Le candidat FN est un ex du Bloc identitaire Y. D avec AFP 21/01
Louis Noguès, le candidat du Front national aux élections municipales du Mans, a milité au Bloc identitaire (BI), a indiqué vendredi l'un de ses responsables.
Le candidat frontiste "n'a pas renouvelé son adhésion cette année", a déclaré à l'AFP François Gireau, responsable du Bloc identitaire pour le Maine, section qui revendique une trentaine d'adhérents. Selon lui, M. Noguès avait milité auparavant au moins deux ans au BI.
Interrogé, le porte-parole du candidat, Louis Valmenier, a assuré que "M. Noguès ne fait pas partie du Bloc identitaire", mais refusé de dire s'il en avait été membre par le passé. "Je n'ai rien à ajouter", a-t-il déclaré. Pour rappel, Marine Le Pen a refusé toute alliance électorale avec la formation d'extrême droite.
Gaetan Dirand demande le retrait d’un article du Courrier de l’Ouest et de Villactu 22/02
Gaëtan Dirand, le secrétaire départemental du Front national, candidat aux élections municipales à Angers, était présent jeudi soir à Terra Botanica lors d’un débat organisé par l’Association familiale catholique (AFC), en présence de Christophe Béchu (UMP), Laurent Gérault (UDI) et Jean-Luc Rotureau (Divers gauche), et de Gaëtan Dirand pour le FN.
Lors du débat, le candidat FN était invité à présenter son projet de politique familiale, chose qu’il a faite, après un long moment d’hésitation » je tiens à préciser que j’ai bien répondu à la question posée, certes après un temps d’hésitation dû à un changement dans l’ordre des questions initialement prévu par les organisateurs. « indique le candidat. Quelques rires fusaient dans le public. À la suite de l’intervention, un spectateur a posté une vidéo du moment de ce débat sur Youtube « vous relayiez une vidéo amateur (assortie d’un texte ironique) tournée par le militant d’un adversaire politique, coupée au montage, et dont le but évident est de nuire à ma crédibilité. » Indique Gaetan Dirand en apostrophant le Courrier de l’Ouest et le site internet Villactu, qui ont repris sur leur site cette vidéo.
Sur les conseils de son avocat, le candidat demandait au site internet et au journal local « de supprimer dans les meilleurs délais cet article et le titre de celui-ci me diffamant » chose faite pour la vidéo visiblement sur le site internet de la PQR et toujours présente sur le site internetde villactu. Gaetan Dirand conclut « Dans le cas contraire , je ne m’interdis évidemment pas de saisir la juridiction compétente »
Jean-Marie Le Pen en meeting le 1er mars pour soutenir Hugues Sion EMMANUEL CRÉPELLE 15/02
En inaugurant son local de campagne, le candidat FN à la mairie de Lens, Hugues Sion, a annoncé ce samedi, la venue de Jean-Marie le Pen pour un meeting le 1er mars.
En installant son local de campagne avec vue directe sur la place du Cantin à Lens, le Front national entend être visible du plus grand nombre. Sur les vitres, des images de Marine Le Pen et d’Hugues Sion, le candidat local. Le parti absent de la municipale de 2008 entend cette fois peser dans les débats en revendiquant plus de démocratie participative mais aussi en faisant de la sécurité, de la baisse des impôts et du développement économique un « pré-requis ».
Ce samedi midi, alors qu’il inaugurait auprès de Steeve Briois et de Laurent Brice son QG, Hugues Sion a annoncé la venue du président d’honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen. Le meeting aura lieu le 1er mars à 16 heures, dans une petite salle de la rue Paul-Sion. Marine Le Pen pourrait également être présente.
Le candidat FN à Paris votera… à Boulogne. 28/02
Wallerand de Saint-Just, le candidat du FN à la mairie de Paris, ne pourra pas contribuer à son propre score. Et pour cause: domicilié à Boulogne (Hauts-de-Seine), il votera chez lui, a-t-il reconnu lors d’un «hang-out» avec des internautes organisé par France 3 jeudi. «Un Français, il est chez lui partout. Il n’y a pas de problème», a-t-il commenté, tout en précisant que c’est Marine Le Pen qui lui a demandé de «s’occuper de la capitale». «J’ai reçu mon récépissé de la préfecture. Il n’y a pas eu de problème», a-t-il continué. En plus, «je connais tout Paris, j’ai l’habitude de le dire, comme un chauffeur de taxi».
Accord avec les Etats-Unis : la tartufferie Le Pen est risible ! 25/02 JM Mélenchon
Cinq ans après que j'ai lancé l'alerte, Marine Le Pen se réveille ! A la veille des élections européennes, elle prétend soudain faire la " guerre " au Grand Marché Transatlantique entre l'Union européenne et les Etats-Unis d'Amérique.
Ce réveil électoraliste ne doit pas faire trop faire illusion. En effet, dans cette "guerre", les amis de Madame Le Pen ont déjà capitulé. En région PACA, vendredi dernier, le groupe FN a voté contre la motion du Front de Gauche qui condamnait ce projet de libre-échange generalisé. La motion a été adoptée avec l’appui des Verts et de certains socialistes dont le président Michel Vauzelle. Le Front national a voté pour le projet avec la droite et d’autres socialistes. De son côté Jean-Marie Le Pen a préféré manquer la réunion du Conseil régional pour ne pas avoir à prendre position.
Mais la bataille contre le nouveau marché unique transatlantique est bien engagée. Avec le vote des conseils régionaux ile de France et PACA ce sont dix sept millions de français qui ont été placés « hors grand marché transatlantique ».
Avec les Verts et de nombreux socialistes, le Front de gauche fait émerger une nouvelle majorité de gauche contre le libre échange et le productivisme qui le sous tend.
Quand Wallerand de Saint Just (FN) entre dans une colère noire face à nos internautes... 28/02
Wallerand de Saint Just, candidat (FN) à la mairie de Paris aux prochaines élections municipales, était l'invité de #MonDebat2014, notre débat interactif 100% web avec les Parisiens que nous vous avons proposé sur notre site internet jeudi 27 février 2014.
Logements, impots, sécurité, transports... les thèmes abordés ont été nombreux. Au cours du débat, le candidat s'est même emporté face à nos internautes. Extrait et débrief avec le candidat après le débat...
Après une demi heure de débat, sur une question sécurité, Wallerand de Saint-Just perd son calme. Il vient d'annoncer qu'il ressusciterait les conseils des droits et devoirs des familles quand, devant l'incrédulité de nos internautes, il s'emporte :
"Mademoiselle, je suis maire du 15e arrondissement, je ne suis que le maire du 15e arrondissement..." répond-il à Natalie Catanzano, mère célibataire parisienne. "C'est pas moi qui vais résoudre tous les problèmes de sécurité dans mon arrondissement. J'ai un instrument à ma disposition que la loi a mis au point, le conseil des droits et des devoirs des familles. J'ai dit que c'était très bien, et je propose de le remettre en vigueur."
Et quand Tayeb Tounsi, en apprentissage en Communication s'insurge en lui demandant si "la solution c'est donc de faire un PowerPoint pour les mères de famille pour qu'elles élèvent bien leur gamin ?", le candidat frontiste entre dans une vive colère :
Mais non, mais vous êtes toujours dans la caricature. Réfléchis une minute ! C'est quand même très étonnant, quoi. Le conseil de la famille c'est pour convoquer les mères de famille en disant 'ah vous devez élever vos enfants de façon correcte'. Non c'est pas ça c'est quand même beaucoup plus subtil que ça ! Vous nous prenez pour des crétins ou pas ?J'ai l'impression que vous me parlez comme à un petit garçon. C'est quelque chose de sérieux monsieur ! Laissez-moi parler deux minutes !
Ce conseil des droits des familles ça a été créé par la loi ! Et vous n'avez pas le droit de le caricaturer comme ça !Non, je ne me calme pas, on peut s'énerver de temps en temps ! Parce que vous racontez n'importe quoi...
Un candidat d'extrême droite évoque l'idée de « concentrer » les Roms dans des « camps » 04/03
Absent depuis quelques semaines, le débat sur les Roms est de retour. Paul-Marie Coûteaux, tête de liste FN-Rassemblement bleu marine dans le 6e arrondissement de Paris pour les élections municipales, évoque dans une note de blog l'idée de « concentrer » les Roms « dans des camps ». « ll n'y a pas un endroit dans ce texte où je demande la construction de camps, de barbelés. C'est la forme interrogative », a-t-il précisé ensuite à l'AFP.
Sur son blog le président de Souveraineté, indépendance et libertés (SIEL, un microparti allié au FN au sein du RBM) s'en prend dans plusieurs articles à la présence de Roms dans l'arrondissement huppé où il se présente.
Son texte du 19 février est ainsi consacré exclusivement aux Roms et s'intitule Sur l'installation des Roms à Paris, et la lente extinction du sentiment de dignité nationale.
Le candidat publie des photographies de familles roms et s'en explique :
« Je me prends à les photographier lorsque j'en croise un trop grand nombre, aux fins de les mettre en ligne ici, serait-ce seulement pour apaiser la rage que me donne le spectacle désolant de ces femmes, de ces enfants, et quelquefois de ces familles entières qui, dans un état d'abandon indescriptible, parsèment l'arrondissement, l'amochent de part en part, et rompent le charme de la moindre promenade. »
UNE « INVASION » QUI RUINE « L'ORDRE ESTHÉTIQUE »
Qualifiant cette présence d'« invasion » ou de « lèpre » qui porte atteinte à « l'ordre esthétique » du 6e arrondissement parisien, M. Coûteaux juge qu'elle « témoigne jusqu'à la caricature de l'irresponsabilité générale, et corrélativement de l'abandon complet de la dignité nationale ».
En effet, selon ce candidat, « du fait que des familles entières s'installent au milieu de nos rues avec leurs bouts de lit rouillés, leurs matelas, leurs cabas, de cette saleté et des épidémies qu'elle ne manquera pas de provoquer, de cette marais [sic] montante de la barbarie grise, nul ne se sent responsable ».
Le maire du 6e arrondissement n'ayant pas de pouvoirs de police, il se défausse sur le préfet de police de Paris, d'après M. Coûteaux, qui se lance alors dans une analyse :
« Or, M. le préfet de police n'a sans doute pas d'ordre de M. le ministre de l'intérieur : sur un sujet aussi délicat, à lui de donner des instructions ! Mais que peut faire M. le ministre de l'intérieur – à part concentrer ces populations étrangères dans des camps, où la vie serait sans doute si peu conforme à ce qu'elles escomptaient du voyage qu'elles préféreraient déguerpir d'un territoire aussi inhospitalier ? Mais ce courageux ministre, si il [sic] l'était, irait sans doute à l'encontre des oukases bruxelloises [sic], de la Cour européenne des droits de l'homme, de tout l'attirail dit européen, sans compter de la catholicité et du pape en personne, et ne songe pas une seconde à de telles extrémités. »
Paul-Marie Coûteaux s'en prend également aux traités qui permettent la libre circulation ou encore à Jacques Attali, qui « voici vingt ans déjà faisait du nomadisme l'horizon prometteur d'une humanité toute neuve ».
LA CANDIDAT DIT AVOIR VOULU CRITIQUER SCHENGEN
Réagissant auprès de l'AFP, le candidat dit avoir exprimé sur son blog son « regret que toute solution légale [ne soit] pas possible. La solution légale serait d'avoir d'urgence une réunion européenne pour avoir une suspension générale de l'application de Schengen». « Je demande qu'on vienne à la source des problèmes, et ce problème c'est Schengen», a-t-il ajouté.
Mais il dément avoir suggéré de mettre les Roms dans des camps. « Je suis catholique et romain, je ne mets pas des gens dans des camps, ça ne se fait plus depuis longtemps », a-t-il expliqué.
Valérie Renard déchire sa carte du FN et rejoint le Parti de France de Carl Lang 23/02
Elle avait été évincée de la tête de la liste du Rassemblement Bleu Marine à Nevers, au profit de Christophe Gaillard.
« Vous aviez titré il y a quelques semaines “Valérie Renard : la disparition”. Vous pouvez désormais titrer : Valérie Renard : le retour », a lancé, hier, l’ex-tête de la liste (débarquée) du Rassemblement Bleu Marine à Nevers. Elle a déchiré sa carte du FN. Et vient de rejoindre le Parti de la France, de Carl Lang, ancien cadre du FN. La Neversoise en est désormais la chargée de mission pour la Nièvre. Ce parti se réclame de la droite nationale, sociale et identitaire. Rien à voir avec les municipales, dit-elle. Sauf que la première des réunions publiques de la formation politique à Nevers est programmée pour le 1er mars. Soit trois semaines avant le premier tour...
Grand-Quevilly : inscrit à son insu sur une liste FN, il pensait signer une pétition Elizabeth Martichoux , Laura Maucci 07/03
Un habitant de Seine-Maritime inscrit à son insu sur une liste du Front national raconte qu'on lui a fait signer "une feuille quadrillée".
Les listes sont closes pour les municipales 2014, mais certains candidats s'y retrouvent à leur insu. C'est ce qui s'est passé en Seine-Maritime. 32 personnes auraient été inscrites malgré elles sur des listes du Front National au Grand-Quevilly, le fief de Laurent Fabius, ancré à gauche. Le préfet de Seine Maritime a décidé de retirer la liste FN à la demande de la majorité des candidats. Ils pensaient en fait signer une pétition.
Une feuille quadrillée où il y avait déjà des noms
Jean-Pierre Verdaux, est le premier à s'être rendu compte qu'il était candidat sans le savoir. "C'est un ami qui m'a appelé qui m'a dit 'Alors, t'es au Front National ?', je pensais qu'il blaguait. J'ai appelé le Front National et là on m'a dit que j'étais inscrit, j'ai demandé à ce qu'on me retire et on m'a dit qu'on ne pouvait plus rien faire", raconte-t-il.
Il pensait vraiment signer une pétition : "Ils m'ont fait voir un feuille quadrillée où il y avait déjà des noms, prénoms, adresses et signatures au bout, explique-t-il, j'ai pas fait gaffe effectivement". Il pense à présent que le papier le papier administratif pour la candidature "était en dessous".
Le Front national se dit victime de manoeuvres
Mais Nicolas Bay, le responsable du parti en Seine Maritime, dément avoir forcé la main aux signataires. "Les formulaires qui sont signés par les colistiers ce sont des formulaires très explicites, il n'y a aucune ambiguïté et donc aucune contestation possible", dit-il.
Il dénonce ses adversaires politiques et pointe "des pressions et des manœuvres des équipes socialistes en place pour essayer d'empêcher la présence des listes Front national."
Des poursuites pénales envisagées
"Ce sont des méthodes de voyou indignes de la démocratie et nous sommes en train de rassembler l'ensemble des preuves qui prouvent que ces pressions ont eu lieu pour engager des poursuites pénales", indique Nicolas Bay.
Le procureur de la république de Rouen a été également été saisi pour des plaintes dans 3 autres villes, Elbeuf, Harfleur et Lillebonne. À Orléans, un couple de nonagénaires a aussi été recruté sans le savoir sur la liste FN. La femme est atteinte de la maladie d'Alzheimer.
Le Front national présentera aux élections municipales des 23 et 30 mars 596 listes, a annoncé vendredi son secrétaire général adjoint Nicolas Bay, le parti de Marine Le Pen dépassant ainsi son record historique de 1995
Un commandant de CRS tête de liste FN à Paris (20ème arrondissement) 08/03
« Le commandant de CRS, c’est Didier Chabaillé, et celui qui se présente aux élections, c’est Jean-Louis » [1].
Peu importe le prénom, Didier/Jean-Louis Chabaillé est officiellement tête de liste Front National - Rassemblement Bleu Marine du 20ème arrondissement parisien [2].
Le parcours de ce quinquagénaire détonne car il a su monter très haut dans la hiérarchie policière. En effet, devenu commandant de la partie « maintien et rétablissement de l’ordre » de la CRS n°4 (Lagny/Pomponne) en 2002 [3], il est nommé chef de groupe technique de la Direction centrale des compagnies républicaines de sécurité en 2008 par l’ancienne ministre de l’Intérieur, Michelle Alliot-Marie [4]. Après 7 années de "loyaux services" au sein du commandement de la CRS n°4, il quitte son poste en 2009. Sa carrière n’est pas terminée pour autant, puisqu’il dirige actuellement une autre des huit compagnies d’Île de France.
Dans l’interview accordée pour le magazine le75020.fr, Chabaillé dit craindre les "antifas [...] groupuscules violents" également désignés comme "des loustics qui viendraient défoncer des boites aux lettres, casser des trucs". Tout en affirmant son amour pour les frontières et son rejet de la société multiculturelle, notre commandant CRS se justifie en parlant de "guerre civile à certains endroits".
Naturellement, son programme s’axe sur "la sécurité pour tous, une priorité absolue" [5] et pour cela il propose d’armer la police municipale, élargir le concept de "Voisins Vigilants" ou encore classer la porte de Montreuil en Zone de Sécurité Prioritaire (projet soutenu par la maire sortante socialiste Frédérique Calandra au passage) mais également l’étendre au quartier Saint-Blaise.
Pour les intéressé-e-s, son activité sur les réseaux sociaux en dit long sur ses idées !
Notes
[1] voir l’article http://le75020.fr/paris-XXe-75020-20e-a ... 75020-info
[2] http://www.ile-de-france.gouv.fr/conten ... r-tour.pdf
[3] http://www.leparisien.fr/seine-et-marne ... 417997.php
[4] http://www.legifrance.gouv.fr/affichTex ... 0019502215
[5] Autre article sur le75020.fr http://le75020.fr/paris-XXe-75020-20e-a ... 75020-info
Un tatouage et une chanson raciste : des candidats FN se font à nouveau remarquer dans l'Indre Michel Benoît 12/03
Après une première affaire de tatouage au FN en février dernier à Châteauroux, une nouvelle polémique surgit.
Il y a un mois un colistier de la liste du "Rassemblement bleu marine" avait été évincé pour un tatouage néo-nazi sur l'épaule, une erreur de jeunesse selon lui. Ce mardi, le site internet résistance anti-fasciste de l'Indre pointait à nouveau du doigt le tatouage d'un colistier. Une tête de mort dans le dos de Jean-Marc Wunsch qui ressemble selon le site à un insigne nazi de la 3ème SS Panzer Division Totenkopf. L'intéressé dément.
Autre point noir, la présence d'une chanson aux propos racistes sur une page internet de Catherine Cauzeret tête de liste à Villedieu-sur-Indre. Matthieu Colombier, tête de liste pour Châteauroux et secrétaire départemental du FN dans l'Indre, parle d'acharnement.
Jointe par France Bleu Berry, Catherine Cauzeret n'a pas souhaité être interviewée. La candidate du Front national a simplement indiqué avoir oublié la présence de cette chanson sur son profil.
Le FN, parti des ouvriers ? Mathieu Dejean 27/02
Depuis les années 1980, le vote ouvrier en faveur du FN progresse. Cette évolution a suscité des interprétations polémiques, du “gaucho-lepénisme” à la ”convergence des extrêmes”. Mardi 25 février, à la Fondation Jean Jaurès, des chercheurs invités par l’Observatoire des radicalités politiques (Orap) prenaient de la hauteur sur ce phénomène.
La question du vote ouvrier en faveur du FN a l’art d’échauder les esprits. Impossible pourtant de jeter un voile pudique sur ce phénomène : depuis la présidentielle de 1988, les ouvriers votent en moyenne davantage pour le FN que l’ensemble de l’électorat. Le temps où 70 % des ouvriers qui votaient, le faisaient pour la gauche, comme en 1978, est révolu. Or “les partis de gauche se sont formés sur l’idée de l’émancipation de la classe ouvrière, que le vote ouvrier fait partie de leur ADN, c’est pourquoi ce phénomène remet en question leur identité même”, constate Florent Gougou, chercheur associé au Centre d’études européennes de Sciences-Po.
Difficile d’y voir clair, après un tel coup de massue historique. D’autant plus que les médias, attirés par l’apparent paradoxe, et son potentiel polémique, sèment le trouble en propageant les concepts controversés de “gaucho-lepénisme”, de “convergence des extrêmes” et autres “FN, premier parti ouvrier de France”. Autant de “mythes” que Nonna Mayer, directrice de recherches au CNRS, s’attache à démonter.
Quel monde ouvrier vote FN ?
Le concept de gaucho-lepénisme, forgé par le politologue Pascal Perrineau dans les années 1990, postule que les ouvriers qui votent FN sont d’ex-électeurs de gauche, qui ne voient pas de contradiction dans leur basculement à l’extrême droite. Or en 2012, d’après l’enquête French Electoral Study, seulement 9 % des ouvriers qui ont voté pour Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle se considèrent “de gauche”, alors que 49 % se considèrent “de droite”, et 29 % se situent au “centre”. Ce qui fait dire à Nonna Mayer que “l’ouvriéro-lepénisme est un droito-lepénisme”. Une affirmation encore confortée par le fait qu’“en 2007, ces ouvriers déclarent avoir voté à 5 % pour Ségolène Royal au premier tour, et à 7 % au deuxième tour, étaye la chercheuse. Nous sommes donc en présence d’un monde ouvrier de droite qui est séduit par Marine Le Pen”.
Mais de quel monde ouvrier s’agit-il plus précisément ? L’idée couramment répandue selon laquelle le FN attirerait à lui un vote de désespérance des ouvriers les plus démunis, les plus vulnérables, constitue une autre idée reçue à laquelle s’attaque Nonna Mayer. “En 2012, ce ne sont pas les ouvriers précaires qui ont voté pour Marine Le Pen : eux ont préféré François Hollande dès le premier tour, quand ils ne se sont pas abstenus, explique la chercheuse. En revanche les ouvriers non précaires ont voté à 36 % pour Marine Le Pen. Qui sont-ils ? Ceux qui ont peur de tomber : ils sont plus catholiques, ont un plus fort taux d’équipement des ménages, habitent davantage hors des grandes villes, ont un petit diplôme, un petit quelque chose qu’ils ont peur de perdre.” Ce sont aussi des ouvrières, car le vote FN ne suscite plus la même réticence chez les femmes qu’à ses débuts. En 2012 les ouvriers et les ouvrières ont voté dans les mêmes proportions en faveur de Marine Le Pen.
Une radicalisation d’ouvriers de droite
Une fois les mythes dissipés, reste le cœur du phénomène : comment expliquer la dynamique ouvrière du FN depuis les années 1980 ? Selon Florent Gougou, trois facteurs explicatifs peuvent être invoqués. D’une part, la percée électorale du FN aux européennes de 1984 et aux législatives de 1986 s’explique par “un rapport de force à l’intérieur de l’électorat ouvrier de droite, plus favorable à l’extrême droite qu’à la droite modérée”. La dynamique vient donc initialement d’une radicalisation d’ouvriers de droite qui ont basculé à l’extrême droite.
D’autre part, elle a été encouragée par une “tendance sur le long terme à un recul du vote de gauche des ouvriers depuis les années 1970. Ainsi depuis les années 2000 les ouvriers votent autant à gauche que l’ensemble de l’électorat”, explique le chercheur. Enfin, elle a profité du renouvellement des générations : de nouvelles cohortes d’ouvriers ont fait leur entrée dans le corps électoral, et elles votent de plus en plus pour le FN, et de moins en moins pour la gauche. La conclusion de Florent Gougou porte encore un coup d’estoc à la thèse du gaucho-lepénisme : “Ce ne sont pas les mêmes ouvriers qui hier votaient pour la gauche et aujourd’hui votent pour le FN, ce sont de nouvelles cohortes qui amènent ces changements-là : ils n’ont jamais eu des habitudes de vote à gauche.”
Des causes plus profondes peuvent également expliquer la porosité plus grande du monde ouvrier à la tentation du vote FN. “Le chômage est une préoccupation centrale des ouvriers, mais depuis trente ans tous les gouvernements successifs ont échoué à résoudre ce problème”, rappelle Florent Gougou.
“Les enjeux économiques sont encore au cœur de leurs préoccupations, confirme Nonna Mayer, mais au moment de voter, ce sont les enjeux identitaires et culturels qui sont déterminants. L’immigration est en cela un enjeu de taille pour le FN, car il comporte à la fois une dimension économique – la préférence nationale pour l’emploi –, politique – le droit de vote des étrangers – et culturelle – c’est notre identité qui serait en cause. Le vote de classe n’est pas mort, il a été enterré vivant à cause de l’incapacité du politique à répondre aux problèmes économiques.”
Alors, le FN, parti des ouvriers ? Pas franchement, si l’on en croit Florent Gougou, qui rappelle que “depuis 1988 les ouvriers représentent 30 à 35 % de l’électorat FN, alors que le vote ouvrier en faveur du PCF à son apogée en 1967 et 1978 s’élevait à 50%”.
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