FN - RN et ses satellites

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Messagede Nico37 » 13 Aoû 2014, 00:29

Le FN réclame une intervention militaire de la France en Irak en évoquant les Croisades et " la libération du tombeau du Christ " Sylvain Chazot 12/08

Souvent prompt à critiquer l’interventionnisme de la France, le Front national réclame, ce lundi 11 août, une intervention militaire de la France en Irak. Dans un communiqué, Aymeric Chauprade, tout nouveau député FN européen et conseiller pour les questions internationales, se prononce en faveur d’une participation militaire française à "la destruction de l’État islamique". Et dénonce la position actuelle de la France :

Il est pour le moins étonnant de voir aujourd’hui Mr Fabius se contenter de superviser l’envoi de colis humanitaires aux Chrétiens et Yazidis lesquels subissent les conséquences apocalyptiques de ses erreurs stratégiques !
Car le FN a des principes. Parmi eux, il y a celui "de non-ingérence militaire" rappelé par Aymeric Chauprade. Mais ce principe à deux exceptions : "Lorsque la sécurité de la France est en jeu" et "lorsque l’honneur de la France est en jeu", détaille l’ancienne tête de liste FN en Île-de-France pour les européennes.

Ces deux motifs étant réunis pour lui, le frontiste rappelle que, selon lui, la France à une responsabilité envers les Chrétiens d’Orient et que celle-ci date un peu :

Certes laïque, la France n’en est pas moins historiquement une nation catholique, fille aînée de l’Eglise. Elle a, depuis les Croisades et la libération du tombeau du Christ, un devoir particulier envers ses frères chrétiens d’Orient. […] Il en va de notre honneur de se poser en protecteur de ces femmes chrétiennes aujourd’hui réduites en esclavage et vendues dans les souks des villes contrôlées par l’Etat islamique.
Et le député européen de critiquer, une nouvelle fois, le seul envoi d’aide humanitaire en Irak. "Nos colis humanitaires ne répareront pas les erreurs stratégiques funestes des gouvernements Sarkozy et Hollande. Il faut aller plus loin", avance celui qui a écrit, en 2011, le livre Chronique du choc des civilisations (Editions Chronique).

Plus loin donc, que ce que proposait Marine Le Pen, le 7 août, dans un communiqué. "La France se doit d’être aux côtés des gouvernements qui combattent les forces militaro-islamistes en leur apportant, comme le demande le Front National, une aide logistique et un soutien dans le domaine du renseignement", avait écrit la présidente du FN.

De son côté, Louis Aliot, vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen s'était opposé, fin juillet, à l’accueil par la France des chrétiens d’Irak persécutés.
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Messagede Nico37 » 13 Aoû 2014, 23:42

Jean-Marie Le Pen a créé un nouveau micro-parti baptisé " Promelec " 08/08

On a failli rater l'info : Jean-Marie Le Pen a créé un nouveau micro-parti. Depuis 1988, il était à la tête de Cotelec, un micro-parti qui a servi à recueillir des dons et renflouer les caisses du Front national, notamment lorsque le parti d'extrême droite était au bord de la faillite. Le recours à des micro-partis pour contourner les plafonds de financement public (un individu peut donner au maximum 7 500 euros par an à un parti, mais il peut donner à plusieurs partis) est une pratique légale et très répandue à droite.

Sauf que le 22 janvier 2014, la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a invalidé les comptes de campagne de Cotelec pour cause de retard dans le dépôt des comptes du micro-parti. Après 26 ans d'existence, Cotelec a donc perdu le droit de financer toute campagne électorale et ses donateurs ne peuvent plus bénéficier de déductions fiscales. Autant dire que Cotelec est devenu une coquille vide.

Promelec : un micro-parti + une association de financement

Le Pen n'a pas attendu l'avis négatif du CNCCFP. Anticipant la fin de Cotelec, il a déposé les statuts d'un nouveau micro-parti dès le 30 décembre 2013 selon Le Figaro Magazine. Son but officiel ? "Promouvoir l'image de marque et l'action de Jean-Marie Le Pen et de Marine Le Pen". Mediapart avait également parlé de cette création dans un article de février 2014.

Fort de la création de Promelec, Le Pen ne s'est pas arrêté là : dans la foulée, "une petite association-soeur, baptisée Jean-Marie Le Pen-Promelec, a été fondée afin de recueillir des fonds au seul financement de Promelec", écrivait Le Fig Mag en mai dernier.

Une nouvelle loi limite pourtant l'intérêt des micro-partis

Paradoxalement, la création de ce micro-parti intervient au moment où le gouvernement Hollande a limité l'intérêt de ces structures : la loi sur la transparence de la vie politique, élaborée après l'affaire Cahuzac, limite désormais les dons annuels d'un contribuable à une seule et unique formation politique, cotisation d'adhésion incluse. En clair, si un militant donne 7 500 euros au Front national, il ne pourra plus faire de dons au microparti de Jean-Marie Le Pen la même année.

Dans ces conditions, quel est l'intérêt de Promelec ? Un micro-parti peut aussi être utilisé pour externaliser certaines activités. C'est le cas du microparti "Jeanne", qui soutient Marine Le Pen et dont la principale activité consiste à vendre des kits électoraux aux candidats du FN. Jeanne étant visée par une information judiciaire, Promelec a-t-il vocation à prendre le relais ? Peut-être. Le nom Promelec est l'abréviation de "promotion électorale".


*** Sources
- Mathilde Mathieu, "La justice enquête sur la fortune de Le Pen", Mediapart, 06.02.2014
- Agrément de Jean-Marie Le Pen-Promelec, Legifrance.gouv.fr, 22.02.2014
- Vincent Nouzille, "Cotelec, l'ex-tirelire de Jean-Marie Le Pen", Le Figaro Magazine, 02.05.2014
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Messagede Nico37 » 15 Aoû 2014, 12:21

Une messe organisée par Ménard dénoncée par le Parti de gauche Ivan Valerio 13/08

Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon parle d'une atteinte à la laïcité alors que le nouveau maire de Béziers organise mercredi une messe publique pour lancer la féria de sa ville.

La ville de Béziers lance sa féria ce mercredi 13 août. Comme chaque année, la ville va vivre cinq jours de fêtes. Mais le crû 2014 a un saveur particulière: depuis le mois de mars, le nouveau maire de la ville est le médiatique Robert Ménard, soutenu notamment par le Front national.

Et une partie du programme des fêtes de la ville est contestée cette année.

La féria s'ouvre mercredi en fin de journée par une messe publique dans les arènes de la ville. Un événement dénoncé par le Parti de gauche. Alexis Corbière, secrétaire national du mouvement co-présidé par Jean-Luc Mélenchon, publie un texte sur son blog expliquant que son parti, « attaché à la laïcité et à la République », « condamne cette nouvelle provocation anti-laïque de Robert Ménard. » Une « provocation qui fait suite à d'autres provocations toujours dirigées contre les milieux populaires biterrois » , estime-t-il.

Alexis Corbière juge que «si chacun de nos concitoyens doit voir respecter ses convictions spirituelles, il est inacceptable que le maire d'une commune invite publiquement ses administrés à participer à une cérémonie religieuse quelle que soit la confession». Dénonçant ainsi « la promotion tapageuse de cette messe publique » , « conçue de toutes pièces puisqu'elle n'a jamais existé depuis la création de la Féria de Béziers en 1968 ».

À 20minutes.fr, l'adjoint au maire en charge de la sécurité explique que «le maire a voulu mettre sa patte pour cette féria 2014, et l'ambiance a été quelque peu modifiée». Selon lui, Robert Ménard veut que la féria cesse d'être «une grande beuverie» pour devenir «une fête traditionnelle et familiale » . Résultat, « les arènes seront donc ouvertes par une messe et la feria sera officiellement lancée après un défilé bon enfant». «La feria doit être un rassemblement de personnes qui aiment la tradition taurine et religieuse » , conclut le conseiller municipal.
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Messagede Koala » 15 Aoû 2014, 19:21

Nico37 a écrit:
Une messe organisée par Ménard dénoncée par le Parti de gauche Ivan Valerio 13/08

Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon parle d'une atteinte à la laïcité alors que le nouveau maire de Béziers organise mercredi une messe publique pour lancer la féria de sa ville.

La ville de Béziers lance sa féria ce mercredi 13 août. Comme chaque année, la ville va vivre cinq jours de fêtes. Mais le crû 2014 a un saveur particulière: depuis le mois de mars, le nouveau maire de la ville est le médiatique Robert Ménard, soutenu notamment par le Front national.

Et une partie du programme des fêtes de la ville est contestée cette année.

La féria s'ouvre mercredi en fin de journée par une messe publique dans les arènes de la ville. Un événement dénoncé par le Parti de gauche. Alexis Corbière, secrétaire national du mouvement co-présidé par Jean-Luc Mélenchon, publie un texte sur son blog expliquant que son parti, « attaché à la laïcité et à la République », « condamne cette nouvelle provocation anti-laïque de Robert Ménard. » Une « provocation qui fait suite à d'autres provocations toujours dirigées contre les milieux populaires biterrois » , estime-t-il.

Alexis Corbière juge que «si chacun de nos concitoyens doit voir respecter ses convictions spirituelles, il est inacceptable que le maire d'une commune invite publiquement ses administrés à participer à une cérémonie religieuse quelle que soit la confession». Dénonçant ainsi « la promotion tapageuse de cette messe publique » , « conçue de toutes pièces puisqu'elle n'a jamais existé depuis la création de la Féria de Béziers en 1968 ».

À 20minutes.fr, l'adjoint au maire en charge de la sécurité explique que «le maire a voulu mettre sa patte pour cette féria 2014, et l'ambiance a été quelque peu modifiée». Selon lui, Robert Ménard veut que la féria cesse d'être «une grande beuverie» pour devenir «une fête traditionnelle et familiale » . Résultat, « les arènes seront donc ouvertes par une messe et la feria sera officiellement lancée après un défilé bon enfant». «La feria doit être un rassemblement de personnes qui aiment la tradition taurine et religieuse » , conclut le conseiller municipal.


Je le déteste, ce con de Ménard, et sa féria de merde aussi. Déjà, les corridas ne devraient plus exister.Tradition mon cul, ça avait été interdit il y a longtemps, il continuaient de le faire en douce c'est tout. Alors la messe là-dessus, c'est la cerise sur le gâteau! C'est comme pour la chasse à courre...Ils ne savent plus quoi faire pour être (encore plus) cons ces abrutis du FN... :langue:
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Messagede Nico37 » 16 Aoû 2014, 12:16

Le Front National peut-il devenir un parti de notables ? Alexandre Devecchio 13/08

Marine le Pen ne s'en cache plus : elle vise désormais 51% des électeurs en 2017. Nicolas Lebourg décrypte la mutation du Front National, pour séduire les cadres supérieurs et le monde de l'entreprise.

Nicolas Lebourg est historien. Chercheur à l'Université de Perpignan Via Domitia et membre de l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean Jaurès, il a publié de nombreux travaux sur les extrêmes droites. Il est notamment l'auteur de Dans l'ombre des Le Pen: une histoire de numéro 2.

FigaroVox : Portée par des sondages qui donnent le FN en tête des prochaines présidentielles, Marine Le Pen prépare activement sa rentrée. Lors de l'université d'été des jeunes FN, elle devrait annoncer le lancement de nouveaux collectifs, sur le modèle des collectifs Racine (enseignants) et Marianne (étudiants), liés notamment au monde de l'entreprise. Le FN peut-il se notabiliser?

Nicolas LEBOURG: Le FN annonce depuis 1976 une offensive vers le monde du travail via des structures ad hoc. En 1985, avait été mise en place la structure Entreprise Moderne et Liberté en direction des «petits patrons». Même là, ce fut la politique des petits pas: l'EML n'utilise le logo frontiste qu'à partir de 1988 et, comme la majorité des structures parafrontistes, est surtout une coquille vide. La première tentative de création d'une section d'entreprise. n'aura lieu qu'en 1987. Juste ensuite il y a déjà des tentatives vers le secteur de l'éducation, avec le «Mouvement pour une éducation nationale» qui tente de pénétrer les syndicats d'enseignants et de parents d'élèves, avec le «Renouveau étudiant» , etc. La dernière proclamation en date d'une vaste offensive sociale remonte à début 2011 avec la création d'un «Cercle national de défense des travailleurs syndiqués» (en charge de combattre l'action subversive des syndicats, non de réaliser une action anti-libérale). On ne peut pas dire qu'il a fait fort parler de lui.
Est-ce que la situation a changé? Pour partie car le FN a aujourd'hui plus de places éligibles à distribuer et que la réforme territoriale finira peut-être par rétrécir le nombre global de postes à pourvoir. Il peut donc espérer recevoir des petits notables non réinvestis dans leur parti et venant chez lui se recycler. Ce genre de création de structures a aussi l'avantage de permettre de distribuer du capital symbolique aux militants, ce qui est très important pour la cohésion du parti.

Avec un positionnement radicalement anti-libéral peut-elle séduire le patronat? Devra-t-elle revoir une partie de sa doctrine s'attache au moins une partie de ces derniers ? Quelles sont les relations entre Marine Le Pen et le monde de l'entreprise ?

Le FN est très plastique. Les élections professionnelles de 1998 en ont donné un exemple signifiant, les listes FN du collège des salariés s'intitulant Confédération Française Nationale des Travailleurs, celles dans le collège employeur portant le sigle Entreprise Moderne et Liberté. Les premières, au nom évoquant le syndicalisme ouvrier marxiste, se basaient sur le social, les secondes, au nom très « madeliniste », faisaient campagne sur un programme libéral.
Aujourd'hui le programme du FN repose sur ce qu'il nomme la « préférence nationale » et le « protectionnisme intelligent » : ça ne touche en rien l'électeur français, patron ou employé. Le FN leur promet d'avoir la jouissance tant des gains du capitalisme entrepreneurial que de la protection de l'Etat-providence. Le « marinisme » , c'est bien plus un « ethno-libéralisme » qu'un « virage à gauche » .

L'objectif affiché de Marine Le Pen est désormais d'obtenir 51% de voix au second tour de la présidentielle. Quels sont les obstacles qui se dressent encore devant elle pour y parvenir ? Comment le FN qui a longtemps été un parti de « protestation » peut-il devenir un parti qui rassure ?

Le politiste Aleandre Dézé l'analyse très bien: l'alchimie du vote FN c'est de lier vote anti-système et intrusion dans le système. Le parti marche sur ces deux jambes, s'il manque un élément il tombe (voir début 2012 quand Marine le Pen abandonne le sujet migratoire et qu'elle chute dans les sondages). Son image se normalise mais 50% des sondés considèrent encore qu'il serait un danger pour la démocratie. L'avantage pour lui c'est que tous les partis sont rejetés et que son antilibéralisme tant économique que culturel lui permet de ramasser la mise chez les déçus de tous les partis. Mais cela ne fait pas 51% des suffrages. Pour cela il faudrait que le FN soit assez attractif pour qu'une masse de l'appareil politique le soutienne, entraînant ses clientèles. Or le système électoral des législatives à deux tours mais avec multiples candidats rendrait ce choix suicidaire pour ses hommes politiques. Le FN répond toujours en disant qu'il y a des épisodes dans l'histoire de France comme la venue de de Gaulle au pouvoir. Ils oublient juste que le système institutionnel où a lieu ce retour c'est justement avant les institutions de la Ve République.
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Messagede Nico37 » 17 Aoû 2014, 22:27

Dans le bureau de David Rachline, le maire FN de Fréjus Sébastien Tronche 15/08

Dis-moi ce qu’il y a dans ton bureau, je te dirai qui tu es. Si Nicolas Sarkozy a reproduit, dans ses nouveaux locaux, son bureau de l’Elysée, que Manuel Valls a récupéré, à Matignon, le mobilier de Léon Blum, ou que Laurent Fabius a, au Quai d’Orsay, un portrait du Général De Gaulle, les éléments qui ornent le bureau du nouveau maire FN de Fréjus sont plus symboliques et révélateurs politiquement.

Elu en mars 2014, David Rachline est le plus jeune maire du FN, lui l’ancien président du Front national de la jeunesse, proche de Jean-Marie Le Pen. Dans un reportage que Les Inrocks du 13 août consacrent à cette ville désormais frontiste, on découvre comment cet ancien membre d’Egalité et Réconciliation, le mouvement d’Alain Soral, a décoré son bureau d’édile.

Ainsi l’hebdomadaire, qui a rencontré ce maire de 26 ans, écrit :

Dans son grand bureau d’édile, Rachline a repeint les murs et accroché une réplique de La Liberté guidant le peuple de Delacroix. Seuls une pile du quotidien des cathos tradis Présent et des tracts du Bloc identitaire et de l’Alleanza nazionale (le mouvement postfasciste italien) rappellent sa radicalité idéologique.
Passé par Egalité et Réconciliation, David Rachline, qui se définit comme un "lepéniste total", est également, comme le rapportait Le Monde en 2011 sur son blog consacré à l’extrême droite, "très influencé par l’extrême droite italienne". Ce qui explique la présence de tracts de l’Alleanza nazionale.

Quant au Bloc identitaire, David Rachline assurait en 2010, à propos de l'Aquitaine, travailler de consort.

Il y a un bon esprit dans cette région. On travaille avec certains militants du Bloc identitaire, d’Egalité et réconciliation, et du Forum étudiant.
Le mouvement avait cependant démenti cette collaboration.
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Messagede Nico37 » 18 Aoû 2014, 21:35

« D'abord il y a la panne, ensuite il y a Le Pen », vrai ou faux ? Mathilde Damgé 18/08

Commentant la situation économique de la France, l'ancien dirigeant de la Ligue communiste révolutionnaire et membre de Maintenant la gauche, l'un des deux courants de l'aile gauche du PS, Gérard Filoche, a fait ce bon mot lundi 18 août sur les ondes de RMC :

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Messagede Nico37 » 21 Aoû 2014, 00:52

Un économiste proche de Jacques Sapir rejoint Marine Le Pen Emmanuel Galiero 22/05

L'économiste Philippe Murer, qui a travaillé avec Jacques Sapir, rejoint Marine Le Pen au nom de «l'intérêt général».

« Parce que la crise économique s'approfondit sans cesse; parce que la souffrance et la détresse de mes compatriotes me sont insupportables; parce que la République est malade, je souhaite engager toutes mes forces dans la vie politique pour aider mon pays à se relever.» Philippe Murer annonce jeudi, par un communiqué, les raisons de son engagement auprès de Marine Le Pen où il souhaite développer un collectif sur la transition énergétique.

Avec Jacques Sapir, l'économiste avait cosigné une brochure de la fondation Res Publica de Jean-Pierre Chevènement sur les « scénarii de la dissolution de l'euro » . Contacté par Le Figaro, Philippe Murer explique qu'il a rencontré Marine Le Pen pour la première il y a deux ans et demi dans le cadre de conférences. « Je sentais qu'ils travaillaient beaucoup et qu'ils avaient notamment suivi les bouquins de Sapir et toutes les évolutions de la pensée économique » souligne-t-il. Selon lui, faire le pas de s'engager au FN n'a pas été « vraiment compliqué » car les travaux qu'il a réalisés sur la transition énergétique lui semblent « parfaitement concevable si l'on pratique aussi le protectionnisme dans le secteur en accédant à l'argent de la Banque de France pour financer de gigantesques investissements. »
Quant à l'impact de cet engagement sur le plan professionnel, il s'interroge : « Vais-je me faire taper dessus ? Peut-être mais notre pays le mérite car il est tellement en difficulté qu'il est important de s'engager » . Considéré comme un souverainiste, Philippe Murer fut aussi « sympathisant socialiste » jusqu'en 2007. Il avait participé à certaines réunions publiques organisées avant la primaire pour soutenir la candidature de Laurent Fabius face à Nicolas Sarkozy. Mais il s'est écarté du PS car ce parti l'a « énormément déçu » et il considère qu'il « ne correspond pas du tout aux besoins du pays » alors que « le programme gaullien de Marine s'adresse à tous les Français » selon lui.

Une « honnêteté rigoureuse »

Aujourd'hui, Philippe Murer, membre du groupe d'économistes franco-allemands (L'appel de Düsseldorf qui avait plaidé pour le démontage de l'euro) dit s'engager au nom de « l'intérêt général » . Selon lui, le Front national pourrait annoncer des choses prochainement sur la transition énergétique. Marine Le Pen lui a confié l'animation d'un nouveau collectif sur ce sujet mais aussi sur les relances économiques. « Nous apporterions de vraies solutions concrètes à l'opposé des écologistes qui ne chiffrent jamais ce qu'ils annoncent » promet l'économiste en devinant que ces idées feront partie du programme politique du FN.
Observant le « choix personnel » de Philippe Murer, l'économiste de gauche Jacques Sapir confie: « Je lui ai dit que je pensais qu'il faisait une bêtise car cela risque de lui coller à la peau et de le barrer dans sa carrière personnelle. Cela est très mal vu dans les milieux universitaires » . Mais Jacques Sapir ajoute: « Je préfère qu'il y ait des gens comme lui chez Marine Le Pen plutôt que d'autres. Je ne lui enlève absolument pas ma confiance. Nous nous connaissons depuis plusieurs années. Nous avons travaillé ensemble et il a toujours été d'une honnêteté rigoureuse. C'est quelqu'un d'une grande valeur mais il aurait mieux fait d'apporter ses travaux au Front de gauche… »
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Messagede Nico37 » 23 Aoû 2014, 18:11

Ces gendarmes mobiles qui plébiscitent Marine Le Pen 16/07

Selon une étude réalisée par l'Ifop est révélée par L'Essor de la Gendarmerie, les scores du FN explosent à proximité des casernes. Explications.

La présidente du Front National connait un véritable succès chez les gendarmes. Selon une enquête Ifop publiée par L’essor de la Gendarmerie puis repérée par Paris-Match, la moyenne du vote frontiste à la présidentielle 2012 fut bien plus élevée chez les gendarmes mobiles que dans le reste de la société.

Jusqu'à deux fois plus de FN que la moyenne des Français

Il ne s’agit pas d’une enquête directe comme l’institut peut le faire en sondant une catégorie socio-professionnelle. En recherchant à affiner la sociologie électorale du vote frontiste, l’Ifops’est penché sur la spécificité des bureaux de vote.
En se focalisant sur les lieux où il y a une caserne de gendarmes mobiles à proximité, les scores de Marine Le Pen sont plus importants à proximité de la caserne que dans le reste de la ville.
À titre d’exemple, à Dijon, le bureau de vote situé près du lieu de résidence des gendarmes mobiles affiche un score de 30.8% pour Marine Le Pen contre 13.4% sur toute la commune. Et ceci se vérifie à Rennes (19.8% contre 7.3%), Mont-de-Marsan (20.2% contre 13.5%), Melun (24% contre 17.4%) ou Hyères (42.1% contre 21.8%). En moyenne "la population considérée a voté 2 fois et demi plus pour la candidate du FN en 2012 que l’ensemble des Français" poursuit L’Essor de la Gendarmerie.
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Messagede Nico37 » 25 Aoû 2014, 11:16

Catorive à la dérive : pendant que le FN s'indigne, la majorité promet d'agir 20/08

Le 12 août, le maire Olivier Gacquerre publiait sur la page Facebook de la ville un message concernant de nouvelles incivilités survenues à Catorive.
Condamnant fermement la situation, il évoquait la tenue d'une réunion de crise, programmée lundi 18 août. Depuis, c'est presque silence radio. On ne saura rien avant vendredi 22 août. Ludovic Pajot, opposant FN, en profite pour taper sur la majorité en place et tenter de récolter des points auprès des habitants.
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Messagede Nico37 » 29 Aoû 2014, 23:27

Réseau de bus : le FN tire la sonnette d’alarme DAVID ZANGA 28/08

Les deux élus frontistes du conseil d’agglomération sortent la kalachnikov. Dans leur ligne de mire : BBB. Les raisons ? « Le racket organisé du Sitac », selon Pascal Erre.

Les élus du Rassemblement Bleu Marine n’y vont jamais avec le dos de la cuillère. C’est toujours cash.
Preuve en est en cette rentrée politique dans l’agglomération, où le duo Pascal Erre-Catherine Guerlet vient de rédiger un courrier fustigeant la gestion « bourbrocienne » en termes de transports en commun. « La gratuité des transports pour les handicapés a été supprimée et les tarifs pour les plus de 65 ans ont presque doublé », hurle l’élu par ailleurs nº1 du FN dans la Marne. Des militants et retraités sont sortis de leurs gonds face à cet état de fait, d’où l’action relayée avec la sirène bleu-blanc-rouge. Le courrier a été ventilé place Tissier, dans les bus, là où la grogne monte piano piano.
Le binôme tient à rappeler qu’il n’a pas voté cette mesure « injuste » lors de la séance du 26 juin dernier, d’autant que, toujours selon les dires des aficionados de Marine Le Pen, la Cac gaspillerait l’argent du contribuable sans vergogne. Exemples : 420 500 € attribués au CCRB pour la saison 2014-2015 ; 500 000 € pour Vatry en 2014, sans compter 210 000 € en ce qui concerne le festival du film de guerre.
Trop c’est trop pour le FN qui invite la Cac à se serrer la ceinture, ce n’est rien de le dire, ou du moins à réorienter ses subventions. « Le CCRB est une société commerciale, elle n’a donc pas à recevoir d’argent public. Œuvrons dans notre cœur de métier », explique M. Erre. Les fans de basket apprécieront.
Vatry : une gabegie. Car l’aéroport situé en plein milieu des champs de patates et betteraves peine à décoller. C’est du moins ce qui est palpable lorsqu’on écoute le Front national. Le festival ? Là également « c’est chacun son métier », poursuit un Pascal Erre remonté, estimant que Bruno Bourg-Broc peut faire des économies ailleurs afin d’offrir la gratuité aux handicapés et réduire le coût pour les 65 ans et plus. Démago penseront certains ?
« Pas du tout, l’agglomération doit mieux assurer et mieux gérer ses services de proximité pour nos concitoyens », poursuit celui qui a promis de se faire entendre tout au long de son mandat d’opposition, tant avec la casquette municipale qu’intercommunale, ça promet. « Dans le conseil d’agglomération, c’est la politique confisquée, tout est décidé d’avance, il y a des arrangements entre les maires UMPS. » Décidément, ils ne lâcheront rien.
En bas de la feuille de la colère : un petit coupon détachable avec nom, prénom, coordonnées puis un « Oui je suis d’accord avec le FN ». Peut-être une méthode déguisée afin de recruter de nouvelles ouailles…
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Messagede Nico37 » 30 Aoû 2014, 22:25

Le Front national y va aussi Eric JONNEAU 30/08

L’Aisne (3 sénateurs) figure parmi le tiers des départements renouvelables à l’occasion des élections sénatoriales du 28 septembre. Celui-ci ne propose qu’un seul tour, selon un scrutin de liste proportionnel. Ce sont les élus qui votent. Des députés aux délégués municipaux, le département compte 1752 électeurs, chacun disposant d’une voix.
La liste de gauche emmenée par Yves Daudigny, sénateur sortant socialiste, aura pour principal adversaire celle de l’UMP. Mais là aussi, l’ouverture a prévalu. Sénateur sortant, Antoine Lefèvre a confié le rôle de nº2 à la Saint-Quentinoise Pascale Gruny, histoire d’assurer la succession de Pierre André, qui ne se représente pas. Mais il a nommé nº3 un membre de l’UDI en la personne de Nicolas Fricoteaux, maire et conseiller général de Rozoy-sur-Serre, lequel siège à Laon comme leader du groupe des Indépendants.
Même s’il dispose a priori d’un socle moins affirmé, le Front national se lance également dans la bataille. Franck Briffaut, maire de Villers-Cotterêts, renoncera à son siège au conseil régional s’il est élu. La conseillère municipale de Saint-Quentin Sylvie Saillard sera son numéro 2.
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Messagede Nico37 » 31 Aoû 2014, 23:53

Les coups d'éclat de " Super-Ménard " Libie Cousteau 08/08

Elu voilà quatre mois avec le soutien du FN, le maire de Béziers enchaîne les mesures symboliques et... médiatiques. Faute de vrais moyens pour redresser une ville en crise ? Voyage en Ménardie.

La mine grave, le regard tendu vers leur chef, les conseillers municipaux, alignés en rang d'oignons, attendent, bouche cousue, le début de la réunion extraordinaire convoquée la veille, via une procédure d'urgence. Ce jeudi 10 juillet, la quasi-totalité des 49 élus ont répondu à l'appel du premier magistrat de la ville. Robert Ménard fait son entrée et prend place au centre de l'immense tablée d'élus. Debout, derrière lui, bras croisés, se tient son directeur de cabinet, André-Yves Beck. Dans un coin, Emmanuelle Duverger, l'épouse et éminence grise du maire, scrute l'assemblée. La salle du conseil municipal est pleine. Journalistes et citoyens ont pris place dans les travées qui leur sont allouées.
Le maire démarre la séance : " Depuis 1885, c'est la mémoire et l'âme de cette ville. A Béziers, il n'y a pas une famille qui ne la connaisse. " Puis, se tournant vers l'opposition, il poursuit : " Même si ça n'est pas notre rôle, même si on avait pu se contenter de regrets et faire le minimum syndical, la résignation ne peut être un refuge. De temps en temps, on peut rêver d'autre chose ! " s'envole-t-il, inspiré.

L'objet de cette sollicitude ? La dénommée Clareton, librairie historique de la cité cathare, placée en redressement judiciaire et dont le sort doit être scellé par le tribunal de commerce quelques jours plus tard. Pour Robert Ménard, élu au mois de mars avec la promesse de sauver Béziers de la décrépitude, l'urgence est indéniable. L'ordre du jour tient en une ligne : autoriser le maire à présenter une offre de reprise de la librairie. L'opposition exige des précisions que Robert Ménard est bien en peine de fournir. Il souhaite faire voter le principe. "Une collectivité locale ne peut pas racheter une entreprise privée ! soulève une élue avocate, vous allez créer un précédent et ouvrir une brèche", prévient-elle. "Je viens de l'humanitaire et je connais ce raisonnement. Je ne peux pas interdire les guerres, donc pourquoi en sauver quelques-uns !" rétorque l'ex-patron de Reporters sans frontières (RSF).
La séance s'éternise, l'atmosphère s'électrise, Ménard perd patience, s'agace et passe au vote. "Ça fait une heure et demie que vous êtes dans les arguties. Quand je pense à la façon dont on a dépensé l'argent public, ici, pendant des années... Je maintiens le texte, et on va se battre", terminet-il, le visage fermé.

La situation économique de la ville s'est dégradée

Bienvenue en Ménardie ! Elu avec 47% des suffrages grâce au soutien du Front national et une campagne de terrain intensive, Robert Ménard imprime sa marque de fabrique : com' et coups d'éclat. Voilà longtemps que la sous-préfecture de l'Hérault n'avait connu pareille couverture médiatique. Après trois mandats de l'UMP Raymond Couderc, Béziers s'est affaissée. L'image comme la situation économique de la ville, où plus d'un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, se sont dégradées. Une balade en centre-ville suffit à en percevoir le dépérissement. Rideaux de fer tirés, terrasses de café désertées. Malgré la magnificence des façades haussmanniennes, certains ont rebaptisé les allées Paul-Riquet, l'artère principale de la ville, " Paul Kebab " .
" Les logements insalubres sont nombreux " , soupire Ménard, qui rêve de ressusciter la ville de son enfance où sa mère, Roberte, vit encore et où il a emménagé avec femme et enfant dans un 200 mètres carrés acheté l'an dernier. Au cours des cent premiers jours de son mandat, le nouvel édile a montré qu'il avait " la niaque " . Et cloué le bec à ceux qui le taxaient d'amateur ou d'opportuniste. " C'est un bosseur. Je ne regrette pas un instant de l'avoir soutenu, rapporte Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République. Il rétablit l'ordre et il est plus fin que sa caricature. "
Vraiment ? Ses premières décisions, comme la chasse aux paraboles, l'interdiction d'étendre du linge aux balcons et de battre les tapis par la fenêtre, indiquent plutôt l'inverse. Le maire, qui refuse toujours l'étiquette du FN, se défend de stigmatiser la population immigrée. " Vous avez déjà vu du linge aux fenêtres face au Colisée, à Rome? Au moins, depuis quelques mois, on parle de Béziers " , se réjouit l'édile. Au marché de la Devèze, fréquenté par des familles défavorisées, les chalands ne tarissent pas d'éloges. " Le linge ? C'est parfait. Vous n'avez pas remarqué toutes ces chiffonnades dégoûtantes qu'ils étalent ! " s'exclame une sexagénaire enthousiaste. A ses côtés, une femme, la cinquantaine sportive, renchérit : " Moi, cela fait trente ans que je vote FN. Je suis ravie. Désormais, lorsque j'appelle la police pour une voiture qui obstrue mon portail, elle vient immédiatement. " Une troisième Biterroise se joint à la conversation. Indignée, elle parle fort : " Il y a un travail monstre à faire, il faut tout reprendre. Les trottoirs sont pleins de trous, il y a des crottes de chien partout, et le centre-ville est rempli de vagabonds. "

" Général Alcazar "

Déterminé à éradiquer ce sentiment d'insécurité, prégnant à Béziers malgré une baisse de la délinquance, Ménard a promis d'armer la police municipale et d'en doubler les effectifs. " Je connais des femmes qui ne sortent plus après 21 heures sur les allées Paul-Riquet, où il n'y a plus que des hommes, surtout des Maghrébins " , clamait-il pendant la campagne. Depuis le lendemain de son élection, une voiture de police patrouille sur les allées, contraignant les SDF à se délocaliser... dans les rues adjacentes.
Le " général Alcazar " , comme le surnomment certains de ses détracteurs, a aussi décrété l'instauration d'un couvre-feu pour les enfants de moins de 13 ans. Saisi par la Ligue des droits de l'homme, le tribunal administratif a retoqué la mesure, la réduisant à l'obligation pour la police de ramener les enfants non accompagnés à leur domicile. Une disposition déjà existante.
Mais qu'importe, l'utilisation du terme a produit son petit effet auprès des Biterrois. " Ça rassure " , confirme Adil Choukri, conseiller municipal chargé de la médiation. De même, la suppression des aides sociales aux citoyens ayant omis de se présenter au rappel à l'ordre, ou l'interdiction des rassemblements anticorrida ont rencontré un écho positif. Au-delà des premières mesures, l'effervescence du vibrionnant maire lui offre un véritable état de grâce. " La ville est beaucoup plus propre. Vous avez vu les bacs à fleurs installés rue Française ? " note notre mamie du marché de la Devèze, complètement sous le charme.

La méthode Ménard

Sous le soleil de juillet, sur la place du forum, face à la mairie, deux habitants commentent avec satisfaction l'opération en cours de démontage de l'Abribus en métal couleur rouille. " En été, on crevait de chaud, et en hiver, il fallait sortir la tête sous la pluie pour espérer apercevoir le bus arriver " , explique la passante. Symbole de l'ère Couderc qui a dépensé 66 000 euros pour cette " insulte à l'architecture " - dixit Ménard -, il a été mis aux enchères et vendu pour 4 000 euros. D'aucuns taxent l'initiative de nouveau coup de com', comme le changement de logo qui retrouve le blason de la ville et ses trois lys.
Mais la com', n'est-ce pas l'alpha et l'omega de la méthode Ménard ? Dès la première semaine, l'ex-journaliste entreprend une refonte du journal municipal. " Faites-moi du Marianne des années 1990, lance-t-il. Il faut que le lecteur sache tout de suite de quoi on parle. " Couleurs qui flashent, gros titres, la nouvelle formule fait dans le sensationnel. Dans le n° 2 paru en juillet, Ménard règle ses comptes : " Minuit libre, quand la nuit s'abat sur le journalisme. "
Suit un article de deux pages où l'auteur - qui reste anonyme - fustige les " inexactitudes " et l'absence de neutralité du quotidien local. " Bien sûr, l'erreur est humaine, et le journaliste est humain. Au Midi libre, il est même particulièrement humain. " Joli, pour l'ex-défenseur de la liberté de la presse.

Ailleurs, le journal de Béziers morigène les méthodes politiciennes de ses opposants : " Une insulte à l'égard des Biterrois " , y est-il écrit sous un énorme surtitre : " Scandaleux " . L'origine de cette indignation ? L'élection à la tête du conseil de surveillance de l'hôpital de Béziers d'Alain Roméro, maire d'une " vaste mégalopole de 974 habitants " , ironise le journal du maire, qui pourfend : " Partout en France, le président est le maire de la ville qui accueille l'hôpital. [...] Partout en France... sauf à Béziers ! " " L'hôpital est une structure indépendante et la ville de Béziers ne verse pas un centime au centre hospitalier " , répond Jean-Michel Du Plaa, leader local du PS et vice-président du conseil général.

" Le rapport de forces permanent "

K-O après la défaite, les oppositions UMP et PS se sont exceptionnellement unies pour faire front à l'appétit de Robert Ménard. Or la résistance, le nouveau maire n'aime pas trop. Il en fait la démonstration dès le lendemain de sa victoire, lors de l'élection du président de la communauté d'agglomération Béziers Méditerranée. L'enjeu est important pour le nouvel élu, de nombreuses compétences relèvent désormais de cette communauté. Convoqués un par un à l'hôtel de ville de Béziers, les maires des 12 villages environnants ne cèdent pas aux sirènes de Ménard. Celui-ci ne récolte que 28 voix sur 65 et doit laisser le fauteuil à Frédéric Lacas, maire (divers droite) de Sérignan. " Vous me le paierez cher, c'est un déni du vote des Biterrois " , lâche-t-il, furibard.
Sa colère éclate au cours des deux réunions qui suivent. Le 28 avril, après avoir menacé de quitter l'agglo s'il n'obtient pas la première vice-présidence, Ménard quitte... la salle au bout de vingt minutes, suivi par ses 21 colistiers à la queue leu leu. Rebelote à la séance suivante, le 14 mai. Cette fois, il demande la tête de Du Plaa : " Il est incompréhensible que soient représentés les battus du suffrage universel de Béziers " , clame-t-il avant de claquer la porte. In fine, à la fin du mois de mai, un accord est trouvé avec le maire, qui rentre dans le rang.
En vérité, Robert Ménard n'avait pas le choix. Impossible pour lui de remplir les trois conditions nécessaires pour quitter l'agglo, à savoir le vote des 12 maires pour lui donner quitus, l'autorisation du préfet et, surtout, une autre agglomération qui forme une continuité de territoire pour l'accueillir. Le savait-il lorsqu'il a improvisé sa dramaturgie ?
" En politique, il faut peut-être être dans le rapport de forces permanent pour être respecté " , a-t-il expliqué à Midi libre. Dont acte. Sur les rythmes scolaires, la stratégie, il est vrai, a payé. Robert Ménard a d'abord clamé qu'il n'appliquerait pas la réforme, faute de moyens. Son voisin montpelliérain était dans la même démarche pendant la campagne. Puis il a annoncé qu'il proposerait la formule de l'assouplissement mis en place par Benoît Hamon avec le vendredi après-midi libéré. Les conseils d'école ayant contré son dispositif, il opte pour une autre organisation et obtient de l'académie un élargissement de l'accompagnement éducatif à sept écoles supplémentaires sur Béziers. La réforme sera donc appliquée sans activité périscolaire et sans que la mairie ait besoin de bourse délier. Bien joué.

Chasser les pauvres de Béziers

Face à la réalité, cependant, moulinets et rodomontades ne suffiront pas. Dès le premier conseil municipal, conformément à sa promesse de campagne, Robert Ménard fait voter une baisse des impôts de quatre points. " Cela m'a valu un coup de téléphone du préfet, qui m'a appris que Béziers était placée dans le réseau d'alerte. Cela signifie que la marge de manoeuvre en termes d'investissement est encore plus faible que je ne le pensais " , se lamente- t-il dans son bureau.
La réduction du taux d'imposition obère le budget de 2 à 3 millions de recettes. Embaucher des policiers municipaux et les former pour les armer, diviser par deux le tarif de certains parkings, en créer de nouveaux, préempter les commerces en difficulté, refaire les halles, rénover les écoles primaires et maternelles, multiplier les espaces verts, les placettes, les fontaines, améliorer les logements sociaux, sans compter tous les projets touristiques destinés à redynamiser la ville... Le programme est copieux et Ménard a peu de moyens.
Pour Christophe Coquemont, militant PS et fondateur du comité de vigilance Union citoyenne humaniste, la véritable faiblesse de Ménard, " c'est qu'il ne porte pas de réel projet pour la ville " . Et de dénoncer la réduction du budget du centre communal d'action sociale, mesure surprenante quand on sait que Béziers est la troisième ville la plus pauvre de France. En filigrane, en fait, commence à apparaître le rêve caressé par le nouveau maire : chasser les pauvres de la ville pour rendre à Béziers son lustre d'antan.

" L'heure de vérité viendra à l'automne, au moment des arbitrages budgétaires, alors que l'Etat baisse ses dotations aux collectivités locales " , susurre l'ex-maire de la ville, le sénateur Raymond Couderc. "Trouver des financements au conseil général ou à la région ne sera pas facile avec l'étiquette FN", glose Frédéric Lacas.

Il contrarie la stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen

Ah, cette image d'extrême droite ! Pendant toute la campagne, Robert Ménard a navigué avec dextérité sur une ligne de crête, développant un projet " FN-compatible " tout en revendiquant haut et fort une candidature non partisane et surtout pas lepéniste. Et tant pis s'il connaît bien Jean-Marie Le Pen avec lequel, comme l'a révélé L'Express, il a réalisé récemment un long livre d'entretien où l'on sent bien une certaine complicité avec le fondateur du Front national. Mais le parti prend ses distances avec l'incontrôlable créateur de RSF.
Depuis qu'il a recruté à ses côtés Christophe Pacotte, membre du Bloc identitaire - qu'il a finalement démis de ses fonctions de chef de cabinet -, et André-Yves Beck, ex-éminence grise de Jacques Bompard à Orange, Robert Ménard gêne la stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen. Il s'agit de " gens qui sont beaucoup plus radicaux et dont nous ne partageons pas les valeurs " , a commenté Louis Aliot, vice-président du Front national.
Par-delà les paraboles ou le linge, le maire de Béziers cultive son image d'homme de droite en refusant de célébrer les mariages homosexuels ou en instaurant le port de la blouse à l'école. Celle-ci " gomme les disparités sociales et atténue les éventuelles tensions. Elle met fin à la tribalisation consumériste " , écrit-il dans un courrier adressé aux directeurs et directrices d'école. L'idée lui a été soufflée par sa femme, Emmanuelle Duverger, qui s'exprimait sur le sujet en décembre 2012 sur le site créé par l'ex-patron de RSF, Boulevard Voltaire, classé très à droite. " Oui, l'uniforme plutôt que ces sweat-shirts Abercrombie qui me sortent par les narines " , écrivait-elle.
L'influence de cette catholique pratiquante avec laquelle Robert Ménard file le parfait amour et avec qui il a cosigné son pamphlet Vive Le Pen ! , ode à la liberté d'expression, est certaine. " C'est la seule personne en qui j'ai une confiance aveugle " , nous confiait-il cet hiver. Emmanuelle Ménard a-t-elle apprécié l'hommage rendu par son mari aux fusillés de l'OAS, le 9 juillet dernier ? Ceint de l'écharpe tricolore, Robert Ménard, fils d'un militant de l'OAS, a terminé son discours les larmes aux yeux. Pour une fois, on pouvait croire à une forme de sincérité.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 02 Sep 2014, 01:29

Robert Ménard à Béziers, 100 jours après : des idées (parfois bonnes) mais pas cohérentes Coquemont Christophe Membre de l'UCH Jean Moulin Édité par Akhillé Aercke 22/07

l y a 4 mois, le FN raflait une quinzaine de villes aux municipales. Des citoyens méfiants ont aussitôt créé des collectifs de vigilance pour surveiller l'action de ces nouveaux élus, le plus emblématique étant Robert Ménard à Béziers. Christophe Coquement, militant PS bittérois, a co-fondé l'Union citoyenne humaniste. Il tire le bilan de l'action de son maire.

Après 100 jours à la tête de la mairie de Béziers, il reste difficile de tirer un bilan sur l’action de Robert Ménard et son équipe. Nous n’avons que des effets d’annonce comme la baisse des impôts, ou de pseudos arrêtés municipaux qui sont des leurres envoyés en direction de son électorat mais qui ne sont pas appliqués ni même applicables.

À chaque conseil municipal, Robert Ménard nous assène de petits messages, réflexions sur ce qu’il imagine comme des vœux pieux prononcés à la messe attendant le miracle divin…

Le contribuable paie les blouses

Non, plus sérieusement, le maire ne porte pas de réel projet pour la ville. Il nous parle de rigueur budgétaire, il annonce une réduction du budget du CCAS, le centre communal d'action sociale, pour un montant de 365.000 euros, mesure surprenante quand on sait que Béziers est la troisième ville la plus pauvre de métropole.

En parallèle, il décide de créer une dépense supplémentaire avec l’achat de blouses scolaires pour la rentrée prochaine. Où est la cohérence ? Des blouses scolaires ! Est-ce vraiment l’urgence ? D’autant que les élèves n’auront pas obligation de les porter.

De plus, cette mesure concerne tous les établissements scolaires, publics comme privés : est-ce vraiment aux contribuables biterrois de payer des blouses aux écoliers du privé ?

Il y a des idées, mais aucune cohérence

De même concernant le remaniement des tarifs et l’organisation de la politique de stationnement. Le maire nous annonce que pour rendre plus attractif le centre-ville, il va mettre en place un nouveau plan de stationnement. Pourquoi pas, et c’est plutôt une bonne idée. Mais concrètement, voici ce que Robert Ménard propose :

1 - Pas d’augmentation du nombre de places de stationnement en surface, et maintien des tarifs actuels.

2 - Suppression de la gratuité entre midi et deux, mesure sur laquelle il reviendra après la forte contestation des commerçants du centre-ville. Ce qui démontre l’amateurisme avec lequel son équipe a travaillé ce projet, sans aucune concertation réalisée auprès de la population et des commerçants.

3 - Enfin, l’incitation à venir se garer dans les parkings souterrains, avec une baisse des tarifs sur les abonnements résidents. Pour faire cela, la mairie devra verser une compensation au groupe privé Vinci, afin de combler la perte liée aux nouveaux tarifs abonnés.

De qui se moque t-on ? En quoi une baisse des tarifs abonnés va t-elle permettre une meilleure attractivité du centre-ville ? La compensation financière est-elle vraiment nécessaire ?

Enfin, cerise sur le gâteau, le maire réalise une campagne d’affichage incitant les Biterrois à se garer dans les parkings Vinci. On fait la promotion d’un acteur privé avec l’argent du contribuable.

On le voit bien : concrètement, le projet de Robert Ménard balbutie, et ne propose pas de réelle politique pour le développement de la ville. Mais est-ce vraiment sa préoccupation ?

Les collectifs de vigilance rassemblés

L’union citoyenne humaniste Jean Moulin, que j'ai co-fondée, était ce week-end à Paris en réunion avec l’ensemble des collectifs de vigilance qui se sont créés après les élections dans les villes FN. Nous avons pu constater les similitudes de conduite de la ville, les discours tendancieux qu’ils ont émis le 14 juillet dernier, préférant parler de la fête de la confédération en faisant l’apogée de la royauté, en la citant comme étant le corps de la France, plutôt que de la prise de la Bastille.

Je veux rappeler à notre maire que le choix du 14 juillet a été fait par le député Benjamin Raspail en 1880. La date peut évoquer soit l’année 1789 et la prise de la Bastille, soit l'année 1790 pour la fête de la confédération, ceci afin de satisfaire les deux courants de l’époque.

Les républicains célèbrent donc la prise de la Bastille, et les conservateurs royalistes célèbrent la fête de la confédération.

Par son discours du 14 juillet, Robert Ménard a fait la preuve de ses convictions politiques. Pour l’union citoyenne humaniste Jean Moulin, cela colle avec l'idée que nous avons de M. Ménard : il n'est pas républicain, et milite pour une monarchie constitutionnelle, accompagnée d’un programme ultra libéral.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 02 Sep 2014, 23:31

Fabien Engelmann " vire " sa première adjointe 27/08

Moins de cinq mois après les élections, le maire FN d’Hayange a retiré ses délégations à sa première adjointe, Marie Da Silva, estimant « impossible » de travailler avec elle. Celle-ci se défend en mettant en avant les dérives autocratiques de Fabien Engelmann.

Le duo avait eu un certain succès sur les affiches de campagne lors de la dernière campagne municipale. En moins de 5 mois, la victoire l’aura fait voler en éclat. Fabien Engelmann, maire FN de Hayange, a retiré mardi ses délégations (Personnes âgées et Affaires sociales) à sa première adjointe, Marie Da Silva. Un coup de tonnerre doublé par la démission de la directrice générale des services qui, sans détailler les raisons de son départ, a confirmé hier n’avoir pas souhaité aller au-delà de sa période d’essai à la tête des services municipaux hayangeois.
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