a condamné à sa perte. Les "mauvais-es habitant-es" sont parti-es et la voie est libre pour finir le travail. » J'ai des exemple, d'amis et de camarades, qui ont été, ont va dire, très mal accueilli par les mauvais habitant-e-s dont tu parles. Je ne suis pas sûr que tous et toutes ont été parfaitement clairs sur cette question de la violence, en interne. Ne crois-tu pas, toi qui me parlais de différences et de respects de stratégies, que si NDLL a pu perdurer si longtemps c'est grâce à cette pluralité ?
En gros, je lâcherai rien face aux mensonges, aux menaces, et autres conneries. Tiens à propos de conneries, on ne m'a jamais répondu sur le fait, qu'un ou deux nigauds ai ou auraient tenté de foutre le feu au local d'extrême-droite alors qu'il y a des habitations au-dessus. Au moins un site insurrectionnaliste a glorifié celà. C'est pas de le bonne grosse connerie ?