Elle avait refusé de répondre aux accusations de Luc Van Engelandt qui lui avait succédé à la tête de la liste du FN à Roubaix avant de renoncer la semaine dernière : finalement, Françoise Coolzaet s’est un peu lâchée, hier soir sur le réseau Twitter. Ils ne passeront pas leurs prochaines vacances d’été ensemble. Françoise Coolzaet avait initialement refusé de répondre aux accusations lancées par Luc Van Engelandt, qui lui avait succédé début décembre à la tête de la liste FN de Roubaix avant de jeter l’éponge à son tour la semaine dernière. Dans nos colonnes, celui-ci l’a en effet accusée d’avoir torpillé sa campagne en sous-main après son départ pour Lille. L’ex-candidate lui a finalement donné la réplique sur Twitter, lundi, en deux messages bien sentis. « Van Engelandt se retire car j’ai été sanctionnée, que je suis partie à Lille et que je lui ai mis des bâtons dans les roues. Cherchez l’erreur ! » a-t-elle ironisé avant de rendre coup pour coup : « Van Engelandt part, car il pensait faire campagne de son cabinet. Campagne pépère à la MNR : pas de programme, juste une liste. » On le savait, Françoise Coolzaet n’a pas quitté Roubaix de gaieté de cœur et a très peu goûté d’être remplacée par le Docteur Van Engelandt, qu’elle n’apprécie guère. Il n’aura pas fallu longtemps, donc, pour que les amabilités prononcées début décembre devant la presse locale ne volent en éclats. Reste que ce déballage public entre les deux candidats successifs risque bien de démoraliser encore un peu plus le moral des troupes du FN de Roubaix, qui était déjà proche de zéro. Qui le parti frontiste désignera-t-il comme nouvelle tête de liste à Roubaix ? Son nom pourrait être annoncé très rapidement. Mais le secrétaire départemental du parti, Éric Dillies, se refuse à tout commentaire pour le moment.
Pour éviter un raz-de-marée en Provence-Alpes-Côt-d’Azur, l’UMP mise sur d’anciennes personnalités du Front national. A Vitrolles, l’ex-cadre historique du FN Stéphane Durbec devrait figurer sur la liste de l’UMP locale. Vitrolles renouerait-elle avec son histoire ? Dans cette ancienne ville dirigée par le FN, de 1997 à 2002, l’UMP locale va prochainement annoncer l’arrivée d’un ancien cadre historique du mouvement frontiste sur sa liste pour les élections municipales de mars prochain. Son nom ? Stéphane Durbec.
Sous l’étiquette du “Rassemblement des droites vitrollaises”, la tête de liste de l’UMP, Christian Borelli (conseiller national de l’UMP) a prévu d’annoncer ce ralliement, ce vendredi 10 janvier. En politique, on appelle ça une prise de guerre symbolique.
L’ancienne caution black du FN
Quasiment inconnu du grand public, Stéphane Durbec est un cadre historique du FN. Ce “baby Le Pen” qui a milité durant 25 ans au FN et au FNJ (son mouvement de jeunesse) était souvent présenté comme la ”caution black” du mouvement.
Lors de la scission en 1998, Jean-Marie Le Pen l’avait mis en avant à ses cotés pour mieux taxer de “racisme” les partisans de Bruno Mégret. Au sein du mouvement frontiste, Stéphane Durbec était minoritaire. Il défendait notamment aux cotés de Sid Ahmed Yahiaoui, la reconnaissance d’une France multiconfessionnelle – considérant l’islam comme la deuxième religion du pays.
Marginalisé par Marine Le Pen depuis son accession à la tête du mouvement en janvier 2011, Stéphane Durbec avait progressivement pris ses distances avec l’appareil frontiste. Il n’avait pas renouvelé son adhésion au Front en février 2011 et il avait été candidat aux cantonales sans en revendiquer l’étiquette.
Eviter une vague frontiste en Paca
En pleine campagne présidentielle en mars 2012, Durbec avait définitivement tourné la page de ses années frontistes en dénonçant l’orientation “islamophobe” prise par Marine Le Pen. Dans une lettre adressée à Michel Vauzelle, président socialiste du conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur, il avait demandé à être “enregistré comme élu non inscrit, non apparenté et démissionnaire du groupe Front national Paca présidé par Jean-Marie Le Pen”.
Aujourd’hui pour éviter une vague frontiste en Provence-Alpes-Côte d’Azur lors des prochaines élections municipales, la droite semble déterminée à envoyer des signaux à un électorat qui serait tenté par le vote frontiste. C’est ainsi que dans la petite ville de Coudoux dans le département des Bouches-du-Rhône, Hubert Fayard (ancien adjoint de Bruno Mégret à Vitrolles ndlr) a également reçu le soutien de nombreux parlementaires et élus de l’UMP (dont l’ancien ministre Renaud Muselier).
Interrogé par les Inrocks, Jean-Marie Le Pen considère que le débauchage de Durbec sera sans conséquences :
“Si Stéphane Durbec ramène sa voix, ça sera déjà pas mal. Ce monsieur est réduit à ce qu’il était, soit pas grand-chose.”
En mai 2012, le député UMP de la 2e circonscription des Bouches-du-Rhône, Dominique Tian (membre de la Droite populaire) avait accueilli Stéphane Durbec à un meeting de l’UMP, au cours duquel, il avait estimé que la droite n’avait pas à “être la plus bête du monde en bunkérisant le FN “. Il semblerait que son discours ait été entendu.
Présenté ce matin au local de campagne de l'UMP, l'ex membre du Front National Stéphane Durbec - qui adhéré ce matin au parti de Jean-François Copé - est revenu sur les motivations qui l'ont poussé à rejoindre la liste menée par Christian Borelli. Celui qui vit à Vitrolles depuis 2009, assure qu'il s'agit-là de la liste "la plus crédible" et qu'il est vraiment dans un "processus de rupture" avec son ancien parti qu'il a pris soin de ne jamais nommer tout au long de ce point presse.
Après avoir claqué la porte du parti dirigé par Marine Le Pen car il avait "eu le sentiment d'être utilisé", l'ancien candidat aux municipales de 2008 à Marseille dans les 11 et 12e arrondissements, refuse catégoriquement l'étiquette de "faire-valoir FN pour l'UMP".
"Aujourd'hui, je n'ai aucun problème de positionnement. J'ai juste ouvert les yeux. J'ai coutume de dire que je n'ai jamais été d'extrême-droite mais d'une extrême droiture. Avant de rallier la liste de Christian Borelli, j'ai avant tout demandé s'il comptait s'allier avec le parti d'extrême-droite entre les deux tours. On m'a assuré qu'il n'en serait pas question", a certifié le conseiller régional de 42 ans.
"Il n'est pas question de faire alliance avec qui que ce soit entre les deux tours, a martelé le candidat UMP. J'ai pris des engagements vis-à-vis des Vitrollais et de l'UMP notamment et je m'y tiendrai. Je garderai la liste telle qu'elle sera au premier tour."
En revanche, l'idée d'une "bipolarisation" avant même le 23 mars, date du premier tour, ne serait pas pour déplaire au leader du groupe Rassemblement des droites vitrollaises.
"La porte est ouverte pour tous les candidats qui souhaiteraient rentrer dans les rangs avant le premier tour", lançant ainsi un appel du pied à Christiane Alleman et à Jean-Paul Del-Grande. Mais la possibilité de voir le Front National et Marcel Ydé retirer leur candidature ne serait évidemment pas pour déplaire à Christian Borelli qui espère bien être le seul candidat de toutes les droites sur la ligne de départ. Mais on n'est est pas - encore? - là...
Grisé par son score «historique» et sa présence au second tour de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot en juin dernier, le secrétaire départemental du Front national, Étienne Bousquet-Cassagne, voyait, au début de l’été, des listes frontistes, ou Rassemblement Bleu Marine, un peu partout. Objectifs alors affichés, histoire notamment de capitaliser sur les bons résultats de la législative partielle dans ces communes : présenter des listes à Pujols, Bias ou Sainte-Livrade. Une stratégie affinée ensuite, à l’automne, où le chef de file lot-et-garonnais du Front expliquait vouloir donner l’habitude à son électorat de voter FN et ne pas laisser le champ libre aux autres formations. Six mois plus tard, Étienne Bousquet-Cassagne est rattrapé par le principe de réalité : « Nous aurons des listes dans les cinq plus grandes communes du Lot-et-Garonne : Agen, Villeneuve, Marmande, Le Passage et Tonneins. Ce qui est déjà beaucoup mieux qu’en 2008. Mais nous ne serons sans doute pas en mesure de présenter des listes ailleurs » .
Des militants mais pas toujours de leader
Principale difficulté pour le FN, « trouver des têtes de listes » : « Nous avons des militants, des gens qui sont d’accord pour aider, mais peu qui acceptent de mener. Parfois, il vaut mieux ne pas être présent que de monter une liste qui ne soit pas sérieuse, pas unie » . C’est le cas de figure rencontré, par exemple, à Sainte-Livrade ou encore à Fumel : « Je rêve de monter une liste là-bas » , assure Étienne Bousquet-Cassagne. « Nous avons une bonne dizaine de militants actifs mais pas de leader » . Pour les cinq villes où des listes sont annoncées, la rumeur de ces dernières semaines veut que le FN éprouve les pires difficultés à constituer ces équipes : « Archi faux ! » , répond Étienne Bousquet-Cassagne. « C’est vrai qu’à Agen la liste n’est pas bouclée contrairement à Villeneuve par exemple, mais elle le sera en temps et en heure. Nous avons du mal à trouver des femmes pour respecter la parité, comme toutes les formations politiques. Je crois que le PS, à Bias ou à Fumel, a du mal lui aussi… » .
S'ils n'ont pas pris part à la conférence de presse censée les présenter, les candidats FN ont tous posé pour la photo. - (Photo NR, Hugues Le Guellec) Le parti de Marine Le Pen présentera une dizaine de listes dans le département. Il souhaite enfin décoller localement.
La salle de la Haye, à Ballan-Miré, est bien gardée en ce dimanche ensoleillé. C'est là que se tient la conférence de presse du Front national – rebaptisé Rassemblement bleu Marine dans le cadre des municipales – visant à présenter ses têtes de listes. Outre Tours et Joué où se présentent respectivement Gilles Godefroy, conseiller régional, et Véronique Péan, secrétaire départementale du FN, huit communes disposent d'ores et déjà d'un candidat : Amboise (Denis Lefebvre), Azay-le-Rideau (Pierre Lombard), Ballan-Miré (Jean-Michel Pottier), Bléré (Jacques Pouillault), Channay-sur-Lathan (Mathieu Dechamps), Lublé (Fabien Ollivier), La Riche (Bruno Lamy) et Saint-Étienne-de-Chigny (Éric Lavroff). Deux listes sont également à l'étude à Chinon et Richelieu.
Faire plus de 10 %
Venu apporter son soutien aux candidats « bleu Marine » d'Indre-et-Loire, le frontiste Nicolas Bay, directeur de campagne des municipales pour les villes de plus de 1.000 habitants, explique que la sécurité sera un axe de campagne majeur, en réponse aux « carences très importantes de l'État dans ce domaine, malgré les gesticulations de M. Valls ». Le parti d'extrême-droite souhaite par ailleurs « faire vivre réellement la démocratie locale » en organisant des référendums dans les communes. Pour ces municipales, l'objectif sera d'atteindre 10 % dans toutes les communes où une liste du Rassemblement bleu Marine sera présente. Interrogée sur les endroits où le FN pourrait espérer une poussée significative, dans un département où ses résultats sont plus faibles qu'au niveau national, Véronique Péan rétorque ne pas pouvoir « chiffrer l'espoir ». Selon Nicolas Bay, ces municipales représentent une « étape nouvelle de développement du Front national », qui devra montrer sa « capacité à rassembler les déçus de l'UMP et du PS. Le clivage droite-gauche ne correspond plus à rien. Le seul clivage oppose les mondialistes qu'ils sont aux patriotes que nous sommes. » Le Rassemblement bleu Marine se maintiendra dans les villes où il parviendra au second tour. Dans le cas contraire, des accords ne sont pas exclus : « Nous appliquerons la politique de la main tendue, mais nous ne tirerons pas la manche. »
Un ancien militant FN de Seine-Saint-Denis a vu sa demande d’adhésion refusée. Il figure sur un fichier qui recense les «indésirables» du parti de Marine Le Pen.
Le Front national a beau avoir multiplié par sept son nombre d’adhérents en seulement trois ans (de 10000 à 70000), tout le monde ne semble pourtant pas le bienvenu dans la petite entreprise de la famille Le Pen. Didier Espana, un ancien militant encarté à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), vient d’en faire l’expérience. Membre du Front pendant huit ans, après l’avoir quitté en 2010 lorsque Marine Le Pen s’apprêtait à succéder à son père, il s’est récemment vu refuser sa demande de réadhésion quand il a voulu rejoindre le Rassemblement Bleu Marine dans la perspective des municipales.La raison? « Vous figurez sur la liste des indésirables de notre mouvement », a-t-il ainsi appris en ouvrant le courrier recommandé adressé début décembre par Steeve Briois, secrétaire général du FN, qui lui a renvoyé le montant versé pour sa cotisation.
« Je ne sais pas pour quelle raison il est aujourd’hui indésirable », se défend Gilles Clavel, secrétaire départemental de Seine-Saint-Denis, sans nier l’existence d’une telle liste au sein du parti. Selon lui, les indésirables du FN ont commencé à exister, et à être écartés, à partir de 2010. Une époque où le parti était en ébullition, tiraillé entre les partisans de Marine Le Pen, ceux de Bruno Gollnisch, et « ceux qui voulaient mettre le bazar ».
A l’image d’Alexandre Gabriac, conseiller régional Rhône-Alpes exclu en 2011 pour son salut nazi devant une croix gammée. « Et puis quand Marine a pris les commandes du parti, il y a eu une purge dans toutes les fédérations, notamment au détriment de ceux qui avaient activement milité pour Gollnisch », confie un cadre.
Combien sont-ils à figurer aujourd’hui sur cette fameuse liste? Difficile à dire. Probablement plusieurs centaines, d’autant que les anciens mégrétistes figurent aussi parmi les persona non grata au FN. Steeve Briois, qui fut pourtant lui-même embarqué dans l’aventure de Bruno Mégret à la fin des années 1990, reste très flou sur le nombre. « On ne tient pas de liste à proprement parler, dit-il évasivement. Mais on conserve les identités de tous ceux qui un jour ont été au Front national. Quand une personne veut revenir, il suffit de taper son nom sur notre fichier pour savoir qu’elle a été exclue ou bien qu’elle est partie pour des motifs bien spécifiques. Cela n’a rien de scandaleux, ça existe aussi dans les autres partis. » « On filtre, nos statuts l’autorisent », reconnaît un autre membre du clan Le Pen, évoquant une « clause d’agrément ». « Celle-ci nous donne la possibilité de refuser une demande d’adhésion, sans même avoir à se justifier. C’est conforme au droit associatif », dit-il, affirmant que ce genre de procédure est « régulièrement utilisée au Front ». « Ce n’est pas non plus très courant, insiste-t-il. En moyenne, il y a une dizaine de cas par an. Il s’agit parfois de fous, au sens psychiatrique du terme. »
Le secrétaire général du parti égrène les autres cas de refus, « comme la ligne politique, les comportements racistes ou antisémites, ceux qui perturbent par leur attitude le bon comportement de leur fédération ou encore ceux qui sont partis vers d’autres formations politiques ». Ce qui serait d’ailleurs le cas de Didier Espana, candidat suppléant pour Debout la République, le parti de Nicolas Dupont-Aignan, lors des dernières législatives à Bagnolet. D’autres évoquent aussi, sous couvert d’anonymat, « une personne difficile à canaliser, un électron libre ». « Mais moi, je n’ai jamais diffamé le FN, persiste l’intéressé. On me fait passer pour un activiste, pire que Cohn-Bendit ! »
Avec à leur tête, Catherine Garcia (ex-secrétaire générale de l’Entente Républicaine), le collectif des Indignés du FN a décidé de se dévoiler. Parmi eux, Fernand Garcia-Vassieux a occupé le poste de conseiller municipal (FN) sous le mandat de Jacques Peyrat.
La raison de leur courroux ? « Les premiers noms de la liste présentée en début d'année du Rassemblement Bleu Marine conduite par Marie-Christine Arnautu » à Nice. « Quelles sont leurs compétences ? Quelle est leur légitimité ? Les anciens du FN sont tenus à l’écart. Comment le parti compte-t-il prendre Nice avec ces gens-là ! » tonne le patriarche de la famille Garcia. « Nous ne nous reconnaissons pas dans l’équipe mise en place pour les futures élections municipales par la tête de liste ou plutôt par son ambitieux et ambigu directeur de campagne, Gaël Nofri dont Marine ne voulait pas ! » tance à son tour Catherine Garcia.
Des remous en interne au FN ?
Pour la candidate tête de liste, Marie-Christine Arnautu : «la famille Garcia n’a pas de leçon de fidélité à donner (elle cite au passage les va-et-vient de la famille Garcia entre FN et Entente républicaine, NDLR). Ce sont les quatre mousquetaires de l’aigreur qui ne représentent personne. » Ambiance !
Après Décines, l’émission politique de Lyon Capitale consacrée aux municipales s’intéresse à Saint-Priest. Sandrine Ligout part sous l’étiquette du Front national. Interrogée par Paul Terra, elle ne ferme pas la porte à l’UMP : “Si Gilles Gascon [le candidat UMP] souhaite me rejoindre au 2e tour, je ne lui fermerai pas la porte”, déclare-t-elle.
La ville de Saint-Priest est l'une des communes où le parti de Marine Le Pen réalise ses meilleurs scores en Rhône-Alpes, notamment aux dernières législatives. Sandrine Ligout devra d'ailleurs faire face à une dissidence, avec la candidature d'André Pozzi, récemment exclu du FN. Si Sandrine Ligout déplore le bilan de Martine David, la maire sortante socialiste, elle reproche aussi au candidat UMP, Gilles Gascon, de ne pas "avoir donné des idées, c'est une opposition inexistante". Pourtant, elle "ne lui ferme pas la porte" : "Il faudra qu'il prenne ses responsabilités", assène-t-elle. Sur le programme, elle souhaite la création de commerces de proximité : "Les habitants de Saint-Priest doivent pouvoir y habiter mais aussi y travailler", avance-t-elle. Au niveau de la sécurité, elle préconise que tous les policiers municipaux soient armés, "jour et nuit", nous indique-t-elle.
A l’approche des municipales, les discussions sont parfois animées dans la paroisse d’Hénin-Beaumont. Au côté du prêtre, le diacre Jean-Lou Blondelle s’oppose fermement au vote FN, dont il redoute qu’il séduise certains paroissiens.
Parlez-vous souvent de politique, en tant qu’homme d’Église ?
Bien sûr ! Moi, je suis pour l’Église dans le monde. J’ai tendance à éternuer quand il y a trop d’encens… Mon rôle de diacre, c’est d’écouter ce qui préoccupe les gens et ce qu’ils espèrent. En ce moment, leur problème principal, c’est le chômage. Ils se sentent dévalorisés, et c’est là-dessus que joue le Front national.
Pouvez-vous nous décrire ce sentiment ?
Les habitants se disent qu’ils n’ont plus rien à perdre, alors pourquoi pas voter FN ? Vous savez, les Héninois sont des gens bien, très portés sur l’entraide. On est d’autant plus peinés de l’irruption du Front national ici.
Qu’est-ce que qui sépare les valeurs chrétiennes et celles du FN ?
Voter FN, c’est faire abstraction de l’un des fondamentaux de l’Évangile : l’attention au plus petit et au plus pauvre. Alors le rejet de l’autre, notamment de l’étranger, je ne peux pas l’accepter. On a tort de croire que la Bible n’est que religieuse : elle est aussi politique ! Avec le curé, nous avions rédigé un texte à l’intention des paroissiens en 2009 (après le départ de Gérard Dalongeville, ndlr). On avait écrit uniquement des citations de l’Évangile, pas un seul argument politique. A la fin, simplement cette phrase : « Dans quelques temps, ce seront les élections ; votez selon votre conscience. »
Les chrétiens d’Hénin-Beaumont sont-ils concernés par le vote FN ?
Sur la cinquantaine de personnes qui vient à la messe tous les dimanches, je dirais qu’une petite dizaine envisage de voter pour Steeve Briois (le candidat FN à Hénin-Beaumont, ndlr). Ils participent à la vie de la paroisse de façon plus distante, car ils reprochent à notre curé, le père Loxhay, d’être trop virulent contre le Front national.
Virulent à quel point ?
Disons que c’est un curé de choc. En tant que second, j’apprécie beaucoup. Au moins, c’est clair : il appelle un chat un chat, et il ne fait pas un secret de son opinion. Bon… Pas dans ses sermons le dimanche, mais dès que la messe est finie.
Comment se positionne votre hiérarchie ?
Notre évêque, celui d’Arras, est moins catégorique que nous. Un peu comme un père de famille, il doit concilier toutes les tendances de l’Église. Bien sûr, il parle de ces questions, mais il reste toujours très adroit.
Avez-vous des relations avec le candidat Front national d’Hénin-Beaumont ?
Récemment, le père Loxhay a reçu une lettre de menace de lui. C’est la deuxième fois que ça arrive. A l’intérieur, Steeve Briois l’appelle son « ennemi personnel ». Mais ça n’a pas empêché notre curé d’aller saluer monsieur Briois sur le marché dès la semaine suivante !
Pourtant, le Front national a besoin des catholiques, non ?
Le FN regarde l’Église de manière utilitaire. En gros, les curés sont priés de satisfaire le besoin de religiosité des gens. Il faut faire des cultes, maintenir « l’ordre », mais surtout pas amener les fidèles à s’interroger. Marine Le Pen a dit elle-même que les curés devraient rester dans leur sacristie… Mais j’en suis sûr, prendre la parole et nous impliquer dans ces débats fait aussi partie de notre rôle.
Edit du 20 janvier : en réaction à la publication de cet article, Steeve Briois a annoncé, via son compte Twitter, son intention de porter plainte en diffamation contre Maires du Nord. Contacté, Jean-Lou Blondelle maintient ses propos.
Le maire PS du Mans, Jean-Claude Boulard, a indiqué lundi 20 janvier qu'il allait porter plainte contre le candidat du FN aux municipales, Louis Noguès, accusé d'avoir relayé en public la « rumeur du 9-3 », selon laquelle des immigrés seraient acheminés en province depuis la région parisienne. « La Ville du Mans est conduite à engager une procédure de plainte en diffamation auprès du tribunal de grande instance, en son nom, mais aussi pour toutes les villes victimes de cette rumeur », indique la mairie dans un communiqué. Selon la mairie, Louis Noguès a évoqué samedi lors d'une conférence de presse « des cars entiers de Noirs déversés au Mans ».
« CE SONT DES RUMEURS QUE LES GENS NOUS DONNENT »
Interrogé par l'AFP, Louis Valmenier, directeur de la communication de la liste FN, a confirmé que M. Noguès avait bien tenu ces propos, mais a expliqué que le candidat n'avait fait que rapporter ce qu'il entendait sur les marchés, sans reprendre ces rumeurs à son compte. Ce sont des rumeurs que les gens nous donnent et qu'on essaie de relayer afin de vérifier si elles sont vraies », a déclaré M. Valmenier.
Ces derniers mois, plusieurs villes, comme Limoges et Niort, ont porté plainte « contre X » à la suite de rumeurs selon lesquelles ces municipalités auraient accepté d'accueillir des habitants de la Seine-Saint-Denis en échange de subventions. Le maire du Mans, candidat à sa succession, a prévu d'organiser mardi une conférence de presse sur cette affaire.
Béatrix Espallardo la tête de liste Front National-Rassemblement Bleu Marine a réuni son comité de soutien samedi soir dans un pavillon du centre de la ville.
Un peu plus d'une heure de réunion pour préparer la campagne électorale et donner quelques ''éléments de langage'' aux sympathisants. Ainsi les soutiens de Béatrix Espallardo sont priés de ne plus faire appel aux ''patriotisme'' des électeurs mais plutôt à leur ''responsabilité citoyenne''.
Regardez la vidéo: les premiers mots de Béatrix Espallardo la tête de liste et de Cédric Bourgery son directeur de la communication. (Images Hervé Rico, Maritima Médias)
Candidat FN à la mairie de Toulon (Var), Jean-Yves Waquet assure être «tombé des nues» lorsqu'il a pris connaissance de l'embarrassant passé de son directeur de campagne. Comme le rapporte «Var matin» ce vendredi, Robert Falce a été condamné en janvier 2006 devant le tribunal correctionnel de Draguignan pour des faits commis alors qu'il était directeur général adjoint des services de la commune de Saint-Tropez.
Un an d'emprisonnement avec sursis
Selon le quotidien régional, «il a été reconnu coupable d'abus de confiance, vols, faux, usage de faux, soustraction de biens publics, escroquerie par personne chargée d'une mission de service public et atteinte à la liberté d'accès des candidats dans les marchés publics». Le désormais ex-directeur de campagne du candidat FN avait alors écopé d'un an d'emprisonnement avec sursis, 5000 € d'amende.
Cet encombrant passé, dévoilé à deux mois des municipales, a coûté à Robert Falce son poste de directeur de campagne. «Il ne m’a pas dit toute la vérité», se défend aujourd'hui Jean-Yves Waquet qui assure l'avoir démis de ses fonctions.
Robert Falce devrait également être exclu du FN, à en croire le secrétaire départemental Frédéric Boccaletti. «Cette personne n’a jamais fait état de ses condamnations auprès de nous, il est bien évidemment désormais impossible que ce monsieur occupe la moindre fonction au sein du Front national», confie le responsable local à «Var matin».
Après le maire Jean-Claude Boulard, c'est au tour de la Setram de porter plainte pour diffamation contre Louis Noguès, candidat du Front national aux municipales.
Jean-François Soulard, président de la régie des transports manceaux et vice-président de le Mans Métropole, a annoncé ce mardi dans la soirée le dépot d'une plainte suite aux propos de M. Noguès sur d'éventuelles pressions exercées par la direction de la Setram sur ses chauffeurs de bus pour éviter que ceux-ci se plaignent des incivilités dont ils sont, selon lui, constamment victimes de la part de populations immigrées.
"J'ai rapporté les propos de chauffeurs de car qui me disaient pour l'un, employé par la Setram, que, quand montent de jeunes immigrés (...) ils lui font des bras d'honneur et ils ne paient pas. Et la Setram a donné l'ordre de se taire", a déclaré M. Noguès lors d'un point presse.
C'est la troisième plainte annoncée au cours de la journée. Jean-Claude Boulard avait confirmé mardi matin qu'il portait plainte contre M. Noguès pour diffamation, l'affirmant d'avoir relayé la rumeur selon laquelle la Ville organiserait l'arrivée massive de populations immigrées en échange d'argent. Le candidat frontiste avait réagi en annonçant à son tour dans l'après-midi une plainte contre le maire pour dénonciation calomnieuse.
Marion Maréchal-Le Pen s'y était engagée. Une fois élue députée du Vaucluse, elle continuerait ses études en deuxième année de master professionnel "administration et politiques publiques". Oui mais voilà, le Petit Journal a révélé lundi 10 décembre qu'elle était désinscrite.
Interrogée mardi 11 décembre, la petite fille de Jean-Marie Le Pen, a assuré que l'arrêt de ses études à vingt-trois ans était lié à un stage qu'elle aurait dû faire dans un ministère, ce qui n'aurait pas été "évident" pour une députée.
Sauf que Le Lab a appelé le patron du master où elle fut brièvement inscrite. "L'université ne lui a proposé aucun stage", s'étonne Yves Surel avant de préciser que - si le stage est bien obligatoire - il n'a pas à se dérouler à tout prix dans un ministère.
1 "L'université ne lui a proposé aucun stage"
Invitée mercredi 12 décembre de la matinale de Canal Plus, Marion Maréchal-Le Pen confirme qu'elle n'est plus étudiante en droit. Ce qu'elle ne "regrette pas". Puis elle avance l'argument suivant :
Le problème c’est que je m’étais inscrite en M2 professionnel avant mon élection et il y avait un stage de trois mois au sein d’un ministère. Soit au sein du ministère de l’Education Nationale [de Vincent Peillon] ou celui du Droit des Femmes [de Najat Vallaud-Belkacem]. Malheureusement, en terme pratique, mettre un député en stage dans un ministère c’était pas évident. Donc je ne dis pas que je m’arrête définitivement mais pour cette année c’était compliqué dans ces conditions là.
Sauf que, vérifications faites, c'est plus compliqué que ça.
Le Lab a contacté Yves Surel, le patron du Master 2 "administration et politiques publiques" dans lequel Marion Maréchal Le Pen avait été sélectionnée sur dossier.
Précisions utiles de l'universitaire qui indique n'avoir rencontré la petite fille de Jean-Marie Le Pen qu'une seule fois, le 1er octobre, lors de la réunion de rentrée :
Marion Maréchal-Le Pen est venue me voir en partageant ses hésitations à poursuivre ses études, envisageant comme compromis possible de faire la filière "recherche" du Master plutôt que la filière "professionnelle", où elle était d'abord inscrite.
Yves Surel a ensuite appris qu'elle s'était retirée du Master "à la lecture de la liste des étudiants effectivement inscrits, quelques semaines plus tard".
Il poursuit :
Quant aux propos tenus sur Canal Plus, sachez que l'université ne lui a proposé aucun stage. C'est aux étudiants de trouver les stages obligatoires dans le cursus. Les ministères auxquels elle fait référence sont également associés au master dans le cadre de ce que nous appelons les "démarches de projet", un exercice collectif différent des stages. Mais, là encore, ils ne sont pas la seule option possible. Elle n'était déjà plus dans le master lorsque la répartition des groupes a été faite, puisqu'elle avait déjà abandonné à cette date.
Contacté par Le Lab, l'entourage de Marion Maréchal-Le Pen répète que toute mission d'étude d'une étudiante-députée dans un ministère aurait posé "d'évidents problèmes institutionnels".
Mais la vraie raison est ailleurs. Car un des collaborateurs de l'élue du Vaucluse le dit franchement, "c'est avant tout une question de temps" :
Députée c'est un boulot à plein temps. Surtout qu'elle est est la seule à porter la voix du Front National [l'autre député d'extrême droite, Gilbert Collard porte l'étiquette Rassemblement Bleu Marine ndlr ] et qu'elle doit travailler absolument tous les dossiers car elle n'a pas de possibilités d'être une députée spécialisée dans certaines thématiques, contrairement aux groupes PS et UMP par exemple. Sans compter la vie du Front National dans laquelle elle est très engagée et la préparation imminente des prochaines élections municipales...
Pourtant, le 18 juin 2012, le lendemain de son élection à l'issue d'une triangulaire dans la troisième circonscription du Vaucluse, la benjamine de l'Assemblée déclarait dans le journal de 20H de France 2 :
J’ai toujours dit que je continuerai mes études et notamment en master II pour pouvoir me laisser le choix d’exercer un métier en parallèle de ma fonction de deputé car je ne veux pas être de ces élus qui sont déconnectés de la réalité.
Un passage à voir en vidéo dans le lecteur ci-dessous à partir de 3 minutes et 50 secondes :
Je veux pouvoir rebondir dans cinq ans. Peut-être devenir avocate.
disait elle encore au Journal du Dimanche en août.
Six mois plus tard, dans une émission diffusée très exactement le 10 décembre, jour de son vingt-troisième anniversaire, Le Petit Journal est allé promener sa caméra dans les couloirs de Paris II-Assas à la recherche de Marion Maréchal-Le Pen. Mais la scolarité leur a indiqué que la députée s'était "rétractée", "désinscrite".
Christophe Gillet, le responsable du FN charentais et tête de liste de "Jarnac Bleu Marine" aux prochaines municipales, a essuyé un sacré camouflet, samedi. Sa première réunion publique, organisée en fin d'après-midi à la salle des fêtes de la cité des Chabots, a fait chou blanc.
Seuls deux curieux ont daigné se déplacer pour l'écouter détailler les grandes lignes de son projet pour la ville, disponible sur sa page Facebook. Pire encore, l'un des deux visiteurs s'est avéré être "un espion" de la liste de gauche venu s'enquérir de l'état d'une liste dont il a finalement appris qu'elle était très loin d'être bouclée à ce jour. Sept noms manquent encore à l'appel et un bon tiers des 20 restant est encore à l'état de promesses. "Je ne cache pas mon abattement. Il va falloir ramer", a avoué un Christophe Gillet dépité.