FN - RN et ses satellites

...Sans Papiers, antifascisme...

Re: FN & ses satellites

Messagede altersocial » 25 Sep 2012, 17:49

ivo a écrit:GODWIN – Anne Hidalgo attaque Le Pen sur le passé collaborationniste du FN
http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/ ... ste-du-fn/
113 commentaires

voir
http://fr.wikipedia.org/wiki/Front_nati ... n%C3%A7ais)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Bousquet
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Brigneau

on va voir ce que va devenir cette histoire ^^


Godwin est un attribution abusive du qualificatif "nazi", en ce qui concerne le FN, le nombre d' ex-collabos qu'il a recyclé et de dérapages judéophobes/négationnistes de ce parti, je ne vois pas en quoi c'est abusif donc "Godwin". Où veut en venir ce journaliste ? :gratte:
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Re: FN & ses satellites

Messagede ivo » 25 Sep 2012, 19:20

bah je crois que souvent ils ne savent pas quoi ecrire pour faire du papier ... voir la pauvreté de la plupart des articles.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 26 Sep 2012, 01:33

altersocial a écrit:
ivo a écrit:GODWIN – Anne Hidalgo attaque Le Pen sur le passé collaborationniste du FN
http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/ ... ste-du-fn/
113 commentaires

voir
http://fr.wikipedia.org/wiki/Front_nati ... n%C3%A7ais)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Bousquet
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Brigneau

on va voir ce que va devenir cette histoire ^^


Godwin est un attribution abusive du qualificatif "nazi", en ce qui concerne le FN, le nombre d' ex-collabos qu'il a recyclé et de dérapages judéophobes/négationnistes de ce parti, je ne vois pas en quoi c'est abusif donc "Godwin". Où veut en venir ce journaliste ? :gratte:

Le FN n'existe pas en 1939 ni en 1945 et ne s'affirme pas pétainiste comme l'OF...
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Re: FN & ses satellites

Messagede ivo » 26 Sep 2012, 09:56

Copé dénonce un "racisme anti-blanc" dans certains quartiers
http://www.lemonde.fr/politique/article ... picks=true
Jean-François Copé, candidat à la présidence de l'UMP, entend "briser un tabou" en dénonçant l'existence d'un "racisme anti-blanc" dans certains quartiers difficiles, dans son livre Manifeste pour une droite décomplexée (Fayard), dont Le Figaro magazine, à paraître vendredi, publie des extraits.

Lire : L'UMP se radicalise pour plaire à ses militants

"Un racisme anti-blanc se développe dans les quartiers de nos villes où des individus – dont certains ont la nationalité française – méprisent des Français qualifiés de 'gaulois' au prétexte qu'ils n'ont pas la même religion, la même couleur de peau ou les mêmes origines qu'eux", écrit le secrétaire général de l'UMP, le jugeant "tout aussi inacceptable que toutes les autres formes de racisme". "Nous devons le dénoncer." "Je sais que je brise un tabou en employant le terme de 'racisme anti-blanc' mais je le fais à dessein, parce que c'est la vérité que vivent certains de nos concitoyens et que le silence ne fait qu'aggraver les traumatismes", souligne M. Copé.

"Ces phénomènes sont impossibles à voir depuis Paris, dans les sphères médiatiques et politiques où la grande majorité des dirigeants sont des Français blancs de peau, nés de parents français. Dans ces microcosmes, le manque de diversité limite la présence de personnes de couleur ou d'origine étrangère", écrit le député-maire de Meaux (Seine-et-Marne). Et d'ajouter : "Mais regardons la vérité en face : la situation est inversée dans beaucoup de quartiers de nos banlieues."

"PREMIER PARTI D'ACTION CIVIQUE"

Dans cet ouvrage, il rend hommage à Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy qui lui ont appris que "les élections ne sont pas des nominations", qu'il "faut se battre pour gagner", qu'il "faut donner de soi", qu'il faut "se méfier de celui qui vacille à la moindre rafale et qui recule dès qu'avance l'adversaire". M. Copé veut incarner "une droite décomplexée", à savoir "républicaine, moderne et libérée du politiquement correct, cet ordre établi imposé par la gauche bien-pensante pour assurer sa domination".

Pour lui, l'UMP "n'a pas vocation à devenir le syndicat professionnel des grognons". Il veut "transformer l'UMP en parti de services, comme il y a un syndicalisme de services en Allemagne". "L'UMP deviendrait ainsi le premier parti d'action civique. Tout en étant dans l'opposition, elle commencerait déjà à se rendre utile, à protéger les Français face à la crise", explique le candidat à la présidence du parti.

Lire : Fillon-Copé : sur le fond, des nuances mais peu de différences


>>>

L'UMP se radicalise pour plaire à ses militants
http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html
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Re: FN & ses satellites

Messagede ivo » 26 Sep 2012, 19:48

Le "racisme anti-blanc" dénoncé par Jean-François Copé : réactions tous azimuts
fr info
Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP et candidat à la présidence du parti, souhaitait "briser un tabou" en dénonçant l'existence d'un "racisme anti-blanc" dans certains quartiers difficiles. Il aura au moins réussi à faire parler. Et à se positionner, à droite toute. Tour d'horizon des réactions.

Image

Dans son livre "Manifeste pour une droite décomplexée", Jean-François Copé, en pleine période de séduction pour accéder à la présidence du parti a mis la barre à droite. Très à droite. Il développe la thèse d'un "racisme blanc" qui se développe. Un thème clivant.

Entre ceux qui ironisent, ceux qui le suivent prudemment, ceux qui se détachent de l'expression et ceux qui condamnent, le panel est large.

Le FN ironise : "Copé découvre l'eau chaude"

Avec cette expression, Jean-François Copé se place très à droite de l'UMP. Le Front National ironise. "Cela démontre que pour courtiser sa base militante et électorale, Copé est bien obligé d'adopter les thèses du Front national", lance le secrétaire général du FN, Steeve Briois qui ironise sur un "Copé qui découvre l'eau chaude".

Pour Gilbert Collard, député FN, "Jean-François Copé endosse le maillot bleu-blanc-rouge de Marine le Pen". Il estime cependant que cette "conversion tardive" s'explique avec l'élection à la présidence de l'UMP.

Gilbert Collard : "Le racisme contre les blancs existe"

Cette expression de Copé permet au FN de caresser une fois de plus le rêve de Marine Le Pen (et de son père) : voir l'UMP se désagréger et faire du FN la première force d'opposition face au PS.

La prudence à l'UMP : "Oui, mais..."

En pleine campagne pour la présidence du parti, l'UMP n'est pas un parti comme un autre. Chaque parole compte, chaque positionnement idéologique aussi. L'expression de "racisme anti-blanc" du secrétaire général du parti ne doit d'ailleurs rien au hasard. Les ralliements à son rival, François Fillon, de quelques ténors de la droite de l'UMP (Eric Ciotti en tête) l'ont peut-être décidé. Il veut se montrer comme un homme fort, sûr de ses convictions, avec un profil à la Sarkozy.

François Fillon ne se mouille d'ailleurs pas. Trop peur de perdre une frange (large et puissante) du parti d'opposition, d'autant que la majorité des députés interrogés aujourd'hui à l'Assemblée ont apporté leur soutien à leur secrétaire général. "Ma volonté n'est pas de dénoncer telle ou telle forme de racisme mais d'apporter des réponses", a-t-il réagi, sans toutefois remettre en cause le constat de son rival.

François Fillon n'est pas"choqué" par l'expression de "racisme anti-blanc"

L'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, ne reprend pas à son compte l'expression de "racisme anti-blanc" mais évoque des "tensions", tout comme une autre UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a dit "ne pas aimer ce type de formule". La prudence bloque tout.

Le PS dénonce "le lien entre la droite et l'extrême droite"

C'est Vincent Peillon, ministre de l'Éducation qui a été chargé au gouvernement de faire le travail : dé-non-cer. Il accuse mercredi Jean-François Copé de faire "le lien entre la droite et l'extrême droite". Le "tabou" auquel le secrétaire général de l'UMP entend mettre fin a "été brisé par un certain nombre d'extrémistes depuis assez longtemps", ajoute-t-il.

Harlem Désir, bientôt appelé à devenir le Premier secrétaire du parti Socialiste, a lui réagit dans un tweet, rageur.

Harlem Désir@harlemdesir
Copé hésite entre sosie de Sarkozy et perroquet de Marine Le Pen. Il fait l'alliance dans les têtes pour préparer l'alliance dans les faits
26 Sept 12 RépondreRetweeterFavori

L'association qu'il a longtemps présidée, SOS Racisme, a elle aussi condamné les propos de Jean-François Copé. "Il pose les bases d'une possible alliance avec le Front National", estime l'association.

Le Front de Gauche condamne : "cet homme est dangereux"

Sans surprise, la plus grosse condamnation est venu de Jean-Luc Mélenchon, interrogé sur le plateau de Question d'Info. Il qualifie l'expression d'"argument stupide et éculé". "Cet homme est dangereux", a-t-il martelé. "Des imbéciles, il y en a toujours eu", lâche le leader du Front de Gauche.

Critiqué pour ces propos, Jean-François Copé persiste et signe : "personne n'est propriétaire ni des mots, ni des idées". Il se défend d'ailleurs de reprendre au FN la dénonciation du racisme anti-blanc.

Jean-François Copé : "Je dis ma part de vérité"


si certains ont encore des doutes pour 2017 ....
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Re: FN & ses satellites

Messagede ivo » 27 Sep 2012, 09:21

L'anachronique et le chronique
fr info
A première vue, des records de ridicule ont encore été battus dans le débat politique hexagonal et une fois de plus, ça concerne le Front National qui, décidément, suscite toujours davantage de passion que de raison.

Une séquence ridicule donc. On la doit à la première adjointe PS au maire de Paris et candidate probable aux municipales de 2014, la très médiatique Anne Hidalgo. Tout le monde a vu ou entendu parler de cette intervention digne des bêtisiers. Devant les caméras d'i-télé, Madame Hidalgo déclare que le Front National "est un parti qui a lutté contre la République et qui a soutenu pendant la guerre la collaboration avec les nazis". Fin de citation. Et début de polémique. Car évidemment le Front National, fondé dans les années 70 n'existait pas dans les années quarante, ce qui l'autorise à porter plainte contre Madame Hidalgo.

Une fois de plus, la complaisance avec laquelle certains politiques succombent à la "loi de Godwin" en collant à tout bout de champ sur leurs adversaires l'étiquette du fasciste ou du nazi est proprement stupéfiante. Encore plus stupéfiant est l'anachronisme pratiqué par Anne Hidalgo. S'il est involontaire c'est inquiétant. S'il est calculé, c'est consternant.

Dans les deux cas, ca laisse entendre une terrible méconnaissance manichéenne de terrible période de la guerre. N'en déplaise aux angéliques, tous les collabos n'étaient pas d'extrême droite et tous les résistants n'étaient pas de gauche. Et faire à quiconque le procès de son appartenance rétroactive supposée au camp des tortionnaires s'il avait vécu dans cette France-là cette époque-là est moralement intenable et politiquement contre productif.

Ca signifie qu'on n'a pas grand' chose d'autre en magasin à opposer au Front National. Et ca c'est d'autant plus grave que cela n'a rien, hélas, d'anachronique. Ce serait plutôt ...chronique.



Le coup de barre à droite de Jean-François Copé
fr info
Distancé par François Fillon dans la course à la présidence de l'UMP, le député-maire de Meaux reprend les mots du Front national en dénonçant un "racisme anti-blanc". Jean-François Copé affirme "briser un tabou", ses adversaires dénoncent un glissement coupable.

"Racisme anti-blanc"? Avec cette formule, c'est un succès assuré auprès des militants UMP. Du "Copé-collé'', s'amuse de son côté Marine Le Pen, pendant que la gauche dénonce. A l'UMP, les réactions sont diverses dans les couloirs de l'Assemblée nationale:

Il y a les fans, comme jacques Myard, de la droite populaire.
Et les moins enthousiastes, à l'image de l'ancien président de l'assemblée Bernard Accoyer ou du centriste Yves Jégo.

Une stratégie dans la course à la présidence de l'UMP ?

Jean-François Copé a d'ores et déjà gagné un pari: celui de piquer la vedette à François Fillon. Hasard ou pas, l'ancien Premier ministre présentait hier son projet pour la France.

Le député-maire de Meaux n'en est pas à son premier coup de barre à droite. Lancée la semaine dernière, sa pétition contre le droit de vote des étrangers a déjà recueilli 130 000 signatures. Il entend être au diapason de ces 68% d'électeurs UMP favorables à des rapprochements avec le FN aux dernières législatives tout en se défendant de vouloir passer des alliances avec le camp lepéniste.

Quelle réaction du côté de François Fillon ?

"Inénervable", paraît-il, françois fillon est tout de même un peu gêné aux entournures. Lui, présente son pacte pour la France pendant que son advsersaire publie son "Manifeste pour une droite décomplexée". Le premier s'adresse aux Français, le second aux militants.

les tactiques sont radicalement différentes et l'affrontement se précise sous les yeux inquiets de certains. Selon un ancien haut responsable de l'UMP, la question du comportement vis à vis du FN sera une question-clé lors du débat télévisé Copé/Fillon prévu dans un mois. Un autre, ancien ministre UMP, se montre très agacé.. "je ne veux pas parler.. si on commence à réagir à chaque fois que quelqu'un dit une connerie... dire que ça va être comme ça pendant deux mois..."
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Re: FN & ses satellites

Messagede ivo » 27 Sep 2012, 10:00

Pour Valérie Pécresse, dénoncer le "racisme anti-blanc" ne suffit pas
http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html
Interrogée sur le "racisme anti-Blanc" dénoncé par Jean-François Copé – rival de son champion, François Fillon, pour la tête de l'UMP –, la députée UMP Valérie Pécresse a estimé qu'il ne fallait pas être seulement dans la "dénonciation", mais plus dans la "proposition".
"Tout le monde a sa place dans une grande UMP", a argumenté l'élue des Yvelines sur LCI, jeudi 27 septembre. "Pour rassembler plus de cinquante pour cent des Français, il faut récupérer les électeurs tentés par le Front national" et "en même temps, ne pas perdre le centre". "La stratégie de Fillon, c'est un rassemblement", a-t-elle plaidé.

Lire l'éclairage : Comment l'extrême droite a fait du 'racisme anti-Blancs' une arme politique

Mme Pécresse a assuré ne pas avoir été gênée par le développement de la polémique sur le terme de "racisme anti-Blanc" employé par le député et maire de Meaux, le jour même où l'ancien premier ministre présentait son programme. "Chacun fait parler de lui, on parle de l'opposition et l'opposition est de plus en plus légitime et construite [...] Ça s'appelle l'émulation, ça nous permet de rassembler plus large."


Comment l’extrême droite a fait du « racisme anti-blanc » une arme politique
http://droites-extremes.blog.lemonde.fr ... politique/
Dans son Manifeste pour une droite décomplexée, Jean-François Copé entend "briser le tabou du racisme anti-blanc", notamment s'agissant des banlieues.

Jusqu'à présent, l'utilisation politique du concept de "racisme anti-blanc" était l'apanage quasi exclusif de l'extrême droite.

Ainsi, le FN en a fait depuis plusieurs années l'un de ses thèmes, sans que cela soit le coeur du réacteur de son programme.

Discréditer les anti-racistes

Marine Le Pen utilise souvent la notion de "racisme antiblanc" pour discréditer la lutte des associations antiracistes, au premier rang desquels SOS Racisme à qui elle reproche de n'avoir jamais intenté d'action sur cette base. Au mois de mai, la présidente du FN déclarait encore à propos de Christiane Taubira et du gouvernement socialiste : "[Mme Taubira] est totalement incapable de lutter contre le racisme anti-blanc. Le PS est incapable de lutter contre le racisme anti-blanc tout simplement parce qu’il le nie. De la même manière je ne crois pas que l'UMP était capable de lutter contre l'explosion du racisme anti-français et du racisme anti-blanc qui fait des ravages dans les banlieues."

Dans son programme présidentiel pour 2012, Marine Le Pen retient le seul "racisme anti-Français", (et non le "racisme anti-blanc"), pour lequel elle souhaite l'établissement d'une "circonstance aggravante" lorsqu'il motive les "crimes ou délits".

En 2003, son père, Jean-Marie Le Pen, avait lui estimé sur RMC qu'il y avait "un racisme important dont on ne parle pas, celui du racisme anti-blanc dont sont victimes les Français de souche".

"Racisme anti-blanc" accolé à "Français de souche" : celui qui est, à l'époque, président du FN en exercice, pioche, à ce moment, dans le vocabulaire d'une famille précise de l'extrême droite, celle du courant identitaire.

ImageImage


L'influence du courant identitaire

Dès 2003, en effet, les Jeunesses identitaires font de la dénonciation du "racisme anti-blanc" l'un de leur tout principaux thèmes. Il s'agit, certes, comme le fait le FN, de démonétiser les associations antiracistes. Mais s'y ajoute une autre dimension moins tactique et plus idéologique. Très influencés par la Nouvelle Droite des années 80 et par les écrits sur une supposée "guerre raciale" d'un Guillaume Faye ou d'un Jean-Yves Le Gallou, les Identitaires estiment que "les Européens blancs" sont menacés par "une immigration invasion" dans un mouvement de substitution des populations sur le Vieux continent. Dans ce contexte, ils deviennent "les nouveaux colonisés", et donc la minorité opprimée à défendre.

"Euphémisation syntaxique"

Le "racisme anti- blanc" permet aux Identitaires de tenir un discours racialiste blanc non explicite et suggéré, non passible de poursuites. "Ils utilisent une stratégie d'euphémisation syntaxique afin de légitimer des conceptions jusque-là considérées comme extrémistes"
, expliquent Stéphane François et Yannick Cahuzac, respectivement politologue et sociologue spécialisés sur l'extrême droite. "Il s'agit, au nom de la résistance au racisme anti-blanc de mener une lutte pour la défense de l'identité blanche", explique encore Stéphane François. Il s'agit enfin de démontrer que toute société multiculturelle est vouée à l'échec.

Les Identitaires feront d'ailleurs, à plusieurs reprises, des campagnes nationales d'autocollants sur ce thème. Et se féliciteront publiquement de "l'appel contre les ratonnades anti-Blancs" lancé en mars 2005 par des personnalités comme Alain Finkielkraut, Bernard Kouchner ou Jacques Julliard, suite aux violences commises lors de manifestations lycéennes. C'est encore au nom de la dénonciation du 'racisme anti-blanc" que les identitaires mèneront des actions contre le groupe de rap Sniper. L'Agrif, ou Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne, présidée par Bernard Antony s'y associera par un curieux raccourci historique. L'Agrif avait en effet tenté de diffuser la notion, avec moins de succès que le Bloc identitaire.

Jeudi, le président du Bloc identitaire, Fabrice Robert, s'est réjoui sur Twitter de la dernière sortie du secrétaire général de l'UMP : "Copé dénonce l'existence d'un #RacismeAntiBlanc. La stratégie d'influence des #Identitaires porte ses fruits."
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Re: FN & ses satellites

Messagede ivo » 27 Sep 2012, 20:14

"Racisme anti-blanc" : Copé a-t-il ouvert une brèche à l'UMP ?
fr info
Jean-François Copé, candidat à la présidence de l'UMP, a déclenché une polémique en parlant de "racisme anti-blanc". Il dit vouloir briser un "tabou". La gauche lui répond qu'il fait "le lien entre la droite et l'extrême droite". Certains à l'UMP se retrouvent dans les propos de leur secrétaire général, François Fillon appelle lui à ne "pas copier les extrémistes".

Image
Jean-François Copé après son meeting à Valence © Maxppp Stéphane Marc

Nicolas Sarkozy a toujours refusé de l'assumer. Sa chasse sur les terres du Front national n'était pas très discrète, mais Jean-François Copé semble vouloir aller encore plus loin que son mentor. Dans son dernier livre, Manifeste pour une droite décomplexée, il dénonce un "racisme anti-blanc" dans les quartiers difficiles et use d'un vocabulaire autrefois réservé au parti d'extrême droite.

Des propos qui trouvent un écho à l'UMP

Depuis, le secrétaire général de l'UMP martèle sa pensée. Mercredi soir, lors d'un meeting à Valence, il a enfoncé le clou en reprenant des thèmes et une rhétorique frontiste : "la montée des intégrismes, la sécurité, l'immigration. On ne va pas en parler ? Ah si on va en parler ! Et on va dire ce qu'on pense !"

Ce coup de barre à droite de Jean-François Copé semble séduire. Patrick Labaune, député UMP de la Drôme, l'a accueilli mercredi soir, sans aucun complexe : "Moi, je suis contre toute immigration maintenant". Le mot est lâché, sans ambigüité. Les 600 militants applaudissent.

A Valence, le reportage de Stéphane Milhomme

Les propos de Jean-François Copé trouvent aussi un écho chez des ténors de l'UMP. Ainsi Claude Guéant, ancien ministre de l'Intérieur, a estimé jeudi que le "racisme anti-blanc" dénoncé par Jean-François Copé est "une réalité" et qu'il n'y a "rien de pire pour une société" qu'une situation où les élites dissimuleraient la vérité.

Fillon appelle à ne pas "copier les extrémistes"

Dans le camp de François Fillon, on ne dénonce pas mais on préfère prendre de la hauteur. L'ancien Premier ministre a réagi jeudi après-midi dans une interview au site Atlantico. "Ce n'est pas en copiant les extrémistes que nous convaincrons nos électeurs ni mêmes ceux qui votent pour le Front national", a estimé François Fillon. "Pour être fort, il faut être cohérent avec ce que l'on croit et ce que l'on veut pour la France".

L'ancien Premier ministre a aussi jugé qu'il "ne faut pas se replier sur une case politique et idéologique". Et François Fillon d'ajouter que "la question n'est pas non plus d'imaginer des alliances partisanes avec la firme Le Pen qui ne tiendraient ni par des valeurs partagées ni par un programme commun".

Un peu plus tôt, Valérie Pécresse, l'un des soutiens de l'ancien Premier ministre, avait déclaré sur LCI qu'on "ne doit pas être seulement dans la dénonciation de certains phénomènes, on doit être surtout dans la proposition". Mais elle assumait aussi le fait d'aller chercher les électeurs du FN. "Pour rassembler plus de 50% des Français, il faut récupérer les électeurs tentés par le Front national" et "en même temps, ne pas perdre le centre", a-t-elle expliqué.

Des propos qui agitent l'UMP

Au sein du parti, l'expression "racisme anti-blanc" provoque en tout cas des remous. Certains rejettent même fortement les propos, comme Henri Gaino. "Ce n'est pas une façon de faire de la politique. On n'est pas là pour accroître les tensions", a pesté jeudi l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. "Je pense qu'il ne faut pas dire des choses comme ça", ajoute-t-il.

Les propos de secrétaire général du parti sont en tout cas dans toutes les têtes jeudi à Marcq-en-Barœul, près de Lille, où l'UMP tient ses journées parlementaires.

Le reportage d'Olivier Bost aux journées parlementaires de l'UMP.

Le FN se frotte les mains

En attendant si un parti a tout à y gagner, c'est celui de Marine Le Pen. La présidente du FN était mercredi soir sur RTL. "Ça confirme que la base de l'UMP se sent beaucoup plus proche de nos positions que de celles des dirigeants de l'UMP
. C'est du Copé collé", a-t-elle ironisé. Avant d'aller plus loin : "J'ai fini par me poser la question si il n'y a pas plus de racisme anti-blanc et anti-français que de l'autre racisme que l'on combat par toutes ses formes."

Cherche-t-elle à ce que Jean-François Copé aille encore plus loin ? Une chose est sûre, elle caresse toujours son rêve : devenir la seule force d'opposition à droite.
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Re: FN & ses satellites

Messagede atheus » 27 Sep 2012, 21:45

"Racisme anti-blanc" : Copé a-t-il ouvert une brèche à l'UMP ?


Il a surtout trouvé un moyen de se faire réélire.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 02 Oct 2012, 23:07

Quarante ans de Front National en France AFP

Le parti d'extrême droite français s'apprête à fêter ses quarante ans d'existence. Retour sur la formation du Front National, issu en partie de néo-fascistes, et de l'émergence de son acteur clé: Jean-Marie Le Pen. 30.09

Le 3 novembre 1972, Jean-Marie Le Pen est interviewé par la télévision en tant que nouveau président du Front National. Il refuse l'étiquette d'extrême droite.

Le 5 octobre 1972: une poignée de mouvements d’extrême droite, dont les néo-fascistes d’Ordre Nouveau, lancent un nouveau parti, le Front national. En pleine traversée du désert, Jean-Marie Le Pen, 44 ans, est désigné président. Il va vite s’imposer comme leader incontesté.

Au tournant des années 60 et 70, l’extrême droite est à genoux. Minée par ses divisions, elle a perdu le combat pour l’Algérie française et ne trouve aucun débouché politique.

"Notre camp est dispersé. Il n’y a pas d’initiative. Et les conséquences sont dramatiques, parce qu’en 68, il n’y a rien pour équilibrer la poussée Cohn-Bendit et compagnie", raconte Jean-Marie Le Pen.

Seuls quelques mouvements émergent. Né en 1969, Ordre Nouveau est l’un des plus en vue, mais ses jeunes militants restent cantonnés à l’activisme, parfois musclé, contre l’extrême gauche.

La croix celtique est de tous les meetings et le mouvement a pour modèle le MSI (Mouvement social italien), héritier direct de la République sociale italienne (RSI) fondée par Mussolini.

"Il faut faire un parti révolutionnaire. Blanc comme notre race, rouge comme notre sang et vert comme notre espérance", lance, à la tribune, l’un des leaders, François Brigneau. Celui-ci s’est distingué en s’engageant dans la Milice, liée à la Gestapo, le 6 juin 1944, jour du Débarquement des Alliés.

La fin d'Ordre Nouveau

Dirigé par Alain Robert, qui n’a pas 30 ans, Ordre Nouveau veut sortir de l’activisme et lance dès 1971 un appel pour un "Front national". Objectif: se doter d’une vitrine politique crédible et moins sulfureuse.

Jean-Marie Le Pen a le profil idéal pour en prendre la tête, car à l’époque, il a déjà une certaine aura dans la mouvance. Plus jeune député de France (1956-1958) dans les rangs poujadistes, il a déjà montré ses talents de tribun à l’Assemblée, et s’est engagé en Algérie et en Indochine.

Mais au début des années 70, il est en pleine traversée du désert et n’a quasiment plus d’activité politique.

L’initiative d’Ordre Nouveau est donc une aubaine, mais Le Pen ne se voit pas autrement que numéro 1. "J’ai alors une quarantaine d’années, et je ne suis pas disposé à m’en laisser compter par des jeunes gens, même si je les trouve, dans l’activité de leur âge, assez sympathiques, malgré leur réputation un peu excessive", dit-il.

"Ordre Nouveau croit pouvoir manipuler Le Pen, parce qu’ils ont les troupes, un peu d’ossature idéologique et quelques figures. Ils pensent pouvoir faire de lui un président de pacotille, une potiche", explique Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite.

Le 5 octobre 1972, le Front national est lancé avec Le Pen pour président. Parmi les six membres du bureau politique figurent Roger Holeindre, qui revendique des actes de résistance et a frayé avec l’OAS, mais aussi François Brigneau et Pierre Bousquet, qui fut engagé dans la division Charlemagne, celle des Waffen SS français.

"C’est le rassemblement des patriotes français de ce temps-là", justifie Jean-Marie Le Pen. "Et leurs engagements n’avaient pas été contraires à la morale, puisqu’ils ne se sont pas engagés pour s’enrichir", ajoute-t-il.

Le FN se choisit une flamme tricolore pour symbole, directement venue du MSI italien. Mais les législatives de mars 1973 sont un échec cuisant et provoquent des tensions au sein d’Ordre Nouveau.

Montée de Le Pen

Pour rassurer la base militante, ces dirigeants prévoient un meeting musclé en juin 1973. Le mot d’ordre: "Halte à l’immigration sauvage". La soirée dégénère en affrontements violents avec l’extrême gauche. Résultat, le gouvernement dissout Ordre Nouveau et la Ligue communiste.

En difficulté, les leaders d’Ordre Nouveau reviennent vers Le Pen, mais leurs desiderata sont jugés exorbitants. Un procès aura même lieu pour savoir qui détient le nom "Front national". Le Pen obtient gain de cause, comme 25 ans plus tard face à Bruno Mégret.

Désormais seul maître à bord, il se lance dans la course à la présidentielle de 1974, mais, sans troupes et sans moyens, il n’atteint que 0,74%. Le parti végètera dix ans avant de percer en 1983.
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Re: FN & ses satellites

Messagede ivo » 03 Oct 2012, 09:12

Le Crif se lasse de "l'antisémitisme obsessionnel" de Jean-Marie Le Pen
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Dans une interview accordée à Minute, le président d'honneur du Front national évoque (à nouveau) un "pacte" imposé par une organisation juive qui interdirait à la droite française tout accord avec le parti d'extrême droite. Mensonger et absurde, pour les représentants de la communauté juive.

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Les propos du président d'honneur du Front national ont plusieurs fois embarrassé le parti repris par sa fille © Reuters Vincent Kessler

"Ce n'est pas un scoop", Jean-Marie Le Pen le reconnait lui-même. Dans une interview à l'occasion du 40e anniversaire de son parti, il explique : "Les chefs de la droite molle ont, je crois, signé un pacte dans lequel ils s'engageaient à ne jamais s'unir avec le Front national. Il se dit que c'est le B'nai B'rith, une sorte de franc-maçonnerie juive, qui aurait imposé cette clause." Des propos qu'il avait déjà tenus en 1997 dans un livre sur Jacques Chirac, écrit par deux journalistes.

Le B'nai B'rith, l'une des plus anciennes organisations représentant la communauté juive, a immédiatement réagi via son président en France, Serge Dahan. "Tout ceci relève du mensonge et de l'absurdité. En aucun cas, le B'nai B'rith n'a la capacité ni la volonté d'imposer quoi que ce soit." Il raconte qu'il y a effectivement eu une rencontre en 1986 avec des représentants de la droite et de la gauche. Mais ni "pacte", ni "signature".

"Sa fille devrait lui demander de se mettre au garage" (Richard Prasquier)

"Je n'ai pas assisté à la rencontre, je n'ai pas été un témoin, mais c'est ce qui s'est dit", se défend Jean-Marie Le Pen, 84 ans. Mais pour Richard Prasquier, président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), ces déclarations sont le fait de "la sénilité ou d'un antisémitisme obsessionnel, probablement les deux. Cette vision conspirationniste du monde, c'est une caractéristique des antisémites, malheureusement c'est bien le cas de Monsieur Le Pen." Il demande même à Marine Le Pen de lui retirer le titre de président d'honneur du Front National. "Elle devrait lui demander de se mettre au garage, et de ne plus faire de déclarations aussi provocantes."

"De la sénilité ou de l'antisémitisme obsessionnel?" s'interroge Richard Prasquier, le président du Crif

Depuis son départ au profit de sa fille Marine, les coups d'éclat de Jean-Marie Le Pen ont plusieurs fois mis dans l'embarras le nouveau Front national. Pour séduire les électeurs, le parti est en effet obligé de jouer les équilibristes entre le canal historique et la volonté de dédiabolisation.
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Re: FN & ses satellites

Messagede altersocial » 03 Oct 2012, 15:24

Dans une interview accordée à Minute, le président d'honneur du Front national évoque (à nouveau) un "pacte" imposé par une organisation juive qui interdirait à la droite française tout accord avec le parti d'extrême droite. Mensonger et absurde, pour les représentants de la communauté juive.


Entrisme à l'UMP ou lepénisation de la droite ?? :shock: Où l'on retrouve aussi la guerre de classes (contre le code du travail) et la nature bourgeoise de ces fachos :
UMP : le transfuge du FN qui veut réanimer le sarkozysme

La motion « Droite forte » pourrait bien arriver en tête lors du congrès de l’UMP en novembre. Son fondateur, Guillaume Peltier, est un ancien militant du FN, et un ancien compagnon de route de Bruno Mégret puis de Philippe de Villiers, avant de rallier Nicolas Sarkozy. Son programme : la stigmatisation des « assistés », le contrôle et le fichage des salariés, « fraudeurs » en puissance, ou le démantèlement du Code du travail. Le nouveau visage de la droite extrême et anti-sociale ?

Poursuivre « la révolution culturelle du sarkozysme » : tel est l’objectif des deux fondateurs du mouvement « Droite forte », Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, secrétaires nationaux de l’UMP. La motion qu’ils présentent pour le congrès de leur parti en novembre – intitulée « Droite forte – Génération Sarkozy » – serait soutenue par 42 % des sympathisants de l’UMP, selon un sondage réalisé par le site Atlantico. Elle devancerait largement celles de Jean-Pierre Raffarin et Luc Chatel (« L’humanisme social, libéral et européen ») ou de Laurent Wauquier (« Droite sociale ») [1] ! Un succès auprès des sympathisants qui doit beaucoup au nom de l’ancien président accolé au titre de la motion. Mais qui n’en demeure pas moins inquiétant pour la future orientation du principal parti conservateur.

« Le sarkozysme n’est pas pour nous une nostalgie, il est bien plus qu’un héritage. Il constitue le socle de nos valeurs pour l’avenir », clament Guillaume Peltier et Geoffroy Didier. Patriotisme, récompense du travail et du mérite, autorité républicaine, lutte contre les fraudes et l’assistanat... constituent les fondements de cette droite « décomplexée » et « conquérante » que veulent incarner ces deux trentenaires aux dents longues. La clé de la victoire ? « Gagner la bataille de la communication et de la pédagogie à droite. » À coups de slogans simplistes et de recyclage des idées de l’extrême droite.

Du FN à l’UMP en passant par le MNR, l’UDF ou le MPF...

« Une droite molle ouvrirait un boulevard au Front national », se défend Guillaume Peltier dans une interview au Figaro. Un FN qu’il connait pourtant bien, pour y avoir milité. À 20 ans, en 1996, il est membre du Front national de la jeunesse (FNJ). Deux ans plus tard, il suit Bruno Mégret dans sa scission et s’engage au MNJ, le mouvement jeune du parti mégrétiste. En 2000, il approche Charles Millon (UDF), ancien ministre de la Défense du gouvernement Juppé, élu en 1998 président de la région Rhône-Alpes grâce à une alliance avec le FN, et qui a créé son propre mouvement : la Droite libérale-chrétienne.

Après un passage à l’UDF, Guillaume Peltier croise la route de Philippe de Villiers. Il devient secrétaire général de son Mouvement pour la France (MPF) et sera son porte-parole lors de la campagne présidentielle de 2007. Celui que Guillaume Peltier considère comme « une marque nouvelle qu’il faut imposer sur le marché » attirera 2,2% des voix. À cette époque, il traite Nicolas Sarkozy d’imposteur. Avant d’intégrer quelques années plus tard la « cellule riposte » de celui-ci, sous la houlette de Brice Hortefeux. Puis de devenir porte-parole adjoint de Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle de 2012.

« Continuer à briser les tabous »

Cinq partis en une décennie et une demi-douzaine de défaites électorales, dans la Marne puis à Tours... Avec Guillaume Peltier, nous sommes plus proches de la médaille de l’opportunisme que de la récompense du mérite et de la loyauté. Interviewé, il reconnaît que les idées qu’il défend « ne sont pas le fruit d’une réflexion menée par différents intellectuels mais [qu’]elles relaient précisément ce que disent les gens dans les bistrots » [2]. Marqué par les « marées humaines de drapeaux tricolores » de la campagne présidentielle, Peltier semble pour le moment prendre racine à l’UMP. Quitte à donner l’impression de mener quelques batailles de retard : sa motion cible comme priorité de « défendre Nicolas Sarkozy face aux attaques caricaturales de la gauche »...

Le spectre de son mentor plane partout. « Nous ne sommes pas des sous-marins de Sarkozy, » précise Geoffroy Didier, son colistier, qui se décrit comme « sarkozien » et non « sarkozyste »... « Nous ne sommes pas dans le culte de la personnalité mais dans la défense des valeurs. » La Droite forte a tout de même pour slogan : « Le sarkozysme pour fondation, la France pour espérance, l’Europe comme horizon et le peuple comme boussole ». La croisade de Peltier ? « Continuer à briser les tabous et les codes comme il (Nicolas Sarkozy) l’a fait » [3]. Tout un programme.

Contrôle social et stigmatisation des « assistés »

La Droite forte aspire à valoriser les « méritants » face aux « profiteurs », pour « protéger les Français honnêtes ». Les « assistés » – comprenez allocataires de prestations sociales, bénéficiaires précaires de la Sécu, salariés protégés, fonctionnaires, et bien évidemment immigrés... – sont donc la bête noire de Guillaume Peltier. La Couverture maladie universelle (CMU) ? Supprimée, « pour mieux aider ceux qui le méritent vraiment » ! L’Aide médicale d’État (AME) ? Supprimée ! Les 35 heures ? Supprimées ! Les fonctionnaires ? A réduire ! Le Code du travail ? A réformer... La Droite forte propose aussi de développer considérablement les contrôles aux arrêts-maladies, par l’instauration de « contre-visites systématiques à l’initiative des employeurs ». « Tout particulièrement dans la fonction publique », précise la motion.

« Lors de l’expérimentation de 2008, 70% des contrôles des cas de salariés en arrêt-maladie ont donné lieu à une reprise du travail ou à la suspension des indemnités journalières », prétend la Droite forte. Des chiffres loin de correspondre à la réalité. Sur les 1,5 million de contrôles d’arrêt maladie pratiqués par la Cnam (Caisse nationale de l’assurance maladie), un peu plus d’un sur dix se sont révélés « injustifié ou trop long » [4]. A renforcer également : les contrôles pour l’Allocation de parent isolé, l’aide au logement ou l’Allocation de rentrée scolaire « qui donnent lieu à de trop nombreuses fraudes ». Derrière chaque salarié et chaque citoyen se cache un fraudeur en puissance.

Pour lutter contre ces profiteurs qui accablent la patrie, Guillaume Peltier et ses amis rêvent aussi de ficher les Français, grâce à un fichier national unique des prestations sociales. Et pour optimiser le contrôle social, une carte vitale sécurisée biométrique pour tous les assurés, et une nouvelle carte d’identité – biométrique et à empreinte digitale – avec toutes les informations civiles, fiscales et sociales du citoyen, qui fasse office de carte d’identité, de sécurité sociale, carte de santé, carte d’électeur. Une façon sans doute de parachever la grande œuvre sécuritaire et paranoïaque de Claude Guéant.

Impôt minimal pour les grands groupes

Vis-à-vis des « profiteurs du haut » (sic) et des exilés fiscaux, il faut être « intraitable » assure la motion. Eux ne font que « contourner » (re-sic) la loi (à la différence du fraudeur). « Tout déserteur fiscal tenant ses comptes dans un "paradis fiscal" dans le seul but d’échapper à l’impôt français devra, s’il veut garder la nationalité française, payer la somme qu’il doit à l’administration française ». Payer la somme que l’on doit... Voilà de quoi terrifier les 544 grands donateurs de l’UMP, dont 140 résident à l’étranger, « pour l’essentiel dans des contrées où la fiscalité est plus douce qu’en France », a révélé Mediapart, le 25 septembre dernier.

Rassurons-nous, la Droite forte veut aussi sévir contre les entreprises tentées par l’optimisation fiscale, avec la création d’un « impôt minimal pour les grands groupes », qui « échappent trop souvent à l’impôt ». Les 147 grands donateurs qui « appartiennent au monde de la haute-finance », dont huit responsables de Goldman Sachs [5] en frémissent d’avance.

« Droite républicaine », marque déposée par Guillaume Peltier

Un projet qui visiblement ratisse large. Les fondateurs entendent « incarner le courant central de la droite de demain », entre Humanistes (motion de Jean-Pierre Raffarin et Luc Chatel) et Droite populaire (de Thierry Mariani). Le mouvement est soutenu par Brice Hortefeux, président de l’association Les Amis de Nicolas Sarkozy [6]. Dans le comité de parrainage de la motion Droite forte (qui compte 20 hommes et une seule femme !), figure également Édouard Courtial, directeur de la campagne de Jean-François Copé. Mais entre l’actuel dirigeant de l’UMP, et son concurrent François Fillon, les fondateurs de la Droite forte refusent pour l’instant de se positionner...

Si lors du vote des adhérents de l’UMP, le 18 novembre, la Droite forte réalise effectivement le meilleur score de l’ensemble des motions, elle devrait fortement peser au sein du Bureau politique de l’UMP. Toute motion réalisant plus de 10% des voix peut s’instituer en « mouvement », envoie des représentants au sein de l’exécutif du parti et bénéficie des subventions que perçoit l’UMP. En attendant le congrès, pour marquer son territoire, Guillaume Peltier a déposé en mai auprès de l’Inpi (Institut national de la propriété industrielle) la marque « Droite forte ». Il récidive en juillet en s’appropriant le monopole de l’expression « Droite républicaine » [7]. A ce rythme, ses adversaires n’auront plus bientôt plus aucun adjectif à apposer sur leurs affiches. Et Guillaume Peltier pourra continuer d’abreuver le parti de sa rhétorique nauséabonde, en préparant le come-back de son idole.

Agnès Rousseaux

Photo de une : CC UMP photos via flickr
Notes

[1] Avec 42% d’intentions de vote, La Droite Forte de Guillaume Peltier en tête des motions UMP (Atlantico, 27/09/12). Selon ce sondage Atlantico/Opinion Way, réalisé auprès d’un échantillon de 412 sympathisants de l’UMP, la motion Droite forte arrive en tête avec 42% des intentions de vote, devant celle de Jean-Pierre Raffarin et Luc Chatel (21%), celle de Laurent Wauquiez (18%), de Michèle Alliot-Marie (8%), Thierry Mariani (5%) et de Matthieu Schlesinger (1%). Lire aussi : Sondage : "La Droite forte" préférée chez des sympathisants UMP (Le Point, 22/09/12). Seuls les adhérents de l’UMP voteront pour le Congrès.

[2] Source

[3] Source

[4] 13% pour les arrêts inférieurs à 45 jours, 11% pour les arrêts supérieurs. Et cette action a permis d’économiser seulement 0,2% des dépenses de remboursement d’indemnités journalières. Source. La fraude aux prestations sociales a un coût pour la collectivité nettement inférieur à la fraude fiscale qui représente 60 à 70% du manque à gagner.

[5] Jean-Luc Biamonti (managing director), Charles de Croisset (vice-président Europe), Isabelle Ealet (responsable mondiale “commodities”), Laurent Dupeyron (codirigeant de l’“european equity”), Pierre-Henri Flamand (directeur du “desk global”), Hugues Lepic (banquier associé), Philippe Khuong-Huu (chef du département “global interest rates products”) et le trader Carole Bettane.

[6] L’objectif de cette association, qui s’inscrit dans une « démarche affective » est « d’aider chacun à construire le jugement que l’Histoire portera sur ces cinq années de reformes majeures pour la France »... Car « un jour, l’Histoire rendra justice à Nicolas Sarkozy ». L’association a le statut de parti politique, et s’est doté d’une association de financement(voir les statuts). Source

[7] Lire l’article de Rue89
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Re: FN & ses satellites

Messagede ivo » 04 Oct 2012, 09:48

Marine Le Pen remplie d'espoirs pour les 40 ans du FN
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C'est l'anniversaire du FN cette semaine. Le parti fondé par Jean-Marie Le Pen célèbre ses 40 ans vendredi. Sa présidente, Marine Le Pen, était l'invité de l'émission "Questions d'info", sur LCP, avec l'AFP et France Info.

La fille de Jean-Marie Le Pen se montre résolument offensive. Chaque grand titre de l'actualité lui offre l'occasion de tenir son discours renvoyant dos à dos l'UMP et le PS.

Le drame d'Echirolles est l'occasion de dénoncer le laxisme du pouvoir actuel et précédent, quitte à présumer du profil des agresseurs.
"C'est le problème du laxisme, parce que je pense qu'à peu près tous ceux qui sont présumés coupables dans cette affaire doivent avoir sûrement un casier judiciaire long comme le bras. Ces gens-là devraient donc être en prison, contrairement à ce que dit Madame Taubira. Et s'ils avaient été en prison, ils n'auraient pas tué ces deux jeunes gens. Par conséquent, ça remet complètement en cause ce que j'appelle le gaucho-laxisme, mais qui était déjà à l'œuvre sous Nicolas Sarkozy."

Lorsqu'on demande à Marie le Pen si elle a des éléments pour dire qu'ils ont un casier judiciaire, elle répond : "Mon nez. Je sens qu'ils ont un casier judiciaire long comme ça. Et vous verrez qu'ils ont un casier judiciaire long comme ça. Moi, je crois quand même à la préservation de la société par la mise à l'écart de ces barbares. Peut-être pas définitive, mais au moins pendant le temps où ils sont en prison, ils ne récidivent pas...déjà!"

Marine le Pen juge le discours du Front National suffisamment crédible pour passer à une autre étape. Le parti fondé il y a 40 ans par son père peut désormais prétendre aux plus hautes responsabilités, Marine Le Pen en est convaincue.
"Le Front National, en 40 ans, se présente aujourd'hui comme un grand parti incontournable. Nous sommes un parti éminemment crédible. Il y a eu, le temps des éveilleurs, il y a aujourd'hui le temps des bâtisseurs. Moi je considère que nous avons deux chantiers : un, le chantier du rassemblement, deux, le chantier de l'accession au pouvoir."

Mais Marine Le Pen prétend rassembler, cette intention ne vise pas les partis politiques, pas question d'alliance avec la droite, comme son père semble le regretter. Marine Le Pen vise plutôt le débauchage des troupes de l'UMP.
"Je vais m'allier avec qui ? Avec des gens qui vont voter le traité européen ? Avec des gens qui vont faire de mon pays, du grand pays libre que j'aime un pays sous tutelle ? Je vais m'allier avec ces gens-là ? Non, je vais m'allier avec tous ceux, et je les appelle et je leur tends la main, avec tous ceux qui sont en réalité à l'UMP, mais compte tenu de ce vote, je pense n'ont plus rien à y faire. "

Le vrai clivage aux yeux de Marine Le Pen se joue autour de l'enjeu européen. Elle dénonce l'union soviétique européenne, et jette l'opprobre sur ceux qui voteront le traité.
"Je considère que les députés qui voteront ce traité, qu'ils soient d'ailleurs de droite ou de gauche, commettront un acte de haute trahison à l'égard de leur nation. Je ne vais pas les pendre, ne vous inquiétez pas. En revanche, qu'ils ne viennent pas aux municipales nous demander de leur sauver la tête dans leur municipalité."

Prochain enjeu électoral pour le parti de Marine Le Pen, les élections municipales en 2014.
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Re: FN & ses satellites

Messagede ivo » 05 Oct 2012, 09:32

40 ans de lutte contre le FN, pour quel bilan ?
http://tempsreel.nouvelobs.com/politiqu ... bilan.html
Depuis sa naissance, les thèses du parti d'extrême-droite sont combattues. Interview de Nonna Mayer, du centre d'études européennes de Sciences Po-CNRS.

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Manifestation contre le Front national, en 1998. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Le Front national fête vendredi 5 octobre ses 40 ans d'existence qui coïncident avec autant d'années de lutte et de mobilisation. Quel bilan peut-on en faire?

- Ca dépend ce qu'on appelle "lutter" contre le Front national. A travers toute l'Europe, depuis près de 30 ans, prospèrent des partis de droite dite extrême, radicale, populiste et tout un tas de stratégies ont été élaborées contre eux.

On peut choisir de les ignorer complètement. Mais ce n'est possible qu'au début, quand ils ont peu d’importance. Dès lors qu'ils commencent à percer électoralement, c'est difficile. On peut les délégitimer, en les associant à la Seconde guerre mondiale, en fouillant le passé de leurs membres comme ce fut le cas lorsque le Front national a connu ses premiers succès électoraux, en 1983/1984. On peut faire des procès, il y en a eu énormément contre Jean-Marie Le Pen à chacun de ses dérapages. On peut dissoudre le parti, mais dès qu'il a pris une certaine importance, ce n'est plus possible. Le groupuscule Ordre Nouveau a été dissous en 1973, mais on ne peut pas en faire autant avec un mouvement comme le FN qui a pesé très vite 2 millions d'électeurs, et aujourd’hui plus de 6 millions. On peut aussi jouer avec les règles électorales. Le Front national aux élections législatives de 1986 et de 1988 fait presque le même score. Mais, dans un cas, il a 35 députés et dans l'autre il n'en a qu'un. Enfin on peut adopter la stratégie du cordon sanitaire, refuser toute alliance électorale avec le FN au niveau local et au niveau national.

Inversement il y a des pays, l'Autriche, l'Italie, la Suisse, où des partis populistes qui n'avaient peut-être pas le même passé sulfureux d'extrême droite ont été associés au gouvernement. Certains pensent qu'au fond la meilleure manière d'étouffer ces partis dans l'œuf, c'est de les prendre au mot et de les amener au pouvoir, les confronter au réel. Mais ça ne marche pas nécessairement, certains échouent, d'autres pas, il n'y a pas de recette miracle.

Il y a eu aussi la mobilisation de la rue...

- C'est vrai qu'à chaque étape du développement du Front national, il y a eu des contre mobilisations, surtout à l'extrême gauche, dès ses premiers succès. Il y a eu les SCALP (Sections carrément anti-Le Pen), qui traquaient "le coyote" dans les meetings, qui dessinaient les moustaches d'Hitler sur les portraits de Jean-Marie Le Pen. Puis il y a eu "Ras l’Front", puis "Le manifeste contre le Front national" de Jean-Christophe Cambadélis.

Alors est-ce que c'est un succès ou un échec? Peut-être que ces mouvements-là ont sensibilisé l'opinion. Ils ont mobilisé toute une génération contre le FN. Peut-être que sans eux, il y aurait eu plus de votes encore pour ce parti. C'est à double tranchant, ça a permis aussi au Front national et à ses sympathisants de jouer les martyrs, notamment quand a culminé, à tort, une vague de protestation anti-Le Pen après la profanation du cimetière juif de Carpentras.

La stigmatisation a-t-elle été profitable au Front national?

- Toutes ces actions ciblées contre un parti perçu "pas comme les autres", le FN, ne marchent pas nécessairement et peuvent avoir des effets pervers. Le problème ce n'est pas seulement le Front national, c'est pourquoi il se développe. Donc la véritable stratégie payante consiste à s'attaquer aux causes, à proposer une solution politique, et ça, c'est beaucoup plus difficile. La lutte contre le Front national, présenté comme l’ennemi public numéro un ne suffit pas. Surtout si elle est uniquement emballée dans les bons sentiments et dans l'indignation morale.

Il faut nuancer. Par exemple le Front national est devenu le principal repère politique négatif d'une partie de la jeunesse, en particulier chez les enfants d’immigrés. Expliquer d’où vient ce parti, ce qu’il représente, a permis d’informer, socialiser et politiser. Mais le stigmatiser ne suffit évidemment pas à le battre. Et si on va trop loin, si on le harcèle, si on l'accuse injustement, alors il devient une victime et cela lui profite.

A quel moment la lutte a-t-elle été la plus efficace ?

- C'est difficile à dire, il y a de nombreux paramètres. L’élection présidentielle de 2002 a été un grand moment de mobilisation, une prise de conscience. Les gens se sont dit 'd'accord c'est un parti politique, il a le droit de présenter des candidats, de défendre ses idées mais président de la République, non'. Il y a vraiment eu un sursaut qui a marqué longtemps les mémoires.

Cette année, Marine le Pen est arrivée troisième au premier tour de l'élection présidentielle avec 18% des suffrages. Le FN a réussi à s'ancrer dans le paysage politique…

- Marine Le Pen, c'est différent, ce n'est pas la même chose que son père. Quand Jean-Marie Le Pen arrive sur la scène politique en 1984, l'opinion publique hésite un peu. Ce qui la fait basculer et vient justifier la lutte anti-Le Pen, c'est sa phrase à l'automne 1987 sur les chambres à gaz "point de détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale". Là, il se plaçait nettement dans la continuité de l'extrême droite. La Sofres pose régulièrement la question depuis 1983 : "diriez vous que le FN et Le Pen représentent un danger pour la démocratie en France?". La proportion des oui face au non monte à 65 contre 27%, alors qu’en 1984 on était à 44 contre 43%.

Marine Le Pen, elle, condamne l'antisémitisme. La ligne rouge n'est plus franchie. La proportion de personnes qui voient le FN comme un danger pour la démocratie reste majoritaire mais de justesse (51% contre 42% pas d’accord en avril dernier). Le Front national, avec des hauts et des bas, a réussi à s'ancrer durablement dans le paysage politique français, même si régulièrement on prédit sa mort politique comme lors de l'éclatement du parti en 1998, ou après son mauvais score de 2007. Avec Marine Le Pen, le parti peut aller encore plus loin, parce qu'elle a une image plus lisse, parce qu'elle ne fait pas les mêmes dérapages que son père, parce qu’elle habille le programme du parti. Sur le fond, c'est identique, mais l'image est différente. Elle un discours plus social et utilise la peur d'un islamisme radical sous couvert d'une lutte pour défendre les valeurs de la République.

Lors de son université de rentrée, Marine Le Pen a déclaré que le Front national était maintenant un parti de gouvernement...

- Elle va un peu vite en besogne. Il y a encore une majorité de Français qui sont encore totalement réfractaires, qui y voient encore un danger pour la démocratie, et il n'y a qu'une minorité, de l'ordre d'un tiers, qui considère que c'est un parti capable de gouverner ou de participer à un gouvernement.

Mais, si l'on regarde un sondage de la Sofres de mai 2012. 31% des sympathisants de gauche considèrent que c'est un parti comme les autres contre 65% des sympathisants UMP. Si le FN donne l'impression d'être nettement plus accepté dans le paysage politique, c'est essentiellement à droite. Il y a une grande porosité entre l'électorat de l'UMP et celui du FN qui est lié à la stratégie de Nicolas Sarkozy. Au fond, la tentation est grande pour la droite, chaque fois qu'elle se fait battre par la gauche, de chercher une alliance.

Si Marine Le Pen veut arriver au pouvoir, il faut qu'elle se "déradicalise" encore un peu plus. Qu'elle soit plus claire sur la préférence nationale.

Si l'on se situe dans le combat contre les idées d'extrême droite tel qu'il était dans les années 90, contre qui aujourd'hui seraient-ils dirigés ? Plutôt contre le Bloc identitaire, le FN ou plutôt contre la droite populaire?

- Contre les trois. Il faut se battre contre les idées. La vraie force du Front national c'est de faire passer ces idées dans le débat national, notamment dans le climat actuel. On est dans un contexte de crise économique, post printemps arabe, qui fait peur. Et Marine Le Pen joue là-dessus quand immédiatement elle est allée sur l'île de Lampedusa avec un député de la Ligue de Nord pour dire qu'il faut arrêter l'invasion. Il faut apporter des solutions aux problèmes qui sont pointés par le Front national, que ce soit l'immigration ou la sécurité.

Quand on reprend et qu'on met au cœur du débat politique les thèmes de prédilection de ces partis, à long terme cela leur profite, c'est très net. Sur le moment, cela peut créer une forme de confusion, mais ensuite cela les légitimise. Si l'on prend les études réalisées par la commission consultative des droits de l'homme depuis 1990, on voit que globalement, le rejet des autres recule. Mais depuis 2010, le discours de Nicolas Sarkozy a Grenoble a servi Marine Le Pen.

On entend régulièrement des responsables politiques dire que si le FN n'est pas un parti républicain, il faut l'interdire. Est-ce encore d'actualité?

- On ne peut plus l'interdire, on a passé le moment. Ca aurait pu arriver au tout début. Mais est-ce une solution? L'Allemagne a un dispositif constitutionnel de contrôle des extrémismes beaucoup plus poussé. Mais quand ils sont face à des petits partis d'extrême droite, ils hésitent, ils savent très bien qu'en interdisant un parti, il renaît sous d'autres formes. En France, de l'Ordre Nouveau est sorti le Parti des forces nouvelles.

Ce qu'on peut faire c'est utiliser l'arsenal législatif (Loi Pelven, loi Gayssot) existant, lorsqu'il y a par exemple des propos racistes. Interdire n'est pas une bonne solution mais poursuivre à chaque fois qu'on dérape oui. A Vitrolles [la ville dirigée à l'époque par les époux Mégret du FN, ndlr], la prime de naissance pour les bébés français a été cassée par la loi.

Aujourd'hui la lutte est-elle encore utile ?

- Il faut avoir une politique différente de celle du FN. Evidemment, il y a des cas où il faut descendre dans la rue. Le problème n'est pas de se polariser sur ce parti, il est un indicateur des choses qui ne vont pas. C'est à la gauche de faire une politique de gauche et à la droite de faire une politique de droite sans se laisser entraîner dans ce piège.

Interview de Nonna Mayer, du centre d'études européennes de Sciences Po-CNRS, réalisée par Estelle Gross, le 03/10/2012.

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Brahim Bouarram est poussé dans la Seine le 1er mai 1995, près du pont du Carrousel à Paris, par des militants provenant des rangs de la manifestation annuelle du Front national. L'affaire provoque un vif émoi, François Mitterrand lui rendra d'ailleurs hommage deux jours plus tard en compagnie de plusieurs milliers de personnes. (AFP)
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Au premier tour de la présidentielle de 2002, c'est le choc, Jean-Marie Le Pen se qualifie pour le second face à Jacques Chirac, éliminant le candidat socialiste Lionel Jospin. (AFP)
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Partout en France, les gens descendent dans la rue pour faire barrage au Front national. Ici à Paris. (AFP)
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Marine Le Pen entame une entreprise de dédiabolisation du FN. Et parvient, lors de la présidentielle de 2012 à rafler 18% des suffrages derrière Nicolas Sarkozy et François Hollande. (AFP)
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Lors des législatives, au lendemain de la présidentielle, Marion Maréchal, nièce de Marine Le Pen, et Gilbert Collard font leur entrée à l'Assemblée. AFP

commentaires
Pourquoi de nombreuses personnes se reconnaissent-elles dans le FN ?

Parce que le FN fait du populisme !

Qu'est ce que le populisme ? C'est une tendance politique démagogique faisant appel au plus bas instincts des gens que sont le rejet de l'autre, la peur et la mise en cause de boucs émissaires souvent plus faibles que soit, tout cela en critiquant ceux qu'il dénonce comme des élites (tout en en faisant bien entendu partie) et en prônant le recours au "peuple".

Mais ce n'est pas au peuple que les populistes font appel, c'est à la plèbe :
Le prolétariat avait conscience d'un combat à mener contre l'exploitation de l'homme par l'homme.
La plèbe, elle, ne possède que le réflexe animal de survie. Elle se replie sur elle-même dans une crainte mesquine et un ressentiment sécuritaire qui interprètent la présence de l'autre, de l'étranger, de l'"en-dehors", du différent (juif, arabe, tzigane, homosexuel ou simple voisin de palier) comme une menace d'anéantissement universel.

En cela, le FN est un parti populiste.

Le populisme dit faire appel "au bon sens et à la simplicité", en fait il fait appel aux tripes (avec tout leur contenu) plutôt qu'à la tête et au cœur.

Croire que l'on peut combattre le FN, tout en niant l'existence d'une nature humaine et d'un de ses corollaires essentiels, qui est l'impératif territorial, est une aberration intellectuelle de la plus belle eau.

Jean-Marie Le Pen, en disant « Je préfère mes filles à mes nièces, mes nièces à mes cousines, mes cousines à mes voisines… » complète Jaurès qui affirme "A celui qui n'a rien, la patrie est son seul bien.", pour nous restituer les attaches et les affinités profondes de l'homme éternel.

Lutter contre ces instincts vitaux - sans lesquels un peuple meurt - avec des raisons est un combat perdu d'avance, à court, moyen ou long terme. Et d'autant plus que ces réalités humaines sont beaucoup plus à fleur de peau dans les classes populaires que parmi des "élites" ensuquées à la chimère universaliste.

Il me semble que chaque français paye un impôt pour que vive le Front National comme pour les autres partis.
La droite traditionnel court après le Front National sans aucun succès. Le front National fait de plus en plus de voix à chaque élection, les adhérents qui rallie ce parti ont littéralement explosés depuis plusieurs mois. Le FN refuse la vente de nos finances à la troÏka que sont le FMI,
la BCE et l'UE, il y a un refus aussi de la ratification du traité budgétaire européen. Et quand on sait que de très nombreux économistes pensent que la France sera en récession en 2013, il faut espérer que ce parti dépasse les 20% aux prochaines élections car pour vivre normalement dans la France de 2012 il faut être riche, les très riches quittent la France, les pauvres et les classes moyennes qui sont pris en otage par la droite puis par la gauche actuelle sont rançonnés, exploités, diminués au nom d'une doctrine européenne qui conduit à l'apocalypse.

Le propos et le papier sont discutables. Le sous-jacent est toujours que le FN est La Bête (simplement parler d'interdiction, franchement…on rêve), ce qui est une manière sommaire de dire ce qu'il représente et pourquoi. Ensuite, le fond est du propos est toujours le même, il est de l'ordre du discours. Autrement dit, les questions dont parle le FN, elles n'existent pas dans le cadre… ce qui explique sûrement les 20% de sympathisants ! Ici, il y a l'aveuglement de la gauche et de la droite, qui pour s'en sortir n'ont qu'une solution ; en fait se rapprocher…la lucidité, c'est de voir, notamment avec Marine Le Pen, que le FN est au centre véritable de la vie politique française, et que toutes les questions qu'il pose sont sans cesse au centre des débats, ce qui le démontre. Alors plutôt que ce déni, c'est sans doute ces questions dont il faudrait s'occuper, car elles sont, quand on y regarde de près, ni essentiellement de gauche, ni vraiment de droite, Mais en terme de sensibilité, plutôt de gauche, si la Gauche s'intéresse bien aux couches populaires.

" Il faut apporter des solutions aux problèmes qui sont pointés par le Front national, que ce soit l'immigration ou la sécurité."

C'est bien. Vous avez mis 40 ans pour reconnaitre que les questions posées par le FN sont les bonnes. Vous ne mettrez pas 40 ans de plus pour reconnaitre que les solutions proposées le sont aussi, parce que les français décideront avant.


Jean-Marie Le Pen ouvre la voie à un rapprochement avec l'UMP...
http://tempsreel.nouvelobs.com/politiqu ... l-ump.html
...sur le plan local. Le président d'honneur du Front national juge "logique" que des accords puissent être passés pour les élections municipales de 2014.

Longtemps hostile à des alliances avec la droite, Jean-Marie Le Pen a visiblement changé d'avis. Le président d'honneur du FN a jugé jeudi 4 octobre "logique" que son parti passe des accords au niveau local avec des candidats UMP, divers-droite ou indépendants pour les prochaines municipales.

"Cela serait logique, car c'est la logique du système majoritaire à deux tours qui est le pire système électoral", a déclaré sur I-Télé l'ancien candidat à l'élection présidentielle, interrogé sur les résultats d'un sondage OpinionWay/"le Figaro" dans lequel 30% des sympathisants UMP se disent favorables à une alliance avec le FN.

"Je ne tends pas la main à l'UMP mais je pense qu'aux élections municipales, il peut y avoir sur le plan local des alliances entre individus, entre candidats, qui permettent au FN d'avoir dans les municipalités la place qu'il mérite", a poursuivi le père de l'actuelle présidente du FN.

"Le FN n'est pas fermé à une entente sur le plan local"

"Il n'y a pas de contacts avec l'UMP, mais il peut y avoir des contacts avec des gens qui seront candidats, des têtes de liste, quelle que soit d'ailleurs leur couleur", a-t-il précisé. "Je ne sais pas qui sera candidat, cela peut être des gens qui ne sont ni à l'UMP ni ailleurs, des divers droite ou même des indépendants".

"Le FN n'est pas fermé à une entente sur le plan local mais il est tout à fait hostile à un accord avec des partis politiques, de droite ou de gauche, dont nous ne partageons pas la plupart des convictions, que nous combattons et que nous rendons responsables de la décadence française", a conclu l'ancien patron du FN.
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