FN - RN et ses satellites

...Sans Papiers, antifascisme...

Re: FN & ses satellites

Messagede spleenlancien » 09 Nov 2011, 11:30

Le Téléthon du Front.
C'était il y a un an. Le 9 décembre 2010, Marine Le Pen s'imposait comme successeur de son père lors d'une émission d'Arlette Chabot. Aujourd'hui, on découvre que l'émission a surtout permis au parti de regarnir ses caisses.
Explications :
http://owni.fr/2011/11/09/arlette-chabo ... ne-le-pen/
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 23 Nov 2011, 23:57

Castres. Il profane des tombes musulmanes avec du jambon

Un Castrais de 48 ans s'est sans doute trompé d'époque. Il en est resté au temps des Croisades. C'est en effet ce discours surréaliste que ce militaire à la retraite a tenu lors de sa garde à vue au commissariat de Castres, en début de semaine. Il a été interpellé lundi, à son domicile, pour avoir au début de l'année profané des sépultures du carré musulman du cimetière de la Barque à Castres.

C'était le 7 janvier. Des couennes de jambon avaient été retrouvées sur trois sépultures, provoquant évidemment un certain émoi. L'identité judiciaire du commissariat se rendait immédiatement sur place pour relever les traces et indices sur les lieux de cette provocation raciste évidente puisque le porc est interdit dans la religion musulmane. Les couennes de jambon de montagne étaient alors transmises aux techniciens du laboratoire de police scientifique qui ont réussi à prélever de l'ADN que l'auteur présumé avait laissé dessus en les manipulant. Et le profil génétique a fini par correspondre à un Castrais connu des services de police pour une autre infraction. L'individu en question, marié et père d'un enfant, interpellé lundi, a reconnu immédiatement les faits. Pire, il a tenu à les assumer et les revendiquer estimant être une sorte de « résistant face à l'invasion arabo-musulmane » qui déferlerait sur la France. Des faits qui ne sont pas sans rappeler la profanation de la mosquée de Castres commise un an plus tôt, en décembre 2009. Mais rien n'indique que cet extrémiste soit impliqué dans cette sombre affaire.

Hormis le fait qu'il revendique être un militant actif du Front national, il n'appartient visiblement à aucun groupuscule néo-nazi et aurait agi seul au cimetière de la Barque.

L'individu a été présenté au parquet de Castres hier et remis en liberté avant sa comparution le 7 décembre prochain devant le tribunal correctionnel pour répondre de violation de sépultures musulmanes. Il risque un an de prison et 15 000 € d'amende.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 24 Nov 2011, 21:15

Nord : Candidate FN ou escort-girl ?

Une candidate nordiste du Front national s’est suicidée la semaine dernière. Quelques mois après les révélations d’un journal la décrivant en prostituée sur Internet.

Sandra Kaz, 32 ans, dernièrement candidate du Front national aux élections cantonales de mars dans le secteur de Coudekerque-Branche, une ville de 20.000 habitants du sud de Dunkerque (Nord), s’est suicidée dimanche à son domicile. Elle avait pourtant réalisé des scores inattendus, attirant un électeur sur quatre au premier tour, et plus d’un tiers des votants au second tour. Battue, mais loin d’être écrasée. Un espoir, en somme, pour les partisans du mouvement d’extrême droite mené par Marine Le Pen. Un signe de l’arrivée de cette « vague bleu Marine » que revendique le parti.

" Se forger une carapace "

Mais quelques jours après les élections cantonales, un article dans Le Phare dunkerquois change la donne. D’abord présente dans les chroniques politiques, où elle était présentée comme « jeune mère de famille et étudiante en littérature à l’université du Littoral », comme une jeune femme « à la fois écrivain (elle a sorti un recueil de poésie) et chanteuse (dans un groupe de rock en Belgique) », elle est passée à la moulinette d’une enquête de personnalité qui fait étalage de la « face cachée de la représentante d’extrême-droite », cette « espèce d’ovni dans le cercle convenu de la politique ». Le journaliste la décrit en « adepte du style gothique » : « son long manteau de cuir noir, ses cheveux de jais sur une peau claire et ses piercings ». A l’appui, des extraits de ses blogs où, sous le pseudonyme de « Gothika », la jeune femme parle de son goût pour le rock, la télévision… Rien de bien méchant.

Mais les révélations du quotidien dunkerquois ne s’arrêtent pas là. Selon le journal, la jeune femme, présentée officiellement comme « traductrice en Turquie en 2008 et comptable à Paris de 2001 à 2003 », serait en outre « escort-girl », présente sur différents sites réservés à cet usage sous le pseudonyme d’ « Angunn », avec cette annonce : « Jeune femme cultivée, ayant beaucoup voyagé et parlant six langues couramment, vous accompagnera dans vos diverses soirées… » On comprend mieux les deux premiers paragraphes de l’article, en forme d’avertissement au lecteur. « Lorsqu’on s’engage en politique, il faut être prêt à se forger une carapace et à assumer tout ce que l’on fait, dans un milieu sans pitié, où nos adversaires, qui n’auront de cesse de glisser des peaux de banane dans notre progression, se feront un malin plaisir de nous mettre des bâtons dans les roues ». Suit une déclaration sur le « regard de la population, qui a le droit de savoir qui nous sommes ». En conclusion : « L’exemplarité dans sa vie privée est alors fortement recommandée. »

" Un malheureux scoop "

Une semaine après, alors que l’information a essaimé un peu partout dans les journaux et sur Internet, la candidate répond à ces révélations en admettant qu’elle a « eu une vie de dingue ». Mais en niant fermement être une escort-girl et en mettant la présence de photos plus ou moins osées sur des sites de rencontres tarifées sur le compte d’un ancien petit ami qui n’aurait pas « digéré la rupture ». « C’est une personne qui habite à Charleroi et qui a déjà eu affaire à la justice avec des histoires de prostitution et de drogue. Il fallait vraiment être tordu pour faire un coup comme ça. Me faire passer pour une pute ! » Mais le mal est fait, et la mauvaise publicité continue, d’autant que le journal précise que si certaines annonces ont été retirées de la Toile, les photos croustillantes de la jeune femme sont encore disponibles à une autre adresse. Le rappeur Cortex s’y met lui aussi et publie une vidéo sur Internet dans laquelle, en plus de poser la question « Le FN, c’est ça l’avenir de la France ? Des escort-girls ? », il se vante d’avoir eu des relations sexuelles avec la jeune candidate.

Trois journaux, dont Le Phare dunkerquois, devaient d’ailleurs comparaître le 9 décembre prochain pour diffamation. Me Wallerand de Saint-Just, avocat de la jeune femme et trésorier national du FN, dénonce en effet « un suicide qui a une multiplicité de causes, dont celle d’avoir été accusée à tort d’être une prostituée ». « Quand on fait une connerie avec un grand C comme là, ça me secoue », peste-t-il, fustigeant un journaliste « qui croyait recevoir le prix Pulitzer avec son malheureux scoop ». L’affaire, entre politique, insolite et faits divers, est pour lui « emblématique. Elle doit nous faire tous réfléchir à nos responsabilités ». La rédaction en chef du journal dunkerquois a quant a elle préféré réserver ses réponses à la justice sur cette affaire. Qui, pour beaucoup, a été la goutte d’eau pour la jeune femme, alors dépressive. Ce suicide, pour son compagnon, Eric Dillies, lui aussi cadre du FN, est « l’épilogue douloureux des attaques dont elle a fait l’objet ».
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Messagede Nico37 » 29 Nov 2011, 00:39

Mobilisation contre l’extrême droite à l’Haÿ-les-Roses : panorama photo d'une mobilisation anti FN en banlieue

Les nouveaux visages de l’extrême droite (.pdf) conférence débat organisée par le FSQP
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Messagede Nico37 » 30 Nov 2011, 16:02

Le Diable de la République: 40 ans d'histoire du Front National

Documentaire, ce soir sur France 3, à 20h35.

C’est une exception française. Celle qui fait tache: un parti d’extrême droite, devenu la troisième formation en nombre de voix, et dont la longévité est unique en Europe. “Le Diable de la République” n’est pas une biographie de Jean-Marie Le Pen mais l’histoire de quarante ans de Front national. Difficile, pourtant, de séparer l’une de l’autre tant elles se confondent. Le diable n’a-t-il pas géré son parti comme un patrimoine personnel au point de le léguer à sa propre fille ?
Il est vrai que ce n’est pas Jean-Marie Le Pen qui a créé le Front en 1972, mais les dirigeants d’Ordre nouveau, un groupuscule néofasciste. Ils veulent alors « une vitrine présentable ». Ancien député poujadiste, ancien para, Le Pen fera l’affaire. Mais pas question de lui laisser le pouvoir. D’ailleurs, c’est l’un des membres d’Ordre nouveau, Gérard Longuet, aujourd’hui ministre de Sarkozy, qui rédige le premier programme du FN. Il faudra moins d’un an à Le Pen pour devenir maître à bord. Mais il lui faudra plus de dix ans pour connaître ses premiers succès électoraux. Aux municipales, à Dreux, en 1983, grâce à l’alliance avec la droite. Aux législatives de 1986, grâce à l’introduction par la gauche de la proportionnelle. Dès lors, le diable devient un acteur incontournable de la scène politique.
Le film de Deniau et Blanchard met le projecteur sur ces quarante années riches en intrigues, trahisons, scandales et morts mystérieuses. Et sur l’étrange rapport de Le Pen avec le pouvoir. Un de ses proches, qui spéculait sur une rapide accession aux responsabilités, l’entendit répondre: “Dieu nous en garde.” Le Pen se complaît dans son rôle d’opposant à l’establishment. Ainsi s’expliquent ses dérapages qui tiennent à la fois de son goût de la provocation, de son vieux fonds révisionniste et de sa volonté de rester infréquentable. Quand sonne l’heure de sa succession, il passe le relais à Marine. Et, selon son vœu, c’est encore une Le Pen qui incarnera le Front national à la présidentielle de 2012.

Robert Schneider



La gauche et l'anti-lepénisme : clichés et vérités 30-11-11

Le documentaire de France 3, sur les relations entre le Front national et les gauches, diffusé à 20h35, mercredi 30 novembre, décrypté par le spécialiste de l'extrême droite, Nicolas Lebourg.

En 1981, Jean-Marie Le Pen est écarté de la présidentielle pour défaut de signatures. En 1988, il réalise plus de 14% des voix.

Le Diable de la République, 40 ans de Front National : tel est l'intitulé du documentaire que diffuse France 3, mercredi 30 novembre (voir un extrait). Le parti pris est celui d'une alternance d'archives et de témoignages, essentiellement de membres présents et passés du FN et des gauches. Si le film s'avère intéressant et didactique, cette insistance sur la gauche surprend quelque peu, donnant la sensation qu'entre l'extrême droite et elle il n'y aurait rien. Mais cela a un intérêt. Apparaît en creux un second film : la vision que les gauches se font du Front National et, par un jeu de miroirs, la façon dont elles se définissent par rapport à celui-ci. Par-delà se dessinent les enjeux de leur stratégie politique présente face à l'extrême droite.

La faute à Mitterrand ?

La gauche socialiste semble avoir largement intériorisé le procès que lui fait la droite quant à une manipulation du Front National. Sur un plateau de télévision, Valérie Rosso-Debord, déléguée général de l'UMP, résumait la charge le 12 octobre dernier, en affirmant qu'il ne fallait "jamais oublier" que François Mitterrand avait déclaré que le FN était "une chance historique" pour le Parti Socialiste. La formule est en fait normalement attribuée à Pierre Bérégovoy... mais, au diable l'avarice, l'idée est là : le Front National serait une création mitterrandienne. Le président aurait favorisé l'accès aux médias du FN, instauré le suffrage à la proportionnelle, afin de faire croître le parti lepéniste et d'ainsi gêner la droite. Dans le documentaire, l'idée est présente et légitimée par Michel Rocard.

L'ancien Premier ministre met en cause l'instauration du scrutin proportionnel en 1986, permettant l'élection de 35 députés lepénistes, et crucifie la stratégie mitterrandienne au motif de sa dangerosité : "Hitler fut un élu du suffrage universel". Or, il s'avère que l'établissement de la proportionnelle figurait en toutes lettres à la fois dans le Programme Commun de la Gauche en 1972 et dans les 110 propositions du candidat Mitterrand en 1981. Par ailleurs, contrairement à ce qui est sans cesse proclamé, Hitler n'a nullement pris le pouvoir suprême par les urnes et le parti nazi n'a jamais été majoritaire en voix en Allemagne. Hitler a utilisé un efficace mélange de tactique légale et de stratégie révolutionnaire pour détruire toutes les forces politiques, jusqu'à pouvoir instaurer le IIIe Reich. L'analogie historique est donc inopératoire, et la critique faite quant à une machiavélique proportionnelle un peu étonnante quand on pense que le Programme Commun est antérieur à la création du FN...

Il y a là, en fait, la volonté de trouver un responsable unique à ce qui est considéré par ces élus comme une anomalie démocratique. Considérant comme illégitime le vote de millions de Français pour l'extrême droite, ils se rassurent en plaçant la responsabilité, non du fait du peuple, mais de celle d'un Grand Manipulateur. C'est un peu la poursuite de la mythologie gaullo-communiste imputant la seule responsabilité de Vichy à un quarteron de traîtres : le peuple serait vierge de toute pensée autoritaire et seules quelques élites seraient en cause...

Le peuple et l'extrême droite

A dire vrai, l'introduction d'extrémistes dans les postes électifs a souvent plutôt un grand effet d'apaisement. La gauche devrait le savoir, comptant nombre d'ex ardents maoïstes ou trotskystes devenus de parfaits notables. Mais elle a du mal à l'admettre, car cela implique de reconnaître que le peuple a des passions non-conformes à la représentation qu'elle s'en fait. Cette difficulté à appréhender le choix démocratique du vote à l'extrême droite se présente également dans la voix off du film quand elle nous dit que "le poujadisme a été balayé par la croissance". Or, le poujadisme est triomphant aux législatives de 1956 (52 députés élus), inexistant à celles de 1958. Un tel changement ne vient pas de la croissance : l'électorat poujadiste a donné sa confiance au général de Gaulle et à sa Ve République pour instaurer un régime assez fort pour résoudre la crise politique permanente et la guerre d'Algérie. Les problèmes du temps légitiment pour une importante part de l'électorat un pouvoir fort qu'ils ont réclamé et obtenu.

La question est d'importance, car c'est bien dans cette dynamique, l'idée que seul un pouvoir musclé peut résoudre les difficultés présentes, que repose une part essentielle de l'adhésion à l'extrême droite. On ne devrait ainsi pas évoquer le 21 avril 2002 et la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour de la présidentielle sans souligner que ce jour-là la moitié des électeurs avaient fait le choix de candidats hostiles à la mondialisation néo-libérale. Cette dernière provoquait un large rejet dans la société française, que certains ont exprimé en votant pour le FN. En somme, il existe une demande populaire d'autorité volontariste dont les institutions doivent tenir compte pour qu'elle ne se radicalise pas hors du champ électoral, car insatisfaite de représentation, et dont les partis doivent tenir compte, s'ils souhaitent gagner une élection présidentielle.

Que faire ?

Durant le documentaire, le député PS et ancien cadre de SOS Racisme, Julien Dray, souligne que l'antiracisme fut un dérivatif de la gauche confrontée au pouvoir. Si ce combat était nécessaire, il permettait de moins changer la vie que de réussir des "bons coups médiatiques", à la fois éthiques et esthétiques (grands concerts fraternels etc.). La gauche française n'est pas tout à fait guérie de cette tendance à agiter le spectre de l'extrême droite pour ne pas interroger ses responsabilités : durant ce film, Alain Krivine argue de la sorte. En 1973, lors de la manifestation antifasciste qui valut la dissolution de la Ligue Communiste, l'ancêtre du Nouveau Parti Anticapitaliste, ses membres auraient disposé d'une soixantaine de cocktails molotovs... alors qu'ils en lancèrent des centaines sur les forces de l'ordre.

La lutte contre l'extrême droite a ainsi permis à la gauche de se doter d'une posture de hauteur morale, tout en se détournant du sort des classes moyennes et populaires précarisées et paupérisées, pour s'en tenir qui à la défense des "exclus" qui à celle des "minorités". C'était là laisser un boulevard à l'extrême droite. Revenir sur l'histoire du Front National ne devrait avoir de sens pour la gauche qu'à la lumière de ses propres défaites, si elle ne veut pas le voir encore progresser et, elle, perdre une quatrième fois consécutive l'élection présidentielle. Et revenir sur l'histoire du Front National ne devrait avoir de sens pour le service public que s'il s'agit d'éclairer les citoyens et non pour stigmatiser uniquement l'un des camps politiques. On en a manifestement pas fini, à droite et à gauche, avec l'usage ambigu du Front National...

Nicolas Lebourg - Chercheur et spécialiste de l'extrême droite pour Le Nouvel Observateur

(Centre de Recherches Historiques sur les Sociétés Méditerranéennes – Université de Perpignan-Via Domitia)
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 05 Déc 2011, 02:01

Discours de Toulon : le FN se réjouit des critiques du président Abel Mestre | 02.12.11 | 14h37

Le Front national adore être attaqué, surtout par Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat, dans son discours de Toulon, jeudi 1er décembre, s'est adressé, en grande partie, aux électeurs tentés de voter pour Marine Le Pen en avril 2012. C'est à eux qu'étaient destinés, notamment, ses propos sur le protectionnisme et la sortie de l'euro, deux mesures phares du projet de Mme Le Pen.
Mais le chef de l'Etat est aussi allé dans le sens du FN pour ce qui concerne l'immigration ou la réforme de l'espace Schengen. Du coup, le parti d'extrême droite se voit maintenant en "principal adversaire" du président sortant.

Pour Marine Le Pen, les choses sont claires : "Nicolas Sarkozy a fixé le périmètre de la campagne. Il sera le candidat de la disparition de la souveraineté nationale. Je serai celle du retour et de la défense de la souveraineté."

Et François Hollande, le candidat socialiste ? "Il n'a rien à dire de différent sur le sujet, estime Florian Philippot, directeur stratégique de la campagne de Mme Le Pen. C'est d'ailleurs pour cela que l'on ne l'a pas entendu après le discours de Sarkozy. Il ne peut pas se différencier."

SIGNES D'ESSOUFFLEMENT

Le discours du chef de l'Etat a donc été très bien accueilli par l'équipe de la candidate. C'est pour elle une occasion inespérée de rebondir et de relancer une campagne qui donnait quelques signes d'essoufflement. "On voit que la campagne va cliver sur nos thèmes, c'est-à-dire l'Europe et l'euro. Les principaux bénéficiaires de ce discours, c'est nous", avance M. Philippot. "Sarkozy a posé le débat sur l'Europe, et c'est une très bonne chose pour nous", continue le jeune haut fonctionnaire.

En tout cas, les frontistes – leur présidente en tête – voient, dans ce discours, la validation de ce qu'ils répètent depuis deux ans: "Le clivage droite-gauche n'existe plus", remplacé aujourd'hui par la "fracture mondialistes contre nationaux". Cette grille de lecture est fondamentale pour le parti d'extrême droite. Sa campagne pour la sortie de l'Union européenne et de la monnaie unique en découle.



"J'ai l'impression que Sarkozy a très peur. S'il s'agite sur l'immigration et Schengen, c'est qu'il voit qu'il a du retard sur nous. C'est le retour de "Supermenteur", mais les gens ne sont plus dupes, estime Louis Aliot, numéro2 du FN et directeur opérationnel de la campagne de Marine Le Pen. Et ce n'est pas en nous vendant un vieux pacte avec [la chancelière allemande] Angela Merkel que cela va changer."

La hantise du Front national est que M. Sarkozy réussisse de nouveau à "siphonner" les voix frontistes, comme en 2007, alors que Mme Le Pen espère parvenir au second tour, comme son père en 2002.

Le parti d'extrême droite attaque vigoureusement les propositions de convergence avec l'Allemagne. Mme Le Pen accuse le chef de l'Etat d'accepter "une Europe à la schlague, une Europe punitive, une Europe à l'allemande". M. Aliot va plus loin, en qualifiant le président de la République de "candidat de l'étranger".
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Messagede Nico37 » 23 Déc 2011, 21:27

Présidentielle 2012 : " Marine Le Pen ? C'est Sarkozy en pire "

Nathalie Arthaud a violemment attaqué Marine Le Pen. La candidate de Lutte Ouvrière à la présidentielle 2012 est sortie de son silence.

Pas facile d'exister dans une campagne présidentielle surtout lorsque l'on est estampillé « petit candidat ». Nathalie Arthaud ne va pas vous dire le contraire. La candidate de Lutte Ouvrière peine à développer ses arguments. Il faut dire que les invitations dans les médias, télé, radio ou presse écrite, ne sont pas légion. Alors, lorsqu'une occasion se présente, il est nécessaire de se faire remarquer. Sur son programme ? Pas évident. L'attaque reste le moyen le plus sûr. Et Nathalie Arthaud, remplaçante discrète d'Arlette Laguiller l'a bien compris.

Sur BFM-TV, la candidate Lutte ouvrière à la présidentielle, a affirmé mercredi que Marine Le Pen, présidente du Front national, c'était « Nicolas Sarkozy en pire ». Une petite comparaison qui n'est évidemment pas passée inaperçue. Mais Nathalie Arthaud ne s'est pas contentée de cela. « Je pense que les travailleurs qui sont tentés par le vote Front National, ils ont tort, c'est se tirer une balle dans le pied parce que Marine Le Pen, elle est comme tous les autres (...) elle veut sa petite place au soleil », a-t-elle assuré.

Marine Le Pen ciblée

Et la charge perdure. Pour elle, la candidate FN à la présidentielle « veut s'intégrer au système alors qu'elle a cet avantage sur les autres qu'elle n'a jamais gouverné et qu'elle peut se présenter comme le sauveur suprême mais non elle est comme les autres ». Pour conclure, Nathalie Arthaud lance encore quelques banderilles. « Elle a trouvé son petit créneau, son créneau bien dégueulasse basé sur les préjugés racistes, nationalistes, elle compte là-dessus pour se faire élire », a-t-elle terminé. La réponse de Marine Le Pen devrait fuser dans les prochaines heures, elle qui est la cible de nombreux candidats actuellement.

François Hollande a récemment dit lors d'un déplacement que le Front national était une « impasse » et que ce n'était pas une solution. Éva Joly a également répondu à « MLP » dans une interview à la radio disant, « face à la crise, l'agressivité et la haine de Marine Le Pen ne servent à rien. Elle ferait mieux de travailler son programme ». A droite, les attaques fusent également. « C'est la candidate à abattre » disait un de ses proches avant d'ajouter, « ils ne sont pas prêts de l'avoir ».
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Messagede Nico37 » 25 Déc 2011, 00:37

Bernard Thibault redoute une montée de l’extrême droite

Ce n'est que les 1er et 2 février 2012, lors de la réunion de son comité confédéral national (CCN) – le parlement de la centrale où siégent les représentants des unions départementales et des fédérations – que la CGT procédera à un premier "échange" sur l'élection présidentielle. Juste avant, le 31 janvier, elle tiendra un meeting pour réclamer le rétablissement de la retraite à 60 ans.

La position de la CGT sera ensuite arrêtée par sa commission excécutive : elle n'appelera à voter pour aucun candidat mais elle se prononcera clairement contre la réélection de Nicolas Sarkozy. Bernard Thibault ne cache pas à ses visiteurs – il s'est entretenu en tête à tête avec François Hollande le 24 novembre – sa crainte d'une montée de l'extrème droite, avec une Marine Le Pen arrivant devant le président sortant en captant une partie de l'électorat de gauche qui ne verrait pas dans le candidat socialiste l'incarnation du changement et de la rupture qu'elle attend.

" Manifester une volonté de changement "

Selon ses proches, le secrétaire général de la CGT s'inquiète de la "banalisation du vote Front national" qui est présenté comme "le vote du mécontentement", le FN apparaissant même comme "le premier parti chez les ouvriers". Selon son analyse, "si le candidat socialiste n'incarne pas une rupture, ce sera Marine Le Pen qui l'incarnera". Bernard Thibault a expliqué à François Hollande que si la situation économique ne permet pas "de dire n'importe quoi, il faut manifester une volonté de changement". Il lui a conseillé de "ne pas s'indexer sur le terrain de la droite, en s'inscrivant sur le même registre, comme pour montrer que la gauche saurait mieux gérer que la droite".

Lors de leur entrevue, Bernard Thibault et François Hollande ont parlé de leurs divergences sur les retraites. "Avec une gauche qui reviendrait au pouvoir, le retour aux 60 ans, qu'elle a elle-même instauré en 1983, c'est une mesure qui aurait du sens", lui a dit Bernard Thibault en rappelant que "plus de 50 % des Français gardent un sentiment de colère sur la réforme des retraites conclue par une démarche autoritaire, voire vexatoire". S'il n'entend pas en faire "un casus belli", le secrétaire général attend plus d'ouvertures du candidat socialiste sur la pénibilité et sur une durée de cotisations qui devrait prendre en compte les années d'études. Il lui a demandé, comme la CFDT, d'engager la négociation, prévue par la loi en 2013, dès 2012, ce qu'il a accepté.

Selon son entourage, Bernard Thibault est préoccupé par l'évolution de la CFDT qui, explique-t-il, cherche à se positionner déjà en interlocuteur privilégié du Parti socialiste dans l'éventualité de sa victoire, et où le numéro deux de la centrale, Marcel Grignard, prend, à ses yeux, une place prééminente. Le secrétaire général de la CGT a mal accueilli la signature par la CFDT, avec la CFTC et la CFE-CGC, d'un document commun avec le Medef, la CGPME et l'Union professionnelle artisanale (UPA), sur la compétitivité de l'économie française qui reconnait la nécessité d'une réforme du financement de la protection sociale.

Il s'était déjà démarqué de la déclaration commune signée début novembre à Cannes dans le cadre du G20 entre les patronats, Business 20, et les syndicats, Labour 20. Ces "réelles divergences" expliquent les difficultés de l'unité intersyndicale, qu'il observe partout ailleurs en Europe sur fond d'une multiplication de manifestations contre l'austérité. Pour M. Thibault, "la CFDT dit qu'il faut que les syndicats ramènent quelque chose, ce qui est logique car on ne cherche pas à aller à l'échec, mais dans son esprit il s'agit de définir des revendications dont on sait qu'elles seront acceptables pour le patronat". La CGT récuse cette démarche.

Exprimer clairement ses désaccords

Bernard Thibault conduira la délégation de la CGT au sommet sur l'emploi du 18 janvier mais il boycottera de nouveau les vœux présidentiels. Sans être "dupe", il entend y présenter des revendications et surtout s'en servir comme d'une tribune pour exprimer clairement ses désaccords avec les orientations de Nicolas Sarkozy. La CGT a décidé d'organiser seule des manifestations le 18 janvier.

Quant à sa succession, normalement prévue au prochain congrès de la CGT, du 18 au 22 mars 2013 à Toulouse, M. Thibault indique à ses visiteurs qu'il réserve toute annonce aux instances de la CGT avant d'en faire part aux médias. Partira-t-il ? Rempilera-t-il ? Il entretient le mystère sur ses intentions.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 25 Déc 2011, 17:20

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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 26 Déc 2011, 20:13

Quand Marine Le Pen s'adresse aux travailleurs, elle ne leur propose rien Alexis Corbière

Alexis Corbière revient sur l'absence dans le discours de Marine Le Pen, de propositions concrètes pour la classe ouvrière.

Quand Marine Le Pen s'adresse aux travailleurs, elle ne leur propose rien

Dans la vie publique, le choix de certains mots, ou le non-choix, a son importance. Il éclaire toujours des faits et des actes à venir. La sémantique est aussi de la politique. Aussi, je crois utile de revenir sur le discours que Marine Le Pen a tenu à Metz dimanche dernier.

A croire les médias présents, cette dernière aurait fait à cette occasion un discours social, volontairement donné sur des terres à forte tradition ouvrière, où c'est par les luttes sociales que les droits collectifs ont progressé. Dans son discours, elle voulait montrer, paraît-il, l'importance qu'elle accorde aux catégories populaires et à la classe ouvrière.

Vraiment ? Une étude un peu fine des termes choisis pour son discours démontre l'inverse.

Dimanche dans ce discours prétendument social donc, de plus d'une heure, et d'une quinzaine de pages, Marine Le Pen a réussi le tour de force de n'utiliser que deux fois le mot "ouvrier", deux fois également le mot "travailleur", deux fois le mot "précarité", mais jamais celui de "titulaire" ni de "titularisation", une seule fois le mot "salaire", mais jamais le mot "augmentation".

Quid des grèves, quid du Smic ?

Si le verbe "augmenter" est utilisé, ce n'est pas au sujet du pouvoir d'achat, des retraites ou d'un quelconque droit social, alors qu'il y a là des demandes fortes dans la population, mais c'est une seule fois, pour le regretter, à propos de l'immigration. Au FN, les présidents changent, mais pas les boucs émissaires.

Pendant une heure, la présidente du FN a prononcé une seule fois les mots "retraite" et "service public", deux fois le mot "logement", mais jamais celui de "loyer", alors que toutes les études démontrent qu'il y a là les principales priorités des catégories populaires. Jamais elle n'utilise les mots "grèves", "licenciement", "SMIC", et "riche". Si le mot de "syndicat" est employé une fois, c'est pour le critiquer bien évidemment de façon violente. Elle reconnaît elle-même vouloir représenter "ceux qui ne manifestent pas".

Le FN rêve d'un pays sans syndicat qui proteste, avec des travailleurs bien sages, qui ne se mettent jamais en grève à l'appel de leurs organisations syndicales. On le sait, Marine Le Pen veut des syndicats exclusivement nationaux qui ne défendent que les travailleurs français en concertation étroite avec les patrons français. En d'autres temps, on appelait cela du corporatisme.

Dimanche, dans le vocabulaire de la candidate d'extrême-droite, il n'y a eu que quatre fois le mot "banque" mais il n'y avait pas de "patrons", pas de "profit", pas de "capitalisme" ni de "libéralisme". Ces oublis sont assez incroyables. Cela n'empêche pourtant pas la Présidente du FN d'affirmer : "je serai la présidente du retour à la réalité de ce que vivent les Français." C'est pourtant l'inverse. Ses discours sont l'archétype des grandes généralités et des grandes banalités, où le quotidien des gens modestes n'est jamais vraiment abordé de façon précise, où aucun engagement social précis n'est pris en faveur des plus modestes.

Par contre, au cours de ce long discours, les mots "France" et "Français" sont utilisés soixante et seize fois, et le mot "peuple" quinze fois ! La présidente de FN saoule son public et l'enivre de "cocoricos" ronflants vides et sans contenus qui tombent à plat. L'exaltation d'un nationalisme xénophobe sans dimension sociale n'est qu'un dangereux attrape-nigaud.

Le partage nécessaire en période de crise

L'enjeu majeur, en ce début du 21e siècle, dans un pays qui n'a jamais été aussi riche, où les inégalités n'ont jamais été aussi profondes, est celui du partage. Et sur ce point, Marine Le Pen est silencieuse depuis des mois et le mot de "partage" ou le verbe "partager" n'est jamais présent dans aucun de ses discours.

Peut-on aimer la France, la France républicaine belle et rebelle, et ne pas voir que sa première identité c'est cette passion de l'égalité et du partage qui a servi de moteur à tant de combats collectifs pendant des siècles ? Selon moi, non. On peut donc répéter soixante-seize fois un mot et ne pas le comprendre dans sa dimension profonde. Marine Le Pen nous en a fait une nouvelle démonstration.

Loin d'un "retour à la réalité", la campagne du FN et les discours de sa présidente sont ceux au contraire des grandes planantes soporifiques, toujours opposés au progrès social, où les coupables désignés ne sont pas toujours les vrais responsables. Il est temps que Marine Le Pen réponde clairement à une question : que propose-t-elle aux travailleurs ? La réponse est claire : rien. A la différence du Front de Gauche qui veut le SMIC à 1700 euros, elle refuse toute augmentation réelle du SMIC qu'elle considère comme une "mesurette" indigne de sa hauteur de vue.

Quelle avancée sociale ?

Quand le Front de gauche propose la mise en place d'un salaire maximum dans l'entreprise n'excédant pas un écart de un à vingt, elle dénonce immédiatement "une fausse bonne idée, version soviétique". Elle s'indigne encore face à toute idée d'un encadrement des loyers. D'autres exemples équivalents existent et ils illustrent tous combien le FN ne propose aucune avancée sociale matérielle pour les travailleurs de notre pays, mais à l'inverse se moque de toutes propositions concrètes sitôt qu'elles sont portées dans le débat public notamment par le Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon.

Pour contourner cette question majeure, la candidate à la présidentielle est fidèle aux vieilles techniques de son père, agite les mots de "voyous", qui revient quatre fois dans ce discours, accolés à celui "d'immigration" et même celui de "barbares".

Enfin, concernant la laïcité, terme parfois kipnappé par le FN, il faut souligner que le même jour où se tenait ce meeting à Metz, une manifestation d'intégristes catholiques se déroulait à Paris, pour interdire une représentation théâtrale qui leur déplaisait, sans que le FN n'y trouve rien à redire. On sait même que de certains responsables du FN soutiennent activement ces rassemblements d'exaltés qui veulent réhabiliter le délit de blasphème pourtant inconcevable dans une république laïque. Sur ce point aussi, dans les silences de la candidate d'extrême droite, on constate une fois de plus sa fausse conception de la laïcité à géométrie variable.

Pour lutter contre les idées du Front national, il importe d'écouter d'abord ce qu'elle dit réellement et de faire appel à la raison pour lui répondre. Trop souvent, des commentaires approximatifs sans reculs de certains médias renforcent la campagne de "communication" de Marine Le Pen. C'est regrettable. Il faut dire les choses clairement : le "tournant social" du FN n'existe pas et aucun travailleurs de notre pays n'a d'intérêt à voter pour cette formation. Bien au contraire.

Le seul candidat qui refuse la rigueur, qui veut engager le partage des richesses et la transition écologique, qui propose une relance économique et qui avance des mesures sociales concrètes qui changeraient la vie, vraiment, c'est Jean-Luc Mélenchon. Sa campagne est la plus efficace pour faire reculer le FN.
Nico37
 
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